LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO
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LE RENDEZ-VOUS TECHNIQUE DES ACTEURS DES FILIÈRES DES GRANDES CULTURES BIO ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB et Terres Inovia organisent tous les deux ans les Ren- contres des grandes cultures bio. Cette journée se veut le lieu de rencontre incontournable et de discussion privilégiée entre tous les acteurs des filières des grandes cultures bio : représen- tants de la recherche et du développement, producteurs, collecteurs, transformateurs, dis- tributeurs et consommateurs. L’objectif est de permettre à chacun de découvrir les dernières avancées scientifiques et techniques sur des sujets clés, d’identifier les leviers à disposition, d’échanger avec ses pairs. Les débats visent à orienter, en complément, les actions de re- cherche et d’expérimentation à développer. Cette journée est organisée en trois sessions, qui abordent des thématiques très concrètes : évolution des surfaces, marchés et perspec- tives des grandes cultures bio en France et en Europe; stratégies de gestion de la qualité des grains en post-récolte ; évaluation variétale pour l’AB, état des lieux et perspectives. Chacune mêle interventions d’ordre scientifique et tech- nique et témoignages de praticiens, puis laisse une large place aux discussions. 2 3
COORDINATION ARVALIS Amélie Carrière, Régis Hélias, ARVALIS – Institut du végétal est un organisme Anne-Laure Toupet de Cordoue de recherche appliquée, qui produit des réfé- rences technico-économiques et agronomiques ITAB pour toutes les agricultures, dans tous les terri- Laurence Fontaine toires. Améliorer la compétitivité des exploita- Terres Inovia tions, ouvrir des débouchés, améliorer la rentabi- Cécile le Gall lité des productions et des filières, contribuer de façon positive aux enjeux environnementaux et REMERCIEMENTS satisfaire consommateurs et citoyens : tels sont les objectifs de l’institut. COMMUNICATION - VALORISATION Olivia Martel (ARVALIS), Louis-Romain Cerbourg, Agnès Hocquard, Julie Carrière (ITAB), Christine Gigandon, Marlène Méance (Terres Inovia) COMITÉ DE SUIVI Bruno Barrier-Guillot (Intercéréales), Céline Le Guillou (Terres Univia), Dorian Fléchet (Agence Bio), L’ITAB est l’Institut Technique dédié à l’agriculture biologique. Pour citer ce document : Pascal Gury (responsable professionnel à ARVALIS Actes des 2ème rencontres et Intercéréales), Emmanuel Leveugle (responsable En collaboration avec son réseau, il coordonne et valorise les des grandes cultures bio, Arvalis/ITAB/Terres Innovia, 2019 professionnel à Terres Univia), Gérard Michaud actions de recherche-expérimetation, co-construit des projets (responsable professionnel à l’ITAB et Coop de France) de recherche et stimule le partage des techniques de l’AB. et Bastien Fitoussi (Coop de France) CONCEPTION GRAPHIQUE Galerie du Champ de Mars, floregrafic@wanadoo.fr UNE JOURNÉE ORGANISÉE PAR ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB et Terres Inovia Terres Inovia est l’institut technique des professionnels de la filière des huiles et pro- téines végétales et de la filière chanvre. Sa mission est d’amé- En collaboration avec Intercéréales et Terres Univia liorer la compétitivité des oléa- gineux, des protéagineux et du chanvre industriel, en adaptant ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB la production et la valorisation et Terres Inovia des produits au contexte éco- En partenariat avec l’Agence Bio et Coop de France sont membres du réseau ACTA nomique et aux demandes so- ciétales. 4 5
9 SESSION 1 L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET EN EUROPE : QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE DES GRANDES CULTURES FRANÇAISES ? IRE PRODUCTIONS ET MARCHÉS - LES GRANDES CULTURES AU COEUR DE L’ESSOR DU BIO. . . . . . . . . . 10 Charlotte CANALE (Terres Univia), Dorian FLECHET (Agence Bio), Anne-Laure de CORDOUE (Arvalis), Bruno BARRIER-GUILLOT (Intercéréales) - Article Perspectives Agricoles n°459, octobre 2018) LES CHIFFRES DES GRANDES CULTURES BIO EN 2017. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Agence Bio TÉMOIGNAGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Olivier DESEINE (Moulin de Brasseuil) et Bertrand ROUSSEL (Terrena) COORDINATION : ANNE-LAURE DE CORDOUE ET AMÉLIE CARRIÈRE (ARVALIS) ANIMÉE PAR AMÉLIE CARRIERE (ARVALIS) AVEC LES INTERVENTIONS D’EMMANUEL LEVEUGLE (AGRICULTEUR, TERRES UNIVIA) ET BURKHARD SCHAER (ECOZEPT) ET LES TÉMOIGNAGES D’OLIVIER DESEINE (MOULIN DE BRASSEUIL, ANMF) ET BERTRAND ROUSSEL (TERRENA) 21 SESSION 2 POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER LA QUALITÉ SOMMA TECHNOLOGIQUE ET SANITAIRE DES GRAINES EN AB ? POURQUOI FAUT-IL STOCKER DES RÉCOLTES SAINES, SÈCHES ET PROPRES ET À BASSE TEMPÉRATURE ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Francis FLEURAT-LESSARD (INRA) GESTION DU RISQUE INSECTE LORS DU STOCKAGE DES GRAINS EN AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Jean-Yves MOREAU (ARVALIS) BRUCHES DES PROTÉAGINEUX : PISTES DE LUTTE ET TRAVAUX EN COURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Blandine RAFFIOT (Terres Inovia) STOCKAGE À LA FERME ET EN SILO - TÉMOIGNAGES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Christophe DE LAMARLIÈRE (Agriculteur) et Serge ROSTOMOV (Agribio Union) HUILES DE COLA ET DE SÉSAME : DE BONS SYNERGISTES POUR LES PYRÈTHRES !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Patrice MARCHAND (ITAB) - Article Alter Agri, mise en ligne septembre 2018 COORDINATION ET ANIMATION : RÉGIS HÉLIAS (ARVALIS) AVEC LES INTERVENTIONS DE FRANCIS FLEURAT-LESSARD (INSECTO-NET IAA), JEAN-YVES MOREAU (ARVALIS), BLANDINE RAFFIOT (TERRES INOVIA) ET LES TÉMOIGNAGES DE CHRISTOPHE DE LAMARLIERE (GAEC FERME DE PRIE-DIEU, 47) ET SERGE ROSTOMOV (AGRIBIO UNION, 31) SESSION 3 QUELS LEVIERS TECHNIQUES POUR DISPOSER D’UNE OFFRE VARIÉTALE ADAPTÉE POUR L’AB ? 33 CADRE RÉGLEMENTAIRE SUR LES SEMENCES BIOLOGIQUES : ACTUALITÉS ET PERSPECTIVES. . . . . . 34 Mélanie VANPRAET (INAO) LES ENJEUX DE L’ÉVALUATION VARIÉTALE POUR LES GRANDES CULTURES EN AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Laurence FONTAINE (ITAB) FAVORISER L’INSCRIPTION DE VARIÉTÉS POUR L’AB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Marie-Hélène BERNICOT (GEVES) PANORAMA DE L’OFFRE VARIÉTALE EN BLÉ TENDRE EN AB, ÉVOLUTION ET PERSPECTIVES. . . . . . . . . . . . . . 43 Laurence FONTAINE (ITAB) TÉMOIGNAGE D’UN ACTEUR DE LA FILIÈRE QUELS CRITÈRES POUR DES VARIÉTÉS DE BLÉ TENDRE ADAPTÉES À L’AB?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Philippe Jouanneau, Saatbau France PANORAMA DE L’OFFRE VARIÉTALE EN TOURNESOL, ÉVOLUTION ET PERSPECTIVES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 Cécile LE GALL (Terres Inovia) TÉMOIGNAGE : QUELS CRITÈRES POUR DES VARIÉTÉS DE TOURNESOL ADAPTÉES À L’AB ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Alain BAQUE (Euralis) LE CAS D’UNE CULTURE DE DIVERSIFICATION : POIS CHICHE, QUELS CHALLENGES POUR UNE FILIÈRE EN DÉVELOPPEMENT ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Jean-Marc BOUVIER (Arterris) COORDINATION : LAURENCE FONTAINE (ITAB) ET CÉCILE LE GALL (TERRES INOVIA) 6 ANIMÉE PAR SÉBASTIEN BONDUAU (FNAB) 7 AVEC LES INTERVENTIONS DE MÉLANIE VANPRAËT (INAO), MARIE-HÉLÈNE BERNICOT (GEVES), LAURENCE FONTAINE (ITAB), CÉCILE LE GALL (TERRES INOVIA) PHILIPPE JOUANNEAU (SAATBAU FRANCE), ALAIN BAQUE (EURALIS), JEAN-MARC BOUVIER (ARTERRIS) TABLE RONDE AVEC LES TÉMOIGNAGES DE VINCENT HYPOLITE (TDAK) ET JÉRÔME FILLON (AXEREAL SEMENCES) ET LA PARTICIPATION DE LA SALLE
1 N SESSIO L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET EN EUROPE : QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE GRANDES CULTURES FRANÇAISE ? COORDINATION : ANNE-LAURE DE CORDOUE ET AMÉLIE CARRIÈRE (ARVALIS) ANIMÉE PAR AMÉLIE CARRIERE (ARVALIS) AVEC LES INTERVENTIONS D’EMMANUEL LEVEUGLE (AGRICULTEUR, TERRES UNIVIA) ET BURKHARD SCHAER (ECOZEPT) ET LES TÉMOIGNAGES D’OLIVIER DESEINE (MOULIN DE BRASSEUIL, ANMF) ET BERTRAND ROUSSEL (TERRENA) 8 9
GRANDES CULTURES BIO : LES SURFACES ENGAGÉES BIENTÔT UN OBSERVATOIRE EUROPÉEN ONT DOUBLÉ EN CINQ ANS DES CULTURES BIO Depuis quelques années, nous avons systématisé, pour chaque culture, un état des lieux Figure 1 - Évolution des surfaces de grandes de l’évolution de la surface, de la collecte, de l’utilisation, du stock... C’est un outil précieux PRODUCTIONS ET MARCHÉS cultures biologiques depuis 2007. pour, par exemple, anticiper certaines pénuries afin d’aider le marché à s’autoréguler. LES GRANDES CULTURES Source : Agence Bio/OC La connaissance de l’offre et de la demande en France mais aussi en Europe va être améliorée avec la création d’un observatoire européen des cultures bio. Cet observatoire a pour vocation de préserver l’équilibre des prix et de mieux structurer les échanges AU CŒUR DE L’ESSOR DU BIO intra-communautaires. Par exemple, si tel pays a un déficit de production, il pourra être envisagé d’équilibrer la production avec des flux en provenance d’un autre pays excéden- taire sur la même culture, afin de ne pas provoquer une chute des prix. L’objectif est de créer des schémas bio plus résistants et de continuer à développer cette filière. Mais cet observatoire implique un travail de longue haleine, avec une harmonisation des chiffres et de collecte de données. Emmanuel Leveugle, Vice-président du groupe « Bio grandes cultures » des interprofessions L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO Article Perspectives Agricoles n°459, octobre 2018 Intercéréales et Terres Univia EN FRANCE ET EN EUROPE : QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE AUTEURS : Charlotte CANALE, Terres Univia / Dorian FLECHET, GRANDES CULTURES FRANÇAISE ? Agence Bio / Anne-Laure de CORDOUE, Arvalis / Bruno Le développement des grandes En 2018, les premières tendances de UTILISATION DES CÉRÉALES BARRIER-GUILLOT, Intercéréales cultures bio est également visible chez l’année montrent une reprise des en- BIO : LA PROGRESSION EST nos voisins européens : au total, dans gagements de nouvelles fermes en CONSTANTE l’Union européenne, près de 2,45 mil- grandes cultures biologiques dans lions d’hectares étaient engagés en l’enemble des régions de France. Figure 2 - Évolution des utilsations de céréales bio fin 2016 (en croissance de 12 % On peut estimer une nouvelle crois- en première transformation (en tonnes) par par rapport à 2015) et les tendances sance des surfaces engagées en bio les fabricants d’alimentation du bétail (FAB) A vec plus de 390 000 hec- vente directe aux éleveurs) sont à desti- et la meunerie. se maintenaient en 2017. de l’ordre de 20 % en 2018, amenant tares actuellement engagés nation de l’alimentation animale, et plus Suite à la campagne 2016-2017, mar- donc une arrivée de ces nouvelles Source : France AgriMer. * Chiffre provisoire - ** Prévisions. en agriculture biologique, dont particulièrement de l’élevage de poules quée en bio comme en conventionnel productions certifiées bio sur le mar- pondeuses et de poulets de chair. ché(2) pour la campagne 2020-2021. 36 % encore en conversion, la par une chute des rendements agri- filière entend répondre pro- coles, la campagne 2017-2018 se dis- gressivement aux besoins d’un tingue par une reprise globale des ren- marché en pleine expansion. UNE CROISSANCE dements bios, qui s’ajoute à l’arrivée UNE DEMANDE Les produits bio continuant de REMARQUABLE d’importants volumes en deuxième année de conversion(2) issus des en- EN CÉRÉALES BIO convaincre de plus en plus de Français, DES PRODUCTIONS gagements de l’année 2015. Ce sont ENCORE PLUS FORTE le marché se développe pour atteindre plus de 400 000 tonnes de céréales et Les céréales représentent près de Une forte progression des surfaces 8,3 milliards d’euros de vente en 2017, plus de 100 000 tonnes d’oléoprotéa- 80 % des volumes de grandes cultures de grandes cultures biologiques est avec une croissance annuelle de 18 %. gineux qui ont été collectées sur l’en- collectés. Il s’agit en majorité du blé observée depuis 2015, progression semble de la campagne, dont 27 % Malgré la progression des surfaces, les qui se traduit par environ 65 000 ha tendre (36 % des volumes de céréales Les consommateurs réguliers d’aliments de grains en deuxième année de importations de graines de céréales, collectés), suivi du maïs (25 %), du triti- bio sont toujours plus nombreux (16 % de grandes cultures supplémentaires conversion. bien qu’en baisse, restent donc en- cale (15 %) et de l’orge (9 %). D’autres des personnes interrogées(1) en mangent chaque année. Fin 2017, 392 844 ha de core nécessaires au développement Dans le même temps, en lien avec un céréales secondaires sont également quotidiennement) et toujours plus exi- grandes cultures étaient engagés en collectées (avoine, épeautre, seigle, de la filière. Elles ont représenté 17 % marché très demandeur, les utilisa- geants ; ainsi, 85 % des Français sou- bio, soit 3,3 % des surfaces nationales blé dur...), mais représentent de pe- des volumes utilisés en 2017-2018 tions en première transformation par haitent connaître l’origine des produits de grandes cultures (figure 1). L’asso- tits volumes : moins de 10 000 tonnes (33 % des volumes utilisés en blé les fabricants d’aliments du bétail et bio qu’ils achètent. lement y est nettement plus diversifié collectées pour chacune d’entre tendre). les meuniers continuent leur progres- qu’en conventionnel, avec une pré- sion à deux chiffres (respectivement elles, excepté l’avoine et le riz dont la Dans son plan de transformation de la Le secteur des grandes cultures biolo- sence accrue de céréales secondaires, +15 % et +18 % par rapport à la cam- collecte approche, pour chacune, les filière céréales, élaboré pour les États giques occupe une place centrale dans 15 000 tonnes. La meunerie et les fa- du soja, d’associations céréales-légu- pagne précédente). généraux de l’alimentation fin 2017, le développement des filières biolo- bricants d’alimentation du bétail sont Intercéréales précise qu’un double- mineuses, de protéagineux et de lé- giques en fournissant l’alimentation les deux principaux marchés des cé- ment des surfaces de grandes cultures gumes secs, et une introduction plus humaine et, surtout, l’alimentation ani- réales biologiques. Ces deux secteurs biologiques en cinq ans serait néces- régulière de luzerne dans la rotation. male. Près des deux-tiers des volumes sont en forte progression depuis trois saire pour satisfaire les demandes en produits (hors autoconsommation et ans (figure 2). forte croissance de ses principaux marchés (meunerie, fabricants d’ali- ment du bétail notamment), sans re- courir aux importations. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 10 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 11
Du côté de l’alimentation humaine, la OLÉOPROTÉAGINEUX BIO : limentaire) diffèrent selon les huiliers croissance des ventes est particulière- LE SOJA REPRÉSENTE et influencent leur structure (taille, ment importante pour les produits de diversité d’huiles vendues...). Toujours LA MOITIÉ DES VOLUMES l’épicerie et notamment du rayon pe- d’après les enquêtes, 250 000 tonnes tit-déjeuner. Le pain et les pâtes figurent COLLECTÉS d’aliments bio ont été produites en LES CHIFFRES parmi les potentiels de développement Figure 3 - Répartition des volumes d’olépro- 2015 par les douze fabricants rencon- les plus forts. À noter également, le téagineux collectés en 2015. trés, principalement pour un débou- DES GRANDES développement très dynamique des Source : Terres Univia d’après le diagnostic interprofessionnel ché monogastrique, et plus particu- bières portées par l’ouverture de bras- lièrement pour les poules pondeuses. series artisanales bio. Cependant, il existe des opportunités CULTURES BIO le territoire de collecte. Par exemple, en ruminants, et les structures qui dé- Du côté de l’alimentation animale, les marrent en bio font parfois le choix œufs et volailles constituent les princi- paux marchés pour les céréales et de- de se différencier en se positionnant majoritairement sur ce débouché. EN 2017 meureront un potentiel important de D’autres débouchés plus anecdo- valorisation pour les années à venir. tiques témoignent de la diversité des L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO débouchés en bio : poissons, escar- L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO Pour en savoir plus : EN FRANCE ET gots, chevaux, lapins. EN FRANCE ET • https://www.agencebio.org/ EN EUROPE : QUELLE VISION LES FILIÈRES AB Les oléagineux représentent 21 % EN EUROPE : QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE D‘OLÉOPROTÉAGINEUX des matières premières utilisées pour POUR LA FILIÈRE AUTEUR : Dorian FLECHET, GRANDES CULTURES GRANDES CULTURES FRANÇAISE ? VEULENT RÉPONDRE la collecte des structures du sud de la la fabrication d’aliments du bétail. Ils FRANÇAISE ? Agence BIO se trouvent très majoritairement sous À LA DEMANDE France est dominée par les oléagineux forme de tourteaux de soja, plébis- CONTACT : dorian.flechet@ et en particulier le soja, alors que la NATIONALE collecte des structures du nord de la cités pour leur richesse en protéines. agencebio.org La qualité variable (teneur en matière Selon le diagnostic effectué auprès de France l’est par les protéagineux. Ceci grasse et protéines) des tourteaux 20 collecteurs(3), avec plus de 30000 explique sans doute en partie que les de tournesol limite leur utilisation. tonnes collectées en 2015 par les struc- huiliers (triturateurs de graines oléagi- Enfin, malgré leur qualité nutritionnelle tures interrogées, le soja repré- sente neuses autres que soja) soient établis (richesse en méthionine et lysine), les PLUS DE 400 000 HA DE la moitié des volumes d’oléoprotéa- principalement dans le Sud, à proximité gineux collectés, suivi par le tourne- des bassins de collecte. tourteaux de colza sont peu incorpo- rés, faute de disponibilité. Les pro- SURFACES DE GRANDES sol (18 %), la féverole (14 %) et le pois Avec plus de 20 000 tonnes de graines téagineux, quant à eux, représentent CULTURES ENGAGEES protéagineux (9 %). Les autres espèces (lentilles, colza, pois chiches, lin, lupin, triturées en 2015 par les cinq struc- 8 % des matières premières utilisées BIOLOGIQUES (+12%) DANS tures interrogées, le tournesol, oléique en raison d’un prix du point protéique cameline et chanvre) représentent de comme linoléique, est la graine la intéressant. 14 121 FERMES EN 2017 (+9%) petits volumes : chacune moins de 2 % plus triturée (deux-tiers des volumes). de la collecte (figure 3). Le manque de disponibilité en ma- Viennent ensuite le colza (un quart des tières premières riches en protéines ÉVOLUTION DES SURFACES Les différences observées entre les col- volumes) puis, plus marginalement, le sur le territoire français contraint les lecteurs (taille, diversité de la collecte...) lin, la cameline et le chanvre. Les stra- DE GRANDES CULTURES BIO fabricants d’aliments à importer des s’expliquent à la fois par l’historique des tégies de ventes de l’huile (grande dis- graines ou des tourteaux d’oléagi- DEPUIS 2007 structures, la stratégie de l’entreprise et tribution, magasins spécialisés, agroa- neux. Pour autant, la plupart des fa- bricants d’aliments rencontrés ont évoqué leur volonté de privilégier un approvisionnement local, parfois ANTICIPER L’OFFRE ET LA DEMANDE pour des raisons de cohérence avec POUR MIEUX STRUCTURER LA FILIÈRE une certaine vision de la bio, sou- À partir de 2006, tous les acteurs se sont rassemblés autour de la table pour avoir, enfin, une visibilité sur la dispo- vent du fait d’exigences clients fortes nibilité des cultures bio produites en France, afin de réajuster l’offre en fonction de la demande, et notamment avec (aliment 100 % origine France par les importations des autres pays de l’Union européenne. exemple). L’offre peut donc encore « Grâce à ce travail en commun et à la transparence des échanges d’informations, les prix sont devenus stables depuis être augmentée sur le territoire fran- dix ans », se félicite Pascal Gury, président du groupe « Bio grandes cultures » des interprofessions Intercéréales et çais pour répondre à la demande du Terres Univia. « En outre, la certification des productions importées, dans le cadre des échanges communautaires, est marché, tout en ayant conscience des maintenant sécurisée, avec un process codifié et un audit avec des experts qui se rendent sur place afin de s’assurer contraintes économiques propres à de la provenance. Il faut renforcer ce qui a été mis en place avec des analyses prospectives pointues à un horizon de trois à cinq ans sur l’offre et la demande, afin de mieux anticiper les productions en fonction des débouchés. » chacun des maillons de la filière. (1) Source : Baromètre Agence BIO – CSA 2018. Source : Agence Bio/OC Ces études devraient aussi offrir une vision plus claire sur de nouveaux débouchés, et, ainsi, créer un meilleur équi- (2) Un agriculteur qui se convertit au bio doit respecter le cahier libre dans les rotations. Il apparaît toutefois que l’offre actuelle est généralement inférieure à la demande. C’est le des charges de l’AB pendant deux ans avant de pouvoir com- cas notamment des céréales et des oléagineux. mercialiser des produits certifiés AB. Cependant, la deuxième année de conversion, il peut commercialiser sa production en tant que « C2 » dans l’alimentation animale. Pour les fabricants d’aliments du bétail, le seuil d’incorporation d’aliments « C2 » est toutefois limité à 30 % de la ration. (3) Diagnostic interprofessionnel mené en 2016 et 2017 par Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio Terres Univia (l’interprofession des huiles et protéines végé- 12 22 janvier 2019 – Paris tales) auprès des filières des oléagineux, des protéagineux et Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 13 des légumes secs biologiques en France.
RÉPARTITION PAR ESPÈCE DES SURFACES DE GRANDES ENCORE 35 % NOUVEAUX PRODUCTEURS NOTIFIÉS CULTURES BIO ET ÉVOLUTION DEPUIS 2016 DES SURFACES AUX 1er JUIN DE CHAQUE ANNÉE EN CONVERSION SELON LEUR PRODUCTION PRINCIPALE DÉCLARÉE Avec plus de 140 000 ha en conversion (stable par rapport à fin 2016) dont 86 000 ha en 2ème année de conver- sion lors de la récolte 2017/2018, les surfaces certifiées bio sont attendues en augmentation de l’ordre de 30 % lors de la campagne 2018/2019 et les surfaces en 2ème année de conversion L’ÉVOLUTION seraient en léger recul. DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET 2018 LES NOUVEAUX EN EUROPE : QUELLE VISION ENGAGEMENTS SE POUR LA FILIÈRE GRANDES CULTURES FRANÇAISE ? MAINTIENNENT Entre le 1er janvier et le 1er juin 2018, près de 3912 fermes se sont enga- gées en bio (contre 3422 en 2017 sur la même période) ; 1082 ont déclaré les grandes cultures comme produc- Source : Agence Bio/OC tion principale (contre 608 en 2017). Pour rappel les engagements en 2017 RÉPARTITION DES NOUVEAUX PRODUCTEURS DE GRANDES Les surfaces d’oléagineux certifiés risent au maximum leurs terres en ont apporté de l’ordre de 50 000 ha CULTURES ENGAGÉS EN 2018 de grandes cultures en première an- bio sont particulièrement dyna- semant des espèces tardivement née de conversion. mique en lien avec la date d’enga- sur des terres ayant deux années de gement des exploitations qui valo- conversion révolues. Cette progression importante du nombre de fermes en 2018 est à mo- dérer avec l’existence d’un plafonne- RÉPARTITION RÉGIONALE DES SURFACES DE GRANDES CULTURES ment des subventions à l’exploitation dans les différentes régions. Ce pla- BIO EN 2017 fonnement limite les surfaces enga- gées dans chaque nouvelle exploita- tion. Toutes les régions sont concernées trices de grandes cultures (Centre-Val par de nombreuses conversions en de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Note : Surface de 3e année de conversion : surfaces dont la période de conversion est prolongées suite à contrôle grandes cultures en 2018, cependant Ile de France, Pays de La Loire et dans Source : Agence Bio/OC il est à noté la nouvelle dynamique de une moindre mesure les Hauts-de- régions traditionnellement produc- France). Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 14 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 15
DU BIO OUI, MAIS DU BIO FRANÇAIS Le consommateur souhaite aujourd’hui TÉMOIGNAGE que 100 % des produits bio qu’il LA MEUNERIE BIO TIRE SON ÉPINGLE consomme soient d’origine française dans un souci de cohérence avec une DU JEU SUR UN MARCHÉ MATURE démarche de consommation durable et de confiance dans les organismes de contrôles et certificateurs français. Cependant, si la production française de blé bio progresse elle est aussi sensible aux aléas climatiques et aux L’ÉVOLUTION effets d’opportunités (augmentation DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET du nombre de conversion en période EN EUROPE : AUTEUR : Olivier Deseine, meunier bio aux moulins de Brasseuil de prix bas sur les céréales). Ainsi, si la QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE CONTACT : Olivier.deseine@moulindebrasseuil.com collecte de blé bio a atteint 118 000 GRANDES CULTURES tonnes en 2017/18, un record, elle FRANÇAISE ? est retombée à 106 000 tonnes pour 2018/19, notamment suite aux aléas climatiques observés sur la moitié sud de la France. Face à une demande LA MEUNERIE BIO Cette demande est notamment liée au croissante, des besoins à l’importation nombre croissant de boulangeries qui CONNAIT UNE ouvrent un « corner bio » pour com- s’expriment, principalement en prove- CROISSANCE DE PLUS mencer puis passent dans un second nance de l’UE, avec entre un quart et DE 15% PAR AN temps à une panification 100 % bio. un tiers des ressources en blé tendre La demande des consommateurs pour bio qui sont importées en France. Un La Meunerie française c’est 350 moulins des produits bio s’exprime également phénomène difficile à enrayer car la de- en activité, contre 685 il y a 20 ans. Les dans le secteur de la restauration hors mande croît plus vite que la production utilisations de farine sur le marché inté- foyer qui selon l’Agence Bio représenté de blé bio en France. rieur sont relativement stables pour une en valeur 411 M€ en 2017, dont 25 M€ Pour accompagner l’essor des cultures population en augmentation. Une ex- pour le pain. Bio en France, l’Anmf travaille en col- plication, nous mangeons de moins en laboration avec l’Institut technique de moins de pain. Dans cet univers « maus- UNE DEMANDE BIO l’agriculture biologique (ITAB) afin de sade », la Meunerie Bio est plutôt en SOUTENUE PAR préconiser aux agriculteurs des varié- croissance. Les précurseurs du Bio (une trentaine de moulins il y a 20 ans) ont du DES INITIATIVES tés adaptées à l’agriculture biologique grain à moudre et à l’opposé le nombre LOCALES (rusticité, naturellement riche en proté- ines) et permettant une bonne panifi- d’acteurs envisageant une production Le plan ambition Bio 2022, annoncé le cation. mixte bio/non bio est en hausse. 25 juin 2018 par le ministre de l’Agri- La demande croissante des consom- culture, prévoit que 20% d’aliments mateurs pour des produits bio tire le bio soient proposés dans les cantines marché. Ainsi la meunerie Bio voit ses scolaires d’ici 2022. Une annonce de volumes croître de 15 à 18 % par an nature à soutenir les débouchés pour depuis plusieurs années et ses volumes la meunerie Bio puisque les trois quarts d’utilisation de blé ont quasiment dou- du pain bio vendu en restauration hors- blé en 5 ans passant de 85 000 tonnes foyers sont écoulés en restauration col- pour la campagne 2012/2013 à 168 000 lective. Beaucoup d’initiatives locales tonnes estimée pour 2018/2019. Autre en ce sens sont actuellement promues débouché en croissance pour les co- au niveau des villes, des départements produits de la meunerie Bio (sons), l’ali- ou des régions. Ainsi, dans le départe- mentation animale se développe en Bio ment des Yvelines, 100 % de pain bio avec une croissance équivalente à celle est proposé dans les collèges et lycées. de la meunerie d’environ 16 % par an. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 16 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 17
TÉMOIGNAGE TERRENA – ACTIVITÉ BIOLOGIQUE L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ BIO EN FRANCE ET EN EUROPE : AUTEUR : Bertrand ROUSSEL, Terrena QUELLE VISION POUR LA FILIÈRE CONTACT : broussel@terrena.fr GRANDES CULTURES FRANÇAISE ? La coopérative Terrena est depuis LES FILIÈRES TERRENA : 1977 un partenaire majeur pour les pro- ducteurs qui ont fait le choix de l’agri- PRODUCTIONS culture biologique. VÉGÉTALES BIO : Terrena est la seule coopérative en ✓ TERRENA Meunerie a deux mou- France à proposer et à transformer au- lins dédiés au travail des céréales bio- tant de productions biologiques sur un logiques. Ses moulins sont capables même territoire. de produire des farines sur meules de PRODUCTIONS ✓ PORVEO – HOLVIA en porc avec Les producteurs des diffé- pierre (tradition) ou sur des appareils un abattoir et un outil de 1ère trans- rentes filières sont des ac- Près de 1 500 producteurs bénéficient ANIMALES BIO : de la valeur ajoutée des structures et à cylindres. La farine se commercialise formation. teurs du développement sous la marque MELBIO. ✓ BODIN en volaille de chair est le de l’activité biologique des outils de transformation mis en leader français du marché bio. BO- ✓ TERRENA est aussi engagé en au travers d’une com- place par Terrena. ✓ INVEJA conçoit des ingrédients DIN commercialise l’ensemble des œuf (NOREA) et en lait (TERRENA mission « agriculture nutri-fonctionnels biologiques pour espèces (poulets, dindes, canards, Lait). biologique ». Terrena l’industrie agroalimentaire à partir de pintades) sous les marques Nature Pour approvisionner ses filières développe ses filières protéines végétales et plus particulière- de France et Le Picoreur. Biologiques, Terrena a une orga- biologiques en harmo- ment de graines de lupin. nisation spécifique Bio avec des nie avec la demande équipes d’experts 100% Bio au des marchés. ✓ TERRENA développe également la service des filières, du conseil des production viticole (LVVD - Orchidée productions fourragères au sui- maison du vin) et les légumes marai- vi des productions de céréales et chers (VAL NANTAIS). oléo-protéagineux. 2 usines de nutrition animale sont dédiées à la fabrication d’aliments biologiques, pondeuses, volailles ✓ TER’ELEVAGE - ELIVIA en de chair, porcs et ruminants. Une viande bovine, acteur majeur du de ces usines est équipée d’une steack haché bio et développant la ligne de thermisation pour la pro- marque « Sourire de campagne ». duction d’aliments pondeuses per- mettant de garantir des aliments sécurisés sur le plan sanitaire pour la pwroduction d’œufs. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 18 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 19
2 N SESSIO POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER LA QUALITÉ TECHNOLOGIQUE ET SANITAIRE DES GRAINES EN AB ? COORDINATION ET ANIMATION : RÉGIS HÉLIAS (ARVALIS) AVEC LES INTERVENTIONS DE FRANCIS FLEURAT-LESSARD (INSECTO-NET IAA), JEAN-YVES MOREAU (ARVALIS), BLANDINE RAFFIOT (TERRES INOVIA) ET LES TÉMOIGNAGES DE CHRISTOPHE DE LAMARLIERE (GAEC FERME DE PRIE-DIEU, 47) ET SERGE ROSTOMOV (AGRIBIO UNION, 31) 21
La mise en application pratique des seront détaillés dans les interventions méthodes, techniques, équipements, suivantes, complétées par les témoi- matériels et appareils associés à la gnages de deux professionnels du EXPOSÉ INTRODUCTIF : protection préventive (intégrée) contre les facteurs de biodétérioration des stockage et de la conservation des pro- ductions de grandes cultures en AB. POURQUOI FAUT-IL STOCKER récoltes GC de longue conservation DES RÉCOLTES SAINES, SÈCHES ET PROPRES ET À BASSE TEMPÉRATURE ? LA BOITE À OUTIL DE LA STRATÉGIE DE PROTECTION INTÉGRÉE (PI) DES STOCKS DE GRAINS ET GRAINES CONTRE LES INSECTES NUISIBLES APRÈS RÉCOLTE POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER Pour en savoir plus : LA QUALITÉ TECHNOLOGIQUE Consulter les sites suivants : ET SANITAIRE DES GRAINES EN AB ? • Colloque insectes du RMT quasaprove : https://bit.ly/2FiTOQ9 • Fiche technique stockage site itab : https://bit.ly/2GWtXzB • Pages stockage site itab : https://bit.ly/2TyJ4km AUTEUR : Francis Fleurat-Lessard, Consultant-formateur - Entreprise Insecto-Net IAA RÉSUMÉ On peut identifier cinq risques prin- La présentation du diagramme des in- cipaux de détérioration de la qualité teractions entre dynamique des agents technologique, nutritionnelle et sani- de bio-détérioration (insectes et moi- taire des grains et graines après la ré- sissures) et évolution défavorable de la colte : I/ la présence d’insectes et de qualité sanitaire au stockage permet de restes de grains et autres déchets dans comprendre la nécessité de conserver les installations de stockage (vides) les lots de grains et graines sains, secs, et les équipements de manutention nettoyés et à basse température pour des grains en fin de campagne ; II/ la maîtriser l’ensemble de ces risques à persistance d’une température élevée long terme. En s’appuyant sur cette Références (> 20°C) longtemps après la mise en connaissance, un itinéraire personnali- cellules de stockage ; III/ La récep- sé de gestion intégrée des facteurs de tion en l’état de lots récoltés avec une risque au stockage peut être élaboré teneur en eau supérieure à la limite en associant de façon raisonnée un en- •• Barrier-Guillot B, Dauguet S, Ducom P et recommandée pour une conservation semble d’actions préventives de sani- coll. (2014). Economie et innovation en longue durée ; IV/ La réception de lots tation, de travail du grain (ventilation, protection raisonnée des céréales contre ayant un taux d’impuretés élevé ou des séchage), de surveillance permanente l’infestation par les insectes au stockage. Innovations Agronomiques 34, 67-82. récoltes multi-espèces valorisables sé- d’indices précurseurs de la détériora- •• Fleurat-Lessard F. (2018). Protéger les parément ; V/ Des installations de stoc- tion qualitative des grains ou de l’acti- grains sans pesticides rémanents : les prin- kage avec des cellules ouvertes et peu vité des insectes, réparti sur l’ensemble cipes – La PAI des céréales stockées mise en protégées des intrusions de nuisibles de la campagne de stockage. application. Phytoma – La santé des Végé- issus de l’environnement du site de taux N° 716 (sept/oct. 2018) pp. 32-40. stockage. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 22 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 23
• Si les températures le permettent, la réalisation d’un quatrième palier à des températures négatives permet BRUCHES DES GESTION DU RISQUE INSECTE LORS PROTÉAGINEUX : de renforcer cet effet insecticide. La gestion du risque insectes pendant DU STOCKAGE DES GRAINS EN AB le stockage des grains s’articule selon PISTES DE LUTTE ET TRAVAUX les principes de la protection inté- grée. Elle comprend trois phases : • Des actions préventives qui, si elles EN COURS sont bien maîtrisées permettent de contenir le risque insecte: • Nettoyage et désinsectisation des locaux (Silicosec, Procrop) POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER Pour en savoir plus : • Nettoyage des grains POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER Pour en savoir plus : LA QUALITÉ LA QUALITÉ TECHNOLOGIQUE • Comment lutter contre les insectes au cours du stockage - Arvalis : • Ventilation de refroidissement TECHNOLOGIQUE • Comment lutter contre les insectes ET SANITAIRE DES https://bit.ly/2VCn35V et suivi de la température des ET SANITAIRE DES au cours du stockage - Arvalis : GRAINES EN AB ? GRAINES EN AB ? • https://bit.ly/2RzhExs grains https://bit.ly/2VCn35V • Des actions de surveillance de la • https://bit.ly/2RzhExs présence d’insectes : AUTEUR : Jean-Yves Moreau, ARVALIS Institut du végétal • Echantillonnage et tamisage • Pose de pièges pour le monitoring CONTACT : jy.moreau@arvalis.fr AUTEUR : Blandine Raffiot, • Détection acoustique • Suivi de la température des lots Terres Inovia CONTACT : blandine.raffiot@inra.fr • Des actions curatives en cas de détection d’infestation RÉSUMÉ De plus, à la température de récolte, • Nettoyage des grains les insectes sont dans les conditions • Refroidissement par la ventilation L La gestion du risque de prolifération idéales pour se reproduire. L’abaisse- • Lutte par la chaleur (choc ther- es bruches sont des coléoptères phyto- au stockage des insectes déprédateurs ment de la température des grains se mique avec un séchoir) phages dont la plupart des représentants des grains nécessite au préalable d’être réalise par paliers grâce à la ventilation • Utilisation de solution de bio vivent aux dépens de graines de légumineuses. dans des conditions de stockage maî- de refroidissement. contrôle (terres de diatomées : Les œufs sont pondus sur la gousse, la jeune larve trisées. Le grain doit être suffisamment Silicosec, action insecticide. Ce pro- en traverse la paroi et pénètre dans une graine, où • Le premier palier, réalisé dès la sec, la teneur en eau des céréales doit duit peut être utilisé de manière tout le développement s’effectuera, jusqu’à l’éclo- récolte, permet d’abaisser la tempé- être inférieure à 15%, celle des pro- préventive ou curative) sion de l’adulte. Les espèces concernées sont uni- rature du stock aux alentours de duits destinés à la brasserie ainsi que 20°C. Les risques d’évolution physio- En agriculture biologique, les solu- voltines, le cycle de vie comporte une seule géné- les semences doit être inférieure à logique des grains ainsi que les tions curatives ne sont pas toujours ration par an. 14% et celle des oléagineux inférieure risques de prolifération des micro- faciles à mettre en œuvre et leur ef- Peu préjudiciable pour le rendement, les bruches à 9%. Ces conditions sont nécessaires organismes (moisissures) sont alors ficacité peut varier en fonction des le sont davantage pour la qualité des graines : dé- mais ne sont pas suffisantes pour ga- maîtrisés, le cycle de reproduction conditions de stockage. Il est donc ab- bouché en alimentation humaine qui doit respecter rantir une bonne conservation. En effet, des insectes est allongé. solument nécessaire de s’assurer que un seuil à ne pas dépasser ou qualité germinative qui à la moisson les grains sont récoltés les mesures préventives sont mises en • Le second palier sera réalisé en sep- peut être altérée (débouché semences). chauds. Si la température n’est pas ra- place de façon optimale. L’utilisation tembre, la température d’objectif est pidement abaissée, elle va favoriser la d’un thermostat pour piloter la mise Nous présenterons les Bruche du pois (Bruchus pisorum), alors de 12°C. Elle permet de figer le mise en place de phénomènes de res- en route et l’arrêt de la ventilation est la Bruche de la fève (B. rufimanus), les Bruches des cycle de reproduction des insectes. piration qui entraineront la formation un outil indispensable. Il permet de lentilles (B. signaticornis et B. lentis). Il n’y a pas de de points chauds et donc la dégrada- • Le troisième palier sera réalisé dès bruche connue sur lupin. profiter au mieux des heures froides tion des grains stockés. que les températures nocturnes per- nocturnes et assure de ce fait un re- mettront de refroidir le grain à 5°C. froidissement rapide des lots. A partir de ce seuil de température, si il est maintenu plusieurs semaines, on commence à observer de la mor- talité chez certaines espèces. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 24 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 25
La présentation portera principalement Les 2 types d’attractifs piègent signi- sur les travaux menés sur la bruche de ficativement plus de bruches que les la féverole. pièges témoins sans attractifs. Ils se STOCKAGE À LA FERME ET EN SILO sont révélés également efficaces pour LA BRUCHE piéger spécifiquement les bruches sur DE LA FÉVEROLE toutes les parcelles : les autres espèces d’insectes dont les auxiliaires sont donc TÉMOIGNAGES B. rufimanus est la bruche la plus étu- préservés. Il a également été mis en diée à ce jour en France. évidence une corrélation significative ✓ Piste génétique : recherche de résis- entre le nombre de bruches piégées et tances naturelles aux bruches le taux de grains bruchés. Deux cultivars tolérants aux bruches Ces premiers résultats sont encoura- POST RÉCOLTE : ont été identifiés dans les ressources geants. D’autres études et développe- POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER génétiques naturelles de l’INRA. ments sont nécessaires, notamment le COMMENT PRÉSERVER LA QUALITÉ LA QUALITÉ TECHNOLOGIQUE Les mécanismes impliqués dans la ré- type de piège à utiliser, mais ces attrac- TECHNOLOGIQUE AUTEUR : Christophe DE LAMARLIÈRE ET SANITAIRE DES tifs pourraient offrir de nouvelles pers- ET SANITAIRE DES GRAINES EN AB ? sistance aux bruches ont été étudiés GRAINES EN AB ? CONTACT : fermedepriedieu@gmail.com dans le cadre du projet PeaMust, PIA pectives dans la gestion de la bruche (Plan d’investissement Avenir). de la féverole au champ. La Startup AgriOdor va développer pour 2020 un Développement d’attractifs de la piège et les 2 attractifs pour du pié- bruche de la féverole reproduisant geage de masse. les odeurs de plante : Les plantes LE TRIAGE ET Mais ce n’est pas tout ! Il permet aus- Remerciements aux autres partenaires ayant par- si d’actionner un levier agronomique émettent des Composés Organiques ticipé aux suivis : Cerfrance Normandie Maine, LE STOCKAGE : dans les champs. En effet, dans cer- Volatils (COV) qui participent à la locali- sation des plantes par les insectes. Des FNAMS, Bonduelle, Vivescia, Agrial, GR CETA 27, Coopérative de Creully, les Chambre d’Agri- UN INVESTISSEMENT taines situations, nous avons la possi- mélanges de COV, reproduisant les culture du 77, 27, 14, 76, 78. AUX MULTIPLES bilité de récolter nos cultures avec un réglage de la moissonneuse batteuse odeurs de fleurs ou de gousses et at- PROJET BRUCHE AVANTAGES. permettant d’exporter une partie des tirant les bruches, ont été mis au point par l’INRA de Versailles (Brigitte Frérot DE LA LENTILLE Sur l’exploitation qui comporte 3 as- graines d’adventices hors des champs. sociés, le triage occupe une place im- Nous avons par exemple pu exporter et Ene Leppik) en partenariat avec Ar- Une étude, pilotée par l’interprofession portante dans l’organisation de notre jusqu’à 500 graines de folle avoine par valis puis Terres Inovia. des légumes secs (ANILS) est en cours système de culture. Le stockage nous m² en récoltant des féveroles. Le triage pour mieux connaître le ravageur et Remerciements aux autres partenaires : permet de conserver les récoltes pour nous offre aussi la possibilité d’utiliser pour identifier des leviers de lutte du les différentes équipes de recherche choisir le moment de la mise en marché d’autres leviers agronomiques pour champ au stockage. INRA, les obtenteurs du GSP, Arvalis, des produits de la ferme. Mais en AB, lutter contre les adventices, pour amé- Terres Univia, Terres Inovia. Remerciements aux autres partenaires ayant par- le triage est plus qu’ailleurs indispen- liorer la qualité des céréales en ayant ticipé au projet bruche de la lentille: ✓Test de pièges attractifs vis-à-vis de ANILS, Qualisol, Terres Univia, Soufflet, CAVAC, sable! Il permet tout d’abord de com- recours plus facilement aux cultures as- la bruche de la féverole (Bruchus rufi- Axereal, le laboratoire éco-entomologie, La len- mercialiser les récoltes conformément sociées. La mise en place des cultures tille du Puy AOP. aux attentes des acheteurs en particu- commence avec des semences de manus) dans le cadre d’un réseau de piégeage. lier sur les aspects pureté spécifique qualité, là encore le triage apporte ses mais aussi de faciliter la conservation bénéfices en ayant la possibilité de En 2017, des pièges ils ont été testés dans les cellules de stockage. retirer tout ce qui est inutile (graines sur un réseau de parcelles, en partena- d’adventices, grains malades, sclérotes riats avec 8 structures agricoles, à l’aide d’ergot …) de pièges artisanaux. Dernier avantage du triage, il permet Les objectifs principaux de ce dispositif de lisser la charge de travail de la main étaient de valider l’efficacité des attrac- d’œuvre sur l’exploitation. Le silo per- tifs au champ dans différents contextes met de reporter les chantiers de triage pédo-climatiques, de vérifier que ces lorsque le climat ne permet plus les attractifs sont bien sélectifs des bruches travaux dans les champs. et de déterminer s’il existait une rela- tion entre un nombre d’insectes piégés et un taux de grains bruchés. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 26 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 27
AUTEUR : Serge ROSTOMOV, AgriBio CONTACT : s.rostomov@agribio.fr HUILES DE COLZA ET DE SÉSAME, 4. Notre silo idéal DE BONS SYNERGISTES Cellules palplanches, isolées, avec des POUR LES PYRÈTHRES vidanges intégrales par gravité ou par 1. AGRIBIO UNION ventilation vidange, • Capacités adaptées au nombre ✓ Union de 6 coopératives important des produits, mais pas dans le grand sud-ouest, trop… car les volumes augmentent, POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER ✓ 50 000 ha suivis, POST RÉCOLTE : COMMENT PRÉSERVER Pour en savoir plus : • Manutentions adaptées à la multi- LA QUALITÉ LA QUALITÉ TECHNOLOGIQUE ✓ Occitanie et Nouvelle Aquitaine, tude de produits (pieds d’éléva- TECHNOLOGIQUE • Guide des produits de protection des cultures utilisables en AB en France : ET SANITAIRE DES teurs faciles à vider, transporteurs ET SANITAIRE DES https://bit.ly/2RCW7E0 GRAINES EN AB ? ✓ 1 500 producteurs, GRAINES EN AB ? ✓ 65 000 tonnes collectées autonettoyants…), • Projet Sécurbio : www.securbio.fr en 2017-2018, • Nettoyage des locaux et espaces • Programme pour la substitution du butoxyde de pipéronyle : https://bit.ly/2AuRXEs très soignés : il faut lutter contre les ✓ 40 produits différents, insectes: pas de recoins où le grain ✓ 3 silos en propre : peut se loger, planchers caillebotis… AUTEURS : Patrice MARCHAND, ITAB - Rodolphe VIDAL, ITAB - • Salvagnac (81) : 9 000 tonnes • Des nettoyeurs séparateurs adaptés mis en service en 2002, Claire DIMIER-VALET, SYNABIO et souvent surdimensionnés, (+ en- CONTACT : patrice.marchand@itab.asso.fr • Barcelonne du Gers (32) : visager séparation de 2 produits 15 000 tonnes mis en service différents), en 2015, • Des outils spécifiques : table den- • Monbahus (47) : 15 000 tonnes simétrique et trieur alvéolaire, voir mis en service en 2018, trieur optique, Cet article est une reprise de l’article ALTER AGRI paru en sep- tembre 2018 sur https://bit.ly/2Cak0ce synergistes, en particulier dans la lutte ✓ 7 silos en location mis • Des ventilations adaptées et bien contre les insectes prédateurs des den- à disposition pour 35 000 tonnes dimensionnées, rées stockées : les charançons du blé de capacité totale, ✓ 10 plateformes de regroupement 5. Mais encore • Le personnel silo est formé et sensi- L ’intérêt des huiles de sésame et de colza en matière de protection des plantes est leur capacité syner- (Sitophilus granarius), les capucins des grains (Rhizopertha dominica) et les alucites des céréales (Sitotroga crealel- 2. Localisation des surfaces bilisé à nos spécificités de façon gique et leur aptitude à remplacer la). D’autres résultats ont montré l’utilité continue : le butoxyde de pipéronyle (PBO). de l’huile de sésame en tant que syner- 3. Stocker en bio • Mise aux normes de conservation, Alimentaires, ces huiles ont un profil giste dans la protection des plantes2. • C’est un investissement 2 fois plus • Contrôle des grains, des tempéra- avantageux par rapport à tout pro- cher qu’en conventionnel : environ tures, duit semi synthétique tel que le PBO. LE BPO PERMET • Gestion de la ventilation, 450€/tonne, • Transilages de conservation, La recherche d’alternatives à l’utilisation DE RÉDUIRE LA DOSE • C’est beaucoup de produits diffé- … du butoxyde de pipéronyle (A) comme DE SUBSTANCE ACTIVE rents à réceptionner et à stocker : synergiste1 des insecticides (pyrèthres 6 à 8 par période, (risque mélange, Conclusion naturels, pyrèthrénoïdes et carbamates Le butoxyde de pipéronyle est une temps d’attente à la réception…), de synthèse), c’est à dire qui augmente substance semi-synthétique obtenue • Stocker en AB c’est possible, mais l’efficacité de ces substances, a été me- à partir du safrole (B). Ce synergiste • Il faut stocker sur des périodes plus d’insecticides, inhibe la détoxication c’est plus cher, et plus compliqué, née suite aux contaminations montrées longues (pas de dégagement por- lors du projet Sécurbio (Casdar, 2011- des pesticides par le métabolisme • Les solutions clés en main ne sont tuaire…), avec des risques de 2014). A partir de recherches biblio- d’insectes touchés grâce à une liaison pas faciles à trouver, conservation, graphiques, des huiles végétales ont avec une enzyme : le cytochrome P450 • Le risque zéro n’existe pas, et les • Le ratio collecte/stockage est mau- été sélectionnées comme candidates à (CYP450). L’inhibition de cette enzyme années se suivent et ne se res- vais : 0,8 à 1 contre 1,5 à 2 en la substitution et les expérimentations est rapide. C’est la première action qui semblent pas, conventionnel, toxicologiques ont été conduites. Les contribue à l’efficacité du BPO comme • Il faut beaucoup d’humilité et inves- huiles de sésame et de colza se sont synergiste. Sans le BPO, le cytochrome • Le budget analyse est conséquent : tir sur le personnel silo et qualité qui révélées intéressantes en tant que P450 peut détoxifier les substances + 1€/tonne collectée. doit être impliqué et formé. Les 2èmes Rencontres des grandes cultures bio 28 22 janvier 2019 – Paris Le rendez-vous technique des acteurs des filières des grandes cultures bio 29
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