Le conte et l'apprentissage de la langue - La construction d'une première culture littéraire n 3

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Le conte et l'apprentissage de la langue - La construction d'une première culture littéraire n 3
La construction d’une
première culture littéraire
           n°3

    Le conte et
 l’apprentissage
   de la langue

   Programme d’animation pédagogique
        Circonscription d’Angers 6
               2006-2007
Le conte et l'apprentissage de la langue - La construction d'une première culture littéraire n 3
Sommaire du dossier
                        Première partie
               Conférence de Madame Anne POPET
        Lycée Jean Bodin, Les ponts de Cé – 18 octobre 2006

                        Deuxième partie
Les documents présentés par Madame POPET lors de la conférence du
                         18 octobre 2006

                        Troisième partie
   Chronologie des principales éditions originales de contes de fées
       (d’après le site de la Bibliothèque nationale de France)

                        Quatrième partie
  Exemples de parcours de contes traditionnels à l’école maternelle
         Pistes de travail proposées par des enseignantes

                       Cinquième partie
           Construire progressivement une culture littéraire.
                    Travaux de Mireille Brigaudiot

                Bibliographie et sitographie
Le conte et l'apprentissage de la langue - La construction d'une première culture littéraire n 3
Première partie
                     CONFERENCE DE MADAME ANNE POPET
                Lycée Jean Bodin, Les ponts de Cé – 18 octobre 2006

      Anne Popet a exercé plusieurs années dans des classes maternelles. Elle a mené de
nombreux travaux autour du conte aux différents niveaux de l’école primaire, en ZEP et hors
ZEP.
                              1. Conter, c’est important

   Le contage est une pratique sociale qui, aujourd’hui, suscite un regain d’intérêt. Son
                insertion dans les apprentissages scolaires est intéressante.
    L’art de conter, ou contage, est une situation de communication spécifique qui se
                         différencie du théâtre, de la déclamation,…
 Voici une explication relative au terme de contage : « contage » est un néologisme. Le
 mot approprié pour désigner la pratique d’énonciation des contes est « récitation ».
 En effet, la récitation est bien l’acte de restitution orale d’un récit. Nous employons
        cependant le terme ‘contage’, la pratique scolaire ayant connoté trop
                               spécifiquement la récitation ».

  POPET (A.) & ROQUES (E.) - Le conte au service de l’apprentissage de la langue Retz,
                                    Paris, 2000.

Le conte est d’abord de tradition orale. Il invite à rencontrer des cultures orales. Faire la
distinction entre :
- le conte que l’on conte ;
- le conte qu’on lit ;
- le conte que l’on rencontre dans les albums.

Il est important de conter et, pourtant, on conte de moins en moins dans les classes. Il faut
oser se lancer et croire en la valeur du contage. L’idée est de permettre aux enfants de se
représenter les personnages du conte, les lieux, les actions par le seul pouvoir des mots.

Dire des contes permet de fédérer les enfants autour de la parole : on institue un groupe par
la culture commune.
Le conte est un aussi moment fédérateur qui réunit le groupe classe. L’enseignant devient
un agent de structuration. La transmission des contes permet de fédérer les enfants autour
de la parole par une culture commune. La transmission des contes par l’enseignant met en
valeur la parole du maître.

Il convient de proposer beaucoup de contes et de raconter plusieurs fois les mêmes contes.
Les élèves gardent trace de certains personnages, structures, motifs (importance du travail
de mémorisation). Il faut donc en dire beaucoup et en exploiter quelques-uns (c’est la même
chose pour les albums).

Travailler sur le conte, c’est aussi un moyen de s’approprier la langue et de développer
l’imaginaire.
Imaginer, ce n’est pas nécessairement inventer. C’est aussi se représenter l’histoire et la voir
défiler dans sa tête (à la manière d’un film).

Il faut savoir aussi que le conte oral et le conte écrit sont deux objets différents. Autrefois, les
conteurs étaient analphabètes. Ils mémorisaient les contes sans le support de l’écrit. Ce qui
Le conte et l'apprentissage de la langue - La construction d'une première culture littéraire n 3
caractérise le conte oral, c’est à la fois la stabilité et le changement (mémoire et oubli). D’où
les versions différentes d’un même conte. Sans oublier que les contes voyageaient
également beaucoup.

Il faut aussi noter le rôle des formulettes dans les contes oraux qui offraient des repères à
leur compréhension et à leur mémorisation. De nos jours encore, continuons à goûter le
charme de leurs sonorités et leur caractère ludique.
     Voir à ce sujet la collection « À petits petons » (Didier Jeunesse) à laquelle participent
des conteurs. Exemple : L’ogre Babborco par Muriel Bloch (une version italienne du Petit
Chaperon Rouge).

Mais il faut aussi savoir se passer d’images. Ecouter, c’est donner à voir. Chacun se fait une
représentation, une image mentale de l’histoire. L’école est le lieu de l’attention partagée. Il
faut choisir une heure propice, un moment où les enfants peuvent être attentifs et adapter la
longueur du conte à l’auditoire.

Approfondir ensuite le conte.
- On peut animer le conte
- On peut dessiner à partir du conte
- On peut reprendre les paroles des personnages, etc...
Le but est d’amener peu à peu les enfants à raconter sans support. En moyenne section,
certains y arrivent. En grande section, certains n’y arrivent pas encore.

Écouter donne des droits mais implique des devoirs :
Respect de la structure, de la cohérence textuelle.
Comprendre l’histoire telle qu’elle existe.

Raconter permet quatre types d’activités :
Activités mentales : développer le travail de l’imaginaire (légendes, mythes, fables…).
    • Mémoriser, analyser, anticiper, mettre en relation, structurer, imaginer
Activités de socialisation : communiquer, c’est rentrer dans la pensée de l’autre.
    • Ecouter et respecter la parole de l’autre
    • Participer et s’intégrer dans un projet
    • Echanger et mettre en commun
    • Partager un patrimoine commun
Activités langagières (effet de langue) : on établit une relation à la langue qui est une relation
ludique.
    • Réfléchir sur le fonctionnement de la langue (métalangage)
    • Elargir et enrichir son lexique
    • Améliorer et enrichir la syntaxe

Activités narratives (structures, récit…).
    • Explorer des structures
    • Conduire un récit
    • Utiliser des formules
    • Mettre en relation des récits (intertextualité)

                                          2 – L’oralité.

- Un texte transmis par une mémoire orale
- Un conteur par lequel passe le texte
- Une forme d’expression universelle qui traverse l’espace, le temps, les cultures. C’est
l’imagination, le rêve, la sagesse, l’initiation, le savoir.
- Une langue par laquelle passe le texte.
- Un auditoire qui réagit au conte, au conteur.

                                 3. Le choix du répertoire

On peut déjà distinguer les « contes cadeaux » (ceux qui ne feront pas l’objet d’une
exploitation) des « contes travaillés ».

On aura également à identifier les « contes qui seront dits » (avec usage du passé-composé
et de l’important) des « contes qui seront lus » (avec usage du passé-simple). Lorsque
l’enseignant lit le conte, il peut se contenter de ne montrer que la couverture (éviter de
montrer les images).

On pourra enfin repérer les « contes traditionnels » (exemple : les contes de Grimm) et
« contes modernes » (qui sont souvent détournés voire pervertis).

L’enseignant doit donc se constituer un corpus de contes. Il faut que les élèves découvrent
des auteurs assez incontournables Grimm, Afanassiev, Bladé

Il existe différents types de contes :
¾ Les contes d’animaux (le personnage principal est un animal) sont fréquents en
maternelle. Ces contes conviennent à la section des petits : privilégier les histoires tendres
pour les plus jeunes et proposer les contes avec des animaux plus féroces aux élèves plus
âgés.

¾ Les contes merveilleux peuvent convenir dès la section des moyens à condition de les
conter car ils ont une structure complexe.
     Les trois pêches de mai (phase initiale, trois séries d’épreuves, phase finale). Le héros
fait un progrès : il a de la compassion.

                   Le conte merveilleux fournit la majorité des contes célèbres.
 Point de départ : Un héros qui va connaître une situation de manque, de rupture de désir
                           suffisamment forte pour susciter une quête.
                La quête est alors ce qu’il cherche à obtenir, à réaliser, à gagner.
 Déroulement : Le héros entreprend sa quête. C’est ainsi qu’il découvre que pour arriver à
 ses fins, il lui faudra passer, dépasser, vaincre des obstacles. Ceux ci sont généralement
                                         au nombre de trois.
   Trois obstacles sont définis, hors de portée du héros. Pour les surmonter il lui faudra
     obtenir des aides. Le héros obtient les aides par sa gentillesse, sa serviabilité, sa
   malignité. Les aides ou adjuvants sont des personnages qui lui sont redevables d’un
  service, d’un baiser, d’un peu de chaleur humaine, de la liberté, de la vie. En retour ils
   confient au héros un objet magique qui permettra de débloquer la situation. Grâce à
                           l’aide, le héros va réussir les trois épreuves.
    Dénouement : Ces conditions étant remplies, la quête est enfin réalisée et le héros
                                              triomphe.

Les contes merveilleux (structure quinaire, complexes) conviennent à la section des moyens.
¾ Les contes à structure répétitive ou randonnée permettent de développer des capacités
d’anticipation.
Les contes à structure répétitive inversée sont intéressants en GS. Ils supposent un travail
de mémorisation. On peut aussi, en disant ces randonnées, mettre l’accent sur les
connecteurs de temps et les connecteurs logiques (puis, alors, mais, etc…).

   C’est une structure de base que l’on retrouve dans d’innombrables contes. Le conte bâti
  selon ce schéma progresse de façon linéaire ascendante jusqu’au dénouement final. Ces
  contes sollicitent une grande activité de mémorisation qui repose sur la représentation des
                        différents éléments dans leur ordre d’apparition.

¾ Les contes étiologiques tentent d’expliquer le monde de façon poétique. Peuvent en
découler des activités de découverte du monde.
   Pourquoi les poissons vivent dans l’eau, de Muriel Bloch qui fonctionne très bien avec les
enfants.

  Les contes étiologiques ou contes d’invention ou de pourquoi sont l’explication de l’ordre
 existant et des réalités d’aujourd’hui. Ils plongent leurs racines dans toutes les mythologies
      et toutes les cultures ; ils s’appuient sur une perception animiste de l’univers ; ils
    développent une perception anthropomorphe. Point de départ : Autrefois, les choses
  n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui, mais cet état posait problème. Le déséquilibre
    ou le conflit va créer l’envie ou le besoin de faire évoluer la situation de départ. Il est
  intéressant de proposer différentes versions visant à donner une explication d’un même
                       phénomène, tout en abordant différentes cultures.

Les contes étiologiques (phénomènes liés à la nature : exemple : les contes en pourquoi ?
de R. Kippling) conviennent au MS.

¾ Les contes humoristiques, facétieux (plutôt pour le cycle 3).

  Leur objectif est de faire rire l’auditoire. Dans ces contes on se moque souvent des riches
                        et des puissants, ou encore des valeurs sociales.

¾ Les contes de mensonges (plutôt pour le cycle 3).

¾ Les contes de sagesse (plutôt pour le cycle 3).

      Ils sont fréquents dans les cultures orientales. Ils sont une ouverture vers d’autres
                   civilisations tout en offrant une perspective philosophique.

¾ Les contes d’interdits.

  Ce sont des contes d’usage populaire à destination d’éducation enfantine. L’objectif moral
  de tels contes est d’asseoir les interdits sociaux à des fins protectrices. Il faut convaincre
         l’enfant de respecter les codes, de demeurer dans un espace connu et borné
     géographiquement, de ne pas quitter le cocon protecteur. Cette dimension explique
   clairement pourquoi ces contes relèvent du monde féminin, maternel. La morale en est
    directe : « Si tu transgresses les interdits, le danger menace, la mort te guette. ». La
             sanction finale est la « manducation ». ex : Le loup et les 7 chevreaux.
Il est important de :
- varier les structures ;
- varier les pays (ouverture sur des contes de pays différents) ;
- alterner contes traditionnels et contes modernes.
Il est aussi important de varier les thématiques.

Les contes nous parlent de choses graves, sérieuses. Les thèmes abordés sont très forts,
jamais anodins, comme par exemple :
- l’engloutissement dans la forêt ( Le petit Poucet ; Blanche-Neige) ;
- la métamorphose (    Le prince grenouille ; Le Genévrier) ;
- l’avalement ( Tom Pouce ; Le loup et les sept chevreaux,…)
- l’enfermement ( Raiponce de Grimm)
- la séparation. ( Le Petit Chaperon rouge)

La littérature, c’est ce qui aide à vivre et à grandir.
Point important : les enfants entendent les contes ensemble. Quand ils entendent Le petit
Poucet, ils ont peur ensemble, ils luttent ensemble contre la peur de l’abandon qui est en jeu
dans le conte.

Possibilité de travailler autour de certaines thématiques (motifs).
Mise en réseaux de contes entre eux, de fables et autres récits. Exemple de croisements.
    Tom Pouce et le genévrier, contes de Grimm qui montrent la valeur de la parole.
    Les sept corbeaux (Grimm) et Les cygnes sauvages (Andersen) qui mettent en évidence
la valeur du silence (important).
    Le petit bonhomme de pain d’épice (cycle 1) et la légende du Golem (cycle 3).

    VOIR DOC COMPETENCES VISEES EN SITUATION DE RECEPTION (PARTIE 2)

                                4. Conter devant la classe
Sur une année, le maître peut s’approprier au moins cinq contes pour les conter à la classe
au lieu de les lire. Il est possible de prévoir, ponctuellement, l’utilisation de versions
enregistrées (CD).

Comment conter aux enfants ?
- L’auditoire doit pouvoir se représenter les personnages. On ne les décrit pas, mais on
donne un détail permettant de caractériser chacun d’eux.
- Les enfants doivent aussi pouvoir se représenter les lieux.
Le conte oral est pour ainsi dire l’ancêtre du cinéma. Conter, c’est abolir la distance, donner
des éléments pour voir.

Quelques conseils.
- Faire comme si on avait assisté aux scènes que l’on raconte. Souvent, le conteur donne un
élément qui permet de le croire (« j’y étais », « j’ai goûté le gâteau, il était bon »).
- Apprendre à jouer avec sa voix, ce qui demande une certaine préparation.

Conter, c’est abolir la distance, donner des éléments pour voir.

                          5. Aider les élèves à s’approprier le conte
Proposer des activités variées :
- remettre dans l’ordre chronologique les silhouettes de personnages ;
- dessiner les personnages ;
- réaliser un jeu dramatique ;
- établir un plan, un schéma, un parcours qui permette de retrouver les étapes du conte.
Exemples d’exploitations
    Exemple d’activités avec La drôle de maison (Natha Caputo, Nathan, in Petites histoires
à raconter / autre version : La moufle, conte populaire russe).
¾ Retrouver l’ordre d’apparition des personnages (silhouettes). Pour mieux se souvenir de
l’entrée en scène successive des personnages, on peut aussi utiliser des instruments de
musique. Chaque personnage interprété par un enfant est associé à un instrument ce qui
permet à chacun de savoir à quel moment intervenir (quand résonne l’instrument en
question). Après un certain temps, ne plus recourir aux instruments de musique.
¾ Jouer l’histoire (mime). Importance de la mémoire corporelle et physique. Travail sur
l’espace et le temps.
¾ Mémoriser la formulette « cruchon, cruchette, qui habite dans la cruche ? » (jeux
d’intonation). A cette occasion, réflexion sur la langue à propos de « cruche, cruchon,
cruchette ».
¾ Réaliser une maquette après avoir joué le conte. Placer la cruche, tracer des chemins.
Raconter ensuite le conte à une autre classe autour de la maquette en la faisant vivre. À
partir de ces questions, inventer ensuite une autre histoire.
¾ Schématiser le déroulement de l’histoire.

   Exemple d’activités à partir de La belle au bois dormant : conte en photos.
Mimer, mettre en scène, photographier.

   À partir du CE1, exemple donné avec le conte Finon Finette, représenter le trajet des
personnages sur un plan.

    Autour du conte Les fées de Perrault (à/c GS), réaliser un schéma pour mettre en valeur
la structure en miroir du conte.

   Proposer un parcours jalonné de questions pour retrouver, par exemple, le déroulement
du conte La boule de cristal de Grimm. Inventer ensuite une histoire à partir de ces
questions.

                              6. Apprentissage de la langue

Il faut savoir donner la parole aux enfants. La langue est au cœur de tous les
apprentissages.
On peut distinguer deux types de situations langagières.
- L’échange, le dialogue. Le langage est un outil pour donner du sens. Le sens se construit
au fur et à mesure de la prise de parole (exemple : échanger autour d’un conte).
- La prise de parole devant un groupe pour raconter, expliquer, faire agir. Il faut alors
préparer ce que l’on dira à cette occasion (la langue devient objet d’apprentissage).

     VOIR DOC COMPETENCES VISEES EN SITUATION DE CONTAGE (PARTIE 2)

Au travers du conte, les enfants structurent, mémorisent, anticipent. Les compétences
développées sont variées :
¾ Compétences communicatives :
S’adresser à des personnes qui ne connaissent pas l’histoire afin qu’ils la comprennent.
Apprendre à dire : utiliser un vocabulaire adéquat, s’entraîner à dire.
Apprendre à écouter, (« apprendre à parler, c’est aussi apprendre à se taire »).
¾ Compétences linguistiques :
Style direct/style indirect.
Changement de temps.
Connecteurs de localisation.
Vocabulaire précis.

Ainsi, avant de conter devant un groupe, les élèves doivent s’y exercer.
Comment aider les élèves à construire leur langage ?
Importance du vocabulaire. Le maître doit avoir le souci du lexique.
- Dans les contes, les personnages sont constamment en train d’agir. Ils n’existent que par
leurs actes. Les verbes sont donc très importants (gémir, sangloter, grogner, gronder,
coasser… sauter, bondir…).

Il faut donc inciter les enfants à employer un vocabulaire riche et précis.
- Il faut aussi s’attacher à faire articuler les phrases entre elles (grammaire de texte) et faire
varier les temps, les pronoms. Il faut veiller à la construction de phrases simples de plus en
plus riches et de phrases complexes.

Il s’agira d’orienter le travail sur la chronologie en PS et MS et de ne pas hésiter à aborder le
rapport de causalité, de conséquence en GS.

Remarques.
¾ Jouer une histoire amène à la reformulation, les enfants mémorisent l’histoire, ensuite ils
sont capables de mieux la raconter.
¾ On peut aussi utiliser un « bâton de parole » pour faire « tourner l’histoire ». Exemple
donné avec       Mahura, la fille qui travaillait trop (conte africain). Ce conte commençant par
En ce temps-là, un premier enfant reprend l’expression et raconte. Un deuxième enfant
prend le relais ensuite avec : un jour … Puis, un troisième enfant poursuit en disant : chaque
soir … et ainsi de suite.
Ces activités peuvent se poursuivre au cycle 3.

Autres conseils.
Pour chaque conte, se donner des objectifs spécifiques.
Exemples :
- réinvestir les verbes ;
- faire varier les temps.
Ne pas multiplier les objectifs.
- Par le contage, développer également chez l’enfant des compétences physiques : parler
suffisamment fort, bien articuler et bien prononcer, se tenir correctement… I
- Pour développer ces compétences, les enfants peuvent s’entraîner à poser à d’autres des
devinettes ou à dire des « virelangues » (destinées à faire trébucher la langue). Au cours de
ces activités, l’enfant apprend à surmonter sa timidité, à développer sa confiance en soi.

En guise de conclusion.
Exemple d’une réussite : la fillette, élève de CE2, en difficulté sur le plan scolaire, qui apprit à
restituer un conte et réussit à le dire devant un groupe important lors d’un festival d’enfants
conteurs.
Pour conclure, disons que la langue contribue à faire grandir la personne qui la manie de
mieux en mieux.
Deuxième partie
DOCUMENTS PRESENTES PAR MADAME POPET LORS DE LA CONFERENCE
                    DU 18 OCTOBRE 2006

Les documents A, B, C sont extraits de
Le conte au service de l’apprentissage de la langue – cycle 2 / Cycle 3
E. ROQUES – A. POPET ; Retz 2000

Le document D est extrait de
Le conte et l’apprentissage de la langue – Ecole maternelle / CP
A. POPET – J. HERMAN-BREDEL; Retz 2003

Les textes des contes figurent dans ces ouvrages ainsi que leurs exploitations.

Le texte « Mahura la fille qui travaillait trop » figure également dans 365 contes pour tous les
âges (M. BLOCH ; Gallimard).

Le texte « Les fées » de C. PERRAULT est aisé à trouver.
Troisième partie
  CHRONOLOGIE DES PRINCIPALES EDITIONS ORIGINALES DE CONTES DE
                             FEES
              (d’après le site de la Bibliothèque nationale de France)
1550 :          Giovanni             Francesco               Straparola,         Piacevoli               Notti.
1635 :Gianbattista       Basile,      Il    Pentamerone          overo     Lo    Cunto         deli     Conti.
1690 : Mme d’Aulnoy, "L’Isle de la Félicité", dans Histoire d’Hypolite, comte de Duglas.
1691 : Charles Perrault, La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis.
1693 : Charles Perrault, "Les Souhaits ridicules", dans Le Mercure galant, novembre.
1694 : Charles Perrault, "Peau d’Asne", dans Griselidis, nouvelle, avec le conte de Peau
d’Asne              et               celuy                 des             Souhaits                 ridicules.
1695 : Melle L'Héritier, "Les Enchantements de l’Éloquence ou les Effets de la Douceur" et
"L’Adroite Princesse ou les Aventures de Finette", dans Œuvres meslées.
1696 : Charles Perrault, "La Belle au bois dormant", dans Le Mercure galant, février.
Catherine Bernard, "Le Prince Rosier" et "Riquet à la houppe", dans Inès de Cordoue.
1696     ou      1697 :      Mme       d’Aulnoy,        Les     Contes      des     fées,       3      tomes.
1697 :      Charles        Perrault,       Histoires        ou     Contes       du      temps          passé.
Melle        de           La           Force,            Les         Contes            des            contes.
1698 : Mme de Murat, Contes de fées ; Les Nouveaux Contes des fées.
Mme d’Aulnoy, Les Contes des fées, t. IV ; Contes nouveaux ou les Fées à la mode.
Chevalier        de         Mailly,         Les         Illustres      Fées,         contes           galans.
Jean de Préchac, Contes moins contes que les autres : Sans Parangon et La Reine des
fées.
1699 : Mme Durand, "La Reine des fées", dans La Comtesse de Mortane.
Mme          de           Murat,            Histoires           sublimes         et            allégoriques.
1702 :    Mme      Durand,       Les       Petits     Soupers      de    l’été    de     l’année        1699.
  me
M             d’Auneuil,             La             Tiranie          des           fées              détruite.
1704-1717 : Les Mille et Une Nuits, contes arabes, traduits par Antoine Galland.
1705 : Melle L'Héritier, "Ricdin-Ricdon", "La robe de sincérité", dans La Tour ténébreuse et les
Jours                          lumineux,                           contes                            Anglois.
1710-1712 : Les Mille et Un Jours, contes persans, traduits par François Pétis de La Croix.
1712-1714 :       Jean-Paul         Bignon,        Les      Aventures       d’Abdalla,      fils      d’Hanif.
1712 : Thomas-Simon Gueullette, Les Soirées bretonnes ; Les Mille et Un Quarts d’heure,
contes                                                                                               tartares.
1722 : Mme Levesque, Le Prince des Aigues-Marines ; Le Prince invisible.
1730 : Antoine Hamilton, Les Quatre Facardins ; Le Bélier ; Histoire de Fleur-d’Épine.
1731-1732 :         Melle        de         Lussan,          Les       Veillées        de         Thessalie.
1734 :Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, Tanzaï et Néadarné, histoire japonaise.
1735 :       Mme       de         Lintot,       Trois        Nouveaux         Contes         des         fées.
1736 :            Saint-Hyacinthe,                 Histoire            du            Prince               Titi.
1737 :                   Melle                    de                  Lubert,                     Tecserion.
1740 : Mme de Villeneuve, "La Belle et la Bête", dans La Jeune Amériquaine et les Contes
marins.
1741 :            Comte                  de             Caylus,             Féeries               nouvelles.
Fougeret         de         Montbron,             Le         Canapé          couleur           de         feu.
1742 : Jacques Cazotte, Les Mille et Une Fadaises, contes à dormir debout.
1743 : Melle de Lubert, La Princesse Couleur de rose et le prince Céladon ; Le Prince Glacé
et la princesse Étincelante ; La Princesse Camion ; La Princesse Lionnette et le Prince
Coquerico ; La Princesse Sensible et le prince Typhon.
1744 :             Charles                 Duclos,               Acajou             et               Zirphile.
Henri-Charles          de          Senneterre,            Nouveaux           Contes          de          fées.
1745 : Melle de Lubert, La Princesse Coque d’œuf et le prince Bonbon.
Comte             de           Caylus,             Cinq             Contes               de             fées.
1747 :               Galli              de              Bibiéna,                 La                 Poupée.
1751 :                 Melle                 de                   Lubert,                     Blancherose.
1756 :     Jeanne-Marie          Leprince       de     Beaumont,          Magasin          des       enfans.
1758 :          Jean-Jacques               Rousseau,             La           Reine              fantasque.
1782-1786 :       Johann       Karl     August       Musaeus,        Legenden          vom        Rübezahl.
1785-1789 : Charles-Joseph Mayer, Le Cabinet des fées ou Collection choisie des contes
des             fées               et              autres               contes                 merveilleux.
1805-1808       :     Ludwig       Achim       von     Arnim,       Des       Knaben          Wunderhorn.
1812-1822 : Jacob et Wilhem Grimm, Kinder-und Hausmärchen, quatre éditions
successives.
1816       :       E.       T.       A.      Hoffmann,           Nussknacker             und Mäusekönig.
1824-1830                :              Chanoine                 Schmid,                  Kindermärchen.
1826-1828 :                        Wilhelm                         Hauff,                         Märchen.
1831 :     Alexandre         Sergueïevitch       Pouchkine,         Conte        du       Tsar       Saltan.
1832 :      Charles        Nodier,       "La      Fée       aux       miettes",         dans        Œuvres.
1833 : Alexandre Sergueïevitch Pouchkine, Conte du pêcheur et du petit poisson ; La
Princesse                morte               et               les                sept                 preux.
1835-1848 : Hans Christian Andersen, Contes racontés aux enfants, puis Nouveaux Contes.
1841 : Hersart de La Villemarqué, Le Barzaz-Breiz. Chants populaires de la Bretagne.
John Ruskin, The King of the Golden River or the Black Brothers.
1844 : Charles Nodier, Trésor des fèves et Fleur des pois, Le Génie Bonhomme, Histoire du
chien                                            de                                                Brisquet.
Émile                  Souvestre,                    Le                   Foyer                      breton.
P.J.   Stahl,     Nouvelles      et     Seules     Véritables      Aventures        de     Tom       Pouce.
1845 : Alexandre Dumas, La Bouillie de la comtesse Berthe ; Histoire d’un casse-noisette.
Ludwig                                     Bechstein,                                       Märchenbuch.
1855-1864 :       Aleksandr      Nikolaïevitch      Afanassiev,       Contes       populaires        russes.
1857 : Comtesse de Ségur, Nouveaux Contes de fées pour les petits enfants.
1858-1874 :       Hans      Christian      Andersen,       Nouveaux          Contes        et     Histoires.
1862 :          Jean             Macé,           Contes             du             petit           château.
1869 : François-Marie Luzel, Contes et Récits populaires des Bretons armoricains.
1877 :       Édouard-René             Lefebvre        de         Laboulaye,           Contes          bleus.
1879 :              François-Marie                 Luzel,               Veillées                bretonnes.
1880-1882 :       Paul      Sébillot,      Contes      populaires        de      la       Haute-Bretagne.
1883 :        Paul         Sébillot,       Contes         de         terre         et        de          mer.
1886 :        Emmanuel            Cosquin,         Contes          populaires           de         Lorraine.
Jean-François          Bladé,          Contes         populaires          de          la        Gascogne.
1889-1910 :Andrew Lang, The Blue- ; Red- ; Green- ; Yellow- ; Pink- ; Grey- ; Violet- ;
Grimson- ;          Brown- ;         Orange- ;          Olive- ;         Lilac          Fairy          Book.
1900 :       Paul       Sébillot,       Contes        des        landes         et        des        grèves.
1903-1914 :        François        Cadic,       Contes       et       Légendes           de        Bretagne
1907 :             Edith             Nesbit,             The              Enchanted                  Castle.
1909 : Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe Bleue et autres contes merveilleux.
1913-1946 : Charles-Robert Dumas, Contes bleus ; Contes roses ; Contes de l’heure
présente ; Contes mauves ; Contes verts ; Contes d’or ; Contes gais et graves ; Contes
d’argent ; Contes de nacre ; Contes de jade ; Contes de rubis, Contes d’ivoire…
1929 :     André       Maurois,        Le    Pays        des      trente      six       mille      volontés.
1937 : John Ronald Reuel Tolkien, The Hobbit, or there and back again.
1948-1962 :           Henri           Pourrat,          Le          Trésor             des           contes.
1967 :      John       Ronald        Reuel       Tolkien,       Smith        of       Wootton         Major.
Pierre            Gripari,           Contes             de             la             rue             Broca.
1979 : Angela Carter, The Bloody Chamber and Other Stories.
Quatrième partie
         EXEMPLES DE PARCOURS DE CONTES TRADITIONNELS A L’ECOLE
                                MATERNELLE
            PISTES DE TRAVAIL PROPOSEES PAR DES ENSEIGNANTES

PETITE SECTION                          Cette programmation est présentée par ordre de
Les 3 petits cochons                                 difficulté croissante
Boucle d’or
Roule galette                           PETITE SECTION
Le bonhomme pain d’épice                Poucet le poussin
Les 7 chevreaux                         Boucle d’or et les trois ours
Poule rousse                            Les trois petits cochons
                                        Le petit bonhomme de pain d’épice
MOYENNE SECTION                         La poule et le grain de blé
Saint Nicolas
Le petit chaperon rouge                 MOYENNE SECTION
Jacques et le Haricot magique           Le loup et les sept chevreaux
Les musiciens de Brême                  Le petit chaperon rouge
La princesse grenouille                 La princesse au petit pois
Poucette                                Blanche-Neige
                                        Hansel et Gretel
GRANDE SECTION
Hansel et Gretel                        GRANDE SECTION
Le petit Poucet                         Crapauds et diamants (appelé également Les
Ali Baba et les 40 voleurs              fées)
La Belle au Bois dormant                Jacques et le haricot magique
Blanche Neige                           Le petit poucet
Le chat botté                           Cendrillon
                                        Le chat botté

         Source Académie de Nancy                    Source Circonscription Angers 6
                                         (Mme Jacquemin - Ecole maternelle J. Prévert -
                                                             Châteauneuf sur Sarthe)
GROUPE DE TRAVAIL – Les contes au cycle 1
           Document mis en forme par Béatrice Amiot et Catherine Jacquemin
   Ecole maternelle Marcel Pagnol - Châteauneuf sur Sarthe – Circonscription Angers 6
                                    Septembre 2005

Rappel des objectifs généraux :

   -   maîtriser des concepts fondamentaux des procédés narratifs englobant : l’intrigue, les
       personnages et leurs inter-relations, la construction de la notion de personnages, de
       héros, de rôles, la découverte du déroulement classique d’un récit (situation initiale,
       élément déclencheur, quête ou épreuves, résolution, situation finale) ;
   -   se constituer une « base culturelle » ;
   -   développer des compétences fines de lecteur (de la compréhension littérale des
       textes à la compréhension de l’implicite).

Préalables :

   -   le choix de l’album qui va servir de support à l’étude du conte. Ce choix se fait en
       fonction du texte (proche du texte d’origine mais accessible) et des illustrations
       (séparées du texte, elles doivent permettre de reconstituer la trame narrative.
       « Lorsque l’illustration est bien choisie, elle se substitue aux accents de la voix et met
       le message en valeur. L’enfant va s’interroger sur l’image : l’illustrateur devient
       moteur d’une communication, l’occasion d’un échange entre enfants, parents et
       enseignants. » )
   -   raconter plusieurs fois le conte sans commentaires ni explications. Ce moment
       permet de laisser aux enfants le temps d’interpréter le conte et de construire leurs
       propres représentations (qui deviendront les indicateurs de bonne ou mauvaise
       compréhension lors de l’évaluation diagnostique)

                                                              COMPETENCES VISEES
 SITUATIONS                DEROULEMENT
1) Raconter      Avec le support de l’album             Permettre aux enfants de construire
                 Sans explications : « offrir » le      leurs propres représentations
                 conte
2) Evaluation    Réponse à la question « que se         Permet à l’enseignant de relever :
diagnostique     passe-t-il dans ce conte ? »               - ce qui a frappé les enfants
                 L’enseignante n’intervient pas, elle       - ce qui est important pour eux
                 prend en note et se contente de            - ce qu’ils omettent
                 relancer « N’avez-vous rien                - les confusions
                 oublié ? »                                 -    ce qui est erroné
3) Les           Présenter des images de                Personnages :
personnages      personnages (humains ou non)               - prise d’indices visuels
et les lieux     pris dans d’autres albums, de              - aide à la compréhension
                 contes ou non. Présenter des               - aide à la cohérence
                 personnages archétypes du conte.           - découverte et familiarisation
                 S’il y a un loup dans le conte                 avec les archétypes des
                 étudié, présenter des loups                    contes
                 d’autres contes.                           - enrichissement du vocabulaire
                 Idem pour les lieux.                   Lieux :
                 Lecture de toutes les images pour          - repérage dans l’espace et le
                 identification, puis les enfants               temps
                 doivent identifier les personnages         - enrichissement du vocabulaire
                 et lieux du conte étudié et les            - aide à la construction d’images
                 nommer.                                        mentales
4) Le parcours     Les cartes de lieux sont affichées        -   travail sur la chronologie
du conte           (bien séparées les unes des               -   permet de visualiser les
(essentiel pour    autres) dans l’ordre chronologique            déplacements dans l’espace et
les élèves en      de leur apparition dans le conte.             le temps (il peut y avoir
difficulté ayant   Les enfants doivent placer et                 simultanéité : pendant ce
du mal à créer     déplacer les cartes de                        temps…)
des images         personnages en reformulant                -   reformulation pour
mentales)          l’histoire au fur et à mesure.                appropriation de l’histoire
                   Expliciter, argumenter.                   -   aide à la création d’images
                   Pour l’enseignant, insister sur les           mentales (plus concret, visuel)
                   causes et les conséquences des
                   actions des personnages, en
                   réponse aux questions : pourquoi ?
                   comment ?
5)                 Afficher toutes les illustrations de      -   développer l’écoute et la
Comprendre         l’album dans l’ordre chronologique.           concentration
de qui, de         L’enseignante lit un passage du           -   prises d’indices textuels
quoi on parle      conte (sans souci de l’ordre              -   mettre en relation
                   chronologique. Les enfants doivent        -   reformuler pour s’approprier
                   trouver l’illustration qui correspond         l’histoire
                   à l’extrait de texte lu en explicitant,
                   en argumentant : « pourquoi
                   penses-tu que c’est cette
                   image ? »
6) Qui parle ?     Les cartes des personnages sont           prendre conscience que dans
                                                             -
A qui ?            affichées. L’enseignante lit une          un récit les personnages
                   parole rapportée. Les enfants             peuvent parler
                   doivent montrer le personnage qui      - sensibiliser à la notion
                   parle puis le personnage à qui il         d’émetteur, récepteur et
                   parle.                                    narrateur (fin GS)
                                                          - mettre en jeu, simultanément
                                                             (les compétences requises
                                                             sont alors des compétences
                                                             remarquables de lecteur)
                                                             différentes opérations
                                                             mentales qui sont : avoir
                                                             repéré le passage du conte, le
                                                             situer dans le temps et
                                                             l’espace, mettre en relation les
                                                             évènements les uns par
                                                             rapport aux autres, déduire et
                                                             identifier, se représenter la
                                                             situation d’énonciation
7) Le parcours Reprise de la situation 4              Permet à l’enseignant de se rendre
du conte                                              compte si les enfants progressent
                                                      dans la compréhension du conte et la
                                                      reformulation (dans leurs propres
                                                      mots)
8) Le temps :  En reprenant le parcours du conte          - prendre conscience du temps
le conte dans et si cela est justifié, mesurer la            qui passe
sa durée       durée de l’histoire en symbolisant         - se familiariser avec la notion
               les jours et les nuits par des soleils        de durée
               et des lunes
9) Les types   Qui est le héros ?                           -   découvrir les archétypes du
de             Quels sont les personnages très                  conte
personnages    importants ? (personnages                    -   développer la perception de
               principaux)                                      l’autre
               Quels sont les personnages moins             -   évoquer des sentiments ou des
               importants ?( personnages                        ressentis plus subtils, qui
               secondaires)                                     prêtent à débat
               Qui sont les amis du héros ? Son
               ou ses ennemis ?
               Qui vient en aide ?
               On peut établir « la carte
               d’identité » des personnages :
               physique et morale
10) Situation  L’enseignante affiche les cartes de          -   structurer le conte dans
initiale /     lieux (dans l’ordre d’apparition                 l’espace et le temps
situation      dans le conte)                               -   mettre en lumière le
finale         1 – les enfants doivent placer tous              dénouement
               les personnages là où ils sont               -   avoir une vue d’ensemble,
               censés être au début du conte                    visualiser le conte dans sa
               2 – les enfants placent les cartes               globalité
               des personnages dans les lieux où            -   travail sur l’implicite
               ils sont censés être à la fin du
               conte (certains meurent)
11) Rappel du Production d’écrit sous forme de              -   Travailler la chronologie
récit          dictée à l’adulte                            -   synthétiser
               MS : rappeler le conte en
               respectant l’ordre chronologique
               GS : idem, mais en gardant
               uniquement l’essentiel
               (argumenter)
               L’enseignante prend en note
12) Evaluation Remise en ordre individuelle des             -   restituer le schéma narratif du
finale         illustrations du conte                           conte

Il a été noté :

    -   l’importance du travail sur la maîtrise de la langue orale pour : raconter, reformuler,
        expliciter, argumenter
    -   une fiche « récapitulative » peut être élaborée par l’enseignante comprenant : le titre,
        les personnages, les lieux, la durée, le rappel du récit pris en note par l’enseignante
    -   cette étude d’album peut également servir de support pour travailler le code (même si
        ce n’est pas l’objectif de ce type de situations d’apprentissage)
    -   que certaines situations pouvaient être suivies de travail sur fiches individuelles,
        créées par l’enseignante
    -   qu’il était intéressant, de la PS à la GS, de créer une programmation de contes (des
        contes à randonnée aux contes complexes) pour que tous les archétypes des contes
        soient découverts et identifiés
    -   la programmation comprend 5 contes par section ; deux peuvent être étudiés sous
        cette forme. Les autres devront être lus plusieurs fois chacun au cours de l’année.
Cinquième partie
 CONSTRUIRE PROGRESSIVEMENT UNE PREMIERE CULTURE LITTERAIRE
                    OUI, MAIS COMMENT ?

Les propositions de PROG : trouver ce qui est nécessaire pour que les enfants
                            rentrent dans l’écrit.

                    (source internet, document « non-signé »)
DES PARCOURS DE LECTURE DOIVENT ETRE ORGANISES AFIN DE

CONSTRUIRE PROGRESSIVEMENT LA PREMIERE CULTURE LITTERAIRE

LA RENCONTRE AVEC DES ŒUVRES LITTERAIRES VA CONDUIRE LES ENFANTS A :

   RAPPROCHER DES PERSONNAGES

   RAPPROCHER DES TYPES DE PERSONNAGE

   EXPLORER DES THEMES

   RETROUVER DES AUTEURS

   RETROUVER DES ILLUSTRATEURS

                                                                       2
Ce qu’il y a de nouveau depuis les nouvelles I.O. DE 2002

Il ne s’agit pas de faire disparaître nos pratiques traditionnelles.

On continue à lire des albums pour :

    Promouvoir un domaine : arts plastiques ; mathématiques

    Travailler un thème : Noël, Carnaval

    Accompagner un événement : naissance d’un petit frère etc.

    Utiliser les illustrations comme support au langage oral

    Exploitation technique : ordre des pages, chronologie, images séquentielles

    Lecture traditionnelle du conte

    La recherche documentaire

Mais il s’agit de mettre en place d’autres pratiques, » des pratiques pédagogiques, comme le dit Mireille Brigaudiot,

qui vont avoir le souci de faire réfléchir les élèves, de leur faire expliquer les situations, les problèmes et alors à

milieu social égal, on s’aperçoit que la mise en mots les conduit à un cheminement de pensée à une mise en réflexion

de ce qu’ils sont en train de dire »

                                                                                                                          3
COMPETENCES

           Impact de la lecture faite par la Maîtresse
A 2 ANS
          Verbalisation suggérée à propos des images qui accompagnent le texte

           Impact de la lecture expressive faite par la Maîtresse.

           Reformulation de ce que l’enfant a entendu dans son propre langage .
A 3 ANS
A 4 ANS    Sollicitation de la mémorisation par les images.

           Utilisation du dialogue avec des marionnettes pour
           reconstituer les passages mal compris
           mal mémorisés.

           Impact de la lecture expressive faite par la Maîtresse.

           Travail plus rigoureux sur la compréhension .
A 5 ANS
           Travail de formulation d’hypothèses à partir des
           illustrations de la couverture .

           Organisation de débats sur l’interprétation.

                                                                                  4
Il ne s ‘agit plus de s’attarder sur la mémorisation (c’est plutôt un critère d’évaluation et certains

élèves se souviennent plus ou moins)

l’objectif du Maître ici porte sur la compréhension et l’interprétation du récit

    RENCONTRE
 AVEC DES ALBUMS                     COMPREHENSION                    INTERPRETATION                     CULTURE
        →                                 →                                 →

                                 Ce sur quoi tout le monde        Avis personnels
                                 peut se mettre d’accord          Ressentis personnels

Pour que cette activité psychologique « se déclenche », il faut que l’enfant vive cette rencontre.

Celle-ci- doit se rapporter à un vécu personnel de l’enfant, un ressenti de ses préoccupations, de son histoire

                                                                                                                   5
Comment choisir un album pour entrer dans la littérature?
A quoi cet album va-t-il nous servir ? Quelles sont les difficultés de compréhension pour les élèves ?

A quel niveau se situent ces difficultés ? (Du niveau des enfants d’âge maternelle ?)

Mise en place de quelle aide à la compréhension

L’enfant retrouve t-il une situation réelle, qu’il peut rattacher à son propre vécu ?
                  (si l’album ne convient pas, ne pas hésiter à l’écarter)

Est-ce que l’album comporte réellement une histoire, avec une situation initiale, un événement, une
situation finale ?

Se poser la question : dans cet album s’agit-il vraiment d’un langage écrit ?
(on ne parle pas comme on écrit)

il faudra donc quelquefois réécrire les textes

 L’enfant retrouve –t-il la langue du récit pour bien se situer : (monde réel, monde fictif)
je suis dans le monde de l’histoire, je retrouve des expressions qui me l’indiquent

Il retrouve : des expressions comme : il était une fois…. , Il y a très longtemps.
             Le temps des verbes       Des phrases relatives        etc.

Remarques sur la présence du narrateur.

                                                                                                         6
Dans le récit qui parle ?

 La place des illustrations : à quoi elles servent, peut –on comprendre sans les images

 Qu’est-ce qu’elles nous permettent de savoir ? de comprendre ?

 (Choisir les images les plus importantes pour en débattre avec les enfants )

                             Faire la différence entre lire et raconter
                                 Les albums pour les enfants de maternelle sont TOUS difficiles

Aussi faut-il mettre en place des outils pour les aider à comprendre :

       Faire jouer les scènes difficiles à comprendre ;
       Matérialiser les lieux (objets cartonnés, faire la maison du loup, mettre la galette sur le rebord de la fenêtre et voir
comment elle peut tomber etc. .)
utiliser des marionnettes pour faire vivre les aventures des personnages
       Faire vivre réellement les scènes par les élèves (ex. Pour les Musiciens de Brême, apprendre à faire des pyramides en
salle de jeux, faire la courte échelle )

      Créer un horizon d’attente (ex. :la chenille qui fait des trous.
L’histoire que je vais vous lire aujourd’hui, eh bien, je l’ai lue hier soir chez moi. Je crois qu’elle va vous plaire
Je vais vous la raconter avec mes mots avant de vous la lire. Et après je vous la lirai.

                                                                                                                              7
Voilà, je commence : » c’est l’histoire d’une chenille qui fait des trous. Dans la nuit, il y avait un petit œuf et de bon matin,
pof, il y avait une chenille. Elle avait très faim, elle avait la fringale. Mais elle a fait la gourmande ! Et la nuit elle a eu très
mal au ventre. Dimanche, elle croque dans une feuille et elle guérit, mais après…….)

      Ensuite seulement le M lit l’histoire et pour prévenir tout problème de compréhension, il construit peu à peu sa
chenille en ajoutant chaque jour un rond supplémentaire à la chenille. Les enfants auront ainsi un repère visuel pour
comprendre comment la chenille grossit. Ce qui permettra à l’enfant réfléchir, de mobiliser ce qu’il a compris.

        LUNDI MARDI               MERCREDI               JEUDI

Dans cette histoire où il y a transformation du personnage entre le début et la fin, le problème se pose pour la dessiner.
Consigne : dessine la chenille au début de l’histoire et à la fin. On verra si tous les enfants sont d’accord et il y aura débat.

             Travailler la compréhension après la lecture

Un moment important est la première discussion après la lecture. C’est un petit moment pour laisser les enfants s’exprimer à
partir de questions ouvertes comme : « est-ce que vous l’avez aimé cette histoire ? Est-ce qu’il y a des choses que vous
trouvez difficiles à comprendre ? Est-ce que vous avez trouvé des choses drôles, bizarres ?
A ce moment favoriser les mises en relation avec le quotidien, ou avec d’autres histoires (mette en place le réseau)

      Travailler le vocabulaire en faisant intervenir la marionnette
Ex. : trouver des synonymes de MANGER, (grignoter, avaler, gober, croquer ;) voir jeu d’étiquettes

                                 de GRANDIR (s’allonger, s’étirer, )

      Aider à tenir toute l’histoire dans sa tête

                                                                                                                                        8
ou aider l’enfant à s’approprier la totalité d’une histoire avec ses enchaînements après l’avoir entendue en langage écrit

1ère possibilité :   jouer l’histoire

2ème possibilité : choisir parmi 3 résumés le meilleur

3ème possibilité :   trouver un titre

D’après M.Brigaudiot, les enfants vont apprendre petit à petit que les histoires n’appartiennent pas au REEL de la même
manière qu’ils jouent à faire semblant (jeux symboliques ) sans jamais confondre réel et simulé.
 Elle dit aussi : « la prise de conscience progressive que l’ont peut inventer des histoires à l’infini dans sa tête
qu’on peut les écrire et qu’on peut donc en écouter la lecture puis les lire, me semble être la véritable première culture
littéraire »
       Ce sont des travaux récents (1980)qui montrent que les enfants comprennent très lentement que les autres ont une
pensée et des sentiments. Dans le récit il y a des personnages qui ont des sentiments (ils ont peur, ils rusent, ils font
semblant …) et qui pensent

Or les sentiments des personnages ne se trouvent ni dans le texte, ni dans les illustrations. C’est à l’école de rendre explicite
cette compréhension, car sinon, elle laisse les enfants « HORS CULTURE »

Ex. Que penses-tu de cette maman qui demande à sa fille de traverser seule une forêt dangereuse ?

      A ton avis pourquoi l’ours veut-il aussi entrer dans la moufle déjà bien remplie ?
      « LA MOUFLE » album du Père Castor

 Par ailleurs c’est dès la Petite section que les M d’un cycle construisent une progression d’activités favorisant la
compréhension du langage écrit

                                                                                                                                    9
CONCLUSIONS

Pour construire la culture littéraire il faut :

    Donner des récits, des lectures aux enfants

    Recueillir les impressions, les reformulations, les ressentis

    Traiter ces verbalisations comme les traces d’un langage intérieur

    Le M doit faire montrer qu’il a compris l’interprétation de l’élève

    Puis demander aux élèves de construire eux –mêmes des récits du même genre.

                                             Mettre en place d’autres apports culturels :

La lecture –cadeau
Instaurer quotidiennement le moment de l’histoire (sans mettre en place toute une exploitation )

Le conte entendu de la bouche d’un adulte qui n’a rien dans les mains

L’histoire entendue alors que l’adulte lit dans un recueil non illustré

                                                                                                   10
Bibliographie et sitographie

   Itinéraires de littérature et maîtrise de la langue, Anne POPET – Françoise PICOT / Retz

   Le conte et l’apprentissage de la langue, cycles 2 et 3 / Anne POPET – Josépha
HERMAN-BREDEL / Retz

   Le conte au service de l’apprentissage de la langue, cycles 1 et 2 / Anne POPET -
Évelyne ROQUES / Retz

   Poétique du conte. Essai sur le conte de tradition orale. / Nicole BELMONT / Gallimard

    Apprentissages progressifs de l'écrit à l'école maternelle : PROG-INRP, Coordonné par
Mireille BRIGAUDIOT, Hachette éducation

 Il était une fois les contes de fées : exposition en ligne.
http://expositions.bnf.fr/contes/index.htm

                  Compléments proposés par Madame POPET…
                           I - Ouvrages pour les enseignants
    La clé des contes, Bernadette Bricout, Seuil, 2005

    La petite fille dans la forêt des contes, Pierre Péju, Robert Laffont, Collection
« Réponses », 1990.

    Ce que disent les contes, Luda Schnitzer, Sorbier, 1981.

    Les racines historiques du conte merveilleux, Vladimir Propp, Gallimard, 1983.

    L’interprétation des contes, François Flahaut, Denoël, 1988.

Voir aussi :
    Education enfantine, n° 10, juin 2003, numéro consacré au conte et à un projet mené sur
une année dans une école maternelle.

   Hors série de l’Education enfantine - Collection Idées maternelles – Editions Nathan
Tout autour de la Terre : 7 contes et leur exploitation dans les domaines suivants : 1-
maîtrise de la langue, 2- découvrir le monde, 3- sensibilité, imagination et création

                                   II - Recueils de contes
    Petits contes des quatre vents, Natha Caputto, Nathan,

    Comment raconter des histoires à nos enfants, 2 vol, Nathan 1926 (réédités plusieurs
fois).

    Contes populaires, Italo Calvino, 4 vol., Denoêl, 1980- 1984.

     Les contes populaires russes, Alexandre Nikolaiévitch Afanasiev, Maisonneuve et
Larose, 2001.

    365 contes pour tous les âges, Muriel Bloch, Hatier, 1995.
325 contes des pourquoi et des comment, Gallimard jeunesse, 1997.

    Contes, Charles Perrault , Gallimard, Folio.

    Contes, Jacob e Wilhelm Grimm, 2 volumes, Flammarion « Grand format », 1986.

    Contes, Andersen, Gallimard, Folio.

    Légendes et contes de tous pays , Collection Gründ

    Voir aussi les contes proposés dans la collection Paroles de conteurs éditions Syros.

                              III - Quelques albums de contes

          Autour du Chaperon rouge
       Le petit Chaperon rouge, de Charles Perrault, photos de Sarah Moon pour les
illustrations, Grasset/ Monsieur chat, 2002.
      Le petit Chaperon rouge, de Wilhelm et Jacob Grimm, illustrations de Warja Lavater,
Editions Maeght, 1965 (réédité).
     Le petit Chaperon rouge, d’Anna Laura Cantone, Flammarion, 2001.
      Un petit Chaperon rouge, de Claude Clément, illustrations d’Isabelle Forestier, Grasset,
2000.
     Le petit Chaperon vert, de Grégoire Solodaref, Nadja, L’école des Loisirs, 2000.
     Loupiotte, De Frédéric Stehr, L’école des Mloisirs, 2000.

         Autres contes
Ö Chez Maeght, autres contes de merveilleux : Blanche- Neige, Cendrillon, Le Petit Poucet
(à emprunter en bibliothèque).
Ö Chez Flammarion, Père Castor :
     Baba Yaga, Rose Celli, d’après la tradition russe, illustrations de Christian Broutin.
     Les animaux qui cherchaient l’été, Natha Caputo, illustrations de Gerda Muller, réédité.
     Le gros navet , Robert Giraud, d’après la tradition russe, illustration de Gérard Franquin,
2000.
    Les trois grains de riz, Agnès Bertron, Virginie Sanchez,
Ö Chez Didier Jeunesse : collection A petits petons
     L’ogre Babborco, Muriel Bloch, Andrée Prigent, Didier Jeunesse, 2004.
      L’ogresse et les sept chevreaux, Praline Gay- Para, Martine Bourre, Didier Jeunesse,
2004.
Ö Et aussi …
    Une soupe aux cailloux, Anaïs Vaugelade, L’école des Loisirs, 2000.
     Poucette, d’après un conte d’Andersen, adapté par Caterina Valrin, contes Epigones,
2002.
        Blanche- Neige, raconté par Joséphine Pool, illustrations d’Angela Barrett,
Kaléïdoscope, 2002.
    Hansel et Gretel, de Wilhelm et jacob Grimm, illustrations de Dorothée Duntze, Editions
Nord- Sud, 2001.
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