Le financement des MSP - POINT DE VUE DE L'UER

 
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Le financement des MSP - POINT DE VUE DE L'UER
POINT DE VUE DE L’UER

Le financement des MSP
Les enjeux
Le financement est l’un des principaux défis
auxquels les médias de service public (MSP)
doivent faire face aujourd’hui. Pourtant, même si
les budgets diminuent, la nécessité d’investir dans
l’avenir se fait toujours plus pressante.

Les radiodiffuseurs de service public (RSP) ont un
devoir d’intégration, qui leur impose de satisfaire
le public le plus large possible. Chacun entend
disposer d’un accès rapide et mobile à un contenu
de qualité ; mais pour répondre à des besoins
multimédias sophistiqués, les radiodiffuseurs ont
besoin de capacités multimédias sophistiquées.

Aujourd’hui, les principaux secteurs
d’investissement des RSP – la technologie,
l’infrastructure, la numérisation, la formation
et l’archivage – nécessitent un financement
spécifique et garanti.
                                                        Messages clés
Les consommateurs modernes utilisent plusieurs                Les radiodiffuseurs ont besoin d’un financement spécifique et
appareils pour accéder au contenu audiovisuel,                durable
mais cela justifie-t-il de relier la redevance aux      Les radiodiffuseurs publics, comme les secteurs de la santé, de l’éducation et des
appareils ? Des millions d’Européens se sont            transports, ont besoin d’un cadre juridique spécial garantissant leur financement. Si
dotés de smartphones et possèdent téléviseurs,          tout le financement des radiodiffuseurs est lié aux marchés, ils se trouvent exposés aux
radios, ordinateurs et tablettes, mais cela justifie-   fluctuations ou à l’effondrement de ces derniers. Les radiodiffuseurs doivent pouvoir
t-il davantage aujourd’hui de taxer tous les foyers     accomplir leur mission tout en s’adaptant aux nouvelles exigences des consommateurs
en incorporant la redevance à d’autres frais de         et au progrès technique. Ils doivent pouvoir compter sur un financement adéquat.
service ? Le financement des MSP doit-il provenir
du budget de l’État, de la publicité ou de sources            Le modèle de financement doit être adapté au contexte
mixtes ?                                                Des recherches effectuées par l’UER montrent que le modèle de financement d’un
                                                        radiodiffuseur n’a pas d’impact majeur sur ses performances. Ce qui fait la différence,
Les États sont les mieux placés pour répondre           c’est le niveau absolu de financement. Ses revenus doivent être suffisants, garantis
à ces questions, mais ce qui est certain, c’est         à long terme et à l’abri des caprices de la politique nationale. Les législateurs
que les radiodiffuseurs publics ont besoin d’un         ne doivent pas oublier que sans des bases financières solides, les MSP perdent
financement suffisant, durable et indépendant           leur indépendance. Les organismes de médias au service du public doivent être
du pouvoir politique.                                   indépendants sur le plan éditorial et ne doivent pas être tributaires des faveurs des
                                                        politiques ou de l’intérêt qu’ils présentent pour les annonceurs.
Sur un continent composé d’une mosaïque
économique, sociopolitique et culturelle, il ne               Le niveau de financement doit refléter les besoins nationaux
peut pas exister de solution de financement             Les organismes de médias de service public œuvrent dans un cadre national qui
« universelle ». Les gouvernements doivent              leur est propre. Le paysage économique, politique et social diffère d’un pays à
apporter à leurs radiodiffuseurs le soutien dont        l’autre, mais l’obligation de se mettre au service du public est commune à tous
ils ont besoin.                                         les RSP. La définition d’un financement suffisant varie, selon des aspects tels que
                                                        la démographie ou le multilinguisme. Cependant, si un radiodiffuseur ne peut pas
                                                        accomplir sa mission parce qu’il est sous-financé, ce sont les valeurs fondamentales
                                                        des démocraties réussies qui sont menacées.

                                                        Union Européenne de Radio-Télévision (UER)
Le financement des MSP - POINT DE VUE DE L'UER
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                               Les radiodiffuseurs ont besoin d’un financement
                               spécifique et durable

La radiodiffusion au service   La notion de radiodiffusion publique dans l’intérêt de la société a pris forme dans la première
de l’intérêt général           moitié du 20e siècle et a été pleinement justifiée par la Deuxième Guerre mondiale. L’exploitation
                               non contrôlée de la radiodiffusion par les Puissances de l’Axe pour propager leur idéologie
                               destructrice a obligé les démocraties à définir un certain nombre de principes garantissant
                               que le pouvoir de la radiodiffusion publique serait toujours mis au service de l’intérêt général.

                               Reprenant en grande partie le modèle de la BBC en vigueur depuis les années 20, les
                               radiodiffuseurs publics ont commencé à s’engager envers ces principes. Ils ont promis de servir
                               tous les citoyens, en portant une attention particulière aux cultures et langues des minorités ;
                               d’apporter leur pierre à l’identité et à la communauté nationales ; de rester indépendants des
                               intérêts en place.

                               Pendant près d’un siècle, les idéaux tissant ces principes fondamentaux sont demeurés intacts ;
                               ils conservent aujourd’hui toute leur pertinence. Mais les radiodiffuseurs de service public ne
                               peuvent pas incarner ces valeurs et travailler dans l’intérêt des sociétés démocratiques sans
                               un financement spécifique, suffisant et durable.

Une saine concurrence          Il y a vingt ou trente ans, le secteur de la radiodiffusion commerciale était une foire d’empoigne.
                               Mais aujourd’hui, les radiodiffuseurs privés ont de plus en plus tendance à se regrouper et
                               si leur nombre a nettement diminué, leur taille s’est en revanche considérablement accrue.

                               La concurrence est positive ; elle fait avancer les normes et oblige à viser l’excellence, l’efficacité
                               et l’innovation. Mais les pressions financières et la logique du profit ont donné naissance à
                               une multitude de nouvelles chaînes et de nouveaux services payants, qui fragilisent le principe
                               d’universalité en empêchant certaines franges du public d’accéder à un contenu intéressant
                               et gratuit au point d’accès. Un monde médiatique dominé par quelques géants ciblant profits
                               et publics est inévitablement caractérisé par un contenu uniforme, dépourvu d’originalité.

                               Les radiodiffuseurs publics, très protégés de ces préoccupations mercantiles, font œuvre de
                               pionniers, tant en termes de technologie que de contenu. Les téléspectateurs veulent et méritent
                               un large choix, et ce n’est qu’en étant correctement financés que les MSP peuvent développer
                               l’offre médiatique globale, en ouvrant des pistes que leurs homologues commerciaux n’ont
                               alors d’autre choix que de suivre à leur tour.
Le financement des MSP - POINT DE VUE DE L'UER
Point de vue de l’UER sur le financement des MSP                                                                                              3

Les MSP sous pression                          Depuis plusieurs années, les médias de service public sont confrontés à des pressions
                                               financières et politiques de plus en plus fortes. Les gouvernements, aux prises avec de graves
                                               difficultés économiques, ont réduit les subventions publiques et les recettes provenant de la
                                               redevance, tout en imposant des mesures d’économies et de réduction du personnel. De plus,
                                               les annonceurs aussi ont réduit leurs dépenses. Ces changements se font lourdement sentir
                                               sur les MSP, qui se trouvent aujourd’hui obligés de réduire les salaires, de réaliser des gains
                                               d’efficacité et d’ajourner leurs projets d’investissements dans les programmes et la technologie.

                                               Il est toutefois encourageant de constater qu’en 2010, les revenus des MSP avaient progressé
                                               de 4,3 % par rapport à l’année précédente, même si ce chiffre est encore inférieur au niveau
                                               de 2005 ajusté en fonction de l’inflation. En effet, trente des quarante-six pays qui ont
                                               communiqué leurs chiffres ont vu leurs revenus augmenter, même si cette hausse partait de
                                               loin dans la mesure où 2009 a été l’année où le financement cumulé des MSP a été le plus
                                               bas depuis cinq ans. De plus, les principaux groupes de radiodiffuseurs commerciaux ont, pour
                                               leur part, enregistré une augmentation de 6,8 % de leurs revenus.

                                               Dans une enquête réalisée par l’UER en octobre 2011, 60 % des Membres qualifiaient
                                               leur situation financière de « difficile » ou « très difficile », la moitié environ prévoyant une
                                               aggravation de leurs problèmes dans les cinq ans à venir. Leurs revenus s’effritent dans toute
                                               la zone géographique des Membres de l’Union, des anciens États soviétiques de la Baltique
                                               et des Balkans aux plus grands pays occidentaux de la « vieille » Europe.

                                               Le gouvernement néerlandais a par exemple annoncé une réduction de 20 % du budget des
                                               médias d’ici 2015, y compris une réduction de 127 millions € pour la radiodiffusion nationale
                                               de service public. Le gouvernement portugais va encore plus loin avec des plans visant à réduire
                                               de moitié les revenus et coûts totaux du radiodiffuseur public, RTP, d’ici 2013.

                                               En Hongrie, MTV a vu chuter de 37 % ses revenus tirés des fonds publics en 2010, soit une
                                               perte d’environ 35 millions €, qui a eu de lourdes conséquences sur ses revenus globaux,
                                               en baisse d’environ un tiers. LRT, en Lituanie, a subi des réductions supplémentaires de son
                                               financement public en 2009 et 2010 et a enregistré des déficits budgétaires deux ans de suite,
                                               malgré les nombreuses mesures d’économies mises en place. Son financement public n’avait
                                               pas été aussi bas depuis 1999.

Les gouvernements doivent agir                 Ces exemples peignent un tableau pessimiste de l’avenir, mais l’UER est convaincue que les
                                               législateurs peuvent et doivent prendre les mesures nécessaires pour s’adapter aux réalités
                                               économiques d’aujourd’hui, sans pour autant fragiliser leurs organismes de médias de service
                                               public.

                                               Avant tout, les gouvernements doivent s’assurer que les MSP sont en mesure d’offrir le niveau
                                               de service que leur population attend et mérite. L’accès à un contenu et des informations
                                               de qualité, diversifiées et qui s’adressent à tous, doit bénéficier de la même attention que
                                               des secteurs comme les transports, l’éducation et la santé, surtout en cette période de crise
                                               financière, puisqu’il contribue tout autant qu’eux à la cohésion sociale moderne.
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                                      Le modèle de financement doit être adapté au contexte

La question n’est pas de savoir       Des recherches menées par l’UER montrent que le mode de financement d’un radiodiffuseur
comment, mais combien                 a un impact très faible, voire nul, sur sa part de marché ou sa production de programmes.
                                      En d’autres termes, ses sources de financement - redevance, fonds publics, publicité ou une
                                      combinaison de celles-ci - n’influent pas directement sur ses performances.

                                      Le facteur le plus important de ces mesures est le revenu absolu, c’est-à-dire le fait que le
                                      radiodiffuseur est correctement financé.

                                      Habituellement, le modèle de financement choisi par un gouvernement reflète les conditions
                                      propres à son pays, y compris son niveau de richesse général, son histoire et sa culture, sa
                                      tolérance à la publicité et l’acceptation culturelle du paiement de la redevance. C’est pourquoi
                                      des aspects tels que les services multilingues et la taille globale de la population doivent jouer
                                      un rôle décisif dans le mode de financement d’un radiodiffuseur public.

Des deniers publics pour les          En moyenne, 60 % du financement d’un Membre de l’UER proviennent de la redevance, 29
services publics                      % des recettes commerciales (publicité, parrainage, marchandisage et ventes de programmes)
                                      et 10 % de fonds publics autres que la redevance.

                                      Le degré de dépendance à l’égard de la redevance est demeuré plutôt stable au cours des six
                                      dernières années, même si l’on a noté récemment un glissement de la publicité vers les fonds
                                      publics. Cette tendance a été sensible en Espagne, en France et en Islande, où la publicité sur
                                      les chaînes de service public a été complètement ou partiellement supprimée et les recettes
                                      ainsi perdues compensées par des aides d’État.

                                      De telles pratiques anticommerciales pourraient devenir problématiques, car elles accroissent
                                      la dépendance des MSP à l’égard des flottements politiques, ce qui peut se traduire par une
                                      instabilité financière ; les promesses des politiciens de garantir les budgets peuvent être
                                      rompues, entraînant austérité et mesures d’économies.

                                      Membres de l’UER : Composition du financement (%)

                                      2005                                        2008
                                                         5,7%                                        7,1%
                                                       (1989,1)                                    (2483,3)
                                   1,1%                                       1,2%                                       Fonds publics
                                             14,3%                           (430,3)     12,9%
                                  (373,8)                                               (4514,3)                         Redevance
                                            (4971,0)
                                                                                                                         Publicité
                                                                                    20,0%
                                         22,5%
                                                                                   (7009,9)                              Parrainage
                                        (7785,9)         56,4%                                       58,8%
                                                       (19533,1)                                   (20605,6)             Autres

                                                                                                                      Remarque : En
                                      2009                                        2010                                2010, les données
                                                          9,5%                                      10,2%             de TRT datent de
                                                        (3224,5)                                   (3600,9)           2008. En 2009,
                                   1,0%                                       1,1%                                    celles de MR et
                                             13,1%                                       13,1%                        de TRT datent de
                                  (350,3)                                    (392,5)
                                            (4441,6)                                    (4617,3)                      2008. En 2005,
                                                                                                                      les données de
                                        16,3%                                      16,3%                              DR, LRT et LR sont
                                       (5505,8)                                   (5750,2)
                                                                                                                      celles de 2004.
                                                                                                     59,3%
                                                      60,0%
                                                                                                   (20949,1)
                                                    (20325,2)                                                         Source :
                                                                                                                      UER, selon les
                                                                                                                      données de ses
                                                                                                                      Membres
Point de vue de l’UER sur le financement des MSP                                                                                             5

                                               Les recettes commerciales de la plupart des Membres de l’UER diminuent régulièrement
                                               depuis 2005. La France, l’Espagne et la République tchèque ont mis en place des interdictions
                                               partielles ou totales de la publicité, tandis que la Slovaquie et la Croatie ont renforcé leurs
                                               restrictions dans ce domaine.

                                               Les radiodiffuseurs qui dépendent d’un financement public doivent faire face à des coupes
                                               budgétaires pour des raisons politiques et économiques. Les augmentations de la redevance
                                               sont fréquemment inférieures à l’inflation et les recettes commerciales sont en baisse à cause
                                               de la crise économique ou de nouvelles restrictions légales. De plus, les taux de non-paiement
                                               de la redevance augmentent.

Nouvelle époque, nouvelles                     La redevance est depuis longtemps la méthode préférée de collecte de fonds publics pour
approches                                      les radiodiffuseurs nationaux, mais ces dernières années, les États ont commencé à étudier
                                               de nouvelles approches, tant pour déterminer les sources de financement que pour collecter
                                               les fonds.

                                               La redevance dépendait généralement du type d’appareil détenu, mais dans un monde où
                                               les écrans abondent, ce système pourrait ne plus être adapté. Les gouvernements autrichien,
                                               allemand, irlandais, suédois et suisse réexaminent actuellement leurs systèmes de redevance, de
                                               manière à y intégrer la convergence technologique. Ils sont tous en train de mettre au point un
                                               mécanisme reposant sur une redevance de radiodiffusion publique qui serait applicable à tous
                                               les foyers et à certaines entreprises, quel que soit l’appareil utilisé pour accéder au contenu.

                                                   Réforme du financement d’YLE, le radiodiffuseur finlandais,
                                                   à compter de 2013 – un impôt à la place de la redevance

                                                   Le Parlement finlandais a décidé en décembre 2011 qu’à partir de 2013, YLE serait financé
                                                   par un impôt progressif et spécifique dû par l’ensemble des contribuables, plutôt que par
                                                   une redevance. Ainsi, à compter du 1er janvier 2013, les contribuables – à l’exception de
                                                   ceux dont le revenu est faible – paieront entre 50 et 140 €, en fonction de leurs revenus.
                                                   Les sommes collectées seront gérées par l’État, mais ne figureront pas dans les comptes
                                                   publics ou les négociations budgétaires. De cette façon, en 2013, 500 millions € seront
                                                   transférés au Fonds de la Radio et de la Télévision d’État, et les ajustements seront basés
                                                   sur l’indice des prix à la consommation et l’indice des salaires et des revenus salariaux.
6                                                                                             Point de vue de l’UER sur le financement des MSP

                                                         Le niveau de financement doit refléter les besoins
                                                         nationaux

       Assez, c’est combien ?                            Déterminer le montant qui permet à un radiodiffuseur public d’honorer son mandat est une
       Le PIB comme élément de repère                    question à laquelle il n’est pas simple de répondre. En 2010, l’UER a recueilli les données
                                                         communiquées par ses Membres et calculé leurs dépenses d’exploitation en pourcentage
                                                         du PIB de leur pays. Les chiffres présentés dans le graphique ci-après montrent les pays qui
                                                         soutiennent leurs radiodiffuseurs de service public.

                                                         En 2009, le financement des MSP, mesuré par leurs dépenses d’exploitation, représentait environ
                                                         0,17 % des économies nationales en moyenne dans l’ensemble des pays des Membres de
                                                         l’UER. Toutefois, de nombreux pays – surtout en dehors de l’UE – se situaient bien en dessous
                                                         de ce résultat. Au cours des trois dernières années, la situation s’est dégradée dans certains
                                                         d’entre eux, en particulier en Hongrie, où le montant global des revenus de MTV a diminué
                                                         d’environ un tiers. La moyenne des 27 pays de l’UE plus la Croatie se situe à un niveau plus
                                                         acceptable, à 0,21 % du PIB. Il s’agit là d’un problème grave dans la mesure où c’est dans
                                                         les jeunes démocraties d’Afrique du Nord et d’Europe de l’Est que les MSP ont le plus besoin
                                                         d’investissements massifs, s’ils veulent apporter leur pierre à la diversité et au progrès social.

       Dépenses d’exploitation du Membre de l’UER exprimées en fonction du PIB de son pays

0.5%
              % du PIB
0.4%

0.3%

           Moyenne des 27 pays de l’UE + la Croatie = 0,211 %
0.2%

0.1%

0.0%
                                          Jordanie
                                               Liban
                              Rép. arabe d’Égypte
                                           Ukraine
                                           Andorre
                                       Azerbaïdjan
                                           Lituanie
                                      Luxembourg
                                            Turquie
                                            Algérie
                                            Belarus
                             Fédération de Russie
                                            Albanie
                                          Arménie
                                             Tunisie
                                          Espagne
                                               Malte
                                                Israël
                              Bosnie-Herzégovine
                                           Monaco
                                           Lettonie
                                           Géorgie
           ex-République yougoslave de Macédoine
                                         Moldavie
                                          Pays-Bas
                                           Bulgarie
                                               Grèce
                                          Portugal
                                           Pologne
                                        Roumanie
                             République slovaque
                                              Maroc
                                           Hongrie
                                                 Italie
                                            Estonie
                                          Belgique
                                            Chypre
                                             Irlande
                              République tchèque
                                              France
                                            Islande
                                           Slovénie
                                       Saint-Marin
                                              Suède
                                      Monténégro
                                              Suisse
                                          Norvège
                                          Finlande
                                              Serbie
                                        Danemark
                                          Autriche
                                        Allemagne
                                     Royaume-Uni
                                            Croatie

                                                         Le Projet d’aide spéciale de l’UER, qui apporte un soutien aux Membres confrontés à de graves
                                                         difficultés politiques, techniques et financières, est très sollicité dans les pays dont le nom
                                                         apparaît à la gauche du graphique. Il faut en déduire que les radiodiffuseurs de beaucoup de
                                                         ces pays, dont certains sont d’anciens États soviétiques, sont peu ou mal soutenus par leur
                                                         gouvernement, alors qu’ils sont des moteurs de progrès.
Point de vue de l’UER sur le financement des MSP                                                                                              7

Des nuages noirs à l’horizon                   Dans le cadre de l’enquête réalisée en 2011, l’UER a demandé à ses Membres de décrire les
                                               mesures d’économies qu’ils avaient mises en œuvre et les raisons qui les avaient poussés à le
                                               faire. Ils étaient également invités à projeter l’évolution de leur situation financière.

                                               Il est inquiétant de constater que selon plus de 70 % des répondants, leur organisme avait
                                               supprimé des emplois, réduit les budgets alloués aux programmes et opéré une restructuration
                                               afin d’accroître son efficacité. Deux ont même réduit le nombre de leurs chaînes.

                                               Parmi les raisons invoquées figuraient le mauvais état des finances publiques et la réduction
                                               des dépenses dans l’ensemble du secteur public ; les pressions politiques en vue de limiter les
                                               aides à la radiodiffusion de service public ; l’augmentation du non-paiement de la redevance
                                               et la diminution des recettes tirées de la publicité, s’expliquant soit par de nouvelles lois qui
                                               limitent la publicité sur les chaînes publiques, soit par la baisse des dépenses des annonceurs.
                                               Pour résumer, les perspectives financières ne sont pas roses pour les radiodiffuseurs publics,
                                               qui devront encore se serrer davantage la ceinture dans les cinq ans à venir. Il est important
                                               d’être réaliste quant aux raisons expliquant la baisse des revenus, mais si les budgets des MSP
                                               continuent à rétrécir à la même vitesse, la survie de certains radiodiffuseurs est gravement
                                               compromise.

Investir aujourd’hui dans la                   Aujourd’hui, la technologie évolue si rapidement que les algorithmes budgétaires n’arrivent
prospérité de demain                           pas toujours à suivre le rythme, et que les radiodiffuseurs publics n’ont alors plus les fonds
                                               nécessaires pour investir dans la technologie. Pourtant, des investissements adéquats dans
                                               les nouvelles technologies peuvent se traduire par une plus grande efficacité, une réduction
                                               des frais d’exploitation et un accès facilité pour les consommateurs.

                                               L’évolution technologique et la convergence des marchés des médias et des communications
                                               posent des questions nouvelles et difficiles aux médias publics. Les États doivent donc adapter
                                               le budget des radiodiffuseurs de service public, pour leur permettre de relever ces défis.

La solvabilité, c’est la                       L’UER est un ardent défenseur de l’indépendance des médias de service public. Leur devoir
souveraineté                                   est de satisfaire aux besoins des individus et de la société dans son ensemble, en termes
                                               d’information, d’éducation et de culture.

                                               Or, ce n’est pas possible si les ressources essentielles des MSP sont tributaires d’ingérences
                                               politiques – parfois populistes – dans le processus qui définit leur financement. Les MSP ont
                                               besoin d’un financement fiable et durable pour pouvoir offrir à la société et à leurs publics le
                                               meilleur service possible.

                                               L’UER ne recommande pas un modèle de financement plus qu’un autre ; c’est à chaque pays
                                               de trouver la solution qui lui convient le mieux. Mais dans un secteur de la radiodiffusion qui
                                               a de plus en plus tendance à exclure, seuls les médias de service public, qui ont au contraire
                                               vocation à rassembler, peuvent faire la différence.
Union Européenne de Radio-Télévision (UER)

L’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) est la principale association d’organismes de
médias nationaux dans le monde. Elle rassemble 85 organismes de médias nationaux, de 56
pays d’Europe et d’alentour. L’UER représente ses Membres et s’emploie à promouvoir les
valeurs et la spécificité des médias de service public, en Europe et dans le monde.

  Le saviez-vous ?

  • La redevance est toujours la principale source de revenus des Membres de l’UER et
    représente encore 60 % de leurs revenus globaux cumulés.

  • De nombreux pays ont entamé une révision de leur système de redevance et
    s’intéressent de plus en plus à un système indépendant de l’appareil, avec une taxe
    dont s’acquitterait l’ensemble des foyers.

  • La baisse du temps d’antenne publicitaire sur les chaînes de télévision s’est accentuée
    ces dernières années.

  • On a également noté un glissement vers une plus grande dépendance à l’égard des
    aides d’État (fonds publics), depuis trois ans.

Union Européenne de Radio-Télévision
L’Ancienne-Route 17A
1218 Le Grand-Saconnex / Suisse
                                                                                                  Mars 2012

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