La richesse en matières premières: malédiction ou bénédiction?
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Thème du mois La richesse en matières premières: malédiction ou bénédiction? Pour de nombreux pays riches en ressources naturelles, la diver- sification économique constitue un défi majeur. Elle garantit, en effet, la durabilité de la crois- sance et renforce à long terme leur capacité de résistance aux chocs. Pour y parvenir, il faut des conditions-cadres stables, des in- vestissements dans la formation et des institutions s olides. L’Azer- baïdjan se trouve au début de ce processus. La Suisse l’aide à maî- triser les défis inhérents à cette étape, dans le cadre de la coopé- ration avec les États de l’Est. Après un long «boom» pétrolier, les revenus de la production d’or noir sont en baisse en Azerbaïdjan. Aujourd’hui, la croissance du pays est surtout alimentée par le secteur de la construction et les services. En illustration: le paysage ur- bain de Bakou en pleine mutation. Photo: SCO/Mila Teshaieva Les matières premières peuvent être une faire rentrer beaucoup d’argent dans les bénédiction ou une malédiction. Nombre de caisses et accélérer fortement la croissance à pays riches en ressources naturelles en sont court terme. La dépendance aux matières fortement dépendants et ils sont considérés, premières cause, toutefois, des distorsions et à long terme, comme économiquement à la peut affecter durablement la compétitivité traîne de ceux qui en sont largement ou tota- d’autres secteurs économiques. Les pays dans lement dépourvus. Les pays dont l’économie cette situation ressentent plus fortement la est très diversifiée – en particulier à l’expor- fluctuation des prix et de la demande – ils tation – affichent dans la durée une progres- sont, dès lors, plus sensibles aux chocs exté- sion plus stable que ceux qui dépendent rieurs – que ceux dont la structure des ex- d’une seule branche exportatrice. portations est plus variée. De même, les pays Les ressources naturelles, telles que pé- aux ressources abondantes ont souvent des trole, gaz ou autres minérais, peuvent certes institutions plutôt faibles, caractérisées par la recherche de rentes et une structure oligar- chique du pouvoir. Cela rend plus difficiles l’application de mesures économiques et l’émergence d’un climat d’affaires sain. Diversifier, oui mais comment? Pour que l’abondance de ressources natu- relles soit une réelle bénédiction, des straté- Matthias Feldmann Directeur régional gies de diversification adéquates s’imposent. adjoint, Bureau de la Leur élaboration et leur mise en œuvre dé- coopération suisse pour pendent grandement des motivations ini- le Caucase du Sud tiales ainsi que des conditions de départ, 17 La Vie économique Revue de politique économique 6-2013
Thème du mois Graphique 1 Constitution de capitaux de divers types Croissance économique de l’Azerbaïdjan, 2001–2012 Le capital humain, les institutions et la bonne gouvernance – autrement dit un cadre Croissance réelle du PIB (en %) économique et politique solide – jouent éga- 40 lement un rôle. Pour réussir à se diversifier 35 hors du secteur des matières premières en développant des branches innovantes à forte 30 valeur ajoutée, il est essentiel pour un pays d’investir dans la formation et la recherche. 25 La capacité d’une économie nationale à pro- duire de la croissance durable dépend, en 20 outre, largement de la qualité des institutions économiques et politiques du pays; il ne faut 15 donc pas les négliger. Sont notamment in- contournables les mécanismes politiques de 10 contrôle réciproque, l’obligation de rendre compte, la participation de la population aux 5 décisions politiques, la compétence et l’effi- cacité des autorités ainsi qu’un climat d’af- 0 faires sain reposant sur des règles du jeu 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 transparentes. Source: FMI / La Vie économique Politiques sectorielles et de dépenses ciblées Les politiques de dépenses ou sectorielles ciblées ont aussi un rôle important à jouer, économiques et institutionnelles. La diversi- bien qu’il ne faille pas perdre de vue que les fication est une entreprise de longue haleine dépenses publiques tendent à asservir les res- dont le succès n’est pas garanti. Dans des sources à l’économie nationale et à affaiblir le pays comme le Chili, la Malaisie ou l’Indoné- secteur des exportations. Ce problème peut sie, qui ont suivi des processus de diversifica- être pallié en optant pour des investissements tion réussis, l’expérience montre que la for- neutres du point de vue sectoriel dans l’in- mule la plus prometteuse est celle qui frastructure de base, en favorisant la forma- combine des conditions macroéconomiques tion et en créant des institutions efficaces. Les stables, l’investissement dans la formation et politiques sectorielles doivent réduire les la mise en place d’institutions efficaces. Des coûts de production des activités exporta- politiques sectorielles ne devraient être enga- trices hors matières premières, afin d’ac- gées qu’avec circonspection et uniquement croitre leur efficience et de favoriser l’essor de sur la base d’une pesée des risques écono- nouveaux marchés. Leur but premier est miques. d’améliorer les conditions-cadres écono- miques. Les programmes de réduction des Politique fiscale anticyclique coûts salariaux, les incitations fiscales ou les Le fondement de toute politique de diver- zones économiques spéciales peuvent aussi sification réussie est le maintien de condi- agir en ce sens, s’ils sont ciblés et temporaires. tions macroéconomiques stables sur toute Cela dit, les politiques sectorielles com- l’étendue du cycle des ressources. Il est essen- portent aussi des risques élevés dans la me- tiel à cet égard de poursuivre une politique sure où elles peuvent créer des distorsions, budgétaire anticyclique capable d’atténuer servir les intérêts d’une petite élite ou détour- les cycles qui font alterner des phases d’ex- ner l’attention des obstacles qui touchent pansion et de récession. L’absence d’une telle l’économie entière. Elles doivent donc être politique risque de déstabiliser le secteur ex- choisies avec soin en fonction de leurs consé- portateur hors matières premières et de ra- quences macroéconomiques et régulière- lentir la croissance. Des règles budgétaires ment réexaminées en fonction des objectifs peuvent aussi assurer une politique de dé- fixés. penses prudente tout au long du cycle conjoncturel. La politique monétaire consti- La marche de l’Azerbaïdjan vers tue un autre soutien: sa mission consiste à une économie diversifiée éviter que les taux de change ne subissent de fortes fluctuations, notamment les suréva- Comme tous les pays riches en matières luations. Autre facteur très important: une premières, l’Azerbaïdjan est mis au défi de politique commerciale libérale garantissant diversifier son économie. Il peut se flatter, l’accès aux capitaux, savoirs et marchés malgré sa jeunesse, d’avoir accompli des pro- étrangers. grès impressionnants. Les premières années 18 La Vie économique Revue de politique économique 6-2013
Thème du mois Graphique 2 contribue aujourd’hui pour l’essentiel à la Production pétrolière de l’Azerbaïdjan, 2001–2012 croissance. L’économie tarde à instaurer les changements structurels nécessaires et conti- En milliers de barils/jour nue de dépendre du secteur pétrolier et gazier 1200 qui représente toujours la moitié du produit intérieur brut (PIB), même si cette part dimi- 1000 nue. Quelque 80% des investissements directs étrangers sont cependant liés à ce secteur, tout comme 92% des exportations et plus de 70% 800 des recettes publiques. Les capacités de pro- duction sur les gisements azéris vieillissants 600 devraient, sauf gros investissements nou- veaux, s’épuiser d’ici quinze à vingt ans. Les réserves de gaz naturel ne représentent qu’un 400 tiers des réserves de pétrole. 200 Les objectifs ambitieux du gouvernement La pression augmente face à ces perspec- tives. Sans diversification, l’Azerbaïdjan ne 0 pourra sans doute pas renouer avec le succès 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 de ces dernières décennies et n’atteindra pas Source: EIA / La Vie économique ses objectifs ambitieux. Dans sa Vision 2020 du développement, le gouvernement entend doubler le revenu par habitant durant les sept prochaines années. de son indépendance, acquise au début des Ce programme fixe un certain nombre de années nonante après l’effondrement de priorités et place la diversification écono- l’Union soviétique, étaient marquées par des mique au premier plan. Il met l’accent sur les conflits politiques internes, la guerre avec investissements dans les infrastructures l’Arménie sur la question du Haut-Karabach (voies de transport notamment), la forma- et le chaos économique. Depuis, la situation tion et la santé, sur le renforcement des insti- économique et politique s’est stabilisée. La tutions et sur l’aide à certains secteurs vigoureuse croissance de la décennie écoulée, comme l’industrie, l’agriculture, le tourisme due au «boom» pétrolier, a valu à l’Azerbaïd- et les technologies de l’information. jan des succès remarquables en termes de développement. La part de la population vi- Agir dans trois domaines vant au-dessous du seuil de pauvreté est ainsi L’Azerbaïdjan dispose d’un potentiel suf- passée, selon les statistiques officielles, de fisant pour diversifier son économie et pé- 49,6% en 2001 à 6% seulement en 2012. Ce renniser sa croissance. Le pays doit cepen- résultat provient principalement de l’aug- dant relever d’importants défis s’il veut bien mentation des transferts sociaux et des sa- maîtriser ce processus. laires réels, qui a suivi celle des recettes pé- 1. Garantir un environnement macroécono- trolières, ce qui fragilise, toutefois, quelque mique stable: l’essentiel est d’assurer peu la pérennité des acquis. Par ailleurs, les l’équilibre de la politique budgétaire dans écarts de revenus se creusent au sein de la la durée. Très expansive par le passé, celle- population. La pauvreté des zones rurales et ci a nourri une grande partie de la crois- le grand nombre de personnes déplacées sance de ces trois dernières années. Rap- restent des phénomènes non négligeables. porté au PIB et après déduction du secteur pétrolier, le déficit budgétaire n’a Une économie dépendante du dès lors cessé de se creuser, passant de secteur pétrolier et gazier 20% en 2003 à plus de 40% en 2012. Il Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan est à la croisée faut donc détacher la politique budgétaire des chemins. Après une longue période de des revenus pétroliers et l’asseoir sur une forte croissance liée au «boom» pétrolier, la base solide et plus durable. Cela peut, par production ne cesse de baisser depuis exemple, exiger des règles budgétaires ins- quelques années et s’accompagne d’un net ra- taurant un équilibre adéquat entre les dé- lentissement de l’économie. Le taux de crois- penses croissantes – surtout les investisse- sance annuelle, qui était de 15,3% en moyenne ments en infrastructures publiques – et entre 2001 et 2010, est tombé à 0,1% en 2011 les économies à réaliser. Une politique et à 2,2% en 2012. Poussé par les dépenses commerciale plus ouverte favoriserait publiques, c’est le secteur non pétrolier – no- également la diversification économique. tamment la construction et les services – qui L’Azerbaïdjan souhaite depuis quelques 19 La Vie économique Revue de politique économique 6-2013
Thème du mois Encadré 1 corruption, établi par Transparency Inter- national, les progrès sont très lents et La longue histoire du pétrole en Azerbaïdjan l’Azerbaïdjan est toujours en retrait par Le pétrole provenant de ressources naturelles l’Azerbaïdjan autorisait des compagnies pétro- rapport à d’autres pays en transition com- était déjà utilisé dans l’Antiquité et au Moyen lières étrangères à exploiter les nouveaux champs parables. Âge. On s’en servait comme combustible, comme pétroliers Azeri-Chirag-Gunashli (ACG) découverts 3. Politique de dépenses et sectorielle du gou- produit thérapeutique et à des fins militaires. Le dans la mer Caspienne. L’oléoduc Bakou-Tbilissi- premier forage pétrolier de l’histoire fut réalisé Ceyhan (BTC), mis en service en 2006, a en outre vernement: un coup d’œil sur la politique en 1844 près de Bakou. Il déclencha une véri- ouvert une nouvelle voie d’acheminement directe de dépenses de ces dernières années table ruée et attira de nombreux entrepreneurs, vers la côte méditerranéenne de la Turquie et ain- montre que les investissements dans les ingénieurs et investisseurs étrangers, dont les si vers le marché mondial. infrastructures se taillent la part du lion, frères Nobel et la famille Rothschild. Au tournant Dans le futur, l’Azerbaïdjan veut renforcer sa du siècle, l’Azerbaïdjan était devenu le premier production gazière à destination du marché euro- tandis que le budget consacré à la forma- producteur pétrolier mondial. La Révolution so- péen. L’exploitation commerciale du gisement tion et à la santé recule. Au regard du dé- viétique et la nationalisation des compagnies pé- Shah Deniz II doit démarrer en 2018. Le 28 juin labrement des infrastructures publiques trolières étrangères suite à l’annexion de l’Azer- dernier, il a été décidé que l’acheminement du héritées de la défunte Union soviétique, baïdjan par l’Union Soviétique ont mis fin à ce gaz vers l’Italie passerait par le Transadriatic Pipe- «boom» et entraîné le déclin, du moins partiel, line (TAP) et non par le gazoduc Nabucco West, les investissements en infrastructures de de la production pétrolière. Un deuxième «boom» qui conduit de la frontière turque à l’Autriche. base – telles que l’approvisionnement en pétrolier suivit durant la Seconde Guerre mon- L’ouverture de ce corridor sud pour les livraisons eau, les réseaux électriques et les voies de diale, puisque 70% environ du pétrole soviétique, de gaz naturel est essentielle afin de diminuer la d’importance cruciale pour l’issue de la guerre, dépendance européenne envers le gaz russe. Le communication – soutiennent la crois- provenait de Bakou. groupe énergétique suisse Axpo participe au TAP. sance et contribuent à la diversification Le troisième «boom» pétrolier a débuté avec L’ouverture de ce corridor sud pour les livraisons économique. Des questions se posent, l’accession de l’Azerbaïdjan à l’indépendance en de gaz naturel est essentielle afin de diminuer la toutefois, quant à l’efficacité de pareils 1991. En signant le contrat du siècle en 1994, dépendance européenne envers le gaz russe. investissements et à la capacité d’absorp- tion de l’économie. La Vision 2020 du dé- veloppement du gouvernement propose aussi des mesures d’aide ciblant des sec- teurs précis comme l’agriculture et les années rejoindre l’Organisation mondiale technologies de l’information, par du commerce (OMC), mais les négocia- exemple en octroyant des crédits à taux tions n’ont guère progressé à ce jour. préférentiels ou en créant des zones éco- 2. Développer le capital humain et la gouver- nomiques spéciales. La plupart n’ont, ce- nance: des investissements sont nécessaires pendant, pas dépassé le stade de la plani- pour réformer le système éducatif, amé- fication. Sans amélioration simultanée de liorer la formation professionnelle et pro- la qualité des institutions, elles n’auront mouvoir la capacité d’innovation. Malgré sans doute qu’un impact limité sur le dé- les priorités définies par le gouvernement, veloppement. En outre, ces mesures d’en- les dépenses de formation sont tombées couragement spécifiques ne doivent pas de 20% en 2003 à moins de 10% en 2012. faire oublier les obstacles qui concernent Créer un «capital de bonne gouvernance» l’économie entière. Encadré 2 est tout aussi important. Cela passe par la défense des libertés politiques et écono- Une plateforme de dialogue Contribution de la Suisse miques élémentaires, le renforcement des économique et politique autorités nationales – surtout dans les fi- Dans le cadre de sa coopération avec nances et les services – ainsi que l’amélio- l’Europe de l’Est, la Suisse s’engage depuis En coopération avec l’agence allemande de coopération Deutsche Gesellschaft für Interna- ration du climat d’affaires et du secteur une vingtaine d’années dans le Caucase du tionale Zusammenarbeit (GIZ) et le Pro- financier. En définitive, il s’agit de liquider Sud. En 2002, elle a ouvert un bureau de pro- gramme des Nations Unies pour le développe- l’héritage soviétique et de créer un envi- gramme en Azerbaïdjan. En tant que ment (Pnud), le Seco a créé récemment une ronnement favorisant la libre concurrence membre des groupes de vote suisses auprès plateforme de dialogue économique et poli- tique. Son objectif est d’encourager des et l’accès au marché. L’Azerbaïdjan a déjà de la Banque mondiale et du Fonds moné- échanges ouverts avec le gouvernement et les entrepris des efforts en ce sens, mais sa taire international, ce pays joue aussi un experts de l’Azerbaïdjan au sujet de la diversi- progression vers des institutions plus so- rôle important dans la coopération multila- fication économique et d’aider ainsi à renfor- cer les capacités d’action en matière poli- lides reste semée d’embûches. Malgré un térale. tique. Cette plateforme comprend un cycle de climat d’affaires amélioré – ce que re- Conformément à la nouvelle Stratégie conférences et de séminaires avec des experts flètent les IFC Doing Business Reports ou Caucase du Sud 2013–2016, les activités dé- nationaux et internationaux ainsi que des re- encore l’Indice de compétitivité du WEF –, ployées en Azerbaïdjan par le Secrétariat présentants du gouvernement et de la société civile. Les expériences d’autres pays doivent de gros problèmes subsistent dans l’appli- d’État à l’économie (Seco) et la Direction permettre d’éclairer différents aspects au cation des règles et l’accès aux moyens fi- du développement et de la coopération sein de petits groupes de travail et de présen- nanciers. En conséquence, les frais opéra- (DDC) se concentrent sur la gouvernance ter des conclusions à l’occasion d’une confé- tionnels et le coût du crédit restent élevés économique et le développement du mar- rence de plus grande envergure qui se tiendra à la mi-2014. L’élaboration d’un plan d’action dans le secteur privé et plus particulière- ché. L’objectif est de soutenir le processus de concret pour mettre en œuvre la Vision 2020 ment pour les PME. La corruption de- transformation et de diversification écono- du développement est l’une des préoccupa- meure également une préoccupation ma- miques et d’améliorer la pérennité de la tions majeures de la plateforme. jeure. Selon l’Indice de perception de la croissance. La gouvernance économique en- 20 La Vie économique Revue de politique économique 6-2013
Thème du mois Anciennes plates-formes pétrolières dans la mer Caspienne. Le pétrole et le gaz assurent encore 92% des exportations. Photo: SCO/Mila Teshaieva globe toutes les règles de jeu déterminantes Pérenniser les récents succès en pour les activités économiques des secteurs matière de développement public et privé. L’État joue un rôle central dans la gestion des fonds publics, la presta- Durant la dernière décennie, l’Azerbaïd- tion de services publics et la création d’un jan a remporté d’importants succès en ma- environnement adéquat pour le secteur pri- tière de développement. Pour maintenir ces vé comme pour la gouvernance d’entreprise acquis tout en poursuivant sur la voie de la dans les sociétés privées. Le programme s’at- réussite, le pays doit cependant se montrer telle ainsi aux défis majeurs de l’Azerbaïd- capable de poser sa croissance sur une base jan, à savoir la garantie d’un environnement solide et durable et de diversifier son écono- macroéconomique stable et le renforcement mie. Ce processus vient tout juste de com- des institutions économiques. Un des axes mencer et sera, à n’en pas douter, semé d’em- prioritaires concerne l’amélioration de la bûches. L’expérience d’autres pays montre, gestion des finances publiques, y compris la toutefois, que la diversification est possible. fourniture de services d’infrastructure pu- Dans cette optique, le programme de coopé- blics, ainsi que la création de capacités en ration déployé par la Suisse apporte aussi Encadré 3 matière de politique économique. Un autre une précieuse contribution. porte sur l’amélioration du climat d’affaires Références pour les PME à travers l’allègement des obs- tacles réglementaires et la montée en puis- –– Acemoglu D. et Robinson J., Why Nations sance du secteur financier. La Suisse mène Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty, New York, 2012, Random House. par ailleurs des programmes spécifiques –– Booz et Co, Economic Diversification: The pour soutenir le développement de marchés Road to Sustainable Development, 2008. ruraux en créant des chaînes de valeur ajou- –– Gelb A., Economic Diversification in Resource tée agricoles. Rich Economies, 2010. –– Gouvernement de la République d’Azerbaid- La coopération suisse a déjà contribué à jan, Development Concept Azerbaijan 2020: de nombreux résultats. Elle a, par exemple, The Vision for the Future, 2012. aidé à élaborer de nouvelles lois destinées à –– FMI, Economic Diversification in LICs: régler les inspections commerciales ou l’ac- Stylized Facts and Macroeconomic Implica- tions, 2012. cès au marché pour les entreprises privées. –– FMI, Cadre de politique macroéconomique Elle a également favorisé l’introduction de pour les pays en développement riches en nouveaux modèles de prévision écono- ressources naturelles, 2012. mique et l’amélioration des bases statis- –– FMI, Republic of Azerbaijan: Staff Report for the 2013 Article IV Consultation, 2012. tiques pour la politique économique. Au fi- –– Onder H., Azerbaijan: Inclusive Growth in a nal, les programmes suisses ont contribué à Resource-Rich Economy, 2013, Banque l’augmentation des revenus et à la création mondiale. d’emplois en milieu rural. 21 La Vie économique Revue de politique économique 6-2013
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