LES CLÉS DE L'IMMO - DU MARCHÉ - La Nouvelle République
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LES CLÉS DE L’IMMO SPÉCIAL IMMOBILIER DANS LES DEUX-SÈVRES L’ÉTAT DES LIEUX DU MARCHÉ TOUS LES PRIX, VILLE PAR VILLE CAHIER DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE - Jeudi 14 avril 2022 - N° 23.593 - Ne peut être vendu séparément - 79
sommaire L’analyse nationale ....................4 Habitat L’enquête Votre projet Enquête départementale : Thaïs Brouck, Tous nos conseils ................... 18 Karl Duquesnoy. Textes : Marion Adrast, Agnès Aurousseau, Émilie Chesné, Bruno Delion, Flore Mabilleau, Matthieu Naizet, Émilie Veyssié. dans les Deux-Sèvres L’analyse départementale ......... 5 Visuel de une : Adobe Stock Photos : Thaïs Brouck, Karl Duquesnoy, Adobe Stock, sauf mention contraire. Niort, quartier par quartier ........ 7 Réalisation : Service des Thématiques NR Secrétariat de rédaction : Agnès Aurousseau Location et Marais poitevin............9 Maquette/PAO : Alexandra Chérioux, Christophe Garnier. La Nouvelle République du Centre-Ouest Pays mellois et Haut Val de Sèvre ............... 10 15 rue de l’Hôtel-de-Ville 79000 Niort Tél. 05.49.77.27.77 Fax 05.49.77.27.50 Directeur de la publication président du Directoire Le Thouarsais ...........................11 Olivier Saint-Cricq La Gâtine ................................13 Directeur de la rédaction Christophe Hérigault Rédactrice en chef Chantal Pétillat Responsables Thématiques Johan Guillermin, Agnès Aurousseau Le Bressuirais ......................... 16 Régie publicitaire NR Communication Niort : 05.49.77.25.99 La construction dans les Deux-Sèvres ...............17 CPPAP 0525 C 87037 - ISSN 2260-6858 Imprimerie La Nouvelle République Tours Origine principale du papier : France Taux de fibres recyclées : supérieur ou égal à 50 % / Eutrophisation (pâte et papier) : Ptot inférieur ou égal à 0.014 kg/tonne. Les données statistiques et prix de l'immobilier présentés dans ce supplément proviennent des agences interrogées, 10-31-3409 des notaires et du site Meilleurs Agents. 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 3
analyse nationale Engouement pour la pierre Toujours plus haut ? Les ventes immobilières dans l’ancien sont toujours soutenues. Pour se mettre au vert ou pour investir, les bonnes raisons ne manquent pas. L ’immobilier a continué de grimper dans mée l’envie de mise au vert. Enfin, contrairement l’Hexagone l’an dernier, en volumes comme aux prédictions, la prochaine interdiction à la vente en prix. Les Notaires de France confirment des biens classés en F et G ne libère pour l’instant que le volume de ventes dans l’ancien continue pas de produits. d’augmenter par rapport aux douze mois précé- Jean-Marc Torrollion continue : « L’immobilier se dents, avec une hausse de 17,5 % sur un an. Selon confirme comme une valeur refuge pour les Fran- la Fédération nationale des agents immobiliers çais. » C’est ce qui explique pour la Fnaim que les (Fnaim) en 2021, le marché du logement s’est montré prix s’affichent en forte hausse (+ 7,2 %) sur l’année à nouveau particulièrement dynamique en France, 2021, toujours soutenus par le niveau très bas des avec un volume de transactions record estimé à taux d’intérêt. La Fnaim souligne un « fait intéres- 1.200.000 ventes (1) sur l’ensemble de l’année 2021, sant qui répond aux nouvelles attentes des Français : contre 1.067.000 ventes en 2019 et « seulement » c’est davantage sur les maisons que les prix ont aug- 1.024.000 en 2020, année marquée par la crise liée menté » – soit + 8,1 % en 2021, contre + 6,6 % en 2020 au Covid-19. Les Notaires de France nuancent, esti- et + 3,3 % en 2019 – que sur les appartements – + 6,1 % mant qu’une fois que l’épargne de réserve aura été en 2021, contre + 6,3 % en 2020, et + 4,7 % en 2019. consommée, « le volume de transactions pourrait, à Pour les Notaires de France, cela ne s’était plus moyen terme, être altéré ». produit depuis 2016. Comme l’expose le président de la Fnaim, Jean- À l’inverse, le neuf fait grise mine. En novembre Marc Torrollion, dans un communiqué, « cette aug- 2021, le nombre de logements autorisés étaient en mentation continue et ce niveau élevé (176.000 ventes baisse de 1 % par rapport au trimestre précédent en plus, entre 2020 et 2021) peut surprendre. Cette (source Sitadel). La faible offre du neuf renchérit hausse du nombre de transactions est en grande partie (Photo Adobe Stock) de fait les prix de l’ancien ! due aux villes moyennes, aux périphéries des grandes Agnès Aurousseau villes, ainsi qu’aux zones rurales où le nombre de transactions augmente ». On retrouve donc confir- (1) 1.201.000 ventes à fin novembre 2021. 4 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
analyse deux-sèvres 2022, année charnière ? Le dynamisme du marché deux-sévrien se confirme en 2022. La demande est toujours forte et les prix en hausse. Quelques signes indiquent que la situation pourrait évoluer. L e marché de l’immobilier est parti- dance à la mise au vert. « Peut-être que culièrement sensible à la marche du dans deux ans on aura un effet yoyo, les monde. On peut souvent y lire, avec gens voudront repartir et les prix chute- un peu de recul, les battements d’ailes de ront. Ça change vite », tempère Jean-Marc papillon d’ici ou d’ailleurs. Les échos de Boutillier, chef de projet habitat à la com- la crise sanitaire se font encore sentir. munauté d’agglomération du Niortais. « Envie de mise au vert, ventes rapides… Pour Didier Lavault, directeur de nous sommes toujours dans le boomerang l’agence Ami, à Niort, « la hausse des taux de l’effet Covid, observe Karine Lami- d’emprunt associée au durcissement des che, notaire à Chef-Boutonne. Et je note conditions d’accès au prêt par les banques que les parcelles des terrains à bâtir sont pourraient également freiner la hausse des plus grandes de 100 m2 autour de Niort, prix. 2022 est peut-être une année char- comme si les gens avaient besoin de plus nière ». Selon le courtier Cafpi, les taux d’espace. » Le télétravail semble désor- montent depuis le début de l’année – en mais ancré. « Maintenant que les salariés raison, notamment, du contexte interna- y ont goûté… Cela fait partie des nouveaux tional. Ils restent tout de même assez bas : critères des acheteurs, ils s‘interrogent sur 0,80 % sur 10 ans, à 1,10 % sur 25 ans. Et la qualité des réseaux internet. On ne nous les banques ont resserré leurs conditions posait pas ces questions avant. » Pour d’octroi de crédits en plafonnant le taux l’heure, l’engouement a un effet sur les d’endettement à 35 %, et en imposant une (Photo Karl Duquesnoy) prix globaux avec « une hausse de 9 % durée maximale de 25 ans. « Mais ces nou- entre 2020 et 2021 », ajoute la notaire. velles conditions ne se sont pas encore fait Difficile de dire aujourd’hui si la hausse sentir », indique Karine Lamiche. du coût de l’énergie, de l’essence notam- ment, exercera une influence sur la ten- Karl Duquesnoy 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 5
On en parle (Photo Adobe Stock) Les agents immobiliers incontournables Dans une étude menée en exclusivité pour le site dansnosvilles.fr, il ressort que les acquéreurs se fient avant tout aux professionnels pour préparer leur projet d’achat. Ce sont les sites d’agences immobilières qui arrivent en tête (à 66 %), suivis des contacts directs avec les professionnels de l’immobilier (pour 10 % des personnes interrogées). Les annonces immobilières sont libellées de façon claire, avec une note de 7/10 en général et elle monte à 7,5/10 pour ceux qui ont l’intention d’acheter dans les douze prochains mois. Si on entre plus précisément dans le type de biens recherchés, le neuf paraît plus compliqué à trouver que l’ancien. Les conseils attendus par les futurs acquéreurs diffèrent selon leur projet : le prix au mètre carré et l’information sur la qualité de vie dans la zone priment pour l’achat d’une maison. Pour un appartement, les critères les plus importants sont les conseils pour le financement et le prix au mètre carré du secteur. Les clients attendent des agences immobilières des annonces, des conseils financiers et des prix au mètre carré pour la commune ou le quartier. Mais, les professionnels sont aussi attendus pour donner des conseils sur la rénovation ou la construction et sur le financement du projet. Bref, à 70 % ce sont les professionnels qui s’imposent pour les acheteurs ou futurs acheteurs interrogés. (Source : enquête dansnosvilles.fr dans l’Indre, l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, les Deux-Sèvres, la Vienne, le Maine-et-Loire et la Vendée, en novembre 2021, auprès de 300 particuliers). 6 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
Niort ville Après une hausse, les prix se stabilisent Centre-ville en chiffres L’immobilier niortais est en mutation. Le marché a été très directement impacté par les événements extérieurs. Pour LES PRIX Alexandre Lavaud, le directeur de l’agence des Halles, « oui, À NIORT le Covid nous a facilité le marché. Mais une nouvelle popu- > Sainte-Pezenne : pavillon lation est arrivée, dont le budget moyen est de 300.000 €. Les sur sous-sol à rénover, prix sont montés et les Niortais mettent désormais entre un 90 m2 habitables, 500 m2 et trois ans pour trouver leur résidence principale ». Didier de jardin, 100.000 €. > Saint-Liguaire : Lavault, de l’agence AMI, confirme l’engouement. « Même maison plain-pied, 90 m2 les pavillons des années 1970 – qui avaient du mal à séduire – se habitables, 700 m2 de vendent très bien. Nous avons tellement d’appels quand nous jardin, 150.000 €, (hors sortons une annonce, que l’on prévient nos clients directement frais d’agence). sans les afficher. C’est trop difficile à gérer. » > Centre-ville : La crainte d’une augmentation rapide des prix et la création maison à rénover 170 m², d’une bulle est présente dans les esprits. Bastien Marchive, 4 chambres et jardin, 350.000 €. adjoint municipal en charge de l’habitat, avance que « le prix moyen de l’immobilier vendu à Niort est de 1.678 € le mètre carré. Les annonces affichent des sommes plus élevées, de 10 CHIFFRES à 15 % ». Une marge de négociation serait donc encore pos- MÉDIANS (1) sible malgré la tension du marché. Quant à Didier Lavault, > Appartements anciens : il perçoit déjà une stabilisation. « On constate un essouffle- surface de 59 m², 84.200 €/m². ment. Les gens n’achètent plus à n’importe quel prix. Il n’y a > Maisons anciennes plus de surenchère comme récemment. » Prix : 157.800 €, surface Et l’élu ajoute de son côté : « Nous travaillons pour réguler le habitable : 100 m², terrain (Photo Karl Duquesnoy) marché et faire en sorte que l’on puisse se loger dans tous les de 380 m². quartiers (lire ci-dessous). Les ventes ont augmenté de 11 % (1) Sources : conjoncture entre 2020 et 2021. Donc, il n’y a jamais eu autant de biens immobilière départementale disponibles. Il faut plus de temps, mais les gens finissent par des notaires de France. trouver. » « Reconstruire la ville De la place pour les étudiants sur la ville » Niort envisage d’accueillir deux mille étu- l’ex-IUFM rue Beaune-la-Rolande… « D’ici diants supplémentaires d’ici 2028. Une quatre ans, 460 nouveaux logements sont bonne nouvelle pour le dynamisme de la prévus sur divers sites », annonce Bastien ville, si on parvient à les loger. Karine Pel- Marchive, adjoint municipal. 120 avenue tier, directrice de site au Crous, n’a pas eu de Nantes, 80 sur le secteur Ribray-Gava- pour l’heure connaissance « de difficultés cherie, 165 dans une résidence boulevard (Photo archives NR) particulières. L’offre est diversifiée avec les de l’Atlantique, des appartements réservés bailleurs sociaux, les privés dans le parc sur la colline Saint-André… diffus, l’association l’Escale, le Foyer jeunes Selon une récente étude de marché, les travailleurs… Nous mettons en avant la demandes estudiantines sont diversifiées. « Il s’agit de reconstruire la ville sur la ville. » L’expres- plateforme gratuite Lokaviz avec des offres « Certains sont attirés par l’hypercentre et sion est de Cyril Gillard, le directeur de la Semie. Outre pour les étudiants ». Le Crous dispose de la d’autres, en général boursiers, souhaitent son rôle historique de bailleur social, la structure est résidence Henri-Georges-Clouzot (90 stu- s’installer au plus près des lieux d’études », devenue « le bras armé patrimonial de la ville. Elle est dios) à proximité du pôle universitaire. observe Jean-Marc Boutillier, chef de pro- garante d’une réhabilitation qualitative conforme à nos Bientôt, les étudiants investiront le centre jet Habitat à la communauté d’agglomé- objectifs », explique Bastien Marchive, adjoint au maire. Du Guesclin, le bas de l’avenue de Paris, ration. En faisant le compte de l’ensemble des projets de plus de quinze habitations, « 1.400 nouveaux logements seront disponibles dans les trois ou quatre prochaines années à Niort. Auxquels s’ajouteront 210 logements sociaux ». Des chiffres qui comprennent les constructions neuves et les réhabilitations. Quelques exemples : les Sablières (229 logements), ancienne friche Castelvin, avenue de Limoges (165 logements en lotissement, dont 27 sociaux), l’ancien Greta (67 logements), le secteur Ribray-Gava- cherie (au moins 150 logements), bas de l’avenue de Paris (60 logements)… Cyril Gillard, ajoute : « Nous sommes sur une grosse opération destinée aux moins de 30 ans sur la colline Saint-André. » Jean-Marc Boutillier, chef de projet Habitat à l’agglomération précise : « Cinq cents logements de plus sont construits, chaque année, sur l’ensemble du territoire communautaire. » On peut donc noter une accé- (Photo Karl Duquesnoy) lération à Niort. Plusieurs quartiers sont concernés, mais le centre fait l’objet d’une attention particulière. « C’est l’un des trois plus pauvres de la ville, il concentre les diffi- cultés sociales. L’enjeu est d’y rétablir une certaine mixité sociale », indique l’élu. 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 7
agglo Pour un développement Vigilance harmonieux sur Airbnb Il est loin le temps où Niort ne faisait parler d’elle que L’ensemble de l’agglomération niortaise bénéficie pour les bouchons sur la route des vacances. La ville et du dynamisme immobilier bien accompagné. le Marais poitevin, notamment, sont devenus des desti- nations prisées pour le tourisme et le travail. Le réseau Airbnb se développe et offre des solutions de logements Jean-Marc Boutillier, chef de projet Habitat ponctuels. « Au-delà des touristes, la solution se présente à l’agglo. Le logement ancien, lui, concerne aussi comme une alternative à l’hôtel et intéresse des pres- tout le territoire. Le Marais, notamment, est tataires présents ici pour une semaine », observe Cécile dynamique sur le plan de nouvelles accessions Marquet, cheffe de projet Habitat à l’agglo. 137 logements à la propriété. « À Arçais, au Vanneau-Irleau, étaient déclarés à Niort en 2021, auxquels s’ajoutent à Saint-Hilaire-la-Palud, beaucoup de biens qui 22 chambres d’hôtes. « Elles représentent 68.316 nuitées, ne se vendaient pas ont trouvé acquéreurs récem- ce qui indique qu’elles sont plutôt bien remplies », souligne ment », indique sa collègue, Cécile Marquet. Bastien Marchive, adjoint municipal. Le risque de ce suc- L’axe vers La Rochelle, des communes de Beau- cès serait d’empêcher ceux qui veulent se loger de façon voir-sur-Niort et de Mauzé-sur-le-Mignon, pérenne d’accéder au logement. « Nous renforçons notre bénéficient aussi de l’embellie, tout comme (Photo Karl Duquesnoy) vigilance. » La taxe de séjour permet de générer 61.000 € Saint-Symphorien et Granzay. « Ces communes, de recettes à l’année pour l’agglomération. proches de la zone d’activités des Pierrailleuses, sont recherchées. Il y a de l’emploi ici. » Comme partout, on enregistre une augmentation des prix de l’ordre de 8 à 10 %. Saint-Symphorien : maison de Les professionnels de l’agglomération remet- charme, 170 m², terrain arboré tent à jour le Plan local de l’habitat afin de de 1.300 m², 468.000 €. guider le développement de l’immobilier sur Aiffres : prix des terrains l’ensemble du territoire : « L’objectif est d’inciter viabilisés, 150 €/m². les opérateurs à optimiser les constructions car le foncier va se raréfier, à aller vers d’autres formes (Photo Karl Duquesnoy) « Les nouvelles constructions sur notre territoire architecturales, explique Cécile Marquet. Il sont principalement situées à Niort, Chauray, s’agit de faire correspondre la demande, les sou- Vouillé, Bessines, complété par Sciecq, Saint- haits et l’offre. Que l’on soit à Mauzé ou à Niort, Maxire, Saint-Rémy. Ce sont les deux zones dyna- le besoin de forme d’habitat et les coûts de loyers miques en termes de démographie », observe ne sont pas les mêmes. » 8 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
investissement locatif On vient de loin pour la pierre Des prix encore raisonnables, une demande importante, une notoriété qui s’agrandit : le territoire dispose des atouts pour attirer les investisseurs immobiliers. À moins de 100.000 €, on peut avoir public qui rejaillit sur l’ensemble du parc, nous un beau T2. Ce n’est pas le cas dans mettons en place des dispositifs qui encouragent beaucoup d’agglomérations, remarque la démarche : Plan de sauvegarde et de mise en Alexandre Lavaud, de l’agence des Halles, à valeur, Opah RU (amélioration de l’habitat) … Niort. La publicité dont bénéficie la ville attire Des biens, hier dégradés, se retrouvent à nou- des investisseurs venant de plus en plus loin : veau sur le marché. » L’ensemble du départe- des Parisiens, des Nantais … « On entend dire, ment est prisé, le Mellois notamment. La satu- de la part de bailleurs sociaux et d’autres pro- ration du marché niortais déplace les velléités fessionnels de l’immobilier, que des investisseurs vers le sud, où l’on manque de biens à louer. se replient sur notre territoire, en arrière du « Le profil type est l’investisseur qui cherche une littoral où les prix sont rentabilité avec plu- plus élevés, confirme sieurs loyers », indique Jean-Marc Boutillier, « Des biens, Romain Bernaudeau, chef de projet Habitat de Human immobi- à la communauté d’ag- hier dégradés, lier. En juillet 2021, les glomération. On note se retrouvent modes de calcul des l’arrivée de nouveaux Diagnostics de per- opérateurs inconnus aujourd’hui formance énergétique jusque-là. » Un mar- ché immobilier dyna- sur le marché. » se sont corsés. « Cer- tains propriétaires se mique, des prix qui per- demandent s’ils doivent mettent une belle rentabilité et un patrimoine entreprendre des travaux pour pouvoir les (Photo Karl Duquesnoy) intéressant : les critères du rendement sont louer ou vendre leur logement. Mais le système réunis. paraît encore instable. D’où l’utilité de travail- « Les investisseurs cherchent plutôt l’hy- ler avec une agence pour guider les démarches percentre, précise Bastien Marchive, adjoint ou dénicher les incohérences », prêche-t-on à la ville. Outre l’embellissement de l’espace dans l’unique agence melloise. Quête de biens dans le Marais Les charmes du Marais poitevin jouent pleinement sur l’immobilier. Les prix sont un peu plus élevés qu’ailleurs, la pénurie de biens disponibles est toujours de mise. L orsqu’il s’est installé ici, voici neuf ans, son entourage s’interrogeait sur ce choix de « s’enterrer dans le Marais alors que tout se passait à Niort ». Florent Giraud, patron d’Envie d’immo, (ex-Marais poitevin immobilier), n’a pas lieu de le regretter. Son équipe compte six personnes et ils ne sont pas de trop pour faire face aux exigences du marché. « Notre métier premier aujourd’hui est d’aller chercher le bien, parce que la demande, elle, vient naturellement. » Tout bien part désormais. « Je pense à une maison dans le bourg de Coulon, sans extérieur, mais beaucoup de charme. Nous n’avons pas eu une touche il y a quatre ans. Nous l’avons reprise récemment : trois visites, avec deux offres au prix ! » Le monde de l’immobilier maraîchin est entré dans une nou- velle ère. Lorsqu’un bien est disponible, une autre phase se met en place, non moins chronophage : « On peut avoir des dizaines d’appels pour une seule maison ! » Souvent, la vente est conclue sans négociation, en deux jours. Une situation qui entraîne une hausse importante des prix : « Nous sommes passés de 200.000 à 225.000 € pour le même bien en deux ans. » (Photo Karl Duquesnoy) Les conséquences sont les mêmes partout, mais encore plus marquées ici. La moyenne des prix, entre 200.000 et 300.000€, associée à la hausse des taux et aux conditions plus drastiques pour obtenir des prêts bancaires, sortent certains candidats de la course à l’achat. « Sûr que, si vous n’avez pas deux CDI et un apport, ça ne passe pas. » Le professionnel croit percevoir un frémissement de l’offre PRIX DE VENTES RÉCENTES en ce début d’année. « On rentre un peu plus de biens. Des > Coulon : maison de 165 m², 325.000 €. personnes un peu âgées, qui auraient attendu avant de chercher > Magné : maison de 101 m², avec un terrain de 300 m², 210.000 € ; maison de plain-pied sur 103 m² plus petit, se décident maintenant pour profiter des prix attrac- et terrain de 500 m², 235.000 €. > Bessines : maison sur sous-sol de 146 m², avec un terrain de 1.500 m², 220.000 €. tifs et racheter ailleurs. » Si le Marais manque globalement de > Le Vanneau : maison de 150 m² à rénover, avec jardinet, 80.000 €. biens – dont les prix se situent entre 180.000 et 250.000 € – des > Saint-Hilaire-la-Palud : maison de 150 m², avec un jardin de 4.000 m², 345.000 €. demeures de standing sont récemment arrivées sur le marché. > Sansais : maison de charme sur terrain de 220 m², avec piscine, 500.000 €. « Il y a deux ans, on n’avait pas les clients en face. » 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 9
Pays mellois - Haut Val de Sèvre La campagne fait à nouveau envie Une demande inédite Les prix en zone rurale pourraient baisser Pourquoi choisir le Mellois ? « L’aspect financier joue pleine- ment. Nous recevons beaucoup de couples dont l’un des deux membres travaille ici et l’autre vers Niort. En se rapprochant de Melle, les ménages trouvent une cohérence entre leurs aspira- tions et leur budget », observe Cécilia Constantin, de Human immobilier. La demande accrue a rapidement fait gonfler les prix. « On estime à 15 % de hausse en deux ans. D’à peine 1.000 € du mètre carré, on est passé à presque 1.200 €. » La « flambée » pourrait marquer le pas, selon les observateurs locaux. L’afflux d’une population venue des grandes agglomé- rations comme Paris ou Nantes, avec plus de moyens, a fait monter les prix de manière un peu artificielle. Le mouvement se tasse, mais les vendeurs sont restés sur ces standards qui ne correspondent pas au marché local. « Ils ont tendance à deve- nir trop gourmands, à surestimer leur bien. Pour pouvoir vendre, (Photo Karl Duquesnoy) les prix doivent baisser », conseillent les professionnels. DES EXEMPLES DE TRANSACTIONS > Melle centre : maison, 5 chambres, 180 m² et terrain de 600 m², 171.000 € ; pavillon plain-pied 3 chambres, 96 m² L ’activité est satisfaisante, mais les agents teurs un peu excentrés, à 15 km de la ville-centre, avec terrain de 400 m², 123.000 €. de Human immobilier se veulent pru- comme ceux de Chef-Boutonne, de Fontivil- > Celles-sur-Belle : pavillon plain-pied de 80 m² et terrain de 1.000 m², 135.000 €. dents. Ils envisagent de devoir « chausser lié ou Brioux s’ouvrent désormais. « Des gens > Vançais : longère typique à rénover de 130 m² avec un les baskets » pour prospecter sur le secteur et qui cherchaient au départ à Melle consentent à terrain de 900 m², 85.000 €. faire entrer des mandats, « ce que l’on n’avait pas s’écarter, car les prix sont plus bas. » Ces com- besoin de faire avant », remarque Clara Ribeiro. munes se développent et offrent une belle quali- De nombreux dossiers sont en attente, faute té en termes de commerces et de services. Elles de pouvoir être satisfaits. Les biens manquent. correspondent de plus en plus aux critères de Illustration : « Des personnes âgées qui attendent base : le jardin bien sûr et la possibilité « de tout un pavillon de plain-pied dans le centre de Melle faire à pied ». pour quitter leur plus grosse maison en périphé- Il faut désormais y ajouter le bureau pour télé- rie. Comme ils ne trouvent pas, ils ne vendent pas travailler. La population de ces secteurs ruraux (Photo Karl Duquesnoy) et ça stagne. » augmente et se rajeunit. « La majeure partie de Car l’attractivité de Melle, Celles-sur-Belle et la clientèle est originaire d’un périmètre de 80 km Mougon est toujours aussi manifeste. « Quand autour de Melle. Exception faite des quelques des biens entrent, ça va très vite, on vend en deux mutations professionnelles. Ils sont majoritaire- jours », ajoute Romain Bernaudeau. Des sec- ment des primo-accédants et des familles. » Haut Val de Sèvre Dans le Haut Val de Sèvre, le marché est tendu. « En location et en vente, il y a peu de produits, mais ça reste très dynamique », explique Olivier Damiens, de l’agence immobilière ADI – qui possède des succursales à La Crèche, Saint-Maixent-l’École et La Mothe-Saint-Héray. « Un produit bien estimé sera vendu dans le mois, voire dans la journée », poursuit-il. Le Haut Val de Sèvre profite du dynamisme du Niortais et attire des acquéreurs, grâce à des prix plus abordables qu’en première couronne. « C’est un secteur à haut potentiel avec un gros bassin d’emplois et des communes avec toutes les commodités. Il y a beaucoup de rotation dans la zone », indique Julien Legeay, de Safti Immobilier. Les militaires de l’École nationale des sous-officiers d’active et les salariés des mutuelles constituent une clientèle qui se renouvelle régulièrement. « En conséquence, les biens les plus recherchés sont les maisons de plain-pied et les maisons de ville. Ces biens se revendent très facilement, car ils plaisent à tous les publics. Un pavillon des années 1970, sur sous-sol, met- tra un peu plus de temps à trouver preneur », analyse Julien Legeay. Cette tension sur les biens à vendre a engendré une hausse des prix. « Nous partions de bas avec des prix attractifs, mais les prix ont progressé de plus de 20 % en un an », analyse Olivier Damiens. Le dynamisme de La Crèche – la plupart des nouveaux lotissements ont déjà trouvé preneur – entraîne désormais une tension sur les biens à Azay-le-Brûlé, Saint- Maixent, voire la Mothe-Saint-Héray. Après les confinements, les agents immobiliers ont vu arriver une clientèle plus citadine, en demande de verdure ou en recherche d’investissements à la rentabilité élevée. À Saint-Maixent-l’École, la gare TGV est un atout indéniable. « Ces investisseurs sont expérimentés, avec beaucoup de moyens. Ils cherchent des immeubles pour les diviser », détaille Julien Legeay. DES EXEMPLES DE TRANSACTIONS > Saint-Maixent-l’École : maison de ville avec trois chambres, de 96 m² et un petit extérieur : 90.000 € ; maison de 110 m² à 120.000 €. (Photo Thaïs Brouck) > Azay-le-Brûlé : pavillon de plain-pied de 100 m² avec trois chambres et 700 m² de terrain, 170.000 €. > La Crèche : une maison de 90 m² de plain-pied, trois chambres, avec 400 m² de terrain, 190.000 €. > Sainte-Néomaye : maison en pierre de 150 m², avec piscine, sur 3.000 m² de terrain, 280.000 €. 10 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
Thouarsais Après une hausse des prix, le marché, toujours tendu, pourrait se tasser Thouars La ville de Thouars attire toujours autant. « Le marché se porte très bien, assure Brice Pannoux, de Capifrance immobilier. Mais il y a une tension sur les biens disponibles. C’est un phénomène nouveau depuis la crise sanitaire. Il y a plus d’acheteurs que de vendeurs. » Une analyse partagée par le responsable de l’agence Laforêt : « Les délais de vente se raccourcissent, explique Virgile Taudière. En conséquence, notre circuit de vente a évolué, nous privilégions notre clientèle. » Pour autant, le secteur de Thouars ne connaît pas de rupture de stocks. « Il y a toujours des biens à vendre. La différence, c’est qu’ils partent plus vite », complète Virgile Taudière. Après une stagnation des prix pendant une quinzaine d’années, cette tension sur les biens a provoqué une augmentation des prix « de l’ordre de 10 à 15 % », selon Brice Pannoux. Classée Ville d’art et d’histoire, Thouars dispose de nombreux atouts. À moins d’une heure de grandes métropoles, elle bénéficie d’une cadre de vie enviable et d’un marché de l’emploi dynamique. Pour preuve, de nouveaux commerces ouvrent régulièrement. Mais les acquéreurs restent principalement des habi- tants du territoire, dont une majorité de primo-accédants. « Certaines per- sonnes qui habitent dans les villages environnants se rapprochent de Thouars, observe Brice Pannoux, de Capifrance immobilier. Mais nous avons aussi vu arriver des habitants du Maine-et-Loire ou de région parisienne qui viennent avec des budgets plus importants. » « Ces acquéreurs ne négocient pas les prix », abonde Virgile Taudière. Par exemple, une belle maison de 260 m2, construite en 1850, s’est récemment vendue sans négociation à 350.000 €. « Les locaux doivent donc s’adapter », ajoute Virgile Taudière. Pour autant, après l’euphorie post-Covid, les prix devraient arrêter d’augmenter. « L’investissement locatif est aussi porteur, nous avons beaucoup de demandes, ajoute Brice Pannoux. Des (Photo Thaïs Brouck) locaux, mais aussi de plus en plus d’investisseurs de Nantes, Angers, ou même Paris, qui cherchent une rentabilité plus importante et des prix plus attractifs. » À Thouars, une maison de 137 m2 sur sous-sol, avec 730 m2 de terrain, a trouvé Prix moyen : 1.000 €/m2 preneur pour 75.000 €. Une maison de centre-ville de 141 m2 s’est arrachée (maisons anciennes) pour 141.000 €. Autour de Thouars communes sont d’autant plus recherchées que la taxe foncière y est beaucoup moins élevée qu’à Thouars », précise Brice Pannoux, de Capifrance immobilier. Mais en première couronne, les prix ne sont pas plus attractifs qu’en centre-ville. Par exemple, à Saint-Jean de Thouars, le prix moyen du mètre carré s’établit à 1.299 €, contre un peu plus de 1.000 €, en moyenne, à Thouars. À Sainte-Verge, preuve de l’engouement pour la zone, le lotissement de La Croix-Camus s’est vendu rapidement. La petite cité autrefois endormie voit sa population augmenter et bénéficie de l’installation de jeunes actifs. Le centre-bourg a été réhabilité et un skatepark a même été installé. Dans cette commune située au nord de Thouars, une belle maison de 170 m2 avec un garage, une piscine et un terrain de 1.000 m2 s’est vendue 170.000 €. Et une maison de 190 m2, avec 1.000 m2 de terrain, est partie pour 190.000 €. « Si l’on s’éloigne de la première cou- ronne, les acquéreurs recherchent une commune qui possède toutes les commodités, comme Saint-Varent ou Argenton-l’Église (dans la commune nouvelle de (Photo Thaïs Brouck) Loretz d’Argenton) », indique Brice Pannoux. À Saint-Varent, une maison rénovée avec terrasse Prix moyen : 1.300 €/m2 de 116 m2, mais sans jardin, s’est vendue 133.000 €. à Saint-Jean-de-Thouars Dans la même commune, une maison de 150 m2, (maisons anciennes) avec un terrain de 1.700 m2, est partie pour 161.000 €. Le prix au mètre carré à Saint-Varent, pour une mai- Le marché de l’immobilier aux alentours de Thouars té immédiate, telles que Saint-Jean-de-Thouars, son, est de 1.054 € et de 1.059 € à Argenton-l’Église. profite du dynamisme de la petite cité. À mesure Sainte-Verge et Saint-Jacques-de-Thouars. « Les « En revanche, les maisons isolées sont moins recher- que l’on s’éloigne de la vallée du Thouet, la cam- acquéreurs qui cherchent des biens en première cou- chées, ajoute Brice Pannoux. Peut-être à cause de pagne s’étend à perte de vue. Les communes qui ronne désirent plus de terrain, explique Virgile Tau- la hausse des prix des carburants. » Une tendance profitent le plus de l’engouement pour la Ville d’art dière, de l’agence Laforêt. Mais il n’existe pas de qui pourrait se renforcer, compte tenu du contexte et d’histoire sont celles qui sont situées à proximi- commune phare qui plairait plus qu’une autre. » « Ces actuel. 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 11
la région Les ventes en Poitou plutôt en forme (Photo Adobe Stock) En Nouvelle-Aquitaine, le prix de l’immobilier est – en chiffres moyens – de 3.050 €/m² pour un appartement et de 2.312 €/m² pour une maison, selon le site meilleursagents.com. Les variations sont très grandes, entre Bordeaux – qui affiche 4.668 €/m² pour un appar- tement et 5.756 €/m² pour une maison – et le Poitou (1.426 €/m2 pour un appartement et 1.345 €/m² pour une maison en Deux-Sèvres ; 1.912 €/m² pour un appartement et 1.431 €/m² dans la Vienne). En Poitou, selon la dernière étude de la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim), le volume des ventes a augmenté de 25 à 30 % l’an dernier. En moyenne, les prix sont à la hausse de 1 à 5 % selon la Fnaim, mais les agents immobiliers rencontrés lors de notre enquête signalent souvent des hausse autour de 10 à 12 % dans les villes principales. Poitiers affiche ainsi 7,2 % de hausse en 2021 et fait partie des villes moyennes en forte hausse, selon la Fnaim. Niort a connu une hausse comparable. Dans les Deux-Sèvres, la vente concerne à 92 % des maisons anciennes, à 6 % des appartements anciens et à 2 % des maisons neuves. Dans la Vienne, les proportions des différents marchés sont quasi-identiques. (© le-partenaire.fr) Concernant le neuf, selon les données officielles, 1.300 logements ont été autorisés en Deux-Sèvres dans les douze derniers mois, contre 3.400 en moyenne dans la Région (source : Sitadel). Selon les analyses des Services de l’information géographique de l’État en Nouvelle-Aquitaine (Sigena), « sur la période mars 2021-février 2022, le nombre de logement autorisés en Nouvelle-Aquitaine pro- gresse de 20,9 % par rapport à l’année précédente. C’est légèrement moins qu’en France métropolitaine (+ 24,3 %). Le nombre de loge- ments autorisés cumulé sur 12 mois dans la région reste un peu plus de 10 points au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Le dynamisme régional est porté exclusivement par les autorisations de maisons individuelles (+ 37,0 %) alors que les projets de logements collectifs et en résidence sont quasi stables (- 0,7 %) ». en chiffres 1 La communauté de communes Mellois en Poitou vient de lancer une concertation sur les plans locaux d’urbanisme de son territoire. Ils sont au nombre de dix-huit actuellement ; à terme, il ne devrait plus y en avoir qu’un, à l’horizon 2024. Une harmonisation qui va passer par beaucoup de concertation… 10 À Combrand, dans le Bressuirais, le village intergénérationnel La Fontaine propose, depuis 2009, un habitat regroupé qui accueille des anciens comme des familles. Soit dix logements regroupés et adaptés, dotés d’une salle d’activités, à proximité d’un cabinet infirmier, de l’école et de son restaurant, de la périscolaire, ainsi que d’un lotissement privé. 12 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
Gâtine Le marché est en flux tendu, avec un manque de biens à vendre Parthenay Les agents immobiliers de Parthenay sont tous confrontés à la même épineuse question : comment entrer de nouveaux mandats ? « Après le confinement, nous avons été bousculés dans tous les sens, explique Éric Monnier de Parthenay’re immo. Pendant dix-huit mois, nous avons vidé notre portefeuille, si bien qu’aujourd’hui nous sommes à la recherche de biens pour notre clientèle. » « Il y a eu une euphorie après le Covid, confirme Anthony Guillon, de l’agence Orpi immobilier. Le marché reste dynamique, mais beaucoup plus tendu que l’année dernière. » En conséquence, Parthenay a connu une légère hausse des prix de l’immobilier. « Mais la hausse semble terminée, nous entamons une période de stagnation, estime Bérangère Ménard, de l’agence Century 21. Certains vendeurs se font des idées. » Autrefois presque exclusivement à destination des locaux, le marché immobilier à Parthe- nay a évolué et, bien qu’il soit largement porté par les locaux, la ville attire pour son cadre de vie, son dynamisme culturel et ses prix attractifs. Mais contrairement au sud et au nord du département, peu d’actifs s’installent à Parthenay. « La plupart de nos clients venant de l’extérieur sont des retraités, explique Ludovic Maingueneau d’IAD. Nous avons des appels de toute la France pour des biens avec du terrain. » « Ces clients cherchent à se rapprocher de la côte vendéenne, mais viennent à Parthenay car les prix y sont très inférieurs », analyse Bérangère Ménard. Les maisons de plain-pied restent les biens les plus recherchés. « C’est le désir de 90 % de nos clients », assure Bérangère Ménard. Par exemple, une maison de ville de plain-pied de 92 m², avec un garage et un peu de terrain, est partie pour 139.000 €, alors qu’une maison sur sous-sol des années 1970, avec 640 m² de terrain, s’est vendue 110.000 €. « Ce qui a (Photo Thaïs Brouck) changé, c’est que les clients demandent plus de terrain qu’avant », complète Éric Monnier. À titre d’illustration, ce pavillon de 100 m², avec 1.250 m² de terrain, a trouvé acquéreur à 135.000 €. En parallèle, les professionnels du secteur ont vu revenir une clientèle qui avait disparu depuis une décennie : les investisseurs. « Il y a un regain d’intérêt pour investir Prix moyen au m² : dans du locatif sur la commune », conclut Éric Monnier. 1.260 € pour une maison. Autour de Parthenay, en Gâtine En première couronne, le marché de l’immobilier « Mais la zone au sud de Parthenay, en direction de villages. Désormais, ce sont eux qui viennent à nous», se confond avec celui de Parthenay. « Il y a peu de Niort, est celle qui attire le plus, affirme Anthony sourit Mathieu Chamard. La clientèle est consti- différence, explique Éric Monnier de Parthenay’re Guillon, d’Orpi Immobilier. Les prix sont inférieurs tuée presque exclusivement de Deux-Sévriens. Immo. Les communes limitrophes sont moins recher- à ceux de Niort de 20 à 30 %. » Avec leurs collèges et Le marché locatif est aussi très porteur dans la zone, chées que Parthenay mais la campagne, boudée toutes les commodités, Secondigny, Champdeniers certains locaux n’arrivent même pas à se loger. pendant de longues années, bénéficie d’un regain et Mazières-en-Gâtine ont la cote. En deux ans, « Quelques Niortais revendent leur appartement d’intérêt depuis le Covid. » Par exemple, à la Gui- le marché s’est transformé. « Ces villages dyna- à Niort pour investir dans ces villages, explique chardière, un pavillon sur sous-sol de 82 m² en très miques attirent et il y a désormais beaucoup plus Mathieu Chamard. La rentabilité est importante, de mauvais état, avec 2.200 m² de terrain, a mis deux de demandes que de biens sur le marché, détaille l’ordre de 9 %, et les prix attractifs. » Une maison ans pour se vendre. Il a finalement trouvé preneur Mathieu Chamard, de l’agence Bien chez soi, basée bourgeoise de 152 m² et 1.200 m² de terrain s‘est pour 67.500 €. À Châtillon-sur-Thouet, une maison à Mazières-en-Gâtine. Nous avons observé un regain vendue 160.000 €, et une maison de village réno- à rénover de 99 m², sur 800 m² de terrain, s’est d’intérêt pour les biens à la campagne avec du ter- vée, de 113 m² de terrain, est partie pour 116.000 € vendue 77.000 €. À la Ferrière-en-Parthenay, une rain et sans vis-à-vis. » Niort est à moins de trente à Mazières-en-Gâtine. À Champdeniers, une maison de 103 m², à rénover, avec 500 m² de terrain, minutes et les prix sont imbattables. « Avant, nous ancienne ferme rénovée de 167 m², avec 2.500 m² s’est vendue 48.000 €. devions presque forcer les clients à venir visiter ces de terrain, a trouvé acquéreur pour 224.000 €. (Photo Thaïs Brouck) Prix moyen au m² : 1.180 € pour une maison à Mazières-en-Gâtine. 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 13
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Bressuirais La hausse des prix marque le pas, malgré une demande soutenue Bressuire L’offre peine à soutenir la demande dans cette ville dynamique du nord du département. « Avant la crise sanitaire, nous avions plus de biens à vendre que d’acheteurs, désormais, la tendance s’est inversée », explique Élodie Bouet. La gérante de Bocage immobilier assure que, pour certains types de biens, comme les maisons de plain-pied avec jardin ou les appartements avec un extérieur, « il y a même des listes d’attente ». Il faut dire que la petite cité, nichée au cœur du bocage verdoyant, bien desservie par les infrastructures et bénéficiant d’un taux de chômage bas, a de quoi attirer. « Depuis le premier confine- ment, le marché immobilier a progressé, avec une augmentation des transactions et des prix, confirme Mélina Clochard, de Julie Immobilier. Les biens se vendent très rapide- ment et en adéquation avec les estimations. » Après une progression de l’ordre de près de 20 % sur un an pour les maisons à Bressuire, les prix tendent à marquer le pas. « Les prix semblent avoir atteint un plafond, détaille Mélanie Clochard. Les biens trop chers ne se vendent pas ou se vendent mal. En revanche, une maison au juste prix peut partir en 48 h. » Une maison de 68 m², avec 311 m² de jardin, n’a pas eu de mal à trouver preneur pour 105.000 €. Une maison de ville de 140 m², avec quatre chambres et un terrain de 500 m², est partie pour 170.000 €. Le profil des acquéreurs a lui aussi évolué. Les citadins en recherche de verdure se font beaucoup plus rares qu’après le premier confinement. « Nous sommes revenus à un rythme normal, avec un marché porté principalement porté par les locaux – mais aussi par des investisseurs venus des grandes agglomérations qui vont diviser des logements en appartements. Car le marché locatif est très tendu lui aussi », explique Thierry Froint de l’agence immobilière Ecofi. Un studio en centre ville de 18 m² s’est, par exemple, vendu 30.000 €. Et un appartement de 77,50 m², près de Lidl, est parti pour 135.000 € net (Photo Thaïs Brouck) vendeur. « Il y a des Nantais ou des Choletais qui viennent chercher des biens abordables et avec une bonne rentabilité qu’ils ne trouvent plus chez eux », confirme Élodie Bouet. Une clientèle qui pourrait se tarir à cause de la récente augmentation des restrictions aux crédits bancaires. Prix moyen au m2 : 1.477 € pour une maison. Autour de Bressuire Les communes à proximité immédiate de Bressuire pro- fitent de l’engouement pour la petite cité. « Saint-Sauveur, Saint-Porchaire et Terves sont aussi recherchés que Bressuire et les prix sont similaires », explique Mélina Clochard de Julie Immobilier. « En règle générale, les communes qui bénéficient de toutes les commodités voient leur population augmenter », détaille Élodie Bouet, gérante de Bocage immobilier. « En première couronne, il est nécessaire d’avoir des commerces à proximité, confirme Thierry Froint, de l’agence immobilière Ecofi. Pour autant, les clients demandent plus de terrain et de verdure qu’avant les confinements. C’est une vraie tendance depuis 2020. » Les environs de Bressuire ont augmenté d’en- viron 10 % ces dix dernières années. À Terves, un plain-pied de 100 m² avec trois chambres et 1.000 m² de terrain est parti pour 160.000 €. Mais, dès lors que l’on s’éloigne un peu plus de Bressuire, les prix baissent. Par exemple, à Noirterre, une maison de 99 m² avec des travaux et près de 4.000 m² de terrain s’est vendue à 84.000 €. Et à Largeasse, un beau pavil- lon de 140 m², avec un hectare de terrain a trouvé preneur à 150.000 €. Un peu plus loin encore, Mauléon (notre photo) profite de sa proximité avec Cholet et le nord de la Vendée, l’une des régions les plus dynamiques de France. « Cholet est saturé et ses habitants s’éloignent, alors les prix grimpent dans la zone », explique Mélina Clochard. « À Mauléon, le marché se porte bien, voire très bien, malgré un petit ralentissement en début d’année. Nous disposons de peu de biens sur le marché, et c’est valable pour la vente et la location. Alors lorsqu’un bien rentre, il se vend très vite », analyse Mathilde Machard, de Laforêt Immobilier à Mauléon. Dans le secteur, les prix ont progressé d’environ 10 % en un an. « Après le confinement, beaucoup de citadins sont venus se mettre au vert à Mauléon, détaille Mathilde Machard. Des retraités, mais aussi des actifs. (Photo Thaïs Brouck) Nous sommes à moins d’une heure de route de Nantes par exemple.» Un pavillon sur sous-sol de 100 m² avec 3.000m² de terrain s’est vendu 215.000 € et une maison de ville de 95 m², Prix moyen au m2 pour une avec 400 m² de terrain, est partie pour 140.000 €. maison à Mauléon : 1.411 €. 16 – LES CLÉS DE L’IMMO I 79 I 14 AVRIL 2022
construction Une hausse des prix à relativiser Nouvelles normes, hausse du prix des énergies, contexte social, tout plaide pour une augmentation du prix du neuf. Le dynamisme du secteur ne semble pas impacté. L ’annonce de l’application des nouvelles releurs…) qui entraîne une augmentation de normes (la RE 2020), à compter du 1er jan- la masse salariale ». L’inflation du coût des vier, bouscule les constructeurs. Nombre matières premières est une autre variable d’acheteurs ont déposé leur permis avant la aggravante. Pour Maisons du Marais, le prix de fin de l’année pour échapper aux contraintes la construction d’une maison, hors foncier, est réglementaires. Les professionnels doivent ainsi passé d’une fourchette située entre 1.250 s’adapter au flux et aux obligations mises à et 1.450 € le mètre carré, à des écarts de 1.450 jour. Pour Xavier Thomas, directeur commer- à 1.600 €/m². Mais le constructeur relativise (Photo Karl Duquesnoy) cial des Maisons du Marais, « elles sont cohé- en insistant sur « les économies d’énergie atten- rentes et dans la continuité. Nous sommes tou- dues sur le long terme avec une maison neuve ». jours sur des maisons En comparaison, si on dont la consommation intègre le prix de l’éner- annuelle d’énergie doit « Le neuf est situé dans gie, «une maison à réno- se situer entre 600 et 800 € ». une fourchette entre ver est estimée à 2.200 € du mètre carré ». LES PRIX Qu’est-ce qui change ? 1.450 et 1.600 €/m² » Le dynamisme est iné- TERRAINS À BÂTIR, PRIX MÉDIANS (1) S’ajoutent désormais gal en Deux-Sèvres. « À > Bressuire : 20 €/m2. > Saint-Maixent l’École : 60 €/m2. un indice carbone Parthenay, Bressuire et > Mauléon : 40 €/m2. > Autour de Niort : 70 €/m2. énergie (mode de chauffage utilisé), des indi- Niort, le marché est soutenu. Ce n’est pas le cas > Niort : 120 €/m2. cateurs sur la consommation globale de car- à Thouars, où les prix de l’immobilier existant MAISONS NEUVES, PRIX MOYENS bone utilisée pour la construction et la notion sont si bas qu’ils n’incitent pas à construire. » Le > Bressuire : 90 €/m2. > Parthenay : 50 €/m2. de « confort degré-heure », liée au rafraîchis- Mellois est également peu enclin à la construc- LOTISSEMENT sement en été. Des facteurs de hausse de prix, tion. Une statistique est stable sur le dépar- > Melle, la Fosse-aux-Chevaux, parcelles de 296 à 500 m2, assurément, qu’il faut aussi aller chercher du tement : « On construit autant en lotissements 60 € du mètre carré. côté « de la pénurie de main-d’œuvre quali- qu’en diffus. » (1) Source : conjoncture immobilière départementale des notaires de France. fiée (maçons, plombiers-chauffagistes, car- K. D. 14 AVRIL 2022 I 79 I LES CLÉS DE L’IMMO – 17
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