Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art

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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Jacqueline DAURIAC
      GALERIE ISABELLE GOUNOD
Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Jacqueline DAURIAC

                                     GALERIE ISABELLE GOUNOD
13 rue chapon - 75003 Paris, France - Tel : +33 (0)1 48 04 04 80 - contact@galerie-gounod.fr - www.galerie-gounod.com
Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
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    Jacqueline Dauriac, Galerie Isabelle Gounod, Paris (sept. 2018). Photographie : Rebecca Fanuele
Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Jacqueline Dauriac : le plaisir sans remords
Thibault Bissirier

Il peut être difficile d’appréhender le travail de Jacqueline Dauriac, tant sa subtilité n’a d’égal que le soin avec lequel l’artiste néantise la matière au profit de la seule lumière, de la couleur
pure et diffuse, de la sensation enfin d’être quelque part au milieu d’un rêve. C’est que Jacqueline Dauriac semble faire preuve d’une application particulière à ne rien laisser de trop
encombrant à l’art, ainsi qu’elle me le confiera lors de l’une de nos entrevues : « l’idéal serait qu’il n’y ait plus d’objet ».

Une première approche consisterait à décrire les dispositifs mis en œuvre : ici, des plaques de verre teintées qu’un rai de lumière traverse pour venir se répandre au mur en mille nuances
bleutées ou rougeoyantes ; là, un caisson de forme simple (un rond, un trapèze) dont la lumière colorée vient éclabousser le corps d’une femme en noir, ou en rouge. Décrire ainsi les
choses revient cependant à commencer par la fin, dévoiler le « truc » et s’empêcher d’y croire. Aussi convient-il de s’y prendre autrement, de tendre l’oreille au récit que l’artiste nous
livre de ses rencontres et de ses fascinations. Reprendre l’histoire depuis le début pour retracer non pas l’itinéraire d’une femme, mais celui de son regard.

Il y a d’abord ce regard d’enfant, avide de détails et porté sur la peinture, que son père lui fait découvrir au Prado de Madrid ou aux Offices de Florence. Le souvenir d’une nature morte
découverte dans le coin d’une salle, un grain de raisin peint, fascinant de réalité, si transparent qu’on croit pouvoir en goûter la pulpe. Ailleurs, les portraits de Jean Clouet, avec leurs
fraises extravagantes et leurs sombres manteaux de velours, ou encore ceux de Manet, posant avec tendresse une lumière de crépuscule sur la joue des dames et des hommes du
monde. Et puis l’étonnement devant un tableau de Delacroix : un fiacre violet avec une ombre jaune. Impossible, impensable.

Plus tard, il y aura pourtant ce regard ébloui des merveilles de Tanger et des couleurs du Maroc, où le soleil projette aux pieds des hommes des ombres bleu turquoise. Il lui fallut les
voir pour y croire et embrasser la vocation de guérir la grisaille des ombres sourdes qui, ici, sont les nôtres. Depuis, Jacqueline Dauriac part en éclaireuse, redonnant des couleurs au
chagrin et devançant notre quête du bonheur, recréant l’expérience de ces ombres colorées tel un démiurge bienveillant.

Traversant les années, il y a enfin ce regard posé sur les femmes et le trouble ineffable de la beauté de leurs corps. C’est bien sûr le regard du peintre sur son modèle, presque obscène
à scruter la beauté sous tous les angles, toutes les coutures : l’expérience privilégiée de la création dans l’atelier, lorsque la main se tend et que la courbe d’un sein se profile.

Jacqueline Dauriac se souvient alors de sa rencontre avec le travesti Marie-France, ce « rêve de femme » porté par la surenchère d’une féminité terrassante, dont naîtra un projet de
portraits photographiques (Marylin-Marie-France, 1975). Par la suite apparaîtront les premières installations-performances (Cercle jaune pour femme en rouge, 1985 ; Trapèze bleu pour
femme en noir, 1986) dont l’objectif n’est pas tant de mettre la femme en situation d’œuvre que de nous forcer à déplacer ce regard révérencieux que nous portons sur les objets vers
les personnes de notre entourage. : « les gens savent regarder une peinture avec exigence et attention, j’aimerais qu’ils le fassent aussi dans le réel. » Et l’artiste de nous exhorter à «
regarder une pomme comme on regarde un Cézanne.»

Car enfin, le dispositif ne doit pas être ici le sujet de notre attention. Sa radicalité et sa simplicité (une forme simple, des couleurs pures) servent avant tout à créer un environnement
propice à notre adhésion, dégager une perspective affective dont les lignes de fuites convergent toutes vers la femme invitée à notre convoitise, présence libre et charismatique. Il ne
s’agit pas pour le spectateur-regardeur d’activer quoi que ce soit. Le sujet de l’œuvre nous précède (qu’il s’agisse du lieu où s’inscrit l’œuvre ou du performeur qui en achève l’intégrité)
et Jacqueline Dauriac ne travaille qu’à lui offrir le plus bel écrin qui soit, figeant le temps de sa contemplation à la manière d’un peintre ou d’un sculpteur.

Le regard qu’elle pose sur le monde et ses merveilles prend alors la forme d’une caresse, suivant le parti de s’écarter de la représentation pour se saisir du sujet à pleine main, à plein
désir, et nous le présenter dans son plus simple appareil. La quête d’un plaisir sans remords1, servie par une approche sensuelle qui trouve son point d’orgue dans les récents dessins
sur calque que Jacqueline Dauriac réalise du bout des doigts, elle qui dans un rire me confiera au terme de nos échanges : « caresser la peinture, c’est quand même mieux que de faire
de la peinture ! »

(1) C’est ainsi que Socrate définit le bonheur : « Le bonheur c’est le plaisir sans remords ».
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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Ombres colorées à Tanger
                              2015
    Verre coloré, acier, projecteur
          env. 100 x 300 x 34 cm
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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Ombres colorées à Tanger
2015
Verre coloré, acier, projecteur
env. 100 x 200 x 26 cm
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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
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Jacqueline Dauriac, Galerie Isabelle Gounod, Paris (sept. 2018). Photographie : Rebecca Fanuele
Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
Sans titre
                                          2018
     Acrylique sur verre et verre coloré, acier
                           35,5 x 35,5 x 9 cm
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Sans titre
2018
Acrylique sur verre et verre coloré, acier
35,5 x 35,5 x 9 cm
                                             11
Le Baiser
                                 2018
     Miroir coloré gravé (rouge et or)
                    Diamètre 100 cm
                       Ed. 2 / couleur
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Cercle jaune avec femme en rouge
(Performance créée en 1985 / réactivée en 2018)

Photographie
2018
Tirage numérique contrecollé sous DIASEC
105 x 100 cm
Ed. 8
                                                  13
Sans titre                        Sans titre
     2005                                  2005
     Acrylique sur calque   Acrylique sur calque
     20 x 30 cm                      20 x 30 cm

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Sans titre                        Sans titre
2009                                  2010
Acrylique sur calque   Acrylique sur calque
20 x 30 cm                      20 x 30 cm

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     ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine (janv.-mars 2018). Photographies : Philippe Jouhanet / Antoine Salle
ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine (janv.-mars 2018). Photographies : Galerie Fernand Léger / Antoine Salle
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Là où c’est le plus vif
François Barré

         « J’ai cru dans son désordre entrevoir sa tendresse. »
         Racine, Bajazet

          Si le fil d’un travail se tisse dans la durée, sa force et ses accents, son terme se lisent parfois dès l’origine comme un futur antérieur, un accomplissement ; à l’oeuvre déjà. Il en
est ainsi pour Jacqueline Dauriac. Artiste de son temps, elle ne pouvait construire un projet comme un chemin de raison, à distance tenu, élucidé progressivement puis relu pour dire
sa place dans une histoire et une époque. Tout était déjà présent en un pressentiment de l’être, face au monde ; présent en une personne, un paysage, une nature et la relation vive
aux autres, aux corps, aux imaginaires, à la production. Être artiste ne se discute pas mais s’éprouve. La fantaisie, cet alliage toujours incertain d’image et de réel, d’illusion et de heurts
nous dote et nous projette. Créer n’est pas suivre ou conduire mais justement déranger le déjà là et célébrer les points de fuite dans la fièvre, la force du désir et la nécessité d’inventer.
C’est encore être soi, soi seul et tous les autres, soi comme un autre, tous les autres. La scène de l’art n’est pas sans formalisme et pour dire l’émergence, se peuple de commissaires,
de conservateurs et aujourd’hui de curateurs1. La monstration des oeuvres d’art dans les musées et les galeries obéit à un « décor » qui dicte sa place et mène le regard. L’oeuvre n’est
plus seule et depuis Duchamp fraie avec son regardeur. Ces codes posent et imposent une doxa, insérant l’artiste et son travail dans un réseau de règles de lieu, de temps, de réception
et de comportement. Jacqueline Dauriac dès le départ, avec d’autres bien sûr, a déjoué ces règles en les confrontant au désordre du vif et en affirmant la nécessité de s’en désentraver.
Eros – in senso – in tempo2 proclame-t-elle pour éclairer son dessein et donner libre cours aux rencontres qui feront oeuvre et affirmeront le partage des rôles dans la création du monde,
son origine et ses corrélations d’acteurs. Il faut pour cela « abandonner l’omnipotence », tendre vers et entendre, mettre en oeuvre « un souci d’analyse, de code, de déchirure ». La
déchirure est là ; en soi d’abord et en premier questionnement : celui de l’identité, de la présence du double et du doute, du corps désirant entre ébauche et débord de soi.

           Avec trois expositions à la fin des années 703 alors que l’identité, le genre, la dualité du désir et la mutabilité des sexes font débat, Jacqueline Dauriac dit son trouble et sa liberté
: le vrai est un travestissement, l’ombre un corps supposé, un présupposé qu’il faut rendre souverain, un chagrin qui s’efface et se retourne ; pour que le corps exulte. Ses images entre
calque et peinture produisent une distance, une attente qu’il faudrait dépasser et qui sous-tend tout désir. Entre deux, entrevoir, entrouvrir, avant et devant le miroir (la peinture, l’espace,
le temps) ou l’autre, son corps et son regard pénétreront. Avant Narcisse ; avec le double de soi et la gémellité4 ; « La promesse, La menace ». « Je me dis adieu dans les miroirs ». Tout
cela qui est « nécessaire à la nécessité de la fascination » avive et lancine. « Tout est perverti, je peux sauter ». « Je suis attirée par ce sentiment : aller jusqu’au dégoût de mon plaisir
». Les poupées vaudou de « Le si je te » montrent, percés d’aiguilles, un homme en belle érection et la femme allongée à ses côtés. Un sort est jeté, mais en pâte d’amande, comestible
et d’aimable saveur. On songe à Apollinaire célébrant Les Neuf portes de ton corps. L’ambivalence se conjugue ici avec le mystère, une zone d’erre, ce qu’Alain Jouffroy nommait une
« transparence opaque ». Nos « ombres fantômes » y consolent la mort. L’exigence d’être libre éclaire et déchire. Ici, semble paraître l’extrême du dévoilement : mise à nu, mise à mort
; offrande et perte. Calques et peintures tracent un cheminement, une réserve qui les aboute en une même peinture et une même recherche. La belle écriture de Jacqueline Dauriac
vient parfois élucider ou obscurcir. Des sororités et des fratries sourdent au loin; Diane Arbus par exemple, « L’homme à la panthère », « Nicolas and N », « Marie-France », « Le con de
Carole », « L’Homme aux bas et au soutien-gorge »...

         « Ce qu’il y a de plus beau dans les musées, ce sont les fenêtres. »
         Pierre Bonnard

          Le souci d’analyse passe par la définition d’une amplitude nouvelle de l’oeuvre. Elle s’inscrit dans un ensemble plus vaste que l’espace visible et participe d’un paysage fait de
l’oeuvre même ; de l’époque et du temps qui la constituent ; de son créateur et de ce qu’il porte en lui ; des regardeurs, visiteurs qui sont devenus sujets-mêmes de l’oeuvre et redoublent
ainsi les conditions de son paysage. Ceci « nous amène à un nouveau mode de sensibilité que nous appellerons le précept » énonce Jacqueline Dauriac ainsi que l’ont fait Deleuze-
qu’elle a rencontré et lu- et Guattari. Ce qu’ils définissent rencontre sa pratique de production et d’extension du domaine de partage : « Le paysage n’est pas indépendant des perceptions
supposées des personnages, et, par leur intermédiaire, des perceptions et souvenirs de l’auteur. Et comment la ville pourrait-elle être sans homme ou avant lui ? […] C’est l’énigme
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(souvent commentée) de Cézanne : ‘L’homme absent mais tout entier dans le paysage’. Les personnages […] sont passés dans le paysage et font eux-mêmes partie du composé de
sensations5. » Deux éléments amplifient ainsi le périmètre de l’oeuvre : les sujets regardeurs actifs et les sensations produites et reçues. Cette prise en compte perceptuelle agrandit
le territoire, s’emplit de sensations et fait l’in situ outrepasser les seules limites d’un espace architectural pour renvoyer à la présence. Elle met en mouvement le sujet devenu partie
prenante de l’oeuvre et fait éprouver le temps dans sa vibration de « moment artistique ». « C’est cette distance, où il ne s’agit ni de reflet ni de miroir mais bien du mouvement et de la
vitesse qui s’échangent entre l’objet et le reflet qui me fascine ».

         La question du pourquoi pas et de la perpétuation d’un chemin qui serait suivi parce que sentier battu et convenance des assis oblige, si l’on veut respirer, à choisir l’ailleurs, hors
de la représentation et des achèvements. Les objets et leurs socles échapperont à l’orthogonalité, l’espace des galeries sera libéré de « l’empattement névrotique habituellement occupé
par la peinture », le sujet de l’oeuvre cédera la place « à l’impression elle-même ». Et à la question posée par Daniel Buren « L’oeuvre a-t-elle lieu ? », Jacqueline Dauriac répondra en
subsumant le concept d’in situ pour révéler un « mouvement de la sensibilité du lieu au profit du temps[…]sauter dans un nouveau plan, devenir actif.6 ».

          Le sujet c’est à la fois, l’oeuvre, sa créatrice, son regardeur, la procédure de mise en présence, le mouvement du temps et des mémoires, les sensations mêlées. Jacque-
line Dauriac après l’attestation première d’une identité se tourne vers la cité et la relation empathique avec le commun, ce qui fait tiers espace de diversité et de temps partagés. Fille
d’architecte elle a reçu en legs un sentiment d’utilité qui embrasse le champ entier de la création, côtoie la Gesamtkunstwerk (« l’oeuvre d’art totale » née en un temps où l’architecture
était la mère de tous les arts) et en appelle à l’unisson des expressions artistiques, art, architecture, urbanisme, design, paysage sans souci des autonomies disciplinaires. Ainsi n’oppose-
t-elle pas gratuité et utilité, sachant les conjuguer dans la concordance des temps et des usages. Une telle attitude dont on pourrait trouver des origines dans les enseignements des
Vhutemas et du Bauhaus prend chez elle un tour différent en intégrant à son travail, l’autre comme sujet ; non pas en travaillant « pour » lui mais « avec » lui et le laissant au sein de
l’oeuvre, vivre son erre. Elle sait qu’une nouvelle maîtrise est apparue en architecture qui après la maîtrise d’ouvrage du commanditaire et la maîtrise d’oeuvre de l’homme de l’art a fait
émerger l’usager, le citoyen au travers de la maîtrise d’usage. Henri Lefebvre en avait anticipé l’apparition : « L’espace de l’usager est vécu, non pas représenté (conçu). Par rapport à
l’espace abstrait des compétences (architectes, urbanistes, planificateurs), l’espace des performances qu’accomplissent quotidiennement les usagers est un espace concret. Ce qui veut
dire subjectif. C’est un espace des sujets et non des calculs7. »

         Ces performances activent les oeuvres qu’elles pénètrent de leurs subjectivités et de leurs imaginaires. Leur venue répond et interpelle l’offre originelle et, en effet miroir,
trame sensorialité, esthésie et sociabilité en une approche chorale. On y retrouve les sens mêlés (couleurs, lumières, volumes, sons, senteurs, saveurs, textures, touchers, regards,
kinesthésie8) et une relation des personnes, ouverte et incertaine. La partie a du jeu, de l’espace disponible où habiter et tenir son rôle. Ainsi la mise en espace de l’image du travesti
Marie-France, l’une au mur, les deux autres posées au sol contient en fait une quatrième image, un vide central souligné par un faisceau lumineux attendant que le regardeur y devienne
acteur et compagnon, en lieu et place. Cette invite à entrer en scène peut laisser flotter les corps et solliciter l’imaginaire, tel un calque recouvrant ou annonçant une matérialisation du
dessein. C’est ce que nous vivons avec « Le devenir visible d’une jeune femme, Nadine Moëc », photographie d’une jeune fille gardant l’exposition « À Pierre et Marie Curie » en 1983.
Elle devient oeuvre regardée et écoutée (un « Accousti-guide » diffuse une ritournelle). Il s’agit, précise Jacqueline Dauriac « de regarder la jeune fille (éclairée cinématographiquement
jour-contrejour) comme un tableau […] Nous ne pouvons pas ne pas penser à Marcel Proust dans Un Amour de Swann qui nous indique comment Swann reliant sa vie à l’oeuvre d’art,
par décalquage, imagine sur le visage d’Odette le souvenir de peintures aimées. » À chacun de chercher ses propres calques et de relier sa vie à l’oeuvre d’art. Dans ces deux exemples,
la lumière construit l’espace adventice où accueillir l’autre et nos propres rêves. Elle ne cessera, entre ombre et éclat, de structurer les espaces imaginés de Jacqueline Dauriac. Des
« ombres fantômes » jouant avec la couleur et les mouvements des visiteurs donneront à leurs ombres une couleur complémentaire et exprimeront à nouveau l’énigmatique présence
du double ; en toutes circonstances, dans une galerie ou dans un parking. Ici à Ivry dans la Galerie Fernand Léger un laser fleuretant avec des oeuvres aimées d’artistes choisis par
Jacqueline Dauriac, « reliera sa vie à l’art », comme chez Swann.

         Lumière et ombre, miroir et réflexion, réel et imaginaire, vitesse du passage participent de notre demeure incertaine. Ces fragilités nous accroissent et deviennent accomplisse-
ment dans la rencontre et la connaissance. L’oeuvre de Jacqueline Dauriac tant imprégnée de bienveillance tire sa force de ces fragilités. Son désir actif d’inverser les codes conduit
toujours à l’autre, hors des frontières et des douaniers. Dispositif devient Dis-Positif, Désir de bonheur une géométrie des relations, le sourire un partage et les amoureux d’indispensables
bienvenus. Ses invites ne sont pas des injonctions mais des complicités espérées9 en un nouveau temps des lumières où « éclairer l’ombre », « éclairer le chagrin », « éclairer notre
attente ».
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***

           À partir de 1993 et du bel hommage rendu à Pontus Hulten avec le ponton installé en Corée du sud où à l’angle de ses deux bras il est demandé aux visiteurs de se saluer -«
ce qu’ils font avec une gracieuse ironie »- Jacqueline Dauriac s’investit davantage dans l’espace urbain et propose des projets de jardins, d’urbanisme (Port 2000 au Havre10), de sig-
nalétique (le magnifique ensemble consacré au Panthéon), de parkings. À chaque fois, -et particulièrement dans les parkings- elle rehausse les données premières d’architectures (mal)
traitées en tant qu’espaces utilitaires pour en faire des « lieux » aux qualités d’usage renouvelées. « Afin de faire du temps de stationnement un temps réel de plaisir et de convivialité
dans le quotidien urbain ». L’automobile et le piéton y retrouveront à Reims, Paris, Mantes-la-Jolie, Strasbourg, Limoges, Lamentin… les jeux de lumière qu’elle a éprouvés dans ses
oeuvres plastiques en leur assignant ici une fonction poétique de civilité et d’accueil11.

          Ce désir de s’engager dans le quotidien de tous, au large de l’entre soi des espaces clos des coteries et des bonnes compagnies a conduit Jacqueline Dauriac à devenir maître
d’ouvrage, à créer pour cela ses propres sociétés et à construire des ateliers d’artistes – « pour y inviter le paradis »- à Malakoff et à Ivry. Là aussi elle a su changer de plan et entre-
prendre, donner à son travail une unité de vie. Cette manière d’être toute entière et non dans une vision de la culture comme sphère séparée en appelle encore une fois au jeu et à ses
libertés. « Soyons soyeux » proclamait-elle en 2012 dans le parking lyonnais des Brotteaux en créant une robe en soie d’une hauteur de quinze mètres. « J’aimerais avoir une robe qui
garde la mémoire des caresses ! En effet, dans ce monde qui nous montre le corps quotidiennement souffrant si ce n’est déchiqueté ou dans un linceul, je veux dire que l’on peut encore
envisager le corps dans le sens de l’hommage et du merveilleux. ».

           Suivons son « Panache rose » qu’elle a fait miroiter dans les cheminées et les fumées de l’usine de retraitement d’Ivry-sur-Seine. Il marquait en 2000 puis en 2012 la Nuit
Blanche d’un changement de siècle. Son retour serait bienvenu aujourd’hui et pour les temps à venir selon le voeu de Jacqueline Dauriac (et mes propres espérances) : « Les cheminées
et les fumées en mouvements voluptueusement colorés, véritables signes festifs de temps de paix, visibles d’avion, annoncent Paris, telles des vagues sans cesse renouvelées pour
offrir un nouveau paysage urbain et sublimer notre vif plaisir citadin ».

                                 [Texte original rédigé pour le catalogue de l’exposition personnelle de Jacqueline Dauriac “ ça va Pluto bien”, Galerie Municipale Fernand Léger, Ivry-sur-Seine, 2018]

20
1
  Le curateur selon le Grand Robert de la langue française est en charge        8
                                                                                 L’avivement des sens peut produire un sentiment proche du vertige. C’est
“d’assister un mineur émancipé”, de veiller “à la personne d’un aliéné”, de     ce que crée Jacqueline Dauriac invitée par Daniel Buren en 2007 par un
gérer “une succession vacante et de la liquider” ou “curateur au ventre”, de    cheminement de lumière, de couleurs et de perspectives au Domaine de
“surveiller une femme veuve, enceinte”.                                         Pommery dans le cadre de l’exposition L’Emprise du lieu.

2
 Les citations sans mention d’auteur sont extraites de textes de Jacqueline     9
                                                                                  Nous sommes venues pour sourire - Pencher la tête de 10° et sourire -
Dauriac.                                                                        Se saluer - À mes beaux yeux - Au Panthéon les miroirs rappellent que les
                                                                                visiteurs Grands et petits ont un rôle à jouer - When I smile you smile back
3
 1975 : Dauriac, exposition personnelle, ARC, Musée d’Art Moderne de la         et les bancs pour qu’on puisse s’aimer auprès des grands hommes - Une
Ville de Paris. Dauriac – Gasiorowski, Galerie Gérald Piltzer, Paris. 1977 :    minute par saison parler à un(e) ami(e)comme à un jeune chien - vous
Dauriac, exposition personnelle, Galerie Noire, Galerie Vallois, Paris.         êtes prié de parler dans votre langue paternelle -Souvenez-vous d’une per-
                                                                                sonne rencontrée -Suivez mon panache rose - Soyons soyeux - Soyez les
4
   Une version du mythe montre Narcisse, adolescent, percevant dans le          bienvenus….
miroir de l’eau sa soeur jumelle, semblable à lui. Dans la mythologie égyp-
tienne, le Ka naît avec l’homme. Il est son double (ombre, âme, reflet)         10
                                                                                   Dans le cadre de l’opération « Port 2000 » au Havre, avec « B+C archi-
parfois figuré comme un jumeau dont il redoute la perte.                        tectes », Jacqueline Dauriac développe un projet « Les Dunes du Havre »
                                                                                établissant les couleurs du port. Le blanc y apparaît comme une dominante
5
 Gilles Deleuze et Félix Guattari, - Qu’est-ce que la philosophie ? - Les       afin, dit-elle, de préfigurer le tourisme portuaire.
Editions de Minuit, 1991.
                                                                                11
                                                                                   “Dans chaque hall, sont disposées des vitrines présentant des sculptures,
6
  On se réfère ici plus précisément aux oeuvres suivantes : Ippil Lippi -       des cartes postales… Les titres donnés à ces installations témoignent de
galerie Carini –Florence 1989 ; Tatch in light - Musée de Romans 1987 ;         l’éthique de sympathie développée dans ces oeuvres : Ces minutes sont
L’oeuvre a-t-elle lieu ? - Witte de With, - Rotterdam 1994 -Traverser le plan   précieuses, s’écria l’enfant, pour Reims ; Jaune pour aire de jeux, rose pour
J. dans un halo rose - Université de Grenoble 1999 - Trapèze bleu pour          le ballet, bleu pour comédie, pour Strasbourg. Ce travail de transparences,
femme en noir, Paris 1986                                                       lumières colorées et stimuli culturels facilite la mémorisation, la circulation
                                                                                et concrétise une expérience poétique.”
7
    Henri Lefebvre - La Production de l’espace – Editions Anthropos 1974

                                                                                                                                                                  21
La promesse et la menace
                                          1978
     Encre de Chine et rouge à lèvre sur calque
22
Trapèze bleu avec femme en noir
(Performance créée en 1986 / réactivée en 2018)
Photographie : Galerie Fernand Léger / Antoine Salle
                                                       23
Suivez mon panache rose, 2012
     Nuit Blanche, Paris
     Curateur : Laurent Le Bon

     Jacqueline Dauriac est intervenue maintes fois dans l'espace public, y
     proposant des ambiances sensibles, positives et sensuelles, à la pour-
     suite du plaisir, de la conscience de soi, du jeu dans le monde, de la
     transformation de celui-ci par de nouvelles visions révélées par la lumière
     colorée. Elle a aussi construit de grands ensembles d'ateliers d'artistes,
     en soulignant que « construire est une façon d'inviter le paradis dans
     notre quotidien ».

     Dans ses installations de lumières colorées où elle fait apparaître des in-
     effables ombres colorées, nous citerons le vertige du Domaine Pommery
     en 2007, Nuit Blanche 2010 à l'église Saint-Eustache, Soyons Soyeux
     pour le parc des Brotteaux à Lyon et son étonnante évocation de Peter
     Pan pour le festival a-part de Saint-Rémy-de-Provence en 2012.

     Dans le cadre de Nuit Blanche 2012, Jacqueline Dauriac transforme
     les fumées de l'usine de retraitement de déchets d'Ivry-sur-Seine en les
     éclairant avec des lumières dynamiques colorées : Suivez mon panache
     rose. Il s'agit de souligner la conscience verte de notre comportement
     mais aussi à travers l'incroyable beauté des fumées éclairées, Jacqueline
     Dauriac propose un dépassement de la désillusion et une possible ap-
     propriation des images de la Ville Sublimée.

24
Ombres fantômes, 2010
Saint-Eustache, Nuit blanche, Paris
Installation et projection

Pour l’église Saint-Eustache l’installation lumineuse était composée d’un disque pendant dans
l’espace, soumis à un éclairage fort d’un projecteur mobile aux couleurs changeantes créant avec
le disque une ombre, interprétée par l’œil non pas en noir mais dans la couleur complémentaire.
Ces « ombres fantômes » toutes de légèreté et de virtualité pouvaient susciter une réflexion sur
la perception de la réalité et du plaisir visuel, sur les leurres de la perception rétinienne et cela
d’autant qu’elles contribuaient à refaire découvrir le patrimoine de l’église.

                                                                                                        25
Expérience Pommery #4 et #11                    Trapèze bleu avec femme en noir
Vertigo, 2007 / L’Emprise du Lieu, 2014       Création 1986 / Réactivée en 2016
Installation lumineuse in situ            Exposition Une fresque de Daniel Buren
Domaine Pommery, Reims                           Palais des Beaux-Arts, Bruxelles
26
Eclairer l’ombre                                                    Des caissons lumineux pour gardiens de musée
1996                                                                                                         1989
Exposition Vous êtes priés de parler dans votre langue paternelle     Exposition Daniel Buren - Jacqueline Dauriac
Passage de Retz, Paris                                                                           Kunstverein, Köln
                                                                                                               27
28
Ponton pour Ponthus Hulten, 1993
Taejon Expo’93, Corée du sud

Equivalent de séville 92, Taejon Expo’93 attend des millions de visiteurs. Au centre de l’exposition est édifié un parc de sculptures
au bord d’un lac, reconstitution d’un lac sacré proche. La proposition de l’œuvre est un point de rencontre, matérialisée par une
passerelle en bambou. La légèreté du matériau choisi, sa résistance aux poids des visiteurs, la forme de la passerelle, deux accès
convergents, soulignent l’invitation au dialogue. Un panneau en plusieurs mangues demande aux visiteurs de se saluer, ce qu’ils
font avec une gracieuse ironie.

(Jacqueline Dauriac, in cat. expo. “Eclairer l’ombre”, Passage de Retz, Paris, 1996)

                                                                                                                                        29
Septembre 1983, Suzanne Pagé : entretien avec Jacqueline Dauriac

Suzanne Pagé : Etant donné un lieu pour voir et se faire voir. Quelle est votre proposition pour ce lieu ?

Jacqueline Dauriac : Etant invitée, dans ce musée, en même temps que Filliou et Meret Oppenheim,
au moment même où je n’ai plus de pratique de production d’objets mais plutôt une pratique de proposition
de champs de sensation, je me trouve en présence de deux artistes qui m’ont profondément touchée dans
ma mémoire par leurs objets et la pratique justement liée à ces objets, et vous me demandez d’installer
un projet dans la salle centrale de l’ARC – au point d’accueil – qui se trouve être une véritable vitrine !
Ma réponse s’impose très vite : qu’est-ce qui se passe là ? Qu’est-ce que cela veut dire d’aller au musée
? Qu’allons-nous y chercher ? Comment sommes-nous autorisés à « des droits de passage » devant les
stimuli de notre époque ? Ces droits de passage sont-ils les seuls aboutissements ? Voilà quel sera l’objet
de mon travail. D’où à POUR VOIR, je répondrai pour pouvoir se voir voir et, à SE FAIRE VOIR, se faire
voir sans faire !
Je veux être bien claire, il n’y a aucune illustration dans mes propositions, ni aucune délibération, de ce
qui serait encore une façon d’être au creux de la dette. Il y a une volonté de changer de place, par rapport
à l’objet, et de changer la mienne autant que celle du spectateur.

S.P. : Vous exposez dans le cadre du Mois de la Photo, quel rapport de nécessité se travail a-t-il avec
l’écriture photo ?

J.D. : Je réponds plus précisément à cela dans le catalogue du Mois de la Photo dans un texte intitulé : « NE PAS FAIRE DE LA PHOTOGRAPHIE MAIS AVOIR AFFAIRE A LA
PHOTOGRAPHIE ».

S.P. : Vous situez ce travail dans la ligne d’une série d’interventions précises de ces deux dernières années ; quel est le lien commun à ces travaux dont le mérite est d’abord
l’ajustement à un contexte ?

J.D. : Le lien commun à mes interventions est bien lié à ma volonté de rendre perceptible un mode de perception, ces modes de perception rendus évidents, dans leur simplicité
et souvent dans leur finesse. La difficulté de prendre conscience d’un mode de perception est plus grande que celle qui consiste à prendre conscience d’un objet pour lequel toute
notre éducation est formulée et est confirmée par les modes sociaux de consommation.
Ainsi, le champ visuel est-il le cadre habituel de mes interventions et ceci nous demande un effort : par exemple dans le vitrail ou le devenir visible d’une jeune femme, Nadine
Moëc…
Ce travail e reconnaissance du contexte est celui du lieu-même et plus encore de l’instant même, à savoir, avoir conscience du moment actuel, « le moment artistique ». Il ne s’agit
pas à proprement parler d’un travail « in situ » mais « in tempo-senso », car il ne s’agit pas de jouer avec les relations architectoniques mais avec la mise en jeu de la Présence
où le sujet est renvoyé au sujet.
Cet ajustement est le nôtre, celui d’un devenir différent de la production de la production.

30
S.P. : Jacqueline Dauriac signifie pour moi l’articulation d’un sens très aigu de l’observation et d’une sensibilité à vif sous un rire écran. Ce travail, reflet plus que miroir, semble
très conceptuel : où est Dauriac ?

J.D. : Mes modes de sensation sont tellement violents que je trouve peu de satisfaction avec les objets eux-mêmes mais bien davantage avec les moyens d’appréhension de
ceux-ci.
C’est cette distance, où il ne s’agit ni de reflet ni de miroir mais bien du mouvement et de la vitesse qui s’échangent entre l’objet et le reflet qui me fascine.
ETRE ENTRE, être dans le flux de la sensation, être délié du travail de réflexion de l’artiste (à savoir où il est question d’être justement un reflet du travail de l’artiste), pour explorer
ce champ de conscience différent.
Travail conceptuel ?
On peut le dire dans le sens du mot défini dans les années 70 mais dans le sens où ce travail s’applique dans un emploi différent de la sensation, je l’appellerai perceptuel.
Où est Dauriac ?
Là où c’est le plus vif.

(Cat. expo. “Jacqueline Dauriac”, ARC, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 1984)

                                                                                                                                                                                           31
Tableau vivant devant la toile de l'École de Fontainebleau Gabrielle d'Estrées et la Duchesse de Villars
     Jacqueline Dauriac
     Performance avec Sylvie Durastani

     Le 16 octobre 78, trente-neuf artistes se sont présentés dans l’après-midi, au Musée du Louvre pour faire à tour de rôle une performance d’une minute devant une
     peinture de leur choix. Grâce à l’appui de Pontus Hulten, directeur de Beaubourg, la permission de faire une telle chose au Louvre venait du directeur même des
     Musées de France. Avec bien entendu, des règles du genre : ne pas parler haut, ne pas s’asseoir, ne pas… ne pas… autrement dit : se tenir comme des touristes.
     Évidemment décidés à enfreindre les règles, nous avons suscité entre les responsables présents et nous, une tension telle qu’elle a contribué et en s’accentuant,
     à donner à l’ambiance - déjà exceptionnelle, compte tenu du lieu - une acuité particulière et favorable aux actions. Good ! Le Louvre est devenu, cet après-midi-là,
     un musée vivant. On a pu faire vingt-trois performances sur les trente-neuf prévues et devant une très large audience. On a dû arrêter après l’intervention de trois
     étudiants imbéciles qui ont lâché un produit inoffensif mais très fumigène dans la galerie de la reine Médicis. La direction a commencé, alors, à fermer les portes.
     Le tout a duré 90 minutes. Les journalistes, hélas, ont brillé par leur absence.

     (Extrait de l'entretien avec Éric Mangion paru dans le catalogue de l'exposition “À la bonne heure”, Semiose éditions / Villa Tamaris Centre d'Art / Villa Arson Nice, 2008)

                                                                                                                          Jacqueline Dauriac et Sylvie Durastani
                                                                                                                          Performance devant le toile de l’École de Fontainebleau
                                                                                                                          Gabrielle d’Estrées et la Duchesse de Villars
                                                                                                                          Musée du Louvre, Paris, 1978.

32
Marilyn-Marie-France
1975
Tecnhiques mixtes
195 x 130 cm chaque

                       33
Jacqueline DAURIAC                                                                           2016   Le Parcours ETRE ICI, Tanger, Maroc
                                                                                             2015   Sous l’emprise de la couleur, Galerie Delacroix de l’Institut Français, Tanger,
Née en 1945 à Tarbes. Vit et travaille à Paris et Ivry-sur-Seine.                                   Maroc
Born in 1945 in Tarbes (FR). Lives and works in Paris and Ivry-sur-Seine (FR).               2014   Préfiguration, Centre d’art la Halle des bouchers, Vienne
                                                                                                    Drapeaux d’artistes, Festival a-part, Les Baux de Provence
http://jacquelinedauriac.net/                                                                       Expérience Pommery #11, Domaine Vranken-Pommery, Reims
                                                                                             2013   Faith Dolce, installation lumineuse, KADS, Amsterdam, Pays-Bas
                                                                                             2012   Suivez mon panache rose, installation lumineuse, Nuit Blanche, Ivry-sur-Seine
EXPOSITIONS PERSONNELLES / SOLO EXHIBITIONS                                                         Dix ans d’Expériences Pommery, Domaine Vranken-Pommery, Reims
                                                                                                    Couleurs fantômes pour les Baux, Cathédrale des Lumières, Les Baux de
2018     Ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine                                    Provence
1997     En attendant Messieurs Spock, Centre d’Art Contemporain Le Parvis, Pau                     Etiquettes de vins pour Monsieur B.L., Domaine Cinqmarine Côtes de Saint-Tropez
1992     Vue de l’Exposition, CCC, Tours                                                            Blanche est la couleur, Passage de Retz, Paris
1991     Dauriac, Galerie Georges Verney-Carron, Lyon                                        2011   Galerie Villa Delaporte, Casablanca, Maroc
1990     Tout va très bien, Madame la Marquise, Château d’Amboise                                   Dessins!?, Galerie Maeght, Paris
         Jacqueline Dauriac 1983-1989, Musée de La Roche sur Yon                                    Dessins!?, Galerie Maeght , Abou Dhabi, Emirats Arabes Unis
         Dauriac, Galerie Gimel, Jérusalem, Israël                                           2010   Ombres fantômes, installation lumineuse, Nuit Blanche, Eglise Saint-Eustache,
1989     Jacqueline Dauriac, Le Nouveau Musée, Villeurbanne                                         Paris
         Ippil Lippi, Galerie Carini, Florence, Italie                                       2009   Couleurs fantômes, installation lumineuse, Nuit Blanche, rue du Trésor, Paris
1987     Dauriac, Galerie René Blouin, Montréal, Canada                                      2008   Ambition d’Art Bis, Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne
         Dauriac : Oh Oh Oh, Ecole des Beaux-Arts, Mâcon                                            L’art pour l’art, Privas, Ardèche
1996     Eclairer l’ombre, Passage de Retz, Paris                                                   Clair obscur, Château de la Bâtie d’Urfé
1989     Il faut être au moins 4, AIKA, Jérusalem, Israël                                    2007   L’Emprise du Lieu 4, Domaine Pommery, Reims
1987     Dauriac – Tchatch in Light, Galerie Pailhas, Marseille                              2003   Le jardin amoureux, installation lumineuse, Nuit Blanche, Eglise Saint-Eustache,
         Hommage à Mme Gisèle Guillery, fleuriste, Centre d’Art Contemporain La Criée, 		           Paris
         Rennes                                                                              2001   Sculptures contemporaines, FRAC Rhône-Alpes, Les Subsistances, Lyon
1985     Dauriac, Galerie Bertin, Lyon                                                       1999   Un, deux, trois, soleil, Donjon de Vez
1984     Jacqueline Dauriac, ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris                         Un jardin d’hiver, Institut d’Art Contemporain de Bourg-en-Bresse
1977     Dauriac, Galerie Noire Galerie Vallois, Paris                                       1997   Le temps de la Marquise, Musée des Beaux-Arts, Rennes
1976     Dauriac, Kunsthall Lund, Suède                                                      1996   Le Cirque, Cirque d’Hiver, Paris
1975     Dauriac, ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris                                    Jocaste en Arcadie, Châteaux de Grignan
1973     Jacqueline Dauriac, Galerie 3 rue Laplace, Paris                                    1995   Transparences, CCC, Tours
                                                                                             1994   Sans abri, Musée Witte de With, Rotterdam, Pays-Bas
                                                                                                    Des artistes à travers l’archive, Le Nouveau Musée, Villeurbanne
EXPOSITIONS COLLECTIVES / GROUP EXHIBITIONS                                                  1993   Ponton pour Pontus Hulten, Expo 93 Taejon, Corée du Sud
                                                                                                    A mes beaux yeux, ELAC, Lyon
2017     Contre-cultures 1969-1989 l’esprit français, La Maison Rouge, Paris                 1991   Kunst - Europa, Kunstverein Stuttgart, Allemagne
         Exposition inaugurale avec Claude Viallat, Philippe Favier, François Morellet, 		          Echt falsch, Villa Stuck, Munich, Allemagne
         Franck Chalendard, Villa Balthazar, Valence                                                Que l’art survienne, Vienne
                                                                                                    L’objet de la sculpture, La Rotonda della Besana, Milan, Italie
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1990   Process back in Lodz 90, Lodz, Pologne                                 C O M MAN D E S PU B LI Q U E S / PU B LI C S PAC E PR O J E CTS
       FIAC 90, Galerie Boulakia, Paris
       Soyez les bienvenus, Musée Sainte-Croix, Poitiers                      2012    Soyons soyeux, installation Parking des Brotteaux, Lyon
       Petite suite lumineuse à accompagnement, Le Magasin, Grenoble          2004    Concours Parking de la Gare maritime de Fort de France (non réalisé)
1989   Daniel Buren - Jacqueline Dauriac, Kunstverein Köln, Allemagne         2001    Projet Les Dunes du Havre, Port du Havre
       Yona à Bezalel, Galerie Bezalel, Tel-Aviv, Israël                      2000    Lauréate du concours pour le parking de l’aéroport de Bordeaux (non réalisé)
1988   Festival dei due mondi, Villa Redanta, Spoleto, Italie                         Lauréate du concours pour le parking de la ville de Mantes la Jolie
       E 3, Australian Centre for Contemporary Art, Melbourne, Australie              Lauréate du projet pour le Panthéon de Paris (non réalisé)
       E 3, Institute of Modern Art, Brisbane, Australie                      1999    Projet pour la Warcoal Society Tokyo, Japon (non réalisé)
       Artspace, Sydney, Australie                                                    Projet Jardins de bambous pour les jardins municipaux rue de Flandre et rue de la
       Vivent les FRAC !, Le Nouveau Musée, Villeurbanne                              Réunion, Paris
1987   8 artistes contemporains, Kunstverein Ludwigsburg, Allemagne                   Projet pour parking rue de Flandre, Paris
       Quatre sculpteurs, Musée de Romans, Isère                                      Jardin rue de Flandre, Paris
1986   Eye Level, Van Abbe Museum, Eindhoven, Pays-Bas                                Projet pour le Nouveau Pôle Universitaire, Grenoble
       Collection Souvenir, Le Nouveau Musée, Villeurbanne                    1998    Lauréate du concours Obayashi Corporation, Kyoto, Japon (non réalisé)
       Lumières, Centre International d’Art Contemporain, Montréal, Canada    1997    Lauréate du Prix triennal d’intégration de sculpture monumentale à l’urbanisme,
       Dem Frieden eine Form geben, Kunstverein Hamburg, Allemagne                    Liège, Belgique
1985   Génération Polaroïd, Pavillon des Arts, Paris                          1996    Lauréate du concours pour le Square A. Leroux, Limoges, Belgique
1984   Pour vivre heureux vivons cachés, Nevers, Etats-Unis                           Projet pour le parking de l’Hôtel de Ville du Lamentin, Martinique
       Eté 84, Nouveau Musée, Villeurbanne                                    1995    Lauréate du concours pour le Parking Sainte
1983   A Pierre et Marie – une exposition en travaux, rue d’Ulm, Paris                Marguerite - Petite France sous le Musée d’Art
1982   Nous sommes venues pour sourire, performance, Centre Pompidou, Paris           Moderne, Strasbourg
1981   37 artistes français, Moderna Museet, Stockholm, Suède                 1994    Lauréate du concours pour le Parking Drouet d’Erlon, Reims
1980   Une idée en l’air, The Clocktower, New York, Etats-Unis
       Un moment d’oubli, performance, Galerie Donguy, Bordeaux
1975   Dauriac – Gasiorowski, Galerie Gérald Piltzer, Paris                   COLLECTIONS / COLLECTIONS
1972   Mai 72, Toulouse
1971   Maison de la Culture, Grenoble                                         CNAC, Paris
                                                                              FRAC Rhône-Alpes
                                                                              Museum Witte de With, Rotterdam (Pays-Bas)
                                                                              Collection Daniel Buren
                                                                              Collections particulières

                                                                                                                                                                      35
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JACQUELINE DAURIAC - Galerie Isabelle Gounod, 2018
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