STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
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STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE LE CHOIX DES ALIMENTS QUE NOUS PRODUISONS ET CONSOMMONS, LE LIEU D’OÙ ILS PROVIENNENT, LES PRATIQUES DE PRODUCTION, DE TRANSFORMATION ET DE DISTRIBUTION INFLUENT CONSIDÉRABLEMENT SUR L’ÉTAT DE LA PLANÈTE, DE NOTRE ENVIRONNEMENT, DE NOTRE SANTÉ ET SUR LES LIENS SOCIAUX QUI NOUS UNISSENT.
SOMMAIRE “ ÉDITOS 4 1 PRÉAMBULE 7 1.1 L’ALIMENTATION DURABLE : DU GLOBAL AU LOCAL 7 Une action municipale de long terme 8 1.2 QUEL ÉTAT DES LIEUX DE L’ALIMENTATION À PARIS ? 12 La consommation alimentaire à Paris : caractéristiques et disparités 12 L’offre alimentaire : un tissu commercial dense et diversifié, une insuffisante structuration des filières locales 14 La dépendance alimentaire de Paris 15 1.3 L’ALIMENTATION À PARIS : QUELS GRANDS ENJEUX ? 16 Des enjeux et actions identifiés avec les acteurs du système alimentaire territorial parisien 16 Répondre aux grands enjeux du système alimentaire territorial métropolitain : les objectifs de la Stratégie de Paris pour une alimentation durable 18 2 PARIS S’ENGAGE – VERS UN SYSTÈME ALIMENTAIRE PLUS DURABLE, PLUS INCLUSIF, PLUS RÉSILIENT 21 AXE 1 ACCÈS DE TOU·TE·S À UNE ALIMENTATION DURABLE 22 Développer la vente de proximité de produits locaux et durables 25 Démocratiser l’accès à des produits frais et durables 28 Diversifier et optimiser l’aide alimentaire 31 AXE 2 AUGMENTATION DE L’AUTONOMIE ET DE LA RÉSILIENCE ALIMENTAIRES 34 Consolider les débouchés des producteurs locaux et durables 37 Améliorer l’autonomie alimentaire en agissant sur le foncier agricole rural et (péri)urbain et sur les outils de transformation 38 Mobiliser les acteurs publics et privés pour améliorer la résilience du système alimentaire parisien 43 AXE 3 PRÉVENTION DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE ET DES DÉCHETS 46 Lutter contre le gaspillage alimentaire 49 Valoriser les déchets alimentaires 50 Réduire les emballages alimentaires jetables 51 AXE 4 MISE EN RÉSEAU ET PARTENARIATS 54 Développer des opérations de sensibilisation adaptées aux populations cibles 57 Valoriser et soutenir les initiatives locales 59 Mettre en place une gouvernance de la Stratégie de Paris pour une alimentation durable 60 3 CONCLUSION 63 4 ANNEXES 65 1. REMERCIEMENTS 66 2. TABLEAU DES ACTIONS (ÉCHÉANCES ET PILOTAGES) 68 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 3
ÉDITO Anne Hidalgo Maire de Paris L’alimentation des populations urbaines constitue l’un des enjeux majeurs du 21ème siècle et les grandes villes du monde ont un rôle décisif à jouer. À l’aune du nouveau Plan Climat qui vise la Cette stratégie alimentaire doit permettre de neutralité carbone, la Stratégie alimentaire de garantir l’évolution vers une consommation durable Paris porte une ambition forte pour répondre et développer entre territoires les ressources de fa ç o n c o n c rè t e a u x dé f i s é c o l o g i q u e s , positives d’un avenir commun. économiques et alimentaires d’aujourd’hui : celle de développer un système alimentaire durable, C’est, en tant que Maire et Présidente du C40, inclusif, résilient, sûr et diversifié, et de favoriser l’engagement que je prends. En n’oubliant pas que l’accès de tous à des aliments sains, locaux et Paris s’inscrit dans un bassin dont la diversité fait la abordables. Pour y parvenir, la mobilisation de richesse, je m’engage à créer de nouveaux partenariats tous les acteurs du territoire est indispensable. avec les territoires ruraux pour encourager les circuits courts alimentaires et protéger les terres agricoles En cohérence avec le Plan alimentation durable, de leur artificialisation. Il s’agit d’une formidable le programme des « Parisculteurs », l’innovation opportunité de renforcer les solidarités et les gastronomique, les plans de lutte contre le réciprocités entre habitants des villes et des champs. gaspillage alimentaire, la valorisation des déchets ou encore le soutien aux commerces et Paris se donne ainsi les moyens de contribuer de marchés alimentaires mis en œuvre par Paris, la façon significative à la transition écologique du Stratégie alimentaire dote la Ville d’une politique territoire et d’améliorer la vie de ses habitants. alimentaire transversale ambitieuse à l’échelle En garantissant mieux leur santé et leur bien-être, du territoire. Paris leur offre de nouvelles perspectives. 4 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
ÉDITO Célia Blauel Ajointe à la Maire de Paris en charge de l’environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du plan climat énergie territorial Peuplée de plus de deux millions d'habitants, située au cœur de la région Ile-de-France, l'une des plus fertiles de la métropole, Paris se devait de réaliser une stratégie alimentaire territoriale ambitieuse. Parce que 6,3% des Parisien·ne·s souffrent tous les acteurs du système alimentaire du encore de précarité alimentaire alors territoire parisien et de son aire régionale que Paris est la première ville française (chercheurs, experts, associations, produc- en densité de commerces, parce que les teurs, distributeurs, transformateurs…). aliments que nous consommons tous les Leur grande implication tout au long de jours parcourent en moyenne 650 km l’élaboration de la Stratégie est dans le et représentent 18% de l'empreinte même temps une condition majeure pour carbone de Paris, parce que le gaspillage réussir à atteindre nos objectifs et une alimentaire est encore trop important, il grande satisfaction pour la collectivité y a en effet urgence à agir. parisienne. La Stratégie de Paris pour une alimentation durable constitue ainsi une Permettre à toutes et tous d'avoir nouvelle façon de conduire des politiques accès à une alimentation durable, saine, alimentaires. locale, abordable et respectueuse de l'environnement est l’enjeu majeur de Avec ces objectifs partagés par l’ensemble cette stratégie. des acteurs du système alimentaire, nous traçons le chemin pour améliorer la qualité Aussi j'ai fait le choix, très en amont de de notre alimentation au quotidien et la réalisation de ce document, d'associer atteindre la neutralité carbone en 2050. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 5
1 PRÉAMBULE 1.1 L’ALIMENTATION DURABLE : DU GLOBAL AU LOCAL L’alimentation des populations urbaines est un Aussi, une demande sociale s’exprime clairement enjeu majeur du XXIe siècle. La part des êtres pour un retour à une alimentation plus durable, à humains vivant dans les villes représentera, en une plus grande transparence dans les processus 2050, près des deux-tiers de la population mondiale d’élaboration des produits alimentaires, à une qui totalisera plus de 9 milliards de personnes. alimentation plus « identifiée » à un terroir et Le choix des aliments que nous produisons et un producteur. Y répondre implique de retisser consommons, le lieu d’où ils proviennent, les les liens entre rural et urbain, de lutter contre le pratiques de production, de transformation et de mitage et l’érosion des terres agricoles soumises à distribution influent considérablement sur l’état de la pression foncière, de travailler à l’amélioration la planète, de notre environnement, de notre santé des conditions de production tant pour les et sur les liens sociaux qui nous unissent. producteurs que pour les consommateurs et de renouveler les relations ville-campagne au travers L’alimentation contribue ainsi de façon significative de nouvelles politiques publiques alimentaires aux émissions de gaz à effet de serre, représen- territoriales. tant 29% du total des émissions mondiales. Plus d’un tiers des aliments produits sont perdus ou Aux côtés de 160 autres métropoles internatio- gaspillés soit 1,3 milliard de tonnes par an dans le nales, la Ville de Paris a pris la mesure du rôle monde, alors même que 815 millions de personnes qu’elle a à jouer, en signant le 15 octobre 2015, le souffrent encore de faim chronique et qu’au niveau Pacte de Milan (Milan Urban Food Policy Pact). Par national encore 12% des Français·e·s sont en situa- cet acte, elle s’est engagée à « travailler au dévelop- tion d’insécurité alimentaire. pement de systèmes alimentaires durables, inclu- sifs, résilients, sûrs et diversifiés, qui fournissent des Les impacts environnementaux des modes intensifs aliments sains et abordables à tous dans le respect de production n’apparaissent plus tenables. À titre des droits fondamentaux, réduisent au maximum le d’exemple, les pollutions de l’eau par les intrants gaspillage, préservent l’environnement et la biodiver- chimiques et pesticides coûtent 1,1 milliard d’euros sité et atténuent les effets du changement climatique par an aux consommateurs et contribuent à une tout en s’y adaptant ». perte de biodiversité des sols et des espaces naturels. Signataires du Pacte de Milan – © Pacte de Milan. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 7
Afin d’engager une dynamique européenne en fé- formation de produits locaux biologiques. En outre, dérant les villes pionnières de l’alimentation du- Eau de Paris, régie municipale de production et rable, Paris crée et met en œuvre avec, notamment distribution d’eau potable a défini une stratégie de Vienne, Nuremberg et Milan un réseau de villes eu- protection de la ressource en eau, comprenant des ropéennes « Organic Cities Network Europe », lancé objectifs ambitieux à l’horizon 2020. Dans ce cadre, à l’Hôtel de Ville de Paris, le 8 janvier 2018. elle accompagne, sur les aires d’alimentation de ses captages, les agriculteurs vers des systèmes agri- Pour relever le défi d’un système alimentaire plus coles favorables à l’environnement, acquiert des responsable, l’ensemble des acteurs du territoire terrains avec la mise en place de baux ruraux envi- doit se mobiliser et travailler conjointement à la ronnementaux et aide à la structuration des filières mise en œuvre d’une Stratégie de Paris pour une d’agriculture biologique via des aides financières et alimentation durable. techniques. Pour relever le défi d’un UNE ACTION MUNICIPALE DE LONG TERME système alimentaire plus responsable, l’ensemble DONNER À TOU·TE·S L’ACCÈS À UNE des acteurs du territoire ALIMENTATION DE QUALITÉ doit se mobiliser Dès 2010, grâce à son Plan alimentation durable, la Ville s’est fixé des objectifs ambitieux d’amélio- Dans ses grands plans d’actions, la Ville agit pour ration de la qualité alimentaire et de préservation l’accès de tou·te·s à une alimentation durable res- de l’environnement dans ses restaurants collec- pectueuse de l’environnement. tifs (crèches, cantines scolaires, collèges, centres d’hébergement, établissements de protection de • Dès 2007, Paris s’est fixé, dans son Plan climat, l’enfance, EHPAD, restaurants ou livraisons de des objectifs de réduction de l’impact carbone du repas pour personnes âgées, et restaurants du secteur de l’alimentation qui représente près de 18% personnel). L’objectif est ainsi d’introduire 50% du bilan des émissions globales de gaz à effet de d’alimentation durable (bio, Label Rouge, pêche serre de la capitale. En 2017, le volet alimentation durable) d’ici 2020 dans les 30 millions de repas du nouveau Plan Climat Air Énergie vise à soutenir servis chaque année. En 2017, la part d’alimentation une alimentation durable et de qualité et à diminuer durable dans les 1 300 restaurants collectifs muni- de 40% le bilan de gaz à effet de serre de l’alimenta- cipaux a atteint 42,5% (66,9% dans les crèches, tion parisienne. Il fixe aussi au territoire des objectifs 45,2% dans les écoles) faisant de la Ville de Paris, sectoriels en matière d’impact carbone de l’alimen- le premier acheteur public de bio en France. Au- tation repris dans la présente Stratégie. jourd’hui, 70% des fruits et légumes servis dans les cantines municipales respectent la saison locale de production (Île-de-France ou moins de 250 kilomètres). Paris s’engage également à s’approvisionner à 100% en œufs de poules de plein air, à ne pas servir de poisson d’espèces d’eaux profondes, d’huile de palme ou d’OGM, • Dès 2010, par le déploiement du premier Plan et à proposer un menu végétarien par semaine. alimentation durable, la Ville de Paris a affirmé sa Pour satisfaire ces engagements, le Plan alimen- volonté de démocratiser l’accès à une alimenta- tation durable agit, en particulier, sur le renforce- tion de qualité respectueuse de l’environnement, en ment de la stratégie d’achat de la collectivité et généralisant l’alimentation durable dans ses 1 300 sur la structuration d’une filière bio de proximité. restaurants collectifs. Ainsi, la Ville de Paris soutient notamment la So- • Le programme Paris Santé Nutrition adopté ciété Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) « Coop en 2009 propose des actions d’éducation nutri- bio Île-de-France » qui déploie des ateliers de trans- tionnelle, des accompagnements collectifs et individualisés avec une approche innovante de mobilisation du grand public parisien et des profes- sionnels autour du « mieux manger et bouger plus ». 8 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
Marché découvert place Monge, Paris 5e - © Sophie Robichon Son objectif principal est de prévenir le surpoids et • Le 25 septembre 2017, le Conseil de Paris adopte l’obésité, notamment des jeunes et des populations la Stratégie de résilience de Paris qui comprend vulnérables. Le programme s’appuie sur trois axes : un volet sur le déploiement de l’alimentation connaître, prévenir et prendre en charge. Après les durable sur le territoire. Cette Stratégie réaffirme expérimentations menées dans trois arrondisse- notamment la volonté de Paris de s’engager dans ments pilotes (13e, 15e et 19e), le programme s’est une Stratégie pour une alimentation durable déployé, en 2013, dans les 10e, 18e et 20e arrondis- destinée à renforcer l’autonomie, l’indépendance sements. En 2018, dans le cadre de la territorialisa- et la résilience du système alimentaire parisien. tion des actions de santé, le dispositif sera étendu à l’ensemble des arrondissements parisiens. RÉDUIRE L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DU PREMIER PÔLE DE COMMERCES ALIMENTAIRES • Le Plan Paris Santé Environnement, voté DE FRANCE en novembre 2016, propose d’agir en amont sur l’alimentation pour réduire l’exposition des Paris dispose aussi d’un tissu commercial alimentaire Parisien · ne · s aux substances nocives et aux dense et diversifié. La Ville y soutient l’innovation, perturbateurs endocriniens et réduire les inégalités l’émergence de nouveaux modes de consommation de santé constatées, en particulier en favorisant et le développement d’une logistique durable. l’accès de tou · te · s à des produits d’agriculture biologique. Il a notamment pour principe de Depuis 2001, les programmes Vital’Quartier ont renforcer les collaborations entre chercheurs permis l’affectation aux commerces alimentaires et collectivité pour mieux comprendre les enjeux de 371 locaux sur 11 secteurs d’intervention. de santé environnementale et de renforcer Dans ces secteurs, la présence de commerces l’exemplarité de la Ville en termes de commande de bouche est passée à 13,8%, soit trois fois plus publique. En 2018, l’engagement de la Ville de que la moyenne parisienne. Lancé en 2017, le Paris dans la charte, « villes et territoires sans dispositif Paris’Commerces permet d’amplifier perturbateurs endocriniens » servira de levier pour cette dynamique d’une part par le Groupement renforcer l’action en faveur d’une alimentation d’intérêt économique (GIE) inter-bailleurs sociaux durable et favorable à la santé. qui réunit l’activité de commercialisation des pieds d’immeubles des bailleurs sociaux et par le Contrat de Revitalisation Artisanale et Commerciale, d’autre part. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 9
Ce dernier est porté par la SEMAEST pour agir sur illustre cet engagement. Cette halle accueillera un le parc privé et dans 12 périmètres particulièrement important opérateur de logistique agroalimentaire touchés par la mono-activité et la vacance et sera dédiée principalement à l’approvisionnement commerciale. L’offre alimentaire parisienne s’appuie des commerces indépendants. Les denrées seront aussi fortement sur 71 marchés alimentaires acheminées par mode ferroviaire avec des livraisons découverts et 11 marchés alimentaires couverts finales en véhicules électriques et gaz. Sur la toiture, auxquels producteurs locaux et bio accèdent une exploitation de 7 061 m² d’agriculture urbaine a prioritairement. fait l’objet d’un appel à projets dont le lauréat désigné en février 2018 est la start-up Cultivate. La chaîne logistique est également un enjeu majeur pour maintenir le commerce alimentaire La Ville de Paris est également engagée pour le de proximité et développer les circuits courts. développement des circuits courts et la protection Depuis 2006, la Ville de Paris anime un espace du foncier agricole via la participation au projet de concertation avec les acteurs économiques OLICO Seine porté par l’Institut Français des (transporteurs, chargeurs, chambres consulaires, Sciences et Technologies des Transports, de grandes enseignes) à travers une Charte pour l’Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR), destiné une logistique urbaine durable qui rassemble à améliorer la logistique des petits producteurs une centaine de partenaires. La Ville s’emploie de proximité, et le soutien au réseau AMAP-IDF également à préserver et réintroduire des sites de et à l’association Terre de liens. En outre, dans les distribution intramuros en ouvrant son patrimoine marchés alimentaires découverts parisiens, elle (appels à projets sur la logistique urbaine, a favorisé la création d’un nouveau service de Réinventer Paris et Réinventer la Seine…) et teste livraison « propre » (par vélo, véhicules électriques, des solutions innovantes reproductibles (appel à etc.) et elle expérimente, dans le secteur des expérimentations). Halles et de Montorgueil, des véhicules électriques en partage pour les commerçants. La construction par SOGARIS d’une halle logistique à Chapelle International, dans le 18e arrondissement, La Louve, supermarché coopératif et participatif - © Sophie Robichon 10 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
Enfin, la Ville de Paris soutient le développement d’une nouvelle économie coopérative et innovante de l’alimentation et accompagne des acteurs tels que « La Ruche qui dit oui », CIP20, Farinez-vous, « Kelbongoo » ou le supermarché coopératif « La Louve ». Elle a lancé, en janvier 2016, avec Paris&Co, l’incubateur « Smart Food Paris » dédié à l’accueil de start-up de l’innovation alimentaire qui accueillera, en 2018, sa troisième promotion. PARIS, INCUBATEUR DE L’AGRICULTURE Projet Aéromate Lachambeaudie, Paris 12e – © Christophe Noel URBAINE ET CRÉATEUR DE NOUVEAUX ÉCHANGES URBAINS-RURAUX Depuis avril 2016, les principaux marchés alimentaires parisiens (plus des 2/3) pratiquent déjà La Ville s’est donné pour objectif d’atteindre 100 la collecte séparée de leurs déchets alimentaires. hectares de murs et toitures végétalisés en 2020, Ce sont ainsi plus de 30 tonnes par semaine dont une trentaine d’hectares d’agriculture urbaine. qui sont détournées de l’incinération pour être Les appels à projets Parisculteurs et Houblon visent valorisées en compost et biogaz. La collecte des à développer les projets de production agricole en déchets alimentaires chez l’habitant a été initiée, cœur de ville et contribuent à tisser des liens entre dans les 2e et 12e arrondissements en 2017, en vue agriculteurs urbains et agriculteurs de petite et de sa généralisation à tout Paris. grande couronne. La première saison, à travers la culture de 5,5 hectares, permettra de produire 500 En outre, un Plan stratégique de lutte contre tonnes de denrées et de créer 120 emplois dont 50 le gaspillage alimentaire a été adopté le 16 en insertion. Un nouvel appel à projets Parisculteurs décembre 2015 mobilisant les acteurs de la - saison 2, lancé fin septembre 2017, s’est donné ville et Paris adhère au Plan National de lutte comme objectif supplémentaire de réaliser des contre le gaspillage alimentaire. Des actions de projets sur 43 nouveaux lieux y compris dans des sensibilisation récurrentes sont menées auprès de copropriétés et dans les communes riveraines tous les types de public : scolaires, gestionnaires (Saint-Denis, Pantin). de restauration collective, marchés alimentaires… Afin de permettre la couverture du territoire en dispositifs de récupération-transformation- redistribution, la Ville a aussi lancé, en 2016 et 2017, dans le cadre du Budget Participatif, deux appels à projets pour les associations souhaitant s’équiper de réfrigérateurs et cuisinières pour cuisiner des invendus et les offrir aux plus démunis, et, plus généralement, pour l’équipement des structures L’action de la Ville de Paris en faveur d’un meilleur agissant contre le gaspillage alimentaire. tissage du lien entre urbains et monde rural passe également par une plus grande ouverture des Pa- Promotion du commerce de proximité et des risien·ne·s aux questions agricoles via la mise en structures de l’économie sociale et solidaire, lutte œuvre d’actions éducatives : développement de contre la mono-activité, lutte contre la grande fermes mobiles et de 3 fermes urbaines pédago- exclusion, accueil de l’innovation alimentaire, giques, enrichissement du catalogue de formations soutien à l’offre d’alimentation durable, lutte de l’École Du Breuil par des modules dédiés à l’agri- contre le gaspillage, la Ville de Paris œuvre d’ores culture urbaine, coopération avec AgroParisTech… et déjà sur de nombreux pans de son système alimentaire territorial. Enfin, la stratégie parisienne « zéro déchet » permet de valoriser ce qui peut constituer une ressource. Le plan compost 2016-2020 prévoit l’amplification du compostage collectif en pied d’immeubles, le maillage du territoire en composteurs de quartier et le soutien au lombri-compostage individuel. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 11
1.2 QUEL ÉTAT DES LIEUX DE L’ALIMENTATION À PARIS ? LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE A PARIS : CARACTÉRISTIQUES ET RÉGIME «TYPE DISPARITÉS Le « régime parisien » est proche du régime français QUE MANGE classique, marqué par l’importance d’un héritage LE PARISIEN produits gastronomique reconnu internationalement. composés Cependant, en lien avec le niveau socio-éducatif AU COURS DE 8% autres moyen et le taux de population active, il présente SA JOURNÉE ? fruits moins de protéines d’origine animale, plus de fruits, 8% moins de sodas et plus de plats composés que le régime français moyen. légumes 9% Les Parisien·ne·s consacrent une plus grosse part boissons de leur budget à l’alimentation (23% contre 20% œufs 1% 49% en France). D’une part, les produits alimentaires viandes sont plus chers de 6,5% qu’en province. D’autre 5% part, les Parisien · ne · s dépensent plus pour se céréales D nourrir à l’extérieur de leur domicile (30% de leur 10% A budget alimentaire). Ainsi, seulement 1% des actifs rentrent chez eux pour déjeuner le midi. produits laitiers poissons 1% 1% Les habitants de la capitale consomment également plus de produits bio (26% en consomment réguliè- rement, 35% de temps en temps) et leurs attentes pour des produits locaux sont grandissantes. Ces spécificités sont notamment liées à une population RETRAITÉS relativement jeune et diplômée. 18,3% 26% des Parisien·ne·s ÉTUDIANTS CSP+ consomment régulièrement +CHÔMEURS des produits bio 45,2% 17,5% Associé au haut revenu moyen observé, le taux CSP- de prévalence de l’obésité est plus faible à Paris 18,7% CSP+ que dans le reste de la France laissant à penser Source : État des lieux de l'alimentation à Paris, Mairie de Paris. que, notamment, les « habitudes alimentaires parisiennes » sont meilleures en termes de qualité 32% % du budget alimentaire nutritionnelle. Toutefois, de fortes disparités sont les habitants des quartiers prioritaires pris hors domicile consomment observées : 6,3% des ménages sont en situation moins de produits de qualité, bio et Label Rouge. Les d’insécurité alimentaire 1 , 2,5% en situation principaux facteurs des disparités constatées sont d’insécurité alimentaire sévère, l’obésité est plus le niveau de % vie,fréquentant la catégorie au moins socio-professionnelle grande chez les enfants des quartiers prioritaires, et la une fois par structure semaine du foyer le marché de résidence. 57% 1 L’insécurité alimentaire est un indicateur subjectif qui correspond à une situation dans %laquelle fréquentant au moins des personnes n’ont pas accès à une une fois alimentation sûre et nutritive en quantité suffisante, qui satisfasse leurs besoins par semaine nutritionnels une supérette et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine. Elle peut résulter de l’absence physique de denrées, d’un pouvoir d’achat insuffisant ou d’autres facteurs. Elle peut être collective ou individuelle, chronique, saisonnière ou transitoire. La notion d’insécurité alimentaire englobe ainsi des situations très différentes allant de la survie immédiate aux difficultés économiques chroniques. 45% % fréquentant au moins une fois par semaine un magasin spécialisé VIVANT SEUL 12 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
composés AU COURS DE? RÉGIME «TYPE» D’UN PARISIEN produitsautres 8% pour l’alimentation consomateur consomateur LE PARISIEN SA JOURNÉE autres légumes RÉGIME «TYPE» D’UN PARISIEN QUEJOURNÉE MANGE 8% hors domicile consomateur français parisien consomateur SA AU COURS DE? composés fruits 9% parisien français LE PARISIEN produitsautres fruits 30,4% consomateur 11,6% 8% 8% consomateur QUEJOURNÉE SA MANGE ? boissons composés 8% œufs 1% en hypermarché 30% parisien 24% AU COURS DE pour l’alimentation 30% français 24% LE PARISIEN 49% produits 8% autres fruits consomateur consomateur SA 8%légumes AU JOURNÉE MANGEDE? pour domicile hors l’alimentation QUE COURS composés viandes légumes 35,6% 30% parisien 27,1% 24% français 8% autres 9% fruits 5% PART hors domicile 30,4% consomateur 11,6% QUE LE SA MANGE ? PARISIEN JOURNÉE produits 9% pour en l’alimentation supermarché consomateur boissons produits céréales 8%légumes DU BUDGET en hypermarché hors domicile 30,4% parisien 30% 11,6% français 24% LE COURS AU PARISIEN boissons DE composés fruitsœufs 1% en hypermarché 49% 8% 10% 8%9%œufs 1% autres composés ALIMENTAIRE pour l’alimentation consomateur 23,1% 30,4% 13,8% 11,6% consomateur AUJOURNÉE SA 49% COURS DE ? viandes légumes hors en domicile magasin 30% 35,6% spécialiséparisien 24% 27,1% boissons SA JOURNÉE ? 8% produits autres 9% fruitsviandes 5%œufs 1% PART hypermarché pour en l’alimentation supermarché consomateur français 35,6% consomateur 27,1% DU PART 49% 30,4% parisien 11,6% français légumes 5% BUDGET hors domicile boissons laitiers poissons 8%fruits céréales viandes en supermarché en hypermarché 30% 35,6%12,5% 24%27,1% 7,7% 1% 10% 8%9% 1% céréales œufs 1% DU PART BUDGET ALIMENTAIRE pour l’alimentation 30,4% 23,1% 11,6% 13,8% 49% 5% en hard-discount supermarché 30% 24% boissons 10% légumes céréales viandes ALIMENTAIRE DU BUDGET en hors magasin pourdomicile spécialisé 23,1% hypermarché l’alimentation 35,6% 13,8% 27,1% produits œufs 1% légumes PART 9% 5% en magasin spécialisé POPULATION PARIS 49% 10% ALIMENTAIRE hors en domicile supermarché 30,4% 23,1% 11,6% 13,8% produits poissons laitiers 9%viandes DU PART BUDGET 35,6% 27,1% boissons laitiers céréales poissons 5% 1% magasin spécialisé 7,7% enenhypermarché 30,4%12,5% 11,6% 1% RETRAITÉS produits œufs 1% ALIMENTAIRE supermarché en hypermarché hard-discount 7,7% 23,1%12,5%13,8% boissons 49% 1% 1% 10% œufs 1% DU BUDGET en 18,3% laitiers poissons céréalesviandes en hard-discount POPULATION PARIS 49% en magasin spécialisé35,6% 7,7% 12,5% 27,1% produits 1% 1% 10% 5% viandes PART ALIMENTAIRE enensupermarché 23,1% 35,6% 13,8% 27,1% hard-discount laitiers poissons céréales 5% PART DU BUDGET en magasin spécialisé en supermarché 7,7% 12,5% produits 1% 1% RETRAITÉS DU BUDGET céréales 10% poissons ÉTUDIANTS ALIMENTAIRE en hard-discount 23,1% 13,8% 18,3% RETRAITÉS laitiers POPULATION POPULATION PARIS ALIMENTAIRE CSP+ 7,7% 12,5%13,8% 1% 18,3%10% 1% +CHÔMEURS en magasin spécialisé 23,1% PARIS produits RETRAITÉS en magasin en hard-discount spécialisé 45,2% poissons 18,3% produits laitiers 17,5% POPULATION PARIS 7,7% 12,5% 1% poissons 1% RETRAITÉS laitiers ÉTUDIANTS en hard-discount 7,7% 12,5% CSP+ 1% 18,3% 1% ÉTUDIANTS CSP-+CHÔMEURS POPULATION PARIS en hard-discount CSP+ RETRAITÉS +CHÔMEURS 45,2% 18,3%18,7% 17,5% ÉTUDIANTS CSP+ CSP- Étudiants Chômeurs Retraités 45,2% CSP+ 17,5% +CHÔMEURS RETRAITÉS ÉTUDIANTS POPULATION PARIS 45,2% CSP+ 18,3% CSP-17,5% RETRAITÉS 18,3% +CHÔMEURS CSP-ÉTUDIANTS 18,7% 32% POPULATION 23% 49% PARIS 19% 14% 45,2% CSP+ % du budget alimentaire 17,5% 18,7% CSP-+CHÔMEURS pris hors domicile CSP+ CSP+ POPULATION CSP- CSP- Étudiants PARIS Étudiants Chômeurs Chômeurs Retraités Retraités 45,2% 17,5% 18,7% ÉTUDIANTS CSP+ CSP- Étudiants Chômeurs Retraités CSP+ CSP- +CHÔMEURS ÉTUDIANTS % 32% 36% 23% 54% 49% 32% 19% 54% 14% CSP+ 45,2% % fréquentant au moins du budget alimentaire 18,7% 17,5% +CHÔMEURS 32% CSP+ 23% CSP- Étudiants 49% 19% 14% une fois%par du semaine budget alimentaire CSP- ledomicile pris hors marché Chômeurs Retraités 45,2% 17,5% 18,7% pris hors domicile 32% 23% 49% 19% 14% % du budget alimentaire CSP+ CSP- Étudiants Chômeurs Retraités CSP- pris horsaudomicile 57% 36% 32% 54% 32% 54% % fréquentant moins 32% 23% 36% CSP- 49% 54% 19% 32% 14% 54% une une %semaine par% fois fois du semaine budget fréquentant par au 18,7% unealimentaire CSP- moins supérette le marché CSP+ Étudiants Chômeurs Retraités une fois%par semaine 18,7% pris horsledomicile marché du budget alimentaire % fréquentant au moins 32% 36% CSP- CSP+ 23% Étudiants 49% 54% 19% Chômeurs 32% 14% Retraités 54% une fois par pris horsledomicile semaine marché 45% 57% 31% 32% 21% 26% 53% % fréquentant au moinsau % fréquentant une fois moins 57% 36% 23% 32% 32% 54% 49% 32% 19% 54% 14% par semaine une fois par%% fréquentant %semaine fréquentant du un budget magasin au au moins moins alimentaire une spécialisé supérette une fois par semaine le marché 32% 23% 49% 19% 14% une fois par% %semaine du pris unealimentaire hors budget fréquentant supérette domicile au moins 57% 36% 32% 54% 32% 54% une%une fois fois par pris une par semaine semaine horsle domicile marché supérette 45% 31% 21% 26% 53% fréquentant au moins uneSEUL VIVANT fois 57% 45% 36% 32% 31% 21% 54% 26% 32% 53% 54% par%semaine %%fréquentant fréquentant fréquentant un au moins magasin auau moins une fois moins spécialisé une foisfois parune par% semaine semaine un par % magasin semaine une fréquentant fréquentant le supérette spécialisé au aumarché moins moins 45% 36% 31% 57% 32% 54% 21% 32% 26% 54% 53% % fréquentant au moinsleune fois par une une fois fois semaine par semaine par semaine un magasin marché une spécialisé supérette 45% 31% 21% 26% 53% % fréquentant au moins 57% 32% auune fois VIVANT SEUL % fréquentant VIVANTmoins SEUL parfois une semaine par % un FOYER SANS magasin semaine ENFANT spécialisé une supérette 57% 45% 32% 31% 21% 26% 53% % fréquentantfréquentant au moins au moins une fois une fois par semaine par semaine un magasinune supérette VIVANT SEUL spécialisé 45% 31% 21% 26% 53% % fréquentant au moins FOYER SANSune VIVANT fois SEUL ENFANT 45% 31% 21% 26% 53% par %semaine un FOYER fréquentant magasin au moins FOYER spécialisé SANS une fois ENFANT MONOPARENTAL par semaine un magasin VIVANT SEUL spécialisé FOYER SANS ENFANT VIVANT SEUL FOYER SANS ENFANT VIVANT SEUL FOYER MONOPARENTAL FOYER MONOPARENTAL FOYER FOYER BIPARENTAL SANS ENFANT FOYER MONOPARENTAL FOYER SANS ENFANT FOYER MONOPARENTAL FOYER SANS ENFANT FOYER BIPARENTAL FOYER FOYER BIPARENTAL MONOPARENTAL UN RÉGIME FOYERALIMENTAIRE BIPARENTAL PRUDENT INDICE DE RÉGIME PRUDENT INDICE DE CONSOMMATION DE PRODUITS est un régime FOYER riche en fruit, légume, poissons MONOPARENTAL ISSUS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE et légumes FOYER FOYER secs. BIPARENTAL À l’inverse un régime MONOPARENTAL régime non prudent > pas de consommation > alimentaire non prudent se caractérise par UN RÉGIME FOYERALIMENTAIRE BIPARENTAL PRUDENT INDICEassez régime DE RÉGIME PRUDENT prudent > INDICE DE CONSOMMATION DE PRODUITS une UN un faible consommation RÉGIME ALIMENTAIRE de ces PRUDENT produits INDICE DE RÉGIME PRUDENT occasionnellement > est régime riche en fruit, légume, poissons INDICE DE ISSUS DE L’AGRICULTURE CONSOMMATION DE PRODUITS BIOLOGIQUE et une consommation estlégumes un régime riche en riche fruit, de plats légume, tout prêts poissons régime très prudent > et UNdeRÉGIME secs. À l’inverse FOYER ALIMENTAIRE BIPARENTAL un régime PRUDENT INDICEnonDEprudent RÉGIME ISSUS DE L’AGRICULTURE fréquemment > BIOLOGIQUE et snacks-pizzas-sandwich. régime > PRUDENT INDICE DE CONSOMMATION pas de consommation > DE PRODUITS et légumes alimentaire secs. À nonriche FOYER l’inverse prudent BIPARENTAL un régime se caractérise par régime non prudent > est un régime en fruit, légume, poissons ISSUS pas DE L’AGRICULTURE de consommation > BIOLOGIQUE alimentaire UNlégumes une RÉGIME nonALIMENTAIRE prudent sedecaractérise faible consommation PRUDENT cesrégime produitspar régime INDICE DE RÉGIME >PRUDENT assez prudent occasionnellement > INDICE DE CONSOMMATION DE PRODUITS et secs. À l’inverse un non prudent régime assez >> prudent une et est faible une un consommation consommation régime riche en dede riche fruit, ces produits plats légume, tout prêts poissons pas de consommation occasionnellement ISSUS > > DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE alimentaire UNde RÉGIME nonALIMENTAIRE prudent se caractérise PRUDENT par régime très prudent > fréquemment > et et une consommation riche de snacks-pizzas-sandwich. légumes secs. À l’inverse unplats régimetout prêts INDICE régime DE prudent assez très RÉGIME prudent >> PRUDENT INDICE DE CONSOMMATION DE PRODUITS une est faible consommation unsnacks-pizzas-sandwich. régime de ces produits régime non prudent > occasionnellement fréquemment pas > > > de consommation et et de alimentaire nonriche en fruit, prudent une consommation légume, poissons se caractérise riche de plats par tout prêts ISSUS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE et régime très prudent >> unelégumes UN et RÉGIME defaible secs. À l’inverse ALIMENTAIRE consommation snacks-pizzas-sandwich. de un régime cesPRUDENT produits régime INDICE assez régime DE prudent non RÉGIME prudent >PRUDENT fréquemment INDICE pas de DE > CONSOMMATION occasionnellement > > consommation DE PRODUITS alimentaire UN est unRÉGIME et une régimenon prudent ALIMENTAIRE riche consommation se en fruit, caractérise richelégume, PRUDENT de plats par poissons tout prêts INDICE DE RÉGIME PRUDENT INDICEDEDEL’AGRICULTURE ISSUS CONSOMMATION DE PRODUITS BIOLOGIQUE régime très prudent > régime assez prudent > fréquemment > etune est faible un etlégumes de consommation régime riche secs. deun en fruit, À l’inverse snacks-pizzas-sandwich. ces produits légume, régime poissons régime non prudent > occasionnellement > ISSUS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE et légumes une consommation riche de pas de consommation > et alimentaire secs. non À l’inverse prudent unplats régime se caractérise tout parprêts régime régime très prudent > non prudent > fréquemment > et de snacks-pizzas-sandwich. régime assez prudent > pas de consommation > alimentaire une faible non prudent se consommation de caractérise ces produitspar occasionnellement > etune unefaible consommation consommation richede deces produits plats tout prêts régime assez prudent > occasionnellement > régime très prudent > fréquemment > etetde une consommation riche de plats tout prêts snacks-pizzas-sandwich. régime très prudent > fréquemment > et de snacks-pizzas-sandwich. Source : Etat des lieux de l'alimentation à Paris, Mairie de Paris. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 13
Cagettes de prunes et de tomates L’OFFRE ALIMENTAIRE : « à proximité », le plus souvent dans leur quartier UN TISSU COMMERCIAL DENSE ET de résidence, principalement dans des supermar- DIVERSIFIÉ, UNE INSUFFISANTE chés et des magasins spécialisés2 : ces deux circuits STRUCTURATION DES FILIÈRES totalisent 60% des dépenses alimentaires de Paris LOCALES contre 40% en France. L’implantation du plus impor- tant marché de gros mondial à Rungis (1,7 million Paris bénéficie d’un maillage commercial unique de tonnes d’arrivages annuels) est un atout pour (plus de 3 commerces alimentaires pour 1 000 ha- le territoire qui bénéficie d’un approvisionnement bitants contre moins de 1 à Londres) d’une grande fréquent en produits frais, variés et de qualité, variété (301 supermarchés, 484 supérettes, 6 200 même si elle peut contribuer à l’internationalisation commerces indépendants dont plus de 5 000 de l’empreinte alimentaire parisienne. commerces de bouche traditionnels, 57 magasins populaires, 80 marchés, 132 magasins de surgelés, L’essor de nouveaux concepts commerciaux est 227 commerces de produits biologiques). Ce mail- palpable (vrac, street food, e-commerce). En lage est relativement homogène même si certaines revanche, malgré la présence de producteurs zones déficitaires notamment dans les 16e, 19e et locaux à hauteur de 10% sur les marchés parisiens, 20 e arrondissements, entre les boulevards des le développement par les enseignes de grandes et maréchaux et le boulevard périphérique et dans moyennes surfaces de marques locales (« Made in certains quartiers de mono-activité plus centraux pas très loin », « le Meilleur d’ici ») et la présence sont identifiées. d’un Carreau des producteurs d’Île-de-France au MIN de Rungis, la vente en circuit court de produits Plus de 5 000 locaux reste à développer à Paris. commerces de bouche Les initiatives citoyennes sont nombreuses et dy- traditionnels à Paris namiques mais éparses et sans grand impact sur les flux globaux du système alimentaire. Elles se Malgré une présence non négligeable des enseignes heurtent, en outre, aux caractéristiques des filières en réseau notamment de la grande distribution (en- de proximité de l’hinterland3 de Paris : celles-ci viron 800), les commerces de bouche traditionnels sont insuffisamment structurées, majoritairement (boulangeries, poissonneries, fromageries…) restent conventionnelles et sont limitées par le manque des lieux d’achat privilégiés par les Parisien·ne·s et de productions agricoles diversifiées et d’entre- ces commerces se maintiennent globalement bien. prises de première transformation dans la région Les Parisien·ne·s effectuent en majorité des achats Île-de-France. 2 Les magasins spécialisés renvoient à la fois aux commerces de détail traditionnels (boulangerie, boucherie...) ainsi qu’aux magasins spécialisés dans un type de produit (bio, surgelé...). 3 Territoire rural qui se structure autour de la fonction de production alimentaire et qui alimente un ou plusieurs territoires urbains. 14 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE DE PARIS Paris est intrinsèquement dépendant d’autres ter- ritoires pour nourrir ses 2,2 millions d’habitants, son million de travailleurs et les 280 000 visiteurs (de loisirs et d’affaires) qui se rendent quotidienne- ment dans la capitale. Le système alimentaire pa- risien ne peut se définir sans considérer son « hin- terland » (Île-de-France, national, international) qui, de manière historique, l’approvisionne. Ainsi, il faut souligner que les profondes mutations qui ont eu lieu après 1945 (développement des infrastruc- tures de transport, prise en main de l’approvision- nement alimentaire par la sphère privée…) et les logiques commerciales spécifiques aux différents acteurs de l’offre alimentaire opérant sur le ter- ritoire parisien ont eu pour effet de distendre les liens entre la ville dense et son hinterland régional et d’augmenter la dépendance alimentaire pari- sienne aux territoires plus lointains. La distance moyenne entre un aliment consommé à Paris et son lieu de production est de 650 kilomètres. Environ 70% des volumes de denrées alimentaires consommées à Paris viennent de France, en par- ticulier des régions du Bassin Parisien4 (Hauts de Source : État des lieux de l'alimentation à Paris, Mairie de Paris. France, Normandie…) dont provient une grande par- tie des denrées à base de céréales et viandes. En revanche, Paris dépend encore de territoires éloi- gnés, en particulier pour ses approvisionnements en fruits et légumes : 26% des fruits et légumes consommés à Paris sont importés. 70% des aliments consommés à Paris viennent de France, en particulier du Bassin Parisien La relocalisation de l’approvisionnement alimen- taire à l’échelle du Bassin Parisien doit être une priorité. La complémentarité des régions agri- coles du point de vue agronomique et des filières en place permettrait de couvrir entièrement les besoins pour les céréales et les produits laitiers, et d’en couvrir une bonne partie pour les légumes et les produits carnés. Elle suppose toutefois un travail de mutation du système agricole et de structuration des filières, en particulier durables, considérable. 4 Île-de-France et ses régions limitrophes : Bourgogne, Picardie, Basse et Haute-Normandie, Pays-de-la-Loire, Centre et Champagne-Ardenne STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 15
1.3 L’ALIMENTATION À PARIS : QUELS GRANDS ENJEUX ? DES ENJEUX ET ACTIONS IDENTIFIÉS AVEC LES ACTEURS DU SYSTÈME ALIMENTAIRE TERRITORIAL PARISIEN La consultation d’acteurs représentatifs et d’expert ·e·s du système alimentaire a permis d’identifier 10 enjeux principaux associés au système alimentaire parisien : • L’identité commerciale alimentaire parisienne • L’approvisionnement local de la restauration parisienne hors foyer • Les productions alimentaires de proximité (Île-de-France et régions limitrophes) • La logistique durable du dernier kilomètre • La culture et l’éducation alimentaires • La satisfaction des besoins alimentaires de tou·te·s • Le rayonnement des démarches citoyennes • La lutte contre le gaspillage et les pertes alimentaires par et pour tous les acteurs • La résilience du territoire et son adaptabilité aux crises • La gouvernance du système alimentaire parisien Une concertation de plus de 600 participant·e·s de 177 entités différentes La Ville de Paris a élaboré sa stratégie alimentaire territoriale en large concertation avec les acteurs du territoire parisien agissant au sein du système alimentaire, de la production agricole à la valorisa- tion des déchets. Ainsi, ont été associé·e·s plus de 600 participant·e·s de 177 entités différentes (voir annexe) entre mai et octobre 2017, soit : • des représentants des agriculteurs et filières (Chambres d’agriculture, groupements d’agricul- teurs bio, associations de producteurs, Associa- tions pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, associations interprofessionnelles de filières, Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural, coopératives agricoles), • des transformateurs (association régionale des industries agro-alimentaires, association des industriels au service de la restauration, PME transformatrices, start-up), • des distributeurs (syndicat des marchés de Paris et délégataires, fédérations et représentants des artisans-commerçants, enseignes de grandes et moyennes surfaces, syndicats et associations de Atelier de concertation en mairie d’arrondissement restaurateurs, unions d’hôteliers-restaurateurs, © Lise Dano 16 STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE
Atelier de concertation à Créteil, Val-de-Marne - © Lise Dano entreprises de restauration collective, distribu- Ces acteurs du système alimentaire parisien et teurs bio, coopératives alimentaires et structures métropolitain ont travaillé collectivement lors de de l’économie sociale et solidaire), 2 réunions plénières et 19 ateliers interrogeant les • des logisticiens (organisations de transporteurs enjeux identifiés de l’alimentation à Paris. routiers, Semmaris, Rungis&Co), • des ONG et des consommateurs (porteurs Du 3 mai au 12 juillet 2017, la plateforme participative de projets, associations environnementales, Madame la Maire j’ai une idée a complété le disposi- associations de sensibilisation à l’éducation tif de concertation en ouvrant en ligne une rubrique nutritionnelle et à la lutte contre le gaspillage « Une alimentation plus durable à Paris » afin d’as- alimentaire, structures d’aide alimentaire, socier les Parisien·ne·s à la rédaction de la Stratégie. commerce équitable, structures d’insertion…), Chaque contributeur a pu s’exprimer par écrit et • des représentants des collectivités (services prendre la parole dans un esprit constructif. de la Ville de Paris, départements limitrophes, 40 propositions ont été recueillies sur cette plateforme. région, État) et institutionnels (agences de l’État, instituts, gestionnaires de restauration Au total, ce sont 129 actions qui ont été proposées collective, hôpitaux, organismes de recherche…). et décrites par les participant.e.s à la concertation. Riches et diverses, elles couvrent l’ensemble du Issus d’horizons très divers du système alimentaire spectre du système alimentaire territorial. Après parisien, les contributeurs sont représentatifs de la regroupement et synthèse, la présente Stratégie variété d’acteurs œuvrant au sein de ce système. comporte 40 actions. Ils représentent à la fois les structures privées et publiques. 30% relèvent du secteur associatif dont 3/4 ont un champ d’action dépassant le seul territoire parisien. STRATÉGIE DE PARIS POUR UNE ALIMENTATION DURABLE 17
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