LE TATOUAGE Histoire et Styles - ESC Cosne
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Date : Nom : Prénom : Classe: Design graphique - Projet application motif - Séquence 1 LE TATOUAGE Histoire et Styles ETYMOLOGIE : Le mot vient du tahitien tatau, qui signifie marquer, dessiner ou frapper et dérive de l’expression « Ta-atouas ». La racine du mot, ta signifie « dessin » et atua signifie « es- prit, dieu ». Le docteur Berchon, traducteur du deuxième voyage de Cook vers Tahiti en 1772, employa pour la première fois le mot tattoo ; le mot sera francisé en « tatouage» à la fin des années 1700. Il est d’abord introduit dans le Dictionnaire de l’Académie française en 17982, puis dans la première édition du dictionnaire de Littré en 18633. Dans sa prononciation, ce mot est commun à la plupart des langues polynésiennes (le tahitien, le samoan, le tongien, le maori de Nouvelle-Zélande et l’hawaïen). Au Japon, le tatouage traditionnel pratiqué à la main est appelé irezumi (littéralement « insertion d’encre »), le terme plus général pour désigner le tatouage est horimono (litté- ralement « sculpture »). Pour les Maoris, le tatouage avait pour fonction de différencier les individus selon leurs rang social. SYMBOLIQUE : L’utilisation du tatouage n’a pas la même signification en fonction des cultures. En effet dans la culture Polynésienne par exemple le tatouage est à la fois un habillement, un symbole de pouvoir, de courage, un titre de gloire ou encore un moyen de distinction marquant le rang social. Dans d’autres cultures les origines du tatouage relèvent plus d’ordre spirituelle ou religieuse comme en Chine, il pouvait également servir de rituel comme en Afrique du Nord ou bien pouvait marquer son appartenance à un clan comme c’était le cas au Japon. Cependant, au fils des années, les significations se dégradaient surtout en Europe ou en Amérique ou le tatouage était un moyen d’identifier les voleurs, les bagnards ou tout autre truand. Exemples de tatouage provenant de différentes cultures : Tatouages magiques En Asie du Sud-Est, le tatouage tra- ditionnel est pratiqué par les moines bouddhistes qui représentent des dessins sacrés qui donnent à leur porteur des pouvoirs de protection et de bénédiction. 1
Tatouages contraints Au regard de l’Histoire, on peut repérer de nombreuses et diverses raisons à l’acte de tatouer par la force un individu non consentant. Le plus souvent, il s’agit de punir, ou de s’assurer qu’un individu ne puisse, de son vivant, cacher certains faits à la société. Dans l’Athènes antique, les esclaves sont systématiquement tatoués d’une chouette ou dans certains cas d’un vaisseau de guerre sur le front, afin qu’ils restent reconnais- sables en tout lieu et de façon permanente. Les Romains tatouent la première lettre du nom de famille du maître entre les deux yeux des esclaves. C’est à Rome que le tatouage va gagner son premier nom occidental : stigma (en fran- çais, stigmate), la marque d’infamie. C’est en remplacement de la brûlure au fer rouge que les autorités romaines vont utiliser le tatouage sur les condamnés, comme sanction définitive. L’identification mise en place par les Nazis à Auschwitz pen- dant la Seconde Guerre mondiale consista à tatouer, sur leur avant-bras, le numéro matricule des déportés. Les tsiganes, dans ces mêmes camps, étaient tatoués d’un Z, comme Zi- geuner, tsigane en allemand. Par ailleurs, les soldats de la Waffen-SS étaient aussi tatoués ; ils faisaient écrire leur groupe sanguin (Blutgruppentätowierung) sur la face intérieure du biceps du bras gauche. Différents groupes du crime organisé usent du tatouage de façon symbolique. C’est le cas, par exemple, des yakuzas au Japon, des voleurs dans la loi de la mafia russe ou encore des membres des Maras au Salvador. Ces trois organisations ont recours au tatouage forcé sur certains de leurs membres, En France, les prisons étaient le lieu d’un tatouage carcéral spécifique. Ainsi, quatre points en losange autour d’un point central tatoués sur un doigt ou le poignet signi- fiaient que le détenu avait été placé à l’isolement. Aujourd’hui, après plusieurs siècles d’existence, le tatouage est un véritable phéno- mène de mode. En effet même les plus grandes célébrités s’y mettent et incitent donc leurs fans à se lancer. Que vous soyez chanteurs, musiciens, acteurs ou même sportifs de haut niveau, le tatouage est devenu un vrai accessoire de mode, certaines person- nalités vous diront même qu’après avoir commencé on ne peut plus s’en passer et cela devient une vraie addiction. Vous vous demandez quelles peuvent être les motivations de nos stars préférés à vouloir se faire marquer à vie. Et bien les raisons sont multiples. Si pour certaines, le tatouage est une démonstration d’amour ou d’amitié, pour d’autres il s’agirait plus d’un hommage ou d’une manière de provoquer. Même si le côté symbo- lique demeure toujours, il est vrai que le tatouage est beaucoup plus réalisé à des fins esthétiques. 2
Le tatouage en 10 dates 3 300 avant JC : Ötzi ou l’homme de glace est le plus vieil humain (vivant à cet époque) sur lequel on peut attester de la présence de tatouages. 2 160 avant JC : l’Égypte antique est considérée comme le berceau du tatouage. Le premier tattoo représenté sur un des- sin est celui du Dieu Bès, dessiné sur une cuisse. 312 avant JC : l’empereur Romain Constantin le Grand, se convertit au christianisme et aurait, dans le même temps, in- terdit les tatouages. 1774 : l’explorateur James Cook fait le voyage jusqu’en Poly- nésie où il découvre certains locaux couvert de tatouages. 1800 : les marins et les soldats popularisent le tatouage au 19e siècle. Le général britannique Earl Robert réclame que «chaque officier doit être tatoué avec les armoiries de son régiment». 1891 : le new-yorkais Samuel O’Reilly fait breveter la première machine à tatouer électrique, en modifiant une machine pour stylos inventée par Thomas Edison. 1894 : Lady Randolph Churchill, la mère de Winston, aurait eu, d’après les rumeurs, un tatouage représentant un serpent te- nant sa queue dans sa bouche autour de l’un de ses poignets. 1961 : le département de la santé de New York proscrit les tatouages par peur d’une épidémie d’hépatites B. Une interdic- tion qui ne sera officiellement levée qu’en 1997. 1974 : le tatoueur Don Ed Hardy ouvre Realistic Tattoo à San Francisco, le premier salon aux États-Unis proposant des ta- touages personnalisés et sur rendez-vous. 1992 : l’alliance des tatoueurs professionnels est créée pour garantir l’hygiène et la sécurité de ses membres et de la pro- fession. 3
Les principaux styles Tribal : le tatouage de style tribal propose un graphisme en lignes épaisses. Les motifs sont inspirés de symboles rituels primitifs ou représentent plus simplement des motifs abstraits. Pointilliste ou Art du point : le graphisme du tatouage est réalisé partiellement ou inté- gralement à base de points, donnant ainsi des effets de matières inédites en tatouage. Ce style est largement inspiré du pointillisme utilisé dans la peinture impressionniste. Réaliste : le style réaliste consiste à exécuter des motifs de la manière la plus réaliste qui soit, les plus réussis donnent même l’impression de voir de véritables photos. Les tatouages réalistes les plus courants sont les portraits. Asiatique : le style asiatique utilise souvent des représentations de dragons, de pois- sons (plus particulièrement la carpe koï), de Bouddha. Le style de dessin est très proche des anciens dessins et estampes chinoises et japonaises. Celtique : le tatouage celtique est constitué de motifs inspirés de l’art celtique (entre- lacs et croix celtiques, créatures mythologiques, etc.). Il est le plus souvent en noir. Polynésien : le tatouage de style polynésien est caractérisé par des motifs traditionnels issus de la culture polynésienne. Le tatouage est réalisé uniquement à l’encre noire et est composé de lignes courbes ou de représentations stylisées d’animaux (requin, tor- tue, lézard, etc.). Old school ou « traditionnel » : les motifs old school sont exécutés selon les principes traditionnels occidentaux. Il est réalisé avec des contours épais, de fortes ombres noires et utilise des couleurs primaires vives. Les dessins sont souvent d’inspiration rock ‘n’ roll et reprennent des thèmes des années 1950 et 60 : pin-up, rose, tigre, cartes à jouer, hirondelles, portraits ou encore symboles militaires ou maritimes. New school : c’est une version modernisée du style old school. Les motifs sont toujours très colorés mais contiennent plus de dégradés, et sont d’inspiration plus moderne. Les lignes sont larges et marquées, et on y retrouve une inspiration proche de la bande-des- sinées, des comics ou du manga. Biomécanique : le tatouage de style biomécanique incorpore des composants méca- niques, organiques et biologiques. Il peut être réalisé de manière à donner l’impression que le motif se trouve sous la peau ou la déchire. C’est un style de tatouage large- ment présent dans la communauté cyberpunk et s’inspire largement de l’univers de la science-fiction. Gothique : les motifs de style gothique sont d’inspiration gothique, macabre ou gore, ils sont très souvent réalisés en noir et dégradés de gris. On y retrouve beaucoup de représentations de monstres ou de créatures fantastiques, mais encore des démons, des crânes ou la faucheuse. Abstrait : le tatouage abstrait n’est pas un style à proprement dit, il s’agit de motifs abstraits pouvant être réalisés dans n’importe quels styles. Par exemple de nombreux tatouages tribaux ou polynésiens sont des motifs abstraits. Water Color : Le Water Color est une technique de tatouage réalisé dans un style aqua- relle. Des couleurs vives généralement mélangées avec un effet de transparence sou- vent utilisé pour faire des fonds sur un motif plus réaliste. Lettrage : le tatouage lettrage consiste à se faire tatouer une phrase, un mot, une lettre. Il est très apprécié et populaire car il peut notamment représenter une citation, une his- toire propre à chacun, rendre hommage à un être cher. Il peut être discret ou voyant, et être placé à n’importe quel endroit du corps. De plus, la diversité des polices de carac- tère est très grande, ce qui en fait un style très riche. 4
Le tatouage Maori et la symétrie du visage Les tatouages et masques sont caractérisés par leur symétrie chez les Maoris. Dessinez la moitié manquante du masque ci-dessous en respectant cette règle. 6
Le tatouage Polynésien : la raie comme animal totem Inspirez-vous des documents ci-dessous et créez votre propre raie inspirée des tatouages polynésiens. A réaliser au format A4 au stylo noir sur papier Canson. Au dos de votre page A4, vous expliquerez en quelques lignes ce qui vous a inspiré et quels éléments vous avez repris pour votre raie. 7
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