Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020

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Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Les collections du Musée de l'Elysée
Acquisitions et donations 2019-2020

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                  Elysée Lausanne
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Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                         Elysée Lausanne        Dossier de presse   2/142/17

Les collections du Musée de l'Elysée
Acquisitions et donations 2019-2020

Sommaire

Nouvelle politique d’acquisition et nouveaux achats                             3

Les donations et les soutiens                                                   4

Acquisitions 2019                                                               5

Acquisitions 2020                                                               5
    Tirages de Nicolai Howalt                                                   6
    Photogrammes de Rogert Humbert                                              7
    Album d'Emil Nicola-Karlen                                                  8

Donations 2019                                                                  9
    Tirages de Hanns Schmid                                                     9
    Autres donations 2019                                                       10

Donations 2020                                                                  10

Leg photographique de Pierre Keller                                             11

Acquisitions reGeneration1-2-3-4                                                14

Bibliothèque et numérisation                                                    15

Partenaires et soutiens                                                         16

Informations pratiques                                                          17

Couverture et ci-contre : Collections du Musée de l'Elysée, 2019
Toutes les images © Mathilda Olmi
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                           Elysée Lausanne                         Dossier de presse   3/143/17

Nouvelle politique d’acquisition et nouveaux achats

Constituées au fil des ans par des acquisitions et des donations
diverses, tant par leur nature, leur ampleur et leur origine, les
collections du Musée de l’Elysée sont le reflet de l’histoire de
l’institution. En 2015, l’arrivée de Tatyana Franck marque la
rédaction d’une nouvelle politique d’acquisition. Cette dernière
permet de souligner les grands axes développés depuis la
création du musée et de définir la ligne à suivre pour les prochaines
années.

Le musée accorde une attention particulière à la valorisation et à
la promotion du travail des femmes photographes. Deux grands
ensembles de la photographe zurichoise Ruth Erdt ont rejoint les
collections : la série entière The Gang (donation de la photographe),
ainsi qu’une belle sélection de cyanotypes réalisés avec sa fille
Eva Vuillemin, qui est elle aussi artiste (achat). La richesse des
possibilités offertes par le médium photographique est célébrée
par une composition de cyanotypes de l’artiste mexicaine Cannon
Bernáldez, par deux Polaroids de la française Corinne Mercadier
et par une œuvre-vidéo de l’artiste équatorienne vivant en France
Estefania Peñafiel Loaiza qui interroge la nature de notre regard.
L’autoportrait, la mise en scène du ou de la photographe et de
son travail est l’un des nouveaux axes de cette politique ; il est
superbement incarné par le diptyque au miroir de la finlandaise
Elina Brotherus. Le jeu de miroir est aussi au cœur de l’œuvre
Sonja mit Spiegel de la suissesse Annelies Strba. Le livre-objet
d’expérimentation de la française Aurélie Pétrel, Ex(o/a)graphie
et un exemplaire de l’édition de tête de la monographie de la
suissesse Béatrice Helg, accompagnée d’un tirage, complètent
quant à eux la section livre d’artiste.

Les collections du Musée de l’Elysée ont par ailleurs pour
particularité d’offrir une bonne représentation des différentes
techniques photographiques. Ces dernières années, cette
thématique s’est souvent retrouvée liée au soutien à la création
contemporaine, une des missions importantes du musée.
En 2020, un photogramme daguerréotype contemporain de
l’américain Adam Fuss a ainsi rejoint les collections. Dans un
autre registre, le musée a aussi fait l’acquisition d’une œuvre
surprenante issue de la collaboration entre le suisse Yann Gross
et de l’espagnole Arguiñe Escandón. Ces derniers ont récemment
développé un procédé photographique à base de jus de feuille
végétale, utilisé comme matériel photosensible. Le résultat est
un « phytotype », une épreuve photographique aux teintes jaunes,
très sensible à la lumière. Enfin, la section contemporaine s’est
notamment enrichie d’un ensemble de trois tirages en couleur
du français Philippe Gronon, habitué à dresser l’inventaire de la
beauté formelle d’objets singuliers, souvent anodins et oubliés,
ici des cuvettes de développement. La photographie américaine
des années 1950 est, quant à elle, représentée par un tirage très
pictural du new-yorkais Marvin Newman.

Corinne Mercadier, Pola 118, Polaroid © Corinne Mercadier représentée par la Galerie les filles du calvaire, Paris
Adam Fuss, ARK 2012, 2012, photogramme daguerréotype © Adam Fuss. All rights reserved
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                      Elysée Lausanne                      Dossier de presse   4/144/17

Les donations et les soutiens

Depuis 2015, la stratégie d’acquisition ne prévoit plus le dépôt
comme mode d’enrichissement des collections. Les anciens
dépôts sont petit à petit restitués à leurs propriétaires ou
transformés en donation. Les photographes suisses Peter Binz et
Bernard Gardel ont ainsi accepté de transformer en donation des
ensembles déposés il y a plusieurs années. En 2019, la famille de
l’écrivain photographe Nicolas Bouvier a également accepté de
transformer en donation le dépôt de négatifs en noir et blanc et
en couleur, de diapositives et de tirages effectué en 1998. C’est
un magnifique témoignage de la confiance accordée par la famille
Bouvier et par les photographes au musée.

En septembre 2019, le Cercle du Musée de l’Elysée organisait son
premier dîner de gala dans les jardins du musée. Cet évènement
exceptionnel devait notamment permettre de lever des fonds pour
la valorisation de ses collections. Lors d’une vente aux enchères
et d’une vente silencieuse, huit lots ont été proposés à la vente.
Deux acheteurs ont choisi de faire don de leurs acquisitions aux
collections du Musée de l'Elysée. Un tirage monumental – plus
de 170 cm – de Valérie Belin, intitulé The Stranger, ainsi qu’un
tirage original de Josef Sudek accompagné d’une œuvre du
français Pierre-Elie de Pibrac ont rejoint les collections. En outre,
les fonds rassemblés à l’occasion de cette soirée ont permis au
musée de faire l’acquisition d’un magnifique ensemble de onze
photogrammes du photographe bâlois Roger Humbert.

Certains achats conséquents ne pourraient se faire sans le
précieux soutien financier de fondations privées et de particuliers.
Cette année, le Musée de l’Elysée a eu l’honneur et la chance de
recevoir le généreux soutien de la New Carlsberg Foundation pour
l’achat d’un ensemble exceptionnel de 26 pièces du photographe
danois Nicolai Howalt. En 2018, le musée exposait une sélection de
tirages issus de la collection de Sondra Gilman et Celso Gonzalez-
Falla. En début d’année, le couple a choisi de faire une donation
au Musée de l'Elysée pour soutenir l’acquisition de nouvelles
œuvres. Grâce à cette somme, un album du photographe suisse
Emil Nicola-Karlen a pu être acheté, une pièce historique, unique
et très précieuse.

Le musée a la chance de pouvoir compter sur la générosité de
privés qui font régulièrement de belles donations aux collections.
La galeriste Alice Pauli a fait don de trois beaux portraits de peintres
réalisés par Henri Cartier-Bresson – Henri Matisse – et Martine
Franck – Marie Elena Vieira da Silva et son mari Árpád Szenes, ainsi
que Balthus. La donation Bruno Kapferer se compose notamment
de diverses pièces témoignant des techniques de la fin du XIXe
et du début du XXe – des ambrotypes, des autochromes, un
ferrotype, des daguerréotypes – ainsi que de plusieurs portraits
du photographe et cinéaste français André Vigneau. La donation
Jacques Chastan, quant à elle, offre un lot de plaques de verre
à l’albumine, de négatifs sur supports souples et de plaques de
projection représentant notamment des paysages du Lavaux et
du Léman et des portraits d’hommes.

Anonyme, Sans titre, autochrome © Collections du Musée de l’Elysée, Lausanne. Donation Bruno Kapferer
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                       Elysée Lausanne               Dossier de presse   5/145/17

Certaines donations viennent compléter des fonds importants
que le musée conserve depuis plusieurs années. C’est le cas
d’un ensemble de portraits d’enfants effectués par Suzi Pilet
dans les années 1950 (donation Chantal de Schoulepnikoff),
d’un ensemble de quatorze tirages réalisés par Jean Mohr
documentant une croisière de l’Orchestre de Suisse Romande
(OSR) en 1991 (donation Jean-Pierre Külling), ou encore d’un portrait
signé Francis II de Jongh (donation Catherine Grand-Margot). Les
collections disposent aussi désormais d’un iconoscope (donation
anonyme), soit l’appareil permettant de visionner les fameuses
plaques de Gabriel Lippmann. Le musée a également reçu une
belle donation de près de 200 tirages de l’artiste conceptuel
Kenji Nakahashi. Enfin, les photographes eux-mêmes choisissent
souvent de verser une partie de leur travail au Musée de l'Elysée.
C’est le cas du photographe et graphiste suisse Hanns Schmid
avec une belle donation de 95 tirages représentatifs des
différentes périodes de sa production et de Monique Jacot, avec
un ensemble conséquent de Polaroids.

Acquisitions 2019
• Corinne Mercadier (France, 1955) : 2 Polaroids
• Monique Jacot (Suisse, 1934) : un ensemble de tirages – dont
des photogrammes virés
• Estefania Peñafiel Loaiza (Equateur, 1978) : une œuvre-vidéo
• Philippe Gronon (France, 1964) : 3 tirages
• Elina Brotherus (Finlande, 1972) : 2 autoportraits
• Yang Fudong (Chine, 1971) : un tirage
• Pascal Convert (France, 1975) : un polyptytique de Bâmiyân
• Agnès Geoffray (France, 1973) : un livre d’artiste
• Cannon Bernáldez (Mexique, 1974) : une composition en
cyanoytpe
• Nicolas Faure (Suisse, 1949) : un tirage
• Ryu Kusumoto (Japon, 1982) : un livre d’artiste

Acquisitions 2020
• Machiel Botman (Pays-Bas, 1955) : 8 tirages
• Ruth Erdt (Suisse, 1955) : un ensemble de cyanoytpes
• Feng Li (Chine, 1971) : une enveloppe
• Adam Fuss (Royaume-Uni, 1961) : un daguerréotype
• Gao Bo (Chine, 1964) : un livre d’artiste
• Yann Gross (Suisse, 1981) : un tirage
• Béatrice Helg (Suisse, 1956) : une monographie, édition de tête
avec un tirage
• Nicolai Howalt (Danemark, 1970) : 26 tirages
• Roger Humbert (Suisse, 1929) : 11 photogrammes
• Marvin Newman (Etats-Unis, 1927) : un tirage
• Emil Nicola-Karlen (Suisse, 1840-1898): un album
• Aurélie Pétrel (France, 1980) : un livre d’artiste
• Annelies Strba (Suisse, 1947) : un tirage

Cannon Bernáldez, El Azul, 2018, cyanotype sur papier japon © El Azul, Cannon Bernáldez
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Acquisitions et donations 2019-2020                        Elysée Lausanne           Dossier de presse   6/146/17

Tirages de Nicolai Howalt
Grâce au soutien de la New Carlsberg Foundation

Nicolai Howalt est né en 1970 au Danemark. Il est diplômé en
1992 de la prestigieuse école de photographie Fatamorgana au
Danemark. Ses œuvres ont été présentées pour la première fois
à la Galerie Maria Lund à Paris en 2015, puis à nouveau en 2017. Il
a ensuite été exposé en Scandinavie, en Europe et aux Etats-Unis
et a remporté de nombreux prix. Il a également publié plusieurs
livres.

L’univers de Nicolai Howalt se déploie essentiellement autour
de la question du temps, sur les notions de vie et de devenir
du matériel et de l’immatériel. Son approche mêle perspectives
documentaires, recherches expérimentales et créations
conceptuelles. Il s’intéresse tout particulièrement à la nature
chimique du médium photographique. En réinventant les
techniques traditionnelles de la photographie, en poussant les
réactions chimiques des matériaux à leurs extrêmes, il parvient à
lier expérimentation technique – voire scientifique – et démarche
artistique.

Le Musée de l’Elysée a la chance et le plaisir d’avoir pu bénéficier
de la générosité de la New Carlsberg Foundation pour l’achat
d’une sélection de pièces de deux séries du photographe,
représentatives de ses recherches.

Pour la série Silver migrations (2018), Nicolai Howalt a utilisé
un lot de papier photographique périmé depuis 1962. Sa seule
intervention a été de développer ces feuilles. Le processus
d’altération naturelle – l’oxydation - des ions d’argent, provoqué
par le temps, l’humidité, est ainsi stoppé, figé dans le temps.
Se matérialise ainsi sous nos yeux la migration chimique du
matériel photographique. Le résultat pourrait faire penser à une
vue au microscope de micro-organisme – un ennemi majeur
de la photographie – , à une coupe de végétaux. On se situe
dans « l’avant » de l’acte photographique : aucun appareil
photographique n’est utilisé, aucun objet, aucun sujet n’est ciblé.
Est-ce encore de la photographie ? A l’heure de la dématérialisation
de l’image opérée par le numérique, la démarche de Nicolai
Howalt interroge.

Avec la série Elements (2016), le photographe met à l’épreuve
des éléments primaires du tableau périodique (or, argent, cuivre
et fer). En les transférant par l’intermédiaire d’une émulsion
photosensible sur des plaques de métaux différents, il obtient
une « image » de la réaction chimique opérée. lci encore, aucune
représentation de la réalité, si ce n’est celle de la matière.

Les dix-huit pièces de la série Silver migrations et les huit pièces
de la série Elements rejoignent la section contemporaine des
collections. Ces pièces uniques témoignent des recherches
poussées que certains photographes contemporains mènent sur
le médium. Avec cette acquisition, le Musée de l’Elysée devient le
premier musée suisse à accueillir des œuvres de Nicolai Howalt.

Nicolai Howalt, Element, 2016, bromure d’argent liquide sur papier fin
Nicolai Howalt, Silver Migration 3, 2018, Kodak, Kodabrome II RC, papier photo, 1962
Toutes les images © Nicolai Howalt, courtesy Nicolai Howalt & Galerie Maria Lund
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Photogrammes de Rogert Humbert
Grâce au soutien des généreuses donatrices et donateurs du
dîner de gala le 10 septembre 2019

Roger Humbert est né en 1929 à Bâle. De 1944 à 1946, il étudie
les arts graphiques à l’Ecole des arts appliqués de Bâle. Il effectue
ensuite un apprentissage de photographe auprès de Jacques
Weiss, toujours à Bâle. Dès 1950, il rejoint l’Ecole de photographie
de Vevey, fondée par Gertrude Fehr quelques années auparavant
seulement. Il exerce en tant qu’assistant photographe sous la
direction d’Hermann König et suit notamment l’enseignement de
photographie couleur qui fait la renommée de l’école à l’époque.
Dès 1954, il s’installe en tant que photographe indépendant.
Il réalise des travaux de photographie publicitaire de jour et
profite de la nuit pour mener ses expérimentations techniques
personnelles.

Les œuvres réalisées durant cette période relèvent
essentiellement du photogramme et du luminogramme, deux
techniques qui nécessitent de travailler dans l’obscurité la plus
complète. L’image est réalisée à l’aide de pochoirs, de plaques
de plexiglas, de cartes perforées ou encore d’objets divers, qui
jouent avec la source de lumière et le papier sensibilisé. Aucun
appareil photographique n’est utilisé, seules les lois propres au
médium – la lumière et une surface sensible – sont à l’œuvre. On
parle ainsi de « dessin de lumière ». Roger Humbert va même plus
loin en affirmant : « je photographie la lumière ! ». Nourries par les
recherches du Bauhaus, ses explorations techniques produisent
des œuvres graphiques dont le rendu rappelle aussi par moment
l’art cinétique.

Avec René Mächler, Jean Frédéric Schnyder et Rolf Schroeter, il
monte en 1967 à Berne l’exposition Concrete Photography. Il y
présente ses compositions lumineuses minimalistes et devient
ainsi l’un des fondateurs et des principaux représentants du
mouvement éponyme en Suisse. En 1966, il co-fonde l’Atelier
Humbert + Vogt, actif dans la photographie et le graphisme
jusqu’en 1995. En marge de son activité professionnelle dans le
champ de la photographie appliquée, il continue à travailler sur
ses projets personnels. En 2005, il découvre la photographie
numérique qui lui offre un nouveau champ d’exploration.

L’acquisition faite par le Musée de l’Elysée auprès de la
Galerie Fabian & Claude Walter de Zurich se compose d’un
lot exceptionnel de 11 photogrammes très bien conservés, en
provenance directe de la collection privée de l’artiste. Réalisées
entre 1952 et 2003, ces pièces ont l’avantage de couvrir l’entier de
la production du photographe. L’ensemble offre par conséquent
un précieux témoignage de l’évolution de sa pratique. Il permet
d’appréhender les différentes étapes de ses recherches créatives
autour de la lumière.

Cette acquisition exceptionnelle a été possible grâce aux fonds
levés lors du dîner de gala organisé par le Cercle du Musée de
l’Elysée en septembre 2019. Elle revêt une importance particulière
pour les collections en raison des liens forts qui unissent le travail
de Roger Humbert et celui de son mentor Gertrude Fehr, dont les
archives et une grande partie du fonds sont conservés au musée.

Roger Humbert, Untitled, #15, 1966, Photogramme sur papier baryté © Roger Humbert
Roger Humbert, Untitled, #10, 1960, Photogramme sur papier baryté © Roger Humbert
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                       Elysée Lausanne                       Dossier de presse                                    8/148/17

Acquisition de l’album Photographs from Emil Nicola-
Karlen, Berne, Switzerland, 1876
Grâce au soutien des collectionneurs Sondra Gilman et Celso
Gonzalez-Falla

Pharmacien de formation, Emil August Friedrich Nicola (1840-1898)
a probablement commencé son activité de photographe vers
1860, dans l’Atelier Wolff & Nicola à Berne dont il est copropriétaire.
Il ouvre ensuite son propre atelier à la Christoffelgasse 186. En
1870, il se marie avec Emma Karlen. Il obtient trois ans plus tard la
bourgeoisie bernoise. L'Atelier Nicola-Karlen est renommé pour
la grande qualité de ses photographies de studio – les conseillers
fédéraux font partie de sa clientèle d’habitués. Dès 1870, Emil
Nicola-Karlen travaille en parallèle comme agent d’assurance.
Il engage plusieurs collaborateurs pour assurer les activités de
son atelier. Au cours des années 1870, Nicola-Karlen se présente
à plusieurs Expositions universelles où il gagne de nombreuses
médailles. Il participe également à l’Exposition nationale suisse
de 1883 et honore régulièrement des commandes pour le
Bureau d’état-major, la clinique de Berne et d’autres institutions
scientifiques. Vers 1883, il abandonne la photographie. Son atelier
est alors repris par Arnold Wicky.

L’album acquis par le musée a été présenté au Pavillon suisse
lors de l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876. Les
photographies y sont organisées en trois sections : la prise de
mesures sur le Glacier du Rhône en 1874 (onze photographies), les
chemins de fer du Jura vers 1859-1860 (quinze photographies), et
enfin les travaux de correction (soit la création de barrages) de la
Gürbe, un affluent de l’Aar, en 1872. La première série est le fait d’un
des collaborateurs de l’Atelier, un certain J. Birfeld, à la demande du
Bureau d’état-major.

Cet album offre un éclairage passionnant sur le rôle de la
photographie dans le développement du génie civil et de la géologie
durant la seconde moitié du XIXe siècle. Si la Suisse n’est à l’époque
pas pionnière dans le domaine de la photographie scientifique, les
compétences de ses ingénieurs sont déjà reconnues. Dans ce
contexte, la photographie a beaucoup contribué à la célébration de
la modernité, de la maîtrise de l’homme sur la nature : elle offre
une preuve directe des prouesses techniques à l’œuvre dans le
domaine des chemins de fer, de la construction de ponts et de
barrages. Les tirages sur papiers albuminés sont d’une précision
incroyable et séduisent par leur beauté, ils deviennent iconiques.
Or, les prises de vue sont réalisées sur des négatifs sur verre au
collodion, du matériel lourd et encombrant qu’il fallait transporter.
De plus, ce procédé ne peut pas attendre : il était impératif d’avoir
avec soi un laboratoire portatif afin de pouvoir procéder à la
sensibilisation des plaques et à leur développement. La grande
maîtrise technique de l’atelier est indéniable.

Cette acquisition correspond à différents axes de la politique
d’acquisition du musée : la photographie de montagne, la
photographie suisse du XIXe siècle, la photographie scientifique et
documentaire, l’histoire des ateliers et l’importance des Expositions
universelles. Le musée prévoit de mener des recherches
importantes pour mieux connaître l’Atelier Nicola-Karlen et son rôle
dans l’histoire de la photographie Suisse et internationale.

Emil Nicola-Karlen, Photographs from E.Nicola-Karlen Berne Switzerland, 1876, album avec épreuves sur papier albuminé, Collections du Musée de l’Elysée, Lausanne.
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                    Elysée Lausanne   Dossier de presse   9/149/17

Donations 2019
Tirages de Hanns Schmid

Né en 1958 dans le Canton de Aarau, Hanns Schmid est un
photographe, graphiste, réalisateur et éditeur suisse. Après une
formation de technicien de laboratoire, il entame un apprentissage
de photographe. Il ouvre ensuite son propre studio et travaille
en freelance pour plusieurs journaux. Il réalise aussi bien des
reportages que de la photographie artistique, notamment des
natures mortes.

En 1980, il découvre une exposition sur l’Agence Magnum qui lui
fait l’effet d’une révélation. Il parcourt alors le sud de l’Europe pour
aiguiser son sens de l’observation, exercer son regard et capturer
ces moments de vie dans des images qui ne font pas que rendre
compte de la réalité, mais racontent aussi des histoires. Au début
des années 1980, il devient responsable de la section photographie
contemporaine de la prestigieuse Galerie zur Stockeregg à Zurich,
fondée en 1979 par Kaspar M. Fleischmann. Hanns Schmid
s’engage alors beaucoup pour la valorisation et la promotion de la
création photographique helvète, et notamment dans le soutien
aux jeunes talents. Il publie également plusieurs ouvrages sur des
photographes.

En 1985, il quitte la galerie, et deux ans plus tard, il est chargé
de remanier le concept du Grand Prix Suisse de la Photographie
organisé par l’Union de Banque Suisse (UBS). Ouverte aux amateurs
et aux professionnels, cette compétition récompense la créativité
et l’aisance technique de photographes qui s’affrontent sur des
sujets imposés, devant incarner un aspect particulier de la vie en
Suisse. A la fin des années 1980, il complète sa formation par deux
diplômes : un en communication visuelle, l’autre en graphisme. Dès
1993, il mène une activité d’indépendant en tant que graphiste et
éditeur et fonde sa propre agence, Hanns Schmid Grafik Design, en
1995. Il obtient à ce moment-là une reconnaissance internationale
pour son travail. Entre 2006 et 2008, il suit des cours de réalisation
de films documentaires à Zurich et dès 2011, il enseigne à la
Technikerschule d’Aarau et de Bâle.

Au cours des années 1980, Hanns Schmid expose régulièrement
son travail photographique lors d’expositions individuelles ou
collectives. Il est lauréat de nombreux prix internationaux qui
récompensent ses réalisations en tant que graphiste.

En 2018, Hanns Schmid fait don au Musée de l’Elysée d’un
ensemble de 95 tirages. La donation comprend les photographies
réalisées principalement en Europe – notamment en Italie – lors
de ses reportages pour la presse. On y trouve des scènes de rue,
des portraits, des vues d’architecture, complétés par un ensemble
de natures mortes. Les tirages des années 2000 sont des tirages
numériques réalisés au Yémen entre 2002 et 2006 et au Caire en
2008.

Le Musée de l’Elysée est très heureux d’accueillir cette belle
donation qui rejoint la section consacrée à la photographie suisse.

Hanns Schmid, Auberginen, 1983, épreuve gélatino-argentique
Hanns Schmid, Portugal, 1981, épreuve gélatino-argentique
Hanns Schmid, Shibam, Jemen, 2006, épreuve numérique à jet d’encre
Toutes les images © Musée de l’Elysée, Hanns Schmid
Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
Acquisitions et donations 2019-2020                        Elysée Lausanne        Dossier de presse       10/17
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Autres donations 2019
• Divers auteurs et anonymes : plaques de verre, négatifs sur
support souple, un daguerréotype, un appareil photographique.
Donation de Monsieur Jacques Chastan
• Divers auteurs dont André Vigneau (France, 1892-1968) et des
anonymes, divers procédés XIXe-début XXe dont des ambrotypes,
des autochromes, des daguerréotypes, un ferrotype, ainsi que
notamment des tirages gélatino-argentiques. Donation de
Monsieur Bruno Kapferer
• Valérie Belin (France, 1964) : un tirage. Donation d’Antonie et
Philippe Bertherat
• Peter Binz (Suisse, 1948) : 26 tirages. Donation du photographe
• Nicolas Bouvier (Suisse, 1929-1998) : fonds photographique,
transformation du dépôt de 1998 en donation complète. Donation
de la famille Bouvier
• Henri Cartier-Bresson (France, 1908-2004) : un tirage et Martine
Franck (Belgique, 1938-2012), 2 tirages. Donation de Madame Alice
Pauli
• Pierre-Elie de Pibrac (France, 1983) : un tirage et Joseph Sudek
(Tchéquie, 1896-1976), un tirage. Donation du Cercle du Musée de
l’Elysée
• Francis II de Jongh, Sans titre, 1890-1900, un tirage. Donation de
Madame Catherine Grand-Margot
• Sterenn Denys (Belgique, 1975) : un tirage. Donation anonyme
• Ruth Erdt (Suisse, 1965), ensemble de la série The Gang et la
maquette originale du livre éponyme. Donation de la photographe
• Bernard Gardel (Suisse, 1951) : 10 tirages. Donation du photographe
• Monique Jacot (Suisse, 1934) : fonds Polaroid soit un ensemble de
près de 4'000 négatifs et épreuves instantanées en noir et blanc,
780 contacts, 490 tirages, 170 épreuves instantanées, divers
objets et 3 tirages couleur encadrés. Donation de la photographe
• Jean Mohr (Suisse, 1925-2018) : 14 tirages. Donation de Jean-
Pierre et Martine Kulling
• Kenji Nakahashi (Japon, 1947-2017) : 182 tirages, archives papiers
et cartes de vœux, objets. Donation anonyme à la mémoire de Kenji
Nakahashi
• Suzi Pilet (Suisse, 1916) : 22 tirages et une coupure de journal.
Donation de Madame Chantal de Schoulepnikoff
• Hanns Schmid (Suisse, 1958) : 95 tirages. Donation du photographe
• Un iconoscope (appareil permettant de visionner les plaques
interférentielles de Gabriel Lippmann). Donation anonyme

Donations 2020
• Nadim Asfar (Liban, 1976) : 3 photogrammes et deux publications.
Donation du photographe
• Etienne Rougery-Herbaut (France, 1984) : un tirage. Donation du
photographe

Peter Binz, Sans titre, 1985-1992, épreuve au gélatino-bromure d’argent © Artbinz
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Leg photographique de Pierre Keller
Pierre Keller est né le 9 janvier 1945 à Gilly (Suisse) et décédé le 7
juillet 2019 à Lausanne (Suisse). Très tôt, il se tourne vers des études
artistiques. Il obtient, en 1965, un diplôme de graphiste à l’École
cantonale d’art de Lausanne. II travaille tout d’abord en Suisse, puis
à Gènes de 1964 à 1965. Il y côtoie Max Bill, Germano Celant, Lucio
Fontana, Richard Paul Lohse, Arnaldo Pomodoro, Jesús-Rafael Soto
et Victor Vasarely, conjugant ainsi sa connaissance du vocabulaire
des arts appliqués modernes, son intérêt pour l’art optique et
cinétique et sa curiosité pour les avant-gardes. Il séjourne ensuite
aux États-Unis et au Canada, en particulier au Nova Scotia College
of Art and Design d’Halifax. Il y découvre l’art conceptuel et réalise
quelques temps plus tard ses fameux Kilo-Art, inventant de ce
fait une nouvelle unité qui sera validée par le Bureau fédéral des
poids et mesures de Berne. Malgré de nombreuses expositions
internationales à partir des années 1970 – Biennale de l’affiche de
Varsovie, 9e Biennale de Paris, 17e Biennale de São Paulo –, il se
flatte de n’avoir jamais cherché à occuper une position repérable
au sein de la scène artistique. On l’aura ainsi vu serpenter entre les
rôles et les genres, entre toutes les régions du monde, et déployer
une activité tous azimuts de graphiste, peintre, chauffeur de taxi,
enseignant en dessin et en histoire de l’art, photographe, éditeur,
consultant en art, collectionneur et œnologue.

Ambassadeur de la culture dans le Canton de Vaud, en Suisse
et à l’international, il devient de 1988 à 1991 délégué du Conseil
d’État vaudois pour l’organisation du 700e anniversaire de la
Suisse. En 1995, il prend la direction de l’École cantonale d’art
de Lausanne (ECAL), et la conduit en quelques années dans le
top 5 des écoles d’art européennes. Individualiste proclamé, ses
multiples actions dans le domaine de la culture et de la pédagogie
traduisent paradoxalement un souci constant de la collectivité et
du bien commun. En 2007, il installe l’ECAL à Renens dans un
ancien bâtiment industriel réhabilité par l’architecte suisse Bernard
Tschumi. Quatre ans plus tard, il en quitte la direction et prend la
présidence de l’Office des vins vaudois jusqu’en 2018. Il siège
également au sein du comité de pilotage de PLATEFORME 10.

Ses capacités de fédérateur, de catalyseur et d’entrepreneur ont
été saluées tout au long de sa carrière par de nombreux prix et
reconnaissances. Officier des Arts et des Lettres de la République
française, Pierre Keller est nommé professeur titulaire à l’École
polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en 2004. Deux ans
plus tard, il reçoit le Prix du rayonnement de la Fondation vaudoise
pour la culture. En 2007, il est nommé Docteur Honoris Causa de
la European University de Barcelone et honoré du prestigieux Merit
Design Preis Schweiz. En 2009, il reçoit le Prix de Lausanne en
remerciement de sa contribution au rayonnement de la ville, puis
en 2011 le mérite culturel de reconnaissance de la ville de Renens.

Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
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Beaucoup d’artistes sont saisis par leurs œuvres, mais ne saisissent
rien de leur époque. Pierre Keller, lui, s’est saisi de l’art – celui des
autres, puis le sien –, pour vivre et habiter le réel de son époque. Il
réalise ses premières photographies au début des années 1970, en
très grande partie avec un appareil Polaroid SX70 qu’il achète sur
un coup de tête dans un magasin situé face à la gare de Lausanne.
Sans plan de carrière ni maîtrise de la technicité, pendant presque
vingt ans, Pierre Keller va prendre des photographies de façon
incontrôlée, son appareil toujours présent dans la poche de son
treillis. Dans le champ de l’art, la pratique de l’image instantanée
va ainsi autoriser une émancipation des codes traditionnels de
la photographie, une prise immédiate sur le présent et un certain
abandon. En parallèle, la minimisation de toute compétence
technique permet à des figures majeures de l’art comme Andy
Warhol de se tourner vers de nouvelles zones d’expérimentations, de
creuser la question de la mécanicité, de la subjectivité, voire même
leur absence. La pratique photographique chez Pierre Keller relève
plus particulièrement chez lui d’une expérience ininterrompue du
voyage et de la rencontre, d’un art du dévoilement afin d’exprimer
le corps et ses désirs, d’un récit de soi à une époque où la vie se
déroulait principalement dans la rue ou dans les lieux de plaisir,
et d’un dépassement de toute notion de genre. Ses images sont
prises dans des lieux abandonnés, parfois dangereux, la nuit de
préférence. Elles relèvent d’accidents volontaires : le déséquilibre
du cadrage et des corps tronqués, ainsi que la facture négligée des
prises de vue — flou, surexposition —, touchent dès lors au vertige.
Le jeu des clairs obscurs et la présence physique des corps y
ajoutent une dimension picturale ou sculpturale. Cette dernière
s’exprime par une quasi abstraction dans certains grands formats,
par l’inflation de couleurs, ou encore par des gros plans saisissants
comme dans la célèbre série Horses, vingt-trois agrandissements
couleur d’un mètre carré d’après des Polaroid réalisés lors d’une
visite hasardeuse aux Haras de Cluny en 1988. Ses photographies
de culs de chevaux renvoient évidemment à des figures iconiques
de l’histoire de l’art — de Géricault à Felix Vallotton —, de la littérature
— de Charles Baudelaire à Guillaume Apollinaire —, mais également
au vocabulaire formel du Caravage ou de Zurbaran que Pierre Keller
n’a jamais cessé d’admirer pour leur puissance ténébreuse. « Le
beau n’est que le premier degré du terrible », comme le soulignait
Rilke.

Les photographies de Pierre Keller expriment paradoxalement
l’impossible représentation de la crudité, du plaisir et de la
jouissance. Le sexe a ainsi toujours été pour lui l’un de ces mondes
merveilleux – à l’instar de la musique – où la plongée dans l’univers de
la nuit ouvre des perspectives sensuelles, poétiques et artistiques
inédites, où la puissance du désir suffit à relier l’imaginaire et la
réalité, en intensifiant l’une par l’autre. Dans la préface à son
catalogue d’exposition, en 1986, à la galerie Farideh Cadot à Paris,
son ami Jean Tinguely témoigne : « La peinture de Pierre Keller
me bouleverse. J’appelle cela de la peinture, car en définitive
peu m’importe que le support de l’image soit photographique.
Seule compte l’image ; l’image qui me paraît constituer comme
une nouvelle force révolutionnaire. Ce que fait Pierre n’est pas
pornographique. Ce serait plutôt de l’anti-porno. Dans toutes ses
représentations naturalistes du corps humain en action, érotisant
et sexuel, on lit une fin triste. Ici, il y a la transfiguration du porno,
en quelque sorte. Rien n’est fermé. J’y vois même une ouverture ».

Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
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Ce fonds représente aujourd’hui plus de 4'000 Polaroid réalisés
durant près de quinze ans, comme autant de traces d’une aventure
contemporaine, juste avant que l’art n’intègre l’âge numérique, le
règne du simulacre et de la diffusion simultanée, cette révolution
digitale étant bien souvent la promesse de fausses subversions.
Revoir aujourd’hui le travail de Pierre Keller, c’est repenser le lien
entre les décennies des années 1970-1980 et le XXIe siècle, entre
ces générations marquées par les contre-révolutions libertaires et
rattrapées vingt ans plus tard par le désastre du sida et aujourd’hui
par la pandémie de la Covid-19, long hiver de l’amour qui aura
profondément modifié notre rapport au corps et à la représentation.
Ses images se souviennent ainsi de ceux qui ont risqué leur
existence au nom d’une liberté sans condition, à l’instar de Keith
Haring, Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz, Felix Gonzalez-
Torres, Larry Clark, Nan Goldin. Il a partagé avec eux cette conviction
que la sexualité est fondatrice, à l’origine de l’œuvre d’art et en
même temps sa visée ultime. Et que toutes ces photographies
alors considérées comme inconvenantes, répugnantes ou
perverses reviendront inévitablement un jour interroger le fond,
l’histoire de la création et l’invention d’une autre modernité. Elles
se présentent à nous aujourd’hui comme un puissant antidote au
renoncement ou à la fatalité, à l’instar de l’explosion de couleur de
sa toute dernière série – Flor de Cuba – insolente incitation à la vie
et à l’avenir du monde.

Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
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Acquisitions reGeneration1-2-3-4
Créée en 2005, la première édition de l’exposition reGeneration
avait déjà l’ambition de faire un arrêt sur image de la création
photographique émergente à une période donnée. Exposées
et publiées, les œuvres ont également à cette époque déjà été
acquises dans le but de garder une trace tangible d’un moment
de l’histoire de la photographie dans les collections du Musée de
l’Elysée. William A. Ewing, alors directeur de l’institution et initiateur
du projet, envisageait cela comme une sorte de boîte à trésor qui
permettrait, des années plus tard, de retrouver les travaux de
jeunesses de grands photographes ayant acquis une renommée.
C’est ainsi qu’aujourd’hui se trouvent dans les collections les
premières œuvres de Pieter Hugo ou de Raphaël Dallaporta.

Si la très grande majorité des œuvres de reGeneration1 est entrée
dans les collections, la totalité des œuvres des éditions 2 et 3 a
été acquise respectivement en 2010 et 2015. En tout, ce ne sont
pas moins de 847 objets photographiques qui appartiennent
aujourd’hui au Musée de l’Elysée et qui racontent tous un pan
tant de l’histoire de la photographie que de de celle du musée.
Ces acquisitions, qui laissent une trace pérenne des expositions,
permettent aussi de distinguer le programme reGeneration
d’autres initiatives réalisées en faveur des photographes
émergeants dans le monde. Parce que, si les prix, les festivals et
autres publications et expositions apportent une reconnaissance
et un soutien indéniable aux photographes, reGeneration a une
ambition patrimoniale unique. Collectionner un nombre aussi
important d’œuvres réalisées par des artistes très jeunes et
avec peu d’expérience n’est pas anodin : cela démontre avec
force la confiance que le Musée de l’Elysée place dans la jeune
génération. Par ce geste, c’est aussi une idée du patrimoine que
l’institution souhaite transmettre : celle d’un patrimoine ouvert et
vivant, nourri des réflexions contemporaines les plus novices.

Les acquisitions des 264 œuvres de reGeneration1, des
223 photographies de reGeneration2 et des 360 objets de
reGeneration3 sont le résultat conjoint de dons et d’achats. La
politique d’acquisition n’était alors pas tant pensée en termes de
soutien financier aux artistes que dans le but de consolider à la
fois leur reconnaissance et la force des collections du Musée de
l'Elysée. En 2020, le lien de l’institution aux jeunes photographes
a évolué pour plusieurs raisons. D’une part le contexte muséal
s’est transformé, nécessitant de reconnaître le rôle essentiel de
l’artiste dans son économie ; d’autre part, les jeunes photographes
commencent de plus en plus tôt à nourrir leur carrière par des
expositions, des publications et par le soutien de certaines
galeries. Pour répondre à ces mutations, le Musée de l’Elysée a
ainsi décidé de changer sa politique d’acquisition et de ne faire
entrer certaines œuvres de reGeneration4 que par des achats,
qui seront déterminés à la suite de l’exposition, de manière à
réaffirmer son soutien à la création émergente.

© Rochelle Brockington, de la série Skin + Hair Stock photos, 2018
© Cristina Velásquez, Los huevos en mi casa los puso mi mamá [Les œufs chez moi ont été pondus par ma mère] (2019), de la série The New World, 2019
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Bibliothèque et numérisation
Bien plus qu’un simple centre de ressource, la bibliothèque du
Musée de l’Elysée est un véritable lieu de recherche situé au
cœur des pratiques et des missions du musée. Elle s’enrichit tout
autant de fonds thématiques importants que de livres précieux ou
de livres d’artistes témoignant des rapports étroits qui unissent la
photographie à l’idée d’édition, preuves en sont de nombreuses
maquettes préparatoires de livres.

En 2018, le collectionneur et galeriste zurichois Kaspar M.
Fleischmann, spécialiste et ardent défenseur de la photographie
depuis la première heure, avait fait don au musée de sa
bibliothèque — principalement consacrée à la photographie de
la première moitié du XXe siècle. Elle est aujourd’hui en cours de
numérisation complète.

En 2019, c’est au tour de Regine Born d’offrir au musée la
collection de livres de Peter Born de près de 1000 ouvrages. Au
cœur de notre futur bâtiment Musée de l’Elysée — musée de
design et d’arts appliqués contemporains (mudac) sur le site de
PLATEFORME 10, la majorité de ces ouvrages seront consultables
sur place par le plus grand public ou en format numérique par
l’intermédiaire de notre futur site Internet. Enfin, le fonds précieux
de la bibliothèque s’est enrichi d’un livre de l’artiste française
Agnès Geoffray, Intervalle, et d’un livre du Japonais Ryo Kusumoto,
Renjishi.

Bibliothèque du Musée de l'Elysée, 2019 © Mathilda Olmi
Acquisitions et donations 2019-2020                                              Elysée Lausanne                Dossier de presse                       16/17
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   Acquisitions et donations 2019 – 2020                                                              Elysée Lausanne           Dossier de presse     16/17

Partenaires
  Partenaires                                                       Le Musée de l’Elysée remercie ses précieux partenaires
                                                                    pouren
Le Musée de l’Elysée remercie ses précieux partenaires pour leur soutien leur soutien
                                                                           2019        en 2019 et en 2020
                                                                                et en 2020

  Partenaire global Global Partner Global Partner

  Partenaires privilégiés Preferred Partners Premiumpartner

  Partenaires principaux Main Partners Hauptpartner

                                                                                 ab
  Soutiens privés, mécènes et institutionnels Private Partners, Patrons and Institutional Partners Private Förderer, Mäzene und Institutionen

         Fondation UBS
         pour la culture

                                                                                            Fondation notaire
                                                                                              André Rochat

  Fournisseurs officiels Official suppliers Offizielle Lieferanten

                                                                                                                         Château
                                                                                                                        la Bâtie
                                                 IN
                                                      TE C O          A     IA
                                                                          R
                                                        GR N C O R D I ST
                                                           IT AS - INDU

                                                                                                                           VINZEL

                                                                                                                         Château
                                                                                                                        la Bâtie
                                                                                                                           VINZEL

  Partenaires médias Media Partners Medienpartner
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Le Musée de l’Elysée, pôle d'excellence dans
la conservation du patrimoine visuel
Basé à Lausanne en Suisse et reconnu à l’échelle internationale, le
Musée de l’Elysée est l’un des plus importants musées entièrement
consacrés à la photographie et se présente comme une véritable
plateforme de rencontres et d'échanges autour de ce médium.
Depuis sa création en 1985, le Musée de l'Elysée s’interroge sur
l’ensemble du champ photographique et le fait connaître grâce à des
expositions innovantes, des publications de référence, des
événements ouverts à un large public ou encore son prix de soutien à
la production, le Prix Elysée.

Pôle d’excellence dans la conservation et la valorisation du
patrimoine visuel, le Musée de l’Elysée détient une collection unique
de près d’un million d’objets et de nombreux fonds photographiques
majeurs, dont ceux de René Burri, Sabine Weiss, Jan Groover, Olivier
Föllmi, Charles Chaplin, Nicolas Bouvier ou Ella Maillart.

A la fin de l’année 2021, le Musée de l’Elysée rejoindra le site
PLATEFORME 10, aux côtés du Musée cantonal des Beaux-Arts et du
Musée de design et d’arts appliqués contemporains.

Informations pratiques
Contact presse
Lana Cueto
+41 (0) 21 316 99 27
lana.cueto@vd.ch

Adresse
18, avenue de l’Elysée
CH - 1014 Lausanne
T + 41 (0) 21 316 99 11
www.elysee.ch
www.plateforme10.ch

Twitter @ElyseeMusee
Facebook @elysee.lausanne
Instagram @elyseemusee

Horaires
Ma - Di, 11h - 18h
Fermé le lundi, sauf les jours fériés
Nocturne jusqu’à 20h le dernier jeudi du mois

Gratuité
Jusqu’à sa fermeture temporaire le 27 septembre 2020, l’entrée au
Musée de l’Elysée est gratuite.

        Le Musée de l’Elysée
        est une institution
        du Canton de Vaud

Musée de l’Elysée, Nuit des images 2019 © Gregory Collavini
Un musée deux musées, le bâtiment du Musée de l’Elysée et du mudac à PLATEFORME 10 © Aires Mateus
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