LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO

 
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LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
LE RENDEZ-VOUS
TECHNIQUE
DES ACTEURS
DES FILIÈRES
DES GRANDES
CULTURES BIO
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
LE RENDEZ-VOUS
                TECHNIQUE DES ACTEURS
                DES FILIÈRES DES GRANDES
                CULTURES BIO

                ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB et Terres
               Inovia organisent tous les deux ans les Ren-
              contres des grandes cultures bio. Cette journée
              se veut le lieu de rencontre incontournable et
             de discussion privilégiée entre tous les acteurs
             des filières des grandes cultures bio : représen-
            tants de la recherche et du développement,
            producteurs, collecteurs, transformateurs, dis-
           tributeurs et consommateurs. L’objectif est de
           permettre à chacun de découvrir les dernières
          avancées scientifiques et techniques sur des
          sujets clés, d’identifier les leviers à disposition,
         d’échanger avec ses pairs. Les débats visent
         à orienter, en complément, les actions de re-
        cherche et d’expérimentation à développer.
         Cette journée est organisée en trois sessions,
        qui abordent des thématiques très concrètes :
        évolution des surfaces, marchés et perspec-
       tives des grandes cultures bio en France et en
       Europe; stratégies de gestion de la qualité des
      grains en post-récolte ; évaluation variétale pour
     l’AB, état des lieux et perspectives. Chacune
     mêle interventions d’ordre scientifique et tech-
    nique et témoignages de praticiens, puis laisse
    une large place aux discussions.

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LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
COORDINATION
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                                                                                                                                                   Amélie Carrière, Régis Hélias,
                                         ARVALIS – Institut du végétal est un organisme
                                                                                                                                                   Anne-Laure Toupet de Cordoue
                                        de recherche appliquée, qui produit des réfé-
                                        rences technico-économiques et agronomiques                                                               ITAB
                                       pour toutes les agricultures, dans tous les terri-                                                         Laurence Fontaine
                                       toires. Améliorer la compétitivité des exploita-                                                          Terres Inovia
                                      tions, ouvrir des débouchés, améliorer la rentabi-                                                         Cécile le Gall
                                     lité des productions et des filières, contribuer de
                                    façon positive aux enjeux environnementaux et                                                               REMERCIEMENTS
                                   satisfaire consommateurs et citoyens : tels sont les
                                   objectifs de l’institut.                                                                                    COMMUNICATION - VALORISATION
                                                                                                                                             Olivia Martel (ARVALIS), Louis-Romain Cerbourg,
                                                                                                                                             Agnès Hocquard, Julie Carrière (ITAB),
                                                                                                                                             Christine Gigandon, Marlène Méance (Terres Inovia)

                                                                                                                                             COMITÉ DE SUIVI
                                                                                                                                             Bruno Barrier-Guillot (Intercéréales), Céline Le Guillou
                                                                                                                                            (Terres Univia), Dorian Fléchet (Agence Bio),
                           L’ITAB est l’Institut Technique dédié à l’agriculture biologique.   Pour citer ce document :                     Pascal Gury (responsable professionnel à ARVALIS
                                                                                               Actes des 2ème rencontres                   et Intercéréales), Emmanuel Leveugle (responsable
                           En collaboration avec son réseau, il coordonne et valorise les      des grandes cultures bio,
                                                                                               Arvalis/ITAB/Terres Innovia, 2019           professionnel à Terres Univia), Gérard Michaud
                          actions de recherche-expérimetation, co-construit des projets                                                   (responsable professionnel à l’ITAB et Coop de France)
                          de recherche et stimule le partage des techniques de l’AB.                                                      et Bastien Fitoussi (Coop de France)

                                                                                                                                         CONCEPTION GRAPHIQUE
                                                                                                                                         Galerie du Champ de Mars, floregrafic@wanadoo.fr

                                                                                                                                        UNE JOURNÉE ORGANISÉE PAR
                                                                                                                                       ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB et Terres Inovia

                                    Terres Inovia est l’institut
                                    technique des professionnels
                                   de la filière des huiles et pro-
                                   téines végétales et de la filière
                                  chanvre. Sa mission est d’amé-                                                                     En collaboration avec Intercéréales et Terres Univia
                                 liorer la compétitivité des oléa-
                                gineux, des protéagineux et du
                                chanvre industriel, en adaptant
     ARVALIS – Institut
     du végétal, l’ITAB
                               la production et la valorisation
    et Terres Inovia           des produits au contexte éco-                                                                       En partenariat avec l’Agence Bio et Coop de France
    sont membres
    du réseau ACTA            nomique et aux demandes so-
                              ciétales.
4                                                                                                                                                                                                       5
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
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                            SESSION 1
                         L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET EN EUROPE :
                         QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE DES GRANDES
                         CULTURES FRANÇAISES ?
     IRE                        PRODUCTIONS ET MARCHÉS - LES GRANDES CULTURES AU COEUR DE L’ESSOR DU BIO. . . . . . . . . . 10
                                         Charlotte CANALE (Terres Univia), Dorian FLECHET (Agence Bio), Anne-Laure de CORDOUE (Arvalis),
                                         Bruno BARRIER-GUILLOT (Intercéréales) - Article Perspectives Agricoles n°459, octobre 2018)
                            LES CHIFFRES DES GRANDES CULTURES BIO EN 2017. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
                                       Agence Bio
                          TÉMOIGNAGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
                                     Olivier DESEINE (Moulin de Brasseuil) et Bertrand ROUSSEL (Terrena)

                            COORDINATION : ANNE-LAURE DE CORDOUE ET AMÉLIE CARRIÈRE (ARVALIS)
                           ANIMÉE PAR AMÉLIE CARRIERE (ARVALIS)
                           AVEC LES INTERVENTIONS D’EMMANUEL LEVEUGLE (AGRICULTEUR, TERRES UNIVIA) ET BURKHARD SCHAER (ECOZEPT)
                          ET LES TÉMOIGNAGES D’OLIVIER DESEINE (MOULIN DE BRASSEUIL, ANMF) ET BERTRAND ROUSSEL (TERRENA)

                                                                                                                                                                                                                                         21
                       SESSION 2
                     POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER LA QUALITÉ
SOMMA

                     TECHNOLOGIQUE ET SANITAIRE DES GRAINES EN AB ?
                          POURQUOI FAUT-IL STOCKER DES RÉCOLTES SAINES, SÈCHES ET PROPRES
                          ET À BASSE TEMPÉRATURE ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
                                     Francis FLEURAT-LESSARD (INRA)
                        GESTION DU RISQUE INSECTE LORS DU STOCKAGE DES GRAINS EN AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
                                   Jean-Yves MOREAU (ARVALIS)
                       BRUCHES DES PROTÉAGINEUX : PISTES DE LUTTE ET TRAVAUX EN COURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
                                 Blandine RAFFIOT (Terres Inovia)
                     STOCKAGE À LA FERME ET EN SILO - TÉMOIGNAGES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
                                Christophe DE LAMARLIÈRE (Agriculteur) et Serge ROSTOMOV (Agribio Union)
                    HUILES DE COLA ET DE SÉSAME : DE BONS SYNERGISTES POUR LES PYRÈTHRES !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
                              Patrice MARCHAND (ITAB) - Article Alter Agri, mise en ligne septembre 2018

                 COORDINATION ET ANIMATION : RÉGIS HÉLIAS (ARVALIS)
                AVEC LES INTERVENTIONS DE FRANCIS FLEURAT-LESSARD (INSECTO-NET IAA), JEAN-YVES MOREAU (ARVALIS), BLANDINE RAFFIOT (TERRES INOVIA)
                ET LES TÉMOIGNAGES DE CHRISTOPHE DE LAMARLIERE (GAEC FERME DE PRIE-DIEU, 47) ET SERGE ROSTOMOV (AGRIBIO UNION, 31)

                     SESSION 3
                   QUELS LEVIERS TECHNIQUES POUR DISPOSER D’UNE OFFRE
                   VARIÉTALE ADAPTÉE POUR L’AB ?
                                                                                                                                                                                                                                       33
                          CADRE RÉGLEMENTAIRE SUR LES SEMENCES BIOLOGIQUES : ACTUALITÉS ET PERSPECTIVES. . . . . . 34
                                   Mélanie VANPRAET (INAO)
                        LES ENJEUX DE L’ÉVALUATION VARIÉTALE POUR LES GRANDES CULTURES EN AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
                                  Laurence FONTAINE (ITAB)
                      FAVORISER L’INSCRIPTION DE VARIÉTÉS POUR L’AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
                                Marie-Hélène BERNICOT (GEVES)
                    PANORAMA DE L’OFFRE VARIÉTALE EN BLÉ TENDRE EN AB, ÉVOLUTION ET PERSPECTIVES. . . . . . . . . . . . . . 43
                               Laurence FONTAINE (ITAB)
                  TÉMOIGNAGE D’UN ACTEUR DE LA FILIÈRE QUELS CRITÈRES POUR DES VARIÉTÉS DE BLÉ TENDRE
                  ADAPTÉES À L’AB?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
                             Philippe Jouanneau, Saatbau France
                PANORAMA DE L’OFFRE VARIÉTALE EN TOURNESOL, ÉVOLUTION ET PERSPECTIVES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
                           Cécile LE GALL (Terres Inovia)
               TÉMOIGNAGE : QUELS CRITÈRES POUR DES VARIÉTÉS DE TOURNESOL ADAPTÉES À L’AB ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 60
                         Alain BAQUE (Euralis)
             LE CAS D’UNE CULTURE DE DIVERSIFICATION : POIS CHICHE, QUELS CHALLENGES POUR UNE FILIÈRE
             EN DÉVELOPPEMENT ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
                       Jean-Marc BOUVIER (Arterris)

             COORDINATION : LAURENCE FONTAINE (ITAB) ET CÉCILE LE GALL (TERRES INOVIA)
  6         ANIMÉE PAR SÉBASTIEN BONDUAU (FNAB)                                                                                                                                                                                                        7
            AVEC LES INTERVENTIONS DE MÉLANIE VANPRAËT (INAO), MARIE-HÉLÈNE BERNICOT (GEVES), LAURENCE FONTAINE (ITAB), CÉCILE LE GALL (TERRES INOVIA)
           PHILIPPE JOUANNEAU (SAATBAU FRANCE), ALAIN BAQUE (EURALIS), JEAN-MARC BOUVIER (ARTERRIS)
           TABLE RONDE AVEC LES TÉMOIGNAGES DE VINCENT HYPOLITE (TDAK) ET JÉRÔME FILLON (AXEREAL SEMENCES) ET LA PARTICIPATION DE LA SALLE
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
1
                                               N
                                              SESSIO
                              L’ÉVOLUTION
                           DU MARCHÉ BIO
                            EN FRANCE ET
                             EN EUROPE :
                               QUELLE VISION
                              POUR LA FILIÈRE
                          GRANDES CULTURES
                                FRANÇAISE ?

    COORDINATION : ANNE-LAURE DE CORDOUE ET AMÉLIE CARRIÈRE (ARVALIS)
    ANIMÉE PAR AMÉLIE CARRIERE (ARVALIS)
    AVEC LES INTERVENTIONS D’EMMANUEL LEVEUGLE (AGRICULTEUR, TERRES UNIVIA)
    ET BURKHARD SCHAER (ECOZEPT) ET LES TÉMOIGNAGES D’OLIVIER DESEINE
    (MOULIN DE BRASSEUIL, ANMF) ET BERTRAND ROUSSEL (TERRENA)

8                                                                             9
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
GRANDES CULTURES BIO :
                                                                                                                                 LES SURFACES ENGAGÉES                                    BIENTÔT UN OBSERVATOIRE EUROPÉEN
                                                                                                                                 ONT DOUBLÉ EN CINQ ANS                                   DES CULTURES BIO
                                                                                                                                                                                         Depuis quelques années, nous avons systématisé, pour chaque culture, un état des lieux
                                                                                                                                 Figure 1 - Évolution des surfaces de grandes
                                                                                                                                                                                        de l’évolution de la surface, de la collecte, de l’utilisation, du stock... C’est un outil précieux
                                          PRODUCTIONS ET MARCHÉS
                                                                                                                                 cultures biologiques depuis 2007.
                                                                                                                                                                                        pour, par exemple, anticiper certaines pénuries afin d’aider le marché à s’autoréguler.

                                          LES GRANDES CULTURES
                                                                                                                                 Source : Agence Bio/OC                                   La connaissance de l’offre et de la demande en France mais aussi en Europe va être
                                                                                                                                                                                         améliorée avec la création d’un observatoire européen des cultures bio. Cet observatoire
                                                                                                                                                                                         a pour vocation de préserver l’équilibre des prix et de mieux structurer les échanges

                                          AU CŒUR DE L’ESSOR DU BIO                                                                                                                     intra-communautaires. Par exemple, si tel pays a un déficit de production, il pourra être
                                                                                                                                                                                       envisagé d’équilibrer la production avec des flux en provenance d’un autre pays excéden-
                                                                                                                                                                                       taire sur la même culture, afin de ne pas provoquer une chute des prix. L’objectif est de
                                                                                                                                                                                      créer des schémas bio plus résistants et de continuer à développer cette filière. Mais cet
                                                                                                                                                                                     observatoire implique un travail de longue haleine, avec une harmonisation des chiffres
                                                                                                                                                                                     et de collecte de données.
                                                                                                                                                                                                                              Emmanuel Leveugle, Vice-président du groupe
                                                                                                                                                                                                                               « Bio grandes cultures » des interprofessions
             L’ÉVOLUTION
          DU MARCHÉ BIO
                               Article Perspectives Agricoles n°459, octobre 2018
                                                                                                                                                                                                                                              Intercéréales et Terres Univia
           EN FRANCE ET
            EN EUROPE :
          QUELLE VISION
         POUR LA FILIÈRE     AUTEURS : Charlotte
                                               CANALE, Terres Univia / Dorian FLECHET,
     GRANDES CULTURES
           FRANÇAISE ?      Agence Bio / Anne-Laure de CORDOUE, Arvalis / Bruno                                                  Le développement des grandes                   En 2018, les premières tendances de                 UTILISATION DES CÉRÉALES
                            BARRIER-GUILLOT, Intercéréales                                                                       cultures bio est également visible chez        l’année montrent une reprise des en-                BIO : LA PROGRESSION EST
                                                                                                                                 nos voisins européens : au total, dans         gagements de nouvelles fermes en
                                                                                                                                                                                                                                    CONSTANTE
                                                                                                                                 l’Union européenne, près de 2,45 mil-          grandes cultures biologiques dans
                                                                                                                                 lions d’hectares étaient engagés en            l’enemble des régions de France.                    Figure 2 - Évolution des utilsations de céréales
                                                                                                                                 bio fin 2016 (en croissance de 12 %            On peut estimer une nouvelle crois-                 en première transformation (en tonnes) par
                                                                                                                                 par rapport à 2015) et les tendances           sance des surfaces engagées en bio                  les fabricants d’alimentation du bétail (FAB)

                                          A     vec plus de 390 000 hec-             vente directe aux éleveurs) sont à desti-                                                                                                      et la meunerie.
                                                                                                                                 se maintenaient en 2017.                       de l’ordre de 20 % en 2018, amenant
                                                tares actuellement engagés           nation de l’alimentation animale, et plus
                                                                                                                                 Suite à la campagne 2016-2017, mar-
                                                                                                                                                                                donc une arrivée de ces nouvelles                   Source : France AgriMer.
                                                                                                                                                                                                                                    * Chiffre provisoire - ** Prévisions.
                                          en agriculture biologique, dont            particulièrement de l’élevage de poules
                                                                                                                                 quée en bio comme en conventionnel
                                                                                                                                                                                productions certifiées bio sur le mar-
                                                                                     pondeuses et de poulets de chair.                                                          ché(2) pour la campagne 2020-2021.
                                          36 % encore en conversion, la                                                          par une chute des rendements agri-
                                          filière entend répondre pro-                                                           coles, la campagne 2017-2018 se dis-
                                          gressivement aux besoins d’un                                                          tingue par une reprise globale des ren-
                                          marché en pleine expansion.                UNE CROISSANCE                              dements bios, qui s’ajoute à l’arrivée         UNE DEMANDE
                                          Les produits bio continuant de
                                                                                     REMARQUABLE                                 d’importants volumes en deuxième
                                                                                                                                 année de conversion(2) issus des en-
                                                                                                                                                                                EN CÉRÉALES BIO
                                          convaincre de plus en plus de Français,    DES PRODUCTIONS                             gagements de l’année 2015. Ce sont             ENCORE PLUS FORTE
                                          le marché se développe pour atteindre                                                  plus de 400 000 tonnes de céréales et          Les céréales représentent près de
                                                                                     Une forte progression des surfaces
                                          8,3 milliards d’euros de vente en 2017,                                                plus de 100 000 tonnes d’oléoprotéa-           80 % des volumes de grandes cultures
                                                                                     de grandes cultures biologiques est
                                          avec une croissance annuelle de 18 %.                                                  gineux qui ont été collectées sur l’en-        collectés. Il s’agit en majorité du blé
                                                                                     observée depuis 2015, progression           semble de la campagne, dont 27 %                                                                   Malgré la progression des surfaces, les
                                                                                     qui se traduit par environ 65 000 ha                                                       tendre (36 % des volumes de céréales
                                          Les consommateurs réguliers d’aliments                                                 de grains en deuxième année de                                                                     importations de graines de céréales,
                                                                                                                                                                                collectés), suivi du maïs (25 %), du triti-
                                          bio sont toujours plus nombreux (16 %      de grandes cultures supplémentaires         conversion.                                                                                        bien qu’en baisse, restent donc en-
                                                                                                                                                                                cale (15 %) et de l’orge (9 %). D’autres
                                          des personnes interrogées(1) en mangent    chaque année. Fin 2017, 392 844 ha de                                                                                                          core nécessaires au développement
                                                                                                                                 Dans le même temps, en lien avec un            céréales secondaires sont également
                                          quotidiennement) et toujours plus exi-     grandes cultures étaient engagés en                                                        collectées (avoine, épeautre, seigle,               de la filière. Elles ont représenté 17 %
                                                                                                                                 marché très demandeur, les utilisa-
                                          geants ; ainsi, 85 % des Français sou-     bio, soit 3,3 % des surfaces nationales                                                    blé dur...), mais représentent de pe-               des volumes utilisés en 2017-2018
                                                                                                                                 tions en première transformation par
                                          haitent connaître l’origine des produits   de grandes cultures (figure 1). L’asso-                                                    tits volumes : moins de 10 000 tonnes               (33 % des volumes utilisés en blé
                                                                                                                                 les fabricants d’aliments du bétail et
                                          bio qu’ils achètent.                       lement y est nettement plus diversifié                                                     collectées pour chacune d’entre                     tendre).
                                                                                                                                 les meuniers continuent leur progres-
                                                                                     qu’en conventionnel, avec une pré-          sion à deux chiffres (respectivement           elles, excepté l’avoine et le riz dont la           Dans son plan de transformation de la
                                          Le secteur des grandes cultures biolo-
                                                                                     sence accrue de céréales secondaires,       +15 % et +18 % par rapport à la cam-           collecte approche, pour chacune, les                filière céréales, élaboré pour les États
                                          giques occupe une place centrale dans                                                                                                 15 000 tonnes. La meunerie et les fa-
                                                                                     du soja, d’associations céréales-légu-      pagne précédente).                                                                                 généraux de l’alimentation fin 2017,
                                          le développement des filières biolo-                                                                                                  bricants d’alimentation du bétail sont              Intercéréales précise qu’un double-
                                                                                     mineuses, de protéagineux et de lé-
                                          giques en fournissant l’alimentation                                                                                                  les deux principaux marchés des cé-                 ment des surfaces de grandes cultures
                                                                                     gumes secs, et une introduction plus
                                          humaine et, surtout, l’alimentation ani-                                                                                              réales biologiques. Ces deux secteurs               biologiques en cinq ans serait néces-
                                                                                     régulière de luzerne dans la rotation.
                                          male. Près des deux-tiers des volumes                                                                                                 sont en forte progression depuis trois              saire pour satisfaire les demandes en
                                          produits (hors autoconsommation et                                                                                                    ans (figure 2).                                     forte croissance de ses principaux
                                                                                                                                                                                                                                    marchés (meunerie, fabricants d’ali-
                                                                                                                                                                                                                                    ment du bétail notamment), sans re-
                                                                                                                                                                                                                                    courir aux importations.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
10       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                               Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio           11
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
Du côté de l’alimentation humaine, la                 OLÉOPROTÉAGINEUX BIO :                                            limentaire) diffèrent selon les huiliers
                                            croissance des ventes est particulière-               LE SOJA REPRÉSENTE                                                et influencent leur structure (taille,
                                            ment importante pour les produits de                                                                                    diversité d’huiles vendues...). Toujours
                                                                                                  LA MOITIÉ DES VOLUMES
                                            l’épicerie et notamment du rayon pe-                                                                                    d’après les enquêtes, 250 000 tonnes
                                            tit-déjeuner. Le pain et les pâtes figurent           COLLECTÉS                                                         d’aliments bio ont été produites en

                                                                                                                                                                                                                                                                            LES CHIFFRES
                                            parmi les potentiels de développement                 Figure 3 - Répartition des volumes d’olépro-                      2015 par les douze fabricants rencon-
                                            les plus forts. À noter également, le                 téagineux collectés en 2015.                                      trés, principalement pour un débou-

                                                                                                                                                                                                                                                                            DES GRANDES
                                            développement très dynamique des                      Source : Terres Univia d’après le diagnostic interprofessionnel   ché monogastrique, et plus particu-
                                            bières portées par l’ouverture de bras-                                                                                 lièrement pour les poules pondeuses.
                                            series artisanales bio.                                                                                                 Cependant, il existe des opportunités
                                                                                                                                                                                                                                                                            CULTURES BIO
                                                                                                  le territoire de collecte. Par exemple,
                                                                                                                                                                    en ruminants, et les structures qui dé-
                                            Du côté de l’alimentation animale, les
                                                                                                                                                                    marrent en bio font parfois le choix
                                            œufs et volailles constituent les princi-
                                            paux marchés pour les céréales et de-
                                                                                                                                                                    de se différencier en se positionnant
                                                                                                                                                                    majoritairement sur ce débouché.
                                                                                                                                                                                                                                                                            EN 2017
                                            meureront un potentiel important de
                                                                                                                                                                    D’autres débouchés plus anecdo-
                                            valorisation pour les années à venir.
                                                                                                                                                                    tiques témoignent de la diversité des
             L’ÉVOLUTION
          DU MARCHÉ BIO                                                                                                                                             débouchés en bio : poissons, escar-
                                                                                                                                                                                                                                                  L’ÉVOLUTION
                                                                                                                                                                                                                                               DU MARCHÉ BIO
                                                                                                                                                                                                                                                                       Pour en savoir plus :
           EN FRANCE ET                                                                                                                                             gots, chevaux, lapins.                                                      EN FRANCE ET
                                                                                                                                                                                                                                                                       • https://www.agencebio.org/
            EN EUROPE :
          QUELLE VISION
                                            LES FILIÈRES AB                                                                                                         Les oléagineux représentent 21 %
                                                                                                                                                                                                                                                 EN EUROPE :
                                                                                                                                                                                                                                               QUELLE VISION
         POUR LA FILIÈRE
                                            D‘OLÉOPROTÉAGINEUX                                                                                                      des matières premières utilisées pour
                                                                                                                                                                                                                                              POUR LA FILIÈRE

                                                                                                                                                                                                                                                                    AUTEUR : Dorian FLECHET,
     GRANDES CULTURES                                                                                                                                                                                                                     GRANDES CULTURES
           FRANÇAISE ?
                                            VEULENT RÉPONDRE                                      la collecte des structures du sud de la
                                                                                                                                                                    la fabrication d’aliments du bétail. Ils                                    FRANÇAISE ?
                                                                                                                                                                                                                                                                    Agence BIO
                                                                                                                                                                    se trouvent très majoritairement sous
                                            À LA DEMANDE                                          France est dominée par les oléagineux                             forme de tourteaux de soja, plébis-                                                            CONTACT : dorian.flechet@
                                                                                                  et en particulier le soja, alors que la
                                            NATIONALE                                             collecte des structures du nord de la
                                                                                                                                                                    cités pour leur richesse en protéines.                                                         agencebio.org
                                                                                                                                                                    La qualité variable (teneur en matière
                                            Selon le diagnostic effectué auprès de                France l’est par les protéagineux. Ceci                           grasse et protéines) des tourteaux
                                            20 collecteurs(3), avec plus de 30000                 explique sans doute en partie que les                             de tournesol limite leur utilisation.
                                            tonnes collectées en 2015 par les struc-              huiliers (triturateurs de graines oléagi-                         Enfin, malgré leur qualité nutritionnelle
                                            tures interrogées, le soja repré- sente               neuses autres que soja) soient établis                            (richesse en méthionine et lysine), les                                                    PLUS DE 400 000 HA DE
                                            la moitié des volumes d’oléoprotéa-                   principalement dans le Sud, à proximité
                                            gineux collectés, suivi par le tourne-                des bassins de collecte.
                                                                                                                                                                    tourteaux de colza sont peu incorpo-
                                                                                                                                                                    rés, faute de disponibilité. Les pro-
                                                                                                                                                                                                                                                              SURFACES DE GRANDES
                                            sol (18 %), la féverole (14 %) et le pois             Avec plus de 20 000 tonnes de graines                             téagineux, quant à eux, représentent                                                      CULTURES ENGAGEES
                                            protéagineux (9 %). Les autres espèces
                                            (lentilles, colza, pois chiches, lin, lupin,
                                                                                                  triturées en 2015 par les cinq struc-                             8 % des matières premières utilisées                                                     BIOLOGIQUES (+12%) DANS
                                                                                                  tures interrogées, le tournesol, oléique                          en raison d’un prix du point protéique
                                            cameline et chanvre) représentent de                  comme linoléique, est la graine la                                intéressant.                                                                             14 121 FERMES EN 2017 (+9%)
                                            petits volumes : chacune moins de 2 %                 plus triturée (deux-tiers des volumes).
                                            de la collecte (figure 3).                                                                                              Le manque de disponibilité en ma-
                                                                                                  Viennent ensuite le colza (un quart des                           tières premières riches en protéines                                                   ÉVOLUTION DES SURFACES
                                            Les différences observées entre les col-              volumes) puis, plus marginalement, le                             sur le territoire français contraint les
                                            lecteurs (taille, diversité de la collecte...)        lin, la cameline et le chanvre. Les stra-                                                                                                               DE GRANDES CULTURES BIO
                                                                                                                                                                    fabricants d’aliments à importer des
                                            s’expliquent à la fois par l’historique des           tégies de ventes de l’huile (grande dis-                          graines ou des tourteaux d’oléagi-                                                   DEPUIS 2007
                                            structures, la stratégie de l’entreprise et           tribution, magasins spécialisés, agroa-                           neux. Pour autant, la plupart des fa-
                                                                                                                                                                    bricants d’aliments rencontrés ont
                                                                                                                                                                    évoqué leur volonté de privilégier
                                                                                                                                                                    un approvisionnement local, parfois
                     ANTICIPER L’OFFRE ET LA DEMANDE                                                                                                                pour des raisons de cohérence avec
                     POUR MIEUX STRUCTURER LA FILIÈRE                                                                                                               une certaine vision de la bio, sou-
                    À partir de 2006, tous les acteurs se sont rassemblés autour de la table pour avoir, enfin, une visibilité sur la dispo-                        vent du fait d’exigences clients fortes
                    nibilité des cultures bio produites en France, afin de réajuster l’offre en fonction de la demande, et notamment avec                           (aliment 100 % origine France par
                   les importations des autres pays de l’Union européenne.                                                                                          exemple). L’offre peut donc encore
                   « Grâce à ce travail en commun et à la transparence des échanges d’informations, les prix sont devenus stables depuis                            être augmentée sur le territoire fran-
                  dix ans », se félicite Pascal Gury, président du groupe « Bio grandes cultures » des interprofessions Intercéréales et                            çais pour répondre à la demande du
                  Terres Univia. « En outre, la certification des productions importées, dans le cadre des échanges communautaires, est                             marché, tout en ayant conscience des
                 maintenant sécurisée, avec un process codifié et un audit avec des experts qui se rendent sur place afin de s’assurer                              contraintes économiques propres à
                 de la provenance. Il faut renforcer ce qui a été mis en place avec des analyses prospectives pointues à un horizon de
                trois à cinq ans sur l’offre et la demande, afin de mieux anticiper les productions en fonction des débouchés. »
                                                                                                                                                                    chacun des maillons de la filière.
                                                                                                                                                                    (1) Source : Baromètre Agence BIO – CSA 2018.                                  Source : Agence Bio/OC
                Ces études devraient aussi offrir une vision plus claire sur de nouveaux débouchés, et, ainsi, créer un meilleur équi-
                                                                                                                                                                    (2) Un agriculteur qui se convertit au bio doit respecter le cahier
               libre dans les rotations. Il apparaît toutefois que l’offre actuelle est généralement inférieure à la demande. C’est le                              des charges de l’AB pendant deux ans avant de pouvoir com-
               cas notamment des céréales et des oléagineux.                                                                                                        mercialiser des produits certifiés AB. Cependant, la deuxième
                                                                                                                                                                    année de conversion, il peut commercialiser sa production en
                                                                                                                                                                    tant que « C2 » dans l’alimentation animale. Pour les fabricants
                                                                                                                                                                    d’aliments du bétail, le seuil d’incorporation d’aliments « C2 »
                                                                                                                                                                    est toutefois limité à 30 % de la ration.
                                                                                                                                                                    (3) Diagnostic interprofessionnel mené en 2016 et 2017 par
         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio                                                                                                              Terres Univia (l’interprofession des huiles et protéines végé-
12       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                    tales) auprès des filières des oléagineux, des protéagineux et         Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   13
                                                                                                                                                                    des légumes secs biologiques en France.
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
RÉPARTITION PAR ESPÈCE DES SURFACES DE GRANDES                                                                      ENCORE 35 %                                 NOUVEAUX PRODUCTEURS NOTIFIÉS
                                          CULTURES BIO ET ÉVOLUTION DEPUIS 2016                                                                               DES SURFACES                                AUX 1er JUIN DE CHAQUE ANNÉE
                                                                                                                                                              EN CONVERSION                               SELON LEUR PRODUCTION PRINCIPALE DÉCLARÉE
                                                                                                                                                              Avec plus de 140 000 ha en conversion
                                                                                                                                                              (stable par rapport à fin 2016) dont
                                                                                                                                                              86 000 ha en 2ème année de conver-
                                                                                                                                                              sion lors de la récolte 2017/2018, les
                                                                                                                                                              surfaces certifiées bio sont attendues
                                                                                                                                                              en augmentation de l’ordre de 30 %
                                                                                                                                                              lors de la campagne 2018/2019 et les
                                                                                                                                                              surfaces en 2ème année de conversion
             L’ÉVOLUTION
                                                                                                                                                              seraient en léger recul.
          DU MARCHÉ BIO
           EN FRANCE ET                                                                                                                                       2018 LES NOUVEAUX
            EN EUROPE :
          QUELLE VISION                                                                                                                                       ENGAGEMENTS SE
         POUR LA FILIÈRE
     GRANDES CULTURES
           FRANÇAISE ?
                                                                                                                                                              MAINTIENNENT
                                                                                                                                                              Entre le 1er janvier et le 1er juin 2018,
                                                                                                                                                              près de 3912 fermes se sont enga-
                                                                                                                                                              gées en bio (contre 3422 en 2017 sur
                                                                                                                                                              la même période) ; 1082 ont déclaré
                                                                                                                                                              les grandes cultures comme produc-
                                          Source : Agence Bio/OC
                                                                                                                                                              tion principale (contre 608 en 2017).
                                                                                                                                                              Pour rappel les engagements en 2017         RÉPARTITION DES NOUVEAUX PRODUCTEURS DE GRANDES
                                          Les surfaces d’oléagineux certifiés                                 risent au maximum leurs terres en
                                                                                                                                                              ont apporté de l’ordre de 50 000 ha         CULTURES ENGAGÉS EN 2018
                                                                                                                                                              de grandes cultures en première an-
                                          bio sont particulièrement dyna-                                     semant des espèces tardivement
                                                                                                                                                              née de conversion.
                                          mique en lien avec la date d’enga-                                  sur des terres ayant deux années de
                                          gement des exploitations qui valo-                                  conversion révolues.                            Cette progression importante du
                                                                                                                                                              nombre de fermes en 2018 est à mo-
                                                                                                                                                              dérer avec l’existence d’un plafonne-
                                          RÉPARTITION RÉGIONALE DES SURFACES DE GRANDES CULTURES                                                              ment des subventions à l’exploitation
                                                                                                                                                              dans les différentes régions. Ce pla-
                                          BIO EN 2017
                                                                                                                                                              fonnement limite les surfaces enga-
                                                                                                                                                              gées dans chaque nouvelle exploita-
                                                                                                                                                              tion.

                                                                                                                                                                                                          Toutes les régions sont concernées            trices de grandes cultures (Centre-Val
                                                                                                                                                                                                          par de nombreuses conversions en              de Loire, Bourgogne-Franche-Comté,
                                          Note : Surface de 3e année de conversion : surfaces dont la période de conversion est prolongées suite à contrôle                                               grandes cultures en 2018, cependant           Ile de France, Pays de La Loire et dans
                                          Source : Agence Bio/OC                                                                                                                                          il est à noté la nouvelle dynamique de        une moindre mesure les Hauts-de-
                                                                                                                                                                                                          régions traditionnellement produc-            France).

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
14       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                                                       Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   15
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
DU BIO OUI,
                                                                                                                                  MAIS DU BIO
                                                                                                                                  FRANÇAIS
                                                                                                                                  Le consommateur souhaite aujourd’hui
                                          TÉMOIGNAGE                                                                              que 100 % des produits bio qu’il

                                          LA MEUNERIE BIO TIRE SON ÉPINGLE
                                                                                                                                  consomme soient d’origine française
                                                                                                                                  dans un souci de cohérence avec une

                                          DU JEU SUR UN MARCHÉ MATURE
                                                                                                                                  démarche de consommation durable
                                                                                                                                  et de confiance dans les organismes
                                                                                                                                  de contrôles et certificateurs français.
                                                                                                                                  Cependant, si la production française
                                                                                                                                  de blé bio progresse elle est aussi
                                                                                                                                  sensible aux aléas climatiques et aux
             L’ÉVOLUTION                                                                                                          effets d’opportunités (augmentation
          DU MARCHÉ BIO
           EN FRANCE ET                                                                                                           du nombre de conversion en période
            EN EUROPE :       AUTEUR : Olivier Deseine, meunier bio aux moulins de                   Brasseuil                    de prix bas sur les céréales). Ainsi, si la
          QUELLE VISION
         POUR LA FILIÈRE      CONTACT : Olivier.deseine@moulindebrasseuil.com                                                     collecte de blé bio a atteint 118 000
     GRANDES CULTURES                                                                                                             tonnes en 2017/18, un record, elle
           FRANÇAISE ?
                                                                                                                                  est retombée à 106 000 tonnes pour
                                                                                                                                  2018/19, notamment suite aux aléas
                                                                                                                                  climatiques observés sur la moitié sud
                                                                                                                                  de la France. Face à une demande
                                          LA MEUNERIE BIO                              Cette demande est notamment liée au
                                                                                                                                  croissante, des besoins à l’importation
                                                                                       nombre croissant de boulangeries qui
                                          CONNAIT UNE                                  ouvrent un « corner bio » pour com-        s’expriment, principalement en prove-
                                          CROISSANCE DE PLUS                           mencer puis passent dans un second         nance de l’UE, avec entre un quart et
                                          DE 15% PAR AN                                temps à une panification 100 % bio.        un tiers des ressources en blé tendre
                                                                                       La demande des consommateurs pour          bio qui sont importées en France. Un
                                          La Meunerie française c’est 350 moulins      des produits bio s’exprime également       phénomène difficile à enrayer car la de-
                                          en activité, contre 685 il y a 20 ans. Les   dans le secteur de la restauration hors    mande croît plus vite que la production
                                          utilisations de farine sur le marché inté-   foyer qui selon l’Agence Bio représenté    de blé bio en France.
                                          rieur sont relativement stables pour une     en valeur 411 M€ en 2017, dont 25 M€       Pour accompagner l’essor des cultures
                                          population en augmentation. Une ex-          pour le pain.                              Bio en France, l’Anmf travaille en col-
                                          plication, nous mangeons de moins en
                                                                                                                                  laboration avec l’Institut technique de
                                          moins de pain. Dans cet univers « maus-      UNE DEMANDE BIO                            l’agriculture biologique (ITAB) afin de
                                          sade », la Meunerie Bio est plutôt en        SOUTENUE PAR                               préconiser aux agriculteurs des varié-
                                          croissance. Les précurseurs du Bio (une
                                          trentaine de moulins il y a 20 ans) ont du   DES INITIATIVES                            tés adaptées à l’agriculture biologique
                                          grain à moudre et à l’opposé le nombre       LOCALES                                    (rusticité, naturellement riche en proté-
                                                                                                                                  ines) et permettant une bonne panifi-
                                          d’acteurs envisageant une production
                                                                                       Le plan ambition Bio 2022, annoncé le      cation.
                                          mixte bio/non bio est en hausse.
                                                                                       25 juin 2018 par le ministre de l’Agri-
                                          La demande croissante des consom-            culture, prévoit que 20% d’aliments
                                          mateurs pour des produits bio tire le        bio soient proposés dans les cantines
                                          marché. Ainsi la meunerie Bio voit ses       scolaires d’ici 2022. Une annonce de
                                          volumes croître de 15 à 18 % par an          nature à soutenir les débouchés pour
                                          depuis plusieurs années et ses volumes       la meunerie Bio puisque les trois quarts
                                          d’utilisation de blé ont quasiment dou-      du pain bio vendu en restauration hors-
                                          blé en 5 ans passant de 85 000 tonnes        foyers sont écoulés en restauration col-
                                          pour la campagne 2012/2013 à 168 000         lective. Beaucoup d’initiatives locales
                                          tonnes estimée pour 2018/2019. Autre         en ce sens sont actuellement promues
                                          débouché en croissance pour les co-          au niveau des villes, des départements
                                          produits de la meunerie Bio (sons), l’ali-   ou des régions. Ainsi, dans le départe-
                                          mentation animale se développe en Bio        ment des Yvelines, 100 % de pain bio
                                          avec une croissance équivalente à celle      est proposé dans les collèges et lycées.
                                          de la meunerie d’environ 16 % par an.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
16       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   17
LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
TÉMOIGNAGE
                                          TERRENA – ACTIVITÉ BIOLOGIQUE

             L’ÉVOLUTION
          DU MARCHÉ BIO
           EN FRANCE ET
            EN EUROPE :      AUTEUR : Bertrand ROUSSEL, Terrena
          QUELLE VISION
         POUR LA FILIÈRE     CONTACT : broussel@terrena.fr
     GRANDES CULTURES
           FRANÇAISE ?

                                          La coopérative Terrena est depuis           LES FILIÈRES TERRENA :
                                          1977 un partenaire majeur pour les pro-
                                          ducteurs qui ont fait le choix de l’agri-   PRODUCTIONS
                                          culture biologique.                         VÉGÉTALES BIO :
                                          Terrena est la seule coopérative en         ✓ TERRENA Meunerie a deux mou-
                                          France à proposer et à transformer au-      lins dédiés au travail des céréales bio-
                                          tant de productions biologiques sur un      logiques. Ses moulins sont capables
                                          même territoire.                            de produire des farines sur meules de       PRODUCTIONS                           ✓ PORVEO – HOLVIA en porc avec             Les producteurs des diffé-
                                                                                      pierre (tradition) ou sur des appareils                                           un abattoir et un outil de 1ère trans-     rentes filières sont des ac-
                                          Près de 1 500 producteurs bénéficient                                                   ANIMALES BIO :
                                          de la valeur ajoutée des structures et      à cylindres. La farine se commercialise                                           formation.                                 teurs du développement
                                                                                      sous la marque MELBIO.                      ✓ BODIN en volaille de chair est le                                              de l’activité biologique
                                          des outils de transformation mis en
                                                                                                                                  leader français du marché bio. BO-    ✓ TERRENA est aussi engagé en
                                                                                                                                                                                                                   au travers d’une com-
                                          place par Terrena.                          ✓ INVEJA conçoit des ingrédients            DIN commercialise l’ensemble des      œuf (NOREA) et en lait (TERRENA
                                                                                                                                                                                                                   mission « agriculture
                                                                                      nutri-fonctionnels biologiques pour         espèces (poulets, dindes, canards,    Lait).
                                                                                                                                                                                                                   biologique ». Terrena
                                                                                      l’industrie agroalimentaire à partir de     pintades) sous les marques Nature     Pour approvisionner ses filières           développe ses filières
                                                                                      protéines végétales et plus particulière-   de France et Le Picoreur.             Biologiques, Terrena a une orga-           biologiques en harmo-
                                                                                      ment de graines de lupin.                                                         nisation spécifique Bio avec des           nie avec la demande
                                                                                                                                                                        équipes d’experts 100% Bio au              des marchés.
                                                                                      ✓ TERRENA développe également la
                                                                                                                                                                        service des filières, du conseil des
                                                                                      production viticole (LVVD - Orchidée
                                                                                                                                                                        productions fourragères au sui-
                                                                                      maison du vin) et les légumes marai-                                              vi des productions de céréales et
                                                                                      chers (VAL NANTAIS).                                                              oléo-protéagineux.
                                                                                                                                                                        2 usines de nutrition animale sont
                                                                                                                                                                        dédiées à la fabrication d’aliments
                                                                                                                                                                        biologiques, pondeuses, volailles
                                                                                                                                  ✓ TER’ELEVAGE - ELIVIA en             de chair, porcs et ruminants. Une
                                                                                                                                  viande bovine, acteur majeur du       de ces usines est équipée d’une
                                                                                                                                  steack haché bio et développant la    ligne de thermisation pour la pro-
                                                                                                                                  marque « Sourire de campagne ».       duction d’aliments pondeuses per-
                                                                                                                                                                        mettant de garantir des aliments
                                                                                                                                                                        sécurisés sur le plan sanitaire pour
                                                                                                                                                                        la pwroduction d’œufs.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
18       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                         Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   19
2                     N
                                                     SESSIO
              POST RÉCOLTE :
        COMMENT PRÉSERVER
                 LA QUALITÉ
           TECHNOLOGIQUE
           ET SANITAIRE DES
           GRAINES EN AB ?

COORDINATION ET ANIMATION : RÉGIS HÉLIAS (ARVALIS)
AVEC LES INTERVENTIONS DE FRANCIS FLEURAT-LESSARD (INSECTO-NET IAA),
JEAN-YVES MOREAU (ARVALIS), BLANDINE RAFFIOT (TERRES INOVIA) ET LES TÉMOIGNAGES
DE CHRISTOPHE DE LAMARLIERE (GAEC FERME DE PRIE-DIEU, 47)
ET SERGE ROSTOMOV (AGRIBIO UNION, 31)

                                                                                  21
La mise en application pratique des                seront détaillés dans les interventions
                                                                                                                                  méthodes, techniques, équipements,                 suivantes, complétées par les témoi-
                                                                                                                                  matériels et appareils associés à la               gnages de deux professionnels du
                                          EXPOSÉ INTRODUCTIF :                                                                    protection préventive (intégrée) contre
                                                                                                                                  les facteurs de biodétérioration des
                                                                                                                                                                                     stockage et de la conservation des pro-
                                                                                                                                                                                     ductions de grandes cultures en AB.
                                          POURQUOI FAUT-IL STOCKER                                                                récoltes GC de longue conservation

                                          DES RÉCOLTES SAINES, SÈCHES ET
                                          PROPRES ET À BASSE TEMPÉRATURE ?                                                        LA BOITE À OUTIL DE LA STRATÉGIE DE PROTECTION INTÉGRÉE (PI) DES STOCKS DE GRAINS ET GRAINES
                                                                                                                                  CONTRE LES INSECTES NUISIBLES APRÈS RÉCOLTE

           POST RÉCOLTE :
     COMMENT PRÉSERVER
                               Pour en savoir plus :
              LA QUALITÉ
        TECHNOLOGIQUE         Consulter les sites suivants :
        ET SANITAIRE DES
        GRAINES EN AB ?       • Colloque insectes du RMT quasaprove : https://bit.ly/2FiTOQ9
                             • Fiche technique stockage site itab : https://bit.ly/2GWtXzB
                             • Pages stockage site itab : https://bit.ly/2TyJ4km

                            AUTEUR : Francis       Fleurat-Lessard, Consultant-formateur - Entreprise
                            Insecto-Net IAA

                                          RÉSUMÉ
                                          On peut identifier cinq risques prin-      La présentation du diagramme des in-
                                          cipaux de détérioration de la qualité      teractions entre dynamique des agents
                                          technologique, nutritionnelle et sani-     de bio-détérioration (insectes et moi-
                                          taire des grains et graines après la ré-   sissures) et évolution défavorable de la
                                          colte : I/ la présence d’insectes et de    qualité sanitaire au stockage permet de
                                          restes de grains et autres déchets dans    comprendre la nécessité de conserver
                                          les installations de stockage (vides)      les lots de grains et graines sains, secs,
                                          et les équipements de manutention          nettoyés et à basse température pour
                                          des grains en fin de campagne ; II/ la     maîtriser l’ensemble de ces risques à
                                          persistance d’une température élevée       long terme. En s’appuyant sur cette                            Références
                                          (> 20°C) longtemps après la mise en        connaissance, un itinéraire personnali-
                                          cellules de stockage ; III/ La récep-      sé de gestion intégrée des facteurs de
                                          tion en l’état de lots récoltés avec une   risque au stockage peut être élaboré
                                          teneur en eau supérieure à la limite       en associant de façon raisonnée un en-
                                                                                                                                   •• Barrier-Guillot B, Dauguet S, Ducom P et
                                          recommandée pour une conservation          semble d’actions préventives de sani-            coll. (2014). Economie et innovation en
                                          longue durée ; IV/ La réception de lots    tation, de travail du grain (ventilation,        protection raisonnée des céréales contre
                                          ayant un taux d’impuretés élevé ou des     séchage), de surveillance permanente             l’infestation par les insectes au stockage.
                                                                                                                                      Innovations Agronomiques 34, 67-82.
                                          récoltes multi-espèces valorisables sé-    d’indices précurseurs de la détériora-
                                                                                                                                   •• Fleurat-Lessard F. (2018). Protéger les
                                          parément ; V/ Des installations de stoc-   tion qualitative des grains ou de l’acti-
                                                                                                                                      grains sans pesticides rémanents : les prin-
                                          kage avec des cellules ouvertes et peu     vité des insectes, réparti sur l’ensemble        cipes – La PAI des céréales stockées mise en
                                          protégées des intrusions de nuisibles      de la campagne de stockage.                      application. Phytoma – La santé des Végé-
                                          issus de l’environnement du site de                                                         taux N° 716 (sept/oct. 2018) pp. 32-40.

                                          stockage.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
22       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                                  Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   23
• Si les températures le permettent,
                                                                                                                                    la réalisation d’un quatrième palier à
                                                                                                                                    des températures négatives permet                                          BRUCHES DES
                                          GESTION DU RISQUE INSECTE LORS                                                                                                                                       PROTÉAGINEUX :
                                                                                                                                    de renforcer cet effet insecticide.
                                                                                                                                  La gestion du risque insectes pendant
                                          DU STOCKAGE DES GRAINS EN AB                                                            le stockage des grains s’articule selon                                      PISTES DE LUTTE
                                                                                                                                                                                                               ET TRAVAUX
                                                                                                                                  les principes de la protection inté-
                                                                                                                                  grée. Elle comprend trois phases :
                                                                                                                                  • Des actions préventives qui, si elles                                      EN COURS
                                                                                                                                    sont bien maîtrisées permettent de
                                                                                                                                    contenir le risque insecte:
                                                                                                                                    • Nettoyage et désinsectisation
                                                                                                                                  		 des locaux (Silicosec, Procrop)
           POST RÉCOLTE :
     COMMENT PRÉSERVER
                               Pour en savoir plus :                                                                                • Nettoyage des grains
                                                                                                                                                                                    POST RÉCOLTE :
                                                                                                                                                                              COMMENT PRÉSERVER
                                                                                                                                                                                                          Pour en savoir plus :
              LA QUALITÉ                                                                                                                                                               LA QUALITÉ
        TECHNOLOGIQUE         • Comment lutter contre les insectes au cours du stockage - Arvalis :                                 • Ventilation de refroidissement             TECHNOLOGIQUE            • Comment lutter contre les insectes
        ET SANITAIRE DES      https://bit.ly/2VCn35V                                                                              		 et suivi de la température des              ET SANITAIRE DES        au cours du stockage - Arvalis :
        GRAINES EN AB ?                                                                                                                                                          GRAINES EN AB ?
                             • https://bit.ly/2RzhExs                                                                             		grains                                                               https://bit.ly/2VCn35V
                                                                                                                                  • Des actions de surveillance de la                                   • https://bit.ly/2RzhExs
                                                                                                                                    présence d’insectes :
                            AUTEUR : Jean-Yves Moreau, ARVALIS              Institut du végétal                                     • Echantillonnage et tamisage
                                                                                                                                    • Pose de pièges pour le monitoring
                            CONTACT : jy.moreau@arvalis.fr                                                                                                                                            AUTEUR : Blandine           Raffiot,
                                                                                                                                    • Détection acoustique
                                                                                                                                    • Suivi de la température des lots
                                                                                                                                                                                                     Terres Inovia
                                                                                                                                                                                                     CONTACT : blandine.raffiot@inra.fr
                                                                                                                                  • Des actions curatives en cas de
                                                                                                                                    détection d’infestation
                                          RÉSUMÉ                                     De plus, à la température de récolte,          • Nettoyage des grains
                                                                                     les insectes sont dans les conditions          • Refroidissement par la ventilation

                                                                                                                                                                                                 L
                                          La gestion du risque de prolifération      idéales pour se reproduire. L’abaisse-         • Lutte par la chaleur (choc ther-                                es bruches sont des coléoptères phyto-
                                          au stockage des insectes déprédateurs      ment de la température des grains se         		 mique avec un séchoir)                                           phages dont la plupart des représentants
                                          des grains nécessite au préalable d’être   réalise par paliers grâce à la ventilation   • Utilisation de solution de bio                                vivent aux dépens de graines de légumineuses.
                                          dans des conditions de stockage maî-       de refroidissement.                            contrôle (terres de diatomées :                              Les œufs sont pondus sur la gousse, la jeune larve
                                          trisées. Le grain doit être suffisamment                                                  Silicosec, action insecticide. Ce pro-                       en traverse la paroi et pénètre dans une graine, où
                                                                                     • Le premier palier, réalisé dès la
                                          sec, la teneur en eau des céréales doit                                                   duit peut être utilisé de manière                           tout le développement s’effectuera, jusqu’à l’éclo-
                                                                                       récolte, permet d’abaisser la tempé-
                                          être inférieure à 15%, celle des pro-                                                     préventive ou curative)                                    sion de l’adulte. Les espèces concernées sont uni-
                                                                                       rature du stock aux alentours de
                                          duits destinés à la brasserie ainsi que      20°C. Les risques d’évolution physio-      En agriculture biologique, les solu-                         voltines, le cycle de vie comporte une seule géné-
                                          les semences doit être inférieure à          logique des grains ainsi que les           tions curatives ne sont pas toujours                        ration par an.
                                          14% et celle des oléagineux inférieure       risques de prolifération des micro-        faciles à mettre en œuvre et leur ef-                     Peu préjudiciable pour le rendement, les bruches
                                          à 9%. Ces conditions sont nécessaires        organismes (moisissures) sont alors        ficacité peut varier en fonction des                     le sont davantage pour la qualité des graines : dé-
                                          mais ne sont pas suffisantes pour ga-        maîtrisés, le cycle de reproduction        conditions de stockage. Il est donc ab-                  bouché en alimentation humaine qui doit respecter
                                          rantir une bonne conservation. En effet,     des insectes est allongé.                  solument nécessaire de s’assurer que                    un seuil à ne pas dépasser ou qualité germinative qui
                                          à la moisson les grains sont récoltés                                                   les mesures préventives sont mises en
                                                                                     • Le second palier sera réalisé en sep-                                                              peut être altérée (débouché semences).
                                          chauds. Si la température n’est pas ra-                                                 place de façon optimale. L’utilisation
                                                                                       tembre, la température d’objectif est
                                          pidement abaissée, elle va favoriser la                                                 d’un thermostat pour piloter la mise                    Nous présenterons les Bruche du pois (Bruchus pisorum),
                                                                                       alors de 12°C. Elle permet de figer le
                                          mise en place de phénomènes de res-                                                     en route et l’arrêt de la ventilation est              la Bruche de la fève (B. rufimanus), les Bruches des
                                                                                       cycle de reproduction des insectes.
                                          piration qui entraineront la formation                                                  un outil indispensable. Il permet de                  lentilles (B. signaticornis et B. lentis). Il n’y a pas de
                                          de points chauds et donc la dégrada-       • Le troisième palier sera réalisé dès                                                             bruche connue sur lupin.
                                                                                                                                  profiter au mieux des heures froides
                                          tion des grains stockés.                     que les températures nocturnes per-
                                                                                                                                  nocturnes et assure de ce fait un re-
                                                                                       mettront de refroidir le grain à 5°C.
                                                                                                                                  froidissement rapide des lots.
                                                                                       A partir de ce seuil de température,
                                                                                       si il est maintenu plusieurs semaines,
                                                                                       on commence à observer de la mor-
                                                                                       talité chez certaines espèces.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
24       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   25
La présentation portera principalement        Les 2 types d’attractifs piègent signi-
                                          sur les travaux menés sur la bruche de        ficativement plus de bruches que les
                                          la féverole.                                  pièges témoins sans attractifs. Ils se

                                                                                                                                                                         STOCKAGE À LA FERME ET EN SILO
                                                                                        sont révélés également efficaces pour
                                          LA BRUCHE                                     piéger spécifiquement les bruches sur
                                          DE LA FÉVEROLE                                toutes les parcelles : les autres espèces
                                                                                        d’insectes dont les auxiliaires sont donc
                                                                                                                                                                         TÉMOIGNAGES
                                          B. rufimanus est la bruche la plus étu-
                                                                                        préservés. Il a également été mis en
                                          diée à ce jour en France.
                                                                                        évidence une corrélation significative
                                          ✓ Piste génétique : recherche de résis-       entre le nombre de bruches piégées et
                                          tances naturelles aux bruches                 le taux de grains bruchés.
                                          Deux cultivars tolérants aux bruches          Ces premiers résultats sont encoura-
           POST RÉCOLTE :
                                          ont été identifiés dans les ressources        geants. D’autres études et développe-                    POST RÉCOLTE :
     COMMENT PRÉSERVER                    génétiques naturelles de l’INRA.              ments sont nécessaires, notamment le               COMMENT PRÉSERVER
              LA QUALITÉ                                                                                                                            LA QUALITÉ
        TECHNOLOGIQUE                     Les mécanismes impliqués dans la ré-          type de piège à utiliser, mais ces attrac-            TECHNOLOGIQUE       AUTEUR : Christophe DE LAMARLIÈRE
        ET SANITAIRE DES                                                                tifs pourraient offrir de nouvelles pers-             ET SANITAIRE DES
        GRAINES EN AB ?                   sistance aux bruches ont été étudiés                                                                GRAINES EN AB ?     CONTACT : fermedepriedieu@gmail.com
                                          dans le cadre du projet PeaMust, PIA          pectives dans la gestion de la bruche
                                          (Plan d’investissement Avenir).               de la féverole au champ. La Startup
                                                                                        AgriOdor va développer pour 2020 un
                                          Développement d’attractifs de la              piège et les 2 attractifs pour du pié-
                                          bruche de la féverole reproduisant            geage de masse.
                                          les odeurs de plante : Les plantes                                                                                             LE TRIAGE ET                                    Mais ce n’est pas tout ! Il permet aus-
                                                                                        Remerciements aux autres partenaires ayant par-                                                                                  si d’actionner un levier agronomique
                                          émettent des Composés Organiques              ticipé aux suivis : Cerfrance Normandie Maine,                                   LE STOCKAGE :                                   dans les champs. En effet, dans cer-
                                          Volatils (COV) qui participent à la locali-
                                          sation des plantes par les insectes. Des
                                                                                        FNAMS, Bonduelle, Vivescia, Agrial, GR CETA
                                                                                        27, Coopérative de Creully, les Chambre d’Agri-                                  UN INVESTISSEMENT                               taines situations, nous avons la possi-
                                          mélanges de COV, reproduisant les
                                                                                        culture du 77, 27, 14, 76, 78.                                                   AUX MULTIPLES                                   bilité de récolter nos cultures avec un
                                                                                                                                                                                                                         réglage de la moissonneuse batteuse
                                          odeurs de fleurs ou de gousses et at-         PROJET BRUCHE                                                                    AVANTAGES.                                      permettant d’exporter une partie des
                                          tirant les bruches, ont été mis au point
                                          par l’INRA de Versailles (Brigitte Frérot
                                                                                        DE LA LENTILLE                                                                   Sur l’exploitation qui comporte 3 as-           graines d’adventices hors des champs.
                                                                                                                                                                         sociés, le triage occupe une place im-          Nous avons par exemple pu exporter
                                          et Ene Leppik) en partenariat avec Ar-        Une étude, pilotée par l’interprofession
                                                                                                                                                                         portante dans l’organisation de notre           jusqu’à 500 graines de folle avoine par
                                          valis puis Terres Inovia.                     des légumes secs (ANILS) est en cours
                                                                                                                                                                         système de culture. Le stockage nous            m² en récoltant des féveroles. Le triage
                                                                                        pour mieux connaître le ravageur et
                                          Remerciements aux autres partenaires :                                                                                         permet de conserver les récoltes pour           nous offre aussi la possibilité d’utiliser
                                                                                        pour identifier des leviers de lutte du
                                          les différentes équipes de recherche                                                                                           choisir le moment de la mise en marché          d’autres leviers agronomiques pour
                                                                                        champ au stockage.
                                          INRA, les obtenteurs du GSP, Arvalis,                                                                                          des produits de la ferme. Mais en AB,           lutter contre les adventices, pour amé-
                                          Terres Univia, Terres Inovia.                 Remerciements aux autres partenaires ayant par-
                                                                                                                                                                         le triage est plus qu’ailleurs indispen-        liorer la qualité des céréales en ayant
                                                                                        ticipé au projet bruche de la lentille:
                                          ✓Test de pièges attractifs vis-à-vis de       ANILS, Qualisol, Terres Univia, Soufflet, CAVAC,                                 sable! Il permet tout d’abord de com-           recours plus facilement aux cultures as-
                                          la bruche de la féverole (Bruchus rufi-
                                                                                        Axereal, le laboratoire éco-entomologie, La len-                                 mercialiser les récoltes conformément           sociées. La mise en place des cultures
                                                                                        tille du Puy AOP.                                                                aux attentes des acheteurs en particu-          commence avec des semences de
                                          manus) dans le cadre d’un réseau de
                                          piégeage.                                                                                                                      lier sur les aspects pureté spécifique          qualité, là encore le triage apporte ses
                                                                                                                                                                         mais aussi de faciliter la conservation         bénéfices en ayant la possibilité de
                                          En 2017, des pièges ils ont été testés                                                                                         dans les cellules de stockage.                  retirer tout ce qui est inutile (graines
                                          sur un réseau de parcelles, en partena-                                                                                                                                        d’adventices, grains malades, sclérotes
                                          riats avec 8 structures agricoles, à l’aide                                                                                                                                    d’ergot …)
                                          de pièges artisanaux.
                                                                                                                                                                                                                         Dernier avantage du triage, il permet
                                          Les objectifs principaux de ce dispositif                                                                                                                                      de lisser la charge de travail de la main
                                          étaient de valider l’efficacité des attrac-                                                                                                                                    d’œuvre sur l’exploitation. Le silo per-
                                          tifs au champ dans différents contextes                                                                                                                                        met de reporter les chantiers de triage
                                          pédo-climatiques, de vérifier que ces                                                                                                                                          lorsque le climat ne permet plus les
                                          attractifs sont bien sélectifs des bruches                                                                                                                                     travaux dans les champs.
                                          et de déterminer s’il existait une rela-
                                          tion entre un nombre d’insectes piégés
                                          et un taux de grains bruchés.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
26       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                         Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio   27
AUTEUR : Serge ROSTOMOV, AgriBio
                                     CONTACT : s.rostomov@agribio.fr

                                                                                                                                                                       HUILES DE COLZA ET DE SÉSAME,
                                                                                      4. Notre silo idéal                                                              DE BONS SYNERGISTES
                                                                                      Cellules palplanches, isolées, avec des                                          POUR LES PYRÈTHRES
                                                                                      vidanges intégrales par gravité ou par
                                          1. AGRIBIO UNION                            ventilation vidange,
                                                                                       • Capacités adaptées au nombre
                                            ✓ Union de 6 coopératives
                                                                                         important des produits, mais pas
                                              dans le grand sud-ouest,
                                                                                         trop… car les volumes augmentent,
           POST RÉCOLTE :
     COMMENT PRÉSERVER                      ✓ 50 000 ha suivis,
                                                                                                                                          POST RÉCOLTE :
                                                                                                                                    COMMENT PRÉSERVER
                                                                                                                                                              Pour en savoir plus :
                                                                                       • Manutentions adaptées à la multi-
              LA QUALITÉ                                                                                                                     LA QUALITÉ
        TECHNOLOGIQUE
                                            ✓ Occitanie et Nouvelle Aquitaine,           tude de produits (pieds d’éléva-              TECHNOLOGIQUE         • Guide des produits de protection des cultures utilisables en AB en France :
        ET SANITAIRE DES                                                                 teurs faciles à vider, transporteurs          ET SANITAIRE DES      https://bit.ly/2RCW7E0
        GRAINES EN AB ?
                                            ✓ 1 500 producteurs,                                                                       GRAINES EN AB ?
                                            ✓ 65 000 tonnes collectées                   autonettoyants…),                                                  • Projet Sécurbio : www.securbio.fr
                                              en 2017-2018,                            • Nettoyage des locaux et espaces
                                                                                                                                                            • Programme pour la substitution du butoxyde de pipéronyle : https://bit.ly/2AuRXEs
                                                                                         très soignés : il faut lutter contre les
                                            ✓ 40 produits différents,
                                                                                         insectes: pas de recoins où le grain
                                            ✓ 3 silos en propre :                        peut se loger, planchers caillebotis…
                                                                                                                                                           AUTEURS : Patrice MARCHAND, ITAB - Rodolphe VIDAL, ITAB -
                                              • Salvagnac (81) : 9 000 tonnes          • Des nettoyeurs séparateurs adaptés
                                             		 mis en service en 2002,
                                                                                                                                                           Claire DIMIER-VALET, SYNABIO
                                                                                         et souvent surdimensionnés, (+ en-
                                                                                                                                                           CONTACT : patrice.marchand@itab.asso.fr
                                              • Barcelonne du Gers (32) :                visager séparation de 2 produits
                                             		 15 000 tonnes mis en service             différents),
                                             		 en 2015,                               • Des outils spécifiques : table den-
                                              • Monbahus (47) : 15 000 tonnes            simétrique et trieur alvéolaire, voir
                                             		 mis en service en 2018,                  trieur optique,                                                               Cet article est une reprise de l’article ALTER AGRI paru en sep-
                                                                                                                                                                       tembre 2018 sur https://bit.ly/2Cak0ce
                                                                                                                                                                                                                                          synergistes, en particulier dans la lutte
                                            ✓ 7 silos en location mis                  • Des ventilations adaptées et bien                                                                                                                contre les insectes prédateurs des den-
                                              à disposition pour 35 000 tonnes           dimensionnées,                                                                                                                                   rées stockées : les charançons du blé
                                              de capacité totale,
                                            ✓ 10 plateformes de regroupement
                                                                                      5. Mais encore
                                                                                       • Le personnel silo est formé et sensi-
                                                                                                                                                                      L   ’intérêt des huiles de sésame et
                                                                                                                                                                          de colza en matière de protection
                                                                                                                                                                       des plantes est leur capacité syner-
                                                                                                                                                                                                                                          (Sitophilus granarius), les capucins des
                                                                                                                                                                                                                                          grains (Rhizopertha dominica) et les
                                                                                                                                                                                                                                          alucites des céréales (Sitotroga crealel-
                                          2. Localisation des surfaces                   bilisé à nos spécificités de façon                                            gique et leur aptitude à remplacer                                 la). D’autres résultats ont montré l’utilité
                                                                                         continue :                                                                    le butoxyde de pipéronyle (PBO).                                   de l’huile de sésame en tant que syner-
                                          3. Stocker en bio                            • Mise aux normes de conservation,                                              Alimentaires, ces huiles ont un profil                             giste dans la protection des plantes2.
                                            • C’est un investissement 2 fois plus      • Contrôle des grains, des tempéra-                                             avantageux par rapport à tout pro-
                                              cher qu’en conventionnel : environ         tures,                                                                        duit semi synthétique tel que le PBO.                              LE BPO PERMET
                                                                                       • Gestion de la ventilation,
                                              450€/tonne,
                                                                                       • Transilages de conservation,
                                                                                                                                                                       La recherche d’alternatives à l’utilisation                        DE RÉDUIRE LA DOSE
                                            • C’est beaucoup de produits diffé-
                                                                                         …
                                                                                                                                                                       du butoxyde de pipéronyle (A) comme                                DE SUBSTANCE ACTIVE
                                              rents à réceptionner et à stocker :                                                                                      synergiste1 des insecticides (pyrèthres
                                              6 à 8 par période, (risque mélange,     Conclusion                                                                       naturels, pyrèthrénoïdes et carbamates                             Le butoxyde de pipéronyle est une
                                              temps d’attente à la réception…),                                                                                        de synthèse), c’est à dire qui augmente                            substance semi-synthétique obtenue
                                                                                       • Stocker en AB c’est possible, mais                                            l’efficacité de ces substances, a été me-                          à partir du safrole (B). Ce synergiste
                                            • Il faut stocker sur des périodes plus                                                                                                                                                       d’insecticides, inhibe la détoxication
                                                                                         c’est plus cher, et plus compliqué,                                           née suite aux contaminations montrées
                                              longues (pas de dégagement por-                                                                                          lors du projet Sécurbio (Casdar, 2011-                             des pesticides par le métabolisme
                                                                                       • Les solutions clés en main ne sont
                                              tuaire…), avec des risques de                                                                                            2014). A partir de recherches biblio-                              d’insectes touchés grâce à une liaison
                                                                                         pas faciles à trouver,
                                              conservation,                                                                                                            graphiques, des huiles végétales ont                               avec une enzyme : le cytochrome P450
                                                                                       • Le risque zéro n’existe pas, et les
                                            • Le ratio collecte/stockage est mau-                                                                                      été sélectionnées comme candidates à                               (CYP450). L’inhibition de cette enzyme
                                                                                         années se suivent et ne se res-
                                              vais : 0,8 à 1 contre 1,5 à 2 en                                                                                         la substitution et les expérimentations                            est rapide. C’est la première action qui
                                                                                         semblent pas,
                                              conventionnel,                                                                                                           toxicologiques ont été conduites. Les                              contribue à l’efficacité du BPO comme
                                                                                       • Il faut beaucoup d’humilité et inves-
                                                                                                                                                                       huiles de sésame et de colza se sont                               synergiste. Sans le BPO, le cytochrome
                                            • Le budget analyse est conséquent :         tir sur le personnel silo et qualité qui                                      révélées intéressantes en tant que                                 P450 peut détoxifier les substances
                                              + 1€/tonne collectée.                      doit être impliqué et formé.

         Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio
28       22 janvier 2019 – Paris
                                                                                                                                                                                                Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio        29
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