Les agents infectieux, l'écologie microbienne Les mécanismes d'action agents infectieux sur l'organisme humain - Pr Catherine Neuwirth Laboratoire ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les agents infectieux, l’écologie microbienne Les mécanismes d’action agents infectieux sur l’organisme humain Pr Catherine Neuwirth Laboratoire de Bactériologie catherine.neuwirth@chu-dijon.fr
INTRODUCTION On distingue 5 types d’agents infectieux : • Les bactéries • Les virus • Les parasites • Les champignons • Les prions=agents infectieux non conventionnels.
LES BACTERIES SONT DES ORGANISMES DIFFERENTS DES VIRUS • Bactéries : procaryotes, pas de « vrai » noyau (eucaryotes ont un noyau) • BACTERIES VIRUS (acaryotes) Grandeur 1µm environ 100fois plus petit Acides nucleiques: ADN + ARN ADN ou ARN Multiplication par scissiparité multiplication par toutes les 20 min une cellule hôte
Le cytoplasme - riche en eau - 1 chromosome, des ribosomes, ARN (synthèse protéique) - glycogène (réserve énergétique) - (un ou plusieurs plasmides ou 0)
Membrane plasmique barrière sélective double couche lipidique protéines enchâssées (contrôle flux d ’entrée et de sortie de la cellule) mosaïque fluide
PAROI DES GRAM- ME Peptidoglycane Espace periplasmique Les G+ sont violets et les G- sont roses à la coloration de Gram
Lipopolysaccharide (LPS) SEPSIS+++ ME Peptidoglyca ne Espace periplasmique - Endotoxine thermostable - Lipide A: ancrage à la membrane externe - Antigène O: polysaccharide - Importance dans la physiopathologie des infections graves: choc septique par réponse inflammatoire de l’hôte, pyrogène - DL 50 basse - Contrôle des produits injectables
Propriétés de la capsule
Pili (G-) • bâtonnet creux situés dans la membrane externe • adhésion aux cellules • +++pathogènes Pili sexuels •plus longs •impliqués dans le transfert d’ADN (facteur F) Flagelles •un ou plusieurs •mobilité
spores • Bacillus et Clostridium • conditions défavorables de survie: spores • contient: génome, cytoplasme déshydraté+enveloppe résistante (désinfectants) • conditions favorables ; germination • caractéristique d’espèce • contamination tellurique (charbon, tétanos)
LES COCCI Diplocoques Diplocoques en « grain de café » Neisseria Diplocoques encapsulés Cocci en chainettes Pneumocoques Streptocoques Cocci en grappe de raisin Cocci en amas cubique Staphylococcus Sarcine, Microcoque
LES BACILLES Coccobacille Bacille de taille moyenne Gros bacille Ex: Escherichia coli Ex: Bacillus anthracis Bacille fusiforme Corynebactéries Ex: Fusobacterium LES AUTRES Tréponème Spirille Leptospire Vibrions Borrelia Campylobacter
Atmosphère 1: aérobie strict 2: microaérophile 3: aéro-anaérobie 4: anaérobie strict Adjonction de CO2: 5%
PRINCIPALES BACTERIES »MEDICALES » • COCCI GRAM + Streptocoques groupe A,B,C,G,F Pneumocoque ( Streptococcus pneumoniae) Staphylocoques • COCCI GRAM - Méningocoques Gonocoques • BACILLES GRAM + Corynebactéries Listeria Anaérobies ex : Clostridium
PRINCIPALES BACTERIES « MEDICALES » • BACILLES GRAM - Brucella Bordetella Haemophilus Salmonella Shigella Yersinia E. coli Klebsiella Enterobacter ENTEROBACTERIES Serratia Hafnia Citrobacter Proteus Pseudomonas Pasteurella Aeromonas Anaérobies ex: Bacteroïdes
PRINCIPALES BACTERIES »MEDICALES » Tréponème syphilis Leptospires fièvre ictéro-hémorragique Borrelia maladie de Lyme Vibrio cholera Mycoplasma infections génito urinaires ou pulmonaires Chlamydia infections génito urinaires ou pulmonaire ou trachome Rickettsia, Coxiella et bactéries apparentées (fièvres accompagnée ou non d’exanthème ex: typhus,fièvre boutonneuse méditerranéenne) Mycobactérie et BK (Bacille de Koch) tuberculose (BK), infections à mycobactéries atypiques
Flore cutanée • 102 à 106/cm2 selon la topographie • Germes Gram+ potentiellement peu pathogènes (staphylocoques à coagulase négative, corynébactéries) • Flore transitoire (TD, rhinopharynx): entérobactéries, staphylocoque doré, streptocoques, et toute bactérie de l’environnement
Flore digestive La plus abondante et la plus importante Bouche: germes du rhinopharynx (streptocoques+++) et de la plaque dentaire : 10 8 par ml de salive Estomac: flore pauvre (acidité) Flore colique riche et variée: 1011 à 1012 germes par gramme (99,9% d’anaérobies dont Bacteroides et Clostridium) entérobactéries (Escherichia coli, Proteus, Klebsiella, Enterobacter,..) flore de barrage: les antibiotiques détruisent cette flore
Flore génitale • Streptocoques (dont groupe B) • Corynébactéries • Lactobacille • Bifidobacterium • Flore cutanée dans le premier cm de l’urèthre • Colonisation par la flore digestive fréquente
Flore arbre respiratoire supérieur • staphylocoque doré (fosses nasales+++) • streptocoques (dont pneumocoque) • Haemophilus • Neisseria (portage parfois de méningocoque) • corynébactéries • anaérobies
• bactérie commensale vit sans causer de préjudice à l’hôte Différents territoires de notre corps ont des flores particulières (ex: peau, tube digestif,ORL, génital, ..). Ces flores sont normalement non pathogènes et utiles ( Effet « barrière ») flore saprophyte # flore commensale • bactérie pathogène entraîne une maladie chez tout hôte Salmonella, Shigella, Brucella, gonocoque, BK, • bactérie pathogène opportuniste habituellement inoffensive, pathogène si se retrouve dans pour le sujet fragile ou si se trouvent dans un site normalement stérile (E. coli et urines)
Bactéries dangereuses pour le patient et le personnel • Salmonella, Shigella: risque de diarrhée. Lavage mains +++ • BK: port de masque dès que suspicion médicale avant résultats de bactériologie • Méningocoque; méningite dont la prophylaxie est la rifampicine et la vaccination. Personnel dans l’ambulance et qui a été en contact étroit avec le patient.
Bactéries « dangereuses » pour le patient et pas le personnel: les BMR Voir cours janvier 2021 • Bactéries multirésistantes aux antibiotiques: danger car peu de ressources thérapeutiques en cas d’infection • Pas de risque pour la santé du personnel (femmes enceintes) ni de son entourage (mucoviscidose, cancéreux) à condition de respecter les règles élémentaires d’hygiène • Responsabilité du personnel : mettre tout en œuvre pour éviter la propagation de ces bactéries résistantes
Les virus
1. structure générale - de très petite taille de l’ordre du nanomètre, observables au microscope électronique. - parasites intracellulaires obligatoires: cultures sur cellules - son principe est de détourner à son profit le fonctionnement d’une cellule après l’avoir parasitée
1. structure générale Génome : 1 seul acide nucléique : ARN : Grippe, HIV, Coronavirus,…. ADN : Herpès, V hépatite B… Capside : « boîte » protéique, cubique ou hélicoïdale Enveloppe ou non
2. parasitisme intra-cellulaire • Chaque type de virus ne peut infecter qu’une gamme limitée de cellules hôte : notion de spectre d’hôte • L’identification de la cellule hôte se fait par un mécanisme de type « clé-serrure » entre certaines protéines virales et certaines protéines cellulaires • Spectre d’hôte large : le virus peut contaminer plusieurs espèces (ex : Virus de la rage) • Spectre d’hôte étroit : le virus ne peut contaminer qu’une seule espèce (ex : HIV) • Elargissement spectre: rupture barrière espèce (ex Coronavirus) • les virus des eucaryotes sont en général propres à un tissu • grippe et cellules respiratoires, • HIV et lymphocytes T4. • Rotavirus et épithélium digestif • parfois plusieurs tissus: COVID-19 (poumon+++, et nombreux organes)
3. Leur classification • En fonction du génome, il existe deux grands groupes: – les virus à ARN : hépatite A, rubéole, grippe, COVID-19 Mutations génétiques fréquentes – les virus à ADN : hépatite B, varicelle, herpès. • En fonction de l’existence d’une enveloppe ou non – Virus nus : transmission interhumaine indirecte ou directe (Rotavirus, hépatite A…). – Virus enveloppés (un peu plus résistants aux détergents, chaleur/dessiccation) : transmission interhumaine directe (HIV, virus de l’hépatite B,virus de l’hépatite C, virus de la Grippe…).
A NOTER • En milieu hospitalier: grippe, diarrhées, – Patients et personnel • Cas des AES – Hépatite b – Hépatite C – VIH – …..
LES PARASITES
Un parasite : organisme qui vit aux dépens d’un individu d’une autre espèce dont il peut altérer la santé . Le réservoir : élément dans lequel un parasite se maintient et assure sa survivance.
1.classification des parasites On distingue deux grandes familles d’endoparasites: • Les protozoaires : organismes unicellulaires eucaryotes (c’est- à-dire possédant un noyau contrairement aux bactéries qui sont des procaryotes) Leur reproduction est très complexe et peut être sexuée ou non sexuée. – Plasmodium falciparum (agent du paludisme) – Toxoplasma gondii (agent de la toxoplasmose) – Entamoeba histolytica (agent de l’amibiase)
1. classification des parasites • Les helminthes, pluricellulaires (les vers) : les nématodes ou némathelminthes : vers ronds, non segmentés – le trichocéphale (Trichuris trichiura, agent de la trichocéphalose), – l’oxyure (Enterobius vermicularis), – l’ascaris (Ascaris lumbricoides responsable de l’ascaridiose)…. les plathelmintes: vers plats • en trématodes non segmentés (douves, schistosomes…) et • en cestodes segmentés (ténias, Echinococcus, …)
Douve du foie Ascaris Ténia Filaire de Médine
1. classification des parasites Les ectoparasites = parasites de la peau ou des phanères(cheveux, poils, ongles ) le sarcopte de la gale ( Sarcoptes scabiei ) les poux ( Pediculus capitis et P.humanus ) les morpions ( Phthirus pubis )
Sarcoptes scabiei
LES CHAMPIGNONS
• Les mycoses sont des infections superficielles (cutanées, muqueuses) ou profondes (organes) dues à des champignons. synonyme: « infections fongiques »
1. structure générale Les champignons sont constitués : - d’éléments unicellulaires : levures (ex. : Candida) - de filaments mycéliens : dermatophytes, Aspergillus, Pénicillium
2. La classification morphologique 1.1 Les champignons filamenteux • Les moisissures (Ex: aspergillose : affection opportuniste grave) • Les dermatophytes se développant dans la couche cornée de l’épiderme et dans les phanères (ongles, cheveux, poils) (Ex: teignes, eczéma marginé au niveau des plis, onychomycose au niveau des ongles)
2. La classification morphologique 1.2 les champignons levuriformes Il existe de nombreuses espèces de levures, de forme arrondie Ex: candida dont l’espèce principale est le Candida albicans
3. Facteurs favorisant les mycoses • L’humidité, la macération des muqueuses. • Un terrain fragilisé ou immunodéprimé. • Les antibiotiques, les immunosuppresseurs (corticoïdes, antimitotiques). • Les brûlures étendues ou les rayons X.
LES PRIONS
Le prion • Maladies à prions : maladies rares et constamment mortelles touchant le cerveau et se développant aussi bien chez l’homme que chez l’animal. • Epidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou « maladie de la vache folle » au milieu des années 1980 en Grande Bretagne. Diffusion de la maladie en raison des modifications des procédés de fabrication des farines servant à nourrir le bétail au début des années 1980 (diminution des températures de chauffage). • Maladie de Creutzfeld Jakob : c’est la maladie à prion la plus connue chez l’Homme.
1. structure générale • Le prion Maladies à prion sont transmissibles : bactérie, virus ???? Mais 1) aucune identification de microorganisme 2) les tissus restent infectieux après traitement par la chaleur ou les rayons UV Agent infectieux d’une autre nature. En 1982, S.B Prusiner a émis l’hypothèse que l’agent infectieux était une protéine Le prion = protéine dont la séquence en acides aminés est identique à celle d'une protéine normale, présente chez tous les mammifères : la protéine PrPc. C’est un constituant des membranes cellulaires, des neurones en particulier.
1. structure générale • Le prion, forme pathogène : PrPsc, (scrapie) a des propriétés anormales : – présente une conformation spatiale différente. – n’est pas détruite par les enzymes qui digèrent la forme normale. – s’accumule dans le cerveau des patients formant des dépôts. Prusiner (Nobel 1997) : Une molécule de PrPsc peut convertir des molécules de PrPc d’une forme normale vers une forme anormale qui peuvent à leur tour convertir d’autres protéines normales vers des formes anormales… phénomène en cascade.
2. Caractéristiques • Le prion : Caractéristiques physico chimiques étonnantes ! – Résiste à formol 10%, glutaraldéhyde, pH acide, uv, nucléases… – Inactivé par : • autoclavage à 134°C 18 mn • Soude 1N 1 heure à 20°C • Eau de javel 1 heure à 20°C. Conséquences sur la prise en charge du matériel médical
Les agents infectieux et mécanismes d’action sur l’organisme humain
• Relation hôte-agent infectieux • Modes de transmission des agents infectieux • Les facteurs de sensibilité • La notion de résistance
Relation hôte-bactérie généralités • Bactéries commensales, pathogènes, ou pathogènes opportunistes • Colonisation: implantation de la bactérie sans causer de maladie (porteur sain). Pas d’ATB!!! • Infection: implantation de la bactérie ET maladie
Origine du microorganisme responsable de l’infection Endogène • avec les bactéries commensales le plus souvent • E. coli et infection urinaire • staphylocoque doré et infection de plaie Exogène • Microorganisme en provenance de « l’AUTRE » (homme, environnement, animal)
Relation hôte-agent pathogène différentes voies de transmission Directe contact direct avec individu infecté – cutanéomuqueuse: infection sexuellement transmissibles (gonocoque, hep B, syphilis), gale, poux – goutelettes: BK, méningocoque, grippe, COVID – materno-foetale: streptocoque B, Listeria, VIH, Toxoplasma – morsure (Pasteurella, toutes bactéries de la bouche du mordeur et de l la peau du mordu)
Relation hôte-agent pathogène différentes voies de transmission Indirecte Existence d’un intermédiaire -objet: aiguille+++, stéthoscope, surfaces, peigne -eau: salmonelles, choléra, légionelles (aérosols) -aliment contaminé: Listeria, salmonelles, - MAINS: toutes les bactéries
Relation hôte-agent pathogène différentes étapes pour l’agent infectieux • adhésion sur sa cible • multiplication • diffusion • sécrétion parfois de toxines (ex tétanos) • érédication ou persistance de l’agent infectieux (échec du système immunitaire)
Relation hôte-bactérie défenses de la bactérie • Capsule • Biofilm (poumon++, matériel implanté) • Résistance aux antibiotiques
Relation hôte-agent pathogène défenses de l’hôte • moyens anatomiques: peau, secrétions bronchiques, cils bronchiques, pH gastrique, flore vaginale, mécanique (vessie,yeux, bronches,…) • système immunitaire: anticorps, lymphocytes, polynucléaires, macrophage • problème quand moyens anatomiques lésés ou immunité déficiente (Kc, VIH/LcT4, corticoïdes, âges extrêmes, brûlures)
défenses de l’hôte La réponse immunitaire: humorale • assurée par anticorps sériques spécifiques (IgG, IgA, IgM,..) produits par les lymphocytes B • certains LcB ont de la mémoire • certains LcB sont activés par des LcT • anticorps: naturels ou vaccination
défenses de l’hôte La réponse immunitaire: cellulaire • assurée par les lymphocytes T • les LcT cytotoxiques identifient les cellules infectées ayant à leur surface des antigènes viraux et les tuent • les LcT « helper » (auxilliaires) sont une aide des autres fonctions lymphocytaires
Conclusions • Nous sommes entourés et peuplés de microorganismes • Pouvoir pathogène augmenté chez l’immunodéprimé • Déséquilibrage des flores par les antibiotiques • Rôle de la transmission interhumaine par les mains
Vous pouvez aussi lire