LE LIEU-DIT LE LIEU Jean-Yves Frechette - Intervention - Érudit
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Document generated on 07/15/2022 8:16 a.m. Intervention LE LIEU-DIT LE LIEU Jean-Yves Frechette Number 15-16, 1982 URI: https://id.erudit.org/iderudit/57452ac See table of contents Publisher(s) Intervention ISSN 0705-1972 (print) 1923-256X (digital) Explore this journal Cite this article Frechette, J.-Y. (1982). LE LIEU-DIT LE LIEU. Intervention, (15-16), 43–50. Tous droits réservés © Les Éditions Intervention, 1982 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
dédit4 à monsieur More-André Boulanger, propriétaire du lieu-dit le Heu et à sa famille. LE LIEU-DIT On conjecture que ce brave new world est l'oeuvre d'une société secrète d'astronomes, de biologues, d'ingénieurs, de métaphysiciens, de poètes, de chimistes, d'algébrtstes, de moralistes, de peintres, de géomètres... Borges PROPOSITIONS données numériques du tirage de la Super Loto en coordonnées spatiales et en information lexicographique; déterminer un point sur la carte sis dans un rayon de dix kilomètres; s'y rendre sur le Pervertir l'économie (fonction et monnaie) de Loto-Québec: champ; procéder sur le lieu ainsi découvert à un certain nombre muer l'aléatoire économique en tangible territorial. Ou encore: d'expertises et de mesures, y exploiter les ressources du mime, de transformer la déception de la perte monétaire en certitude de gain la musique, de la danse, du vidéo, de l'écriture et du dessin et spatial. même s'y rendre à pied. S Permettre au hasard de désigner un espace compris comme Puis, parler du plaisir. Plaisir inattendu qui ne tient pas tant terrain d'observation/description et comme lieu de production. Ou aux effets de manipulation des signifiants mais qui tient plutôt au encore: se servir d'un lieu comme support d'un discours mosaïque à fait de placer le corps dans des positions d'espace et des postures lu fois réfèrent de pulsions analytiques (la science), ludiques et de lieu qui défient la quotidienne glration sur place des habitudes symboliques (les arts) et enfin tactiques et politiques (la police, professionnelles de chacun(e). Plaisir issu d'une sensation de l'armée). savoir son corps posé en contiguïté avec d'autres corps éprouvant la même marginalité. Voilà ce qui explique pourquoi tant de profes- Ne refuser aucune des contradictions du tissu social: ne se sionnelle )s à l'occasion de telle ou telle manoeuvre culturelle faire l'agent d'aucune censure idéologique. Ou encore: réunir dans deviennent ouvriers textuels bénévoles de la Centrale textuelle! un même lieu textuel des strates d'écriture par ailleurs parfaite- ment aliénables l'une à l'autre mais ici préférées dans leur statut d'anthologie de textes techniques, l'art, comme l'armée, n'étant Et en ce lieu désormais connu se creuse un appétit de discours: pas les moindres des techniques! fiches techniques, équations, schémas, graphiques, cartes d'échel- les multiples et totale liberté quant à la ruse stylistique. Positions Inverser non des rapports mais des fonctions: la manoeuvre S de textes issues de compétences professionnelles diverses. Le lieu- dit le lieu produit du texte: il le collectionne et cette manoeuvre cul- du lieu-dit permutte socialement quant aux honoraires les posi- turelle trouvera son aboutissement dans la fabrication d'une antho- tions de destinataire et de destinateur. Ou encore: celui qui ne sait logie de textes techniques du lieu. pas n'est pas celui qui paye: évidence qui place chacun(e)s des col- luborateur(trice)s bénévoles de la Centrale textuelle de Saint- ll>ald en position de service absolu sinon de don, voire en marge du Recrutement d'effectifs civils, militaires et policiers que seule tarif. stimule la promesse de l'aléatoire. Concertation et consensus con- sentis non dans l'objet du travail lui-même (puisqu'il se découpe on ne peut plus dans la pratique professionnelle quotidienne de cha- Poursuivre sur le terrain la théâtralité de l'espèce, l'espace, cun(e)) mais dans la nature même de sa commande, c'est-à-dire ou le Heu quel qu'il soit, étant toujours la scène infaillible. Ou dans sa gratuité. Il n'est donc plus question pour les expert(e)s du encore, sortir dehors, simplement pour respirer avec une maudite lieu d'exiger un tarif ni de prévoir, pour ce projet, de fiscalité autre l>elle gang et pis pour prendre un coup, à cause de Molson, avec le que déficitaire mais de placer l'enjeu du gain dans la dette de désir proprié taire du LIEU. que l'événement, dans sa gratuité, comble. * La manoeuvre culturelle le lieu-dit le lieu aura donc permis de COMMENTAIRE détourner l'institution qui, malgré la rémunération qu'elle pro- pose, se pose maintenant comme le symbole actif de toutes les insatisfactions au travail. Déplacer le lieu du gain de la loterie: faire d'un avoir (moné- taire) un savoir (technique, tactique et artistique). Les membres de la C.T. de St-U. savent tous qu'ils vont gagner un lieu. L'espoir Accepter de perdre le contrôle de soi sur son corps. Théâtralité d'un gain quantitatif se transforme en attente d'une qualité de lieu. de base: se déplacer sur le territoire urbain sans autre motivation On ne pose pas la question combien? mais quoi? Quel lieu? d'itinéraire que celle de l'aléatoire. Puis, s'arrêter net en se revi- rant de bord ben raide, travailler tellement fort de la tête qu'on en arrive soi-même à oublier qu'on en était venu là pour s'amuser. Se Théâtralité minimale; conventions calquées sur des transes de poser la question: le texte est-il un trouble fl[t)ête? Et, après avoir rigueur: militarisme des procédures, déplacements brefs des allu- bu une bière et s'être couché bien tard les pieds parfaitement gelés res dans des lieux extrêmement bien choisis pour leur symbolique se mettre à écrire, à produire des signifiants, à occuper sur la page de transgression (pénétrer à la Citadelle, espace clos, bien gardé, de l'espace et du concret. étranger malgré la proximité puis, de là, se diriger vers l'ouvert, * vers le lieu; ou bien se faire dicter par le hasard, à tel moment pré- cis, tel itinéraire, tel espace). 5 La manoeuvre a quelque chose de «spécial»; cela veut sans doute, par le jeu d'une quelconque surdétermination du mot sim- ple, signifier qu'elle nous permet de nous déplacer dans notre quo- Dispositif d'une manoeuvre d'intervention textuelle sur le ter- tidien d'une façon un peu plus accélérée qu'on ne le ferait autre- rain. Tout mettre en place pour que le LIEU arrive. Chercher des ment mais elle ne nous coupe en rien du réel. Elle en accroît sujct(e )s parfaitement habilité(e)s pour produire dans du texte les seulement la qualité de notre perception: et tout cela, comme tant marques de leur différence, de leur savoir propre, de leur culture et d'autres perceptions aiguës, est une question de vitesse: le lieu-dit ce, sans égard au pouvoir dont ils sont économiquement et politi- le lieu ne nous permet pas de se voir venir; il nous invite à se voir quement investl(e)s. Travailler avec le «bizarre» (cf. le Journal de aller... Québec, 37/03/82) comme paramètre: installer dehors un télévi- Jean-Yves Frechette seur à la Citadelle le 28/03/82 à 23h00; y transformer sur place les directeur de la Centrale textuelle de St-Ubald
L E L I E U D I T LE LIEU: des travailleurs entre un fleuve sante, et ne permet pas aujour- L'aveu et dénombrement de même que les actes not* DIMENSION et une raffinerie, entre l'auto- d'hui de certifier les mesures du qu'Etienne Charest, alors pro- pourraient nous permettre SOCIOLOGIQUE route et les ponts. Sauf que ja- terrain ni sa contenance. priétaire de la seigneurie de faire évoluer le lieu en te mais la flamme de mazout, qui Un bornage effectué par un Lauzon, produisit en date du 6 compte des activités des pu éclaire les nuits de St-Romuald arpenteur-géomètre avec les mars 1723, ne fait que confirmer siens et des visiteurs. Si le D eux dimensions sociolo- giques se dégagent aisé- ment de la manoeuvre cultu- et tient en otage la qualité de l'air ambiant, n'égalera l'inten- sité de l'invitation faite à Jean- propriétaires d e s lots voisins permettrait de délimiter d'une façon certaine et définitive les que, sur cette nouvelle propriété de J e a n Demers junior, il y avait maison, grange, étable, trente tre des affaires (la rue Com: claie porte bien son nom fixait dans le bas de la côt rclle LE LIEU DIT LE LIEU Yves Frechette par les Boulan- limites dudit lot. arpents de terre en labours et XIXe siècle et au cours du d orchestrée par Jean-Yves ger, d'entrer dans le lieu réel. . . En foi de quoi, j'ai signé ce trois arpents en prairies. du XXe siècle, il faut se re Frechette: Q u a n d la j o i e de vivre vingt-cinquième jour d'avril de La maison, dont les murs compte de l'importance d • d'abord le détournement des trouve un lieu poétique désa- l'an mil neuf cent quatre-vingt- étaient en pierres de un mètre navigation (le bateau à va referents sociaux lors de la liéné, c'est LE LIEU DIT LE deux, à Sillery, Québec. d'épaisseur, était construite à -LE FRONTENAC- faisar procédure de localisation, LIEU. environ dix mètres au nord du navette entre St-Romual • ensuite la rétroaction extraor- Yvon J a c o b chemin (aujourd'hui rue Com- Québec) et des grandes scit dinaire du lieu habité déter- Guy Durand notaire merciale), pas tellement loin du de la place. Et graduellen miné. sociologue lieu-dit-le-lieu, un peu en arrière les activités commerciale La localisation de tout lieu, de la maison actuelle des Mar- industrielles se sont déplat rural ou urbain, obéit toujours à L E LIEU-DIT-LE-LIEU ET tel, utilisée pendant un siècle Le grand village est devenu des coordonnées qui sont sous DÉSIGNATION comme pharmacie pour les rési- ville. Le lieu-dit-le-lieu a p CADA S T R A L E E T SON HISTOIRE rendre compte de cette Iran le contrôle d e s i n s t i t u t i o n s . dents du voisinage. Ainsi le point zéro de Québec RAPPORT SUR LES Le l i e u - d i t - l e - l i e u fait m a t ion. U p o u r r a i t raco est à la Citadelle de Québec TITRES DE PROPRIÉTÉ maints souvenirs. Il s'agira sous la surveillance du canon et des militaires. Côté profession- D U LIEU-DIT LE L I E U L a découverte du lieu-dit le lieu rappelle la traversée du fleuve, au printemps 1661, a c t u e l l e m e n t p a r t i e de la paroisse St-Romuald d'Etche- min, fondée le 24 mars 1854. Le consulter encore plus mémoire. Il faudrait lui dei der la permission de Jeté nel, les localisations appartien- par Eustache Lambert qui alla territoire d'Etchemin faisait par- nent aux arpenteurs et notaires DÉSIGNATION CADASTRALE coup d'oeil dans ses archive! DU LIEU-DIT LE LIEU établir une pêcherie, sur la rive tie de la paroisse de Notre-Dame fonctionnaires de municipali- sud du St-Laurent, en face de la de Québec jusqu'en 1679 et de la grattant un peu plus la t< nous pourrions découvrir tés. Voilà pour l'espace social contraint. Y réfère encore un habitat, I V immeuble ci-après nom- mé le lieu-dit le lieu et sis au numéro civique 23, rue de mission de Sillery. Cette terre avait été érigée en s e i g n e u r i e , le 15 j a n v i e r paroisse St-Joscph de la Pointe- Lévy pendant cent cinquante ans. En 1829, à cause du progrès traces du passage de l'hon Le lieu-dit-le-lieu n*a ré maison ou logement, quartier l'Eglise dans la paroisse de St- 1636, et concédée, deux semai- de la colonisation, c'est la forma- qu'une partie des faits dont ou village, centre-ville ou ban- Romuald d'Etchemin peut se nes plus tard, à J e a n de Lauzon, tion de la paroisse de St-Jean- été témoin. lieue, qui en dit long s u r le désigner comme suit, savoir: quatrième gouverneur de Chrysostome, à laquelle sera mode et la qualité de vie des Un emplacement connu et Québec. attachée, pendant vingt-cinq Yvan gens. désigné comme étant une partie Lambert et ses compagnons ans, la population d'Etchemin. histc Or en Occident, l'électricité non subdivisée du lot originaire arrivèrent à une rivière qui se C'est d'ailleurs Benjamin domestiquée traverse désor- numéro trois cent dix (310 ptie Jette dans le fleuve. Les Amérin- Demers, un descendant direct mais tous ces types d'espaces et n.s. ) du cadastre officiel pour la diens lui donnaient le nom de de Jean, qui contribua à l'érec- LE L I E U - D I T O U . . . le médium le plus omniprésent paroisse St-Romuald d'Etche- rivière au loup-marin. Depuis tion de la p a r o i s s e q u a n d il POINT DANS L'ESPAC dans les foyers demeure la télé- min, division d'enregistrement Champlain, elle était connue donna une p a r t i e du t e r r a i n de Lévis, mesurant, mesures in- vision. Par la télé circule la pu- blicité, ce fondement de la con- sommation de masse. Qui plus ternationales, un ( 1 ) centimètre dans ses lignes nord, sud, est, sous le nom de rivière des Etche- mins, pour rappeler un peuple qui, tous les printemps, profitait nécessaire à la construction de l'église. Dix ans auparavant, il avait bâti une maison en bois, à C 9 est à partir de ce proquo que nous, graphes, devons faire l'an. est au Québec, les citoyens sont ouest, sis à cinquante (50) cen- de la crue des eaux pour descen- peu près de la même grandeur de ce qui n'est pas un lieu, les plus grands acheteurs de timètres du niveau apparent du dre au fleuve. que la maison ancestrale; trente portion déterminée de Tes l'espoir (les lotos) et de la peur sol, et situé à plus ou moins, un Non loin du lieu-dit-le-lieu, mètres plus loin, il avait cons- (cf. Petit Robert), mais un i (les assurances). (1) mètre au sud et à cinq (5) s'avance une pointe de t e r r e truit une grange et une étable. localisé, par d e s coordon: Frechette a détourné tout mètres à Test d'un point A, étant (identifiée c o m m e la Pointe Cela explique le nom de la rue géographiques, dans un esp cet appareillage institutionnel la ligne de jonction des lignes Benson au début du vingtième Demers, parallèle et voisine de Frechette nous propos- pour faire gagner gratuitement nord et ouest de la partie du lot siècle), sur laquelle Lambert la rue de l'Église où s'élève point ou, un c space-volunii de la poésie et de l'utopie à des 310, p r o p r i é t é de m o n s i e u r éleva une cabane. Aujourd'hui, actuellement la propriété de M. qui nous concerne, c'est ce j gens. Par une nuit hivernale le Marc-André Boulanger. c'est le lieu de r é s i d e n c e du Bélanger, à l'endroit du en r a p p o r t avec un e s p 28 mars, la télévision nourrie Sans limiter ce qui précède Juvénat des Frères de l'Instruc- lleu-dit-le-lieu. surface. Encore là, de qi par une génératrice, a retrans- et pour plus de précision, l'em- tion Chrétienne. En 1871, à cause de l'aug- surface s'agit-il? La circons mis dehors, au point zéro de la placement objet de la désigna- Le lieu-dit-le-lieu a é t é mentation du nombre d'empla- tion de cet e s p a c e n o u s Citadelle, les chiffres de la loto. tion ci-dessus a pour coordon- témoin de cette première visite. cements et des demandes de ter- train t à poser le problème d Et sous la protection incrédule nées géographiques ce qui suit: Une grande croix de fer s'élève r a i n s , Benjamin D e m e r s est chelle. A grande échelle, de l'armée et de la police, un latitude: 46°45'23.5" (quarante- actuellement, à environ trente contraint de construire une nou- d é l i m i t e r o n s un e s p a c e é t r a n g e dispositif composé six degrés, quarante-cinq minu- mètres à l'est du lieu, sur le ter- velle maison, sur la côte, près du restreint, celui du quartie d ' e x p e r t s de la - C e n t r a l e tes, vingt-trois point cinq rain même qui vit la première couvent, et d'y transporter ses de la municipalité; à moy textuelle de St-Ubald- a trans- s e c o n d e s ) nord; l o n g i t u d e : école de St-Romuald. Ce monu- bâtiments. échelle, nous considérerons formé en lieu et en poème ins- 71°14'21.5" (soixante et onze ment érigé, en 1955, grâce à la Peu à peu, de nouvelles rues zone plus vaste, celle de 1 tantané ces chiffres, habituelle- degrés, quatorze minutes, vingt collaboration des membres de la apparaissent et des résidences gion d'existence légale ou ment promesses de dollars. et une point cinq s e c o n d e s ) Chambre de commerce de la s'élèvent en bas de la rue de ceptuelle, celle du comté; e Le lieu a alors dit le lieu: ouest. place, a reçu la bénédiction du l'Église et à p r o x i m i t é d e à une échelle de plus en plu rive sud, St-Romuald, rue de chanoine Dupont, alors curé de l'église. Joseph Demers, le ftls tite, la province, le pays, le l'Église chez Marc-André et De- RAPPORT SUR LES TITRES la paroisse. Les noms d'Eusta- de Benjamin, est obligé de ven- tinent. Un problème métho nise Boulanger. DE PROPRIÉTÉS che Lambert et de Jean Demers dre la t e r r e p a t e r n e l l e p o u r gique se pose donc pour qui Autre transposition vers J'ai également fait l'examen a p p a r a i s s e n t au p i e d d e c e c a u s e de m a l a d i e à H e n r i e n f e r m e r ce p o i n t d a m l'humain: plutôt que l'électricité des titres de monsieur Marc- monument dédié à la mémoire Lagueux. «roTToç » quelconque. télévisée, ce s e r a une char- André Boulanger, propriétaire de ceux qui furent les pionniers Le lieu-dit-le-lieu a assisté à Il nous faut aussi abord* mante marathonienne qui fran- de l'immeuble sur lequel est sis de la ville. une métamorphose de son pay- point comme étant en inter chira à la course les quelques le lieu-dit le lieu. Ainsi, nous ne pouvons pas- sage à travers les années. Même tion avec d'autres sous la fc six kilomètres séparant les Bou- Cet examen des titres sur ser sous silence l'arrivée, en s'il a vu Eustache Lambert s'éta- de lignes s'entrecroisant e) langer du point zéro. une période de trente-trois ans 1662, de J e a n Demers sur les blir sur la rive sud, il a constitué, terminant des trames, donc Quels détournements! a montré une bonne et valable lieux du lieu-dit-le-lieu. Accom- pendant plusieurs générations, surfaces. Dans le champ du La participation spontanée, chaîne de titres, après la correc- p a g n é de son é p o u s e , l*ex- une concession de terre que la ble, ce point s'inscrit dani étonnée mais chaleureuse des tion qui fut apportée à ma de- Montréalais s'établissait à famille Demers a tenté de met- paysage. Il peut ainsi être Boulanger, ces r é s i d e n t s du mande par le Régistratcur du Etchcmin. En 1664, il prit pos- tre en valeur. Témoin de la for- préhendé par la simple ol.st LIEU DIT LE LIEU, transpor- bureau d'enregistrement de Lé- session d'une terre à laquelle mation de la paroisse et de la tion sur le terrain: on en fai tera la facture littéraire vers le vis à l'index aux immeubles, où s'ajouta une autre concession, construction de l'église juste en croquis et une description t contexte réel, le tissu social par- le nom du propriétaire inscrit quatre ans plus tard. Vers 1690, haut de la côte, le lieu-dit-le-lieu graphique (lieu déboisé t ticulier circonscrit. était Boucher en lieu et place de après avoir vendu ces deux ter- a pu se rendre compte de l'arri- sur un espace plat, au pied Heureux d'avoir gagné un Boulanger et ce pour une partie res, il fît l'acquisition de sept vée de plus en plus grande de talus d'une terrasse mai «trésart», voilà de quoi bien spé- du lot. arpents sur les dix que François r é s i d e n t s dans les alentours. etc.). L'utilisation de phot< cial. De quoi nourrir bien des Cet immeuble, sis au nu- Bissot, bourgeois et marchand Les m a i s o n s devinrent p l u s phics a é r i e n n e s verticale! histoires avec la parenté, sur- méro civique 23, rue de l'Église de Q u é b e c en m ê m e t e m p s nombreuses et le style des mai- centes et anciennes, de et tout lorsque la famille compte dans la paroisse de St-Romuald qu'associé d'Eustache Lambert, sons peut nous p e r m e t t r e de topographiques ou autres déjà cinq enfants. d'Etchemin, fut j a d i s désigné avait obtenus du seigneur de dater de façon plus précise cette p r é s e n t a n t cet e s p a c e à St-Romuald, milieu semi- selon une méthode maintenant Lauzon, en 1670, à partir de la région. Les archives municipa- échelle déterminée nous rural et industriel qui coince désuète, soit par partie coulis- rivière Etchcmin. les et les registres paroissiaux met de caractériser le type
cupatiou du lieu, sa fonction ac- MÉTHODE sentir profondément, ce que les tions semi-naturelles par l'en- LE LIEU-DIT LE LIEU: U N I tuelle en tant que résultante données récoltées permettent tretien qu'en fait sans doute son d'un processus évolutif du rap- L'échelle d'observation a de vérifier. propriétaire. Nous pouvons donc PERSPECTIVE port homme/nature. Le -vu- ne été choisie en fonction de la lo- MÉTHODE constater que les espèces herba- OCÉANOGRAPHIQUE nous révèle qu'une fraction de calisation exacte du lieu et cor- À cause d'une couche de cées présentes sur le Ueu sont ce qui agit sur cet espace; une respond à une aire d'échantil- neige recouvrant encore les parfaitement adaptées aux di- enquête auprès d e s h a b i t a n t s lonnage de 0,25 m2 placé sur la du lieu en dégagerait le -vécu-. Enfin, ce point s'inscrit surface du sol de façon à inclure la projection verticale du Heu (50 cm au-dessus du sol) (flg. quelques mètres adjacents au Heu, les premières observations et récoltes ont été faites aux en- vers traitements d'entretien de pelouse. Cette communauté vé- gétale peut continuer de se re- 1 9 océanographie est née, è t o u t e s fins p r a t i q u e s , avec l'expédition du Challenge: dans des réseaux, des champs virons du Heu, soit à 8,5 m à l'est, produire soit par graines, soit (1872-1876). Durant les trole de force. Insaisissables par sim- 1). Les paramètres physiques où la fonte de la neige s'est faite végétativement, et persister. quarts de siècle qui suivirent, ples observations et enquête. tels la nature du sol, sa compo- plus tôt. À cet endroit, la compo- Quant à la forte proportion l'attention d e s océanographe» Ce point participe aussi, de fa- sition en é l é m e n t s nutritifs sition floristique est presque de graminées (tableau II), elle biologistes porta sur les aspect.- çon dynamique, aux rapports (azote, phosphore, sodium, po- identique à celle du Heu, mais la peut s'expliquer de 2 façons: pre- saisonniers et spatiaux des pro- société/espace comme enjeu tassium), l'humidité relative, la végétation y est plus avancée. Il mièrement, l'habitat étant une cessus océaniques, mais à une économique, politique et température et l'acidité peuvent a donc été plus facile d'identifier pelouse, les graminées y sont échelle géographique. Les n a idéologique. caractériser l'habitat étudié. les espèces présentes. n e t t e m e n t préférées. Le pro- vaux de Hardy (1956) devaient Seules les valeurs de tempéra- Ce point dans un lieu-dit Dans un deuxième temps, la priétaire du Ueu choisira d'enle- cependant montrer l'importance ture sont présentées. permet qu'un espace s'élabore végétation du Ueu a été invento- ver les plantains et les pissenlits des variations de la blomasst aussi en discours géographique, RÉSULTATS riée à l'aide d'un quadrat de plutôt que le pâturin de son ga- planctonique à une échelle spa une tentutlve d'appréhension du Les mesures de tempéra- 0,25 m2. La neige a été enlevée zon! Deuxièmement, les grami- tlale beaucoup plus petite, dt réel. ture sont effectuées à l'aide d'un et le quadrat placé de sorte que nées sont mieux adaptées à la re- l'ordre du kilomètre. Une tell* téléthermomètre YS1 modèle la verticale du Heu soit exacte- production végétative que les hétérogénéité spatiale se re Panic Racine cl Michel Lcclcrc 42 SC et d'une sonde de surface ment au centre du quadrat. Le autres espèces observées au trouve également dans les cam géographes # 4 2 1 . Deux profils verticaux à pourcentage de recouvrement Heu. Ceci explique le faible côtières. En raison de l'advec l'Intérieur du quadrat couvrent de chaque espèce a été noté et les dix ( 10) premiers centimè- quelques récoltes ont été effec- LA MÉTÉO DU L I E U tres du sol. Les résultats obte- tuées. Toutes les récoltes ont nus apparaissent à la figure 2. été m o n t é e s sur d e s c a r t o n s Un premier profil représente d'herbier, identifiées et numé- le 28 mars 1982, de 19.00 à une zone déjà exposée au soleil rotées; elles constituent ainsi le 84.00 h au lieu-dit le Heu depuis plusieurs jours ( O — O ) premier Herbier du lieu-dit le et le second une surface du sol lieu! La plupart d e s e s p è c e s U n anticyclone de 1037 MBS au Sud de New York sur l'Atlantique avec une où le couvert de neige a été en- levé Juste avant la prise de don- nées ( • — • ). étant à l'état de plantulcs, elles ont dû être identifiées à l'aide de R o u s s e a u et C i n q - M a r s dorsale au Nord vers Montréal (1966). et Cap Dorset. Le flux d'air arc- DISCUSSION RÉSULTATS tique est de force modéré à fort, La période d'échantillon- On trouve sur le Ueu et au- de provenance Nord Ouest favo- nage a eu lieu au p r i n t e m p s tour du Ueu 11 espèces, toutes 40MiTÈM LÊtWKatlRKtoNn risant lu région de Québec — St- ( 1 6 / 0 4 / 8 2 ) et les v a l e u r s de des dicotyles sauf deux monoco- Romuald de temps clair mais température obtenues montrent tyles de la famille des Grami- froid. l'évolution du dégel caractéristi- nées. À la liste des espèces et La température de la masse que pour ce moment de l'année. des familles (tableau I) s'ajou- d'air au niveau du sol varie de Le gradient est maximal pour tent l'origine et le statut de cha- - 6 ° à - 1 2 ° , la vapeur d'eau de les six (6) premiers centimètres que espèce ainsi que le type de 0,5 g/kgr ou 5 8 % d'humidité re- et est de 4°C pour la surface plante. Le tableau II présente le lative. L'orientation NE-SW de exposée et de 1°C pour la sur- relevé floristique effectué à la vallée du St-Laurent et le fai- face dénudée du lieu. Ces résul- l'aide du quadrat et le % de re- ble gradient de pression atmos- tats laissent croire que la pré- couvrement de chaque espèce. phérique à 1025 MBS porte les sence ou non d'un couvert de vents ù «reculer- de W à SW. neige au lieu-dit le Heu et le mo- DISCUSSION La température de la masse ment précis de la fonte amènent Il est clair, après étude au d'air est très basse. La mesure une variabilité spatiale des tem- tableau I, que le milieu étudié du maximum et du mini muni pératures du sol qui affectent est semi-naturel, la végétation atteint le |K>int potentiel le plus par exemple 1) la germination étant constituée presque entiè- bas pouf ce tempe de l'année. des graines; 2) la croissance des rement d'espèces introduites ou Au cours de la soirée la tem- plantulcs ou encore 3) la pé- synanthropiques. Les modes pérature de l'air, la force et pro- riode d'émergence d e s p u p e s d'introduction des plantes sont venance des vents et l'humidité d'insectes. Cependant, l'effet at- nombreux et parfois complexes, de l'air occasionnent une perte tribué à la t e m p é r a t u r e peut allant d'impuretés dans les se- de chaleur de 1425W/M3 et pro- ê t r e modifié p a r l'incidence mences de gazon et de fourrage, voquent des conditions désa- d'autres facteurs (humidité; lu- à des graines propagées involon- g r é a b l e s pour d e s a c t i v i t é s mière; composition du sol) d'où tairement par des bateaux, des extérieures. la n é c e s s i t é d ' e x a m i n e r plu- animaux et beaucoup d'autres pourcentage des plantes autres tion liée aux courants de marée, sieurs paramètres pour expli- vecteurs, y compris l'homme. que P o a e t DactyUset leur distri- elle engendre le plus souvent Jacques Bureau quer les phénomènes observés Ces modes d'introduction suffi- bution éparse dans le quadrat. des variations temporelles mar- météorologue au lleu-dlt le Heu. sent à expliquer la présence de CONCLUSION quées de la blomassc planctoni- 8 des 11 espèces observées au que en un point donné, particu- Le lieu-dit le Ueu peut donc Pierre Bergeron Ueu. Il est cependant difficile de lièrement dans les estuaires et être caractérisé par 3 strates de écologue connaître avec précision l'ori- baies de taille réduite (Kranck, LE LIEU-DIT LE LIEU: végétation: une population do- gine des 3 espèces arbustives 1980; Riaux& Douvillé, 1980). H A B I T A T ET minante de graminées à l'abri de mentionnées au tableau I. Thuja LA VÉGÉTATION D U laquelle croît une population PARAMÉTRES occidentaUs est une espèce indi- L'hétérogénéité spatiale du m i nu u u n d'herbacées prostrées ou ram- gène, mais les 3 petits Thuja du phytoplancton est également pantes, et enfin, une population a détermination d'un lieu Ueu ont sans doute été produits liée à la t u r b u l e n c e ( P l a t t , arbustive dans laquelle quel- M > crlstulllse la dimension [ e but de cette étude, effec- en pépinière. Il pourrait s'agir 1972). Le phytoplancton sérail q u e s individus seulement se spatiale et définit ainsi un cadre M L 4 tuée le 16 avril 1982, est la d'une variété cultivée à partir distribué sous forme de taches. partagent un espace physique précis sur lequel porte description botanique du Heu, d'une souche Indigène ou intro- Lorsque le temps de dissipation duite et il est impossible de pré- considérable. l'observation. La description du c'est-à-dire la caractérisatlon du de l'énergie d'un tourbillon tur- ciser davantage à l'aide des don- Nous avons, en ce lieu-dit le milieu ou d'un habitat repré- point déterminé à 46°45'23,5" bulent est p l u s court que le n é e s d i s p o n i b l e s . La m ê m e Ueu, un très bel exemple d'une sente une Information essen- n. - 7 1 ° l 4 ' 2 1 , 5 " o . p a r l a végéta- temps de génération du phyto- situation se présente pour le Sa- c o m m u n a u t é végétale semi- tielle en écologie et permet de tion qui l'occupe. La création de plancton, sa répartition spatiale Ux planté à quelques mètres au naturelle, qui tire profit autant déterminer les relations fonc- l'herbier du lieu-dit le lieu est est contrôlée par la turbulence. sud-ouest du Ueu. Acer negundo des caractères inhérents à cha- tionnelles possibles qui existent également signalée. L'habitat Les taches tendent alors à dispa- est indigène dans l'ouest de l'A- que espèce qui la compose que entre les organismes et leur mi- est typique d'une pelouse bor- raître. Lorsque c'est le temps
*»glr lAVlLlDt LA DÉFENSE DIT LIEU «^•J quebec Service d . Police ENQUÊTE ^, i DEMANDE D'INTERVENTION POLICIÈRE | £ £ £ » „ ^ 8*i 82 1 n» I 38 Le commandant du peloton 3 de la Compagnie A des Voltigeurs Citadelle de Québec via -Le lieu dit le lieu- de Québec revient de la réunion du commandant de Compagnie où il a reçu ses ordres concernant la défense du point LIMA. Le cro- X S C' L quis détaillant son étude du terrain est prêt et il prend maintenant le temps de préparer les instructions détaillées qu'il transmettra à FRECHETTE, Jean-Yves, 1019, rang St-Paul, St-Ubald 48 | 0 5 | U ses trois (3) commandants de section, afin que ces derniers puis- sent eux aussi informer les neuf (9) hommes qui relèvent de chacun .Conformément aux instructions reçues. Je me suis rendu à_ d'entre eux. _la Citadelle de Québec le 28/03/82 à 21h46 accompagné du _ Lors de sa visite sur le terrain, le commandant du peloton 3 a pris le temps d'identifier certains points sur le terrain; il les a préci- ..constable SAVARD, Gilles, mat. 467 pour participer au projeta sés sur son croquis ainsi que l'emplacement des tranchées et les _ . L e lieu-dit le Heu- divers arcs de tir de ses sections. Puis il prépare ses ordres J 81h45, nous rencontrons le Lieutenant ST-DENIS, Luc de d'opération. _la milice qui nouB permet l'entrée dans l'enceinte de la Cita- 5 X _delle, ce dernier nous reconduit au point de départ choisi pour_ _le projet ., Texte préparé par: sous-lieutenant F. Lafond Nous avons rencontré M. FRECHETTE a 22h00 pour confix-__ sous-lieutenant J. Plamondon _mer notre participation au projet et obtenir plus de renseigne- sous la supervision du capitaine J. Robert Pépin _ments concernant le travail à effectuer. M. FRECHETTE nous a_ du Régiment Les Voltigeurs de Québec .facilité la tâche nous permettant ainsi d'identifier tous les inter-, -venants qui participaient à ce protêt Vous trouverez une liste -complète de tous ces individus annexée à ce constat et confir- .niant par le fait même leur présence et leur participaUon au_ . projet du -I.IRTT. „ , , , .23h40, suite au tirage de la Super Loto «Le Heu- fut déter- _miné comme et mit l'angle des rues de l'Eglise et St-Jean- _Baptiste à ST-ROMUALD. Après entente avec le coordonnateur^ _du projet, nous avons escorté tous les spécialistes à l'endroit _déBigné -LE LIEU. . .OOhlO le 29/03/82, nous faisons la découverte du «LIEU»._ 00hl2, nous avisons M. FRECHETTE que notre travail s e _ _tennine ici. NOUB avons aussi avisé les autorités policières de_ _M-ROMUALD de la présence d'un groupe de spécialistes du__ _licu a l'endroit mentionné. G co»» TV" «.0
LE LIEU manoeuvre culturelle conçue par Jean-Yves Frechette et réalisée par les travailleurs culturels bénévoles de la Centrale textuelle de Saint-lliald avec la collaboration de la Police municipale de QuéWc et du régiment les Voltigeurs de Québec LOCALISATION DU LIEU-DIT LE LIEU Dès notre première rencontre avec Jean-Yves Frechette est de papier) une surface courbe (la terre). Les sceptiques pourront apparu le caractère farfelu de l'opération. Parmi les idées émises toujours essayer d'aplanir une pelure d'orange sans la déchirer; par ce dernier, celle de laisser au hasard la détermination du lieu l'opération deviendra plus simple si l'on découpe la même pelure semblait assez délicate. La proposition choisie à l'origine (borne en 120 secteurs. kilométrique 0 près du parlement de Québec) aurait entraîné une Ceci étant dit, le problème de la localisation du lieu de façon complication des mesures et des calculs. Il valait mieux partir précise à minuit le 29 mars, par un froid de près de -20°C en d'un point bien défini, et le choix logique se portait sur un point demeurait un de taille. Surtout que la zone d'incertitude couvrait géodésique: quoi de plus Intéressant que de partir de celui qui fut 314.16 km2. C'est la raison pour laquelle une solution graphique, baptisé point -Québec». quoi que peu précise, a été retenue pour la localisation du lieu, à Le point .Québec- est situé sur le bastion Prince de Galles à mesure que les numéros de la loterie étaient connus. Le travail de l'intérieur des murs de la Citadelle, tout près d'un énorme canon précision viendrait plus tard. Un numéro avait été retenu pour la dont la bouche est dirigée vers le Pont de Québec. Les coordon- distance (plus petite que 10 km) et un autre pour le gisement nées de ce point de 1er ordre (ordre le plus précis) sont connues (orientation à partir du nord de la carte). Le point ainsi déterminé en latitude et en longitude, de même qu'en altitude. Ses coordon- (X = 248292.1, Y = 5179776.3) se situait à St-Romuald, près de nées X et Y exprimées en projection Mercator Transverse Modi- la rue de l'Église, tel que localisé graphiquement. À noter que Y = fiée sont aussi très bien déterminées. 0.00 se situe à l'équateur et X = 0.00 à 304,800 m à l'ouest du Quelques mots concernant la projection M.T.M. Il faut savoir méridien 70°30' ouest. au départ ce qu'est la projection de Mercator. Il s'agit d'une pro- Il s'agissait ensuite de déterminer ce point (le lieu) avec pré- jection cylindrique qu'il est facile d'Imaginer selon la démarche cision. À partir des points géodésiques # 1949 et # 1950, situés suivante: représentons-nous la terre comme étant une sphère de respectivement en face de la rue des Bouleaux et de la rue de verre transparent sur laquelle ne seraient tracés en noir que les l'Église, sur la rue Commerciale, il suffisait d'effectuer un chemi- méridiens et les parallèles à tous les 10°. Enrobons cette sphère nement, à l'aide de distances et de directions mesurées sur le ter- d'un cylindre de papier blanc, plaçons-nous en chambre noire et rain, et de calculer les coordonnées X et Y des points de ce chemi- allumons une lumière placée au centre de la sphère. Les lignes nement. Le point tel que défini par ces coordonnées aboutissait au ainsi projetées sur le papier blanc, méridiens et parallèles, appa- centre d'une maison située 14, rue Simard. La réception alors raîtront comme des droites. Les méridiens seront verticaux paral- offerte par le propriétaire des lieux nous a rapidement convaincu lèles et Beront séparés de distances égales. Les parallèles seront qu'il valait mieux, pour la poursuite des opérations, tordre quel- horizontaux, parallèles, et la distance entre eux ira en augmen- que peu l'exactitude du hasard et de déterminer l'emplacement tant à mesure que l'on s'éloignera de l'équateur. du lleu-dlt le lieu sur le terrain de M. Marc-André Boulanger, celui Le quadrillage ainsi formé permet de représenter n'importe qui s'était montré si sympathique à notre cause dans la nuit du 28 quel point à la surface du globe, par ses coordonnées
Le site présente selon toute lieu. On rit, les gens me deman- vent nos espaces ont été aména- DESCRIPTION DONNÉES probabilité des éléments inté- dent si je vais traverser le fleuve gés. Il suffit de comparer les co.vioi.i'iioMM.io.ri: Époque: ressants sur le plan de l'archéo- à la nage. J'ai hâte de partir, je p l a n s d ' a m é n a g e m e n t et de 29 mars 1982, 0 5 h l 0 m temps >U I I I I IM I L E LIBIT logie euro-québécoise car le ha- p a r s . . . En courant, j ' a i l'im- développement de la plupart des universel (T.U.) pression d'avoir des ailes pour villes industrielles, à partir sur- sard nous a conduit dans le vieux Longitude du lieu: aller prendre le traversiez Cou- tout du XIXième siècle, aux ^ éologiquement parlant, St-Romuald. D'autre part, il ne 71°l421.5"ouest rir en pleine ville à une heure plans des cités du Moyen-Âge ou W le lleu-dlt le Heu sis à St- serait pas étonnant qu'étant si- tué sur une terrasse, il y ait sur le Latitude du Ueu: pareille me vaut quelques re- d e s villages -primitifs-, pour miiHm d'Etchemin fait partie 46°45'24.8" nord la formation de Sillery (cf. lieu des vestiges amérindiens. gards étonnés. Puis c'est la tra- comprendre jusqu'à quel point rte 1) composée d'une alter- Dans l'un et l'autre cas, il fau- versée Québec-Lévis. De l'autre l'aménagement de l'espace et drait demander un permis de DETERMINATION DE côté du fleuve, je suis précédée des lieux publics répond à des née de b a n d e s de schistes L'ASCENSION DROITE AU iges et verdâtres et de grès prospection si l'expérience d'un p a r mon e n t r a î n e u r ad hoc, systèmes de valeurs bien défi- soir voulait se continuer (loi des ZÉNITH René Frechette. Il me guide le nis. Le quadrillage en rues et issifs. (les calculs qui suivent Biens culturels, paragraphe 3, long de la route qui longe le avenues p e r m e t un repérage Sur la rive sud, la formation tiennent compte de l'heure article 35). fleuve en direction de Saint- facile et en conséquence une cir- Sillery s'étire depuis la faille approximative fournie) Romuald. Quel b e a u t e m p s culation rapide dans une société gan à St-Nicolas j u s q u ' à la Lucien Guimond Temps sidéral pour courir, il fait froid et le où le temps est devenu de l'ar- mat inn de Lévis plus à l'est archéologue moyen de Green- vent me pousse dans le dos. Le gent; il permet aussi une utilisa- bordure du St-Laurcnt. Elle wich, le 29 mars tion «rationnelle», «carrée», de chemin sur le bord du fleuve m e tine KLIPPE* géante, ap- 1982, à Oh T.r. 12h 24m 17.5s l'espace. Le d é v e l o p p e m e n t connaît à peine quelques faux léc klippe de la Chaudière -LE L I E C - D I T LE LIEIT-: plus d'une vieille cité en zones con- p l a t s . J e me s e n s bien; j ' a i , carte 2) qui s'étend sur plus complément jus- centriques autour d'une église l \ M A R G E D E LA T R A M E qu'à 05hl0 T.U. +05h 10m 51.9s chaud; je cours à un rythme ré- 100 milles vers le sud-ouest ou d'une cathédrale qui était SONORE gulier sans me presser et mes direction de Drummondvlllc jours sidéraux pulsations cardiaques doivent souvent aussi le lieu d'un mar- ur se terminer à environ 15 moyens osciller entre 120 et 130 à la mi- ché répondait à un autre modèle lies de la frontière des États- (05hl0m x ils. La formation de Sillen I est l'unité tectonique la plus :vée et la plus ancienne de la 1 7 imprévisible permet sou- vent d'aborder la création artistique de manière différente 1.0027389093 jours solaires moyens nute. Il n'y a aucune circulation. J'approche du village; j'accélère le tempo. de société et rendait possible un autre type de vie humaine. L'espace de nos sociétés tsse allochtonc est datée du et d'élargir la gamme de ses pos- Temps sidéral étant devenu de plus en plus un sibilités créatrices. Cet imprévi- moyen de Green- J'ai hâte de me retrouver mbrien inférieur, âge -basé avec le reste du groupe sur le espace urbain, il serait alors sible se prépare, mais gagne à wich à 05hl0 TC. 17h 35m 9.4s intéressant, pour mieux com- r la découverte d'un seul bra- moins Ueu. J'arrive le sourire aux lè- iopode i n a r t i c u l é - (Riva, être le moins possible prévisua- prendre ce qu'est devenu notre lisé: ce qui nous intéresse est la longitude ouest vres. Oh applaudit, on me féli- 72, p. 6). On la retrouve éga- 7ri421.5" cite. Quelques bises. Pouls: 140 e s p a c e social, d'analyser ce nent au nord des ponts qui re- synthèse, non pas l'hypothèse. 4h 44m 57.7s qu'est devenu ce lieu caractéris- -4h 44m 57.5s à la minute. J e ne me sens pas sent sur le grès de Sillen' (cf. On choisit, d'une part par le tique de l'espace urbain qu'est la Donc, temps sidé- trop fatiguée. J e viens de décou- t e 1). hasard, d'une autre par l'intui- rue. ral moyen local, vrir à pieds le Ueu-dlt le Ueu: ce tion, différents facteurs suscep- Aux roches de la formation qui correspond à fut une folle belle course. tibles d'influer sur l'inspiration Jusqu'au XIXième siècle, la Sillen, se superposent à St- l'ascension droite du concepteur: il pourra s'agir du du zénith a rue é t a i t un lieu de vie tout muald les dépôts meubles re- lieu, du moment, des i n t e n e - 12h50m 11.9s Patricia Leblanc nts l a i s s é s p a r la m e r de autant, sinon plus, qu'un lieu de nants à l'expérience, des stimuli athlète circulation; elle est maintenant amplain au Quaternaire ré- D É T E R M I N A T I O N D E LA sensoriels auxquels ils seront devenue un lieu où on meurt si it. D'ailleurs, non loin du tous exposés. L'oeuvre naîtra DÉCLINAISON DU u-dit le lieu, à St-Nicolas, on on n'y circule pas ou pas assez donc de l'imprévisible associa- ZÉNITH. LE l l l l COMME rapidement. Nos rues sont deve- rouve un site fossilifère con- tion entre les variables mises en tant une vingtaine d'espèces PROBLÊME POLITIQUE n u e s d e s « a r t è r e s » , i.e. un cause, de la modification de la Cette valeur (£) correspond à la r é s e a u où circule une vie . . . moins appartenant à l'épi- conscience du ou des concep- latitude du Ueu mais quelle vie? Celle d'appa- le de la mer de Champlain teurs baignant dès lors dans une g = 46°45'24.8" reillages mécaniques, d'auto- î,000 à 9,500 ans A.A.). Les e mode de définition du atmosphère particulière. L'étoile visible la plus près du M y -lieu-dit- utilisé par mobiles dans lesquelles nous îles, limons et argiles consti- sommes im-mobilisés. Ce n'est :nt les principaux dépôts fos- Le c h a n g e m e n t d'une ou zénith est l'équipe de la Centrale textuelle plusieurs de ces variables per- HD - 112570 de Saint-Cbald nous permet de qu'en de b r è v e s p é r i o d e s de lleres mis en place an Tardi- fêtes, de carnavals, i.e. en ces sconsln (ou Post Wisconsin) mettra par la suite le renouvelle- de la constellation des Chiens nous poser, nous y force même, ment dans la création et la dis- un certain nombre de questions temps où, dans toutes les socié- moment de la déglaciation de chasse. tés, l'ordre des choses se trouve tinction jusqu'à l'extrême des fondamentales sur les problè- ns le sud du Québec. Enfin, — Ascension droite: inversé, ce n'est qu'alors que la oeuvres entre elles. La seule va- mes du lieu et de l'espace. dépôts récents de l'Hologène a = I2h 57m 07.6s rue revient aux humains. riable immuable p e r m e t t a n t En effet, le r e c o u r s au mplètent la s t r a t i g r a p h i e — Déclinaison: d'assurer une certaine conti- hasard, i.e. à ce qui est par défi- De m ê m e que les divers [tonale. nuité conceptuelle sera l'artiste S = 46°10'36" nition le non-sens, nous révèle, modes d'aménagement de l'es- lui-même. Cette étoile, de grandeur dans son ironie subversive, à pace relèvent de systèmes de André Hudon géomorphologuc L'oeuvre c o n t i e n d r a une 6.12, est à la limite de percep- quel point le problème de l'amé- valeurs différents, de même ils foule de referents personnels, tion de l'oeil humain. C'est une nagement de l'espace et de ses détenninent pour les hommes lip[x.\ lamlieau de nappe de ehar- intelligibles seulement par le étoile géante, d'une masse équi- lieux, dans nos villes tout parti- d i v e r s t y p e s de c o n d i t i o n s age allochtonc isolé par l'érosion sur concepteur en vérité. Loin de se valente à celle du soleil et d'une culièrement, est un problème de d'existence, par exemple divers i substratum autochtone, rebuter devant l'effort de déco- température de surface de quel- s i g n i f i c a t i o n , d e choix d e modes d'utilisation du temps, dage q u ' o n lui d e m a n d e , que 5,800°K. Elle est j a u n e - valeurs. d i v e r s e s formes de r a p p o r t s LE LIE-T-DIT LE LIE-T: l'auditeur-spectateur, poussé orangée. Elle est donc de type Par ailleurs, le recours au sociaux, avec les conséquences i x r o 11 M n i par la curiosité, devrait tenter de spectral G9 III. nombre, à un numéro de billet phychiques qui en résultent plus percer le secret de l'artiste. En Cette étoile se trouve ac- de loterie, nous fait bien sentir ou moins directement. \l
porte au problème s'explique vrait le(s) lieu(x). Mais peut- On pourrait cependant, en du platine, sous la pression de (durée de l'aller-rctour d'une os- par l'effet stabilisateur attribué être que même à cette époque, le se servant du tableau comparatif 101,325 kPa. cillation) sa longueur et l'accé- à l'hétérogénéité sputiale dans lleu-dlt le Heu, ne s'étant pas en- suivant, situer le niveau sonore On appelle éclairemcnt E le lération angulaire. Si l'angle est les é c o s y s t è m e s (Huflaker, core déposé, était-il encore ab- du lieu autour de 55 dB. quotient du flux lumineux que plus petit que 10°, la relation T 1958). En raison de l'advcction sent des lieux? reçoit une surface par son aire et L et g eat la suivante: et de la turbulence, l'hétérogé- dS: T = 8TT WT néité iKTciic en un point donné Marcel Frechette Yvon Fortin d* n'est plus seulement spatiale; biologiste physicien E = clic devient aussi temporelle. dS ou en Isolant g: Dans le cas d'ime source lumi- Le contrôle du régime de g= 47T* neuse ponctuelle x L production est également lié de T n R I cos ermitti\ité et la suré en lux. 72%. Il faudrait donc trouver perméabilité du lieu. En mani- un moyen de mesurer la période pulant ces expressions, Max- LA MESURE en tenant compte des techni- well a pu établir que chacune Nous avons mesuré comme ques électroniques qui pour- d e s composantes des c h a m p s éclairemcnt du lieu-dit le Heu à raient améliorer par 10 la préci- électrique et magnétique obéit 0 0 h l 0 1 c 2 9 m a r s 1982 sion du chronométrage. à l'équation d'onde: 0,2 lux Force nous est de conclure EN RÉSUMÉ 0 qu'il faisait -noir- sur le lieu-dit Accélération gravitationnelle au dta le Ueu comme ailleurs partout lieu-dit le lieu: Une équation I d e n t i q u e tout autour. g (9,8 ± 0,1) m/D' existe pour B. Dans ces condi- tions, les champs électrique et J e a n Lacombc Le lieu-dit le Ueu est donc sur la magnétique sont couplés en une physicien planète TERRE. onde électromagnétique qui se déplace dans le lieu-dit le lieu à Bernard Drouln une vitesse CLIBU = (*um L'ACCÉLÉRATION physicien Mi JEC )"'/*• Maxwell, qui soup- GR A v 11 \ i io w 1111 o r çonnait l'existence du Ueu mais UEIT LE P O T E N T I E L Lcgendrc (sous presse) ont as- Le bruit ou Intensité sonore ne connaissant pas sa position socié la réponse phot os vu thé ti- peut d a n u b i e n des cas consti- exacte, a déterminé en déses- IIMIKIIHI que iln phytoplancton à lu propa- tuer une caractéristique particu- poir de cause la vitesse des on- T^J" 0U8 avons procédé, le 28 DIT l l l l gation d'ondes internes dans le lière d'un lieu. En effet, les des électromagnétiques dans le •Alv. mars 1982, à la mesure de milieu (Mj). O s résultats, tous abords d'un carrefour, le b a s vide: 3 x 108 m/s. Cette valeur l'accélération gravitationnelle Le LIEU est à un potentiel obtenus en station fixe, mon- d'une chute, une usine de mon- est en accord avec la valeur me- au licu-dlt le Ueu. Nous voulons électrique de zéro volt. trent d'emblée l'Importance de tage, un champ, une forêt ou une surée par Flzeau. Connaissant résumer ici cette expérience et Advenant un besoin d'ali- la dimension temporelle dans le chumbre d'hôpital sont, parmi maintenant la position exacte révéler la valeur de l'accéléra- mentation du LIEU, cette der- contrôle des processus de pro- bien d'autres, des lieux dont le du Heu, la valeur de la vitesse de tion que nous avons obtenue. nière pourra être assurée par la duction primaire. L'hypothèse niveau de bniit est très caracté- propagation des ondes électro- L'accélération gravitation- ligne monophasée à 14,4 KV qui de Lcgendrc (1981) sur le con- ristique. Mais il faut mentionner magnétiques dans le vide est re- nelle terrestre est une quantité passe tout près. Un transforma- trôle hydrodynamique de la pro- que pour certains endroits, l'Ins- léguée au second plan. Nous qui permet d'évaluer la gran- teur de 100 KVA alimente pré- duction primaire met l'accent tant ou le moment de la mesure proposons comme valeur étalon deur de l'accélération à laquelle sentement le voisinage, pour sur la fréquence de stabilisation peut être très significatif en ce la valeur de la vitesse de la lu- serait soumise un corps dans le cette raison aucune modification et déstabilisai ion de la colonne qui concerne l'Intensité sonore mière dans le Ueu. vide au-dessus de la surface ter- au réseau n'est à prévoir pour un d'eau. puisque le niveau de bruit est On uppelle flux lumineux la restre. besoin n'excédant pas 200 am- L'océ unographe s'inté re s- très souvent lié au déroulement quantité de lumière émise par pères à 120/240 volts. Nous avons utilisé un pen- sant au phytoplancton ne peut d'activités qui n'ont lieu qu'à cer- une source lumineuse dans un Pour une demande de 400 à dule pour faire cette mesure. Le donc d i s s o c i e r l ' e s p a c e du tains moments bien précis. temps déterminé. Un lumen est 6(X) ampères à 120/240 volts, il schéma temps. Malheureusement, le Ainsi, malheureusement, le flux lumineux émis dans un faudra prévoir le remplacement lleu-dlt le lieu paraît d'une stabi- uu lleu-dlt le Ueu et à l'instant de angle solide de 1 sr par une du transformateur par un 167 lité ù court terme telle, qu'il ne la mesure, l'Intensité sonore source ponctuelle uniforme KVA. revêt guère d'intérêt scientifi- étuit au-dessous du seuil de sen- ayant une Intensité de 1 cd. La i/i Pour une demande de 347/ que Immédiat — du moins dans sibilité de l'Instrument de me- candcla (cd) est l'intensité lu- 600 volts, le réseau primaire de- la perspective qui nous Inté- sure dont nous disposions (Soud mineuse, dans la direction per- vra être triphasé Jusqu'au LIEU. resse. I ;i situation eût été toute Level Meter: WE-130A type S3A- pendiculaire, d'une surface de ^ ^ montre les ba- différente il y u 12,000 ans, alors ANSI SI. 4-1971), c'est-à-dire 1/600 000 m' d'un corps noir à ses théoriques permettant de Max Gagnon que la mer de Champlain recou- moins de 70
r^W» \î- : fft ^ -#2 fïpi^ [Oft 6 de ct«V G- Ue»' vltfVl CARTE Ut 5^ ^ 4 ^ IVoo, '«Un •D, ' a c t y l t s * W -X\ ^c
Vous pouvez aussi lire