LA REVUE - LOREM IPSUM Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit - Réseau rural
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
C’est ensemble que se construit l’avenir des territoires LA REVUE du Réseau rural français n°14 2nd semestre 2018 LOREM IPSUM CULTUREadipiscing Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur ET RURALITÉ elit LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 1
ÉDITO À un peu plus de la moitié de la programmation 2014-2020, la Politique agricole commune, via le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), poursuit son rôle d’accompagnement des évolutions agricoles et rurales. Dans le même temps, l’aménagement du territoire, la ruralité et en son sein l’agriculture sont sous le feu des projecteurs : alimentation, production énergétique, développement de nouvelles activités et de nouveaux services en milieu rural sont autant de thèmes au coeur des débats de société, alors que les mutations climatiques et numériques questionnent nos habitudes et nos organisations. Les lauréats du second appel à projets "Mobilisation collective pour le développement rural" démontrent la diversité des enjeux dans les territoires, de l'égalité femme-homme au lien urbain rural, en passant par la jeunesse et l'alimentation territoriale. Les livrables de ces projets, soutenus par le Réseau, permettront de renforcer encore l'indispensable articulation entre le niveau national et local. Le sommet européen de l'innovation agricole 2019, qui se tiendra en Normandie en juin 2019, témoigne de la dynamique du partenariat européen pour l'innovation agricole (PEI) et de la mobilisation de ses acteurs français. Il sera dédié à la contribution du PEI à la transition agroécologique, selon une approche de multiperformance (écologique, environnementale, sanitaire, sociale). À la fois un enjeu et un défi, pour les agriculteurs et les filières mais bien sûr aussi les territoires et les citoyens, elle suppose d'identifier, de produire et de mobiliser des pratiques, des connaissances et des innovations de tout ordre : agronomique, technologique, organisationnelle, territoriale... Les outils numériques ouvrent de nouvelles perspectives pour l'animation et l'attractivité des territoires. Dans les domaines social et culturel, ils permettent, en multipliant les points d'accès à des ressources numériques mutualisées, appuyées par une assistance au public (espaces de coworking, tiers lieux, carrefours numériques (fab-lab), maisons de services publics…), de prendre en compte les besoins des populations des territoires ruraux pour des formes innovantes de solidarités numériques. Des coopératives d’activités et d’emploi, à la multiplication des formes de réappropriation de l’autonomie alimentaire, en passant par la diversité des projets émergents sur la mobilité, il est maintenant avéré que les territoires ruraux sont bien présents sur tous ces sujets. Dans ce contexte, s’intéresser à la culture en milieu rural comme le propose le dossier central de cette revue, n’est ni un supplément d’âme, ni anecdotique, c’est ausculter de près un domaine profondément vecteur de liens, au sein duquel s’exprime tout un potentiel de créativité. Dans ce paysage en évolution, le Réseau rural est maintenant bien installé et reconnu comme un centre de ressources qui met en évidence tout ce que l’Europe, au moyen du FEADER, permet pour accompagner ces changements en cours. Aux acteurs, à vous de vous emparer de cet outil pour faire en sorte que toutes ces initiatives soient visibles, portées, et passent du statut de défricheur à l’incarnation de solutions qui font société. Valérie METRICH-HECQUET Serge MORVAN Jules NYSSEN Directrice générale de la performance Commissaire général à l’égalité Directeur général de Régions économique et environnementale des territoires (CGET) de France des entreprises (DGPE) 2 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
SOMMAIRE 4-5 L'INTERVIEW Barbara Lücke : "Une nouvelle PAC pensée dans un esprit de modernisation et de simplification" 6-10 LE DOSSIER - Culture et ruralité Faire de la culture un véritable levier de cohésion sociale, de développement économique et d’attractivité des territoires ruraux : c’est l’ambition partagée par le Réseau rural et les acteurs culturels. 11-12 ACTUS LEADER Access’R : Leader France défend les services aux publics en milieu rural EGPP 2018 : faciliter l'émergence de projets structurants pour nos territoires p.6 13-17 PEI : LE SOMMET AGRI INNOVATION Rendez-vous au sommet PEI pour la transition agro-écologique Panorama des groupes opérationnels français Projets multi-acteurs européens PEI Les atouts du PEI dans la transition agro-écologique : retours d’expériences 18-20 INITIATIVES DE LA MOBILISATION COLLECTIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL (MCDR) p.12 p.16 Nouvelle vague de projets en faveur de la ruralité Les 21 lauréats de l’appel à projets MCDR 2018 MCDR 2018 : portraits de lauréats 21-23 ACTUS DES RÉSEAUX RURAUX RÉGIONAUX BRETAGNE, NORMANDIE ET PAYS DE LA LOIRE : La coopération au cœur d’un forum interrégional PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR : M ontrer la pluralité des fonds européens dédiés aux territoires ruraux p.18 AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : " Avoir une gestion raisonnée et partagée des équipements, des investissements et de l'ingénierie" PAYS DE LA LOIRE : Penser une autre mobilité dans les communes rurales LA REVUE n°14 - 2nd semestre 2018 - Publication éditée par le Réseau rural français. Directrice de la publication : Valérie METRICH-HECQUET - DGPE du réseau rural français Conception éditoriale : Unité nationale d’animation du RRN Rédaction et éxécution graphique : agence KOGITO Photo de couverture : © RRN / Guillaume Binet - agence MYOP LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 3
L'INTERVIEW "Une nouvelle PAC pensée dans un esprit de modernisation et de simplification" Chef d’unité à la DG Agriculture et développement rural de la Commission européenne, Barbara Lücke revient sur la mise en œuvre du FEADER à l’échelle européenne et française. Elle évoque aussi les perspectives pour le développement rural, notamment dans le cadre de la PAC post-2020. Quelle vision avez-vous de la mise en œuvre du FEADER en France ? Comment peut- on la mettre en perspective par rapport à sa mise en œuvre au niveau européen ? L'enveloppe FEADER de la France représente 12% des allocations FEADER à l’échelle de l'Union européenne (UE) des vingt-huit. En termes absolus, la France est le premier bénéficiaire du Fonds. Avec un taux d'exécution de 36,5%, elle se situe au quatorzième rang par rapport à l'ensemble des États membres, au-dessus de la moyenne UE (34%). Par rapport aux autres États ayant la plus forte dotation FEADER (dans l'ordre, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et la Roumanie), la France se trouve en deuxième position en termes de paiements jusqu’au troisième trimestre 2018, après la Roumanie (40%) mais devant l’Allemagne (33%), l’Espagne (25%), la Pologne (24%) et l’Italie (21%). À l’échelle française, les dépenses publiques totales des vingt-neuf programmes de développement rural (PDR) s’élèvent à 16,49 milliards d’euros, et le budget FEADER 2014-2020 est de 12,01 milliards d’euros. En comparant les vingt-neuf PDR régionaux, on note des disparités importantes entre régions et entre mesures dans la mise en œuvre. Au-delà des chiffres, nous avons pu constater qu’après des débuts difficiles (dus, entre autres, à des problèmes liés aux outils informatiques), la mise en œuvre se passe relativement bien en France métropolitaine. Le taux de paiements au troisième trimestre 2018 se situe au-dessus de la moyenne européenne. Quels principaux projets sont soutenus par le FEADER, à l’échelle européenne et en France ? Les domaines d'intervention du FEADER sont de nature diverse : qualité de la production, performance des exploitations agricoles et forestières, installation des jeunes agriculteurs, modernisation des exploitations, protection de la biodiversité, mesures agroenvironnementales et climatiques, gestion durable des forêts, développement local mené par les acteurs locaux (DLAL), services de base en milieu rural, etc. Pour faire simple, le FEADER soutient des projets agricoles, sylvicoles et/ou en milieu rural. Plus concrètement, lors des visites de terrain dans le cadre des comités de suivi des fonds structurels et d’investissement européens (dont le FEADER), j’ai pu rencontrer des bénéficiaires et constater avec satisfaction la très grande diversité des projets financés par ces fonds, tant sur le plan qualitatif que budgétaire. En effet, les projets soutenus pouvaient mobiliser un budget allant de quelques milliers d’euros (par exemple un projet LEADER) à plusieurs millions (par exemple un projet d’investissement). Les projets financés çà et là témoignent, si besoin est, de la grande richesse et de la diversité des aides européennes. 4 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
L'INTERVIEW Quelles perspectives pour le développement rural, Quels sont les points clés à retenir s’agissant de la LEADER, le PEI et le Réseau rural dans la prochaine nouvelle PAC ? programmation ? Les éléments clés de la réforme de la PAC ont été élaborés dans Le 1 juin 2018, la Commission a publié ses propositions législatives er le but de rééquilibrer les responsabilités entre l’Union européenne pour la PAC post-2020. Ces propositions sont accompagnées et les États membres (plus de subsidiarité lors de la mise en d’une analyse d’impact qui évalue les scénarios alternatifs pour œuvre) mais également dans un esprit de simplification et de l’évolution de la politique, sur la base d’une analyse quantitative modernisation de la PAC. Désormais, le soutien sera plus ciblé, et qualitative. Elles sont actuellement en débat au Parlement et au basé sur la performance et les résultats, et non pas uniquement Conseil européens. sur la conformité des bénéficiaires avec des règles. Par ailleurs, l’ambition climatique et environnementale sera renforcée. Dans la nouvelle architecture de la PAC, les premier et deuxième piliers (développement rural) formeront ensemble le Plan stratégique PAC. Ce dernier aura pour objectif d’encourager notamment le savoir, l’innovation et la numérisation dans l’agriculture et les zones rurales. Les “ Encourager le savoir, plans stratégiques incluront les stratégies pour les SICA (Systèmes d’information et connaissance agricole) l’innovation et afin de renforcer l’interaction entre les différentes parties prenantes : conseillers, chercheurs, réseaux la numérisation ruraux, etc. Dans ce cadre, l’ensemble des soutiens du deuxième pilier est conservé, à savoir : dans l’agriculture • paiements surfaciques (ex. : engagements de gestion pour les contraintes régionales) ; et les zones rurales • investissements pro-environnement (efficacité des ressources) ; • transfert de connaissances (ex. : conseils individuels sur le changement climatique) ; • innovation (ex. : adapter les techniques d’agriculture de précision à de nouveaux contextes) ; • coopération (ex. : organiser un approvisionnement durable de L’essentiel de la PAC 2021-2027 déchets agricoles pour la production d’énergie). Une politique ciblée, flexible et efficace : c’est le mot d’ordre Si on prend l’exemple de LEADER / DLAL, l’objectif est clairement de la nouvelle PAC, actuellement débattue au Parlement et au défini : le DLAL doit prévoir des changements structurels, Conseil européens. Son objectif est de soutenir le développe- développer les compétences et stimuler l’innovation. Par ailleurs, ment d’une agriculture plus compétitive et résiliente basée l’allocation budgétaire d’au moins 5% de la contribution FEADER sur la connaissance et l’innovation, avec davantage d’équité et totale au plan stratégique PAC à LEADER est proposée. Pour d’efficacité dans la répartition des aides entre États membres LEADER, on note dans les propositions de la Commission, pour et agriculteurs. En outre, les attentes sociétales y seront la PAC post-2020, plus de flexibilité dans le choix et le contrôle encore mieux prises en compte, ainsi que les problématiques des mesures. Les exigences pour la mise en œuvre de stratégies environnementales (préservation de la biodiversité, des intégrées multi-fonds par les États membres sont aussi plus paysages, etc.) et climatiques. Il s’agit d’assurer un revenu claires. Enfin, l’accent est mis sur les résultats (flexibilité des équitable aux agriculteurs et de dynamiser les zones rurales groupes d’action locale vs objectifs fixés par le PDR) : LEADER doit (croissance, emploi, renouvellement des générations), tout en démontrer ses effets concrets. veillant à la qualité de l’alimentation et au rétablissement d’un meilleur équilibre dans la chaîne alimentaire. Cette nouvelle politique agricole commune pourrait être adoptée à compter du printemps 2019 pour entrer en vigueur en 2021, dans un cadre administratif allégé. Le budget prévu pour sa mise en œuvre est de 365 milliards d’euros, soit 28,5 % du budget de l’UE des vingt-sept. LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 5
LE DOSSIER CULTURE ET RURALITÉ © Shutterstock Elle contribue à rapprocher les territoires, à favoriser la participation citoyenne, à développer le tourisme, à préserver le cadre de vie des habitants, à promouvoir la qualité de l’alimentation… La culture constitue un enjeu majeur pour le développement des territoires ruraux. Mais comment l’amener au plus près des habitants ? Quelles orientations et priorités donner à l’éducation et aux pratiques artistiques et culturelles en milieu rural ? Ces questions et bien d’autres animent le Réseau rural et les acteurs culturels. Leur ambition partagée : faire de la culture un véritable levier de cohésion sociale, de développement économique et d’attractivité des territoires ruraux. Pistes de réflexion et éléments de réponse dans ce dossier. 6 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
Culture et ruralité LE DOSSIER Comment soutenir les projets culturels dans les territoires ruraux ? Organisées par les ministères de la Culture et de la Cohésion des du développement territorial rassemblés pour des tables rondes. territoires, le CGET et le Réseau rural national, les 1res Rencontres L’occasion de faire le point sur les politiques de développement nationales Culture et Ruralités se sont tenues le 29 juin dernier. culturel et rural aux échelles européenne, nationale, régionale Objectif de l’événement : offrir une visibilité nationale aux projets et locale, qui impliquent notamment une étroite collaboration culturels des territoires ruraux et encourager la collaboration entre l’État, les acteurs de terrain et les différentes collectivités entre acteurs de la culture et du développement rural. territoriales. Dans un second temps, l’assemblée a découvert Artistes, responsables de structures culturelles, chercheurs, acteurs des projets culturels répondant aux besoins spécifiques des publics et privés… Tous se sont réunis le temps d’une journée. territoires ruraux : interventions hors les murs, itinérance des Face à eux, sur scène, un professeur de géographie, un architecte œuvres et des artistes, lieu hybride mutualisant une bibliothèque du patrimoine, des maires, des élus ou des experts de la culture et et des services administratifs, etc. © Mohamed Khalfi Yannick Jaulin, conteur, directeur du David Lamb, représentant du Réseau Nombril du Monde à Pougne-Hérisson (79) européen de développement rural "Historiquement, le monde rural a subi une "Il y a beaucoup de points communs entre les projets dépréciation, une volonté de voir disparaître les culturels français et ceux des autres pays européens langues minoritaires et, avec elles, un réseau car les régions rurales en Europe travaillent sur des de transmission de savoir-faire et savoir-être. Aujourd’hui, le problématiques similaires : comment faire vivre des projets attractifs vieillissement de la population va souvent de pair avec la fermeture pour les populations et les touristes ? Comment toucher les jeunes de lieux de vie collective. L’enjeu est de réinventer un monde rural générations ?" dans lequel l’agriculture n’est plus au centre des sociabilités, afin de lui restaurer toute sa fierté. La culture peut contribuer à reconstruire une parole symbolique, un récit des territoires ruraux. C’est un chantier essentiel." La plateforme participative "Territoires culturels" Carine Gonzalez, directrice du GAL Pays Pyrénées- Nouvel outil d’observation et de valorisation initié par le Méditerranée ministère de la Culture, cette plateforme en ligne offre un "Les problématiques culturelles de mon territoire se retrouvent aussi panorama des projets culturels menés dans les territoires ailleurs, en particulier celle de l’itinérance des œuvres, des artistes ruraux. Elle contribue à leur offrir une visibilité nationale, à et du public. J’apprécie les témoignages de territoires plus avancés alimenter une base de données et à favoriser la mise en réseau en matière d’événementiel, de pratiques artistiques et de résidences des acteurs concernés. À ce jour, près de 400 projets sont d’artistes. J’ai également discuté avec un représentant d’une structure répertoriés et consultables, notamment via une recherche de programmation qui organise des concerts accessibles à tous, sans par filtres thématiques. Vous développez un projet culturel en prérequis : nous partageons la même démarche de démocratisation milieu rural avec différents partenaires ? Ajoutez-le à l’aide du culturelle." formulaire en ligne. LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 7
LE DOSSIER Culture et ruralité Convention "Alimentation, Agri-Culture" : quand l’art s’invite dans les lycées agricoles Depuis 1990, une convention établie entre le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation et celui de la Culture contribue notamment à développer l’éducation et les pratiques artistiques et culturelles dans l’enseignement agricole. Illustration. "Promouvoir et valoriser l'art et la culture dans les territoires ruraux" : c’est l’ambition partagée par le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation et celui de la Culture dans le cadre de la convention "Alimentation, Agri-Culture". Déployée au niveau régional par les DRAC et les DRAAF, cette convention vise en particulier à favoriser les actions culturelles dans les territoires ruraux et à valoriser le patrimoine culturel français au sens large : gastronomie, monuments historiques, savoir-faire, modes de vie, paysages, espaces agricoles... Elle soutient notamment le financement des projets d'éducation artistique et culturelle des lycées agricoles. C'est par exemple le cas du projet "Habiter et Bâtir* à Montreuil-Bellay" réalisé au lycée agricole Edgard Pisani (49). Accompagné d’un plasticien, Lucas Grandin, les élèves de terminale bac pro "Aménagement Paysager" et "Vigne et Vin" ont imaginé et construit un igloo en bois de sapin Douglas. Tournée vers le paysage vinicole de l'établissement, la structure a vocation à offrir un espace de repos, de réflexion, de rencontres, de contemplation... "L’artiste a pu venir en résidence deux semaines dans notre établissement grâce à un appel d'offres de la DRAC lancé dans le cadre de la convention "Alimentation, Agri-Culture"" détaille Virginie Jadeau, enseignante d’ESC. Le projet s'est articulé en plusieurs phases. L’artiste a d’abord présenté ses travaux aux "Favoriser les actions d’éducation socio- lycéens, ses constructions en bois créées "avec et dans l'intérêt culturelle dans l’enseignement agricole" d'une population". Les élèves ont ensuite passé une semaine à réaliser leur structure dans la cour de l’établissement. Elle prend Claire Latil, animatrice du réseau national Animation et aujourd’hui la forme d'une ammonite, en référence à l'architecture développement culturel (ADC) de leur lycée et à la composition du sol. La commune de Montreuil- "L'ESC est l'occasion pour les élèves de s'ouvrir aux enjeux Bellay (49) a depuis décidé de s’inspirer de l’expérience : elle culturels et artistiques mais aussi de vivre une expérience de propose la construction collaborative d’une nouvelle œuvre dans création et devenir auteur. Cet enseignement spécifique aux le centre-bourg. lycées agricoles ne se limite pas à l'art et à la culture. Il permet * "Habiter et Bâtir" est une thématique lancée à l'initiative du réseau art'ur, le réseau aussi aux élèves de mieux appréhender leur environnement, ADC (Animation et développement culturel) des Pays de la Loire. leur territoire, et les enjeux socio-culturels, économiques et écologiques propres à notre époque. Tout ce travail se fait via des méthodes pédagogiques dites actives, grâce auxquelles l’élève "apprend en faisant", notamment à construire des projets. Ma mission consiste à apporter un soutien - valorisation des projets, lisibilité des actions - aux équipes engagées dans l'animation et l'action culturelle dans les établissements agricoles et, plus précisément, au sein des réseaux régionaux d'animation et de développement culturel (ADC) qui regroupent des enseignants d'éducation socio-culturelle. Ces réseaux ont pour objectif de mutualiser les expériences et les projets, comme c'est le cas avec "Habiter et Bâtir". Ce sont également des lieux de réflexion et d'échanges sur l'animation et le développement culturel." http://education-socioculturelle.ensfea.fr 8 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
Culture et ruralité LE DOSSIER "La Chanson du Bistrot" : valoriser le patrimoine humain et le lien social en milieu rural Impulsé en 2017 et développé par le GAL du Pays de Chaumont, le projet "La Chanson du Bistrot" a mis à l’honneur ceux qui font vivre les cafés du territoire. Six chansons, créées pour l’occasion à partir de "brèves de comptoir", ont été présentées dans les bistrots de pays lors d’une tournée. Zoom sur une initiative culturelle résolument conviviale, très appréciée des habitants. En mai 2018, les cinq bistrots du pays de Chaumont (Grand Est), et reconnaissent notre patrimoine humain. En effet, dans ces ainsi qu’un marché du terroir, ont accueilli chaleureusement la compositions, les habitants retrouvent ce qu’ils vivent au quotidien." tournée "La Chanson du Bistrot" dans le cadre du projet du même Le GAL a misé sur la participation dans les moindres détails du nom, porté par le GAL du Pays de Chaumont. Accompagnée projet : il a confié la réalisation de l’affiche de la tournée aux des choristes de son "Aubade Band", la compositrice-interprète étudiants de première année de BTS Design graphique du Lycée Éléonore Bovon a parcouru tout le territoire pour chanter ses Charles-de-Gaulle de Chaumont. "Ils ont ainsi pu s’exercer à créations. répondre à une commande" explique Élodie Juillet. Quatre propo- En 2017, l’artiste s’était assise aux tables des cafés pour écrire des sitions, de grande quali- chansons inspirées des bistrots de la région et de celles et ceux té, ont été soumises au qui les font vivre : bistrotières et bistrotiers, clientes et clients vote du public en 2017, d'ici et d'ailleurs… Elle s’est inspirée d’atmosphères, d’anecdotes, et l’une d’entre elles a de bons mots et de phrases lancées à la cantonade pour faire naître été retenue. Enfin, un six chansons poétiques et originales. "Des villageois fréquentent vidéaste haut-marnais parfois le même café depuis vingt ou trente ans" raconte Élodie a filmé les spectacles et Juillet, chargée de mission Culture et Animation territoriale au les répétitions de l’Au- Syndicat Mixte du Pays de Chaumont. "Parfois, le gérant du lieu a bade Band afin de réa- changé mais certains clients sont encore là ! Au café, ils se retrouvent, liser un clip retraçant la échangent sur l’actualité, sur leur village, leur famille, leur santé… tournée. Nous avons même recueilli le témoignage d’un homme qui a été élevé dans l’un des bistrots ! Il y avait matière à faire des chansons, et le projet nous a tout de suite enthousiasmés..." Les chansons d’Éléonore Bovon ont été présentées sous forme de spectacles en soirée, dans un esprit "café-concert", ou même à l’heure du déjeuner. "Des actions de ce type contribuent à renforcer le lien social en milieu rural, remarque Élodie Juillet. Elles valorisent LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 9
LE DOSSIER Culture et ruralité Quels projets culturels pour les territoires ruraux de demain ? Co-construire des moyens, méthodes et outils pour l’animation et le développement culturel des territoires, en adéquation avec leurs réalités et leurs besoins. Cet enjeu était au cœur des rencontres nationales "Projets artistiques et culturels en milieu rural" organisées début novembre en Ardèche dans la continuité des 1res Rencontres nationales Culture et Ruralités (lire p. 7). Quelles sont les spécificités des projets culturels en milieu rural ? Quels enjeux et nécessités soulève la coopération sur les territoires ruraux ? Comment renouveler le dialogue entre zones rurales et centres urbains ? Ces grandes questions ont rythmé les rencontres nationales "Projets artistiques et culturels en milieu rural" proposées par l’UFISC (Union Fédérale d’Information des Structures Culturelles) les 7 et 8 novembre à Mirabel. L’événement, auquel était convié le Réseau rural, a réuni une centaine de participants dont les membres de l’UFISC ainsi que des acteurs artistiques et de l’économie sociale et solidaire, des réseaux professionnels, des chercheurs, des élus, des techniciens, des associations culturelles, des centres sociaux, etc. Ils ont réfléchi ensemble à comment mieux accompagner les dynamiques et la prise en compte des initiatives citoyennes artistiques et culturelles. Tables rondes et ateliers autour des questions du tourisme, de la jeunesse ou des arts traditionnels ont par exemple été l’occasion de s’intéresser aux évolutions en cours au sein de la ruralité mais aussi de l’action publique. Parmi les sujets les plus débattus ? La mobilité, la co-construction de politiques publiques, les représentations de la ruralité ou la reconnaissance de la participation citoyenne. Les propositions des participants ont été nombreuses : travailler la co-construction comme enjeu de programme de travail pour les années à venir, réaffirmer et accompagner la notion de droits culturels, développer l’offre et les capacités d’ingénierie et d’accompagnement des structures, défendre la notion de projet culturel de territoires… © Shutterstock 10 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
ACTUS LEADER Access’R : Leader France défend les services aux publics en milieu rural Le 5 novembre dernier, Leader France lançait officiellement le projet Access’R lors de son assemblée générale à La Rochelle. Ce programme de capitalisation et de diffusion des bonnes pratiques autour de la thématique des services aux publics en milieu rural répond à une volonté : défendre la place de la ruralité dans les politiques publiques européennes. © Eric Houdbine "On constate une détérioration de l’accessibilité des services publics rural ont échangé sur les besoins et attentes des habitants des dans l’ensemble des territoires ruraux. Le maintien et le renforcement zones rurales ainsi que sur les solutions émergentes grâce à de ces services est un sujet majeur." Président de Leader France, l’innovation des territoires. Neuf d’entre elles ont été présentées. Thibaut Guignard tire la sonnette d’alarme et souhaite apporter C’est par exemple le cas de Sensibus, une initiative du GAL du des réponses à cette problématique complexe. Comment ? Pays d’Auge (Calvados). L’équipage de ce véhicule itinérant va à En déployant notamment le projet Access’R. Lancé lors de la rencontre des personnes de plus de 60 ans pour leur présenter l’assemblée générale de Leader France en novembre dernier, ce les dispositifs de maintien à domicile existants. Une visite de dispositif doit permettre de recenser les bonnes pratiques sur le terrain a également invité les participants à découvrir les projets thème des services à la population en milieu rural, au niveau de revitalisation du bassin de Marennes co-financés par les fonds national et européen, puis d’en assurer la diffusion à grande FEADER via le programme LEADER : un cinéma, une médiathèque, échelle. Secrétaire général de Leader France, Alexis Lebrat précise : une ludothèque, une librairie indépendante ou encore un bar "Dans l’ensemble des stratégies locales menées dans le cadre du associatif. "Le public a pu comprendre tout le processus de mise programme LEADER, il y a au moins un axe qui répond aux services en œuvre d’un projet, de l’idée à la concrétisation en passant par la à la population et à la personne. De nombreux GAL de métropole et recherche de financements" témoigne Monica Ronecker. d’Outre-mer travaillent sur cette thématique mais personne ne sait Access’R fait écho à la déclaration de Cork 2.0 "pour une vie aujourd’hui qui fait quoi. L’idée est de recenser des projets et de les meilleure en milieu rural". Programmé jusqu’en 2021, le projet transposer à d’autres territoires." va être mené en 3 phases. La première année est consacrée au Comment maintenir et renforcer les services de proximité, à repérage et au recueil de concepts locaux innovants. "Nous sommes la personne, scolaires ou médicaux ? Comment développer 17 partenaires dont 5 européens. Chacun est chargé de recenser les de nouvelles formes de présence et de mutualisation ? "Ces bonnes pratiques sur son territoire." Viendront ensuite les phases problématiques requièrent une grande attention et il y a urgence de diffusion et d’accompagnement des futurs porteurs de projets. à agir pour répondre aux besoins et aux attentes de la Chaque initiative retenue fera l’objet d’une fiche technique population" souligne Monica Ronecker, coordinatrice d’Access’R. diffusée sur un site internet "afin que les élus, les porteurs de projets Lors du séminaire de lancement du projet, 150 acteurs du milieu ou les associations s’approprient ces informations". Pour plus d’infos... http://leaderfrance.fr/projet-accessr/presentation-du-projet-accessr LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 11
ACTUS LEADER EGPP 2018 : comment faciliter l'émergence de projets structurants pour nos territoires ? Représentant 75% du territoire national français pour 45% télé-travail ou d'alimentation, "la coopération est incontournable de la population, l'Association Nationale des Pôles d’équilibre pour trouver des solutions adaptées à chacun" lançait Laurent territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP) a organisé ses États Henart. Dans le Grand-Est, l’Alliance des territoires s'est par Généraux les 8 et 9 octobre. Retour sur ce temps fort. exemple traduite par une vaste concertation afin de créer un projet alimentaire de territoire. Objectif : structurer la filière productive de Représentants de Pôles territoriaux, de Pays, de GAL, de Conseils de proximité afin qu'elle approvisionne les cuisines centrales de Nancy développement, institutionnels, élus locaux, associations, acteurs - qui servent des milliers de repas par jour -, et ainsi réduire le plus privés... Plus de 500 personnes ont participé aux États Généraux possible les intermédiaires entre le producteur et le consommateur. de l'Association Nationale des Pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des Pays (ANPP) les 8 et 9 octobre au Centre Prouvé de Avec la conférence "Les Territoires de projets mobilisés pour Nancy. Ambition de l’événement : "Améliorer, par une réflexion une politique européenne 2021-2027 ambitieuse !", une autre commune, la législation et les réglementations afin de faciliter grande question a été posée : quelles recommandations faire l'émergence de projets structurants pour nos territoires" explique pour améliorer la politique européenne ? Après un point sur les Michael Restier, directeur de l'ANPP. Les deux journées d’échanges dysfonctionnements de l'actuelle programmation et notamment se sont articulées autour de douze ateliers et six conférences de LEADER, les échanges ont porté sur l'élaboration d'une sur des sujets comme l'alliance public/privé, le développement "Contribution des Pôles territoriaux et Pays". Son objet : écologique et le potentiel d'innovation des territoires, l'Alliance "La place des territoires et de la ruralité dans les politiques des territoires, la politique européenne 2021-2027... européennes 2021-2027". Alimentée par un questionnaire adressé à l'ensemble des Territoires porteurs d'un programme LEADER, Le lundi 8 octobre, une stratégie innovante de développement des cette contribution a été votée à l'unanimité par les participants territoires basée sur la coopération entre urbains, péri-urbains et des États Généraux de l'ANPP. Elle comporte 10 propositions telles ruraux était au centre des discussions : l’Alliance des territoires. "Le que la réintégration du FEADER dans le RPDC, la simplification principe est que tous les acteurs doivent dialoguer, expérimenter et de l'accessibilité aux programmes sectoriels européens ou la coopérer pour valoriser et développer le potentiel de leur territoire" liberté pour les GAL de choisir leurs propres axes thématiques précise le directeur de l'ANPP. Intitulée "L’Alliance des territoires de stratégie locale de développement... "Ce travail sera envoyé en pratique : l’articulation des projets et échelles en Grand Est !", à nos instances nationales, présenté le 12 décembre à Strasbourg la conférence a été l'occasion pour Laurent Henart, maire de à l'ensemble des députés européens français ainsi qu'aux acteurs Nancy, André Rossinot, président de Nancy Métropole, Martine européens concernés (DG Agri, DG Région, Comité des Régions et Boutillat, présidente du Pays d’Epernay Terres de Champagne, parlementaires européens) lors d'une réunion à Bruxelles en janvier" Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et- précise Michael Restier. Moselle et Franck Leroy, vice-président du Conseil régional Grand Est, de détailler comment les différentes échelles du Grand Est Pour plus d’infos... https://anpp.fr/rencontres/egpp-2018/ travaillent ensemble. Sur les questions de mobilité, de santé, de 12 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
PEI : LE SOMMET AGRI INNOVATION Rendez-vous au sommet PEI pour la transition agro-écologique Les 25 et 26 juin 2019, la Normandie accueillera le sommet Agri Innovation, le prochain sommet européen du PEI, dédié notamment à la transition agro-écologique et à l’innovation en agriculture. Des sujets stratégiques pour répondre aux grands défis alimentaires, sociétaux et environnementaux d’aujourd’hui. Agriculteurs, chercheurs, entreprises, associations, décideurs… un outil précieux. Il contribue à créer de nouvelles réponses à ces Entre 300 et 400 participants sont attendus les 25 et 26 juin défis : "Le PEI encourage l’innovation car il incite tous les acteurs 2019 lors du deuxième sommet Agri Innovation dédié à l'apport concernés, agriculteurs et chercheurs notamment, à construire du PEI à la transition agro-écologique. "Co-organisé par le Réseau ensemble des solutions ancrées au niveau local" rappelle Kerstin rural national, la Région Normandie, la Commission européenne (DG Rosenow. Agri) et le réseau européen PEI, l’événement réunira les acteurs du PEI venus de toute l’Europe mais aussi les spécialistes français des L’innovation, un atout pour les territoires ruraux et les systèmes de connaissances et d'innovation de l'agriculture et de la consommateurs forêt" explique la Direction générale de la performance économique De façon générale, le sommet s’intéressera à la façon dont et environnementale des entreprises (DGPE) en charge, au l’innovation en agriculture peut aider à relever les grands défis ministère de l'Agriculture et de l'alimentation, de l'organisation de agricoles, alimentaires et bio-écologiques de notre temps. "Outre l'événement. "La France a été retenue pour accueillir ce sommet car la sécurité alimentaire et les enjeux essentiels liés au climat et à la notre pays s'est engagé dans l'agro-écologie et la multi-performance biodiversité, l’innovation agricole peut participer à la dynamique de l'agriculture depuis 2012, poursuit-elle. Aussi parce que le PEI s'y démographique des territoires ruraux et à la transition numérique" déploie en régions avec dynamisme et les acteurs français figurent précise Kerstin Rosenow. La sylviculture et la bio-foresterie sont parmi les plus présents dans les projets multi-acteurs européens du également concernées par cette thématique, en particulier avec PEI. L'événement se tiendra en Normandie, région volontaire pour l’utilisation de la biomasse forestière. accueillir ce sommet, impliquée dans l'innovation agricole et qui Le sommet Agri Innovation sera par exemple l’occasion d’aborder compte d'ailleurs une trentaine de groupes opérationnels (GO) du en quoi le numérique est un levier efficace pour réussir la transition PEI." agro-écologique. "Les outils numériques offrent des avancées Comment réduire l'usage d'intrants pour accroître l'autonomie très intéressantes en matière de gestion des ressources en eau, de des exploitations ? Quels systèmes de production pour une réduction des intrants ou encore dans la mise en place de filières préservation des ressources ? Comment réussir l'intégration de courtes entre producteurs et consommateurs" illustre la DGPE. l'agro-écologie avec le consommateur/citoyen ? Pendant deux Des sessions thématiques en ateliers permettront également jours, les participants échangeront sur les réponses apportées par d’approfondir ces sujets et de partager les bonnes pratiques, sur les travaux et résultats du PEI à ces questions. "La transition agro- un mode interactif et interdisciplinaire. Enfin, le sommet explorera écologique est un sujet prioritaire, insiste Kerstin Rosenow, chef de les modes de diffusion, d'essaimage et d'appropriation des l’unité Recherche et Innovation de la DG Agri. Cette démarche, connaissances et des innovations pour changer d'échelle. également soutenue par le FAO, vise à une utilisation plus rationnelle et moins intensive des ressources disponibles, répondant aux attentes Pour plus d’infos... www.reseaurural.fr/Sommet-agri-innovation-2019 des citoyens et des consommateurs." Dans cette optique, le PEI est LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 13
ACTU PEI Panorama des groupes opérationnels français Portés par 162 groupes opérationnels (GO), les projets français soutenus par le PEI associent des agriculteurs, des chercheurs, des forestiers, des entreprises, des collectivités, des associations, des GIEE, des coopératives... Parmi ces GO français, 93 visent la transition agro-écologique (dont 33 ciblent la triple performance et 18 sont spécifiques à l'agriculture biologique). Transdisciplinaires, ils contribuent tous à l'innovation sur les territoires dans de nombreuses filières et thématiques. Vue d’ensemble et témoignages. Améliorer la durabilité de l’élevage 21% Les GO français par filières laitier européen 19% 18% Trouver les bonnes solutions 17% combinant performances techniques, économiques, sociales et environnementales pour son exploitation n'est pas toujours 8% simple à appliquer. Surtout lorsqu'il faut rester cohérent avec son projet personnel et 4% 4% 4% professionnel, s’adapter au 2% 2% 1% contexte pédo-climatique de son exploitation, aux contraintes s ois ure s re tre rie le uin M rui / ore s ure ts in ltu ltip s f re DO ste -b Au ult du marché, etc. Pour aider les gérants orc Éq tit tu ult icu rêt Mu itic Pe ul /P res s/ sc Fo Ap d'exploitations laitières à adopter une c nt rof /V i ltu de e / rt re na ag Ho ltu Ag an Cu ure posture résiliente, c'est-à-dire à prendre les mi Gr icu ult Ru bonnes décisions face à un aléa, la Chambre Av ch ric raî bo régionale d'agriculture de Normandie et Ma Ar ses partenaires (l'Institut de l'Elevage, Littoral Normand, le Bureau Technique Évaluer le potentiel du maraîchage agroforestier de la Production Laitière et AGRIAL) ont Cultures maraîchères et fruitières font-elles bon impulsé le projet PEI "Résilience Lait". 5 ménage ? La question anime le groupe opérationnel exploitations agricoles sont aussi associées. porteur du projet Marforest. Aux côtés de Sica "Ce projet est une déclinaison régionale du Centrex (station expérimentale des fruits et légumes programme européen Eurodairy, précise du Roussillon) et de l’établissement d'enseignement Catherine Bausson, chef de projets Elevage agricole (EPLEFPA) Perpignan Roussillon, le Civam à la Chambre régionale d'agriculture de Bio 66 étudie la complémentarité entre ces deux Normandie. Il consiste à mettre en réseau cultures. Pourquoi ? Afin de répondre à trois grands des groupes d’innovation et à favoriser enjeux : optimiser les surfaces agricoles pour faire les échanges entre éleveurs, experts et face au difficile accès au foncier, diversifier les scientifiques pour améliorer la durabilité cultures et apporter un revenu complémentaire de l’élevage laitier européen." Finalité : aux arboriculteurs. Programmé de 2017 à 2020, Marforest repose sur des identifier, notamment sur le terrain, et expérimentations menées sur deux parcelles : l’une occupée par des abricotiers plantés transmettre les pratiques innovantes pour en 2014, l’autre par des abricotiers et des amandiers plantés en 2017. "30% des vergers utiliser efficacement les ressources, favoriser d’abricotiers de la région sont en bio, la demande commerciale est forte et nous avons la biodiversité, améliorer la résilience socio- une bonne maîtrise technique de cette production, explique Célia Dayraud, ingénieure économique des exploitations et augmenter maraîchage au Civam Bio. L’amandier a quant à lui été choisi pour sa culture rustique et le bien-être et la santé animale. "4 autres sa faible exigence en traitements phytosanitaires". À ces deux fruitiers sont associées régions françaises sont impliquées dans des courges (butternut) et des patates douces, plantées sur le rang et inter-rang : "La Eurodairy, précise Catherine Bausson. Le courge est une plante plutôt facile à mener en bio et le feuillage de ces 2 cultures fait partage des expériences et des informations un bon couvre-sol pour limiter l’enherbement." Afin d’évaluer les itinéraires techniques au niveau local, national et européen permet de ces cultures associées, les partenaires réalisent un suivi économique (rendement, l'émergence de nombreux travaux. Nous temps de travaux…), de la biodiversité et de la fertilité des sols. Via des rencontres et avons par exemple élaboré un outil d'auto- le recensement de professionnels, Marforest contribue aussi à identifier les freins et les diagnostic pour mesurer la capacité de besoins des producteurs. Ces derniers sont d’ailleurs invités à découvrir les premiers résilience de son exploitation." résultats du projet le 5 février 2019. "Le PEI favorise la concertation et la mise en commun des protocoles, conclut l’ingénieure. Il encourage à innover et à penser aux synergies pour l’agriculture de demain." 14 LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018
22% ACTU PEI Les GO français par thématiques d'innovation 13% 9% 9% 9% 8% 8% 6% 5% 5% 3% 2% de ergits / e é d ts an le ale lim e e s n u re Di nemeau nne on / qu ol t c étal / N tiqu s i ie io 'ea ô n gè m e x lle r m ra ss at io En u i nt ér l i rra ut / od nt io ou tio tat i g a all x / de e o m em / vé c in nt pr ou st vis N isa oi u o- n té In ro é / an xpl nt io /f Bi ale n ég est Sa Sa s/ n en pp lit org d'e ue ux im re n v G éiq au ea d'a ua n es an oi ng v ét es / Q atio m ot rit n ou aîn on ov stè ha io pr er én ct sv st C ie Ch ati Inn / Sy e éd m de e l sé éd no oc e té nc ou nt to pr ivi sa Sa Au n et ct ais io tra gie at nn c alu At lo co sifi no Ev r de ve ch ils Di Te ut O Intégrer la santé des sols dans les pratiques viticoles La gestion agro-écologique pour lutter contre les bio- "La fertilité biologique des sols est trop peu prise en compte dans agresseurs les itinéraires viticoles. Nous disposons pourtant de nombreux outils Étudier de près les effets de la régulation biologique pour lutter mais ils ne sont pas déployés auprès des viticulteurs." Ce constat est contre les insectes ravageurs ou les mauvaises herbes dans les dressé par Laure Gontier de l’Institut Français de la Vigne et du Vin grandes cultures annuelles : colza, blé... Voilà l'objectif du projet (IFV), le centre technique de recherche de la filière viti-vinicole. PEI Reg-GAE porté par le centre Inra de Dijon en partenariat avec Ingénieure agronome, elle porte le projet PEI Gascogn’innov initié le lycée agricole de Quetigny et trois agriculteurs de la plaine en 2017 pour une durée de 5 ans. "Ce projet vise à intégrer dans le de Dijon. Renforcer la régulation biologique consiste à favoriser pilotage des systèmes de culture des indicateurs du fonctionnement et entretenir la présence de prédateurs ou de parasites naturels biologique du sol issus de la recherche fondamentale, comme la des bio-agresseurs en adoptant une gestion agro-écologique des mesure de la biomasse microbienne. Ils permettront aux viticulteurs exploitations : réduire l'utilisation des pesticides, créer ou protéger de mieux comprendre comment fonctionne leurs sols et quels leurs habitats en bordure des parcelles... "Des études sont menées services ils peuvent leur apporter." Réunissant des viticulteurs et sur le sujet depuis une dizaine d'années mais ce qu'il manque aux des experts de l’Inra, de la Chambre d’agriculture du Gers, du lycée agriculteurs c'est du concret : de combien la population de bio- agri-viticole de Riscle, d’une cave coopérative et du GABB 32 (Les agresseurs a diminué ? Est-ce que ces prédateurs permettent de faire bios du Gers), Gascogn’innov vise par exemple à "fournir des outils moins de traitements de pesticides ? Ce type de projet PEI permet et méthodes pour faire évoluer le conseil agricole et lui apporter une d'instaurer un dialogue avec les agriculteurs et de répondre dimension agro-écologique". Il contribue notamment à encourager à leurs besoins" explique Sandrine Petit-Michaut, directrice la mise en œuvre de pratiques comme l’intégration des couverts adjointe de l'UMR Agroécologie de l'Inra. Une première partie du végétaux de service, l’apport de matière organique ou la réduction projet consiste à établir un diagnostic de la biodiversité et de la d’herbicides. Finalité : aider les viticulteurs à améliorer la santé de gestion agro-écologique des parcelles puis à quantifier l'impact des leurs sols et, par conséquent, leur potentiel de production. auxiliaires de cultures sur les bioagresseurs. Un second volet vise à davantage communiquer sur la régulation biologique, notamment auprès des futurs agriculteurs. "Nous souhaitons par exemple créer un kit pédagogique présentant les connaissances scientifiques sur le sujet et nos résultats, recueillir les témoignages des agriculteurs du projet ou encore réaliser des films montrant les prédateurs en activité dans les cultures." LA REVUE du réseau rural français 2nd semestre 2018 15
Vous pouvez aussi lire