Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD - Comité Professionnel des Galeries d'Art
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Jacqueline DAURIAC GALERIE ISABELLE GOUNOD 13 rue chapon - 75003 Paris, France - Tel : +33 (0)1 48 04 04 80 - contact@galerie-gounod.fr - www.galerie-gounod.com
Jacqueline Dauriac : le plaisir sans remords Thibault Bissirier Il peut être difficile d’appréhender le travail de Jacqueline Dauriac, tant sa subtilité n’a d’égal que le soin avec lequel l’artiste néantise la matière au profit de la seule lumière, de la couleur pure et diffuse, de la sensation enfin d’être quelque part au milieu d’un rêve. C’est que Jacqueline Dauriac semble faire preuve d’une application particulière à ne rien laisser de trop encombrant à l’art, ainsi qu’elle me le confiera lors de l’une de nos entrevues : « l’idéal serait qu’il n’y ait plus d’objet ». Une première approche consisterait à décrire les dispositifs mis en œuvre : ici, des plaques de verre teintées qu’un rai de lumière traverse pour venir se répandre au mur en mille nuances bleutées ou rougeoyantes ; là, un caisson de forme simple (un rond, un trapèze) dont la lumière colorée vient éclabousser le corps d’une femme en noir, ou en rouge. Décrire ainsi les choses revient cependant à commencer par la fin, dévoiler le « truc » et s’empêcher d’y croire. Aussi convient-il de s’y prendre autrement, de tendre l’oreille au récit que l’artiste nous livre de ses rencontres et de ses fascinations. Reprendre l’histoire depuis le début pour retracer non pas l’itinéraire d’une femme, mais celui de son regard. Il y a d’abord ce regard d’enfant, avide de détails et porté sur la peinture, que son père lui fait découvrir au Prado de Madrid ou aux Offices de Florence. Le souvenir d’une nature morte découverte dans le coin d’une salle, un grain de raisin peint, fascinant de réalité, si transparent qu’on croit pouvoir en goûter la pulpe. Ailleurs, les portraits de Jean Clouet, avec leurs fraises extravagantes et leurs sombres manteaux de velours, ou encore ceux de Manet, posant avec tendresse une lumière de crépuscule sur la joue des dames et des hommes du monde. Et puis l’étonnement devant un tableau de Delacroix : un fiacre violet avec une ombre jaune. Impossible, impensable. Plus tard, il y aura pourtant ce regard ébloui des merveilles de Tanger et des couleurs du Maroc, où le soleil projette aux pieds des hommes des ombres bleu turquoise. Il lui fallut les voir pour y croire et embrasser la vocation de guérir la grisaille des ombres sourdes qui, ici, sont les nôtres. Depuis, Jacqueline Dauriac part en éclaireuse, redonnant des couleurs au chagrin et devançant notre quête du bonheur, recréant l’expérience de ces ombres colorées tel un démiurge bienveillant. Traversant les années, il y a enfin ce regard posé sur les femmes et le trouble ineffable de la beauté de leurs corps. C’est bien sûr le regard du peintre sur son modèle, presque obscène à scruter la beauté sous tous les angles, toutes les coutures : l’expérience privilégiée de la création dans l’atelier, lorsque la main se tend et que la courbe d’un sein se profile. Jacqueline Dauriac se souvient alors de sa rencontre avec le travesti Marie-France, ce « rêve de femme » porté par la surenchère d’une féminité terrassante, dont naîtra un projet de portraits photographiques (Marylin-Marie-France, 1975). Par la suite apparaîtront les premières installations-performances (Cercle jaune pour femme en rouge, 1985 ; Trapèze bleu pour femme en noir, 1986) dont l’objectif n’est pas tant de mettre la femme en situation d’œuvre que de nous forcer à déplacer ce regard révérencieux que nous portons sur les objets vers les personnes de notre entourage. : « les gens savent regarder une peinture avec exigence et attention, j’aimerais qu’ils le fassent aussi dans le réel. » Et l’artiste de nous exhorter à « regarder une pomme comme on regarde un Cézanne.» Car enfin, le dispositif ne doit pas être ici le sujet de notre attention. Sa radicalité et sa simplicité (une forme simple, des couleurs pures) servent avant tout à créer un environnement propice à notre adhésion, dégager une perspective affective dont les lignes de fuites convergent toutes vers la femme invitée à notre convoitise, présence libre et charismatique. Il ne s’agit pas pour le spectateur-regardeur d’activer quoi que ce soit. Le sujet de l’œuvre nous précède (qu’il s’agisse du lieu où s’inscrit l’œuvre ou du performeur qui en achève l’intégrité) et Jacqueline Dauriac ne travaille qu’à lui offrir le plus bel écrin qui soit, figeant le temps de sa contemplation à la manière d’un peintre ou d’un sculpteur. Le regard qu’elle pose sur le monde et ses merveilles prend alors la forme d’une caresse, suivant le parti de s’écarter de la représentation pour se saisir du sujet à pleine main, à plein désir, et nous le présenter dans son plus simple appareil. La quête d’un plaisir sans remords1, servie par une approche sensuelle qui trouve son point d’orgue dans les récents dessins sur calque que Jacqueline Dauriac réalise du bout des doigts, elle qui dans un rire me confiera au terme de nos échanges : « caresser la peinture, c’est quand même mieux que de faire de la peinture ! » (1) C’est ainsi que Socrate définit le bonheur : « Le bonheur c’est le plaisir sans remords ». 5
Sans titre 2018 Acrylique sur verre et verre coloré, acier 35,5 x 35,5 x 9 cm 11
Le Baiser 2018 Miroir coloré gravé (rouge et or) Diamètre 100 cm Ed. 2 / couleur 12
Cercle jaune avec femme en rouge (Performance créée en 1985 / réactivée en 2018) Photographie 2018 Tirage numérique contrecollé sous DIASEC 105 x 100 cm Ed. 8 13
Sans titre Sans titre 2005 2005 Acrylique sur calque Acrylique sur calque 20 x 30 cm 20 x 30 cm 14
Sans titre Sans titre 2009 2010 Acrylique sur calque Acrylique sur calque 20 x 30 cm 20 x 30 cm 15
16 ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine (janv.-mars 2018). Photographies : Philippe Jouhanet / Antoine Salle
ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine (janv.-mars 2018). Photographies : Galerie Fernand Léger / Antoine Salle 17
Là où c’est le plus vif François Barré « J’ai cru dans son désordre entrevoir sa tendresse. » Racine, Bajazet Si le fil d’un travail se tisse dans la durée, sa force et ses accents, son terme se lisent parfois dès l’origine comme un futur antérieur, un accomplissement ; à l’oeuvre déjà. Il en est ainsi pour Jacqueline Dauriac. Artiste de son temps, elle ne pouvait construire un projet comme un chemin de raison, à distance tenu, élucidé progressivement puis relu pour dire sa place dans une histoire et une époque. Tout était déjà présent en un pressentiment de l’être, face au monde ; présent en une personne, un paysage, une nature et la relation vive aux autres, aux corps, aux imaginaires, à la production. Être artiste ne se discute pas mais s’éprouve. La fantaisie, cet alliage toujours incertain d’image et de réel, d’illusion et de heurts nous dote et nous projette. Créer n’est pas suivre ou conduire mais justement déranger le déjà là et célébrer les points de fuite dans la fièvre, la force du désir et la nécessité d’inventer. C’est encore être soi, soi seul et tous les autres, soi comme un autre, tous les autres. La scène de l’art n’est pas sans formalisme et pour dire l’émergence, se peuple de commissaires, de conservateurs et aujourd’hui de curateurs1. La monstration des oeuvres d’art dans les musées et les galeries obéit à un « décor » qui dicte sa place et mène le regard. L’oeuvre n’est plus seule et depuis Duchamp fraie avec son regardeur. Ces codes posent et imposent une doxa, insérant l’artiste et son travail dans un réseau de règles de lieu, de temps, de réception et de comportement. Jacqueline Dauriac dès le départ, avec d’autres bien sûr, a déjoué ces règles en les confrontant au désordre du vif et en affirmant la nécessité de s’en désentraver. Eros – in senso – in tempo2 proclame-t-elle pour éclairer son dessein et donner libre cours aux rencontres qui feront oeuvre et affirmeront le partage des rôles dans la création du monde, son origine et ses corrélations d’acteurs. Il faut pour cela « abandonner l’omnipotence », tendre vers et entendre, mettre en oeuvre « un souci d’analyse, de code, de déchirure ». La déchirure est là ; en soi d’abord et en premier questionnement : celui de l’identité, de la présence du double et du doute, du corps désirant entre ébauche et débord de soi. Avec trois expositions à la fin des années 703 alors que l’identité, le genre, la dualité du désir et la mutabilité des sexes font débat, Jacqueline Dauriac dit son trouble et sa liberté : le vrai est un travestissement, l’ombre un corps supposé, un présupposé qu’il faut rendre souverain, un chagrin qui s’efface et se retourne ; pour que le corps exulte. Ses images entre calque et peinture produisent une distance, une attente qu’il faudrait dépasser et qui sous-tend tout désir. Entre deux, entrevoir, entrouvrir, avant et devant le miroir (la peinture, l’espace, le temps) ou l’autre, son corps et son regard pénétreront. Avant Narcisse ; avec le double de soi et la gémellité4 ; « La promesse, La menace ». « Je me dis adieu dans les miroirs ». Tout cela qui est « nécessaire à la nécessité de la fascination » avive et lancine. « Tout est perverti, je peux sauter ». « Je suis attirée par ce sentiment : aller jusqu’au dégoût de mon plaisir ». Les poupées vaudou de « Le si je te » montrent, percés d’aiguilles, un homme en belle érection et la femme allongée à ses côtés. Un sort est jeté, mais en pâte d’amande, comestible et d’aimable saveur. On songe à Apollinaire célébrant Les Neuf portes de ton corps. L’ambivalence se conjugue ici avec le mystère, une zone d’erre, ce qu’Alain Jouffroy nommait une « transparence opaque ». Nos « ombres fantômes » y consolent la mort. L’exigence d’être libre éclaire et déchire. Ici, semble paraître l’extrême du dévoilement : mise à nu, mise à mort ; offrande et perte. Calques et peintures tracent un cheminement, une réserve qui les aboute en une même peinture et une même recherche. La belle écriture de Jacqueline Dauriac vient parfois élucider ou obscurcir. Des sororités et des fratries sourdent au loin; Diane Arbus par exemple, « L’homme à la panthère », « Nicolas and N », « Marie-France », « Le con de Carole », « L’Homme aux bas et au soutien-gorge »... « Ce qu’il y a de plus beau dans les musées, ce sont les fenêtres. » Pierre Bonnard Le souci d’analyse passe par la définition d’une amplitude nouvelle de l’oeuvre. Elle s’inscrit dans un ensemble plus vaste que l’espace visible et participe d’un paysage fait de l’oeuvre même ; de l’époque et du temps qui la constituent ; de son créateur et de ce qu’il porte en lui ; des regardeurs, visiteurs qui sont devenus sujets-mêmes de l’oeuvre et redoublent ainsi les conditions de son paysage. Ceci « nous amène à un nouveau mode de sensibilité que nous appellerons le précept » énonce Jacqueline Dauriac ainsi que l’ont fait Deleuze- qu’elle a rencontré et lu- et Guattari. Ce qu’ils définissent rencontre sa pratique de production et d’extension du domaine de partage : « Le paysage n’est pas indépendant des perceptions supposées des personnages, et, par leur intermédiaire, des perceptions et souvenirs de l’auteur. Et comment la ville pourrait-elle être sans homme ou avant lui ? […] C’est l’énigme 18
(souvent commentée) de Cézanne : ‘L’homme absent mais tout entier dans le paysage’. Les personnages […] sont passés dans le paysage et font eux-mêmes partie du composé de sensations5. » Deux éléments amplifient ainsi le périmètre de l’oeuvre : les sujets regardeurs actifs et les sensations produites et reçues. Cette prise en compte perceptuelle agrandit le territoire, s’emplit de sensations et fait l’in situ outrepasser les seules limites d’un espace architectural pour renvoyer à la présence. Elle met en mouvement le sujet devenu partie prenante de l’oeuvre et fait éprouver le temps dans sa vibration de « moment artistique ». « C’est cette distance, où il ne s’agit ni de reflet ni de miroir mais bien du mouvement et de la vitesse qui s’échangent entre l’objet et le reflet qui me fascine ». La question du pourquoi pas et de la perpétuation d’un chemin qui serait suivi parce que sentier battu et convenance des assis oblige, si l’on veut respirer, à choisir l’ailleurs, hors de la représentation et des achèvements. Les objets et leurs socles échapperont à l’orthogonalité, l’espace des galeries sera libéré de « l’empattement névrotique habituellement occupé par la peinture », le sujet de l’oeuvre cédera la place « à l’impression elle-même ». Et à la question posée par Daniel Buren « L’oeuvre a-t-elle lieu ? », Jacqueline Dauriac répondra en subsumant le concept d’in situ pour révéler un « mouvement de la sensibilité du lieu au profit du temps[…]sauter dans un nouveau plan, devenir actif.6 ». Le sujet c’est à la fois, l’oeuvre, sa créatrice, son regardeur, la procédure de mise en présence, le mouvement du temps et des mémoires, les sensations mêlées. Jacque- line Dauriac après l’attestation première d’une identité se tourne vers la cité et la relation empathique avec le commun, ce qui fait tiers espace de diversité et de temps partagés. Fille d’architecte elle a reçu en legs un sentiment d’utilité qui embrasse le champ entier de la création, côtoie la Gesamtkunstwerk (« l’oeuvre d’art totale » née en un temps où l’architecture était la mère de tous les arts) et en appelle à l’unisson des expressions artistiques, art, architecture, urbanisme, design, paysage sans souci des autonomies disciplinaires. Ainsi n’oppose- t-elle pas gratuité et utilité, sachant les conjuguer dans la concordance des temps et des usages. Une telle attitude dont on pourrait trouver des origines dans les enseignements des Vhutemas et du Bauhaus prend chez elle un tour différent en intégrant à son travail, l’autre comme sujet ; non pas en travaillant « pour » lui mais « avec » lui et le laissant au sein de l’oeuvre, vivre son erre. Elle sait qu’une nouvelle maîtrise est apparue en architecture qui après la maîtrise d’ouvrage du commanditaire et la maîtrise d’oeuvre de l’homme de l’art a fait émerger l’usager, le citoyen au travers de la maîtrise d’usage. Henri Lefebvre en avait anticipé l’apparition : « L’espace de l’usager est vécu, non pas représenté (conçu). Par rapport à l’espace abstrait des compétences (architectes, urbanistes, planificateurs), l’espace des performances qu’accomplissent quotidiennement les usagers est un espace concret. Ce qui veut dire subjectif. C’est un espace des sujets et non des calculs7. » Ces performances activent les oeuvres qu’elles pénètrent de leurs subjectivités et de leurs imaginaires. Leur venue répond et interpelle l’offre originelle et, en effet miroir, trame sensorialité, esthésie et sociabilité en une approche chorale. On y retrouve les sens mêlés (couleurs, lumières, volumes, sons, senteurs, saveurs, textures, touchers, regards, kinesthésie8) et une relation des personnes, ouverte et incertaine. La partie a du jeu, de l’espace disponible où habiter et tenir son rôle. Ainsi la mise en espace de l’image du travesti Marie-France, l’une au mur, les deux autres posées au sol contient en fait une quatrième image, un vide central souligné par un faisceau lumineux attendant que le regardeur y devienne acteur et compagnon, en lieu et place. Cette invite à entrer en scène peut laisser flotter les corps et solliciter l’imaginaire, tel un calque recouvrant ou annonçant une matérialisation du dessein. C’est ce que nous vivons avec « Le devenir visible d’une jeune femme, Nadine Moëc », photographie d’une jeune fille gardant l’exposition « À Pierre et Marie Curie » en 1983. Elle devient oeuvre regardée et écoutée (un « Accousti-guide » diffuse une ritournelle). Il s’agit, précise Jacqueline Dauriac « de regarder la jeune fille (éclairée cinématographiquement jour-contrejour) comme un tableau […] Nous ne pouvons pas ne pas penser à Marcel Proust dans Un Amour de Swann qui nous indique comment Swann reliant sa vie à l’oeuvre d’art, par décalquage, imagine sur le visage d’Odette le souvenir de peintures aimées. » À chacun de chercher ses propres calques et de relier sa vie à l’oeuvre d’art. Dans ces deux exemples, la lumière construit l’espace adventice où accueillir l’autre et nos propres rêves. Elle ne cessera, entre ombre et éclat, de structurer les espaces imaginés de Jacqueline Dauriac. Des « ombres fantômes » jouant avec la couleur et les mouvements des visiteurs donneront à leurs ombres une couleur complémentaire et exprimeront à nouveau l’énigmatique présence du double ; en toutes circonstances, dans une galerie ou dans un parking. Ici à Ivry dans la Galerie Fernand Léger un laser fleuretant avec des oeuvres aimées d’artistes choisis par Jacqueline Dauriac, « reliera sa vie à l’art », comme chez Swann. Lumière et ombre, miroir et réflexion, réel et imaginaire, vitesse du passage participent de notre demeure incertaine. Ces fragilités nous accroissent et deviennent accomplisse- ment dans la rencontre et la connaissance. L’oeuvre de Jacqueline Dauriac tant imprégnée de bienveillance tire sa force de ces fragilités. Son désir actif d’inverser les codes conduit toujours à l’autre, hors des frontières et des douaniers. Dispositif devient Dis-Positif, Désir de bonheur une géométrie des relations, le sourire un partage et les amoureux d’indispensables bienvenus. Ses invites ne sont pas des injonctions mais des complicités espérées9 en un nouveau temps des lumières où « éclairer l’ombre », « éclairer le chagrin », « éclairer notre attente ». 19
*** À partir de 1993 et du bel hommage rendu à Pontus Hulten avec le ponton installé en Corée du sud où à l’angle de ses deux bras il est demandé aux visiteurs de se saluer -« ce qu’ils font avec une gracieuse ironie »- Jacqueline Dauriac s’investit davantage dans l’espace urbain et propose des projets de jardins, d’urbanisme (Port 2000 au Havre10), de sig- nalétique (le magnifique ensemble consacré au Panthéon), de parkings. À chaque fois, -et particulièrement dans les parkings- elle rehausse les données premières d’architectures (mal) traitées en tant qu’espaces utilitaires pour en faire des « lieux » aux qualités d’usage renouvelées. « Afin de faire du temps de stationnement un temps réel de plaisir et de convivialité dans le quotidien urbain ». L’automobile et le piéton y retrouveront à Reims, Paris, Mantes-la-Jolie, Strasbourg, Limoges, Lamentin… les jeux de lumière qu’elle a éprouvés dans ses oeuvres plastiques en leur assignant ici une fonction poétique de civilité et d’accueil11. Ce désir de s’engager dans le quotidien de tous, au large de l’entre soi des espaces clos des coteries et des bonnes compagnies a conduit Jacqueline Dauriac à devenir maître d’ouvrage, à créer pour cela ses propres sociétés et à construire des ateliers d’artistes – « pour y inviter le paradis »- à Malakoff et à Ivry. Là aussi elle a su changer de plan et entre- prendre, donner à son travail une unité de vie. Cette manière d’être toute entière et non dans une vision de la culture comme sphère séparée en appelle encore une fois au jeu et à ses libertés. « Soyons soyeux » proclamait-elle en 2012 dans le parking lyonnais des Brotteaux en créant une robe en soie d’une hauteur de quinze mètres. « J’aimerais avoir une robe qui garde la mémoire des caresses ! En effet, dans ce monde qui nous montre le corps quotidiennement souffrant si ce n’est déchiqueté ou dans un linceul, je veux dire que l’on peut encore envisager le corps dans le sens de l’hommage et du merveilleux. ». Suivons son « Panache rose » qu’elle a fait miroiter dans les cheminées et les fumées de l’usine de retraitement d’Ivry-sur-Seine. Il marquait en 2000 puis en 2012 la Nuit Blanche d’un changement de siècle. Son retour serait bienvenu aujourd’hui et pour les temps à venir selon le voeu de Jacqueline Dauriac (et mes propres espérances) : « Les cheminées et les fumées en mouvements voluptueusement colorés, véritables signes festifs de temps de paix, visibles d’avion, annoncent Paris, telles des vagues sans cesse renouvelées pour offrir un nouveau paysage urbain et sublimer notre vif plaisir citadin ». [Texte original rédigé pour le catalogue de l’exposition personnelle de Jacqueline Dauriac “ ça va Pluto bien”, Galerie Municipale Fernand Léger, Ivry-sur-Seine, 2018] 20
1 Le curateur selon le Grand Robert de la langue française est en charge 8 L’avivement des sens peut produire un sentiment proche du vertige. C’est “d’assister un mineur émancipé”, de veiller “à la personne d’un aliéné”, de ce que crée Jacqueline Dauriac invitée par Daniel Buren en 2007 par un gérer “une succession vacante et de la liquider” ou “curateur au ventre”, de cheminement de lumière, de couleurs et de perspectives au Domaine de “surveiller une femme veuve, enceinte”. Pommery dans le cadre de l’exposition L’Emprise du lieu. 2 Les citations sans mention d’auteur sont extraites de textes de Jacqueline 9 Nous sommes venues pour sourire - Pencher la tête de 10° et sourire - Dauriac. Se saluer - À mes beaux yeux - Au Panthéon les miroirs rappellent que les visiteurs Grands et petits ont un rôle à jouer - When I smile you smile back 3 1975 : Dauriac, exposition personnelle, ARC, Musée d’Art Moderne de la et les bancs pour qu’on puisse s’aimer auprès des grands hommes - Une Ville de Paris. Dauriac – Gasiorowski, Galerie Gérald Piltzer, Paris. 1977 : minute par saison parler à un(e) ami(e)comme à un jeune chien - vous Dauriac, exposition personnelle, Galerie Noire, Galerie Vallois, Paris. êtes prié de parler dans votre langue paternelle -Souvenez-vous d’une per- sonne rencontrée -Suivez mon panache rose - Soyons soyeux - Soyez les 4 Une version du mythe montre Narcisse, adolescent, percevant dans le bienvenus…. miroir de l’eau sa soeur jumelle, semblable à lui. Dans la mythologie égyp- tienne, le Ka naît avec l’homme. Il est son double (ombre, âme, reflet) 10 Dans le cadre de l’opération « Port 2000 » au Havre, avec « B+C archi- parfois figuré comme un jumeau dont il redoute la perte. tectes », Jacqueline Dauriac développe un projet « Les Dunes du Havre » établissant les couleurs du port. Le blanc y apparaît comme une dominante 5 Gilles Deleuze et Félix Guattari, - Qu’est-ce que la philosophie ? - Les afin, dit-elle, de préfigurer le tourisme portuaire. Editions de Minuit, 1991. 11 “Dans chaque hall, sont disposées des vitrines présentant des sculptures, 6 On se réfère ici plus précisément aux oeuvres suivantes : Ippil Lippi - des cartes postales… Les titres donnés à ces installations témoignent de galerie Carini –Florence 1989 ; Tatch in light - Musée de Romans 1987 ; l’éthique de sympathie développée dans ces oeuvres : Ces minutes sont L’oeuvre a-t-elle lieu ? - Witte de With, - Rotterdam 1994 -Traverser le plan précieuses, s’écria l’enfant, pour Reims ; Jaune pour aire de jeux, rose pour J. dans un halo rose - Université de Grenoble 1999 - Trapèze bleu pour le ballet, bleu pour comédie, pour Strasbourg. Ce travail de transparences, femme en noir, Paris 1986 lumières colorées et stimuli culturels facilite la mémorisation, la circulation et concrétise une expérience poétique.” 7 Henri Lefebvre - La Production de l’espace – Editions Anthropos 1974 21
La promesse et la menace 1978 Encre de Chine et rouge à lèvre sur calque 22
Trapèze bleu avec femme en noir (Performance créée en 1986 / réactivée en 2018) Photographie : Galerie Fernand Léger / Antoine Salle 23
Suivez mon panache rose, 2012 Nuit Blanche, Paris Curateur : Laurent Le Bon Jacqueline Dauriac est intervenue maintes fois dans l'espace public, y proposant des ambiances sensibles, positives et sensuelles, à la pour- suite du plaisir, de la conscience de soi, du jeu dans le monde, de la transformation de celui-ci par de nouvelles visions révélées par la lumière colorée. Elle a aussi construit de grands ensembles d'ateliers d'artistes, en soulignant que « construire est une façon d'inviter le paradis dans notre quotidien ». Dans ses installations de lumières colorées où elle fait apparaître des in- effables ombres colorées, nous citerons le vertige du Domaine Pommery en 2007, Nuit Blanche 2010 à l'église Saint-Eustache, Soyons Soyeux pour le parc des Brotteaux à Lyon et son étonnante évocation de Peter Pan pour le festival a-part de Saint-Rémy-de-Provence en 2012. Dans le cadre de Nuit Blanche 2012, Jacqueline Dauriac transforme les fumées de l'usine de retraitement de déchets d'Ivry-sur-Seine en les éclairant avec des lumières dynamiques colorées : Suivez mon panache rose. Il s'agit de souligner la conscience verte de notre comportement mais aussi à travers l'incroyable beauté des fumées éclairées, Jacqueline Dauriac propose un dépassement de la désillusion et une possible ap- propriation des images de la Ville Sublimée. 24
Ombres fantômes, 2010 Saint-Eustache, Nuit blanche, Paris Installation et projection Pour l’église Saint-Eustache l’installation lumineuse était composée d’un disque pendant dans l’espace, soumis à un éclairage fort d’un projecteur mobile aux couleurs changeantes créant avec le disque une ombre, interprétée par l’œil non pas en noir mais dans la couleur complémentaire. Ces « ombres fantômes » toutes de légèreté et de virtualité pouvaient susciter une réflexion sur la perception de la réalité et du plaisir visuel, sur les leurres de la perception rétinienne et cela d’autant qu’elles contribuaient à refaire découvrir le patrimoine de l’église. 25
Expérience Pommery #4 et #11 Trapèze bleu avec femme en noir Vertigo, 2007 / L’Emprise du Lieu, 2014 Création 1986 / Réactivée en 2016 Installation lumineuse in situ Exposition Une fresque de Daniel Buren Domaine Pommery, Reims Palais des Beaux-Arts, Bruxelles 26
Eclairer l’ombre Des caissons lumineux pour gardiens de musée 1996 1989 Exposition Vous êtes priés de parler dans votre langue paternelle Exposition Daniel Buren - Jacqueline Dauriac Passage de Retz, Paris Kunstverein, Köln 27
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Ponton pour Ponthus Hulten, 1993 Taejon Expo’93, Corée du sud Equivalent de séville 92, Taejon Expo’93 attend des millions de visiteurs. Au centre de l’exposition est édifié un parc de sculptures au bord d’un lac, reconstitution d’un lac sacré proche. La proposition de l’œuvre est un point de rencontre, matérialisée par une passerelle en bambou. La légèreté du matériau choisi, sa résistance aux poids des visiteurs, la forme de la passerelle, deux accès convergents, soulignent l’invitation au dialogue. Un panneau en plusieurs mangues demande aux visiteurs de se saluer, ce qu’ils font avec une gracieuse ironie. (Jacqueline Dauriac, in cat. expo. “Eclairer l’ombre”, Passage de Retz, Paris, 1996) 29
Septembre 1983, Suzanne Pagé : entretien avec Jacqueline Dauriac Suzanne Pagé : Etant donné un lieu pour voir et se faire voir. Quelle est votre proposition pour ce lieu ? Jacqueline Dauriac : Etant invitée, dans ce musée, en même temps que Filliou et Meret Oppenheim, au moment même où je n’ai plus de pratique de production d’objets mais plutôt une pratique de proposition de champs de sensation, je me trouve en présence de deux artistes qui m’ont profondément touchée dans ma mémoire par leurs objets et la pratique justement liée à ces objets, et vous me demandez d’installer un projet dans la salle centrale de l’ARC – au point d’accueil – qui se trouve être une véritable vitrine ! Ma réponse s’impose très vite : qu’est-ce qui se passe là ? Qu’est-ce que cela veut dire d’aller au musée ? Qu’allons-nous y chercher ? Comment sommes-nous autorisés à « des droits de passage » devant les stimuli de notre époque ? Ces droits de passage sont-ils les seuls aboutissements ? Voilà quel sera l’objet de mon travail. D’où à POUR VOIR, je répondrai pour pouvoir se voir voir et, à SE FAIRE VOIR, se faire voir sans faire ! Je veux être bien claire, il n’y a aucune illustration dans mes propositions, ni aucune délibération, de ce qui serait encore une façon d’être au creux de la dette. Il y a une volonté de changer de place, par rapport à l’objet, et de changer la mienne autant que celle du spectateur. S.P. : Vous exposez dans le cadre du Mois de la Photo, quel rapport de nécessité se travail a-t-il avec l’écriture photo ? J.D. : Je réponds plus précisément à cela dans le catalogue du Mois de la Photo dans un texte intitulé : « NE PAS FAIRE DE LA PHOTOGRAPHIE MAIS AVOIR AFFAIRE A LA PHOTOGRAPHIE ». S.P. : Vous situez ce travail dans la ligne d’une série d’interventions précises de ces deux dernières années ; quel est le lien commun à ces travaux dont le mérite est d’abord l’ajustement à un contexte ? J.D. : Le lien commun à mes interventions est bien lié à ma volonté de rendre perceptible un mode de perception, ces modes de perception rendus évidents, dans leur simplicité et souvent dans leur finesse. La difficulté de prendre conscience d’un mode de perception est plus grande que celle qui consiste à prendre conscience d’un objet pour lequel toute notre éducation est formulée et est confirmée par les modes sociaux de consommation. Ainsi, le champ visuel est-il le cadre habituel de mes interventions et ceci nous demande un effort : par exemple dans le vitrail ou le devenir visible d’une jeune femme, Nadine Moëc… Ce travail e reconnaissance du contexte est celui du lieu-même et plus encore de l’instant même, à savoir, avoir conscience du moment actuel, « le moment artistique ». Il ne s’agit pas à proprement parler d’un travail « in situ » mais « in tempo-senso », car il ne s’agit pas de jouer avec les relations architectoniques mais avec la mise en jeu de la Présence où le sujet est renvoyé au sujet. Cet ajustement est le nôtre, celui d’un devenir différent de la production de la production. 30
S.P. : Jacqueline Dauriac signifie pour moi l’articulation d’un sens très aigu de l’observation et d’une sensibilité à vif sous un rire écran. Ce travail, reflet plus que miroir, semble très conceptuel : où est Dauriac ? J.D. : Mes modes de sensation sont tellement violents que je trouve peu de satisfaction avec les objets eux-mêmes mais bien davantage avec les moyens d’appréhension de ceux-ci. C’est cette distance, où il ne s’agit ni de reflet ni de miroir mais bien du mouvement et de la vitesse qui s’échangent entre l’objet et le reflet qui me fascine. ETRE ENTRE, être dans le flux de la sensation, être délié du travail de réflexion de l’artiste (à savoir où il est question d’être justement un reflet du travail de l’artiste), pour explorer ce champ de conscience différent. Travail conceptuel ? On peut le dire dans le sens du mot défini dans les années 70 mais dans le sens où ce travail s’applique dans un emploi différent de la sensation, je l’appellerai perceptuel. Où est Dauriac ? Là où c’est le plus vif. (Cat. expo. “Jacqueline Dauriac”, ARC, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 1984) 31
Tableau vivant devant la toile de l'École de Fontainebleau Gabrielle d'Estrées et la Duchesse de Villars Jacqueline Dauriac Performance avec Sylvie Durastani Le 16 octobre 78, trente-neuf artistes se sont présentés dans l’après-midi, au Musée du Louvre pour faire à tour de rôle une performance d’une minute devant une peinture de leur choix. Grâce à l’appui de Pontus Hulten, directeur de Beaubourg, la permission de faire une telle chose au Louvre venait du directeur même des Musées de France. Avec bien entendu, des règles du genre : ne pas parler haut, ne pas s’asseoir, ne pas… ne pas… autrement dit : se tenir comme des touristes. Évidemment décidés à enfreindre les règles, nous avons suscité entre les responsables présents et nous, une tension telle qu’elle a contribué et en s’accentuant, à donner à l’ambiance - déjà exceptionnelle, compte tenu du lieu - une acuité particulière et favorable aux actions. Good ! Le Louvre est devenu, cet après-midi-là, un musée vivant. On a pu faire vingt-trois performances sur les trente-neuf prévues et devant une très large audience. On a dû arrêter après l’intervention de trois étudiants imbéciles qui ont lâché un produit inoffensif mais très fumigène dans la galerie de la reine Médicis. La direction a commencé, alors, à fermer les portes. Le tout a duré 90 minutes. Les journalistes, hélas, ont brillé par leur absence. (Extrait de l'entretien avec Éric Mangion paru dans le catalogue de l'exposition “À la bonne heure”, Semiose éditions / Villa Tamaris Centre d'Art / Villa Arson Nice, 2008) Jacqueline Dauriac et Sylvie Durastani Performance devant le toile de l’École de Fontainebleau Gabrielle d’Estrées et la Duchesse de Villars Musée du Louvre, Paris, 1978. 32
Marilyn-Marie-France 1975 Tecnhiques mixtes 195 x 130 cm chaque 33
Jacqueline DAURIAC 2016 Le Parcours ETRE ICI, Tanger, Maroc 2015 Sous l’emprise de la couleur, Galerie Delacroix de l’Institut Français, Tanger, Née en 1945 à Tarbes. Vit et travaille à Paris et Ivry-sur-Seine. Maroc Born in 1945 in Tarbes (FR). Lives and works in Paris and Ivry-sur-Seine (FR). 2014 Préfiguration, Centre d’art la Halle des bouchers, Vienne Drapeaux d’artistes, Festival a-part, Les Baux de Provence http://jacquelinedauriac.net/ Expérience Pommery #11, Domaine Vranken-Pommery, Reims 2013 Faith Dolce, installation lumineuse, KADS, Amsterdam, Pays-Bas 2012 Suivez mon panache rose, installation lumineuse, Nuit Blanche, Ivry-sur-Seine EXPOSITIONS PERSONNELLES / SOLO EXHIBITIONS Dix ans d’Expériences Pommery, Domaine Vranken-Pommery, Reims Couleurs fantômes pour les Baux, Cathédrale des Lumières, Les Baux de 2018 Ça va Pluto bien, Galerie Fernand Léger, Ivry-sur-Seine Provence 1997 En attendant Messieurs Spock, Centre d’Art Contemporain Le Parvis, Pau Etiquettes de vins pour Monsieur B.L., Domaine Cinqmarine Côtes de Saint-Tropez 1992 Vue de l’Exposition, CCC, Tours Blanche est la couleur, Passage de Retz, Paris 1991 Dauriac, Galerie Georges Verney-Carron, Lyon 2011 Galerie Villa Delaporte, Casablanca, Maroc 1990 Tout va très bien, Madame la Marquise, Château d’Amboise Dessins!?, Galerie Maeght, Paris Jacqueline Dauriac 1983-1989, Musée de La Roche sur Yon Dessins!?, Galerie Maeght , Abou Dhabi, Emirats Arabes Unis Dauriac, Galerie Gimel, Jérusalem, Israël 2010 Ombres fantômes, installation lumineuse, Nuit Blanche, Eglise Saint-Eustache, 1989 Jacqueline Dauriac, Le Nouveau Musée, Villeurbanne Paris Ippil Lippi, Galerie Carini, Florence, Italie 2009 Couleurs fantômes, installation lumineuse, Nuit Blanche, rue du Trésor, Paris 1987 Dauriac, Galerie René Blouin, Montréal, Canada 2008 Ambition d’Art Bis, Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne Dauriac : Oh Oh Oh, Ecole des Beaux-Arts, Mâcon L’art pour l’art, Privas, Ardèche 1996 Eclairer l’ombre, Passage de Retz, Paris Clair obscur, Château de la Bâtie d’Urfé 1989 Il faut être au moins 4, AIKA, Jérusalem, Israël 2007 L’Emprise du Lieu 4, Domaine Pommery, Reims 1987 Dauriac – Tchatch in Light, Galerie Pailhas, Marseille 2003 Le jardin amoureux, installation lumineuse, Nuit Blanche, Eglise Saint-Eustache, Hommage à Mme Gisèle Guillery, fleuriste, Centre d’Art Contemporain La Criée, Paris Rennes 2001 Sculptures contemporaines, FRAC Rhône-Alpes, Les Subsistances, Lyon 1985 Dauriac, Galerie Bertin, Lyon 1999 Un, deux, trois, soleil, Donjon de Vez 1984 Jacqueline Dauriac, ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris Un jardin d’hiver, Institut d’Art Contemporain de Bourg-en-Bresse 1977 Dauriac, Galerie Noire Galerie Vallois, Paris 1997 Le temps de la Marquise, Musée des Beaux-Arts, Rennes 1976 Dauriac, Kunsthall Lund, Suède 1996 Le Cirque, Cirque d’Hiver, Paris 1975 Dauriac, ARC - Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris Jocaste en Arcadie, Châteaux de Grignan 1973 Jacqueline Dauriac, Galerie 3 rue Laplace, Paris 1995 Transparences, CCC, Tours 1994 Sans abri, Musée Witte de With, Rotterdam, Pays-Bas Des artistes à travers l’archive, Le Nouveau Musée, Villeurbanne EXPOSITIONS COLLECTIVES / GROUP EXHIBITIONS 1993 Ponton pour Pontus Hulten, Expo 93 Taejon, Corée du Sud A mes beaux yeux, ELAC, Lyon 2017 Contre-cultures 1969-1989 l’esprit français, La Maison Rouge, Paris 1991 Kunst - Europa, Kunstverein Stuttgart, Allemagne Exposition inaugurale avec Claude Viallat, Philippe Favier, François Morellet, Echt falsch, Villa Stuck, Munich, Allemagne Franck Chalendard, Villa Balthazar, Valence Que l’art survienne, Vienne L’objet de la sculpture, La Rotonda della Besana, Milan, Italie 34
1990 Process back in Lodz 90, Lodz, Pologne C O M MAN D E S PU B LI Q U E S / PU B LI C S PAC E PR O J E CTS FIAC 90, Galerie Boulakia, Paris Soyez les bienvenus, Musée Sainte-Croix, Poitiers 2012 Soyons soyeux, installation Parking des Brotteaux, Lyon Petite suite lumineuse à accompagnement, Le Magasin, Grenoble 2004 Concours Parking de la Gare maritime de Fort de France (non réalisé) 1989 Daniel Buren - Jacqueline Dauriac, Kunstverein Köln, Allemagne 2001 Projet Les Dunes du Havre, Port du Havre Yona à Bezalel, Galerie Bezalel, Tel-Aviv, Israël 2000 Lauréate du concours pour le parking de l’aéroport de Bordeaux (non réalisé) 1988 Festival dei due mondi, Villa Redanta, Spoleto, Italie Lauréate du concours pour le parking de la ville de Mantes la Jolie E 3, Australian Centre for Contemporary Art, Melbourne, Australie Lauréate du projet pour le Panthéon de Paris (non réalisé) E 3, Institute of Modern Art, Brisbane, Australie 1999 Projet pour la Warcoal Society Tokyo, Japon (non réalisé) Artspace, Sydney, Australie Projet Jardins de bambous pour les jardins municipaux rue de Flandre et rue de la Vivent les FRAC !, Le Nouveau Musée, Villeurbanne Réunion, Paris 1987 8 artistes contemporains, Kunstverein Ludwigsburg, Allemagne Projet pour parking rue de Flandre, Paris Quatre sculpteurs, Musée de Romans, Isère Jardin rue de Flandre, Paris 1986 Eye Level, Van Abbe Museum, Eindhoven, Pays-Bas Projet pour le Nouveau Pôle Universitaire, Grenoble Collection Souvenir, Le Nouveau Musée, Villeurbanne 1998 Lauréate du concours Obayashi Corporation, Kyoto, Japon (non réalisé) Lumières, Centre International d’Art Contemporain, Montréal, Canada 1997 Lauréate du Prix triennal d’intégration de sculpture monumentale à l’urbanisme, Dem Frieden eine Form geben, Kunstverein Hamburg, Allemagne Liège, Belgique 1985 Génération Polaroïd, Pavillon des Arts, Paris 1996 Lauréate du concours pour le Square A. Leroux, Limoges, Belgique 1984 Pour vivre heureux vivons cachés, Nevers, Etats-Unis Projet pour le parking de l’Hôtel de Ville du Lamentin, Martinique Eté 84, Nouveau Musée, Villeurbanne 1995 Lauréate du concours pour le Parking Sainte 1983 A Pierre et Marie – une exposition en travaux, rue d’Ulm, Paris Marguerite - Petite France sous le Musée d’Art 1982 Nous sommes venues pour sourire, performance, Centre Pompidou, Paris Moderne, Strasbourg 1981 37 artistes français, Moderna Museet, Stockholm, Suède 1994 Lauréate du concours pour le Parking Drouet d’Erlon, Reims 1980 Une idée en l’air, The Clocktower, New York, Etats-Unis Un moment d’oubli, performance, Galerie Donguy, Bordeaux 1975 Dauriac – Gasiorowski, Galerie Gérald Piltzer, Paris COLLECTIONS / COLLECTIONS 1972 Mai 72, Toulouse 1971 Maison de la Culture, Grenoble CNAC, Paris FRAC Rhône-Alpes Museum Witte de With, Rotterdam (Pays-Bas) Collection Daniel Buren Collections particulières 35
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JACQUELINE DAURIAC - Galerie Isabelle Gounod, 2018
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