LES MALADIES DES YEUX - EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES POUR LES MALADIES DES YEUX?

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LES MALADIES DES YEUX - EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES POUR LES MALADIES DES YEUX?
LES MALADIES DES YEUX
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LES MALADIES DES YEUX?

Bien qu’aucun traitement à base de cellules souches pour les maladies des yeux n’ait encore été autorisé par
Santé Canada ou la FDA, la Fondation canadienne de cellules souches et beaucoup d’autres personnes
s’emploient à trouver dans les meilleurs délais des traitements aussi sûrs que possible issus de la recherche sur les
cellules souches.

Quelles applications les scientifiques espèrent-ils tirer des cellules souches?
Les cellules souches ont la possibilité d’offrir une source inépuisable de cellules pouvant être transplantées pour
réparer l’œil, éliminant ainsi la pénurie de tissus de donateurs pour les greffes de cornée. La découverte des
cellules souches rétiniennes a suscité l’espoir que les altérations de la rétine pourraient être réversibles.

Des essais cliniques sont-ils en cours?
Des essais cliniques préliminaires de phase 1 et 2 et ont dans certains cas apporté des résultats remarquables, y
compris une étude effectuée auprès de 100 patients où suite la greffe de cellules souches limbiques, les cornées
opacifiées par les brulures sont redevenues claires et transparentes. Par ailleurs, d’autres progrès technologiques
ouvrent la voie à des études réalisées sur les cellules souches rétiniennes.

Quand devrait-on disposer d’un traitement à base de cellules souches?
Les progrès réalisés jusqu’à maintenant dans les études précliniques et cliniques sont prometteurs. À partir de ces
résultats, il est permis de croire que, dans un avenir pas trop éloigné, des traitements à base de cellules souches
seront viables et permettront à des gens de retrouver la vue.

La recherche est une activité dynamique qui engendre de nouvelles connaissances. Les travaux scientifiques
permettent d’effectuer des observations et de réaliser des expériences pour trouver les causes des phénomènes
observés. Étant donné la grande diversité caractérisant les êtres humains et les maladies dont ils souffrent, les
essais cliniques constituent le seul moyen de mettre à l’essai les nouvelles idées pour savoir si tel ou tel diagnostic
ou traitement seront efficaces contre une maladie touchant les êtres humains. Entre les premiers résultats obtenus
en laboratoire et le traitement qui pourra être administré à un patient, de longs travaux doivent être réalisés. Ils
nécessitent non seulement une vision porteuse, mais aussi des années de travail d’équipe et de persévérance de la
part des scientifiques, des médecins et des patients.

Le présent document résume les idées actuelles sur l’utilisation éventuelle des cellules souches dans de nouveaux
traitements. Ce n’est pas un document exhaustif, et le lecteur est invité à se renseigner davantage en consultant
d’autres sources d’information sur le Web ou en s’adressant à son médecin.

La Fondation canadienne des cellules souches et son partenaire le Réseau de cellules souches voudraient
remercier le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies pour son apport.

Lecture critique par le Comité consultatif de rédaction sur les cellules souches et les maladies : Derek van der Kooy
Rédaction : Maya Chaddah
Révision : Lisa Willemse, du Réseau de cellules souches, et Joe Sornberger, de la Fondation canadienne des
cellules souches

À PROPOS DES MALADIES DES YEUX
EXISTE-T-IL DES TRAITEMENTS À BASE DE CELLULES SOUCHES
POUR LES MALADIES DES YEUX?

Pour autant que nous sachions, aucun traitement à base de cellules souches pour les maladies des yeux n’a
encore été autorisé par Santé Canada ou la Food and Drug Administration, aux États-Unis. Les patients qui
cherchent une solution à leur maladie risquent de tomber sur le site Web ou la documentation d’une entreprise qui
prétend le contraire et qui offre des traitements payants à base de cellules souches pour guérir ces maladies.
Toutefois, dans nombre de cas, ce qu’avancent ces entreprises n’est pas étayé par de solides données
scientifiques, et nous encourageons les patients qui envisagent de tels traitements à s’informer davantage en
cliquant sur les liens ci-dessous, avant de prendre des décisions cruciales concernant leur plan de traitement.

Information sur les traitements et les essais cliniques avec des cellules souches contre les maladies des
yeux (http://goo.gl/2i14w)
Sommes-nous près de trouver une cure? Que savons-nous des maladies des
yeux?
  ·     Les pertes de la vision peuvent être causées par une blessure ou une maladie affectant diverses parties de
        l’œil, y compris la cornée, la rétine et le nerf optique.
  ·     La cornée est la partie antérieure et transparente du globe oculaire qui recouvre la partie colorée qu’est l’iris
        et la partie noire qu’est la pupille, au centre de l’œil. La rétine est la membrane tapissant le fond de l’œil qui
        détecte la lumière. Elle est faite de plusieurs couches de neurones photorécepteurs qui se transmettent
        l’une à l’autre l’information sur la lumière. La rétine devient le nerf optique à la sortie de l’œil. C’est ce nerf
        qui transmet l’information visuelle au cerveau.
  ·     Certaines maladies des yeux proviennent d’un défaut génétique tandis que d’autres sont causées par des
        complications associées à l’âge ou par des maladies comme le diabète.
  ·     Les maladies neurodégénératives de la rétine affectent progressivement le réseau de transmission des
        signaux visuels au cerveau, ce qui entraine une déficience visuelle ou la cécité. Ces maladies comprennent
        par exemple la dégénérescence maculaire liée à l’âge, la rétinite pigmentaire, le glaucome et la rétinopathie
        ischémique.
  ·     Certaines affections, comme les cataractes et la scarification de la cornée, peuvent être traitées par une
        opération chirurgicale permettant de remplacer la cornée. À l’inverse, le pronostic est mauvais dans le cas
        des maladies neurodégénératives, comme le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
  ·     Dans tous les cas, il est essentiel que le diagnostic soit précoce pour prévenir ou ralentir les affections
        oculaires irréversibles.

Quelle peut être l’utilité des cellules souches?
Il n’existe actuellement aucun traitement pour guérir les maladies dégénératives des yeux, alors l’idée de
transplanter des cellules souches pour régénérer les cellules endommagées est très intéressante. Les cellules
souches ont une capacité inégalée de régénérer des centaines de types de cellules, ce qui implique qu’en théorie,
elles devraient pouvoir constituer une source inépuisable de cellules pouvant être transplantées pour réparer l’œil.
Ce serait une grande bénédiction dans les cas où une greffe de la cornée est nécessaire, car la demande dépasse
la disponibilité des tissus, qui doivent être prélevés sur des donateurs après leur décès. D’autres stratégies
proposées consisteraient à miser sur les propriétés des cellules souches et sur les cellules qu’elles peuvent
produire pour protéger les nombreux neurones de l’œil qui jouent un rôle dans la vision.

Y a-t-il beaucoup de groupes qui s’efforcent de mettre au point un traitement à
base de cellules souches?
Dans le monde entier, d’innombrables équipes de chercheurs s’activent pour trouver un moyen d’utiliser les cellules
souches en vue de traiter les maladies des yeux. Leurs objectifs communs consistent à déterminer : quelles cellules
souches conviendraient le mieux à de tels traitements; quels déclencheurs présents dans l’environnement
pourraient amener les cellules souches à générer des neurones photorécepteurs; quelles méthodes permettraient
une production à grande échelle en laboratoire de cellules souches. Les chercheurs conviennent que l’un des
obstacles les plus importants à surmonter sera de trouver un moyen de faire en sorte que les cellules transplantées
se lient correctement aux autres neurones de l’œil. Ces liens entre neurones sont essentiels pour rétablir la
transmission de l’information visuelle au cerveau.

Des chercheurs canadiens ont fait l’une des découvertes les plus importantes jusqu’ici, dans ce domaine. Ils ont
trouvé des cellules souches rétiniennes, premièrement chez la souris, puis, quelques années plus tard, chez l’être
humain. Cette découverte a suscité, dans le monde de la recherche, l’espoir que les altérations de la rétine jusque-
là considérées comme permanentes pourraient en fait être réversibles. La démonstration en a été faite lors
d’expériences faites sur des souris et des poulets. Des cellules souches greffées ont pu s’intégrer et produire
diverses cellules rétiniennes, en particulier des neurones photorécepteurs.

La recherche sur l’utilisation des cellules souches contre les maladies des yeux emprunte diverses avenues, et
quelques-unes ont donné des résultats assez intéressants pour justifier de petits essais cliniques préliminaires, de
phase 1 et 2, dans le but de déterminer avec grand soin si les patients peuvent tolérer les cellules souches et les
recevoir sans danger afin de remplacer ou protéger les cellules de leurs yeux. Les progrès réalisés jusqu’à
maintenant dans les études précliniques et cliniques sont assez remarquables. À partir de ces résultats, on peut
espérer que, dans un avenir pas trop éloigné, des traitements à base de cellules souches seront viables et
permettront à des gens de retrouver la vue.

Quels travaux de recherche sont en cours?
Avant de pouvoir tirer de la recherche sur les cellules souches des applications cliniques pour les patients, il faut
procéder à des essais et des vérifications rigoureux, ce qui implique, dans le cas des maladies des yeux, de
transplanter des cellules souches et des cellules produites par elles dans des modèles animaux, de manière à
vérifier si l’on peut améliorer la vision. Pour ce faire, les chercheurs envisagent d’utiliser des cellules souches
provenant de diverses parties du corps, tantôt à l’intérieur de l’œil (cellules souches rétiniennes et limbiques), tantôt
à l’extérieur (cellules souches d’embryon, cellules souches pluripotentes induites ou cellules SPi, cellules souches
provenant de la moelle épinière et cellules souches du système nerveux). Mais les chercheurs devront, pour obtenir
les résultats escomptés, trouver un moyen de réussir les greffes. Certaines régions de l’œil accueillent mieux que
d’autres les cellules transplantées, et il a fallu relativement peu de temps aux chercheurs pour obtenir quelques
bons résultats, notamment dans le cas des greffes de tissu de la cornée produit par des cellules souches limbiques
ou des cellules souches d’embryon. En revanche, la rétine, elle, tolère mal les greffes. Les chercheurs ne
ménagent pas leurs efforts pour surmonter ce problème en déterminant quels signaux à l’intérieur de l’œil ont
normalement comme effet de provoquer la réparation des tissus par les cellules souches. En outre, ils mettent au
point de nouveaux vecteurs (par exemple, des gelées biodégradables injectées dans les cellules souches) qui sont
capables de favoriser une intégration plus continue des cellules transplantées dans l’œil.
Le chemin menant à la découverte de traitements à base de cellules souches pour guérir les maladies est parsemé
d’embuches, et il faudra du temps pour y arriver. Mais la grande masse d’information qui est produite dans les
laboratoires du monde entier est colligée pour faciliter la transition entre la recherche fondamentale et les essais
cliniques. Les résultats sont très prometteurs et sont susceptibles d’engendrer avant longtemps un traitement viable
à base de cellules souches qui sera plus efficace que tous les traitements actuels puisqu’il permettra de produire
des quantités illimitées de cellules à transplanter pour rétablir la vision des patients ayant souffert d’une blessure ou
d’une maladie des yeux.

L’état actuel de la recherche sur les cellules souches d’embryon
Dans la nature, la cellule souche maitresse est celle de l’embryon, car elle est capable de produire toutes les
cellules du corps humain. En 2006, des scientifiques ont conçu une méthode pour transformer des cellules souches
d’embryon humain en cellules de la couche externe de la rétine, que l’on appelle l’épithélium pigmentaire rétinien.
C’est la couche essentielle, qui absorbe la lumière. Les scientifiques ont été capables de transplanter les cellules
de cette couche juste sous la rétine de souris souffrant de dégénérescence maculaire. L’amélioration de la vision
des souris a démontré que les cellules transplantées étaient capables de sauver les neurones photorécepteurs
endommagés. En vue des études à venir, les chercheurs sont en train de peaufiner leurs protocoles et d’ajouter
des facteurs qui permettront d’orienter avec davantage de précision la production cellulaire de manière à produire
des cellules d’épithélium pigmentaire rétinien. Ces travaux comprennent un tri méticuleux pour se débarrasser des
cellules indésirables pouvant causer la formation de tumeurs. Dans un essai qui a fait école, en 2012, des cellules
d’épithélium pigmentaire rétinien issues de cellules souches d’embryon humain ont été greffées sur deux
personnes atteintes de formes différentes de dégénérescence maculaire. Toutefois, les chercheurs se gardent bien
de se laisser submerger par l’enthousiasme, car, bien que la vision des deux patients se soit améliorée, il n’est pas
encore certain qu’on puisse attribuer cette amélioration aux cellules souches transplantées et que celles-ci ne
seront pas rejetées.

L’état actuel de la recherche sur les cellules souches limbiques
Les cellules souches limbiques font, elles aussi, l’objet d’études pour déterminer leur capacité à régénérer le tissu
de la cornée des personnes dont les yeux ont subi de graves brulures. Tant que les yeux eux-mêmes n’ont pas été
endommagés, des cellules souches limbiques peuvent être prélevées, cultivées en laboratoire, puis transplantées
dans les yeux du patient. Cette approche a été mise à l’essai récemment sur plus de 100 patients, et on a pu
constater une amélioration remarquable : les cornées opacifiées par les brulures sont redevenues claires et
transparentes. Jusqu’à maintenant, les effets semblent être durables (jusqu’à 10 ans), ce qui augure bien pour les
traitements qui seront tentés à l’avenir en vue de régénérer des cornées endommagées.
L’état actuel de la recherche sur les cellules souches rétiniennes
Les progrès de la technologie ouvrent la voie à des études réalisées sur les cellules souches rétiniennes. On a
conçu un vecteur capable de transporter des cellules souches rétiniennes ayant été génétiquement modifiées pour
produire un facteur protégeant les neurones et favorisant leur survie. Ce vecteur peut être implanté au fond de l’œil,
où il libère constamment le facteur en question. Cette méthode a comme avantage important que le risque de rejet
du greffon est réduit au minimum parce que les cellules génétiquement modifiées sont enfermées dans le vecteur
et n’entrent pas en contact avec le système immunitaire. Les essais cliniques préliminaires effectués sur des
patients ayant diverses maladies des yeux ont permis de constater que le vecteur est bien toléré et qu’il semble
ralentir le rythme de la perte de vision. D’autres essais portent actuellement sur les effets indésirables, sur le risque
de rejet et sur le choix d’autres emplacements pour le vecteur. Cette méthode s’est révélée sure pour implanter des
cellules souches capables de produire des facteurs de protection pour traiter des maladies comme le glaucome ou
la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Lectures additionnelles sur les maladies des yeux
Le lecteur est invité à consulter les sites recommandés ci-dessous s’il souhaite se renseigner davantage sur les
maladies des yeux et les éventuelles applications des cellules souches pour traiter ces maladies.

Synthèse de la recherche sur les cellules souches et les maladies des yeux (Réseau de cellules souches)
(http://goo.gl/sM9uQ)
AMD Alliance International (www.amdalliance.org)
INCA (www.cnib.ca/fr)
The Foundation Fighting Blindness (Canada) (www.ffb.ca)
Foundation Fighting Blindness (www.blindness.org)
The London Project (Royaume-Uni) (www.thelondonproject.org)
National Eye Institute (www.nei.nih.gov)
Plan d’action pour la prévention de la cécité et des déficiences visuelles évitables
(http://www.who.int/blindness/plan_d_action_fr
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