Labellisation et hôtellerie de plein air de chaîne - ISTHIA
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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Management de l’Hôtellerie et de la Restauration» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Labellisation et hôtellerie de plein air de chaîne Présenté par : Adrienne LEGENDRE Année universitaire : 2012 - 2013 Sous la direction de : Moufida TOUIHRI
UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Management de l’Hôtellerie et de la Restauration» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Labellisation et hôtellerie de plein air de chaîne Présenté par : Adrienne LEGENDRE Année universitaire : 2012 - 2013 Sous la direction de : Moufida TOUIHRI 3
« L’ISTHIA de l’Université de Toulouse -Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). » 4
REMERCIEMENTS Tout d’abord, je tiens à remercier mon maitre de mémoire, madame Moufida TOUIHRI, pour toute l’aide qu’elle m’a apportée durant cette année, ainsi que pour ses conseils avisés et ses réponses à mes interrogations lors de la réalisation de ce mémoire. Je remercie également l’ensemble du corps enseignant de l’ISTHIA, et plus particulièrement l’équipe pédagogique en charge du Master 1 Management en hôtellerie-restauration, pour l’ensemble des enseignements dispensés cette année ainsi que pour les réponses à mes questions concernant certains aspects spécifiques de ce mémoire. Enfin, je remercie madame Véronique DABOS, qui a accepté de relire et corriger ce travail, ainsi que l’ensemble de ma famille et de mes amis, pour leur soutien et encouragements. 5
SOMMAIRE REMERCIEMENTS ..........................................................................................................5 SOMMAIRE ...................................................................................................................6 INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................7 PARTIE I : HÔTELLERIE DE PLEIN AIR ET QUALITÉ ............................................................9 CHAPITRE I - L’HÔTELLERIE DE PLEIN AIR EN FRANCE : PRÉSENTATION ............................ 11 CHAPITRE II - LA NOTION DE QUALITÉ ............................................................................. 19 CHAPITRE III - CERTIFICATIONS, MARQUES ET LABELS : OUTILS DE LA QUALITÉ ................. 27 PARTIE II : LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS L’HÔTELLERIE DE PLEIN AIR DE CHAÎNE......... 34 CHAPITRE I - HÔTELLERIE DE PLEIN AIR DE CHAÎNE ET LABELS ......................................... 36 CHAPITRE II - MULTIPLICITÉ DES LABELS ET IMPACTS ....................................................... 48 PARTIE III : TERRAINS D’ÉTUDES ET MÉTHODOLOGIE ................................................... 58 CHAPITRE I - TERRAINS D’ÉTUDES .................................................................................. 60 CHAPITRE II - MÉTHODOLOGIE ....................................................................................... 67 CONCLUSION GÉNÉRALE .............................................................................................. 74 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 76 TABLE DES ANNEXES ................................................................................................... 79 TABLE DES FIGURES ..................................................................................................... 89 TABLE DES TABLEAUX .................................................................................................. 90 TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................. 91 6
INTRODUCTION GÉNÉRALE L ’hôtellerie de plein air est un acteur important du marché français du tourisme. C’est en effet le premier type d’hébergement marchand en France avec 106,8 millions de nuitées en 20111. Depuis quelques années, ce secteur vit des mutations profondes dues à l’évolution des modes de vie et à la modification constante des besoins et des attentes des consommateurs. Dans ce contexte, les campings ont l’obligation de développer une véritable démarche qualité qui va leur permettre de s’adapter plus rapidement aux changements et d’évoluer en permanence. Les chaînes d’hôtellerie de plein air, aussi bien intégrées que volontaires, sont de plus en plus nombreuses et accroissent sans cesse leurs parts de marché au détriment des campings indépendants. De ce fait, la concurrence est de plus en plus rude dans ce secteur, qui, étant donné le contexte économique actuel, jouit d’un regain d’intérêt de la part des français. En effet, l’hôtellerie de plein air est un des types d’hébergement marchand les plus abordables en terme de prix. Afin d’attirer de nouveaux clients et de renforcer leur présence sur le marché de l’hôtellerie de plein air les chaînes ont donc tout intérêt à investir dans des démarches qualité efficaces, d’autant plus qu’elles en ont les moyens financiers. Dans ce but, les chaînes d’hôtellerie de plein air vont devoir réfléchir sérieusement sur la question de la qualité et sur les moyens qu’elles vont devoir mettre en place afin de l’obtenir, tout en prenant en compte le fait que chaque cas est unique, demande un diagnostique précis et une adhésion totale de la part de toutes les composantes de l’organisation. 1 DGCIS. Terrains de camping [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 8/11/2012)
Ces questionnements seront au cœur de ce mémoire, et seront traités au travers de la question de départ suivante : Comment mettre en place une démarche qualité en hôtellerie de plein air ? À partir de cette question de départ, nous introduirons dans une première partie l’état des lieux de l’hôtellerie de plein air française ainsi que la notion de qualité, notamment aux travers de ses principaux concepts et outils. Au terme de cette première partie, nous pourrons dégager une problématique, que nous déclinerons en hypothèses de recherche afin d’affiner notre travail. La seconde partie sera l’occasion d’aborder plus en détails l’hôtellerie de plein air de chaîne ainsi que les différents labels auxquels elle peut prétendre. Nous étudierons plus particulièrement les impacts de la labellisation pour les campings appartenant aux chaînes d’hôtellerie de plein air. Enfin, dans une troisième partie, nous mettrons en place, au travers d’une méthodologie probatoire, une enquête afin de tenter de valider nos hypothèses de recherche sur un terrain d’application précis. 8
INTRODUCTION La qualité n’a jamais été un enjeu aussi important pour les entreprises que dans le contexte de crise économique et de concurrence accrue actuel. En effet, toutes les entreprises cherchent à assurer leur survie. Pour ce faire, elles doivent développer leurs parts de marché, leur chiffre d’affaire et leurs bénéfices. Le meilleur moyen d’y parvenir étant de satisfaire les besoins et les attentes des consommateurs mieux que la concurrence. La qualité et ses nombreux outils, dont la labellisation, permettent d’atteindre cet objectif. En effet, la labellisation, que l’on peut définir comme le fait « d’attribuer à un produit un label de qualité ou un signe d’authentification2 », est un gage de qualité pour les consommateurs. Cela se vérifie dans le tourisme, où la labellisation est particulièrement développée. Nous allons donc nous intéresser à un secteur du tourisme, et plus particulièrement de l’hébergement touristique : l’hôtellerie de plein air. En effet, cette dernière jouit depuis quelques années d’un regain d’intérêt de la part des touristes, elle est la première forme d’hébergement touristique marchand en France avec 8 662 terrains, 937 509 emplacements et 106,8 millions de nuitées en 20113. L’hôtellerie de plein air a donc tout intérêt à se lancer dans des démarches de labellisation. Dans un premier chapitre nous abordons donc l’hôtellerie de plein air en France au travers de son évolution, de son adaptation et de ses tendances actuelles. Puis, dans un deuxième chapitre, nous traitons de la notion de qualité en général, puis, plus particulièrement de son application dans le domaine des services. Enfin, dans un troisième chapitre, nous exposons certains outils de qualité que sont la certification, les marques, et les labels et leurs utilisations en hôtellerie de plein air. 2 Greening-vision. Labellisation [en ligne]. Disponible sur :. (Consulté le 18/01/2013) 3 DGCIS. Terrains de camping [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 8/11/2012) 10
CHAPITRE I - L’HÔTELLERIE DE PLEIN AIR EN FRANCE : PRÉSENTATION 1 - HÔTELLERIE DE PLEIN AIR : ÉVOLUTION ET ADAPTATION 1.1 - Du camping à l’hôtellerie de plein air 1.1.1 - Apparition du camping En France, le camping, que le dictionnaire Larousse4 définit comme une « activité de plein air consistant à vivre sous la tente avec un matériel adéquat », ou encore un « terrain aménagé pour campeurs », apparait, en tant que loisir, au début du XXe siècle. Il est alors considéré comme un sport plutôt spartiate où l’esprit est à la débrouillardise (SIROST, 2011), en effet il se pratique à pied, avec un matériel plutôt rudimentaire et a pour principal attrait de renouer le contact avec la nature. À cette époque, « les citadins ne semblent supporter la vie en ville qu’à condition de pouvoir s’échapper vers la nature, quelle que soit sa forme et son éloignement (POULAIN, 2005). » Les campeurs sont généralement des hommes seuls, de catégories socioprofessionnelles élevées5, et l’accent est mis sur le concept de camp et de campement, ainsi que sur l’organisation de type militaire (SIROST, 2011). Après la Première Guerre Mondiale, certains officiers pensent qu’il faut préparer les jeunes hommes en vue d’une prochaine guerre6. Dans le même temps, apparaissent aussi les premiers mouvements de jeunesse organisés, dont le scoutisme, qui devient une école de la vie sauvage grâce au camping (SIROST, 2011). Ces pratiques se développent durant les années 1920. À cette époque, le camping n’est pas encore réglementé, mais les bonnes pratiques sont de mise7. 1.1.2 - Fort développement du camping Au début des années 1930, des organismes, comme le Touring Club de France et le Groupement des Campeurs Universitaires, se structurent pour offrir aux campeurs des lieux 4 Larousse. Camping [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 27/01/2013) 5 POULAIN France. Le Camping aujourd’hui en France- Introduction : le camping ou le miroir de la société française. 2009 [en ligne]. Disponible sur :< http://francepoulain.over-blog.com/article-le-camping-aujourd-hui-en-france--- introduction-le-camping-ou-le-miroir-de-la-societe-francaise-96163641.html >. (Consulté le 30/01/2013) 6 Ibid. 7 Ibid. 11
de séjour. Ce sera, dans un premiers temps, des guides de lieux, puis, des aires de repos8. En 1936, l’apparition des congés payés favorise encore le développement du camping. De plus, de nombreux magasins proposent désormais du matériel de camping et les revues spécialisées augmentent leurs tirages (SIROST, 2011). En 1939, les pouvoirs publics décident de rédiger un Code du Camping qui ne sera jamais présenté à l’Assemblée Nationale à cause du début de la Seconde Guerre Mondiale, qui va mettre un frein au développement du camping pour quelques années. Ce n’est qu’à partir de 1950, avec les Trente Glorieuses, que le camping reprend son développement. La voiture se démocratise, les gens partent en vacances en famille et le camping devient une pratique de masse9. Le caravaning se démocratise, et l’Union Française des Associations de Camping, créée en 1938, devient en 1952 la Fédération Française de Camping et de Caravaning (FFCC). Il devient alors important de créer de nouveaux terrains de camping, à proximité des villes, dans les lieux touristiques et sur les grands itinéraires de passage10. Durant les années 1960, les campings existants sont débordés par le nombre de vacanciers, surtout dans les zones proches du littoral qui sont prises d’assaut. De nombreux arrêtés préfectoraux, dont le premier remonte au 7 février 1959, sont alors édictés pour limiter cette pratique pour des questions de salubrité et de sécurité publique11. Les années 1970 sont marquées par le développement des terrains de camping. La vie s’y organise selon des règles établies par le propriétaire, ce qui permet de faire tomber les barrières sociales12. 1.1.3 - Vers l’hôtellerie de plein air Selon POULAIN (2005), « le terme hôtellerie de plein air est utilisé pour la première fois en 1959 par Jean Roth, éditeur de la revue Caravaning. », mais son utilisation devient de plus en plus fréquente au cours des années 1980-1990 car les professionnels semblent le préférer au terme de camping, 8 Ibid. 9 Ibid. 10 FFCC. Présentation de la fédération Française de Camping et de Caravaning. [en ligne]. Disponible sur :< http://www.ffcc.fr/93/html/la-federation/presentation.aspx >. (Consulté le : 30/01/2013) 11 Opus cité note 5 12 Ibid. 12
qui a alors une connotation négative. De plus, les mobil-homes se développent de façon importante, les services augmentent dans les campings et la pratique est de plus en plus réglementée. En 1993, de nouvelles normes de classement des terrains apparaissent, et, en 1994, la FFCC et la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA) signent un accord pour développer la qualité du camping13. Durant les années 2000, le camping continue d’améliorer son offre, qui est assez disparate. D’un côté, les hôtels de plein air, aussi dit camping-clubs, concurrencent les villages de vacances en proposant des séjours normés. Ce sont souvent des campings de grande taille (plus de 200 emplacements) avec des services multiples, des équipements de loisirs et des hébergements locatifs (PERROY, 2005). D’un autre côté, certains campings prônent le retour aux vraies valeurs du camping : la convivialité, le contact avec la nature, la souplesse et des prix attractifs (PERROY, 2005). Depuis 2009, émergence d’une nouvelle tendance, le Glamping : des campings haut de gamme qui tentent de concilier luxe et nature14. Le 9 juillet 2010, de nouvelles normes de classement des campings (voir page 28) sont mises en place15. 1.2 - Une offre qui s’adapte 1.2.1 - Acteurs de l’hôtellerie de plein air Figure 1: Répartition des terrains de camping par mode de gestion Collectivités Autres territoriales 1% 25% Associations loi 1901 Privés 5% 69% Source : DGCIS, décembre 2011 16 13 Opus cité note 10 14 Le nouveau visage de l’hôtellerie de plein air. HTR, Hotel, Tourism & Restaurant industry, juillet 2011, n°192, p.46-49 15 Opus cité note 3 16 DGCIS. L’hôtellerie de plein air en 2011. [en ligne]. Disponible sur : < http://www.dgcis.redressement- productif.gouv.fr/etudes-et-statistiques/statistiques-du-tourisme/donnees-detaillees/hebergements-touristiques>. (Consulté le 01/02/2013) 13
Aujourd’hui en France, 69% des terrains de camping sont gérés par un opérateur privé (propriétaire ou en délégation de service public). Les chaînes représentent 7 % de l’ensemble des campings, mais ce chiffre est en constante augmentation. 25 % des campings sont encore gérés par une collectivité territoriale, alors qu’en 1990, on comptait 54 % de campings privés et 39% de campings publics. Cette nouvelle répartition s’explique en partie par la forte augmentation de la délégation de service public, en effet, entre 2007 et 2012, on est passé de 167 établissements en délégation de service public à 368, soit une augmentation de 120 %17. 1.2.2 - Montée en gamme des établissements 18 Afin de mieux répondre aux attentes de la clientèle, les propriétaires de campings ont consenti des investissements importants : 450 millions d’euros en 2011, contre 240 millions d’euros en 2000, soit près de 75 % d’augmentation. Ces investissements ont pour but d’améliorer le confort des emplacements et des hébergements, ainsi que les équipements et les services. Cela entraine une montée en gamme des campings français. En 2000, 53 % des campings avaient 2 étoiles, ils ne sont plus que 43.6 % en 2011. Dans le même temps ils ont aussi perdu de nombreux emplacements : -21.5 % depuis 2000, alors que le nombre d’emplacements dans les campings 4 et 5 étoiles a augmenté de 12.5 % entre 2010 et 2011. Figure 2 : Répartition des terrains de camping par catégories 4 étoiles 5 étoiles 1 étoile 9,8% 1,3% 14,7% 3 étoiles 30,5% 2 étoiles 43,6% Source : DGCIS, décembre 201119 17 FNHPA. De l’effet de mode au modèle économique : les réalités 2012 du camping. FNHPA, 2012, 20p. [en ligne]. Disponible sur :< http://www.fnhpa-pro.fr/presse/dossierdepresse2012.pdf >. (Consulté le 22/11/2012) 18 Ibid. 19 Opus cité note 16 14
Au 1er janvier 2012, les 4 étoiles représentaient 20 % des emplacements pour 9.8 % du nombre de campings, et les 5 étoiles, apparus avec le nouveau classement en 2010, 3.4 % des emplacements pour 1.3 % du nombre de campings. Figure 3 : Répartition des emplacements de camping par catégorie 5 étoiles 1 étoile 3,4% 7,2% 2 étoiles 4 étoiles 32,9% 3 étoiles 20,0% 36,4% Source : DGCIS, décembre 201120 Globalement, les campings 1 et 2 étoiles sont des structures de plus petite taille que les campings 3, 4 et 5 étoiles. En effet, ces trois dernières catégories représentent 59.8 % des emplacements, mais seulement 41.6 % des terrains. 1.2.3 - Multiplication des habitats légers de loisir Les campings français proposent aujourd’hui une multitude d’habitats légers de loisir qui correspondent à tous : des plus classiques comme les mobil-homes et les chalets, aux plus originaux comme les yourtes, cabanes dans les arbres, tipis, roulottes et tentes-lodge meublées. Ces habitats léger de loisir permettent de rallonger la saison des campings et génèrent 5 à 10 fois plus de chiffre d’affaire qu’un emplacement nu.21 Figure 4 : Répartition des emplacements de camping par type loués à l'année 23% équipés nus 19% 58% Source : DGCIS, décembre 201122 20 Ibid. 21 TAIS Benjamin. L’hôtellerie de plein air se structure. Les échos de la franchise. [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 04/02/2013) 22 Opus cité note 16 15
Même si les emplacements nus sont encore majoritaires en France, la répartition n’est pas la même selon la catégorie. En effet, en 1 étoile, les emplacements équipés ne représentent que 7.8 % du total des emplacements alors que ce taux passe à 33.5 % en 4 et 5 étoiles23. 1.2.4 - Prise en compte du Développement Durable Le développement durable, défini en 1987 par le rapport Brundtland (cité par JOUNOT, 2010, p.3) comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », associe trois objectifs : l’efficacité économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement. Il est de plus en plus souvent pris en compte par les entreprises de l’hôtellerie de plein air, car, comme nous le rappel la FHHPA24, « camping et nature sont intrinsèquement liés, car c’est avant tout le site naturel dans lequel il est implanté qui fait l’identité du camping. » Cette prise en compte se base notamment sur un guide de bonnes pratiques d’insertion paysagère, une charte d’intégration paysagère, la mise en place de la filière de recyclage des mobil-homes, des accords avec les associations d’élus pour promouvoir les bonnes pratiques environnementales et la signature de la Convention des métiers de l’Économie verte… 2- L’HÔTELLERIE DE PLEIN AIR AUJOURD’HUI : LES TENDANCES 2.1 - Caractéristiques générales 2.1.1 - Structuration du marché Alors qu’ils étaient quasiment absents du marché de l’hôtellerie de plein air il y a une vingtaine d’années, les grands réseaux détiennent aujourd’hui 35 % du chiffre d’affaires du secteur25. Comme le rappellent ORIGET DU CLUZEAU et VICERIAT (2009, p.93), de nombreux opérateurs français et étrangers, notamment anglo-irlandais et néerlandais, arrivent sur le marché de l’hôtellerie de plein air française. Ces groupes font l’acquisition de plusieurs dizaines de campings. Mais ils investissent majoritairement dans le haut de gamme et dans des campings de grande capacité, en effet, ces groupes ne représentent que 7 % des terrains et 23 Ibid. 24 Opus cité note 17 25 Opus cité note 21 16
18 % des emplacements. De plus, certains de ces groupes, tels que Yelloh!village et Proméo avec son enseigne Kawan, se développent aussi par la franchise26. 2.1.2 - Internet et web 2.0 Internet et les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien des français. Il est donc normal que les professionnels de l’hôtellerie de plein air les intègrent. En ce qui concerne internet dans les campings français, de gros progrès sont encore nécessaires, en effet, selon la FNHPA27, seuls 29 % des campings proposent une zone WI-FI. Par contre, la majorité des campings dispose d’un site internet, même si la réservation en ligne n’est possible que sur les sites des chaînes et réseaux. L’émergence des média dit « sociaux » a fait d’internet un espace ouvert et participatif, qui, selon ARNORE (2010, p259) facilite la co-construction et le partage de l’information entre internautes tout en renforçant la sociabilisation. Cela permet aux consommateurs de partager leurs perceptions des marques, leurs expériences et leurs avis sur des sites tels que Trip- Advisor. Les campings, comme les autres entreprises du secteur touristique, doivent donc être particulièrement attentives à leur e-réputation. De plus, certains campings, essentiellement des réseaux et des chaînes, essaie de créer des communautés de marque, définies comme « des communautés spécialisées, non limitées géographiquement et fondée sur un ensemble de relations sociales entre les admirateurs d’une marque » par MUNIZ et O’GUINN (cités par ARNORE, 2010, p.262). 2.2 - Les clients 2.2.1 - Choix du camping comme mode de séjour La clientèle des campings français est assez hétérogène. En effet, 45 % des campeurs sont des habitués qui passent toutes leurs vacances au camping28. Pour de nombreux campeur de ce groupe, le « camping est une transmission intergénérationnelle, des parents vers les enfants qui instaure un transfert de significations » (SEVIN et LANDWEIN, 2010, p.156). Il peut aussi s’agir d’une initiation à l’âge adulte par le conjoint ou des amis. Pour le reste des campeurs (55 %)29, le camping est soit une pratique occasionnelle, soit une nouveauté. Dans cette catégorie, on 26 Ibid. 27 Opus cite note 17 28 Opinion Way. Les français et le camping. Mai 2011, 38p. [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 07/02/2013) 29 Ibid. 17
pourra retrouver une clientèle attirée par les habitats légers de loisir, qui jusque là, fréquentait plutôt les villages club ou louait des appartements. Il faut aussi noter, que, selon LADWEIN et SEVIN (2010, p.157), la pratique du camping véhicule un imaginaire social fort, articulé autours de quatre éléments qui sont le retour à la nature, la liberté d’action, la mobilité géographique ainsi que la convivialité et la disparition de barrières sociales. Mais il ressort de l’étude OpinonWay « Les français et le camping »30, que la convivialité, la proximité avec la nature, le caractère familial et le caractère économique sont quatre facteurs principaux qui font que les français choisissent le camping. 2.2.2 - Typologie des clients Contrairement aux idées reçues, les clients des campings sont issus de tous les horizons. En effet, 40% des campeurs viennent des catégories populaires, 31% des CSP+31. Même si la clientèle est majoritairement française, plus d’une nuitée sur trois est due à un touriste étranger, originaire majoritairement des Pays-Bas, du Royaume-Uni et d’Allemagne.32 Ces clientèles privilégient les campings haut de gamme (4 et 5 étoiles). La clientèle française peut être divisée en cinq grandes catégories33 : a) Les familiaux pragmatiques (37 %) : ils ont entre 25 et 59 ans, avec enfants. Ce sont des campeurs d’expérience qui privilégient la location de mobil-homes. b) Les sans enfants aguerris (32 %) : ils ont majoritairement entre 50 et 59 ans. Ils ont progressivement développé l’habitude du camping et possèdent leurs propres matériels. c) Les bobos campeurs (23 %) ; ils sont généralement plus jeunes et plus diplômés que l’ensemble des campeurs. Ils sont majoritairement originaires des grandes villes et plébiscitent une offre haut de gamme et insolite. d) Les jeunes fêtards spartiates (18 %) ; ils ont entre 18 et 24 ans, et viennent généralement avec leur propre matériel, le plus souvent une tente. e) Les séniors installés (13 %) : ils ont plus de 60 ans, et viennent au camping pour la convivialité, mais aussi par habitude. 30 Ibid. 31 Ibid. 32 Opus cité note 17 33 Opus cité note 28 18
CHAPITRE II - LA NOTION DE QUALITÉ 1 - DÉFINITION 1.1- Histoire de la qualité 1.1.1- Apparition de la qualité La qualité, que le dictionnaire Larousse34 définit comme « l’ensemble des caractères, des propriétés qui font que quelque chose correspond bien ou mal à sa nature, à ce qu’on en attend », est définie de manière officielle par l’International Organization for Standardization (ISO)35 comme « l’ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites.» DOUCET (2010, p.12), rajoute que la qualité se divise en qualité externe, relative a la satisfaction des clients, et en qualité interne, relative et l’efficacité et l’efficience du fonctionnement de l’entreprise. Dès l’Antiquité, chez les Grecs et les Égyptiens, on retrouve des traces d’évaluation sur les constructions et les produits36. Puis au Moyen Âge et à la Renaissance, les différentes corporations d’artisans et de commerçants définissent leurs propres étalonnages pour évaluer leur travail37. 1.1.2- Ère de l’industrialisation Début XXe siècle, la production s’industrialise, les chaînes de fabrication apparaissent, et Frederick Winslow TAYLOR instaure l’organisation scientifique du travail, qui décompose la production en taches simples et répétitives38. La productivité et les salaires augmentent, mais ce système séparait « les hommes qui pensent de ceux qui agissent » (MARTINEZ, 2001). Selon DOUCET (2010, p.16) il devient nécessaire de mettre en place le contrôle qualité, afin d’éviter les produits défectueux sur le marché. C’est l’institutionnalisation des départements qualité. 34 Larousse. Qualité. [en ligne] Disponible sur : (Consulté le 14/02/2013) 35 Quali.org. Principales définitions. [en ligne] disponible sur : (Consulté le 14/02/2013) 36 Histoire de la qualité en général. [en ligne] Disponible sur : (Consulté le 14/02/2013) 37 Ibid. 38 Ibid. 19
1.1.3- Ère de la formalisation La qualité entre alors dans sa phase de formalisation, en effet les principaux organismes et concepts de la qualité vont voir le jour. Cela commence le 22 juin 1926, quand l’Association Française de Normalisation (AFNOR) est créée39. La même année, la fédération Internationales des associations nationales de normalisation (ISA) voie le jour (ISO, 1997, p.15). En 1944, le Comité de Coordination de la Normalisation des Nations Unies (UNSCC) est créé (ISO, 1997, p.15). Le 23 février 1947, les deux organisations fusionnent et deviennent officiellement l’ISO sous l’impulsion de 25 pays (ISO, 1997, p.16). En 1925, Walter Andrew SHEWART perfectionne sa théorie de la carte de contrôle chez Bells Labs à New York. En 1931, il publie Economic control of quality of manufactured products. Cet ouvrage permet « une approche scientifique de la qualité dans le contrôle économique des produits manufacturés. » (MARTINEZ, 2001) En 1947, William Edwards DEMING, disciple de SHEWART, est envoyé au Japon pour appliquer ses techniques d’échantillonnage. En 1950, il présente devant les dirigeants de la fédération patronale japonaise ses théories de management qui sont aussitôt adoptées. Dix ans plus tard, les produits japonais, meilleurs et moins chers déferlent sur l’Amérique (MARTINEZ, 2001). En 1951, Armand VALLIN FEIGENBAUM publie Total quality control, le premier ouvrage traitant de la maitrise totale de la qualité. La même année, Joseph JURAN publie Quality control handbook, un guide présentant les concepts et outils de la qualité (MARTINEZ, 2001). En 1962, Kaoru ISHIKAWA, qui travaille sur les méthodes de résolution des problèmes, et notamment sur son outil le plus connu, le diagramme causes-effets, invente le concept de Cercle Qualité (MARTINEZ, 2001) 1.1.4- La motivation : base de la qualité En 1961, dans le cadre des programmes spatiaux Apollo, Philip Bayard CROSBY développe le concept du « zéro défaut » qui met l’accent sur la place de l’homme dans l’obtention de la qualité. La qualité passe alors dans une phase de prévention, selon DOUCET (2010, p.21) : « Il 39 AFNOR. AFNOR en quelques dates. [en ligne] Disponible sur : < http://www.afnor.org/groupe/a-propos-d- afnor/afnor-en-quelques-dates >. (Consulté le 14/02/2013) 20
s’agissait d’une démarche d’organisation détaillée destinée à prévenir tout risque de dysfonctionnement. » Suite à ce succès, les exigences d’assurance qualité et les audits vont se multiplier, ce qui va amener les états, puis l’ISO à créer des normes (DOUCET, 2010, p.21). Les normes de la série ISO 9000, relatives au management de la qualité, naissent en 1987. Elles seront révisées en 1994, en 2000 et en 2008. Les normes ISO 9000 sont aujourd’hui parmi les normes ISO les plus utilisées pour la certification. En effet, « plus d’un million d’entreprises et organismes dans plus de 170 pays appliquent ISO 9001:2008.40 » 1.2 - Principaux concepts 1.2.1 - Outils de base Figure 5 : La roue De Deming La roue de Deming, aussi appeler modèle PDCA « résume les principes essentiels de l’amélioration : améliorer, vérifier que le résultat correspond à l’attente, qu’il est stable, et recommencer. » (DOUCET, 2010, p.37) La roue est divisée en quatre étapes : Plan : définir les objectifs ; Do : former puis exécuter ; Check : vérifier que les objectifs sont atteints ; Act : prendre les mesures correctives pour arriver Source : Kaisen-skills.ma, 201241 au résultat. Le diagramme d’Ishikawa (ou diagramme cause-effet ou en arrête de poisson), permet de visualiser synthétiquement toutes les causes possibles d’un défaut de qualité. Il se base sur les « 5M » : matières, machines ou matériels, méthodes, main d’œuvre et milieu. Il sert essentiellement dans un but de formation et de sensibilisation des personnels (DOUCET, 2010, p.39). 40 ISO. ISO 9000-Management de la qualité. [en ligne] Disponible sur : . (Consulté le 14/02/2013) 41 KAIZEN Skills. PDCA, la roue de Deming. [en ligne] Disponible sur :< http://www.kaizen-skills.ma/pdca-la-roue- de-deming>. (Consulté le 14/02/2013) 21
Figure 6 : Le diagramme d’Ishikawa Source : qualité-en-recherche.cnrs.fr, 200942 1.2.2 - La notion d’amélioration permanente C’est une notion japonaise, aussi nommée Kaizen, que l’on peut traduire par « les petit pas ». Elle repose, selon DOUCET (2010, p.37) sur « de petites améliorations faites jour après jour, mais constamment. » C’est une méthode douce. Afin de prendre en considération les dysfonctionnements le plus tôt possible, la qualité est alors considérée comme un projet sans fin que l’on peut représenter par la roue de Deming (cf. p. 21). 1.2.3 - La démarche qualité43 La démarche qualité est un outil permettant une dynamique de progrès permanent dans la résolution des non-qualités. Cela se traduit au niveau de la qualité interne de l’entreprise : son fonctionnement, mais aussi au niveau de sa qualité externe : la satisfaction client. La démarche qualité est un projet d’entreprise participatif impliquant la direction et le personnel qui favorise la pérennité et le développement. 1.2.4 - L’assurance qualité44 L’assurance qualité se compose de l’ensemble des actions entreprises pour garantir un niveau de qualité aux acteurs externes. Cette garantie se décline sous la forme d’un référentiel documentaire formalisant les méthodes mises en œuvre et nommé « manuel d’assurance qualité ». Dans le cadre de la normalisation, ce niveau est généralement attesté par une norme ISO ou EFQM (European Foundation for Quality Management). 42 CNRS. La maitrise des 5M ou le diagramme d’Ishikawa [en ligne]. Disponible sur : < http://qualite-en- recherche.cnrs.fr/spip.php?article7 >. (Consulté le 14/02/2013) 43 TOUIHRI Moufida. Gestion de la qualité : les principes de la gestion de la qualité. Cours de Master 1 MHR, ISTHIA, Université Toulouse 2, 2013. 44 Ibid. 22
1.2.5 - Le management par la qualité Totale Le management par la qualité totale correspond à la mise en œuvre d’un projet qui repose sur une démarche qualité impliquant l’entreprise dans sa globalité, et plus particulièrement le personnel, qui doit être mobilisé afin d’améliorer l’efficacité des processus (DOUCET, 2010, p.34) Le management par la qualité totale permet de développer l’esprit qualité. 2 - LA QUALITÉ DANS LES SERVICES 2.1- Définition de la qualité de service 2.1.1 - Spécificités des services Avant de définir la qualité de services, il faut déjà définir un service. D’après GADREY (2003, p.18) : « Une activité de service est une opération visant une transformation d’état d’une réalité C possédée ou utilisée par un consommateur ou client ou usager B, réalisé par un prestataire A à la demande de B, et souvent en relation avec lui, mais n’aboutissant pas à la production d’un bien susceptible de circuler économiquement et indépendamment du support. » Il est donc important de prendre en compte les spécificités des services. La première tient à leur intangibilité. La qualité ne peut être connue qu’une fois le service consommé, le consommateur se fie donc à des signes de qualité ou des caractéristiques tangibles pour se rassurer (FROCHOT et LEGOHEREL 2010, p.79). De plus, les services sont produits et consommés simultanément, on parle alors de servuction. Ce néologisme à été créé en 1987 par EIGLIER ET LANGEARD. Elle est constitué de trois grande composante : « l’entreprise de service, les clients et les interactions clients-entreprises et clients-clients (PERREAULT et PETTIGREW, 2004). » Figure 7 : la servuction de l’entreprise de service Source : PERREAULT et PETTIGREW, 2004 23
Le consommateur étant présent lors de la production du service, le prestataire dispose d’une marge d’erreur très mince. De ce fait, il est difficile de standardiser les services, qui sont souvent hétérogènes. (FROCHOT et LEGOHEREL, 2010, p.84) Enfin, les services sont périssables. « Tout service non consommé est un service perdu.» (FROCHOT et LEGOHEREL, 2010, p.84) 2.1.2 - Qualité de service Le concept de qualité de service est difficile à définir, car c’est un concept proche de celui de la qualité d’un bien matériel. Selon JOUGLEUX (2006), ces deux concepts présentent des points de convergence et des différences. Tout d’abord, la qualité de service est souvent assimilée à la qualité perçue par le client (JOUGLEUX, 2006 et TEBOUL, 1999, p.123). Mais ce concept de qualité perçue, que l’on peut définir comme « une évaluation globale du service qui résulte de la comparaison entre […] les attentes des clients concernant les performances du service en général et l’évaluation de ces performances pour un service particulier (PARASURAMAN et al., 1985) », est commun aux biens et services. Même si dans les services, l’implication du client dans la production implique une plus grande prise en compte du jugement de ce dernier sur le service offert (JOUGLEUX, 2006). Enfin, l’explication de la qualité perçue et elle aussi identique pour les biens et les services (JOUGLEUX, 2006). D’après PARASURAMAN et al. (1985), elle résulte des écarts de qualité, dont il faut identifier l’origine afin de pouvoir les supprimer. Les écarts sont au nombre de quatre : L’écart 1 : perception des attentes ; L’écart 2 : spécification de l’offre de service ; L’écart 3 : production du service ; L’écart 4 : communication. 24
Figure 8 : Les écarts de qualité Source : Wikimemoire.com, 200945 2.2 - La non qualité : un coût pour l’entreprise 2.2.1 - Définition Selon DOUCET (2010, p.12), la non qualité désigne les « défauts des produits et services fournis, mécontentements des clients, dysfonctionnements internes, etc. », soit, de manière générale, tout ce qui est contraire à la qualité. La non qualité possède donc un coût, car elle ternit la réputation d’une entreprise et lui fait aussi perdre des parts de marchés, que ce soit au niveau national ou international. Il est donc primordial pour les entreprises de mettre en place une démarche qualité globale, et de la contrôler afin de limiter la non qualité. 2.2.2 - Évaluation de la qualité de service Selon FROCHOT et LEGOHEREL (2010, p.100), un client non satisfait représente un véritable danger car il manifeste rarement son mécontentement à l’entreprise, part chez la concurrence et diffuse des informations négatives sur l’entreprise. Il est donc primordial de 45 Wikimemoire.com. L’analyse des écarts de non qualité de service et de e-service [en ligne]. Disponible sur : . (Consulté le 20/02/2013) 25
recueillir l’avis des clients via des questionnaires de satisfaction car « c’est le meilleur moyen de mesurer la qualité d’un service » (TEBOUL, 1999, p.127). Il faut ensuite traiter les données recueillies et les utiliser. A l’heure actuelle, il ne faut pas non plus négliger les « sites d’avis » tels que Tripadvisor, les réseaux sociaux et les blogs. En effet, ils constituent une formidable source d’information pour les futurs clients d’une entreprise (PETR, 2010, p.281). L’entreprise peut aussi mettre en place des visites de client mystère, en ayant recours à une entreprise extérieure (FROCHOT ET LEGOHEREL, 2010, p.100). 2.2.3 - Gestion des plaintes Il est primordial pour les entreprises de service de prendre en compte les réclamations clients. En effet, selon TEBOUL (1999, p.137) il faut identifier les clients mécontents car il est possible de travailler pour les récupérer. Un client fidèle est plus profitable pour l’entreprise, car il génère plus de profit. Il faut en outre répondre rapidement, et ce, en apportant une solution aux problèmes (TEBOUL, 1999, p.139 et FROCHOT et LEGOHEREL, 2010, p.110). De nombreuses entreprises adoptent donc des systèmes de compensations immédiates, qui ont pour but de résoudre le problème quand le client est sur place, c’est aussi une marque de confiance. En effet, l’entreprise accepte de reconnaitre sa responsabilité dans le problème et cherche à y remédier (FROCHOT et LEGOHEREL, 2010, p.110). Il est donc important de bien former le personnel en contact, pour qu’il puisse adopter une conduite adaptée lorsqu’il doit gérer les plaintes et réclamations des clients (SAINT-MARTIN et BALFET, 2002, p.78). 26
CHAPITRE III - CERTIFICATIONS, MARQUES ET LABELS : OUTILS DE LA QUALITÉ 1 - CERTIFICATIONS 1.1- Généralité 1.1.1 - Définition L’ISO définit la certification comme une « procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service est conforme aux exigences spécifiées dans un référentiel » (CLAIR, 2009). C’est une démarche volontaire, mais d’un poids important pour l’entreprise, tant sur le plan financier qu’opérationnel. De plus, elle « suppose une adhésion totale à tous les niveaux de l’entreprise » (FROCHOT et LEGOHEREL, 2010, p.93). La tierce personne mentionnée dans la définition de l’ISO est appelée organisme certificateur. Généralement, la certification permet d’attester qu’une entreprise respecte une norme. De part son coût important, la certification est généralement choisie par des entreprises de grande taille. 1.1.2 - Procédure de certification Même si chaque norme a des procédures spécifiques, les grandes étapes restent les mêmes pour toutes les démarches de certification. Tout d’abord, l’entreprise doit constituer un dossier de certification montrant les actions mises en place pour répondre au référentiel de la norme visée. C’est une procédure longue et coûteuse qui doit impliquer toutes les parties prenantes. Ensuite, un organisme certificateur, lui-même accrédité, vient réaliser un audit de l’entreprise et rend son verdict. Il peut attribuer ou non la certification en fonction de la conformité de l’entreprise au référentiel. Une certification n’est jamais permanente, elle doit être renouvelée régulièrement par un audit de contrôle. 1.2- Certifications en hôtellerie de plein air 1.2.1- Normes ISO En hôtellerie de plein air, les normes ISO le plus souvent certifiée sont les normes des familles ISO-9 000, relatives au management de la qualité, et ISO-14 000, relatives au management environnemental. Les normes ISO-14000 sont « des outils pratiques aux entreprises et organisations qui souhaitent identifier et maîtriser leur impact sur l’environnement, et constamment améliorer leur performance 27
environnementale. Les normes ISO 14001:2004 et ISO 14004:2004 se concentrent sur les systèmes de management environnemental. Les autres normes de la famille traitent d’aspects spécifiques, notamment l’analyse du cycle de vie, la communication et l’audit46. » Les normes ISO-9000 couvrent « les divers aspects du management de la qualité et comprennent certaines des normes les plus connues de l’ISO. Elles offrent des lignes directrices et des outils aux entreprises et aux organismes qui veulent que leurs produits et services soient constamment en phase avec ce que leurs clients demandent et que la qualité ne cesse de s’améliorer47 . » 1.2.2- Classement officiel des terrains de camping48 Entré en vigueur le 9 juillet 2010, le nouveau classement des terrains de camping doit « contribuer à l'amélioration de la qualité des équipements mais aussi des services. » Il va de 1 à 5 étoiles et est valable pour une période de 5 ans. C’est une démarche volontaire. Les terrains de camping sont évalués par un organisme certificateur agréé sur 204 critères répartis en trois grandes catégories : les équipements, les services aux clients, et enfin, l’accessibilité et le développement durable. (Voir extraits la grille de classement en Annexe A ) 2 - MARQUES 2.1 - Définition 2.1.1 - Généralités Selon KAPFERER (2007, p.13) la marque est « le point d’ancrage de toutes les impressions positives et négatives formées par l’acheteur au fil du temps lors des rencontres avec les produits de la marque, le réseau de distribution, le personnel, la communication, mais aussi le comportement social et citoyen de l’entreprise. » SICARD (2008, p.5) est du même avis, pour elle, une marque est « une empreinte », un souvenir. Elle ajoute (Ibid., p13) que sans identité pour lui donnée un sens, une marque n’est rien. L’identité de marque repose sur des éléments concrets (logo, nom, produits) et des éléments immatériels (valeurs, visions, engagements) (Ibid., p.26). Enfin, selon KAPFERER (2007, p.14), la marque devient forte lorsqu’elle a acquis de la notoriété, une image et de la force de 46 ISO. ISO-14000 management environnemental. [en ligne] Disponible sur : (Consulté le 21/02 /2013) 47 Opus cité note 40 48 Opus cité note 3 28
conviction auprès de consommateurs. Pour cela elle doit entre autre proposer des produits d’une qualité constante, innover et s’adapter aux besoins des consommateurs. 2.1.2 - Spécificités des marques de service Selon KAPFERER (2007, p.97) l’invisibilité du service rend la mise en image de la marque de service plus difficile, c’est pourquoi elles utilisent le slogan, qui devient « la vocation de la marque ». Il permet de définir des repères comportementaux qui peuvent permettre à la clientèle de juger la qualité de la prestation. Ces repères comportementaux vont reposer sur les épaules du personnel en contact. C’est lui qui va incarner la marque et ses valeurs et construire l’attachement et la fidélité du client (Ibid., p.98), il est donc important de bien former le personnel, de le motiver, et de lui fournir de bonnes conditions de travail. De plus, du fait de la servuction, « l’usine est dans le magasin (Ibid., p.98) », c’est pourquoi il est important de « contrôler les impressions produites par l’environnement immédiat sur le vécu, le ressenti, ce que l’on appelle l’expérience du client, donc sa satisfaction.» Enfin, « dans les services, il faut rendre tangible l’intangible, d’où l’importance des process communs (Ibid., p.99). » 2.2 - Fonctions de la marque Les fonctions de la marque pour les clients sont au nombre de neuf, reprises dans le tableau récapitulatif ci-après. 29
Tableau 1 : Les fonctions de la marque Fonction Bénéfice client De repérage Voir clair, se repérer dans l’offre, identifier rapidement les produits recherchés (rôle signalétique) De praticité Permettre le gain de temps et d’énergie par le rachat à l’identique et la fidélité (rôle heuristique) De garantie Être sur de trouver une qualité stable partout quel que soit le lieu d’achat et le moment (sécurisation) D’optimisation Être sûr d’acheter le meilleur produit de sa catégorie, la meilleure performance pour un usage spécifique De personnalisation Se voir conforté dans son self-concept ou dans l’image que l’on donne de soi aux autres (rôle de badge) De permanence Satisfaction née de la familiarité et de l’intimité des liens à une marque que l’on a consommée depuis des années et qui dure (rôle relationnel) Hédoniste, Satisfaction liée à l’esthétique de la marque, à son design, à ses communications, à son expérientielle usage De stimulation Rendre la vie plus excitante Éthique, morale Satisfaction liée au comportement responsable de la marque dans ses rapports à la société (écologie, emploi, citoyenneté, publicité non choquante.) Source : d’après KAPFERER, 2007, p.19 Ici, la fonction de la marque qui nous intéresse est celle de garantie, car la marque joue le rôle de caution de confiance (MICHEL, 2009, p.23). Plus le risque perçu par le consommateur dans l’achat du produit est fort, plus cette fonction est importante. La crédibilité, l’intégrité et la bienveillance attribuées à la marque par le consommateur sont les trois facteurs qui constituent sa confiance en la marque (Ibid., p.25). 30
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