LES EXERCICES PARTICULIERS EN MÉDECINE - GUIDE PRATIQUE - URPS ML PACA

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LES EXERCICES PARTICULIERS EN MÉDECINE - GUIDE PRATIQUE - URPS ML PACA
Les exercic es p arti culi ers en m édeci ne

LES EXERCICES PARTICULIERS
       EN MÉDECINE

                     G U I D E P R AT I Q U E
LES EXERCICES PARTICULIERS EN MÉDECINE - GUIDE PRATIQUE - URPS ML PACA
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                                        Dr Jean-François GIORLA
                              Président de l’URPS Médecins Libéraux PACA

                             Médecins à expertises particulières…..

            La multiplicité des modes d’exercice de notre art nous a amené à élaborer
         ce guide concernant tout particulièrement les MEP (médecins à exercice “dit“
         particulier) afin d’éclairer tous les confrères sur ces pratiques souvent mal
         connues et sources de beaucoup de débats et d’idées reçues.

            Nos patients nous interrogent quotidiennement sur telle ou telle pratique
         et nous sommes bien souvent démunis pour leur apporter une réponse sincère
         et objective.

            En préambule je tiens tout particulièrement à insister sur le fait, qu’à mon
         sens, seul un Docteur en Médecine est habilité à pratiquer ce type d’activité,
         car pour appliquer une thérapeutique il faut faire un diagnostic médical et
         qu’à ce jour, seuls les médecins sont formés et habilités à l’établir.

            La floraison d’une multitude de “praticiens autoproclamés” non médecins
         ou non professionnel de santé (les NI-NI) issus de certaines écoles, est non
         seulement source de confusion vis-à-vis de nos patients, mais, plus grave,
         peut leur faire courir un risque par des indications non appropriées.

           La pratique médicale doit rester entre les mains des médecins et dans ce
         cadre ces modes d’exercice ont toute leur place dans l’arsenal thérapeutique
         que nous pouvons et devons conseiller à nos patients.
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                                  arti culi ers en m éd e c ine

                                      PRÉSENTATION

                               Dr Danielle COLONGEON - BOUKOBZA
                                           Homéopathie
               Coordonnateur de la commission MEP de l’URPS Médecins Libéraux PACA

             Les médecins à exercice particulier (MEP) et autres modes d’exercice assurent
         depuis fort longtemps une part non négligeable des soins en médecine libérale.
             Ceux que l’on appelle couramment MEP sont des médecins qui utilisent une
         méthode thérapeutique spécifique après une démarche diagnostique identique à
         celle de l’ensemble de leurs confrères (homéopathie, phytothérapie, acupuncture,
         ostéopathie, nutrithérapie…)
             D’autres modes d’exercice regroupent des médecins qui ont un rôle de consultant
         exclusif (sexologie, échographie, posturologie, médecine légale…)
             Pourtant tous ont été rangés par les caisses d’assurance maladie, dans les années 70,
         sous le sigle MEP qui recouvre ainsi plus de 53 spécificités différentes.
             Il est très difficile de les individualiser et de les répertorier : nombre d’entre eux
         ne sont pas déclarés en qualité de MEP soit parce qu’ils ne sont pas “exclusifs” soit
         parce que leur spécificité n’est pas reconnue ; c’est le cas de la phytothérapie par
         exemple.
             Il est vraisemblable, cependant, que 60% des médecins ait recours régulièrement
         ou occasionnellement à une pratique MEP.

             De même, nous n’avons pas de statistique sur le plan économique. Nombre de
         ces pratiques peuvent générer des économies en termes de santé publique et de “bien-
         être” de la population et s’inscrivent également dans le cadre de la prévention active :
         diminution de l’absentéisme par exemple, pour une maman dont l’enfant est moins
         souvent malade ; diminution du nombre et/ou de la durée des arrêts de travail pour
         un lombalgique, diminution de la prise d’anti-inflammatoires, d’antibiotiques,
         d’antidépresseurs, traitements lourds mieux supportés, prévention des maladies
         métaboliques, optimisation de leur traitement…
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             Les médecins MEP peuvent mettre à la disposition de leurs confrères une véritable
         expertise dans le domaine de la prévention, de la prise en charges de pathologies
         chroniques, de l’alternative ou de la résistance aux antibiotiques, de
         l’accompagnement des traitements anticancéreux, de la préservation de
         l’environnement (pollution des eaux entre autres)…
             Depuis quelques années, on assiste à une forte augmentation de l’utilisation de
         ces thérapeutiques par les patients.
             Cet engouement représente une part de marché importante et génère un
         foisonnement d’offres de soins d’autant plus fantaisistes qu’il n’existe pas de
         reconnaissance officielle de la part des pouvoirs publics. Les formations à l’usage
         des non médecins, non professionnels de santé, se multiplient. Les thérapeutes auto
         proclamés font florès.
             L’auto médication sauvage, via internet ou les magazines, les produits en vente
         libre, la grande épicerie du tout et n’importe quoi, noient les patients qui, ne se
         retrouvant plus dans cette jungle, demandent conseil à leur médecin traitant.
             Ce dernier, confronté à la demande des patients, est souvent peu ou mal informé
         sur les possibilités offertes par les thérapeutiques MEP.

            C’est pourquoi nous avons décidé de les faire mieux connaître à l’ensemble de
         nos confrères et l’édition d’un guide nous est apparue comme une solution pertinente
         pour une première approche.
            Ce guide, nous l’avons voulu simple, parfois même schématique, pour que chacun
         puisse y trouver un éclairage immédiat.

            Nous avons convié à l’URPS Médecins Libéraux PACA, des responsables
         d’enseignement et/ou des experts dans toutes les disciplines pour lesquelles cela a
         pu être possible.
            Nous leur avons demandé de se conformer à un canevas commun :
                   • La teneur de leur pratique
                   • Le cursus initial
                   • Les formations continues
                   • Les principales indications
                   • Les problèmes inhérents à la pratique

            C’était une synthèse très difficile étant donné la complexité de certains exercices.
            Tous les experts s’y sont prêtés de bonne grâce et nous les en remercions.
            Par crainte de ne pouvoir être exhaustifs, nous n’avons volontairement cité
         aucune école, société savante, syndicat ou enseignement d’aucune discipline, sauf
         cas particulier d’enseignement unique.
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            Nos confrères intéressés pourront bien évidement se renseigner aisément pour
         la ou les disciplines concernées.

            Ces exercices sont très différents : nous avons cependant dégagé des similitudes.
            Toutes les formations se déroulent sur une à trois années après les études de
         médecine.
            Il n’existe, pour aucune d’entre-elles, d’initiation dans le cursus des études
         médicales.
            Tous les confrères suivent une double formation médicale continue : la formation
         classique dont le DPC obligatoire, et une formation continue dans leur spécificité.
            Aucune MEP n’est reconnue au niveau des instances officielles.
            Toutes demandent des consultations longues et souvent des actes techniques
         chronophages.
            Pour aucune d’entre elles, il n’est prévu de rémunération spécifique adaptée.
            Cet écueil financier et la suppression du secteur II découragent les jeunes
         médecins de faire une à trois années d’études supplémentaires sans aucun espoir
         d’amélioration de leur exercice.

            Notre commission, à l’URPS Médecins Libéraux PACA a toujours œuvré pour la
         reconnaissance de ces thérapeutiques.

            Ce guide est une “première” et une grande chance pour les MEP de se faire mieux
         connaître de leurs confrères, de certaines instances, voire des patients.

            Seul le médecin peut poser le diagnostic qui orientera, in fine, l’indication ou
         non, d’une thérapeutique spécifique.
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                                 Les membres de la commission MEP
                                  de l’URPS Médecins Libéraux PACA

                         Dr COLONGEON - BOUKOBZA Danielle,
                         Coordonnateur de la commission
                         Dr BESSON Nadine,
                         Rapporteur de la commission
                         Dr FREDENUCCI Paul
                         Dr GUEGUAN Jean-Claude
                         Dr PERRET Jean-François
                         Dr SABBAH Meyer
                         Dr SANTINI François-Marie
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         Acupuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
         Allergologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
         Aromathérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
         Auriculothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
         Diététique Médicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
         Homéopathie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
         Hypnose Ericksonienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
         Médecine Anthroposophique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
         Médecins Echographistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
         Médecine Manuelle Ostéopathique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
         Médecine Du Sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
         Mésothérapie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
         Micro-Nutrition, Nutrithérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
         Phytothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
         Posturologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
         Préparations magistrales de phytothérapie
         réalisées au sein du préparatoire d’une pharmacie . . . . . . . . . . . . . . . 56
         Sexologie              . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

         Sophrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
         Tabacologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
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                                      ACUPUNCTURE

                                       Dr Jean Robert LAMORTE

             L’acupuncture est une discipline thérapeutique de la médecine traditionnelle
         chinoise (MTC). La MTC est la partie de la médecine qui a pour objet l’étude,
         l’application et le développement des pratiques et des savoirs médicaux issus du
         monde chinois.
             Sur le plan technique “acupuncture” est un terme générique désignant
         l'ensemble des techniques de stimulation ponctuelle physiques ou physico-
         chimiques (principalement mécanique avec des aiguilles ou thermique avec les
         moxas) des points d'acupuncture à visée thérapeutique.
             Les points d’acupuncture sont répertoriés dans la tradition médicale chinoise
         par leurs noms, leur localisation et rapports anatomiques, leurs fonctions et les
         modalités techniques de stimulation (en particulier profondeur et inclinaison de
         puncture).
             Le Collège Français d’Acupuncture et Médecine Traditionnelle Chinoise (CFA-
         MTC) a élaboré en collaboration avec la Société de Formation Thérapeutique du
         Généraliste (SFTG) et la Haute Autorité de Santé (HAS) des recommandations de
         bonnes pratiques sur le risque infectieux en acupuncture1 (aiguilles stériles à
         usage unique, désinfection, hygiène des mains, élimination des déchets
         piquants…).
             Comme toute discipline thérapeutique l’acupuncture pose la question de son
         efficacité et de la pertinence des savoirs mobilisés dans son application.
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                                      L’ acupuncture en France

            La France est le tout premier pays occidental a avoir inclu l’acupuncture dans
         son système de soins avec les structures d’une discipline médicale :
               •1933 : première consultation hospitalière d’acupuncture (Paris
                 Hôpital Bichat) ;
               •1945 : première société savante occidentale (Société d’Acupuncture) ;
               •1946 : première inscription de l’acupuncture dans une nomenclature
                 des actes professionnels ;
               •1947 : première revue d’acupuncture occidentale (Archives de la
                 Société Française d’Acupuncture) ;
               •1947 : premier congrès international d’acupuncture en Occident
                 (Paris)
               •1950 : avis de l’Académie de Médecine sur le monopole médical de
                 la pratique de l’acupuncture ;
               •1987 : premier diplôme interuniversitaire d’acupuncture dans les
                 facultés de médecine (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg,
                 Nantes, Nîmes…).

                                          Formation initiale

                                                                      Un Diplôme Universitaire est
                                                                   obligatoire depuis 1987 :
                                                                   Diplôme Inter Universitaire
                                                                   d’acupuncture (3 ans) puis à
                                                                   partir de 2007 Capacité
                                                                   d’Acupuncture (1 an probatoire
                                                                   + 2 ans de capacité).

                                                           Formation Médicale Continue
                                                              Elle se fait sous l’égide
                                                           d’Associations de FMC en
                                                           Acupuncture et Médecine
                                                           Traditionnelle      Chinoise,
         regroupées au sein d’une Fédération nationale : la FAFORMEC. Ces associations
         assurent la publication de Revues et l’organisation de Congrès et Séminaires.

         Société Savante
            Le Collège Français d’Acupuncture et Médecine Traditionnelle Chinoise (CFA-
         MTC) est la société savante des acupuncteurs, il travaille à l’élaboration et la
         validation des contenus scientifiques de formations et de publications.
LES EXERCICES PARTICULIERS EN MÉDECINE - GUIDE PRATIQUE - URPS ML PACA
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                                            Le
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                                                                                                  11

                                      Evaluation et indications

            L’acupuncture a été inscrite
         dans la classification commune
         des actes médicaux (CCAM) par
         la Commission d’Évaluation des
         Actes Professionnels (CEAP) de
         la Haute Autorité de Santé
         (HAS) dans les indications :
         nausées et vomissements,
         douleur, syndrome anxio-
         dépressif, aide au sevrage
         alcoolique et tabagique.
            La première métaanalyse
         positive a été publiée en 1999
         portant sur les nausées et les
         vomissements post-opératoires2.

             En l’état actuel, en se basant
         sur les seules données de la
         Cochrane Collaboration, les
         métaanalyses         dans        les
         pathologies suivantes sont
         considérées comme concluant à
         un bénéfice potentiel : migraines,
         céphalées de tension, lombalgies,
         arthrose      des     articulations
         périphériques, douleur durant
         l’accouchement, cervicalgies,
         dysménorrhée, nausées et vomissements postopératoires3.

            Dans les mêmes métaanalyses un effet spécifique de l’acupuncture versus
         fausse acupuncture est mis en évidence dans : nausées et vomissements
         postopératoires, arthrose des articulations périphériques, céphalées de tension,
         lombalgies et cervicalgies2.

            En 2014, 2 368 essais contrôlés randomisés étaient indexés dans la base de
         données Medline, et 5 950 dans la base de données spécialisée Acudoc2, portant
         sur près de 150 situations cliniques.
            De même, 500 revues méthodiques portant sur l’acupuncture étaient indexées
         dans Medline dont plus de 300 les cinq dernières années. Le premier consensus
         professionnel réalisé par l’OMS en 1979 listait 43 pathologies4. Une actualisation
         en 19965 référençait 106 pathologies documentées par des ECR.
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         12
         3        Les ex
                      exerci
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                                      arti culi ers en m éd e c ine

                                                                      Problématiques

             On constate une discordance entre les données qualitatives et quantitatives
         disponibles et la place effective de l’acupuncture dans la médecine française :
         enseignement, recherche, inclusion dans les recommandations et les protocoles
         de prise en charge.
             Il existe un paradoxe entre la France pionnière depuis les années trente de
         l’institutionnalisation de l’acupuncture et la lenteur de la diffusion des données
         dans le champ médical et la pratique quotidienne. C’est sans doute parce que la
         France a été pionnière à une époque de vide de données scientifiques probantes
         que des réticences se sont installées.

                     •Plan général : Distinction claire à faire entre l’acupuncture
                      envisagée d’un point de vue médical et scientifique (les praticiens)
                      et l’acupuncture envisagée d’un point de vue historique et culturel
                      (les sciences humaines). Inscrire l’acupuncture dans les
                      problématiques et le contexte médicaux et récuser la terminologie
                      de « médecine alternative ».

                     •Enseignement : Nécessité d’une information pertinente et
                      actualisée sur l’acupuncture dans la formation primaire du
                      médecin.

                     •Profession.
                          - Nécessité d’une revalorisation de l’acte. La sous- cotation
                            actuelle (en dessous de la cotation d’une consultation de
                            médecine générale) constitue un frein majeur à la pratique,
                            en particulier en secteur 1.
                          - Résoudre la contradiction institutionnelle entre l’exigence
                            constante d’une scientificité et d’un haut niveau de preuve
                            pour la pratique médicale de l’acupuncture et le laisser-faire
                            vis-à-vis des non-médecins.

                     •Evaluation.
                          - Evaluation équitable de l’acupuncture : avec les mêmes règles
                            que les autres disciplines thérapeutiques non-
                            médicamenteuses.
                          - Prise en compte et inclusion de l’acupuncture dans
                            l’élaboration des recommandations de bonnes pratiques.

         1 SFTG & Haute Autorité de Santé. Hygiène et prévention du risque infectieux au cabinet médical ou paramédical. Juin 2007. Recommandations relatives à

         l’acupuncture proposées et validées par le Collège Français d’Acupuncture et MTC le 23 novembre 2006.
         2 Lee A et al. The use of nonpharmacologic techniques to prevent postoperative nausea and vomiting: a metaanalysis. Anesth Analg. 1999;88(6):1362-9.
         3
           Barry C, Seegers V, Guegen J, Hassler C, Ali A, Falissard B. Evaluation de l'efficacité et de la sécurité de l'acupuncture. Inserm U669. 2014.
         4 Bannerman RH. The world health organization viewpoint on acupuncture. American Journal of Acupuncture. 1980;8(3):131-5

         5 Acupuncture: review and analysis of reports on controlled clinical trials. Geneva: World Health Organization. 2003.
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          3   Les exerci ce s parti culi ers
                                           Leen
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                                    ALLERGOLOGIE

                                         Dr Yann-Patrick MASSABIE

             Toujours non reconnue comme spécialité, l’Allergologie, qui concerne
         pourtant un français sur trois, est exercée par seulement 2000 praticiens
         français dont 600 sont des allergologues exclusifs. Elle nécessite de longues
         consultations, des tests particuliers, enrichis par l’arrivée de l’Allergologie
         moléculaire, encore mal organisée au niveau hospitalier sur notre territoire
         et touchant plusieurs autres spécialités d’organes.

                                       Définition de la pratique

             L’allergologie est la discipline qui s’attache au diagnostic, au traitement et à
         la prévention des maladies allergiques et environnementales.
             Elle est très liée à une spécialité plus fondamentale : l’immunologie.

             L’expertise de l’allergologue s’exerce au cabinet (interrogatoire rigoureux, tests
         cutanés immédiats ou retardés, EFR (Exploration Fonctionnelle Respiratoire),
         parfois provocation oculaire, mise en place des PAI (Protocoles d’Accueil
         Individualisés) ou en hôpitaux/cliniques pour les provocations alimentaires,
         médicamenteuses, les tests et immunothérapies aux hyménoptères,
         l’interprétation des tests ISAC (112 IgE spécifiques moléculaires en un même
         prélèvement) ...
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          14       Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

                         Enseignement et formation médicale continue

             En France, il y a environ et seulement 2000 diplômés en Allergologie.
             1/3 des allergologues dits “exclusifs” n’exercent strictement que l’allergologie
         et sont considérés comme des médecins à exercice particulier (MEP).
             2/3 environ des allergologues ont une spécialité reconnue (pneumo-
         allergologues, dermato-allergologues, pédiatres-allergologues, ORL-allergologues...)

             L’allergologie reste donc une capacité/DESC (Diplôme d’Etudes Supérieures
         Complémentaires) qui se pratique en deux années (6 séminaires par an et 40
         demi-journées de stage) par très grande région (par exemple, dans notre secteur,
         la formation est assurée par Marseille, Montpellier, Toulouse et Bordeaux).
             La formation continue est assurée par de nombreuses réunions ou congrès
         régionaux, nationaux et internationaux.

                                       Les principales indications

               -      Allergies respiratoires : asthmes, rhinites, conjonctivites
               -      Allergies alimentaires immédiates, digestives, à forme cutanée (eczéma)
               -      Allergies aux hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons)
               -      Allergies médicamenteuses
               -      Eczéma de contact
               -      Urticaires
               -      Problèmes environnementaux (polluants...)
               -      …
                                               Les problèmes

             Malgré son 4ème rang au palmarès des préoccupations de santé publique pour
         l’OMS et le fait qu’un français sur trois est concerné par au moins une allergie,
         l’allergologie n’est toujours pas reconnue comme spécialité en France.
             Cela signifie qu’elle n’est donc pas enseignée en tant que telle aux futurs
         docteurs en médecine qui, pourtant, y seront confrontés quotidiennement.
             Les consultations allergologiques sont longues à la fois pour établir un
         diagnostic précis mais aussi pour tout ce qui concerne l’éducation thérapeutique
         (asthme, allergie alimentaire, dermatite atopique...). Ce temps nécessaire, très
         mal rémunéré en secteur 1, est le principal problème des allergologues.
             L’arrivée de l’allergologie moléculaire, notamment par l’utilisation d’IgE
         spécifiques des fractions protéiques allergéniques, rallonge considérablement le
         temps de consultation.
             L’autre problème important est le manque de structures hospitalières
         consacrées complètement à l’Allergologie. Les délais d’attente pour une
         provocation par exemple sont importants.
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                                              L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   15

                                AROMATHERAPIE

                                           Dr Alain COLONGEON
                                               Homéopathie

                                       Définition de la pratique

            L’Aromathérapie est une branche de la Phytothérapie qui utilise pour soigner
         les Huiles essentielles de plantes, fraction volatile des végétaux.
            Ce sont des substances huileuses plus légères que l’eau, non miscibles dans
         celle-ci, solubles dans l’alcool et tous les corps gras.
            Elles sont extraites de différentes parties des plantes, essentiellement par
         distillation.

            Avicène, Médecin arabe du premier siècle, en parle le premier après avoir
         distillé l’huile essentielle de rose. Elle parvient en Europe grâce aux Romains puis
         est très utilisée, notamment au Moyen-Age. Mise un peu de côté après l’arrivée
         des médicaments de synthèse, elle revient sur le devant de la scène grâce à
         Maurice Gratefossé au XXe siècle qui crée, vers 1928, le terme d’Aromathérapie.
         Le Docteur Valnet la développe, puis Pierre Franchomme découvre les
         chémotypes. Aujourd’hui elle est très utilisée par de nombreux patients et
         professionnels de santé.
            Les huiles essentielles contiennent de nombreux principes actifs, parfois plus
         de 200. C’est le “totum”, l’ensemble de ceux-ci dans leurs proportions naturelles
         respectives, qui détermine l’activité et non un principe actif en particulier.
Le Guide MEP 2 21/05/15 14:03 Page14

         16    Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

            Elles s’utilisent en général diluées, plus rarement à l’état pur, par voie générale
         ou locale.
                •Par voie locale, à visée générale ou locale :
                       - A visée générale : sous forme de massages, au niveau des
                          poignets par exemple, après dilution dans une huile végétale.
                       - A visée locale : pour les pathologies cutanées ou muqueuses.
                          Sous forme liquide après dilution dans un solvant approprié,
                          en ovules gynécologiques, parfois pures (une goutte pure sur
                          un aphte par exemple).

                 •Par voie générale : en dilution sous forme liquide, en gélules,
                  suppositoires, par adsorption sur un comprimé neutre, à faire
                  préparer à l’officine.

                 • Par voie olfactive : à diffuser ou à respirer sous forme d’inhalations
                  sèches (quelques gouttes sur un mouchoir à respirer plusieurs fois
                  par jour) ou humides (quelques gouttes dans un bol d’eau chaude).

                                                       Il faut toujours utiliser des HE 100%
                                                    naturelles dont la qualité et la variété sont
                                                    attestées par chromatographie, ce qui
                                                    impose de bien connaitre le laboratoire
                                                    auprès duquel le pharmacien se fournit.
                                                       Les HE doivent être conservées en
                                                    petits flacons de verre teinté, fermés, à
                                                    l’abri de la lumière dans une boite en
                                                    carton.

                                   Les principales indications

              Leurs indications thérapeutiques sont larges. Principalement :
                 - Les pathologies infectieuses de toute nature, locales ou générales.
                 - Les douleurs : rhumatologiques, traumatologiques, dentaires,
                   céphalées…
                 - En gastro entérologie, dans l’ensemble des troubles fonctionnels et
                   en appoint du traitement des pathologies inflammatoires.
                 - Les pathologies psychiques, hors psychoses, et neurovégétatives.
                 - Phlébologie, hémorroïdes.
                 - En gynécologie : l’équilibre hormonal de la femme, les pathologies
                   infectieuses, la ménopause.
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                                           L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   17

            Correctement utilisées, elles ne sont responsables d’aucun effet secondaire
         sérieux, mais leur concentration ne tolère aucune ”fantaisie”. Les risques de
         banalisation, mésusage, surdosage existent bel et bien. Elles ne devraient être
         prescrites que par des Médecins ou au moins professionnels de santé habilités.

                     Enseignement et formation médicale continue

            La formation se fait comme en phytothérapie dans des écoles privées, ou en
         faculté de Médecine et pharmacie (DU, DIU).

            La formation continue se fait sous forme de congrès et de publications.

                                       Les problèmes

            Les problèmes de l’exercice sont les mêmes que ceux de la Phytothérapie :
         non reconnaissance par les instances officielles, consultation longue et sans
         rémunération spécifique, formation longue (trois ans en moyenne pour un
         diplôme de phytothérapie et aromathérapie), fermeture du secteur II.

             Un problème supplémentaire : le phénomène de mode actuel, fait que
         l’automédication sauvage (magasins spécialisés, épiceries Bio, voire stands sur
         les marchés) donne un sentiment d’innocuité aux patients. Nous risquons, à plus
         ou moins long terme, de voir se multiplier les accidents.
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         18   Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

                             AURICULOTHERAPIE

                                         Dr Michel MARIGNAN

            L’auriculothérapie est une approche thérapeutique née dans les années 50,
         qui consiste à stimuler des zones précises du pavillon auriculaire (notamment au
         moyen d’aiguilles) dans le but de remédier à diverses affections.
            L’auriculothérapie ne prend pas ses sources conceptuelles dans l’acupuncture
         chinoise (pas de notion fondatrice de méridien ou d’énergie) mais dans les travaux
         du Docteur Paul Nogier, médecin lyonnais (1908 – 1996). Son action repose
         essentiellement sur la somatotopie neuro-anatomique qui permet de construire
         des représentations topiques cutanées des différents organes du corps sur le
         pavillon de l’oreille (par l’intermédiaire des neurones du tronc cérébral grâce à
         des convergences neuronales) et l’induction de réponses neuronales et
         humorales. L’auriculothérapie est une technique de base exclusivement
         scientifique.
            Sa pratique est réservée aux médecins. Il existe des formations nationales
         spécifiques dont un DIU.

                       Définition de l’expertise et de ses modalités

            La pratique de l’auriculothérapie s’inscrit dans une démarche de médecine
         conventionnelle bien que souvent étiquetée comme non conventionnelle. Elle est
         reconnue par l’OMS. Son exercice est réservé aux médecins, qui doivent être à
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                                             L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   19

         même d’en poser les indications, limites et contre-indications. Quand elle utilise
         des aiguilles, elle utilise uniquement des aiguilles stériles à usage unique.
            Ce n’est qu’à partir d’un diagnostic précis, étayé par le savoir médical et tout
         son arsenal que le médecin peut proposer ce type de traitement, en fonction des
         données actuelles de la science. Sa mise en œuvre nécessite la connaissance du
         domaine et un matériel spécialisé et dédié à sa pratique.

                                         Formation requise

            L’auriculothérapie n’est pas abordée dans le cursus des étudiants en médecine
         et nécessite une formation complémentaire volontaire. Son enseignement en
         France repose essentiellement sur deux structures :
                •Un enseignement historique et évolutif, au sein d’une école créée
                  par le Dr. Paul Nogier, le GLEM (Groupe Lyonnais d’Etudes
                  Médicales) qui se fait en 12 séminaires de 2 jours répartis sur 2 ans
                  (150 heures), avec contrôle de connaissances et soutenance d’un
                  mémoire,
                •Une formation universitaire (DIU), récente, en 14 séminaires de 2
                  jours, aussi sur 2 ans.
            Il n’existe pas de DPC en auriculothérapie à ce jour.

                                       Indications principales

             Les praticiens revendiquent principalement les
         indications suivantes: la douleur même sévère et
         les troubles musculo squelettiques (TMS), les
         troubles posturaux, les dépendances, les troubles
         neurofonctionnels de l’enfant ou de l’adulte (tic,
         bégaiement, énurésie, trouble du langage, de
         l’écriture), les syndromes anxio-dépressifs, les
         allergies, l’eczéma, les infections ORL récidivantes,
         les troubles du métabolisme, les troubles du cycle
         menstruel, de la sexualité, la préparation à
         l’accouchement, l’hypofertilité, les troubles de la
         ménopause et divers troubles fonctionnels.

                            Problèmes actuels de cette expertise

             L’auriculothérapie est une approche de choix et une alternative efficace dans
         la prise en charge de nombreux troubles fonctionnels. Etant une pratique
         thérapeutique considérée non conventionnelle, elle a fait l’objet d’essais en simple
         et en double aveugle. L’INSERM a rédigé un rapport très complet à ce titre.
             L’auriculothérapie étant une technique de régulation fonctionnelle d’organes,
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         20   Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

         de fonctions ou de segments du corps, elle ne peut fonder ses indications que sur
         une approche tout à fait conventionnelle du malade : interrogatoire, examen
         clinique, prescription éventuelle d’examens complémentaires afin de faire un
         diagnostic positif, différentiel et surtout étiologique.
            Le médecin pratiquant ou envisageant de pratiquer un traitement
         d’auriculothérapie doit donc au préalable en poser l’indication, au besoin en
         faisant appel à des confrères de spécialité avec lesquels il aura un discours
         conventionnel. Le traitement par auriculothérapie est donc la conclusion d’une
         approche médicale, c’est un plus, un complément thérapeutique innovant et non
         une fin.
            Par méconnaissance de ses possibilités thérapeutiques, l’auriculothérapie
         n’est pourtant pratiquement jamais proposée dans l’arsenal thérapeutique, sa
         place exacte dans une prise en charge multi thérapeutique est mal connue et
         devrait donc être mieux évaluée.
            L’auriculothérapie n’est pas une technique spéciale de l’acupuncture car elle
         ne fait pas partie de la médecine traditionnelle chinoise.
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                                             L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   21

                          DIETETIQUE MEDICALE

                                 Les Membres Experts de la Commission

                                             Méthode

            En procédant à l’évaluation des pratiques alimentaires, la détection des erreurs
         et des troubles des comportements alimentaires, il est possible de redéfinir un
         nouveau modèle d'alimentation adapté au mode de vie du patient. Un suivi est
         nécessaire pour explorer les problèmes intercurrents et les récidives d'échec.

            La relance de la motivation est essentielle. L'analyse du trouble par le patient
         ainsi qu’une réponse adaptée, lui permettent de progresser pour améliorer sa
         qualité de vie, son bien-être et sa santé.

             Le but de cette méthode est d'améliorer les comportements et les pathologies
         par la modification de l’alimentation, en associant éventuellement des
         compléments alimentaires.
            En constante évolution, elle prend en compte les critères culturels, sociaux et
         les évolutions sociétales.
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         22   Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

                                       Principales indications

            Le suivi du surpoids, des colopathies, des insuffisants rénaux, des intolérances
         alimentaires, des dysorexies, de la personne âgée.

                                       Quelles sont les limites?

            Elles peuvent être liées au patient dans sa difficulté à mettre en place de façon
         durable une modification de son comportement alimentaire et à la méthode elle-
         même: la diététique médicale ne peut pas prétendre tout améliorer.

                                             Formations

            Il existe des DU et DIU dans différentes facultés ainsi que des formations
         privées (laboratoires).
                •Des FMC sur la relation patient-médecin,
                •Des FMC en diététique
                •Beaucoup de mises à jour se font par les lectures

                                              Problèmes

            La relation médecin patient est primordiale, nécessitant une connaissance du
         vécu du patient et donc une consultation longue et personnalisée pour atteindre
         un consensus sur la pratique alimentaire et sur l'utilisation de compléments
         alimentaires.
               •La première consultation dure en moyenne une heure.
               •Il n’y a pas de reconnaissance des instances officielles
               •Il n’existe pas de cotation spécifique.
               •Depuis 1989 la suppression de l’accès au secteur II rend difficile la
                 pratique de la diététique médicale.
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                                             L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   23

                                       HOMEOPATHIE

                                 Les Membres experts de la commission.

             L’Homéopathie a été fondée en 1796 par un médecin allemand Samuel
         Hahnemann. Au cours de ses recherches, il avait constaté que les
         intoxications au quinquina provoquaient une fièvre de type palustre. Il en
         déduisit que si ce produit pouvait déclencher la fièvre il devait avoir aussi
         la capacité à réduire cette fièvre intermittente en l'administrant à doses très
         faibles. En cela Samuel Hahnemann rejoignait Hippocrate : "similia
         similibus curantur" (les semblables sont soignés par les semblables).

                                             Définition

             L'homéopathie est une approche qui s'appuie sur deux principes fondamentaux :
         la similitude et la dose infinitésimale (cf définition d'Hahnemann) :
             ”Toute substance qui, administrée à dose forte, voire toxique, à l’homme en bonne
         santé, déclenche des troubles précis devient, après dilution, donc à dose faible, le
         remède capable de faire disparaître ces mêmes troubles lorsqu’ils sont rencontrés
         chez un malade”.

         Ex : la piqure d’abeille donne un œdème et une douleur brûlante améliorée par
         le froid et aggravée par le toucher léger.
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         24   Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

              Apis en homéopathie sera utilisé, en rhumatologie, ou sur d’autres
         phénomènes inflammatoires à condition de retrouver les signes princeps décrits
         ci-dessus.
             La mise en œuvre du semblable implique l'utilisation de doses dites
         infinitésimales: les doses homéopathiques.
             Elles consistent en la dilution et la succussion progressive de la substance de
         base en multiple de 10 ou de 100 appelées décimales ou centésimales
         Hahnemanniennes (ex : 2DH ou 5CH).

                                        Les Pathogénésies

            La mise en œuvre du principe de similitude implique que l'on connaisse les
         symptômes provoqués sur l'homme sain par les différentes substances
         expérimentées : animales, végétales, minérales, microbiennes...
            Les pathogénésies sont le recueil de l’ensemble des symptômes ou effets
         toxicologiques résultant de l’intoxication aiguë ou chronique de quelque origine
         qu’elle soit.
            L'expérimentation pathogénétique est faite en administrant de manière
         répétitive à un individu en bonne santé, la substance à expérimenter à doses
         infinitésimales.
            Ces pathogénésies sont rassemblées dans la matière médicale homéopathique.

                                       La notion de terrain

             L’homéopathie implique une prise en considération du terrain du patient qui
         explique et sous-tend la maladie aiguë, modulant sa réponse personnelle à
         l’agression dont il est victime.
             Le terrain d’un individu peut se définir comme : l’ensemble de ses
         caractéristiques morphologiques, physiologiques, métaboliques, psychologiques
                                                       conditionnant ses possibilités
                                                       réactives        normales        et
                                                       pathologiques.
                                                           Une       part      en      est
                                                       prédéterminée,       l’autre    est
                                                       acquise, modulée par des
                                                       contraintes en provenance du
                                                       monde extérieur, depuis la
                                                       fécondation jusqu’à la période où
                                                       nous voyons le malade.
                                                           Le terrain se définit par deux
                                                       paramètres fondamentaux : la
                                                       Diathèse et la Constitution
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                                             L es exe r c ic e s pa r t ic ulie r s e n m é d e c ine   25

                                           La Diathèse

            Elle caractérise l'être humain dans le temps, elle est donc évolutive. Elle
         permet d’intégrer dans l’analyse du patient, son passé, son présent, son devenir.

                                         La Constitution

            Elle est typologie, donc appuyée sur la morphologie.

                                            Indications

            L’Homéopathie recouvre tous les champs de la médecine. Les remèdes peuvent
         être administrés seuls ou en complément d'un traitement allopathique classique
         pour en potentialiser les effets ou aider à en diminuer la iatrogénie.

                                           Formations

            Il existe un enseignement universitaire : DU, DIU dans certaines facultés
                •Des écoles privées
                •Des sociétés savantes.
                •Des syndicats.
                •La durée du cursus est de trois ans en moyenne.
            La formation médicale continue est assurée par des EPU, des groupes
         d’échange de pratique entre pairs, des congrès régionaux, nationaux,
         internationaux, ainsi que la littérature : revues de sociétés savantes et syndicales.
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         26    Les exerci ce s parti culi ers en m éd e c ine

                                                Problèmes

                •Consultations longues et sans rémunération spécifique
                •Formation longue (trois ans en moyenne)
                •Fermeture du secteur II et non-mise en place d’une tarification
                 spécifique
                •Disparition de souches homéopathiques et de dilutions (monopole
                 et incidences des investisseurs financiers et directives européennes)
                 qui posent un réel problème aux praticiens.
                •Forte poussée de la mode de l’auto- médication : les patients se
                 soignent seuls avec des publications de vulgarisation ou sur conseils
                 de personnes non qualifiées. Les résultats sont faibles bien
                 évidemment induisant parfois un sentiment de méthode réservée à
                 la “bobologie”, le patient ne sachant pas toujours à qui s’adresser.

                                                Conclusion

            Pour l’Homéopathie comme pour toute médecine, le premier principe est
         “primum non nocere, deinde curare”, avant tout ne pas nuire, ensuite soigner.
            N’oublions pas qu’établir une prescription homéopathique c’est aussi et
         d’abord faire un diagnostic, un pronostic et évaluer l’intérêt de ce traitement par
         rapport au traitement allopathique de référence.

            "La plus haute et même l'unique vocation du médecin est de rétablir la santé des
         personnes malades c'est ce que l'on appelle guérir"*

         *Samuel Hahnemann ORGANON de l'art de guérir 6° édition traduction Pierre Schmidt 1948
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                      HYPNOSE ERICKSONIENNE

                                        Docteur Serge MELLOUL
                                           Psychiatre libéral

             Lorsque l’on parle d’hypnose, l’idée reçue la plus fréquente est celle d’un sommeil
         pendant lequel la personne passive est sous la domination complète de l’hypnotiseur
         qui pourra exercer son pouvoir.
             Un psychiatre américain, MILTON H. ERICKSON (1901 – 1980) a permis de
         modifier toutes ces idées reçues essentiellement par sa pratique originale de
         l’hypnose en psychothérapie. Pour lui, l’hypnose est à la fois un état, une technique,
         et en même temps un mode relationnel privilégié.
             Un état : selon Erickson, tout le monde a la capacité d’entrer en transe hypnotique
         spontanément. Il s’agit d’un état de dissociation naturel et habituel pouvant se
         produire dans beaucoup de circonstances de la vie quotidienne (sorte de rêverie
         intérieure).
             Une technique :
                •La transe hypnotique formelle a pour objectif d’accroître cet état
                  dissociatif afin d’accéder à l’inconscient. Pour Erickson, l’inconscient
                  est le réservoir de ressources et de créativité du sujet qui lui permettra
                  de surpasser ses difficultés. L’état de transe permet d’y accéder.
                  Ce qui caractérise cette pratique est l’utilisation de suggestions
                  essentiellement indirectes destinées à produire l’état hypnotique au
                  cours duquel viendront s’insérer d’autres suggestions plutôt de type
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                  métaphorique à visée thérapeutique. La métaphore est un langage qui
                  s’adresse plus au cerveau des émotions qu’au cerveau cartésien. Le
                  conte métaphorique est une forme plus élaborée qui permettra une plus
                  grande identification du sujet au héros du conte pour atteindre des
                  objectifs précis (par exemple la cicatrisation de blessures émotionnelles
                  parfois très anciennes).

                 •L’hypnose conversationnelle s’intègre volontiers à un entretien.
                  Un mode relationnel privilégié : il s’agit d’une relation particulière entre
                  le patient et le thérapeute axée sur la confiance, l’observation,
                  l’empathie mais aussi l’intuition.

                                       Indications de l’hypnose

             - En psychiatrie, il s’agit d’un outil thérapeutique et non d’une thérapie. Aussi,
         avant d’envisager son utilisation, un bilan psychologique approfondi permettra de
         mieux appréhender la problématique afin de faire du « sur mesure ». Classiquement
         son efficacité est réelle dans l’anxiété psychique et physique pouvant aller jusqu’aux
         crises de panique. Il est également utilisé dans les états dépressifs en complément
         du travail psychothérapeutique verbal. Son action dans les phobies, les TOCS, les
         troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie) et le syndrome de stress
         post-traumatique a été reconnue.
             - En médecine générale, l’hypnose est utilisée pour aider à apaiser les douleurs,
         qu’elles soient chroniques (migraines, lombalgies, douleurs cancéreuses) ou aiguës
         (grands brûlés). Elle a été mise en place également pour la rééducation des
         hémiplégiques. Elle peut être utilisée dans les addictions de toutes sortes (tabac,
         alcool, drogue…) parallèlement à d’autres prises en charge.
             - En dermatologie : eczéma, zona, psoriasis, pelade.
             - En ORL : vertiges, acouphènes.
             - En pneumologie : asthme.
             - En soins dentaires : utilisation au cours de l’acte pour diminuer l’anxiété et le
         ressenti douloureux.
             - En cardiologie : action sur la composante psychologique de certains troubles du
         rythme cardiaque et dans l’hypertension artérielle essentielle.
             - En anesthésie : Depuis 1992, le professeur Faymonville à Liège a relancé
         l’utilisation de l’hypnose en anesthésie moderne (9000 patients opérés sous «
         hypnosédation » dans son service avec seulement 18 échecs). Elle permet la réduction
         médicamenteuse (sédatifs, analgésiques) en anesthésie locale.
             - En soins palliatifs : l’hypnose peut être d’une grande aide pour accompagner
         les personnes en fin de vie.
             - En pédiatrie : l’enfant est très réceptif à l’hypnose. Dans cet état il accède
         facilement au monde imaginaire grâce aux contes. Aussi son action dans l’énurésie,
         l’anxiété, les troubles du sommeil, les symptômes psychosomatiques mais aussi en
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         complément dans le cadre de la prise en charge de pathologies sévères.
            - En gériatrie : utilisation de l’hypnose dans le cadre de consultations mémoire.
            - En gynécologie : l’hypnose est intéressante tout au long de la grossesse mais
         aussi au cours de l’accouchement afin de réduire le stress, les douleurs et l’anxiété.
            - En sexologie : chez la femme : les troubles du désir, la frigidité, le vaginisme.
                              chez l’homme : les difficultés d’érection d’origine psychique,
                              l’éjaculation prématurée.

             Mais il ne faut pas oublier que l’hypnose est avant tout un outil mis à la disposition
         du patient d’où l’intérêt de l’apprentissage de l’autohypnose afin qu’il soit autonome.

                         Contres indications absolues de l’hypnose

                •Absolues : les psychoses (paranoïa, schizophrénie) et la dépression
                 mélancolique.
                •Relatives : personnalité border-line, attente d’une action magique.

                                              Formations

            Formations Universitaires : DU d’hypnose en faculté de médecine (durée 1 an).

             Formations privées : elles se sont multipliées ces dernières années devant
         l’engouement que suscite cette pratique. En particulier, depuis 25 ans, ont été créés
         dans toutes les régions de France, avec l’aval de la fondation Erickson aux USA, des
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         instituts Milton H. ERICKSON regroupés au sein de la confédération francophone
         d’hypnose et de thérapies brèves qui organise, tous les 3 ans, un congrès francophone.

            Les formations sont ouvertes aux médecins, dentistes, infirmiers, sages-femmes,
         psychologues, l’exercice se faisant dans le champ de leurs compétences.

            Le coût de ces formations est variable et dépend essentiellement de l’objectif allant
         de l’initiation à la formation complète (cf les sites concernés).

                                            Rémunération

                 •Médecin secteur 1 : aucun tarif spécifique prévu par la sécurité
                  sociale, certains praticiens la pratiquent hors sécurité sociale.

                 • Médecin secteur 2 : dépassement pour l’hypnose.

         Durée de la séance : variable selon le praticien, en moyenne 30 minutes.

         Revues : il existe, depuis 2006, une revue trimestrielle “Hypnose et thérapies brèves”.

                                              Problèmes :

            Non reconnaissance financière du temps passé à la préparation d’une séance
         d’hypnose ainsi que du temps et de l’énergie nécessaires au déroulement de cette
         séance.

              Existence de non professionnels de santé exerçant l’Hypnose.

                                                 Résumé

             L’hypnose Ericksonienne est à la fois un état, une technique et un mode relationnel
         privilégié avec le patient.
             C’est un outil thérapeutique puissant utile dans des domaines médicaux très
         différents (allant de la psychiatrie à l’anesthésie en passant par différentes disciplines
         médicales).
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