Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes

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Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
Collecte des messages aux victimes des attentats
           par les Archives de Rennes

Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
SOMMAIRE

                                                     (29 articles)

lundi 15 février 2016   FRANCE 3 BRETAGNE - Tous les hommages laissés sur la
       00 : 00
                        place de la mairie de Rennes après les attentats ont été                          Page 6
                        collectés.

mardi 09 février 2016   FRANCE INFO - Attentat de Charlie Hebdo - les messages
       00 : 00
                        d'hommage aux victimes sont désormais consultables sur le                         Page 7
                        site des archives
                        Interview Romain Joulia, directeur des archives de Rennes.

jeudi 14 janvier 2016   metropole.rennes.fr - Des mots, des dessins, des fleurs, des
       00 : 00
                        lumières…
                                                                                                          Page 9
                        Les Rennais ont rendu hommage aux victimes des attentats en déposant par
                        centaines des offrandes au mémorial qui s'est créé spontanément devant l'hôtel
                        de ville. Il a dû être démonté en raison des intempéries.

                        « Je suis Charlie » et « Je ne suis pas Charlie » intègrent
lundi 11 janvier 2016   Harvard (936 mots)                                                                Page 11
                        Charlie a traversé l'Atlantique. Il a même intégré l'une des plus prestigieuses
                        universités américaines. Depuis quelques m…

                        Comment la France est devenue un livre d’or à ciel ouvert
                        (3167 mots)
                                                                                                          Page 13
lundi 11 janvier 2016   Les attentats de 2015 ont poussé des milliers de Français à témoigner de leur
       04 : 04          émotion par des objets, des messages et des dessins spontanés. Ces fragments…

                        Rennes. Les messages déposés après les attentats sont en ligne
                        (650 mots)
                                                                                                          Page 24
jeudi 7 janvier 2016    Les archives de Rennes avaient organisé une collecte des documents déposés à la
                        mairie après l'attaque d…

                        Attentats. Les hommages des Rennais consultables en ligne
jeudi 7 janvier 2016    (133 mots)
                                                                                                          Page 26
       17 : 56          Un après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, les archives de
                        Rennes ont mis en ligne sur leur site Internet les messages collectés à la s…

                        Les mots et l'émoi immortalisés (654 mots)
                        Des poèmes, des déclarations enflammées, un message griffonné sur un ticket de    Page 27
                        métro, des centaines de tracts improv…
jeudi 7 janvier 2016
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
jeudi 07 janvier 2016    FRANCE BLEU ARMORIQUE - Attentats du 7 janvier : les
        00 : 00
                          messages de solidarité bientôt visibles sur internet                                   Page 28
                          Interview de Romain Joulia, directeur des Archives de Rennes.

 jeudi 07 janvier 2016    FRANCE BLEU ARMORIQUE MATIN - Attentat de Charlie
        00 : 00
                          Hebdo : les archives de Rennes mettent en ligne quelques-uns                           Page 29
                          des messages

 jeudi 07 janvier 2016    FRANCE 3 BRETAGNE - Les messages et objets en hommage
        00 : 00
                          aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo sont conservés par
                          les archives de Rennes                                                                 Page 30
                          Interview Romain Joulia, directeur des archives Ville de Rennes sur l'importance
                          de la conservation de ces messages

 jeudi 07 janvier 2016    FRANCE BLEU ARMORIQUE - JOURNAL de 6 h - Tuerie de
        00 : 00
                          Charlie Hebdo : les messages déposés devant la mairie et                               Page 31
                          visible sur Internet

                          Une seconde vie pour « Charlie »(514 mots)
                          Il est 18 h ce 7 janvier 2015. La place de la Mairie à Rennes est noire de monde. La   Page 35
                          foule, silencieuse, rend hommag…
 jeudi 7 janvier 2016

                          Rennes : vos messages « je suis Charlie » sont désormais sur
                          Internet (206 mots)                                                                    Page 36
 jeudi 7 janvier 2016     Les messages et objets en hommage aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo
        12 : 46
                          s’étaient amassés place de la Mairie à Rennes. Les archivistes de la ville l…

 jeudi 07 janvier 2016    FRANCE BLEU ARMORIQUE - L'INVITE DU JOUR - Emmanuel
        00 : 00
                          Couet, maire de Saint-Jacques-de-la-Lande et président de
                                                                                                                 Page 37
                          Rennes Métropole : il a manifesté le 11 janvier 2015 à Rennes à
                          l'issue des attentats

                          Charlie Hebdo. Les archives de Rennes bientôt en ligne
                          (618 mots)
                                                                                                                 Page 38
mercredi 6 janvier 2016   Les archives de Rennes avaient organisé une collecte des documents déposés à la
                          mairie après l'attaque d…

                          Attentats à Charlie Hebdo : Les hommages des Rennais
                          visibles dans le monde entier (479 mots)                                               Page 39
mercredi 6 janvier 2016   HOMMAGE Une sélection de documents sera mise en ligne ce jeudi sur le site des
        15 : 58           archives… Il est 18h ce 7 janvier 2015. La place de la Mairie à Rennes e…

                          Les archives rennaises de Charlie bientôt en ligne (586 mots)
                          Des messages dès le soir de l'attentat Mercredi 7 janvier, les frères Kouachi…         Page 41
  lundi 28 décembre
         2015
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
« Charlie », de Rennes à Harvard (97 mots)
                         Comme Saint-Étienne et Toulouse, Rennes a organisé une collecte des documents          Page 42
                         et objets déposés devant la mairie après l'at…
dimanche 20 au samedi
  26 décembre 2015

                         Rennes : les messages de soutien aux victimes des attentats
                         sont archivés (450 mots)                                                               Page 43
 mardi 1er décembre      Ce lundi soir, place de l'Hôtel-de-Ville à Rennes, le service des archives a ramassé
    2015 16 : 38         les messages laissés en hommage aux victimes. Objectif : les archiver …

 dimanche 18 octobre     TVR soir - 3ème jour de deuil national : les recueillements
    2015 00 : 00                                                                                                Page 45
                         continuent place de l'hôtel de Ville

                         Les archivistes de Rennes sauvent l'esprit de « Charlie »
                         (557 mots)                                                                             Page 46
samedi 7 février 2015    Le 8 janvier, à R…

                         Laïcité, éducation, ville : les acteurs locaux réagissent (2243 mots)
                         Laïcité et valeurs républicaines, apprentissage de la citoyenneté, réductio…           Page 47
lundi 2 au dimanche 8
     février 2015

                         Charlie Hebdo : les messages d'hommage survivront (463 mots)
                         La vie continue, mais rien ne sera oublié ni perdu… Hier soir, une semaine …           Page 51
 jeudi 15 janvier 2015

                         Les hommages seront archivés (326 mots)
                         Anciennes unes de Charlie Hebdo, dessins, bouquets de fleurs, bougies, crayons…        Page 52
                         Depuis une semaine, le mémorial de l…
 jeudi 15 janvier 2015

                         Rassemblement contre le terrorisme : plus de 60.000
                         personnes à Rennes (préfecture)(250 mots)                                              Page 53
 dimanche 11 janvier     Rennes, 11 jan 2015 (AFP) -Plus de 60.000 personnes défilaient contre le
    2015 15 : 57         terrorisme dimanche à Rennes, selon le premier déc…

                         Marche républicaine : 115.000 personnes à Rennes, des
                         centaines de milliers dans tout l'Ouest (542 mots)                                     Page 54
 dimanche 11 janvier     Rennes, 11 jan 2015 (AFP) -Quelque 115.000 personnes ont défilé contre le
    2015 18 : 37         terrorisme dimanche, à Rennes, selon le décompte …

                         Le contexte (121 mots)
                         RassemblementsA l'instar de Paris, de nombreux rassemblements doivent avoir            Page 56
samedi 10 janvier 2015
                         lieu dimanche, partout en France, en hommage au…
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
L'Ouest sous surveillance (472 mots)
                          «L a menace est diffuse. Si elle est pour l'heure concentrée en région parisienne et   Page 57
                          en Picardie, l'Ouest n'est pas …
vendredi 9 janvier 2015
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
lundi 15 février 2016 00 : 00

    FRANCE 3 BRETAGNE - Tous les hommages laissés sur
    la place de la mairie de Rennes après les attentats ont
    été collectés.

    19 : 09 : 28 Tous les hommages laissés sur la place de la mairie de Rennes après les
    attentats ont été collectés.

    19 : 09 : 47 Reportage sur l'initiative.

    19 : 10 : 28 Interview Marie Penlaë, responsable collecte et traitement aux Archives de Rennes, sur
    le but de l'opération.

    19 : 11 : 37

    Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage
↑   pas la responsabilité d’EDD
                                                                                                          6
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
mardi 09 février 2016 00 : 00

    FRANCE INFO - Attentat de Charlie Hebdo - les
    messages d'hommage aux victimes sont désormais
    consultables sur le site des archives
    Interview Romain Joulia, directeur des archives de Rennes.

    Ecouter / Regarder cette alerte

    14 : 56 : 58
    L'actualité des régions - Justine Sauvage, France Bleu Armorique. Un an après
    l'attentat de Charlie Hebdo, les messages d'hommage aux victimes sont
    désormais consultables sur le site des archives municipales de Rennes.

    14 : 57 : 21 Interview Romain Joulia, directeur des archives de Rennes.
    14 : 58 : 00

↑                                                                                   7
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
FRANCE INFO - Attentat de Charlie Hebdo - les
    messages d'hommage aux victimes sont désormais
    consultables sur le site des archives

     Ecouter / Regarder cette alerte

    14 : 56 : 58
    L'actualité des régions - Justine Sauvage, France Bleu Armorique. Un an
    après l'attentat de Charlie Hebdo, les messages d'hommage aux victimes sont
    désormais consultables sur le site des archives municipales de Rennes.

    14 : 57 : 21 Interview Romain Joulia, directeur des archives de Rennes.
    14 : 58 : 00

    Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage
↑   pas la responsabilité d’EDD
                                                                                  8
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
jeudi 14 janvier 2016 00 : 00

    metropole.rennes.fr - Des mots, des dessins, des fleurs,
    des lumières…
    Les Rennais ont rendu hommage aux victimes des attentats en déposant par
    centaines des offrandes au mémorial qui s'est créé spontanément devant l'hôtel
    de ville. Il a dû être démonté en raison des intempéries.

    Tout est sauvegardé aux Archives municipales.

    Des mots, des dessins, des fleurs, des bougies, des crayons, des reproductions de unes de Charlie
    Hebdo suspendues à un fil… Depuis mercredi 7 janvier, les Rennais ont multiplié les hommages
    aux victimes des attentats en déposant des offrandes et des témoignages au mémorial qui s'est créé
    spontanément devant l'hôtel de ville de Rennes. Une semaine plus tard, il comptait près de 500 ob-
    jets devant lesquels sont venus se recueillir continuellement des passants de tous âges.

    Malheureusement, les intempéries des derniers jours ont mis à mal les objets de ce mémorial im-
    provisé. Il a dû être démonté mercredi 14 janvier. "Ces témoignages de l'émotion suscitée par les at-
    tentats de Paris (..) se dégradent rapidement, expliquent les services de la Ville. Afin de conserver ces
    éléments constitutifs de la mémoire collective, la Ville de Rennes a décidé, en collaboration avec le Club
    de la presse, de collecter ce matériau très riche et de le confier aux équipes des Archives municipales, qui
    vont mettre à l'abri ces documents et les tenir à la disposition des chercheurs et du public." Vous pourrez
    également voir et revoir à volonté les images de ce mémorial dans le portfolio ci-dessus.

    Avant le démontage, la maire Nathalie Appéré, entourée d'élus rennais et de membres du Club de
    la presse, a présidé mercredi soir une cérémonie marquant la fin de ce mémorial improvisé.

    Vincent Ménard

↑                                                                                                                  9
Revue de presse du 9 janvier au 15 février 2016 - Collecte des messages aux victimes des attentats par les Archives de Rennes
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↑   pas la responsabilité d’EDD
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lundi 11 janvier 2016
                                                             936 mots

    « Je suis Charlie » et « Je ne suis pas Charlie » intègrent Harvard
    La bibliothèque de l'université américaine collectionne des milliers de documents relatifs aux at-
    tentats qui ont frappé la France en janvier 2015.

                                              bougies et, surtout, les milliers de      convient ». Mais alors, qu'est-ce qui
                                              messages de soutien, d'amour et de        convient ? Pratiquement tout, à vrai
    Charlie a traversé l'Atlantique. Il a     « même pas peur » déposés par ceux        dire. « Cela doit juste concerner les
    même intégré l'une des plus presti-       qui se sentaient Charlie après            attentats de janvier 2015 Et ne pas
    gieuses universités américaines. De-      l'assassinat de dix-sept personnes,       être un monument énorme. » Peu
    puis quelques mois, la bibliothèque       dont huit membres de la rédaction de      importe que cela soit physique ou
    d'Harvard collectionne des milliers       l'hebdomadaire satirique.                 numérique, que vous soyez Charlie
    de documents relatifs aux attentats                                                 ou non.
    qui ont frappé la France en jan-
    vier 2015.
                                              Dès son retour à Cambridge (Massa-
    Dans ses dossiers, virtuels ou en car-    chusetts), Nicole Mills utilise photo-    La diversité, c'est justement ce qui
    ton : près de deux mille photogra-        graphies et coupures de presse avec       fait la richesse et l'intérêt de ce mo-
    phies, des centaines d'affiches,          ses élèves. Un outil pédagogique qui      ment, aux yeux de Mme Greene.
    soixante vidéos, des milliers de          prend une tout autre ampleur lors-        « Qu'il ait été reflété dans tous ces
    tweets, plus de dix mille captures de     qu'elle décide de les mettre en ligne.    médias », du plus artisanal au plus
    sites Web Et même une peinture de         Sa collègue Virginie Greene, spécia-      high-tech, en fait un moment excep-
    19 × 24 centimètres représentant Ca-      liste de la littérature médiévale fran-   tionnel. « Une vision de la société
    bu. Achetée spécialement à Paris.         çaise, lui conseille en effet d'en dis-   française » saisie à travers des modes
                                              cuter avec les bibliothécaires, pour      d'expression très différents, et qui
                                              « toutes ces questions de droit à         permet donc de rendre compte de
                                              l'image ». Un trésor pour Lidia Uziel,    toutes les opinions politiques, de
    Quelques jours après les attaques         bibliothécaire pour l'Europe de           tous les milieux sociaux. Nicole Mills
    terroristes, Nicole Mills avait rappor-   l'Ouest à Harvard, qui clame              acquiesce. En janvier, à Paris, se
    té de Paris les premières pièces du       l'évidence : il faut en faire quelque     souvient-elle, « tout le monde vou-
    catalogue, qui n'en était alors pas en-   chose. Et pas uniquement pour les         lait parlait de cet événement, tout le
    core un. Un voyage prévu de longue        élèves débutants en français.             monde avait quelque chose à en
    date, mais le hasard a voulu que                                                    dire ».
    l'enseignante et responsable du pro-      Un déclic pour Mme Mills :
    gramme en français débutant               « On a compris que cela allait bien       Aux Etats-Unis aussi, l'émotion
    d'Harvard atterrisse le 11 janvier        au-delà des étudiants et des profes-      s'était accompagnée d'un débat entre
    2015. Date de la manifestation qui al-    seurs d'Harvard. Que collecter ce ma-     les défenseurs de la liberté
    lait rassembler des millions de per-      tériel était un acte citoyen pour que     d'expression et ceux qui soutenaient
    sonnes autour de la place de la Répu-     ces événements ne soient pas oubliés      leur droit à condamner l'attaque
    blique à Paris.                           et qu'on garde la trace de ce débat       contre Charlie Hebdo, sans en em-
                                              public. »                                 brasser les idées. Le New York Times
    Alors que d'aucuns auraient rempli        En mars est donc monté le projet des      avait par exemple choisi de ne pas
    leur valise de vin et de fromage (sans    « archives Charlie ». Très vite, un       publier la « une » du numéro qui
    lait cru), Nicole Mills y a entassé des   appel est lancé à tous ceux qui           avait suivi les attentats, qualifiant de
    journaux et des magazines. Dans son       veulent contribuer. La première           « provocation » le dessin de Luz, re-
    album de vacances, les photogra-          étape, explique Virginie Greene, di-      présentant Mahomet surmonté de la
    phies de la tour Eiffel ont été rempla-   rectrice du département des langues       phrase « Tout est pardonné ». Un
    cées par les murs tagués de Paris et      et littérature romanes à Harvard, est     débat sur le droit au blasphème que
    des gros plans de la place de la Répu-    d'expliquer « ce que vous voulez          la bibliothèque d'Harvard espère sai-
    blique. Objectif braqué sur les fleurs,   donner, et on vous dira si ça             sir, en collectant les messages dépo-

↑                                                                                                                                  11
sés par les deux parties.                       cheurs italiens travaillant sur les        compétition dans ces collections.
                                                    mouvements sociaux et le débat dé-         Plus on est à le faire, mieux ce sera. »
                                                    mocratique ont d'ailleurs déjà             Car, ainsi, les historiens qui se pen-
                                                    contacté l'université américaine.          cheront sur cette période seront plus
    Et maintenant, que faire de cette ré-                                                      à même de comprendre ce qui s'est
    colte ? Aucun des membres de la pe-             Harvard n'est évidemment pas la            joué à Paris en ce mois de jan-
    tite équipe ne le sait vraiment, et             seule à avoir entrepris ce travail. La     vier 2015.
    c'est justement le plus intéressant.            mairie de Rennes s'y était attelée dès
    Au-delà des expositions qu'ils pro-             janvier, et les archives de Paris lui       ■

    jettent de monter dans quelques se-             ont emboîté le pas après les attentats
    maines, ils attendent surtout que               de novembre. Virginie Greene s'en                                par Lucie Soullier
    d'autres s'en emparent. Des cher-               réjouit. « Il n'y a aucune idée de

    Parution : Continue                                                      Tous droits réservés Le Monde.fr 2016
    Diffusion : 107 550 468 visites (France) - © OJD Internet dec.           9532559A7AE0CB05B07D0598830101B141D7F645F82246BCCCCE295
↑                                                                                                                                         12
    2015
lundi 11 janvier 2016 04 : 04
                                                               3167 mots

    : SLATE.FR MAGAZINE

               Comment la France est devenue un livre d’or à ciel ouvert
                          Les attentats de 2015 ont poussé des milliers de Français à témoigner de
                          leur émotion par des objets, des messages et des dessins spontanés. Ces
                          fragments d’émotion sont désormais des documents historiques en cours
                          de collecte et d’analyse.

                          Les chercheurs Jan Margry et Cristina Sanchez-Carretero leur ont donné un
                          nom difficile à traduire en français : les grassroots memorials . Grassroots dé-
                          signe, en anglais, « ce qui vient de la base, de la masse populaire ». Aux ex-
                          trémités de 2015, lors des deux vagues d’attentats, quand pleurer ne suffisait
                          plus, quand manifester était trop éphémère, des milliers de Français grassroots
                          ont exprimé leurs émotions en dispersant sur le sol des bougies, des fleurs et
                          des messages destinés à qui voudrait bien les lire. Des sortes de livres d’or
                          spontanés et à ciel ouvert disséminés partout sur le territoire, des lieux des at-
                          taques et de la place de la République à Paris jusqu'aux parvis des hôtels de
                          ville en région.

                          Les flammes s’éteignent vite à l’air libre et les végétaux fanent, mais les
                          objets et papiers peuvent traverser les mois et les années. Ils constituent une
                          masse de témoignages auquel le recul du temps va conférer le statut de do-
                          cument historique sur la brutalité des chocs que furent, dans les foyers et les
                          consciences, les attaques. Ils disent et diront la douleur, l’incompréhension,
                          l’espoir, la volonté de paix mais aussi les fissures d’une société défiée sur
                          l’essentiel.

                          Ce phénomène avait déjà été observé lors des attentats de New York en 2001,
                          de Madrid en 2004, de Londres en 2005 ou de Boston en 2013 (une partie des
                          documents de Boylston Street ont d'ailleurs été archivés en ligne). En France,
                          s’il s’était produit quelque chose d’approchant autour du pont de l’Alma lors
                          de la mort de Lady Di en août 1997, il a fallu 2015 pour confronter les gens à ce
                          besoin d’extérioriser un mélange indéfinissable de détresse et de souffle, que
                          résume ce papier laissé par une main anonyme à Rennes, en janvier 2015 :

                          « Votre disparition cause en France (et même dans le monde !) un véritable ras-
                          semblement sociétal. On admire des défilés, des mots, des pensées plus beaux
                          les uns que les autres se répandre à travers toutes les communautés, les reli-
                          gions, les pays, les âges… Je ne sais si cette beauté humaine va continuer, mais
                          je suis à cet instant très fière de ma France. »

                          Pas de collecte officielle à Paris en janvier
                          Si cet écrit est lisible un an après, c’est qu’un effort a été fait pour le conserver.
                          A Paris, où la municipalité avait été prise de court, il n’y a pas eu de collecte
                          après les attentats de janvier 2015 : seul le collectif « 17, plus jamais » s’est
                          donné la peine de récolter ces objets, dont « des bouquins d’enfant, des livres
                          d’or magnifiques, des dessins sublimes, des peluches, des trucs adorables » se-
                          lon Sabrina[1], inspiratrice d’un mouvement qui n’envisage pas de se consti-
                          tuer en association. La collection a été transmise dimanche aux archives de

↑                                                                                                                  13
la mairie de Paris, laquelle a, en revanche, agi en décembre pour récupérer
    des témoignages des attentats du 13 novembre, comme dans plusieurs autres
    villes. À Rennes, Saint-Etienne et Toulouse, ce travail avait été mené dès début
    2015 par les archives municipales. Aux Etats-Unis, où ce type de documents
    fait l’objet d’une attention constante, la bibliothèque de Harvard a lancé une
    opération de collecte relative aux attentats de janvier 2015 et compte à terme
    centraliser sur un site les collectes menées dans plusieurs villes de France.

    Encore en cours de « sauvegarde », les documents de novembre 2015 ne sont
    pas, au contraire de ceux de janvier, accessibles au public, si ce n'est sous la
    forme de photos prises au moment des collectes par les archives municipales.
    Mais pour les deux périodes, l'examen des sources disponibles laisse en tout
    cas entrevoir un matériau d'une richesse à peine descriptible.

    L’anthropologue Béatrice Fraenkel, qui a étudié les messages laissés après le
    11-Septembre, estime que ce genre d’événements crée une « communauté im-
    précise », dont l’uniformité apparente –des bougies, des fleurs, des papiers en
    hommage aux victimes– cache quelque chose de beaucoup plus complexe que
    le simple énoncé de condoléances. Trois types de réactions-types se mani-
    festent : les « souhaits d’un monde meilleur », les « expressions de deuil col-
    lectif » et les

    « condoléances aux victimes », selon Gérôme Truc, auteur de

    Sidérations. Une sociologie des attentats, tout juste paru aux PUF. En janvier,
    certaines personnes « se sont senties concernées par l’attentat avant tout à
    titre personnel », écrit le chercheur. « D’autres auront pu l’être sur un mode
    plus impersonnel, par l’entremise d’une commune appartenance les rappro-
    chant davantage des victimes : en tant que journalistes, dessinateurs, juifs ou
    policiers. D’autres encore ont pu le vivre sur ce même mode, mais en tant
    que Parisiens, Français, voire aussi –pourquoi pas ? – en tant qu’Européens ou
    qu’Occidentaux. »

    Dans un article écrit pour l'ouvrage à paraître Le Défi Charlie. Les médias à
    l'épreuve des attentats, Maëlle Bazin, doctorante à l’IFP sur les « écritures pu-
    bliques en situations de crise », note pareillement la diversité d’interprétation
    du « Je suis Charlie », qui peut aussi bien être une identification aux victimes
    qu'un soutien à la ligne éditoriale du magazine ou un encouragement plus gé-
    néral à la liberté d’expression : « Charlie n’existe pas. Ou plutôt Charlie existe
    en chacun des individus qui s’y identifient. »

    Des tickets de métro au bavoir pour enfant
    Hors de Paris, le volume des documents abandonnés fut beaucoup plus riche et
    volumineux pour Charlie que pour les événements de novembre. L’hypothèse
    de l’accoutumance morbide doit être balayée : les Français choisirent surtout,
    semble-t-il, de résister sur le terrain choisi par les terroristes. En novembre, il
    fallait aller en terrasse et au spectacle pour s’affirmer face aux balles. En jan-
    vier, il fallait dessiner à la place des dessinateurs, écrire à la place des polé-
    mistes, créer à la place des artisans d’une liberté d’expression bafouée.

    Ce souci de créativité réparatrice est perceptible dans la forme comme le fond
    . « Cela va de pancartes faites pour être montrées lors de la manifestation
    du 11 janvier, parfois très travaillées, à des mots laissés par les personnes

↑                                                                                         14
qui viennent se recueillir et tirent une page d’agenda de leur sac ou un billet
    de spectacle », décrit Marie Penlaë, archiviste aux Archives municipales de
    Rennes. Dans la capitale bretonne et à Toulouse, on a trouvé, comme supports
    aux messages, un tee-shirt, un bavoir pour enfant, le calendrier de l’équipe de
    foot locale, des tickets de métro, des cartes postales, une carte à jouer, un sac
    commercial Guy Degrenne, le carton d’un décodeur, une planche d’une vieille
    commode…

    À Rennes, une page d’agenda « mercredi 7 janvier » a été découpée pour qu’y
    soit écrit, en caractères malhabiles : « Je suis Charlie ». Une autre main a dé-
    coupé les pages du 20-21 septembre, date de naissance de la République, pour
    écrire : « Charlie est maintenant immortel. Nous n’avons pas peur. »

    L’imagerie de la série cartoonesque « Où est Charlie ? » est détournée, avec,
    cette fois, une réponse inverse : « Partout ». Un passant a photocopié le mani-
    feste présidentiel de Coluche de 1981 en remplaçant le nom de l'humoriste par
    Charlie et les politiques par « djihadistes ».

    La littérature offre de nombreuses références qui permettent d’opposer la
    culture à l’obscurantisme. Les poèmes « Liberté » d’Eluard ou « Liberté où
    es-tu ? » d’Aragon sont opposés aux faits macabres. À Toulouse, le cerveau
    d’Albert Einstein est convoqué pour esquisser un tragique sourire : « Il n’y
    a que deux choses infinies : l’univers et la connerie humaine… Mais en ce
    qui concerne l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »
    À Rennes, en janvier comme après le 13-Novembre, on recopie à la main le
    poème « Funeral Blues » de W.H. Auden, célèbre pour son usage dans le film

    Quatre mariages et un enterrement et qui faisait déjà partie des textes qui
    circulaient abondamment dans les boîtes mails des Américains après le
    11-Septembre.

    Un dessin de Charb pour les victimes du 13-Novembre
    En janvier, la star des panneaux, c’était évidemment le cri de ralliement « Je
    suis Charlie », slogan entré instantanément dans l’histoire, comme le « Todos
    ibamos en ese tren » (« Nous étions tous dans ce train ») du 11 mars 2004.
    « Il y en a qui ont simplement repris la typographie, avec la couleur noire, et
    d’autres qui en ont fait un matériau, avec des collages, en modifiant des pro-
    noms, en intégrant d’autres victimes, en se réappropriant la formule… », dé-
    taille Maëlle Bazin.

    C ourage

    H umour

    A venir

    R ésistance

    L iberté

    I ntelligence

    E xpression

↑                                                                                       15
Un message en forme d'acronyme laissé à Rennes après les attentats de janvier
    2015

    Beaucoup ne s’embarrassent pas du graphisme originel de Joachim Roncin
    et l’écrivent grossièrement à la main. Le mot d’ordre se conjugue au pluriel
    (« Nous sommes tous Charlie ! »), dans toutes les langues (« Som Charlie Heb-
    do », « Ich Bin Charlie », « Yo Soy Charlie » et même « Me eo Charlie », en bre-
    ton, ou « Tots ethos occitans son Charlie », en occitan). Charlie peut se faire
    acronyme (« Courage Humour Avenir Résistance Liberté Intelligence Expres-
    sion »), se voir adjoindre des renforts (« Je suis CHARLIE. Je suis JUIF. Je suis
    MUSULMAN. Nous sommes la FRANCE ») ou infiltrer la Déclaration des droits
    de l’homme de 1789 (« La CHARLIbrE communication des opinions et des pen-
    sées est un des droits les plus précieux de l’homme… »). De même qu'en no-
    vembre, chaque mémorial offrait une place particulière aux victimes locales,
    montrant comment des événements vus comme parisiens se sont diffusés des
    métropoles aux villages, en janvier, certaines villes accordaient une attention
    spéciale à l'enfant du pays : Bernard Maris était « un homme transversal, un
    homme pont », écrit ainsi une admiratrice de Toulouse, ville où l'économiste
    fut le professeur de centaines d'étudiants[2]. « Ta vie fut tolérance, fraternité,
    respect, et on te continue. Je suis Bernard. »

    Derrière « Je suis Charlie », il y a d'autres symboles, comme la colombe, bien
    sûr, mais surtout le crayon, placé face à une kalachnikov, dans la main de la
    Statue de Liberté ou dans celle d’une silhouette de James Bond surmonté du
    logo « My Name is Charlie ». D’ailleurs, un crayon coupé en deux, cela fait deux
    crayons : à Toulouse, celui de derrière fait l’amour à l’autre pour donner nais-
    sance à quatre adorables petit crayons, qui deviendront grands.

    En novembre, ces symboles et slogans ont été renouvelés, Charlie cédant la
    place à Paris, le crayon à la Tour Eiffel, au drapeau tricolore ou au fluctuat
    nec mergitur . « Les messages du 13 novembre sont évidemment moins axés
    sur la liberté d’expression et plus sur la défense d’un style de vie, et avec une
    tonalité plus patriotique », analyse Marie Penlaë. « En novembre, on a aus-
    si beaucoup plus d’objets religieux, des chapelets, des extraits de la Bible ou
    du Coran, des offrandes bouddhistes ou encore le » Pray for Paris « , qui se
    rapproche un petit peu du » God Bless America « post-11 septembre », com-
    plète Maëlle Bazin. Mais nombreux sont ceux qui, venus se recueillir pour les
    victimes de novembre, gardaient en tête une pensée pour celles de janvier :
    à Rennes, après le 13-Novembre, trônait sur le mémorial une couverture de
    Charlie titrée « L’amour plus fort que la haine », signée Charb et montrant le
    dessinateur embrasser un barbu à pleine bouche.

    Hommages complétés et corrigés
    Dans cet océan de témoignages intimes, la politique intérieure, la géopolitique
    et les positions tranchées sur le fait religieux ne sont jamais non plus très
    loin, traduisant la diversité des débats. Sur le mémorial rennais, après le
    13-Novembre, une main anonyme s'interroge : « Est-ce l’Etat qui vous a tués
    pour avoir décidé de faire une guerre qu’on pense de toute façon intermi-
    nable ? » –une version interrogative du célèbre slogan « Vos guerres, nos
    morts ». Dans la même ville, en janvier, un message disait « Je suis nigérian »
    pour dénoncer le « génocide » commis par Boko Haram ; en novembre, une
    autre main lui répond, en écho : « Je suis Paris, tout comme je suis Kobané ».

↑                                                                                        16
« L’islam ne dit pas de tuer », se scandalise un musulman de Toulouse dans un
    panneau double face, dont l'autre côté dit : « L’islam est une religion de paix ».
    Un autre écrit que « la religion n’est pas responsable » –il ne sait pas qu’un an
    plus tard, presque jour pour jour, le journal qu’il « défend » choisira pour une
    la figure d’un Dieu universel, avec ce message : « L’assassin court toujours ».

    Les sceptiques, les découragés, voire les complotistes, ont aussi profité de
    l’espace public, laissant la marque d’une société vraiment pas totalement ali-
    gnée sur ce que sont les racines du mal et les bons usages de la liberté de pen-
    ser. A Rennes, on peut ainsi lire « Je suis policier. Je suis gendarme. Je suis un
    Français exclu » ou « Je suis Charlie M’Bala M’Bala », en référence au nom de
    famille de l’humoriste Dieudonné. À Toulouse, on voit, au feutre noir, un « Je
    suis musulmane et je ne suis pas Charlie » ou, sur un classique « Je suis Char-
    lie », cette mention : « On ne peut pas limiter la liberté d’expression, mais la
    liberté d’expression est limitée par les sionistes. »

    La phrase est à son tour raturée, avec une vigueur telle que le carton finit
    criblé de trous. Car ces hommages ne sont pas figés : on répond à ce qu’a écrit
    l’autre directement sur le papier, on bonifie, on corrige, on s’énerve, on va-
    lide. À Rennes, Siméon, 4 ans, écrit ses premiers mots : « On doit pas faire
    la guerre, on s’aime et on est tout gentil. » En dessous, quelqu’un a écrit en
    grosses lettres d’un rouge sombre : « C’EST PAS COMPLIQUÉ BORDEL ! ! ! » Un
    passant a carrément déposé un bloc-notes en écrivant : « Allez-y, exprimez-
    vous dans ce bloc-notes ! ». Des gens le feront. A Toulouse, sur une feuille
    A4, un texte d’inspiration complotiste liste point par point ses reproches à la
    République : « Le président soutient les terroristes en Syrie et en Irak », par
    exemple. « Faux, on ne soutient pas Daech et Boko Haram », répond un autre
    manifestant avec son stylo. La page finit raturée, contredite, désarticulée entre
    des séries de slogans définitifs, telle une vulgaire page de commentaires non
    modérée sur un site Internet.

    Certains ont préféré des actes de vandalisme aux mots pour faire passer leur
    désaccord. «Dès le mois de janvier, on a eu des saccages désastreux, assure Sa-
    brina, de « 17, plus jamais ». Des mecs anti-Charlie sont venus tout péter et
    arracher des unes. On a prévenu, mais personne n’en avait rien à foutre à ce
    moment-là. En février, il y en a eu au mois trois gros, avec de tout : du fana-
    tique islamiste, des fascistes avec des croix gammées… On a même été mena-
    cés de mort, à titre collectif, et certains personnellement. On a aussi trouvé des
    documents très limites quand on faisait nos nettoyages : des trucs de soutiens
    à Daech, plastifiés, écrits sur des journaux coréens, chinois. On les a amenés à
    la police, qui les a pris.»

    « Déposez des hommages, lisez ceux des autres »
    « Et maintenant ? » La question, répétée sur plusieurs lignes en caractères de
    plus en plus gros, a été assénée sur un panneau à Rennes. Elle vaut aussi pour
    ces centaines de témoignages, devenus des pièces pour l’histoire. A Toulouse,
    chaque papier, même le plus petit, a été enveloppé dans un film translucide
    mais conçu pour protéger de la lumière et l’humidité. « Ici, on a des documents
    de plus de mille ans », fait observer la documentaliste. Rennes assume ne pas
    avoir mené un effort de restauration surjoué : « Les documents étaient à même
    le pavé, donc s’il y avait des traces de chaussures ou des déchirures, on n’a pas
    tout fait pour les enlever. » La pluie a fait son oeuvre sans rien demander à

↑                                                                                        17
personne, comme sur ce texte de Voltaire dont l’encre violette a bavé, laissant
    lisible un « mais […] jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ».

    Les espaces où les messages ont été déposés ont connu une

    « sacralisation », selon Marie Penlaë : l'objectif de la collecte est donc de don-
    ner à ces derniers « une autre vie ». « Qui a enlevé nos bougies ? Qui a enlevé
    nos crayons ? Qui a balayé notre colère ? Qui masque nos larmes ? Rendez-nous
    ce que nous avons déposé ICI ! ! ! », pestait un Rennais anonyme en janvier.
    La question du retrait des documents a été bien sûr particulièrement sensible
    à Paris, où le collectif « 17, plus jamais » estime que l'opération menée par la
    municipalité le 22 décembre n'était qu'un coup médiatique (« Ils ont dit » On
    va tout numériser, tout garder, tout nettoyer « , ils ont fait ça sur 50 mètres
    devant les caméras, mais à 2 heures du matin, ce sont les camions à ordure qui
    se sont occupés du reste », affirme Sabrina) tandis que la municipalité affirme
    que les camions de nettoyage ont reçu pour consignes « très strictes » de ne ra-
    masser que bougies consumées et fleurs pourries, et de laisser le reste à dispo-
    sition des archives. Plus globalement, début janvier, la mairie de Paris appelait
    à « concilier le besoin de recueillement et de mémoire de chacun » et celui de
    rendre

    « aux habitants et aux riverains un cadre de vie plus apaisé », par exemple aux
    parents de très jeunes enfants du XI e, soucieux de ne pas vivre dans un quar-
    tier transformé en cimetière.

    Cimetière, mot parfois utilisé à dessein pour désigner ces lieux, pourtant dif-
    ficiles à définir : « Certains parlent de mémorial, d’autres d’autel, d’autres de
    tombes », pointe Maëlle Bazin. « On peut y ajouter des adjectifs : on se de-
    mande s'ils sont spontanés, éphémères… » À Paris, place de la République,
    l’éphémère est devenu permanent, et il n’est presque plus possible de distin-
    guer ce qui vient de Charlie et du 13-Novembre, ce qui rend hommage à l’un
    ou à l’autre, comme si les deux évènements avaient fusionné. C’est aussi là,
    dans leur habitat naturel, que l’observation des documents est, ou aurait été,
    riche d’enseignements : « Ce qui serait passionnant, ça serait d’observer, sur
    six mois, la place de la République ou le siège de Charlie Hebdo : à quelle heure
    on vient, qui vient, qui dépose quoi… Je rêverais que quelqu’un filme en per-
    manence la place de la République ! », pointe Maëlle Bazin.

    On y verrait souvent Sabrina et ses amis du collectif « 17, plus jamais » militer
    pour que le flot ne se tarisse pas. « Quand je suis en haut de la statue de la Ré-
    publique, je dis aux gens qui passent en bas : » Déposez des hommages, lisez
    ceux des autres « . Je leur crie : » Tournez la tête, regardez vous ! « Il y a des
    gens de toutes les couleurs. C’est magique ce qui se passe à République. C’est
    nous le peuple, on peut se bouger ! » «C’est nous le peuple», comme un résumé
    de l’élan de vie déstructuré qui traverse les grassroots memorials depuis le 7
    janvier 2015.

    1 — Sabrina ne communique plus son nom de famille depuis qu’elle et son col-
    lectif ont reçu des menaces.

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↑                                                                                        18
2 — Dont l'un des auteurs de l’article, qui l'a eu comme professeur d’économie
    à l’IEP de Toulouse entre 1995 et 1997. Retourner à l'article

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    Devant le mémorial aux victimes du 13-Novembre à Rennes, le 16 novembre
    2015. DAMIEN MEYER/AFP..

    La collecte devant le Bataclan, le 22 décembre 2015. REUTERS/Eddie Keogh..

↑                                                                                    19
Photo extraite de la collecte réalisée à Rennes fin novembre 2015 (Archives
    municipales de Rennes)..

    Archives municipales de Toulouse..

↑                                                                                 20
Place de la République, le 10 janvier 2016. YOAN VALAT/POOL/AFP..

↑                                                                       21
↑   22
par Lucile Berland, Jean-Marie Pottier, Cédric Rouquette

    Parution : Continue                           Tous droits réservés 2016 slate.fr
↑                                                 743fc58e7020b805106208c88b0de1bb43e7484378b54ee5f56dee8   23
jeudi 7 janvier 2016
                                                              650 mots

    RENNES

    Rennes. Les messages déposés après les attentats sont en ligne
    Les archives de Rennes avaient            licatement de manière quasi-chirur-       C'est un problème pour les archi-
    organisé une collecte des docu-           gicale. « Ils ont subi une phase de       vistes. « L'objectif est de proposer
    ments déposés à la mairie après           séchage. L'enjeu était d'éviter la        une restitution partielle sur notre
    l'attaque de Charlie Hebdo. Elles         prolifération de moisissures, d'où        site internet, mais le droit à la pro-
    ont été mises en ligne ce jeudi 7         le séjour prolongé dans un maga-          priété s'exerce. Il nous faut at-
    janvier.                                  sin spécial », poursuit la techni-        tendre quelques autorisations »,
                                              cienne.                                   précise la directrice adjointe des ar-
    Mercredi 7 janvier 2015, les frères                                                 chives.
    Kouachi ouvrent le feu dans les lo-       L'idée n'est pas de restaurer les docu-
    caux de Charlie Hebdo . La fusillade      ments mais de faire des petites répa-     Les messages de janvier et de no-
    fait onze morts dont Charb, Cabu,         rations pour garder leur authenticité.    vembre 2015
    Wolinski, Tignous et Honoré .             « Quand ils étaient délavés ou illi-
                                              sibles, on n'a pas pu les garder. »       Depuis ce jeudi 7 janvier 2016,
    Dès le soir même, plus de 10 000 per-                                               l'intégralité des messages originaux
    sonnes se rassemblent place de            Plus de 660 « Je suis Charlie »           et numérisés est accessible en salle
    l'Hôtel-de-Ville, à Rennes .                                                        de lecture, aux archives municipales
                                              Désormais conservés et à l'abri, les      de Rennes, et un échantillon de ces
    Des messages dès le soir de               documents ont pu être recensés. «         messages est en ligne .
    l'attentat                                Sans surprise, on retrouve plus de
                                              660 documents avec l'inscription          Le site internet des archives recense
    Le lieu devient vite un mémorial en       « Je suis Charlie ». Chacun s'est ap-     également les messages déposés à
    accueillant, sur les marches, côté        proprié le slogan. On a parfois vu        Rennes après les attaques terroristes
    mairie, les messages et objets dépo-      des adaptations expliquant ne pas         de novembre, à Paris .
    sés en hommage aux victimes par les       être Charlie mais soutenir Charlie.
    habitants au fil des jours.               Des déclinaisons « Je suis poli-          Harvard devra attendre
                                              cier » ont aussi été retrouvées »,
    Volonté de conserver                      souligne Marie Penlaé.                    La bibliothèque de l'université
                                                                                        d'Harvard, aux États-Unis, a déjà mis
    Que faire de ces témoignages, fra-        Trente-deux objets divers et variés       en ligne une plateforme internet
    giles morceaux de papiers malmenés        ont également été conservés.              pour rassembler le maximum de ces
    par les intempéries ? Au diapason des                                               copies témoignages écrits. Les ar-
    villes de Saint-Étienne et Toulouse,      « Inquiétude » et « appels à la tolé-     chives de Rennes sont déjà prêtes à
    la municipalité souhaite garder ces       rance »                                   y contribuer mais doivent, là encore,
    témoignages spontanés. Le service                                                   attendre cette autorisation.
    des archives municipales a alors été      Parmi eux, des doudous et des ba-
    alors mobilisé .                          voirs d'enfants portant une inscrip-      Des chercheurs, dont des sémio-
                                              tion. « Le contenu traduit une in-        logues, se sont emparés du sujet pour
    « Notre priorité a été la conserva-       quiétude pour l'avenir et des ap-         comprendre comment l'émotion a pu
    tion des messages », explique Marie       pels à la tolérance. » Des unes du        s'exprimer tant sur le fond que sur
    Penlaé, responsable de la collecte et     journal satirique, où l'attentat a eu     la forme. En attendant, « tout est
    du traitement.                            lieu, figurent en bonne place de          consultable sur place au service
                                              l'inventaire très fourni en crayons, le   des archives. Quand la diffusion
    Un traitement minutieux                   symbole de la mobilisation de jan-        sera possible sur internet, chacun
                                              vier.                                     pourra s'en emparer. »
    Les documents, qui avaient parfois
    adhéré à la pierre, ont été retirés dé-                                             Alexandre STÉPHANT. ■

↑                                                                                                                                24
par 

    Parution : Continue                                            Tous droits réservés ouest-France.fr 2016
    Diffusion : 6 512 108 visites (France) - © OJD Internet dec.   993B45E67EB03E0D404409C88D0151824337F748F8264996B52B823
↑                                                                                                                            25
    2015
jeudi 7 janvier 2016 17 : 56
                                                                      133 mots

     : LE TÉLÉGRAMME

                 Attentats. Les hommages des Rennais consultables en ligne
                            Un après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, les archives
                            de Rennes ont mis en ligne sur leur site Internet les messages collectés
                            à la suite des hommages aux victimes des attentats de janvier et du 13
                            novembre dernier.

                            Le dimanche 11 janvier 2015, 120.000 Rennais avaient manifesté à Rennes en
                            hommage aux victimes des attentats des 7 et 9 janvier. Trois jours plus tard,
                            les messages et objets déposés par les Rennais avaient été collectés par les
                            archives de Rennes dans le but de les conserver. Au total, 665 documents et
                            objets (556 messages, 67 journaux et 32 objets), ainsi que des stylos et des
                            crayons ont été archivés. Des mesures de conservation et de restauration ont
                            été effectuées.

    Parution : Continue                                                         Tous droits réservés 2016 letelegramme.fr
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↑                                                                                                                                         26
    2015
N° 2927
                                                                 jeudi 7 janvier 2016
                                                                 Édition(s) : Toulouse
                                                                        Page 3
                                                                       654 mots

    GRAND TOULOUSE¦

    ATTENTATS DE JANVIER LES ARCHIVES MUNICIPALES ONT NUMÉRISÉS ET MIS EN LIGNE LES HOMMAGES

    Les mots et l'émoi immortalisés
    Des poèmes, des déclarations                                                                    Prêts à nourrir les thèses des étu-
    enflammées, un message griffonné                                                                diants en sociologie ou simplement à
    sur un ticket de métro, des centaines                                                           raviver le souvenir d'un moment de
    de tracts improvisés, des doudous,                                                              communion. Ces documents font dé-
    des dessins d'enfants ou des déclinai-                                                          sormais partie de la mémoire de la
    sons infinies de « Je suis Charlie ». Et                                                        Ville rose. Et pas seulement puisque
    des crayons, beaucoup de crayons,                                                               la prestigieuse université de Harvard
    trouvés au fond du sac, piqués dans                                                             a pris contact avec les archives de
    la trousse du petit ou même, pour un,                                                           Toulouse. « Cette initiative de
    taillé dans un bâton. Au soir du 7 jan-         Un des dessins collectés sur le Capitole        conservateurs et d'enseignants-cher-
                                                     et restaurés par les archives. Photo :
    vier 2015, les Toulousains ont spon-                                                            cheurs de Harvard vise à créer une
                                                      Archives municipales - Ville de Tou-
    tanément choisi la façade principale                             louse                          bibliothèque numérique exhaustive
    du Capitole pour la transformer en                                                              des documents liés aux attentats de
                                                    Harvard intéressée Ces témoi-
    mur du souvenir, avec de petits au-                                                             janvier et à leur donner une exposi-
                                                    gnages de l'émotion populaire sont
    tels bricolés et des centaines de bou-                                                          tion et une visibilité différente », ex-
                                                    restés une dizaine de jours, sous la
    gies.                                                                                           plique Lola Mirabail, conservatrice
                                                    pluie, avant que ne se pose la ques-
                                                                                                    des bibliothèques à Paris 8 qui sert de
                                                    tion de les retirer. « Le maire à alors
                                                                                                    relais à l'initiative américaine. La Pa-
                                                    souhaité qu'ils soient conservés »,
                                                                                                    risienne a aussi pris contact avec les
                                                    rappelle Jean-Louis Reuland, l'élu en
                                                                                                    archives de Rennes et Saint-Etienne,
                                                    charge des Archives municipales. Ses
                                                                                                    qui ont également conservé les ves-
                                                    services n'ont pas gardé les bougies.
                                                                                                    tiges de l'hommage populaire aux
                                                    Mais ils ont récupéré et restaurés les
                                                                                                    victimes. A Toulouse, 277 autres té-
                                                    photos, dessins et messages, et cer-
                                                                                                    moignages ont été collectés par les
                                                    tains objets comme un badge, un
                                                                                                    archives depuis les attentats du 13
                                                    brassard. 420 souvenirs en tout ont
                                                                                                    novembre. Au même endroit. W ■
                                                    été inventoriés, indexés puis numé-
                                                    risés par deux conservateurs. Ils sont
                                                    consultables en ligne depuis mardi.                                  par Hélène Ménal

    ENCADRÉS DE L'ARTICLE

      Pour « Charlie »
      Le Conseil départemental a choisi d'exposer des dessins de collégiens et d'écoliers réalisés après les attentats.
      Ils sont visibles au Musée départemental de la Résistance et de la Déportation.

    Parution : Quotidienne                                                        Tous droits réservés 2016 20 Minutes
    Diffusion : 971 237 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2013/                    423415337e903f0c102b0ee8140c41e342477944d89147d98cf1bd3
    2014
    Audience : 3 901 000 lect. (LDP) - © AudiPresse One 2014/
↑                                                                                                                                              27
    2015
jeudi 07 janvier 2016 00 : 00

    FRANCE BLEU ARMORIQUE - Attentats du 7 janvier :
    les messages de solidarité bientôt visibles sur internet
    Interview de Romain Joulia, directeur des Archives de Rennes.

    06 : 01 : 44
    On commémore le premier anniversaire de l'attentat de Charlie Hebdo, le 7
    janvier 2015. Les messages de solidarité déposés alors devant la mairie de
    Rennes seront visibles prochainement sur internet.

    06 : 02 : 06

    Reportage de Martin Bartoletti.

    06 : 02 : 16

    Interview de Romain Joulia, directeur des Archives de Rennes.

    06 : 03 : 21

    Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage
↑   pas la responsabilité d’EDD
                                                                                       28
jeudi 07 janvier 2016 00 : 00

    FRANCE BLEU ARMORIQUE MATIN - Attentat de
    Charlie Hebdo : les archives de Rennes mettent en ligne
    quelques-uns des messages

    07 : 25 : 44

    Attentat de Charlie Hebdo il y a tout juste un an : les archives de Rennes
    mettent en ligne quelques-uns des messages déposés place de la mairie.

    07 : 25 : 52

    Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage
↑   pas la responsabilité d’EDD
                                                                                       29
jeudi 07 janvier 2016 00 : 00

    FRANCE 3 BRETAGNE - Les messages et objets en
    hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo
    sont conservés par les archives de Rennes
    Interview Romain Joulia, directeur des archives Ville de Rennes sur
    l'importance de la conservation de ces messages

    19 : 02 : 08
    Les messages et objets en hommage aux victimes de l'attentat de Charlie
    Hebdo sont conservés par les archives de Rennes
    19 : 02 : 20 Reportage Thierry Bréhier
    19 : 02 : 43 Interview Olivier Fiot, chargé de la conservation
    préventive Archives municipales de Rennes sur la conservation des documents ;
    le public a désormais accès à ces documents
    19 : 03 : 32 Interview Romain Joulia, directeur des archives Ville de Rennes sur l'importance de la
    conservation de ces messages

    19 : 04 : 01

    Document de provenance tierce dont la diffusion n’engage
↑   pas la responsabilité d’EDD
                                                                                                          30
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