Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020
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Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Elysée Lausanne Lausanne Dossier Dossier de de presse presse
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 2/142/17 Les collections du Musée de l'Elysée Acquisitions et donations 2019-2020 Sommaire Nouvelle politique d’acquisition et nouveaux achats 3 Les donations et les soutiens 4 Acquisitions 2019 5 Acquisitions 2020 5 Tirages de Nicolai Howalt 6 Photogrammes de Rogert Humbert 7 Album d'Emil Nicola-Karlen 8 Donations 2019 9 Tirages de Hanns Schmid 9 Autres donations 2019 10 Donations 2020 10 Leg photographique de Pierre Keller 11 Acquisitions reGeneration1-2-3-4 14 Bibliothèque et numérisation 15 Partenaires et soutiens 16 Informations pratiques 17 Couverture et ci-contre : Collections du Musée de l'Elysée, 2019 Toutes les images © Mathilda Olmi
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 3/143/17 Nouvelle politique d’acquisition et nouveaux achats Constituées au fil des ans par des acquisitions et des donations diverses, tant par leur nature, leur ampleur et leur origine, les collections du Musée de l’Elysée sont le reflet de l’histoire de l’institution. En 2015, l’arrivée de Tatyana Franck marque la rédaction d’une nouvelle politique d’acquisition. Cette dernière permet de souligner les grands axes développés depuis la création du musée et de définir la ligne à suivre pour les prochaines années. Le musée accorde une attention particulière à la valorisation et à la promotion du travail des femmes photographes. Deux grands ensembles de la photographe zurichoise Ruth Erdt ont rejoint les collections : la série entière The Gang (donation de la photographe), ainsi qu’une belle sélection de cyanotypes réalisés avec sa fille Eva Vuillemin, qui est elle aussi artiste (achat). La richesse des possibilités offertes par le médium photographique est célébrée par une composition de cyanotypes de l’artiste mexicaine Cannon Bernáldez, par deux Polaroids de la française Corinne Mercadier et par une œuvre-vidéo de l’artiste équatorienne vivant en France Estefania Peñafiel Loaiza qui interroge la nature de notre regard. L’autoportrait, la mise en scène du ou de la photographe et de son travail est l’un des nouveaux axes de cette politique ; il est superbement incarné par le diptyque au miroir de la finlandaise Elina Brotherus. Le jeu de miroir est aussi au cœur de l’œuvre Sonja mit Spiegel de la suissesse Annelies Strba. Le livre-objet d’expérimentation de la française Aurélie Pétrel, Ex(o/a)graphie et un exemplaire de l’édition de tête de la monographie de la suissesse Béatrice Helg, accompagnée d’un tirage, complètent quant à eux la section livre d’artiste. Les collections du Musée de l’Elysée ont par ailleurs pour particularité d’offrir une bonne représentation des différentes techniques photographiques. Ces dernières années, cette thématique s’est souvent retrouvée liée au soutien à la création contemporaine, une des missions importantes du musée. En 2020, un photogramme daguerréotype contemporain de l’américain Adam Fuss a ainsi rejoint les collections. Dans un autre registre, le musée a aussi fait l’acquisition d’une œuvre surprenante issue de la collaboration entre le suisse Yann Gross et de l’espagnole Arguiñe Escandón. Ces derniers ont récemment développé un procédé photographique à base de jus de feuille végétale, utilisé comme matériel photosensible. Le résultat est un « phytotype », une épreuve photographique aux teintes jaunes, très sensible à la lumière. Enfin, la section contemporaine s’est notamment enrichie d’un ensemble de trois tirages en couleur du français Philippe Gronon, habitué à dresser l’inventaire de la beauté formelle d’objets singuliers, souvent anodins et oubliés, ici des cuvettes de développement. La photographie américaine des années 1950 est, quant à elle, représentée par un tirage très pictural du new-yorkais Marvin Newman. Corinne Mercadier, Pola 118, Polaroid © Corinne Mercadier représentée par la Galerie les filles du calvaire, Paris Adam Fuss, ARK 2012, 2012, photogramme daguerréotype © Adam Fuss. All rights reserved
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 4/144/17 Les donations et les soutiens Depuis 2015, la stratégie d’acquisition ne prévoit plus le dépôt comme mode d’enrichissement des collections. Les anciens dépôts sont petit à petit restitués à leurs propriétaires ou transformés en donation. Les photographes suisses Peter Binz et Bernard Gardel ont ainsi accepté de transformer en donation des ensembles déposés il y a plusieurs années. En 2019, la famille de l’écrivain photographe Nicolas Bouvier a également accepté de transformer en donation le dépôt de négatifs en noir et blanc et en couleur, de diapositives et de tirages effectué en 1998. C’est un magnifique témoignage de la confiance accordée par la famille Bouvier et par les photographes au musée. En septembre 2019, le Cercle du Musée de l’Elysée organisait son premier dîner de gala dans les jardins du musée. Cet évènement exceptionnel devait notamment permettre de lever des fonds pour la valorisation de ses collections. Lors d’une vente aux enchères et d’une vente silencieuse, huit lots ont été proposés à la vente. Deux acheteurs ont choisi de faire don de leurs acquisitions aux collections du Musée de l'Elysée. Un tirage monumental – plus de 170 cm – de Valérie Belin, intitulé The Stranger, ainsi qu’un tirage original de Josef Sudek accompagné d’une œuvre du français Pierre-Elie de Pibrac ont rejoint les collections. En outre, les fonds rassemblés à l’occasion de cette soirée ont permis au musée de faire l’acquisition d’un magnifique ensemble de onze photogrammes du photographe bâlois Roger Humbert. Certains achats conséquents ne pourraient se faire sans le précieux soutien financier de fondations privées et de particuliers. Cette année, le Musée de l’Elysée a eu l’honneur et la chance de recevoir le généreux soutien de la New Carlsberg Foundation pour l’achat d’un ensemble exceptionnel de 26 pièces du photographe danois Nicolai Howalt. En 2018, le musée exposait une sélection de tirages issus de la collection de Sondra Gilman et Celso Gonzalez- Falla. En début d’année, le couple a choisi de faire une donation au Musée de l'Elysée pour soutenir l’acquisition de nouvelles œuvres. Grâce à cette somme, un album du photographe suisse Emil Nicola-Karlen a pu être acheté, une pièce historique, unique et très précieuse. Le musée a la chance de pouvoir compter sur la générosité de privés qui font régulièrement de belles donations aux collections. La galeriste Alice Pauli a fait don de trois beaux portraits de peintres réalisés par Henri Cartier-Bresson – Henri Matisse – et Martine Franck – Marie Elena Vieira da Silva et son mari Árpád Szenes, ainsi que Balthus. La donation Bruno Kapferer se compose notamment de diverses pièces témoignant des techniques de la fin du XIXe et du début du XXe – des ambrotypes, des autochromes, un ferrotype, des daguerréotypes – ainsi que de plusieurs portraits du photographe et cinéaste français André Vigneau. La donation Jacques Chastan, quant à elle, offre un lot de plaques de verre à l’albumine, de négatifs sur supports souples et de plaques de projection représentant notamment des paysages du Lavaux et du Léman et des portraits d’hommes. Anonyme, Sans titre, autochrome © Collections du Musée de l’Elysée, Lausanne. Donation Bruno Kapferer
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 5/145/17 Certaines donations viennent compléter des fonds importants que le musée conserve depuis plusieurs années. C’est le cas d’un ensemble de portraits d’enfants effectués par Suzi Pilet dans les années 1950 (donation Chantal de Schoulepnikoff), d’un ensemble de quatorze tirages réalisés par Jean Mohr documentant une croisière de l’Orchestre de Suisse Romande (OSR) en 1991 (donation Jean-Pierre Külling), ou encore d’un portrait signé Francis II de Jongh (donation Catherine Grand-Margot). Les collections disposent aussi désormais d’un iconoscope (donation anonyme), soit l’appareil permettant de visionner les fameuses plaques de Gabriel Lippmann. Le musée a également reçu une belle donation de près de 200 tirages de l’artiste conceptuel Kenji Nakahashi. Enfin, les photographes eux-mêmes choisissent souvent de verser une partie de leur travail au Musée de l'Elysée. C’est le cas du photographe et graphiste suisse Hanns Schmid avec une belle donation de 95 tirages représentatifs des différentes périodes de sa production et de Monique Jacot, avec un ensemble conséquent de Polaroids. Acquisitions 2019 • Corinne Mercadier (France, 1955) : 2 Polaroids • Monique Jacot (Suisse, 1934) : un ensemble de tirages – dont des photogrammes virés • Estefania Peñafiel Loaiza (Equateur, 1978) : une œuvre-vidéo • Philippe Gronon (France, 1964) : 3 tirages • Elina Brotherus (Finlande, 1972) : 2 autoportraits • Yang Fudong (Chine, 1971) : un tirage • Pascal Convert (France, 1975) : un polyptytique de Bâmiyân • Agnès Geoffray (France, 1973) : un livre d’artiste • Cannon Bernáldez (Mexique, 1974) : une composition en cyanoytpe • Nicolas Faure (Suisse, 1949) : un tirage • Ryu Kusumoto (Japon, 1982) : un livre d’artiste Acquisitions 2020 • Machiel Botman (Pays-Bas, 1955) : 8 tirages • Ruth Erdt (Suisse, 1955) : un ensemble de cyanoytpes • Feng Li (Chine, 1971) : une enveloppe • Adam Fuss (Royaume-Uni, 1961) : un daguerréotype • Gao Bo (Chine, 1964) : un livre d’artiste • Yann Gross (Suisse, 1981) : un tirage • Béatrice Helg (Suisse, 1956) : une monographie, édition de tête avec un tirage • Nicolai Howalt (Danemark, 1970) : 26 tirages • Roger Humbert (Suisse, 1929) : 11 photogrammes • Marvin Newman (Etats-Unis, 1927) : un tirage • Emil Nicola-Karlen (Suisse, 1840-1898): un album • Aurélie Pétrel (France, 1980) : un livre d’artiste • Annelies Strba (Suisse, 1947) : un tirage Cannon Bernáldez, El Azul, 2018, cyanotype sur papier japon © El Azul, Cannon Bernáldez
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 6/146/17 Tirages de Nicolai Howalt Grâce au soutien de la New Carlsberg Foundation Nicolai Howalt est né en 1970 au Danemark. Il est diplômé en 1992 de la prestigieuse école de photographie Fatamorgana au Danemark. Ses œuvres ont été présentées pour la première fois à la Galerie Maria Lund à Paris en 2015, puis à nouveau en 2017. Il a ensuite été exposé en Scandinavie, en Europe et aux Etats-Unis et a remporté de nombreux prix. Il a également publié plusieurs livres. L’univers de Nicolai Howalt se déploie essentiellement autour de la question du temps, sur les notions de vie et de devenir du matériel et de l’immatériel. Son approche mêle perspectives documentaires, recherches expérimentales et créations conceptuelles. Il s’intéresse tout particulièrement à la nature chimique du médium photographique. En réinventant les techniques traditionnelles de la photographie, en poussant les réactions chimiques des matériaux à leurs extrêmes, il parvient à lier expérimentation technique – voire scientifique – et démarche artistique. Le Musée de l’Elysée a la chance et le plaisir d’avoir pu bénéficier de la générosité de la New Carlsberg Foundation pour l’achat d’une sélection de pièces de deux séries du photographe, représentatives de ses recherches. Pour la série Silver migrations (2018), Nicolai Howalt a utilisé un lot de papier photographique périmé depuis 1962. Sa seule intervention a été de développer ces feuilles. Le processus d’altération naturelle – l’oxydation - des ions d’argent, provoqué par le temps, l’humidité, est ainsi stoppé, figé dans le temps. Se matérialise ainsi sous nos yeux la migration chimique du matériel photographique. Le résultat pourrait faire penser à une vue au microscope de micro-organisme – un ennemi majeur de la photographie – , à une coupe de végétaux. On se situe dans « l’avant » de l’acte photographique : aucun appareil photographique n’est utilisé, aucun objet, aucun sujet n’est ciblé. Est-ce encore de la photographie ? A l’heure de la dématérialisation de l’image opérée par le numérique, la démarche de Nicolai Howalt interroge. Avec la série Elements (2016), le photographe met à l’épreuve des éléments primaires du tableau périodique (or, argent, cuivre et fer). En les transférant par l’intermédiaire d’une émulsion photosensible sur des plaques de métaux différents, il obtient une « image » de la réaction chimique opérée. lci encore, aucune représentation de la réalité, si ce n’est celle de la matière. Les dix-huit pièces de la série Silver migrations et les huit pièces de la série Elements rejoignent la section contemporaine des collections. Ces pièces uniques témoignent des recherches poussées que certains photographes contemporains mènent sur le médium. Avec cette acquisition, le Musée de l’Elysée devient le premier musée suisse à accueillir des œuvres de Nicolai Howalt. Nicolai Howalt, Element, 2016, bromure d’argent liquide sur papier fin Nicolai Howalt, Silver Migration 3, 2018, Kodak, Kodabrome II RC, papier photo, 1962 Toutes les images © Nicolai Howalt, courtesy Nicolai Howalt & Galerie Maria Lund
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 7/147/17 Photogrammes de Rogert Humbert Grâce au soutien des généreuses donatrices et donateurs du dîner de gala le 10 septembre 2019 Roger Humbert est né en 1929 à Bâle. De 1944 à 1946, il étudie les arts graphiques à l’Ecole des arts appliqués de Bâle. Il effectue ensuite un apprentissage de photographe auprès de Jacques Weiss, toujours à Bâle. Dès 1950, il rejoint l’Ecole de photographie de Vevey, fondée par Gertrude Fehr quelques années auparavant seulement. Il exerce en tant qu’assistant photographe sous la direction d’Hermann König et suit notamment l’enseignement de photographie couleur qui fait la renommée de l’école à l’époque. Dès 1954, il s’installe en tant que photographe indépendant. Il réalise des travaux de photographie publicitaire de jour et profite de la nuit pour mener ses expérimentations techniques personnelles. Les œuvres réalisées durant cette période relèvent essentiellement du photogramme et du luminogramme, deux techniques qui nécessitent de travailler dans l’obscurité la plus complète. L’image est réalisée à l’aide de pochoirs, de plaques de plexiglas, de cartes perforées ou encore d’objets divers, qui jouent avec la source de lumière et le papier sensibilisé. Aucun appareil photographique n’est utilisé, seules les lois propres au médium – la lumière et une surface sensible – sont à l’œuvre. On parle ainsi de « dessin de lumière ». Roger Humbert va même plus loin en affirmant : « je photographie la lumière ! ». Nourries par les recherches du Bauhaus, ses explorations techniques produisent des œuvres graphiques dont le rendu rappelle aussi par moment l’art cinétique. Avec René Mächler, Jean Frédéric Schnyder et Rolf Schroeter, il monte en 1967 à Berne l’exposition Concrete Photography. Il y présente ses compositions lumineuses minimalistes et devient ainsi l’un des fondateurs et des principaux représentants du mouvement éponyme en Suisse. En 1966, il co-fonde l’Atelier Humbert + Vogt, actif dans la photographie et le graphisme jusqu’en 1995. En marge de son activité professionnelle dans le champ de la photographie appliquée, il continue à travailler sur ses projets personnels. En 2005, il découvre la photographie numérique qui lui offre un nouveau champ d’exploration. L’acquisition faite par le Musée de l’Elysée auprès de la Galerie Fabian & Claude Walter de Zurich se compose d’un lot exceptionnel de 11 photogrammes très bien conservés, en provenance directe de la collection privée de l’artiste. Réalisées entre 1952 et 2003, ces pièces ont l’avantage de couvrir l’entier de la production du photographe. L’ensemble offre par conséquent un précieux témoignage de l’évolution de sa pratique. Il permet d’appréhender les différentes étapes de ses recherches créatives autour de la lumière. Cette acquisition exceptionnelle a été possible grâce aux fonds levés lors du dîner de gala organisé par le Cercle du Musée de l’Elysée en septembre 2019. Elle revêt une importance particulière pour les collections en raison des liens forts qui unissent le travail de Roger Humbert et celui de son mentor Gertrude Fehr, dont les archives et une grande partie du fonds sont conservés au musée. Roger Humbert, Untitled, #15, 1966, Photogramme sur papier baryté © Roger Humbert Roger Humbert, Untitled, #10, 1960, Photogramme sur papier baryté © Roger Humbert
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 8/148/17 Acquisition de l’album Photographs from Emil Nicola- Karlen, Berne, Switzerland, 1876 Grâce au soutien des collectionneurs Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla Pharmacien de formation, Emil August Friedrich Nicola (1840-1898) a probablement commencé son activité de photographe vers 1860, dans l’Atelier Wolff & Nicola à Berne dont il est copropriétaire. Il ouvre ensuite son propre atelier à la Christoffelgasse 186. En 1870, il se marie avec Emma Karlen. Il obtient trois ans plus tard la bourgeoisie bernoise. L'Atelier Nicola-Karlen est renommé pour la grande qualité de ses photographies de studio – les conseillers fédéraux font partie de sa clientèle d’habitués. Dès 1870, Emil Nicola-Karlen travaille en parallèle comme agent d’assurance. Il engage plusieurs collaborateurs pour assurer les activités de son atelier. Au cours des années 1870, Nicola-Karlen se présente à plusieurs Expositions universelles où il gagne de nombreuses médailles. Il participe également à l’Exposition nationale suisse de 1883 et honore régulièrement des commandes pour le Bureau d’état-major, la clinique de Berne et d’autres institutions scientifiques. Vers 1883, il abandonne la photographie. Son atelier est alors repris par Arnold Wicky. L’album acquis par le musée a été présenté au Pavillon suisse lors de l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876. Les photographies y sont organisées en trois sections : la prise de mesures sur le Glacier du Rhône en 1874 (onze photographies), les chemins de fer du Jura vers 1859-1860 (quinze photographies), et enfin les travaux de correction (soit la création de barrages) de la Gürbe, un affluent de l’Aar, en 1872. La première série est le fait d’un des collaborateurs de l’Atelier, un certain J. Birfeld, à la demande du Bureau d’état-major. Cet album offre un éclairage passionnant sur le rôle de la photographie dans le développement du génie civil et de la géologie durant la seconde moitié du XIXe siècle. Si la Suisse n’est à l’époque pas pionnière dans le domaine de la photographie scientifique, les compétences de ses ingénieurs sont déjà reconnues. Dans ce contexte, la photographie a beaucoup contribué à la célébration de la modernité, de la maîtrise de l’homme sur la nature : elle offre une preuve directe des prouesses techniques à l’œuvre dans le domaine des chemins de fer, de la construction de ponts et de barrages. Les tirages sur papiers albuminés sont d’une précision incroyable et séduisent par leur beauté, ils deviennent iconiques. Or, les prises de vue sont réalisées sur des négatifs sur verre au collodion, du matériel lourd et encombrant qu’il fallait transporter. De plus, ce procédé ne peut pas attendre : il était impératif d’avoir avec soi un laboratoire portatif afin de pouvoir procéder à la sensibilisation des plaques et à leur développement. La grande maîtrise technique de l’atelier est indéniable. Cette acquisition correspond à différents axes de la politique d’acquisition du musée : la photographie de montagne, la photographie suisse du XIXe siècle, la photographie scientifique et documentaire, l’histoire des ateliers et l’importance des Expositions universelles. Le musée prévoit de mener des recherches importantes pour mieux connaître l’Atelier Nicola-Karlen et son rôle dans l’histoire de la photographie Suisse et internationale. Emil Nicola-Karlen, Photographs from E.Nicola-Karlen Berne Switzerland, 1876, album avec épreuves sur papier albuminé, Collections du Musée de l’Elysée, Lausanne.
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 9/149/17 Donations 2019 Tirages de Hanns Schmid Né en 1958 dans le Canton de Aarau, Hanns Schmid est un photographe, graphiste, réalisateur et éditeur suisse. Après une formation de technicien de laboratoire, il entame un apprentissage de photographe. Il ouvre ensuite son propre studio et travaille en freelance pour plusieurs journaux. Il réalise aussi bien des reportages que de la photographie artistique, notamment des natures mortes. En 1980, il découvre une exposition sur l’Agence Magnum qui lui fait l’effet d’une révélation. Il parcourt alors le sud de l’Europe pour aiguiser son sens de l’observation, exercer son regard et capturer ces moments de vie dans des images qui ne font pas que rendre compte de la réalité, mais racontent aussi des histoires. Au début des années 1980, il devient responsable de la section photographie contemporaine de la prestigieuse Galerie zur Stockeregg à Zurich, fondée en 1979 par Kaspar M. Fleischmann. Hanns Schmid s’engage alors beaucoup pour la valorisation et la promotion de la création photographique helvète, et notamment dans le soutien aux jeunes talents. Il publie également plusieurs ouvrages sur des photographes. En 1985, il quitte la galerie, et deux ans plus tard, il est chargé de remanier le concept du Grand Prix Suisse de la Photographie organisé par l’Union de Banque Suisse (UBS). Ouverte aux amateurs et aux professionnels, cette compétition récompense la créativité et l’aisance technique de photographes qui s’affrontent sur des sujets imposés, devant incarner un aspect particulier de la vie en Suisse. A la fin des années 1980, il complète sa formation par deux diplômes : un en communication visuelle, l’autre en graphisme. Dès 1993, il mène une activité d’indépendant en tant que graphiste et éditeur et fonde sa propre agence, Hanns Schmid Grafik Design, en 1995. Il obtient à ce moment-là une reconnaissance internationale pour son travail. Entre 2006 et 2008, il suit des cours de réalisation de films documentaires à Zurich et dès 2011, il enseigne à la Technikerschule d’Aarau et de Bâle. Au cours des années 1980, Hanns Schmid expose régulièrement son travail photographique lors d’expositions individuelles ou collectives. Il est lauréat de nombreux prix internationaux qui récompensent ses réalisations en tant que graphiste. En 2018, Hanns Schmid fait don au Musée de l’Elysée d’un ensemble de 95 tirages. La donation comprend les photographies réalisées principalement en Europe – notamment en Italie – lors de ses reportages pour la presse. On y trouve des scènes de rue, des portraits, des vues d’architecture, complétés par un ensemble de natures mortes. Les tirages des années 2000 sont des tirages numériques réalisés au Yémen entre 2002 et 2006 et au Caire en 2008. Le Musée de l’Elysée est très heureux d’accueillir cette belle donation qui rejoint la section consacrée à la photographie suisse. Hanns Schmid, Auberginen, 1983, épreuve gélatino-argentique Hanns Schmid, Portugal, 1981, épreuve gélatino-argentique Hanns Schmid, Shibam, Jemen, 2006, épreuve numérique à jet d’encre Toutes les images © Musée de l’Elysée, Hanns Schmid
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 10/17 10/14 Autres donations 2019 • Divers auteurs et anonymes : plaques de verre, négatifs sur support souple, un daguerréotype, un appareil photographique. Donation de Monsieur Jacques Chastan • Divers auteurs dont André Vigneau (France, 1892-1968) et des anonymes, divers procédés XIXe-début XXe dont des ambrotypes, des autochromes, des daguerréotypes, un ferrotype, ainsi que notamment des tirages gélatino-argentiques. Donation de Monsieur Bruno Kapferer • Valérie Belin (France, 1964) : un tirage. Donation d’Antonie et Philippe Bertherat • Peter Binz (Suisse, 1948) : 26 tirages. Donation du photographe • Nicolas Bouvier (Suisse, 1929-1998) : fonds photographique, transformation du dépôt de 1998 en donation complète. Donation de la famille Bouvier • Henri Cartier-Bresson (France, 1908-2004) : un tirage et Martine Franck (Belgique, 1938-2012), 2 tirages. Donation de Madame Alice Pauli • Pierre-Elie de Pibrac (France, 1983) : un tirage et Joseph Sudek (Tchéquie, 1896-1976), un tirage. Donation du Cercle du Musée de l’Elysée • Francis II de Jongh, Sans titre, 1890-1900, un tirage. Donation de Madame Catherine Grand-Margot • Sterenn Denys (Belgique, 1975) : un tirage. Donation anonyme • Ruth Erdt (Suisse, 1965), ensemble de la série The Gang et la maquette originale du livre éponyme. Donation de la photographe • Bernard Gardel (Suisse, 1951) : 10 tirages. Donation du photographe • Monique Jacot (Suisse, 1934) : fonds Polaroid soit un ensemble de près de 4'000 négatifs et épreuves instantanées en noir et blanc, 780 contacts, 490 tirages, 170 épreuves instantanées, divers objets et 3 tirages couleur encadrés. Donation de la photographe • Jean Mohr (Suisse, 1925-2018) : 14 tirages. Donation de Jean- Pierre et Martine Kulling • Kenji Nakahashi (Japon, 1947-2017) : 182 tirages, archives papiers et cartes de vœux, objets. Donation anonyme à la mémoire de Kenji Nakahashi • Suzi Pilet (Suisse, 1916) : 22 tirages et une coupure de journal. Donation de Madame Chantal de Schoulepnikoff • Hanns Schmid (Suisse, 1958) : 95 tirages. Donation du photographe • Un iconoscope (appareil permettant de visionner les plaques interférentielles de Gabriel Lippmann). Donation anonyme Donations 2020 • Nadim Asfar (Liban, 1976) : 3 photogrammes et deux publications. Donation du photographe • Etienne Rougery-Herbaut (France, 1984) : un tirage. Donation du photographe Peter Binz, Sans titre, 1985-1992, épreuve au gélatino-bromure d’argent © Artbinz
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 11/1411/17 Leg photographique de Pierre Keller Pierre Keller est né le 9 janvier 1945 à Gilly (Suisse) et décédé le 7 juillet 2019 à Lausanne (Suisse). Très tôt, il se tourne vers des études artistiques. Il obtient, en 1965, un diplôme de graphiste à l’École cantonale d’art de Lausanne. II travaille tout d’abord en Suisse, puis à Gènes de 1964 à 1965. Il y côtoie Max Bill, Germano Celant, Lucio Fontana, Richard Paul Lohse, Arnaldo Pomodoro, Jesús-Rafael Soto et Victor Vasarely, conjugant ainsi sa connaissance du vocabulaire des arts appliqués modernes, son intérêt pour l’art optique et cinétique et sa curiosité pour les avant-gardes. Il séjourne ensuite aux États-Unis et au Canada, en particulier au Nova Scotia College of Art and Design d’Halifax. Il y découvre l’art conceptuel et réalise quelques temps plus tard ses fameux Kilo-Art, inventant de ce fait une nouvelle unité qui sera validée par le Bureau fédéral des poids et mesures de Berne. Malgré de nombreuses expositions internationales à partir des années 1970 – Biennale de l’affiche de Varsovie, 9e Biennale de Paris, 17e Biennale de São Paulo –, il se flatte de n’avoir jamais cherché à occuper une position repérable au sein de la scène artistique. On l’aura ainsi vu serpenter entre les rôles et les genres, entre toutes les régions du monde, et déployer une activité tous azimuts de graphiste, peintre, chauffeur de taxi, enseignant en dessin et en histoire de l’art, photographe, éditeur, consultant en art, collectionneur et œnologue. Ambassadeur de la culture dans le Canton de Vaud, en Suisse et à l’international, il devient de 1988 à 1991 délégué du Conseil d’État vaudois pour l’organisation du 700e anniversaire de la Suisse. En 1995, il prend la direction de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), et la conduit en quelques années dans le top 5 des écoles d’art européennes. Individualiste proclamé, ses multiples actions dans le domaine de la culture et de la pédagogie traduisent paradoxalement un souci constant de la collectivité et du bien commun. En 2007, il installe l’ECAL à Renens dans un ancien bâtiment industriel réhabilité par l’architecte suisse Bernard Tschumi. Quatre ans plus tard, il en quitte la direction et prend la présidence de l’Office des vins vaudois jusqu’en 2018. Il siège également au sein du comité de pilotage de PLATEFORME 10. Ses capacités de fédérateur, de catalyseur et d’entrepreneur ont été saluées tout au long de sa carrière par de nombreux prix et reconnaissances. Officier des Arts et des Lettres de la République française, Pierre Keller est nommé professeur titulaire à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en 2004. Deux ans plus tard, il reçoit le Prix du rayonnement de la Fondation vaudoise pour la culture. En 2007, il est nommé Docteur Honoris Causa de la European University de Barcelone et honoré du prestigieux Merit Design Preis Schweiz. En 2009, il reçoit le Prix de Lausanne en remerciement de sa contribution au rayonnement de la ville, puis en 2011 le mérite culturel de reconnaissance de la ville de Renens. Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 12/17 12/14 Beaucoup d’artistes sont saisis par leurs œuvres, mais ne saisissent rien de leur époque. Pierre Keller, lui, s’est saisi de l’art – celui des autres, puis le sien –, pour vivre et habiter le réel de son époque. Il réalise ses premières photographies au début des années 1970, en très grande partie avec un appareil Polaroid SX70 qu’il achète sur un coup de tête dans un magasin situé face à la gare de Lausanne. Sans plan de carrière ni maîtrise de la technicité, pendant presque vingt ans, Pierre Keller va prendre des photographies de façon incontrôlée, son appareil toujours présent dans la poche de son treillis. Dans le champ de l’art, la pratique de l’image instantanée va ainsi autoriser une émancipation des codes traditionnels de la photographie, une prise immédiate sur le présent et un certain abandon. En parallèle, la minimisation de toute compétence technique permet à des figures majeures de l’art comme Andy Warhol de se tourner vers de nouvelles zones d’expérimentations, de creuser la question de la mécanicité, de la subjectivité, voire même leur absence. La pratique photographique chez Pierre Keller relève plus particulièrement chez lui d’une expérience ininterrompue du voyage et de la rencontre, d’un art du dévoilement afin d’exprimer le corps et ses désirs, d’un récit de soi à une époque où la vie se déroulait principalement dans la rue ou dans les lieux de plaisir, et d’un dépassement de toute notion de genre. Ses images sont prises dans des lieux abandonnés, parfois dangereux, la nuit de préférence. Elles relèvent d’accidents volontaires : le déséquilibre du cadrage et des corps tronqués, ainsi que la facture négligée des prises de vue — flou, surexposition —, touchent dès lors au vertige. Le jeu des clairs obscurs et la présence physique des corps y ajoutent une dimension picturale ou sculpturale. Cette dernière s’exprime par une quasi abstraction dans certains grands formats, par l’inflation de couleurs, ou encore par des gros plans saisissants comme dans la célèbre série Horses, vingt-trois agrandissements couleur d’un mètre carré d’après des Polaroid réalisés lors d’une visite hasardeuse aux Haras de Cluny en 1988. Ses photographies de culs de chevaux renvoient évidemment à des figures iconiques de l’histoire de l’art — de Géricault à Felix Vallotton —, de la littérature — de Charles Baudelaire à Guillaume Apollinaire —, mais également au vocabulaire formel du Caravage ou de Zurbaran que Pierre Keller n’a jamais cessé d’admirer pour leur puissance ténébreuse. « Le beau n’est que le premier degré du terrible », comme le soulignait Rilke. Les photographies de Pierre Keller expriment paradoxalement l’impossible représentation de la crudité, du plaisir et de la jouissance. Le sexe a ainsi toujours été pour lui l’un de ces mondes merveilleux – à l’instar de la musique – où la plongée dans l’univers de la nuit ouvre des perspectives sensuelles, poétiques et artistiques inédites, où la puissance du désir suffit à relier l’imaginaire et la réalité, en intensifiant l’une par l’autre. Dans la préface à son catalogue d’exposition, en 1986, à la galerie Farideh Cadot à Paris, son ami Jean Tinguely témoigne : « La peinture de Pierre Keller me bouleverse. J’appelle cela de la peinture, car en définitive peu m’importe que le support de l’image soit photographique. Seule compte l’image ; l’image qui me paraît constituer comme une nouvelle force révolutionnaire. Ce que fait Pierre n’est pas pornographique. Ce serait plutôt de l’anti-porno. Dans toutes ses représentations naturalistes du corps humain en action, érotisant et sexuel, on lit une fin triste. Ici, il y a la transfiguration du porno, en quelque sorte. Rien n’est fermé. J’y vois même une ouverture ». Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 13/17 13/14 Ce fonds représente aujourd’hui plus de 4'000 Polaroid réalisés durant près de quinze ans, comme autant de traces d’une aventure contemporaine, juste avant que l’art n’intègre l’âge numérique, le règne du simulacre et de la diffusion simultanée, cette révolution digitale étant bien souvent la promesse de fausses subversions. Revoir aujourd’hui le travail de Pierre Keller, c’est repenser le lien entre les décennies des années 1970-1980 et le XXIe siècle, entre ces générations marquées par les contre-révolutions libertaires et rattrapées vingt ans plus tard par le désastre du sida et aujourd’hui par la pandémie de la Covid-19, long hiver de l’amour qui aura profondément modifié notre rapport au corps et à la représentation. Ses images se souviennent ainsi de ceux qui ont risqué leur existence au nom d’une liberté sans condition, à l’instar de Keith Haring, Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz, Felix Gonzalez- Torres, Larry Clark, Nan Goldin. Il a partagé avec eux cette conviction que la sexualité est fondatrice, à l’origine de l’œuvre d’art et en même temps sa visée ultime. Et que toutes ces photographies alors considérées comme inconvenantes, répugnantes ou perverses reviendront inévitablement un jour interroger le fond, l’histoire de la création et l’invention d’une autre modernité. Elles se présentent à nous aujourd’hui comme un puissant antidote au renoncement ou à la fatalité, à l’instar de l’explosion de couleur de sa toute dernière série – Flor de Cuba – insolente incitation à la vie et à l’avenir du monde. Toutes les images : Pierre Keller, Sans titre, sans date, Polaroid © Musée de l’Elysée, Lausanne
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 14/17 14/14 Acquisitions reGeneration1-2-3-4 Créée en 2005, la première édition de l’exposition reGeneration avait déjà l’ambition de faire un arrêt sur image de la création photographique émergente à une période donnée. Exposées et publiées, les œuvres ont également à cette époque déjà été acquises dans le but de garder une trace tangible d’un moment de l’histoire de la photographie dans les collections du Musée de l’Elysée. William A. Ewing, alors directeur de l’institution et initiateur du projet, envisageait cela comme une sorte de boîte à trésor qui permettrait, des années plus tard, de retrouver les travaux de jeunesses de grands photographes ayant acquis une renommée. C’est ainsi qu’aujourd’hui se trouvent dans les collections les premières œuvres de Pieter Hugo ou de Raphaël Dallaporta. Si la très grande majorité des œuvres de reGeneration1 est entrée dans les collections, la totalité des œuvres des éditions 2 et 3 a été acquise respectivement en 2010 et 2015. En tout, ce ne sont pas moins de 847 objets photographiques qui appartiennent aujourd’hui au Musée de l’Elysée et qui racontent tous un pan tant de l’histoire de la photographie que de de celle du musée. Ces acquisitions, qui laissent une trace pérenne des expositions, permettent aussi de distinguer le programme reGeneration d’autres initiatives réalisées en faveur des photographes émergeants dans le monde. Parce que, si les prix, les festivals et autres publications et expositions apportent une reconnaissance et un soutien indéniable aux photographes, reGeneration a une ambition patrimoniale unique. Collectionner un nombre aussi important d’œuvres réalisées par des artistes très jeunes et avec peu d’expérience n’est pas anodin : cela démontre avec force la confiance que le Musée de l’Elysée place dans la jeune génération. Par ce geste, c’est aussi une idée du patrimoine que l’institution souhaite transmettre : celle d’un patrimoine ouvert et vivant, nourri des réflexions contemporaines les plus novices. Les acquisitions des 264 œuvres de reGeneration1, des 223 photographies de reGeneration2 et des 360 objets de reGeneration3 sont le résultat conjoint de dons et d’achats. La politique d’acquisition n’était alors pas tant pensée en termes de soutien financier aux artistes que dans le but de consolider à la fois leur reconnaissance et la force des collections du Musée de l'Elysée. En 2020, le lien de l’institution aux jeunes photographes a évolué pour plusieurs raisons. D’une part le contexte muséal s’est transformé, nécessitant de reconnaître le rôle essentiel de l’artiste dans son économie ; d’autre part, les jeunes photographes commencent de plus en plus tôt à nourrir leur carrière par des expositions, des publications et par le soutien de certaines galeries. Pour répondre à ces mutations, le Musée de l’Elysée a ainsi décidé de changer sa politique d’acquisition et de ne faire entrer certaines œuvres de reGeneration4 que par des achats, qui seront déterminés à la suite de l’exposition, de manière à réaffirmer son soutien à la création émergente. © Rochelle Brockington, de la série Skin + Hair Stock photos, 2018 © Cristina Velásquez, Los huevos en mi casa los puso mi mamá [Les œufs chez moi ont été pondus par ma mère] (2019), de la série The New World, 2019
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 15/17 15/14 Bibliothèque et numérisation Bien plus qu’un simple centre de ressource, la bibliothèque du Musée de l’Elysée est un véritable lieu de recherche situé au cœur des pratiques et des missions du musée. Elle s’enrichit tout autant de fonds thématiques importants que de livres précieux ou de livres d’artistes témoignant des rapports étroits qui unissent la photographie à l’idée d’édition, preuves en sont de nombreuses maquettes préparatoires de livres. En 2018, le collectionneur et galeriste zurichois Kaspar M. Fleischmann, spécialiste et ardent défenseur de la photographie depuis la première heure, avait fait don au musée de sa bibliothèque — principalement consacrée à la photographie de la première moitié du XXe siècle. Elle est aujourd’hui en cours de numérisation complète. En 2019, c’est au tour de Regine Born d’offrir au musée la collection de livres de Peter Born de près de 1000 ouvrages. Au cœur de notre futur bâtiment Musée de l’Elysée — musée de design et d’arts appliqués contemporains (mudac) sur le site de PLATEFORME 10, la majorité de ces ouvrages seront consultables sur place par le plus grand public ou en format numérique par l’intermédiaire de notre futur site Internet. Enfin, le fonds précieux de la bibliothèque s’est enrichi d’un livre de l’artiste française Agnès Geoffray, Intervalle, et d’un livre du Japonais Ryo Kusumoto, Renjishi. Bibliothèque du Musée de l'Elysée, 2019 © Mathilda Olmi
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 16/17 16/14 Acquisitions et donations 2019 – 2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 16/17 Partenaires Partenaires Le Musée de l’Elysée remercie ses précieux partenaires pouren Le Musée de l’Elysée remercie ses précieux partenaires pour leur soutien leur soutien 2019 en 2019 et en 2020 et en 2020 Partenaire global Global Partner Global Partner Partenaires privilégiés Preferred Partners Premiumpartner Partenaires principaux Main Partners Hauptpartner ab Soutiens privés, mécènes et institutionnels Private Partners, Patrons and Institutional Partners Private Förderer, Mäzene und Institutionen Fondation UBS pour la culture Fondation notaire André Rochat Fournisseurs officiels Official suppliers Offizielle Lieferanten Château la Bâtie IN TE C O A IA R GR N C O R D I ST IT AS - INDU VINZEL Château la Bâtie VINZEL Partenaires médias Media Partners Medienpartner
Acquisitions et donations 2019-2020 Elysée Lausanne Dossier de presse 17/1417/17 Le Musée de l’Elysée, pôle d'excellence dans la conservation du patrimoine visuel Basé à Lausanne en Suisse et reconnu à l’échelle internationale, le Musée de l’Elysée est l’un des plus importants musées entièrement consacrés à la photographie et se présente comme une véritable plateforme de rencontres et d'échanges autour de ce médium. Depuis sa création en 1985, le Musée de l'Elysée s’interroge sur l’ensemble du champ photographique et le fait connaître grâce à des expositions innovantes, des publications de référence, des événements ouverts à un large public ou encore son prix de soutien à la production, le Prix Elysée. Pôle d’excellence dans la conservation et la valorisation du patrimoine visuel, le Musée de l’Elysée détient une collection unique de près d’un million d’objets et de nombreux fonds photographiques majeurs, dont ceux de René Burri, Sabine Weiss, Jan Groover, Olivier Föllmi, Charles Chaplin, Nicolas Bouvier ou Ella Maillart. A la fin de l’année 2021, le Musée de l’Elysée rejoindra le site PLATEFORME 10, aux côtés du Musée cantonal des Beaux-Arts et du Musée de design et d’arts appliqués contemporains. Informations pratiques Contact presse Lana Cueto +41 (0) 21 316 99 27 lana.cueto@vd.ch Adresse 18, avenue de l’Elysée CH - 1014 Lausanne T + 41 (0) 21 316 99 11 www.elysee.ch www.plateforme10.ch Twitter @ElyseeMusee Facebook @elysee.lausanne Instagram @elyseemusee Horaires Ma - Di, 11h - 18h Fermé le lundi, sauf les jours fériés Nocturne jusqu’à 20h le dernier jeudi du mois Gratuité Jusqu’à sa fermeture temporaire le 27 septembre 2020, l’entrée au Musée de l’Elysée est gratuite. Le Musée de l’Elysée est une institution du Canton de Vaud Musée de l’Elysée, Nuit des images 2019 © Gregory Collavini Un musée deux musées, le bâtiment du Musée de l’Elysée et du mudac à PLATEFORME 10 © Aires Mateus
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