Le Carnaval et la folie imaginaire des peuples
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Sous la direction de Paul Roselé Chim Joël Raboteur Le Carnaval et la folie imaginaire des peuples Gnoséologie, éphémérides Eléments introductifs à l’identité et l’économie culturelle Actes du colloque des 4 et 5 février 2011 Port-Louis Guadeloupe-Beauport Pays de la Canne OCG – IES-GUYANE-UAG Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0117327.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
Sous la direction de Paul Roselé Chim Maître de Conférences des Universités Directeur d’études à l’Institut d’Enseignement Supérieur de la Guyane Chargé de recherche au CREDDI-LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane Chercheur au PRISM-ISO Université Paris 1-Panthéon Sorbonne Joël Raboteur Maître de Conférences des Universités Expert Judiciaire auprès des tribunaux des Antilles de la Guyane et de Saint Pierre et Miquelon Chercheur au CREDDI-LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane Le Carnaval et la folie imaginaire des peuples Gnoséologie, éphémérides Eléments introductifs à l’identité et l’économie culturelle 7
Les auteurs par ordre éditorial Sœur DANIELLE, Représentante du Père Ernest CABOT, Evêque de Guadeloupe. Dalila MARIE-JOSEPH, Professeur des Ecoles, Vice-Présidente de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe. Joël RABOTEUR, Maître de Conférences des Universités, chercheur au CREDDI-LEAD EA 2438 – Université des Antilles et de la Guyane, Président de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe. Alain MOZAR, 1er Vice-Président du Groupement Kolèktif Mas Kiltirel (KMK). Claude HOTON, Consultant en Ingénierie Culturelle. Jean-Pierre SAINTON, Maître de Conférences HDR, Histoire, Anthropologie, Sciences Politiques. Roger FORTUNE, Culturologue, Acteur du développement du tourisme, Organisateur du Carnaval. Hélène MIGEREL, Psychanalyste, Centre Hospitalier Universitaire de Pointe-à-Pitre. Eric NABAJOTH, Maître de Conférences des Universités, Politiste Internationaliste, Culturologue, Chercheur CRPLC-UMR CNRS 8053-CAGI Samantha BOSC, Doctorante en Sciences Politiques, CRPLC-UMR CNRS 8053-CAGI Chargée de mission à l’Office du Carnaval de la Guadeloupe. Gustave CHARLOT, Analyste d’événements socio-culturels et politiques. Clothilde SAINT-ALBAN, Professeur en lycée, Certifiée en Sciences Economiques et Sociales, Analyste des événements socio-culturels. Christelle ARMONDON, Analyste d’événements socio-culturels, Diplômée de Master Ingéniérie Economique du Développement et de 9
l’Environnement – UAG, stagiaire à l’Office du Carnaval de la Guadeloupe. Johanna SEYMOUR, Analyste d’événements socio-culturels, Diplômée de Master Ingéniérie Economique du Développement et de l’Environnement – UAG, stagiaire à l’Office du Carnaval de la Guadeloupe. René KIMINOU, Docteur en Droit, Avocat au Barreau de Fort-de-France, Maïtre de Conférences des Universités, Spécialiste du Droit de la propriété intellectuelle et artistique et des Nouvelles-Technologies. Paul ROSELE CHIM, Maître de Conférences des Universités, Directeur d’études à IES-Guyane, chercheur PRISM ISO Université Paris 1- Panthéon Sorbonne et chargé de recherche CREDDI LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane. Nestor RADJOU, Docteur des Universités Paris IX-Dauphine et Pierre et Marie Curie, Conseiller Economique et Social Environnemental (CESE Paris), Analyste à « Expertise et Développement », Chargé d’Enseignement IES-Guyane – Cayenne-Université des Antilles et de la Guyane. Christian CECILE, Docteur en Anthropologie, Professeur Certifié en Université, Chef du département Carrières Sociales de l’IUT de Kourou, Chercheur associé au CRILLASH, Membre du CADEG. Monique BLERALD, Maître de Conférences des Universités, Spécialiste en Langues et Cultures Régionales, Chercheur au CRILLASH, Inspectrice de l’Education Nationale. Apollinaire ANAKESA, Maître de Conférences HDR en Ethnomusicologie, Chercheur au CRILLASH-CADEG. Coordination générale des sessions Paul ROSELE CHIM, Maître de Conférences des Universités, Directeur d’études à IES-Guyane, chercheur PRISM ISO Université Paris 1- Panthéon Sorbonne et chargé de recherche CREDDI LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane. Joël RABOTEUR, Maître de Conférences des Universités, chercheur au CREDDI-LEAD EA 2438 – Université des Antilles et de la Guyane, Président de l’Office du Carnaval de Guadeloupe. 10
Coordination logistique et communication Lydia CORNELY-GEOFFROY, Agent-Cadre à la CCI de Guadeloupe, membre de la commission Communication de l’OCG. Gladys ALBERT, Chargée de mission à l’OCG. Corinne RABOTEUR, Région Guadeloupe, Conseillère Technique et Logistique aux activités de l’OCG. Viviane BOURRIQUIS, Manager de Proximité, Chef d’Escale de Permanence Air France, Conseillère Technique et Logistique aux activités de l’OCG. Crédits photographiques Louis Collomb, Apollinaire ANAKESA, OCG. 11
Prologue Le carnaval est l’événement culturel festif le plus populaire des sociétés créoles construites par le brassage des peuples et des civilisations dont les fondements reposent sur le christianisme. Ce brassage s’étant effectué sous le mode colonialiste et esclavagiste, il apparaît alors, comme un mouvement continu des peuples concernés dans la recherche et la construction identitaire, c’est-à-dire une dynamique d’adaptation, de transformation, de mutation dans la créativité artistique et culturelle, un exutoire où tout déboule en un temps du calendrier chrétien, une sorte de folie imaginaire. En effet, dès la fin de l’année liturgique1, la nouvelle année qui commence par l’entrée dans le temps de Noël s’achevant à l’Epiphanie annonce l’arrivée d’un esprit qui s’empare de ces peuples là. Comme le vent qui souffle sur les forêts, l’esprit du Carnaval souffle des sons et des chants comme le dit Patrick Saint Eloi2 dans une de ses chansons « lèw tan tanbou mas, karèm pa lwen rivé », des activités se déploient, car les carnavaliers3 ont le souci d’une utilisation optimale du temps avant que celui-ci ne soit chassé par le Carême, temps de privation. Le temps dont il est question dans les sociétés créoles invite au repérage du syncrétisme, mais reste un mystère qui apparaît, tel un cycle, d’où l’idée d’éphémérides d’un événement à la fois culturel, festif, mystérieux et populaire. Il présente des caractéristiques variées dans les peuples, tenant compte des territoires géographiques, démographiques et civilisationnels. Nous voyons qu’il faut sans cesse rappeler, l’identité et le temps sur le plan de la culture, de l’art et des traditions populaires, la réelle référence des peuples à leurs problèmes de société contextualisés vers le développement et leur mode culturel référentiel. 1 L’année liturgique se termine par la fête du Christ Roi, le dernier dimanche du mois de novembre. Les chrétiens rentrent ainsi dans l’Avent qui mène à Noël. 2 Patrick Saint-Eloi est l’un des musiciens-chanteurs d’excellence le plus réputé de la musique caribéenne qu’est le Zouk. D’origine guadeloupéenne, avec le groupe Kassav, la musique zouk s’est internationalisée depuis le début des années 1980. 3 Les actifs des défilés du carnaval au sens large du terme (organisateurs et festifs) 13
Le terrain des disciplines scientifiques peut offrir un cadre approprié à l’approfondissement de la réflexion sur le thème du « Carnaval et la folie imaginaire des peuples ». Certes, le processus d’analyse de chaque discipline semble marquer un domaine de spécialité de recherche et d’études. Mais, les notions, les idées et les connaissances qui sont révélées paraissent être les principaux ressorts pouvant contribuer régulièrement à l’innovation toujours pour un projet d’une meilleure organisation de la dynamique culturelle d’un pays. D’où le fait que certaines questions méritent d’être éclairées. Dans quelle mesure, le Carnaval qui s’est développé au cours d’un demi- siècle a-t-il pris des caractéristiques propres aux pays concernés ? Quel usage a-t-on fait des structures mises en place pour le carnaval en vue de favoriser l’organisation et le développement culturel et touristique des pays concernés ? Le programme de recherche et d’étude lancé au LEAD EA 2438 depuis les années 1990 sur le thème de « l’industrie culturelle » avait pour objectif de baliser le champ de l’économie de la culture sous toutes ses formes dans la zone Caraïbe, car, la réussite du développement est tributaire du modèle culturel. Il a fallu faire le point sur les interrogations fondamentales disciplinaires sur l’art, la culture et le patrimoine situées dans des approches très différenciées des Sciences Economiques et de Gestion : « Le cinéma, la télévision, la communication, la création publicitaire, le secteur musical, l’industrie des loisirs, l’économie des musées, les instruments de gestion publique et privée de la culture, l’éducation et la culture, le spectacle vivant, le théâtre, le cirque, les festivals de musique, les fêtes, l’artisanat d’art, le design, l’image et la notoriété, le droit lié à la propriété industrielle, littéraire et artistique et le tourisme culturel ». Orientés à l’origine vers un questionnement purement économique et financier, nos premiers travaux ont porté principalement sur « l’économie du cinéma de l’audiovisuel et de la communication, avec une attention sur les relations d’Hollywood avec la région Caraïbe4 ». Ils ont permis d’investir le 4 Paul Roselé Chim « Economie du cinéma de l’audiovisuel et de la communication, le monde caribéen et Hollywood », édition Publibook Université Paris, 2003. 14
champ du film antillais de Christian Lara5 de la fin des années 1970 aux années 2000. Par la suite enrichis, notamment avec le regard porté sur la relation entre le cinéma et le tourisme, la question de la culture a été abordée de manière transdisciplinaire dans toutes les études sur la problématique du développement. Un ensemble de travaux a été publié et continue de l’être à chaque parution de la revue « Etudes Guadeloupéennes » dirigée par Georges COMBE. L’organisation de multiples colloques en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique est venue confirmer cette approche. Toutes les études menées dans le cadre de ce programme ont été contraintes de s’affranchir de références précises uniquement aux Sciences Economiques et de Gestion sans pour autant les éliminer complètement dans le souci de mieux conduire des travaux sur le terrain des découvertes. Même si, le cœur de l’analyse reste circonscrit au domaine de nos laboratoires d’appartenance en tant qu’universitaires, l’économie de la culture s’est imposée comme un champ ouvert qui sollicite le concours de l’historien, du sociologue, de l’anthropologue, du psychanalyste, du politologue, de l’analyste socio-culturel et du littéraire. Ce voisinage confère une certaine souplesse de notre champ d’études et de recherches. C’est une réalité qui surprend certains économistes technocrates, mais avec laquelle, l’on doit composer. On ne le répétera jamais assez, « Comme l’histoire des faits économiques et sociaux, l’économie de la culture est la science des faits culturels, des arts et du patrimoine des peuples6 », de sorte que nos réflexions puissent se nourrir d’études, d’enquêtes réalisées sur le terrain ainsi que du précieux concours de ceux qui sont dans l’action. Le Carnaval est l’un des meilleurs exemples. Et d’ailleurs, c’est pour cela que le présent ouvrage est une émanation de l’ensemble des travaux de ceux qui sont dans ce temps sous des rôles divers. Il ne comprend toutefois que les papiers des intervenants qui ont bien voulu remettre leur texte rédigé à la suite du colloque organisé par l’OCG en collaboration avec l’IES- GUYANE, sous la conduite des chercheurs du CREDDI-LEAD EA 2438 de 5 Christian Lara est le premier cinéaste international de l’histoire du cinéma antillais. Guadeloupéen, il ouvre la voie au cinéma de Guadeloupe, Martinique et de Guyane dès 1979. Voir Paul Roselé Chim « Economie du cinéma de l’audiovisuel et de la communication, le monde caribéen et Hollywood », édition Publibook Université Paris, 2003. 6 C’est l’état d’esprit affirmé par Paul Roselé Chim depuis le lancement de ce programme de recherche après la thèse de doctorat en 1989. C’est fondamentalement ainsi que nous avons pu mener nos travaux d’économie culturelle dans les régions de Guadeloupe, Martinique et Guyane depuis la fin des années 1980. 15
l’Université des Antilles et de la Guyane et du PRISM-ISO de l’Université de Paris1-Panthéon Sorbonne. Qu’il me soit permis de remercier dans ce prologue, tous ceux dont la contribution m’a permis de mener la lutte pour le développement des études et des recherches sur le thème de l’industrie culturelle depuis 1989. Ils trouveront ici l’expression de ma profonde gratitude : - L’universitaire, économiste Guy LONGA, Directeur honoraire adjoint de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de la Guadeloupe et Président de l’Association Jeunesse Culture de Port- Louis au cours des années 1970 et 1980, pour son dévouement et son attention profonde auprès des jeunes de notre génération. L’incitation insufflée à nos débats à l’AJC de l’époque a façonné ma détermination et mon parcours de recherche et d’études dans le champ de l’économie culturelle. - L’universitaire, politologue Eric NABAJOTH, Directeur honoraire de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de la Guadeloupe, chercheur au CRPLC-UMR CNRS 8053-CAGI pour sa contribution et son appui à nos débats sur la dimension culturelle du développement. Culturologue, praticien du champ du carnaval, membre fondateur de groupes de carnaval comme Akiyo, son exemplarité a renforcé mon « karésol7 » de pensée « Culture- Développement ». - Nos collègues venus d’universités extérieures8 qui ont bien voulu réfléchir avec nous sur la dimension des événements culturels en liens avec une sorte de mysticisme dans les sociétés, nous pensons particulièrement aux universitaires originaires du Congo, René KIMINOU et Apollinaire ANAKESA. Leur apport à l’analyse de la présence africaine dans le carnaval de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique, mais aussi dans le reste de la Caraïbe a été d’une importance telle que certaines connaissances ont été affinées. - Les cadres et représentants d’organismes et d’associations divers qui ont accepté de partager leurs expériences et leurs savoirs. 7 Se référer mot « socle » de la littérature française. 8 Université Georges Washington USA, Université de Toulouse 1 Capitole, Université de Picardie Jules Verne, Université de Paris 1-Panthéon Sorbonne – Département de recherche en Sciences humaines et sociale du CNRS. 16
- Mes collègues de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de Guadeloupe et l’Institut d’Enseignement Supérieur de la Guyane qui se sont impliqués à tous les stades pour permettre l’accomplissement de cet axe du programme d’économie culturelle. Dans ce cheminement, il m’importe de rappeler les travaux de Joël RABOTEUR relatifs au tourisme culturel et ceux d’Alain MAURIN traitant de l’économie du secteur musical. - A la municipalité de Port-Louis représenté par Annite ERONI et à son office du tourisme (OTPL) présidé par Annick RAGHOUBER qui ont contribué à l’expérimentation de la première parade carnavalesque nocturne de Beauport au centre ville, suite à la clôture du colloque le 5 février 2011. C’est avec un réel intérêt pour nos travaux qu’un nombre significatif de participants a fait le déplacement sur le site de Beauport à Port-Louis, des personnalités telles Michel HALLEY, Georges LUCE, Philippe BON ou Jacky JALEME, des représentantes de groupes de carnaval des Abymes, ont apporté leurs contributions aux tables rondes, en dépit de nombreuses autres rencontres prévues ce jour là sur le même sujet. - Enfin, le colloque sur le thème « Le carnaval et la folie imaginaire des peuples » a pu bien être mené dans le nord Grande-Terre au site Touristique de Beauport dans un cadre qui s’y prête bien aux colloques internationaux et montrant l’image des sponsors le Crédit Agricole, la Région Guadeloupe, Canal Plus, Guadeloupe 1ère, Canal 10, TVE, Ville de Port-Louis, Office du Tourisme de Port-Louis. L’assistance technique a été assurée par le Centre de Culture Scientifique Technique et Industriel (CCSTI) de « Beauport Le pays de la Canne ». Que mesdames Cathia PALMISTE et Marie-Laure TROPLENT, respectivement assistante-technique et directrice du site soient remerciées. Paul Roselé Chim Directeur des études Chargé de mission scientifique pour la réalisation du colloque 2011 de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe 17
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