Les banques sont en bonne position pour aborder l'avenir numérique - Mai 2019 Enquête d'opinion 2019 sur les banques en Suisse - Schweizerische ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Mai 2019 Les banques sont en bonne position pour aborder l’avenir numérique Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse Une étude de gfs.bern sur mandat de l’Association suisse des banquiers (ASB)
Table des matières Avant-propos4 1 Principales conclusions 8 2 Les résultats 10 2.1 Perception des banques suisses et attitude à leur égard 10 2.2 Opinion des électeurs1 au sujet de leur propre banque19 2.3 Comment se forge précisément l’image des banques 24 2.4 Evaluation de la compétitivité de la Suisse et de la place financière suisse 28 40 2.5 2.6 Vision des banques dans l’avenir numérique Focus: la prévoyance vieillesse 33 40 La retraite est une perspective réjouissante pour les Suisses. 3 Annexe 53 1 Par souci de lisibilité, la forme masculine est employée ici indifféremment pour désigner les hommes et les femmes. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 3
Avant-propos Les banques organisent leurs activités autour des clients: ces derniers jouent un rôle moteur dans le développe- ment de prestations à la fois plus simples, plus rapides et plus sûres. Individuellement et de manière subjective, ils sélectionnent les produits qu’ils trouvent intéressants, les entreprises auxquelles ils font confiance et les secteurs porteurs d’avenir. Madame, Monsieur, chers lecteurs, L’Association suisse des banquiers (ASB) publie depuis de nombreuses années une enquête d’opinion bisannuelle, véritable baromètre de l’image des banques et de la place financière suisse au sein de la population. En 2019, cette enquête a fait l’objet d’une refonte complète et a été confiée pour la première fois à l’institut de recherche gfs.bern. Les questions ont été passées au crible et seules ont été conservées celles qui restaient d’actualité. Parallèlement, de nouvelles questions concernant la numérisation ont été ajoutées, afin d’approfondir le sujet. Les réponses montrent sans ambiguïté que le secteur bancaire suisse bénéficie en 2019 d’une image positive relativement stabilisée. La confiance de la population dans les banques se situe au niveau qui était le sien avant la crise financière, et ce pour la première fois depuis lors. Tous les aspects examinés concourent à ce résultat: les banques se distinguent en tant qu’em- 4 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
ployeurs, en tant qu’acteurs économiques et en tant que contribuables, sans oublier la dimen- sion sociale de leur image. Mais elles se révèlent aussi particulièrement convaincantes sur la dimension « performance », dans le cadre de leurs relations directes avec les clients. Enfin, le développement durable s’impose aujourd’hui comme un facteur positif en termes d’image, pour autant que les personnes interrogées associent cet aspect à l’activité des banques. Sur la base de cette adhésion aussi large que stable, les banques se voient reconnaître sans réserve le droit d’aller de l’avant. La numérisation est emblématique à cet égard. Dans ce domaine, les personnes interrogées n’hésitent pas à encourager les transformations requises, en préconisant par exemple d’adapter l’éducation et la formation au monde d’aujourd’hui ou de créer des infrastructures compatibles avec les exigences de demain. Elles sont également favorables à un allègement des réglementations applicables aux start-up. Sur ce point, fortes de leur solide position et du soutien de la population, les banques peuvent et doivent interpeller les milieux politiques sur la nécessité d’instaurer des conditions-cadres optimales. Outre les chapitres qui structuraient l’enquête d’opinion par le passé, l’ASB consacre en 2019 un chapitre spécial à un sujet d’avenir, la prévoyance vieillesse. Qu’attendent les Suisses de leur retraite? Que pensent-ils des possibilités dont ils disposent pour la préparer et des prestations du système de prévoyance vieillesse? Les opinions quant à la situation actuelle sont positives. Mais les moyens de financement d’aujourd’hui suffiront-ils pour que la retraite reste demain aussi une perspective réjouissante? Les projets de réforme de l’assurance vieillesse n’ont pas le vent en poupe. Selon une étude de l’institut de recherche Sotomo 2 sur les interventions au Parlement fédéral, les propositions de solutions concernant la prévoyance vieillesse ont été peu nombreuses ces dernières années. Le sujet n’est pas assez attrayant pour s’imposer. La prévoyance vieillesse est un sujet complexe sur lequel de multiples acteurs exercent leur influence. Mais il faut des solutions: l’enquête d’opinion de gfs.bern montre que les Suisses sont de plus en plus nombreux à considérer que la prévoyance vieillesse fonctionnera moins bien à l’avenir. Il est d’autant plus important que les responsables politiques et économiques trouvent ensemble des solutions viables. Les banques et l’ASB ne manqueront pas d’apporter leur pierre à l’édifice. Nous vous souhaitons une agréable lecture! Silvan Lipp Michaela Reimann Responsable Communication & Public Affairs Responsable Public & Media Relations 2 Étude de l’institut Sotomo sur la dynamique des interventions et des sujets abordés au Parlement fédéral: https://sotomo.ch/site/politische-themenkonjunktur-im-bundesparlament/ Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 5
« Le secteur bancaire suisse bénéficie en 2019 d’une image positive. » 6 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Une étude de gfs.bern sur mandat de l’Association suisse des banquiers (ASB) Focus 2019: la prévoyance vieillesse Source: gfs.bern, enquête d’opinion, mars 2019 Les auteur(e)s de gfs.bern Urs Bieri: co-directeur Petra Huth: directrice de projet Jonas Kocher: directrice de projet Alexander Frind: directrice de projet Katrin Wattenhofer: assistante de projet José Kress: assistante de projet Laura Salathe: assistante de projet Noah Herzog: secrétariat et administration Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 7
1 Principales conclusions • La majorité des Suisses ont en commun un intérêt pour les questions économiques. L’inté- rêt pour les banques, en particulier, se révèle vivace en 2019. L’économie est un sujet qui imprègne de larges pans du quotidien et dont la perception varie notamment selon l’orientation politique de chacun. Dès lors, il est intéressant de noter que les sympathisants de tous les partis politiques, y compris du PS, considèrent en majorité que les Suisses ont une opinion positive des banques. • La confiance des électeurs suisses dans leurs banques principales respectives est forte sur l’ensemble du territoire. En tant qu’employeurs, contribuables et partenaires fiables pour les clients, les banques réussissent même à contrebalancer les écarts selon le position- nement politique et à modérer les critiques qui s’expriment sur le blanchiment d’argent, les scandales financiers et la recherche du profit. Ces éléments défavorables influent certes sur l’opinion au sujet des banques, mais ne sont pas décisifs. • La population perçoit la place financière suisse comme extrêmement compétitive en comparaison internationale, en raison d’une situation associant stabilité politique et économique, protection de la sphère privée financière et qualité du service à la clientèle. Parmi les personnes interrogées, 56 % estiment que la place financière suisse est plus compétitive que d’autres places bancaires. • Les personnes interrogées considèrent que, s’agissant de la numérisation, les banques suisses sont bien positionnées. Pour une nette majorité d’entre elles, les fournisseurs de services financiers dans vingt ans seront bel et bien les banques. Mais à cet effet, il y a lieu de les soutenir à la fois par de bonnes offres de formation et par des conditions-cadres idéales. 8 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Les conclusions essentielles au sujet de la prévoyance vieillesse • La retraite est une perspective réjouissante pour les Suisses. Les personnes interro- gées, dans leur grande majorité, sont heureuses d’aborder cette troisième phase de la vie, où elles auront le temps de se consacrer à leurs objectifs personnels. • Pour autant, les électeurs ne se voilent pas la face quant aux problèmes à venir: ils s’inter- rogent sur la pérennité du système de prévoyance vieillesse et sont très majoritaire- ment conscients de l’impact de la hausse des coûts de la santé ainsi que des problèmes de financement du premier et du deuxième pilier. • En réaction aux difficultés financières à venir, l’augmentation des versements dans le premier ou le deuxième pilier ainsi que la responsabilisation individuelle par l’épargne arrivent en tête des solutions perçues. • Aux yeux des électeurs, les banques suisses contribuent elles aussi à la prévoyance vieillesse. Cette contribution, majoritairement reconnue, prend la forme de produits d’épargne vieillesse attrayants, de prestations de conseil, ou encore d’intérêts et de plus- values boursières que les banques apportent au système en qualité de troisième cotisant. « Les banques apportent une contribution reconnue à la pré- voyance vieillesse. »
2 Les résultats 2.1 Perception des banques suisses et attitude à leur égard • Les banques suisses sont perçues positivement par la majorité des personnes interrogées. Les écarts s’expliquent davantage par les différences de positionnement politique entre la gauche et la droite que par les banques elles-mêmes. • Les banques suisses sont considérées comme fiables, sûres et importantes en termes d’emploi. • 95 % des personnes interrogées jugent leur banque principale digne de confiance. • Cette image positive résulte de la combinaison de trois facteurs principaux: performance économique, responsabilité sociale et expériences positives des clients au quotidien. Les électeurs suisses se montrent traditionnellement très intéressés par les questions écono- miques. Cela se manifeste non seulement par leur participation régulière aux votations portant sur des problématiques économiques assez complexes, mais aussi par leur curiosité en matière économique. 10 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en10Suisse
Graphique 1 Intérêt pour les questions économiques « De manière très générale, dans quelle mesure vous intéressez-vous aux questions économiques? Etes-vous… » en % des électeurs (N = 1 000) Total 100 % très intéressé(e) | 21 % assez intéressé(e) | 47 % pas très intéressé(e) | 28 % pas du tout intéressé(e) | 4 % Source: gfs.bern 68 % des électeurs interrogés se disent globalement plutôt intéressés (47 %) voire très intéressés (21 %) par les questions économiques. Seule une minorité (32 %) n’est donc pas très ou pas du tout intéressée par ces questions. L’intérêt est nettement moindre chez les personnes ayant un faible niveau d’éducation formelle d’une part, chez celles de moins de 40 ans d’autre part. Dans le premier cas, une des explica- tions réside sans doute dans le phénomène bien connu qu’un faible niveau d’éducation constitue un handicap pour s’informer efficacement sur des problématiques complexes. Dans le deuxième cas, le désintérêt résulte de l’individualisme croissant, qui se traduit par une certaine prise de distance des jeunes générations par rapport au système économique, politique et social tradi tionnel. Il s’agit là d’un premier élément de réponse essentiel à la question de savoir comment les électeurs se positionnent sur les questions économiques: dans certains groupes, ce posi- tionnement se fonde sur un désintérêt marqué. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 11
Par ailleurs, les résultats de l’enquête font apparaître des écarts qui interpellent entre la Suisse alémanique, très intéressée par les questions économiques, et la Suisse latine, un peu moins intéressée. Globalement, il n’y a aucun groupe sociodémographique dont seule une minorité s’intéresse aux questions économiques. Ce constat confirme une fois de plus l’importance que revêt l’économie dans la vie quotidienne des Suisses. Une fois établi cet intérêt majoritaire pour les questions économiques, différents acteurs écono- miques dont les banques suisses ont ensuite été évalués dans le cadre de l’enquête d’opinion. Graphique 2 Opinion personnelle au sujet des banques suisses « A présent, nous allons parler un peu plus précisément des questions politiques et financières. De manière très générale, comment qualifiriez-vous l’opinion que vous avez des banques suisses? Diriez-vous qu’elle est… » en % des électeurs (N = 1 000) 2 1 2 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 3 3 3 3 3 2 2 2 2 4 2 4 4 4 11 13 12 15 17 15 18 19 19 21 22 22 21 23 25 29 24 25 26 28 28 29 28 30 28 29 31 29 50 48 50 51 47 47 44 46 44 40 41 42 37 39 11 9 5 6 6 7 5 5 5 7 4 4 4 4 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2013 2015 2017 2019 très positive ni positive, ni négative très négative positive négative ne sait pas / sans réponse Source: gfs.bern 12 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Juste dix ans après le déclenchement de la crise financière mondiale, les électeurs témoignent à nouveau aux banques suisses une bienveillance qui rappelle celle d’avant 2009. L’image qu’ils en ont est majoritairement positive. Les opinions critiques atteignent un nouvel étiage en 2019, à 13 %. Outre leur rôle au quotidien, un deuxième facteur important influe sur l’opinion quant à l’écono- mie et aux entreprises exerçant des activités économiques: le positionnement politique des personnes interrogées. Si les sympathisants du PS ayant une opinion positive des banques suisses sont minoritaires, ceux du PDC, du PRD et de l’UDC qui défendent la même opinion sont majoritaires à environ 70 %. A l’évidence, les questions et les entreprises économiques sont appréhendées en Suisse non seulement au vu du quotidien, mais aussi, et clairement, en fonction du positionnement politique de chacun et indépendamment des différents acteurs. Graphique 3 Opinion générale perçue au sujet des banques suisses « Selon vous, quelle est l’opinion de la majorité des Suisses au sujet des banques? Diriez-vous qu’elle est... » en % des électeurs (N = 1 000) 3 3 2 1 1 1 16 23 26 28 26 28 48 ne sait pas / sans réponse 44 40 très négative négative ni positive, ni négative positive 2 3 5 très positive 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 13
La perception de l’image des banques reste elle aussi sur une trajectoire ascendante. Au total, une majorité relative de 53 % des électeurs est aujourd’hui convaincue que les Suisses ont une opinion positive des banques. Cela représente une augmentation de 6 points de pourcentage par rapport à 2017. La perception négative a régressé en conséquence et concerne actuellement 44 % de la population. Cette évolution apparaît globalement ininterrompue sur quatre ans. A noter la concernant que l’on n’observe guère de différences selon les convictions politiques de chacun. Même les électeurs de gauche considèrent à une faible majorité que les banques suisses sont jugées positivement et qu’eux-mêmes ne sont pas représentatifs de l’opinion dominante. Graphique 4 Appréciations générales au sujet des banques « Je vais vous lire une série d’appréciations générales au sujet des banques. Pour chacune d’elles, veuillez m’indiquer si, à votre avis, elle est tout à fait pertinente, plutôt pertinente, pas très pertinente ou pas du tout pertinente. » en % des électeurs (N = 1 000) Les banques sont des employeurs 37 52 10 1 importants. La place bancaire suisse est appréciée 41 45 2 11 1 pour sa fiabilité. Les banques sont financièrement solides et 34 51 1 13 1 économiquement sûres. La place financière suisse est réputée pour 33 49 2 15 1 son professionnalisme. Les banques sont des contribuables 27 51 4 14 4 importants. Les banques contribuent au financement 25 52 2 18 3 de projets culturels, sportifs et sociaux. Les banques aident à financer les PME, 28 44 7 17 4 l’artisanat et le commerce. Les banques sont techniquement 6 19 3 25 47 innovantes. Les banques sont au cœur du blanchiment 21 48 3 24 4 d’argent et des scandales financiers. Les banques font passer le profit avant 25 40 4 27 4 la responsabilité sociale. Les banques s’engagent en faveur de 8 34 9 33 16 l’écologie et du développement durable. tout à fait pertinente ne sait pas / sans réponse plutôt pertinente pas très pertinente pas du tout pertinente Source: gfs.bern 14 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
La conviction que les banques sont des employeurs importants culmine en 2019 à 89 % des personnes interrogées, suivie de la conviction que la place bancaire suisse est fiable (86 %). Une proportion quasiment équivalente d’électeurs (85 %) pense que la place bancaire suisse est financièrement solide et économiquement sûre. 82 % sont d’accord pour dire que la place financière suisse est réputée pour son professionnalisme et 78 % que les banques sont des contribuables importants. Plus de 70 % considèrent que les banques jouent un rôle de mécènes dans les domaines sportif, social et culturel, qu’elles contribuent efficacement au financement des PME, de l’artisanat et du commerce et qu’elles sont techniquement innovantes. Graphique 5 Appréciations générales au sujet des banques « Je vais vous lire une série d’appréciations générales au sujet des banques. Pour chacune d’elles, veuillez m’indiquer si, à votre avis, elle est tout à fait pertinente, plutôt pertinente, pas très pertinente ou pas du tout pertinente. » en % des électeurs (N = 1 000), part « tout à fait / plutôt pertinente » 100 90 Les banques sont des employeurs importants. 80 Les banques sont financièrement solides et économiquement sûres. 70 La place bancaire suisse est appréciée pour sa fiabilité. La place financière suisse est réputée pour son professionnalisme. 60 Les banques contribuent au financement de projets culturels, sportifs et sociaux. 50 Les banques sont des contribuables importants. Les banques sont techniquement innovantes.* 40 Les banques aident à financer les PME, l’artisanat et le commerce. 30 Les banques sont au cœur du blanchiment d’argent et des scandales financiers. Les banques font passer le profit avant la responsabilité 20 sociale. Les banques s’engagent en faveur de l’écologie et du développement durable. 10 * jusqu’en 2017: et bien préparées à la numérisation 0 dans le secteur financier 2013 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 15
S’agissant des appréciations critiques, elles recueillent une adhésion certes moindre, mais néanmoins majoritaire: les banques sont au cœur du blanchiment d’argent et des scandales financiers pour 69 % des électeurs, 65 % d’entre eux considèrent qu’elles font passer le profit avant la responsabilité sociale. Près de la moitié des électeurs (42 %) sont d’accord pour dire que les banques s’engagent en faveur de l’écologie et du développement durable. Cet aspect suscite une adhésion qui s’est notablement accrue entre 2017 et 2019, ce qui en fait aujourd’hui un critère d’appréciation important. « Les banques sont des employeurs importants, elles sont fiables, financièrement solides et écono- miquement sûres. » Globalement, les banques ont donc une image plus flatteuse qu’auparavant sur les dimensions « performance » et « rôle social », ce qui est idéal pour elles en tant qu’entreprises: aux yeux des électeurs, elles ont une puissance économique et elles s’appuient sur cette puissance pour jouer utilement leur rôle social. A noter à cet égard que les banques réussissent bien à contrebalancer les écarts selon le posi- tionnement politique. Tant les électeurs de gauche que les sympathisants des milieux bourgeois soulignent dans des proportions très similaires la contribution positive des banques. Les différences selon l’orientation politique se retrouvent dans la perception qu’ont les électeurs de l’implication des banques dans le blanchiment d’argent et les scandales financiers, ainsi que de leur goût du profit. Si tous les sympathisants de partis politiques soulignent majoritairement cet aspect, ceux orientés à gauche se montrent particulièrement insistants. 16 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Cette image plus positive a pour corollaire l’importance accrue que les personnes interrogées reconnaissent au secteur bancaire. Graphique 6 Importance relative des secteurs économiques pour l'économie globale « A votre avis, dans quelle mesure la contribution des secteurs économiques suivants à l’économie globale est-elle importante? » en % des électeurs (N = 1 000), part « très / plutôt importante » 100 90 80 70 60 50 Banques 40 Industrie chimique et pharmaceutique Informatique et télécommunications 30 Tourisme Industrie mécanique et électrique 20 Assurances Industrie alimentaire 10 Industrie horlogère Commerce de détail 0 Agriculture 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Depuis 2015, en termes d’importance perçue pour l’économie globale, tous les secteurs ont progressé – à l’exception notable de l’agriculture, qui accuse une baisse depuis 2017. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 17
Aux yeux d’une immense majorité des personnes interrogées (91 %, un record), les banques ainsi que l’industrie chimique et pharmaceutique sont des secteurs économiques « très impor- tants » ou « plutôt importants » pour l’économie globale de la Suisse. Viennent ensuite les secteurs de l’informatique et des télécommunications ainsi que du tourisme, considérés comme essentiels par 88 % des électeurs. Ces derniers sont 86 % à percevoir l’industrie mécanique et électrique comme « très importante » ou « plutôt importante ». Les assurances et l’industrie alimentaire ont également progressé au fil du temps pour atteindre 83 %. Enfin, on trouve en queue de peloton l’industrie horlogère (80 %), le commerce de détail (76 %) et l’agriculture (66 %). L’importance perçue des banques, de l’industrie pharmaceutique, du tourisme, de l’industrie mécanique et du commerce de détail s’était inscrite en léger recul en 2017, en raison sans doute de la crise financière, mais elle a nettement repris des couleurs depuis lors. Du point de vue des banques, une importance perçue aussi élevée constitue un avantage considérable. En effet, outre qu’il bénéficie d’une opinion majoritairement positive, le secteur bancaire s’impose ainsi comme un pilier porteur de l’économie suisse – c’est alors sur la base d’un niveau élevé de bienveillance et de reconnaissance que les électeurs expriment leurs suffrages lors des votations portant sur des questions financières. 91 % Les banques consti- tuent un secteur économique important.
2.2 Opinion des électeurs au sujet de leur propre banque Les relations de clientèle directes, notamment, montrent que l’opinion au sujet des banques n’a guère évolué sur le fond depuis 2015. Globalement et concrètement, le tableau quantitatif de 2019 est assez similaire à celui des années précédentes 3: Graphique 7 Banque principale « Quel est l’établissement financier – bancaire ou postal – avec lequel vous traitez l’essentiel de vos affaires? » en % des électeurs (N = 1 000) 24 Banque cantonale 26 23 22 Postfinance / La Poste 22 19 13 UBS 13 17 21 Banque Raiffeisen 20 17 5 Credit Suisse 7 11 7 Banque régionale, Clientis ou Valiant 6 4 Banque Migros* 3 Banque privée 2 Banque Cler* 2 1 Autre établissement financier 2 1 2015 Aucune banque 3 1 2017 Ne sait pas / sans réponse 1 2019 * jusqu’en 2017: Banque Migros / Banque Coop Source: gfs.bern Ces dernières années, en termes d’utilisation effective comme banque principale, les banques cantonales ont légèrement régressé. Il en va de même de Postfinance, choisie actuellement par un peu moins d’un cinquième des électeurs (19 %). UBS s’est hissée en troisième position, passant de 13 % à 17 %. Elle se situe ainsi au niveau des banques Raiffeisen, qui sont passées quant à elles d’environ 20 % entre 2015 et 2017 à 17 % aujourd’hui. Comme UBS, Credit Suisse a progressé de 4 points de pourcentage, passant de 7 % en 2017 à 11 % en 2019. 3 En 2019, l’enquête a été effectuée pour la première fois à l’aide d’un système modernisé de questionnaire téléphonique, ce qui peut entraîner de légers écarts d’origine méthodologique. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 19
Les banques régionales, Clientis ou Valiant n’ont pas connu la même trajectoire et se situent actuellement à 4 %. La Banque Migros est à 3 %, les banques privées et la Banque Cler à 2 %. Mais globalement, toutes ces évolutions sont marginales et pourraient également être aléatoires au niveau de l’erreur d’échantillonnage. Nous déconseillons par conséquent donc d’interpréter la dynamique en détail. Les points de contact entre les clients et leur banque principale déterminent, sur la base de l’expérience quotidienne, l’opinion de chacun au sujet de sa propre banque. Sans surprise, celle-ci s’inscrit dans la lignée de l’opinion au sujet de l’image des banques et est globalement positive. Graphique 8 Opinion des électeurs au sujet de leur propre banque « De manière très générale, comment qualifieriez-vous l’opinion que vous avez de la banque avec laquelle vous traitez l’essentiel de vos affaires? Diriez-vous qu’elle est... » en % des électeurs (n = 995), qui ont cité une banque ou répondu « ne sait pas / sans réponse » Total 100 % très positive | 22 % positive | 63 % ni positive, ni négative | 12 % négative | 2 % très négative | 1 % Source: gfs.bern 20 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Les électeurs, en majorité, disent avoir une opinion « très positive » (22 %) ou « positive » (63 %) de leur propre banque. Seule une fraction marginale d’entre eux (3 %) affirment avoir une opinion négative. Les banques parviennent donc à instaurer un climat très largement positif dans leurs relations de clientèle directes. Graphique 9 Opinion des électeurs au sujet de leur propre banque « De manière très générale, comment qualifieriez-vous l’opinion que vous avez de la banque avec laquelle vous traitez l’essentiel de vos affaires? » en % des électeurs (n = varie entre 29 et 1 000), qui ont cité une banque ou répondu « ne sait pas / sans réponse », part « très / plutôt positive » 100 90 80 70 60 50 40 Banques régionales Banques cantonales 30 Grandes banques* Total 20 Banques Raiffeisen Postfinance / La Poste 10 Banque Migros / Banque Cler 0 * Credit Suisse et UBS 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Sur l’axe du temps, ce sont les banques régionales qui culminaient en 2017. Elles ont eu tendance à décliner depuis lors et retrouvent en 2019 leur niveau de 2015, à 95 % d’opinions positives. Les banques Raiffeisen ont perdu du terrain depuis 2015, mais une très forte majorité d’électeurs (84 %) en gardent une opinion très positive ou plutôt positive. Les banques cantonales les ont désormais remplacées en deuxième position à 90 % d’opinions positives, soit nettement au-dessus de la moyenne de 85 %. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 21
Les grandes banques ont progressé depuis 2015 et recueillent aujourd’hui 87 % d’opinions positives. Postfinance, en revanche, a dérapé en termes d’opinions positives, passant de 84 % en 2015 à 83 % en 2017 pour arriver à 77 % aujourd’hui. S’agissant de leur propre banque, les personnes interrogées valorisent non seulement la performance issue d’une bonne gestion des avoirs et des placements, mais aussi la qualité des services: Graphique 10 Appréciations personnelles au sujet de la banque principale « Je vais vous lire à présent une série de propositions. Quelles sont celles qui s’appliquent à la banque avec laquelle vous traitez l’essentiel de vos affaires? Pour chacune d’elles, veuillez m’indiquer si, à votre avis, elle est tout à fait pertinente, plutôt pertinente, pas très pertinente ou pas du tout pertinente. » en % des électeurs (N = chaque fois 1 000), qui ont cité une banque ou répondu « ne sait pas / sans réponse », part « tout à fait / plutôt pertinente » 100 90 80 70 60 50 40 30 Banque digne de confiance Banque solide et fiable 20 Personnel bancaire compétent Image de marque et communication attrayantes 10 Informations transparentes Banque innovante et dynamique 0 Banque qui s’intéresse à tous les clients 2015 2017 2019 Source: gfs.bern 22 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Aux yeux des électeurs, la confiance doit également être au rendez-vous – et de fait, 95 % d’entre eux considèrent que leur banque principale est digne de confiance. Ils sont 94 % à la juger solide et fiable, et 92 % à trouver que le personnel bancaire est compétent. Dans ces catégories, pour l’essentiel, les appréciations sont stables depuis les premières enquêtes. 89 % des électeurs considèrent que l’image de marque et la communication de leur banque principale sont attrayantes. Depuis 2015, la part des personnes interrogées qui trouvent que leur banque principale les informe en toute transparence a progressé: elle s’établit aujourd’hui à 80 %, tout comme l’opinion selon laquelle la banque principale est « innovante et dynamique ». En revanche, interrogés sur la question de savoir si leur banque principale s’intéresse à tous les clients, les électeurs se montrent plus mitigés. Entre 2015 et 2017, la part de ceux répondant par l’affirmative a franchi à la baisse la barre des 70 %, avant de remonter pour s’établir aujourd’hui à 73 % – ce qui représente encore une majorité confortable. 95 % Les Suisses font confiance à leur banque principale.
2.3 Comment se forge précisément l’image des banques Dans tous les secteurs économiques très importants pour la place suisse, l’image résulte à la fois de la performance telle qu’elle est directement ressentie au quotidien et de critères généraux à caractère social ou macroéconomique. Il n’en va pas autrement du secteur bancaire. A l’aide d’une modélisation statistique plus poussée, l’étape suivante de la présente étude consiste à synthétiser les effets de tous ces éléments et à montrer en quoi chacun d’eux contri- bue à forger l’image des banques. Graphique 11 Régression Impact des différents aspects sur l’image générale du secteur bancaire Indice: impact des propositions (N = 1 000), pouvoir explicatif 37 % Les banques s’engagent en faveur de l’écologie et du développement durable. Opinion personnelle au sujet de sa propre banque Les banques sont des contribuables importants. La place financière suisse est réputée pour son professionnalisme. Les banques aident à financer les PME, l’artisanat et le commerce. Les banques sont au cœur du blanchiment et des scandales financiers. Les banques sont des employeurs importants. Les banques sont financièrement solides et économiquement sûres. Les banques font passer le profit avant la responsabilité sociale. Légende: le modèle de régression linéaire utilisé ici décrit l’impact ou l’absence d’impact de variables indé- pendantes (en l’espèce: de propositions décrivant des aspects spécifiques). La couleur des barres permet de distinguer si un élément produit une réaction plutôt positive au sens de « bonne image générale » (orange) ou une réaction plutôt négative au sens de « mauvaise image générale ». Les propositions qui n’apparaissent pas sur le graphique sont sans impact. Le modèle explique 37 % de la variance dans les opinions (R carré ajusté). Il a donc un pouvoir explicatif moyen. Tous les coefficients sont significatifs au niveau de 5 %. Source: gfs.bern 24 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Commençons par relativiser: ce modèle d’impact théorique explique une partie du processus de création de l’image des banques, mais pas tout – en l’espèce, environ 37 % de l’opinion générale au sujet des banques suisses peut s’expliquer par neuf aspects spécifiques. Dans le cadre du modèle, il apparaît que l’image positive du secteur bancaire repose sur une large bienveillance qui se manifeste dans plusieurs aspects. Sans surprise, les expériences vécues par chacun dans les relations quotidiennes avec sa banque principale ont un très fort impact, mais elles sont confortées par des éléments positifs de l’image sociale: les personnes qui considèrent les banques comme des contribuables et des employeurs importants, qui apprécient le rayon- nement de la place financière suisse à l’étranger et qui sont conscientes de son importance et de sa sécurité économique, notamment pour les PME, ont donc une image particulièrement positive du secteur bancaire. Il est intéressant de noter que cette image positive est encore renforcée lorsqu’on fait référence à la gestion durable: pour les personnes qui considèrent que le secteur bancaire joue en la matière un rôle actif, l’image est encore plus positive. « Les banques présentent une utilité individuelle et sociale largement reconnue. » A l’inverse, l’image se dégrade dès lors que le secteur bancaire est associé au goût du profit, au blanchiment d’argent ou aux scandales financiers. Cela explique pourquoi l’image du secteur bancaire reflète en fin de compte les positionnements politiques: les électeurs de gauche, par exemple, sont plus critiques envers la recherche du profit que les sympathisants des partis bourgeois. Comme ce groupe critique a davantage tendance que les autres à associer les banques au blanchiment d’argent et aux scandales financiers, l’image se rapproche de la limite négative au regard de ces deux aspects. Pour autant, ce même groupe reconnaît un avantage aux banques: elles présentent une utilité individuelle et sociale largement reconnue. Même au sein du groupe le plus critique, à savoir les électeurs de gauche, l’image n’est donc pas uniformé- ment négative. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 25
Dans le cadre d’une analyse multivariée, la présente étude va plus loin et examine les corréla- tions entre les différents aspects: Graphique 12 Opinion au sujet des banques Corrélations entre les différents aspects, vert = aspects nucléaires (N = 1 000) aident à financer les PME, l’artisanat et le commerce contribuables importants contribuent au financement de projets culturels, sportifs financièrement solides et et sociaux professionnalisme de la place économiquement sûres financière suisse s’engagent en faveur de techniquement innovantes l’écologie et du développement employeurs importants fiabilité de la place bancaire durable suisse innovantes et dynamiques dignes de confiance s’intéressent à tous les clients solides et fiables image de marque et communication attrayantes personnel bancaire compétent informations transparentes au cœur du blanchiment d’argent et des scandales financiers font passer le profit avant la responsabilité sociale Légende: l’échelonnement multidimensionnel positionne des objets dans un espace multidimensionnel de telle sorte que les distances entre eux reflètent de manière optimale leurs similitudes et/ou leurs dissemblances. Plus les objets sont éloignés les uns des autres, plus ils sont dissemblables; plus ils sont proches les uns des autres, plus ils sont semblables. Par souci de simplification, le résultat est représenté dans un espace bidimensionnel. Source: gfs.bern 26 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Tout d’abord, on observe un noyau d’éléments qui non seulement présentent des niveaux élevés d’adhésion, mais sont aussi appréhendés comme une entité par les personnes interrogées. Ces éléments dans leur ensemble définissent le véritable noyau de l’image positive: rôle des banques en matière d’emploi, solidité économique, crédibilité, fiabilité et compétence, profes- sionnalisme reconnu de la place financière suisse. L’expérience a montré que ce noyau est une protection contre les petites crises et qu’après les crises importantes, il contribue à rétablir la réputation à long terme. Toutefois, les événements directement liés à l’un de ces éléments sont ceux qui compromettent le plus vite la réputation. Le noyau est entouré d’une ceinture d’éléments qui sont importants pour des groupes de personnes conséquents, mais pas pour tous. Ils viennent en appui au noyau. Enfin, on observe deux cercles très éloignés du noyau et de la ceinture d’éléments secondaires. Il s’agit du regard critique porté d’une part sur le goût du profit et d’autre part sur les divers scandales. On notera à cet égard que ce regard critique ne se situe pas dans le noyau proprement dit, de sorte qu’il n’a pas un impact aussi fort que les éléments du noyau. Le développement durable ne s’inscrit pas non plus dans le noyau, mais suscite un regard positif sur les banques dans le camp gauche-Verts (pour autant qu’on l’associe aux banques). Le développement durable est donc un nouvel élément qui a le potentiel de renforcer voire de déployer l’image positive des banques au sein d’un groupe structurellement plutôt critique. Le développement durable a le potentiel de renforcer l’image des banques.
2.4 Evaluation de la compétitivité de la Suisse et de la place financière suisse • Aux yeux des électeurs suisses, la place financière suisse demeure très compétitive et très importante pour l’économie nationale. 56 % des personnes interrogées jugent les banques suisses plus compétitives que leurs concurrentes étrangères. Les électeurs suisses considèrent que les banques suisses sont bien positionnées sur la scène internationale: Graphique 13 Evaluation de la compétitivité internationale « On parle souvent de la compétitivité internationale des banques suisses et de la place financière suisse. A votre avis, de manière générale, les banques suisses et la place financière suisse sont-elles plus compétitives ou moins compétitives que leurs concurrentes d’autres pays comme la Grande-Bretagne, Singapour, le Luxembourg ou les Etats-Unis? » en % des électeurs (N = 1 000) 5 9 10 18 16 19 21 21 20 54 56 ne sait pas / sans réponse 51 Banques suisses / place financière suisse moins compétitives Banques suisses / place financière suisse aussi compétitives Banques suisses / place financière suisse plus compétitives 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Parmi les personnes interrogées, 56 % affirment que la place financière suisse est plus compétitive que d’autres places bancaires. Un bon cinquième estiment qu’elle est tout aussi compétitive et un sixième seulement qu’elle est moins compétitive. 28 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Graphique 14 Evolution de la compétitivité internationale « Et à votre avis, comment la situation va-t-elle évoluer sur les cinq prochaines années? La compétitivité internationale des banques suisses et de la place financière suisse va-t-elle s’améliorer, se dégrader ou rester inchangée? » en % des électeurs (N = 1 000) 4 7 4 21 19 23 55 59 53 ne sait pas / sans réponse 22 dégradation 16 17 situation inchangée amélioration 2015 2017 2019 Source: gfs.bern 22 % des électeurs suisses anticipent une amélioration de la compétitivité des banques suisses sur les cinq prochaines années. Cela correspond à une progression de 5 points de pourcentage par rapport à 2017. En comparaison géographique comme en termes d’évolution dans le temps, l’étude ne fait apparaître aucun écart significatif selon les affinités partisanes. En particulier, l’attitude critique des électeurs de gauche envers l’économie et les banques ne les empêche pas d’avoir une toute autre appréciation quant à l’importance de la compétitivité des banques. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 29
Graphique 15 Importance de la compétitivité internationale « A votre avis, dans quelle mesure la compétitivité internationale des banques suisses et de la place financière suisse est-elle importante pour l’économie de notre pays? Diriez-vous qu’elle est… » en % des électeurs (N = 1 000) 1 1 1 1 1 1 1 2 3 3 2 3 4 4 4 1 1 1 1 1 1 1 1 30 27 35 36 39 39 39 48 66 68 60 60 56 55 55 47 pas du tout importante pas très importante ne sait pas / sans réponse plutôt importante très importante 2008 2009 2010 2011 2013 2015 2017 2019 Source: gfs.bern En 2019, la compétitivité internationale de la place financière suisse reste très importante (47 %) ou plutôt importante (48 %) pour une écrasante majorité des électeurs. On observe toutefois une évolution dans la répartition entre ces groupes: la part des personnes interrogées ayant répondu « très importante » a diminué de 8 points de pourcentage par rapport à 2017, alors que celle des personnes interrogées ayant répondu « plutôt importante » a augmenté de 9 points de pourcentage. Mais malgré cette dynamique, la compétitivité internationale de la place financière suisse reste globalement perçue comme très importante. Sur l’axe du temps, on voit ainsi reprendre en 2019 une évolution qui avait démarré en 2005 avant de stagner pendant quelques années à partir de 2015: les événements liés à la crise bancaire n’ont pas véritablement jeté le doute quant au rôle prééminent des banques pour l’économie suisse, mais les voix légèrement critiques se sont davantage fait entendre, en particulier parmi les électeurs de gauche. Il n’en demeure pas moins qu’en 2019, les banques sont toujours considérées comme des acteurs importants, voire comme les plus importants, mais sous une forme différente. 30 Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse
Graphique 16 Appréciations au sujet de la compétitivité de la Suisse « Je vais à présent vous lire une série de propositions concernant la compétitivité internationale. Pour chacune d’elles, veuillez m’indiquer si, à votre avis, elle est tout à fait pertinente, plutôt pertinente, pas très pertinente ou pas du tout pertinente. » en % des électeurs (N = 1 000), part « tout à fait / plutôt pertinente » 100 90 80 70 60 50 40 30 La stabilité politique et économique est un atout pour la compétitivité. 20 Il faut encourager la formation dans le secteur bancaire. La protection de la sphère financière privée des clients 10 est importante. Le service à la clientèle est très bon en comparaison 0 internationale. 2015 2017 2019 Source: gfs.bern Aux yeux de 95 % des électeurs, les conditions-cadres politiques et économiques favorisent la compétitivité de la place suisse. Cette part a encore augmenté dans le sillage de la crise financière. La formation dans le secteur bancaire doit être encouragée pour 90 % des personnes interrogées, soit une proportion accrue par rapport à 2015. 84 % considèrent que la protection de la sphère privée financière est importante pour la compétitivité de la Suisse. Enfin, 80 % des personnes interrogées sont convaincues qu’en comparaison internationale, le service à la clientèle est particulièrement qualitatif en Suisse et contribue ainsi à la compétitivité internationale du pays. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 31
La population perçoit donc la place financière suisse comme extrêmement compétitive en comparaison internationale, ce qu’elle explique à la fois par la stabilité politique et écono- mique, la protection de la sphère privée financière et un service à la clientèle particulièrement qualitatif. Mais ce contexte favorable n’est pas pour autant un gage de compétitivité. Très majoritairement, les électeurs soulignent que la formation dans le secteur bancaire, en particu- lier, joue un rôle clé pour que la place financière suisse tienne son rang dans la concurrence internationale. Compte tenu des taux d’adhésion élevés, il n’y a aucun sous-groupe qui fasse valoir une opinion fondamentalement différente. Tant les sympathisants des partis bourgeois que les électeurs de gauche se disent en majorité d’accord avec les quatre propositions. 95 % La compétitivité internationale de la place financière suisse est importante.
2.5 Vision des banques dans l’avenir numérique • La numérisation suscite certaines réserves de la part des électeurs suisses, qui s’interrogent notamment sur la sécurité des avoirs confiés à des banques converties au numérique. • Du point de vue des électeurs suisses, les banques peuvent sortir gagnantes de ce processus, à condition que l’éducation, les structures numériques et une réglementation allégée les y aident. • Plus de 90 % des personnes interrogées estiment que même dans vingt ans, les banques continueront de proposer des services financiers et ne seront pas remplacées par d’autres prestataires. Depuis 2017, les réponses à la question de savoir si la numérisation accroît ou au contraire compromet la sécurité des avoirs confiés aux banques n’ont guère évolué. Parmi les personnes interrogées, 30 % considèrent que ces avoirs sont plus en sécurité grâce à la numérisation, tandis qu’une majorité relative de 44 % pense qu’ils sont moins en sécurité. La proportion d’indé- cis est constante depuis 2017, à 21 %. Pour une institution dont la prémisse centrale est la sécurité des actifs financiers et du trafic des paiements, cette perception n’est pas sans poser problème, même s’il est vrai que le sentiment d’insécurité n’augmente pas. Pour autant, il n’y a pas lieu de s’alarmer: comme indiqué plus haut, les banques suisses sont toujours considérées comme extrêmement fiables et dignes de confiance. On peut donc supposer que si cette opinion des électeurs suisses reflète une perception négative, celle-ci concerne moins les banques que la numérisation en général. Deux facteurs amplifient le sentiment d’insécurité exprimé. D’une part, l’étude révèle un sentiment d’insécurité légèrement plus fort chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Ce n’est pas surprenant et c’est souvent le cas face aux évolutions technologiques – presque toujours en raison des réticences que suscitent les nouvelles technologies chez ces personnes, et non en raison de mauvaises expériences personnelles. D’autre part, on observe des écarts le long de l’axe gauche-droite. Même minimes, ils confirment une fois de plus que l’opinion de chacun au sujet des banques repose aussi sur un socle de valeurs, et pas seulement sur les expériences personnelles. Association suisse des banquiers | Enquête d’opinion 2019 sur les banques en Suisse 33
Vous pouvez aussi lire