Le Carnaval et la folie imaginaire des peuples

 
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Sous la direction de
                  Paul Roselé Chim
                    Joël Raboteur

                Le Carnaval
   et la folie imaginaire des peuples
              Gnoséologie, éphémérides
Eléments introductifs à l’identité et l’économie culturelle

            Actes du colloque des 4 et 5 février 2011
       Port-Louis Guadeloupe-Beauport Pays de la Canne
                   OCG – IES-GUYANE-UAG

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          Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
Sous la direction de

                               Paul Roselé Chim
                        Maître de Conférences des Universités
        Directeur d’études à l’Institut d’Enseignement Supérieur de la Guyane
Chargé de recherche au CREDDI-LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane
           Chercheur au PRISM-ISO Université Paris 1-Panthéon Sorbonne
                                 Joël Raboteur
                      Maître de Conférences des Universités
         Expert Judiciaire auprès des tribunaux des Antilles de la Guyane
                           et de Saint Pierre et Miquelon
    Chercheur au CREDDI-LEAD EA 2438 Université des Antilles et de la Guyane

               Le Carnaval et la folie imaginaire des peuples
                          Gnoséologie, éphémérides
           Eléments introductifs à l’identité et l’économie culturelle

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Les auteurs par ordre éditorial

Sœur DANIELLE, Représentante du Père Ernest CABOT, Evêque de
    Guadeloupe.
Dalila MARIE-JOSEPH, Professeur des Ecoles, Vice-Présidente de
      l’Office du Carnaval de la Guadeloupe.
Joël RABOTEUR, Maître de Conférences des Universités, chercheur au
     CREDDI-LEAD EA 2438 – Université des Antilles et de la Guyane,
     Président de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe.
Alain MOZAR, 1er Vice-Président du Groupement Kolèktif Mas Kiltirel
     (KMK).
Claude HOTON, Consultant en Ingénierie Culturelle.
Jean-Pierre SAINTON, Maître de             Conférences   HDR,   Histoire,
     Anthropologie, Sciences Politiques.
Roger FORTUNE, Culturologue, Acteur du développement du tourisme,
    Organisateur du Carnaval.
Hélène MIGEREL, Psychanalyste, Centre Hospitalier Universitaire de
     Pointe-à-Pitre.
Eric NABAJOTH, Maître de Conférences des Universités, Politiste
     Internationaliste, Culturologue, Chercheur CRPLC-UMR CNRS
     8053-CAGI
Samantha BOSC, Doctorante en Sciences Politiques, CRPLC-UMR CNRS
    8053-CAGI Chargée de mission à l’Office du Carnaval de la
    Guadeloupe.
Gustave CHARLOT, Analyste d’événements socio-culturels et politiques.
Clothilde SAINT-ALBAN, Professeur en lycée, Certifiée en Sciences
     Economiques et Sociales, Analyste des événements socio-culturels.
Christelle ARMONDON, Analyste d’événements socio-culturels,
     Diplômée de Master Ingéniérie Economique du Développement et de

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l’Environnement – UAG, stagiaire à l’Office du Carnaval de la
     Guadeloupe.
Johanna SEYMOUR, Analyste d’événements socio-culturels, Diplômée de
     Master Ingéniérie Economique du Développement et de
     l’Environnement – UAG, stagiaire à l’Office du Carnaval de la
     Guadeloupe.
René KIMINOU, Docteur en Droit, Avocat au Barreau de Fort-de-France,
     Maïtre de Conférences des Universités, Spécialiste du Droit de la
     propriété intellectuelle et artistique et des Nouvelles-Technologies.
Paul ROSELE CHIM, Maître de Conférences des Universités, Directeur
     d’études à IES-Guyane, chercheur PRISM ISO Université Paris 1-
     Panthéon Sorbonne et chargé de recherche CREDDI LEAD EA 2438
     Université des Antilles et de la Guyane.
Nestor RADJOU, Docteur des Universités Paris IX-Dauphine et Pierre et
     Marie Curie, Conseiller Economique et Social Environnemental
     (CESE Paris), Analyste à « Expertise et Développement », Chargé
     d’Enseignement IES-Guyane – Cayenne-Université des Antilles et de
     la Guyane.
Christian CECILE, Docteur en Anthropologie, Professeur Certifié en
     Université, Chef du département Carrières Sociales de l’IUT de
     Kourou, Chercheur associé au CRILLASH, Membre du CADEG.
Monique BLERALD, Maître de Conférences des Universités, Spécialiste
    en Langues et Cultures Régionales, Chercheur au CRILLASH,
    Inspectrice de l’Education Nationale.
Apollinaire  ANAKESA,        Maître   de  Conférences         HDR      en
     Ethnomusicologie, Chercheur au CRILLASH-CADEG.

                     Coordination générale des sessions
Paul ROSELE CHIM, Maître de Conférences des Universités, Directeur
     d’études à IES-Guyane, chercheur PRISM ISO Université Paris 1-
     Panthéon Sorbonne et chargé de recherche CREDDI LEAD EA 2438
     Université des Antilles et de la Guyane.
Joël RABOTEUR, Maître de Conférences des Universités, chercheur au
     CREDDI-LEAD EA 2438 – Université des Antilles et de la Guyane,
     Président de l’Office du Carnaval de Guadeloupe.

                                   10
Coordination logistique et communication
Lydia CORNELY-GEOFFROY, Agent-Cadre à la CCI de Guadeloupe,
     membre de la commission Communication de l’OCG.
Gladys ALBERT, Chargée de mission à l’OCG.
Corinne RABOTEUR, Région Guadeloupe, Conseillère Technique et
     Logistique aux activités de l’OCG.
Viviane BOURRIQUIS, Manager de Proximité, Chef d’Escale de
     Permanence Air France, Conseillère Technique et Logistique aux
     activités de l’OCG.
                       Crédits photographiques
Louis Collomb, Apollinaire ANAKESA, OCG.

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Prologue

   Le carnaval est l’événement culturel festif le plus populaire des sociétés
créoles construites par le brassage des peuples et des civilisations dont les
fondements reposent sur le christianisme. Ce brassage s’étant effectué sous
le mode colonialiste et esclavagiste, il apparaît alors, comme un mouvement
continu des peuples concernés dans la recherche et la construction
identitaire, c’est-à-dire une dynamique d’adaptation, de transformation, de
mutation dans la créativité artistique et culturelle, un exutoire où tout
déboule en un temps du calendrier chrétien, une sorte de folie imaginaire.
   En effet, dès la fin de l’année liturgique1, la nouvelle année qui
commence par l’entrée dans le temps de Noël s’achevant à l’Epiphanie
annonce l’arrivée d’un esprit qui s’empare de ces peuples là. Comme le vent
qui souffle sur les forêts, l’esprit du Carnaval souffle des sons et des chants
comme le dit Patrick Saint Eloi2 dans une de ses chansons « lèw tan tanbou
mas, karèm pa lwen rivé », des activités se déploient, car les carnavaliers3
ont le souci d’une utilisation optimale du temps avant que celui-ci ne soit
chassé par le Carême, temps de privation.
   Le temps dont il est question dans les sociétés créoles invite au repérage
du syncrétisme, mais reste un mystère qui apparaît, tel un cycle, d’où l’idée
d’éphémérides d’un événement à la fois culturel, festif, mystérieux et
populaire. Il présente des caractéristiques variées dans les peuples, tenant
compte des territoires géographiques, démographiques et civilisationnels.
Nous voyons qu’il faut sans cesse rappeler, l’identité et le temps sur le plan
de la culture, de l’art et des traditions populaires, la réelle référence des
peuples à leurs problèmes de société contextualisés vers le développement et
leur mode culturel référentiel.

1
  L’année liturgique se termine par la fête du Christ Roi, le dernier dimanche du mois de
novembre. Les chrétiens rentrent ainsi dans l’Avent qui mène à Noël.
2
  Patrick Saint-Eloi est l’un des musiciens-chanteurs d’excellence le plus réputé de la
musique caribéenne qu’est le Zouk. D’origine guadeloupéenne, avec le groupe Kassav, la
musique zouk s’est internationalisée depuis le début des années 1980.
3
  Les actifs des défilés du carnaval au sens large du terme (organisateurs et festifs)

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Le terrain des disciplines scientifiques peut offrir un cadre approprié à
l’approfondissement de la réflexion sur le thème du « Carnaval et la folie
imaginaire des peuples ». Certes, le processus d’analyse de chaque
discipline semble marquer un domaine de spécialité de recherche et
d’études. Mais, les notions, les idées et les connaissances qui sont révélées
paraissent être les principaux ressorts pouvant contribuer régulièrement à
l’innovation toujours pour un projet d’une meilleure organisation de la
dynamique culturelle d’un pays.

    D’où le fait que certaines questions méritent d’être éclairées.

   Dans quelle mesure, le Carnaval qui s’est développé au cours d’un demi-
siècle a-t-il pris des caractéristiques propres aux pays concernés ?

   Quel usage a-t-on fait des structures mises en place pour le carnaval en
vue de favoriser l’organisation et le développement culturel et touristique
des pays concernés ?

    Le programme de recherche et d’étude lancé au LEAD EA 2438 depuis
les années 1990 sur le thème de « l’industrie culturelle » avait pour objectif
de baliser le champ de l’économie de la culture sous toutes ses formes dans
la zone Caraïbe, car, la réussite du développement est tributaire du modèle
culturel. Il a fallu faire le point sur les interrogations fondamentales
disciplinaires sur l’art, la culture et le patrimoine situées dans des approches
très différenciées des Sciences Economiques et de Gestion : « Le cinéma, la
télévision, la communication, la création publicitaire, le secteur musical,
l’industrie des loisirs, l’économie des musées, les instruments de gestion
publique et privée de la culture, l’éducation et la culture, le spectacle
vivant, le théâtre, le cirque, les festivals de musique, les fêtes, l’artisanat
d’art, le design, l’image et la notoriété, le droit lié à la propriété
industrielle, littéraire et artistique et le tourisme culturel ».
    Orientés à l’origine vers un questionnement purement économique et
financier, nos premiers travaux ont porté principalement sur « l’économie du
cinéma de l’audiovisuel et de la communication, avec une attention sur les
relations d’Hollywood avec la région Caraïbe4 ». Ils ont permis d’investir le

4
 Paul Roselé Chim « Economie du cinéma de l’audiovisuel et de la communication, le
monde caribéen et Hollywood », édition Publibook Université Paris, 2003.

                                       14
champ du film antillais de Christian Lara5 de la fin des années 1970 aux
années 2000. Par la suite enrichis, notamment avec le regard porté sur la
relation entre le cinéma et le tourisme, la question de la culture a été abordée
de manière transdisciplinaire dans toutes les études sur la problématique du
développement. Un ensemble de travaux a été publié et continue de l’être à
chaque parution de la revue « Etudes Guadeloupéennes » dirigée par
Georges COMBE. L’organisation de multiples colloques en Guadeloupe, en
Guyane et en Martinique est venue confirmer cette approche. Toutes les
études menées dans le cadre de ce programme ont été contraintes de
s’affranchir de références précises uniquement aux Sciences Economiques
et de Gestion sans pour autant les éliminer complètement dans le souci de
mieux conduire des travaux sur le terrain des découvertes.
   Même si, le cœur de l’analyse reste circonscrit au domaine de nos
laboratoires d’appartenance en tant qu’universitaires, l’économie de la
culture s’est imposée comme un champ ouvert qui sollicite le concours de
l’historien, du sociologue, de l’anthropologue, du psychanalyste, du
politologue, de l’analyste socio-culturel et du littéraire. Ce voisinage confère
une certaine souplesse de notre champ d’études et de recherches. C’est une
réalité qui surprend certains économistes technocrates, mais avec laquelle,
l’on doit composer. On ne le répétera jamais assez, « Comme l’histoire des
faits économiques et sociaux, l’économie de la culture est la science des
faits culturels, des arts et du patrimoine des peuples6 », de sorte que nos
réflexions puissent se nourrir d’études, d’enquêtes réalisées sur le terrain
ainsi que du précieux concours de ceux qui sont dans l’action.
   Le Carnaval est l’un des meilleurs exemples. Et d’ailleurs, c’est pour cela
que le présent ouvrage est une émanation de l’ensemble des travaux de ceux
qui sont dans ce temps sous des rôles divers. Il ne comprend toutefois que
les papiers des intervenants qui ont bien voulu remettre leur texte rédigé à la
suite du colloque organisé par l’OCG en collaboration avec l’IES-
GUYANE, sous la conduite des chercheurs du CREDDI-LEAD EA 2438 de

5
  Christian Lara est le premier cinéaste international de l’histoire du cinéma antillais.
Guadeloupéen, il ouvre la voie au cinéma de Guadeloupe, Martinique et de Guyane dès
1979. Voir Paul Roselé Chim « Economie du cinéma de l’audiovisuel et de la
communication, le monde caribéen et Hollywood », édition Publibook Université Paris,
2003.
6
  C’est l’état d’esprit affirmé par Paul Roselé Chim depuis le lancement de ce programme de
recherche après la thèse de doctorat en 1989. C’est fondamentalement ainsi que nous avons
pu mener nos travaux d’économie culturelle dans les régions de Guadeloupe, Martinique et
Guyane depuis la fin des années 1980.

                                           15
l’Université des Antilles et de la Guyane et du PRISM-ISO de l’Université
de Paris1-Panthéon Sorbonne.
   Qu’il me soit permis de remercier dans ce prologue, tous ceux dont la
contribution m’a permis de mener la lutte pour le développement des études
et des recherches sur le thème de l’industrie culturelle depuis 1989. Ils
trouveront ici l’expression de ma profonde gratitude :
      - L’universitaire, économiste Guy LONGA, Directeur honoraire
        adjoint de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de la
        Guadeloupe et Président de l’Association Jeunesse Culture de Port-
        Louis au cours des années 1970 et 1980, pour son dévouement et son
        attention profonde auprès des jeunes de notre génération.
        L’incitation insufflée à nos débats à l’AJC de l’époque a façonné ma
        détermination et mon parcours de recherche et d’études dans le
        champ de l’économie culturelle.
      - L’universitaire, politologue Eric NABAJOTH, Directeur honoraire
        de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de la Guadeloupe,
        chercheur au CRPLC-UMR CNRS 8053-CAGI pour sa contribution
        et son appui à nos débats sur la dimension culturelle du
        développement. Culturologue, praticien du champ du carnaval,
        membre fondateur de groupes de carnaval comme Akiyo, son
        exemplarité a renforcé mon « karésol7 » de pensée « Culture-
        Développement ».
      - Nos collègues venus d’universités extérieures8 qui ont bien voulu
        réfléchir avec nous sur la dimension des événements culturels en
        liens avec une sorte de mysticisme dans les sociétés, nous pensons
        particulièrement aux universitaires originaires du Congo, René
        KIMINOU et Apollinaire ANAKESA. Leur apport à l’analyse de la
        présence africaine dans le carnaval de Guadeloupe, de Guyane, de
        Martinique, mais aussi dans le reste de la Caraïbe a été d’une
        importance telle que certaines connaissances ont été affinées.
      - Les cadres et représentants d’organismes et d’associations divers qui
        ont accepté de partager leurs expériences et leurs savoirs.

7
 Se référer mot « socle » de la littérature française.
8
  Université Georges Washington USA, Université de Toulouse 1 Capitole, Université de
Picardie Jules Verne, Université de Paris 1-Panthéon Sorbonne – Département de recherche
en Sciences humaines et sociale du CNRS.

                                         16
- Mes collègues de l’UFR des Sciences Juridiques et Economiques de
       Guadeloupe et l’Institut d’Enseignement Supérieur de la Guyane qui
       se sont impliqués à tous les stades pour permettre l’accomplissement
       de cet axe du programme d’économie culturelle. Dans ce
       cheminement, il m’importe de rappeler les travaux de Joël
       RABOTEUR relatifs au tourisme culturel et ceux d’Alain MAURIN
       traitant de l’économie du secteur musical.
     - A la municipalité de Port-Louis représenté par Annite ERONI et à
       son office du tourisme (OTPL) présidé par Annick RAGHOUBER
       qui ont contribué à l’expérimentation de la première parade
       carnavalesque nocturne de Beauport au centre ville, suite à la clôture
       du colloque le 5 février 2011.

   C’est avec un réel intérêt pour nos travaux qu’un nombre significatif de
participants a fait le déplacement sur le site de Beauport à Port-Louis, des
personnalités telles Michel HALLEY, Georges LUCE, Philippe BON ou
Jacky JALEME, des représentantes de groupes de carnaval des Abymes, ont
apporté leurs contributions aux tables rondes, en dépit de nombreuses autres
rencontres prévues ce jour là sur le même sujet.
     - Enfin, le colloque sur le thème « Le carnaval et la folie imaginaire
       des peuples » a pu bien être mené dans le nord Grande-Terre au site
       Touristique de Beauport dans un cadre qui s’y prête bien aux
       colloques internationaux et montrant l’image des sponsors le Crédit
       Agricole, la Région Guadeloupe, Canal Plus, Guadeloupe 1ère, Canal
       10, TVE, Ville de Port-Louis, Office du Tourisme de Port-Louis.
       L’assistance technique a été assurée par le Centre de Culture
       Scientifique Technique et Industriel (CCSTI) de « Beauport Le pays
       de la Canne ».

   Que mesdames Cathia PALMISTE et Marie-Laure TROPLENT,
respectivement assistante-technique et directrice du site soient remerciées.
                                                                  Paul Roselé Chim
                                                                Directeur des études
                                                    Chargé de mission scientifique
                                               pour la réalisation du colloque 2011
                                         de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe

                                    17
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