Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
Les oiseaux marins et coloniaux
des Îles-de-la-Madeleine :
statuts et tendances des populations
Jean-François Rail

Région du Québec

                                Service canadien de la faune
                     Série de rapports techniques numéro 502
                                                        2009
Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
SÉRIE DE RAPPORTS TECHNIQUES DU SERVICE CANADIEN DE LA FAUNE

Cette série de rapports, créée en 1986, donne des informations scientifiques et techniques sur les projets du
Service canadien de la faune (SCF). Elle vise à diffuser des études qui s’adressent à un public restreint ou sont
trop volumineuses pour paraître dans une revue scientifique ou une autre série du SCF.

Ces rapports techniques ne sont habituellement demandés que par les spécialistes des sujets traités. C’est pourquoi
ils sont produits à l’échelle régionale et en quantités limitées. Ils sont toutefois numérotés à l’échelle nationale. On
ne peut les obtenir qu’à l’adresse indiquée au dos de la page titre. La référence recommandée figure à la page titre.

Les rapports techniques sont conservés dans les bibliothèques du SCF et figurent dans le catalogue de
Bibliothèque et Archives Canada, que l’on retrouve dans les principales bibliothèques scientifiques du Canada. Ils
sont publiés dans la langue officielle choisie par l’auteur, en fonction du public visé, accompagnés d’un résumé
dans la deuxième langue officielle. En vue de déterminer si la demande est suffisante pour publier ces
rapports dans la deuxième langue officielle, le SCF invite les usagers à lui indiquer leur langue officielle
préférée. Les demandes de rapports techniques dans la deuxième langue officielle doivent être envoyées à
l’adresse indiquée au dos de la page titre.

CANADIAN WILDLIFE SERVICE TECHNICAL REPORT SERIES

This series of reports, introduced in 1986, contains technical and scientific information on Canadian Wildlife
Service projects. The reports are intended to make available material that is either of interest to a limited
audience or is too extensive to be accommodated in scientific journals or in existing CWS series.

Demand for the Technical Reports is usually limited to specialists in the fields concerned. Consequently, they are
produced regionally and in small quantities. They are numbered according to a national system but can be
obtained only from the address given on the back of the title page. The recommended citation appears on the title
page.

Technical Reports are available in CWS libraries and are listed in the catalogue of Library and
Archives Canada, which is available in science libraries across the country. They are printed in the
official language chosen by the author to meet the language preference of the likely audience, with an
abstract in the second official language. To determine whether there is sufficient demand to make
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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
LES OISEAUX MARINS ET COLONIAUX
DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE :
STATUTS ET TENDANCES DES POPULATIONS

Jean-François Rail1

Série de rapports techniques numéro 502
2009
Service canadien de la faune
Région du Québec

1
 Environnement Canada
Service canadien de la faune
1141, route de l’Église
C.P. 10100
Québec (Québec) G1V 4H5
Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Rail, Jean-François
        Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine [ressource
électronique] : statuts et tendances des populations / Jean-François Rail.

(Série de rapports techniques ; no 502)
Monographie électronique en format PDF.
Publ. aussi en anglais sous le titre: Colonial and sea birds of the Magdalen
Islands, statuses and population trends.
Publ. par: Région du Québec.
Également publ. en version imprimée.
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-1-100-91889-1
No de cat.: CW69-5/502F-PDF
        1. Oiseaux de mer--Québec (Province)--Îles-de-la-Madeleine --Distribution
géographique. 2. Oiseaux--Inventaires--Québec (Province) --Îles-de-la-Madeleine.
3. Oiseaux--Populations--Québec (Province) --Îles-de-la-Madeleine. I. Service
canadien de la faune II. Service canadien de la faune. Région du Québec III. Titre.
IV. Collection: Série de rapports techniques (Service canadien de la faune : En ligne) no 502

QL685.5 Q4 R3414 2009                598.177                       C2009-980145-0

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l’Environnement, 2009
 Numéro de catalogue CW69-5/502F-PDF
 ISBN 978-1-100-91889-1

Citation recommandée :
Rail, J.-F. 2009. Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances
des populations. Série de rapports techniques No. XXX. Service canadien de la faune, région du
Québec, Environnement Canada, Sainte-Foy, vi + 65 pages.

Copies disponibles auprès de l’auteur à l’adresse suivante :
Service canadien de la faune
1141, route de l’Église, 8e étage
C.P. 10100
Québec (Québec) G1V 4H5

Ou par courriel auprès de l’auteur : jean-francois.rail@ec.gc.ca

Also available in English

Photos de la page couverture (gauche à droite) :
Mouettes tridactyles (à l’île d’Entrée), 2008, ©J.-F. Rail
Nid de Sterne Pierregarin (sur un îlot de l’étang de la Martinique, dans la lagune du Havre-aux-
Basques), 2008, ©Richard Cotter
Vue aérienne du Rocher aux Oiseaux, Îles-de-la-Madeleine. La colonie de Fou de Bassan qui a
envahi le plateau est visible, 2004, ©J.-F. Rail
Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
RÉSUMÉ

Situées au milieu du golfe Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine abritent une riche
communauté d’oiseaux marins nichant dans les nombreuses falaises en grès rouge
caractéristiques, sur les îles sablonneuses dans les lagunes et sur les îles rocailleuses au large
des côtes.

Le présent inventaire des oiseaux marins nicheurs effectué en 2007 fait le point sur les travaux
réalisés par Mousseau et al. (1976), par Bourque et Richard (1992), et par le Service canadien de
la faune (SCF) en 2000-2002, et est le résultat d’une collaboration entre le SCF et Parcs Canada.
Au cours d’un inventaire aérien effectué le 9 juin, des photographies des colonies nicheuses qui
étaient inaccessibles ou difficiles à dénombrer à partir d’un bateau ont été prises. Le reste des
colonies a été visité soit en bateau ou à pied, entre le 8 et le 22 juin. La taille de chacune des
colonies d’oiseaux marins nicheurs et du Grand Héron a été estimée, à l’exception de celle du
Fou de Bassan, qui est recensée au cours d’un inventaire particulier tous les cinq ans (le prochain
aura lieu en 2009). Les méthodes d’inventaire qui ont été utilisées sont indiquées de façon
détaillée pour chaque site et chaque espèce. Il est question du statut actuel de la population
nicheuse de chaque espèce, et des comparaisons sont faites avec les relevés précédents et les
données historiques en vue de déterminer les tendances des populations locales.

Dans l’ensemble, nos résultats soulignent le fait que la communauté nicheuse d’oiseaux de mer
est plus diversifiée et abondante que jamais aux Îles-de-la-Madeleine, étant représentée par près
de 100 000 oiseaux de 17 espèces différentes. Cependant, plusieurs espèces ont un statut
précaire : la Sterne de Dougall, l’Eider à duvet, le Grand Héron et la Mouette rieuse nichent en
très petits nombres; tous les sites de nidification des mouettes, des sternes et de l’Océanite cul-
blanc sont facilement accessibles pour les mammifères prédateurs; des déclins importants et
inexpliqués ont été constatés chez le Goéland argenté, le Macareux moine et le Guillemot de
Brünnich. À l’heure actuelle, la plus grande menace qui pèse sur les populations d’oiseaux
marins aux Îles-de-la-Madeleine est le renard roux. Ses incidences sur les oiseaux marins étaient
bien visibles; nous avons observé de nombreux cas de prédation des nids et des oiseaux adultes,
mais également de désertion de plusieurs sites auparavant occupés par des colonies bien établies
d’oiseaux marins. Nous avons aussi attribué un cas de prédation à un nouveau venu, le coyote.

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
Heureusement, bon nombre d’autres sites importants de nidification des oiseaux marins sont
protégés contre les prédateurs terrestres et les perturbations causées par l’humain en étant situés
sur des îles au large des côtes ou dans des falaises. Le meilleur exemple est le site des rochers
aux Oiseaux, qui héberge environ les deux tiers de tous les oiseaux marins qui nichent aux Îles-
de-la-Madeleine.

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ....................................................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX.............................................................................................................. vi
LISTE DES FIGURES .................................................................................................................. vi
1.     INTRODUCTION ...................................................................................................................1
2.     MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS ....................................................................................2
      Méthodes de calcul pour les estimations de population ...........................................................2
      Inventaire aérien .......................................................................................................................4
      Inventaire au sol et en bateau....................................................................................................6
3.     DISCUSSION ........................................................................................................................25
4.     CONCLUSION......................................................................................................................43
5.     REMERCIEMENTS..............................................................................................................45
6.     BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................46
7.     ANNEXES.............................................................................................................................50

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Estimations des nombres d’individus nicheurs aux colonies d’oiseaux marins et
           coloniaux des Îles-de-la-Madeleine, en 2007 ..............................................................23

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Localisation des sites de nidification des oiseaux marins aux Îles-de-la-Madeleine. ....24
Figure 2. Évolution de la taille de la population du Fou de Bassan aux rochers aux Oiseaux,
          de 1830 à 2004................................................................................................................26
Figure 3. Tendance de la population du Grand Cormoran aux Îles-de-la-Madeleine,
          1976-2007 .......................................................................................................................28
Figure 4. Tendance de la population du Cormoran à aigrettes aux Îles-de-la-Madeleine,
          1972-2007 .......................................................................................................................30
Figure 5. Estimations des populations des Goélands argentés et marins aux
          Îles-de-la-Madeleine, 1976-2007....................................................................................32
Figure 6. Sites de nidification de la Mouette rieuse à la pointe de l’Est, de 2000 à 2007 .............35
Figure 7. Estimations des populations de sternes aux Îles-de-la-Madeleine, 1972-2007..............37
Figure 8. Nombre de Sternes de Dougall observées aux Îles-de-la-Madeleine, de
          1972 à 2006 .......................................................................................................................................... 38

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
1.     INTRODUCTION

Dans le cadre du suivi des populations d’oiseaux marins nicheurs du Québec amorcé par le
Service canadien de la faune (SCF) en 1976, les Îles-de-la-Madeleine apparaissent comme un
lieu incontournable. Situées au beau milieu du golfe Saint-Laurent, et présentant en plus de leurs
falaises rouges et lagunes caractéristiques, des sites exceptionnels tels les rochers aux Oiseaux et
l’île Brion, elles abritent une riche communauté d’oiseaux marins profitant d’habitats de
nidification variés et nombreux.

Les populations d’oiseaux de mer des Îles ont été inventoriées assez exhaustivement en 1976 par
Mousseau et al. (1976) et en 1990 par Fradette (Bourque et Richard 1992). Plus récemment, en
2000, le SCF a effectué un inventaire au sol et en bateau qui fut complété par un inventaire
aérien à certains sites en 2002. Dans son programme de suivi des oiseaux marins du Québec, le
SCF vise à instaurer un cycle d’inventaires réguliers (idéalement aux cinq ans) dans les
différentes régions du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent, et c’est ce qui a conduit à la
planification d’un nouvel inventaire en 2007. Parallèlement à cela, dans le cadre du projet d’aire
marine nationale de conservation aux Îles-de-la-Madeleine, Parcs Canada s’est montré intéressé à
participer à l’acquisition de données pour mettre à jour le portrait (entre autres) des populations
d’oiseaux marins des Îles, et faire le point sur leur situation.

Le présent rapport est donc le résultat d’une fructueuse collaboration entre le SCF et Parcs
Canada. L’analyse des tendances des populations est faite non seulement à partir des inventaires
cités plus haut, mais également avec toutes les données disponibles provenant d’une multitude de
sources qui seront citées au fur et à mesure dans ce rapport.

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Les oiseaux marins et coloniaux des Îles-de-la-Madeleine : statuts et tendances des populations - Jean-François Rail
2.    MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS

MÉTHODES DE CALCUL POUR LES ESTIMATIONS DE POPULATION

La population nicheuse d’une espèce aux Îles-de-la-Madeleine est représentée par tous les
couples ayant construit un nid ou tenté de nicher lors d’une année donnée. Malheureusement,
cette donnée est presque impossible à obtenir étant donné que les couples ne nichent pas tous
simultanément; que certains couples qui perdent leur nid prématurément abandonnent le site et
disparaissent, ou encore se déplacent et construisent un ou plusieurs nouveaux nids; etc.
Également, dans le cas de plusieurs espèces, la recherche de nids n’est pas réalisable comme
chez le Guillemot à miroir qui abrite ses œufs dans une fissure souvent invisible et inaccessible
dans les falaises. Lors des inventaires multi-spécifiques comme c’est le cas du présent inventaire,
toutes les espèces sont généralement inventoriées lors d’une même visite d’un site; les méthodes
utilisées se doivent donc d’être très rapides et efficaces afin de pouvoir couvrir un grand nombre
de sites sur l’ensemble du territoire visé.

Dans les cas où l’estimation de la population est faite en comptant directement le nombre de
nids, ce qui est la méthode privilégiée pour les mouettes, goélands, sternes et cormorans, le
moment choisi pour faire l’inventaire est important. En effet, le résultat sera d’autant plus
représentatif s’il a été obtenu lors du pic de nidification, c.-à-d. dans la période où l’on
retrouvera le maximum de nids actifs (une certaine proportion des nids pouvant apparaître avant
ou après ce moment, voir Barbraud et Gélinaud 2005). Ce qui rend la chose plus difficile encore
est le fait que les différentes espèces n’ayant pas la même chronologie de nidification, une visite
ne peut avoir lieu lors du pic simultané de nidification de toutes les espèces. Par exemple, les
Goélands marins commencent à nicher souvent beaucoup plus tôt que les sternes. Cela dit, les
oiseaux marins ayant des périodes de nidification assez prolongées, nous pensons qu’aux Îles-de-
la-Madeleine, un inventaire en juin permet d’évaluer assez précisément les populations des
diverses espèces présentes, bien que nos estimations soient possiblement conservatrices.
Généralement, le contenu des nids est noté, et l’estimation de la taille des couvées permet de vérifier
l’avancement de la nidification (voir annexe 1) afin de s’assurer que l’inventaire n’était pas trop hâtif
ou tardif (si c’est le cas, la donnée doit être interprétée avec précaution).

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Lorsqu’il est impensable d’utiliser des décomptes de nids, comme c’est le cas avec les Alcidés
(dont les nids sont souvent inaccessibles, très bien dissimulés, ou encore très vulnérables au
dérangement), la méthode utilisée est le dénombrement des adultes. En période de nidification,
aux abords des colonies d’Alcidés, il y a toujours des individus en attente sur l’eau ou se reposant
sur les roches, et le passage d’un bateau à proximité provoque invariablement l’envol d’un certain
nombre d’individus quittant leur nid. Même si quelques oiseaux non-nicheurs ou immatures
peuvent fréquenter la colonie, les Alcidés observés à proximité d’une colonie sont généralement
des nicheurs associés à ce site. Mais les nicheurs ne sont pas tous visibles lors de l’inventaire : des
individus peuvent demeurer invisibles au nid, ou sont partis s’alimenter loin au large. Bref il est
très difficile de savoir à combien de nids correspond le nombre d’oiseaux observés à un site. De
plus, les patrons d’attente à la colonie (c.-à-d. le nombre d’oiseaux observés près de la colonie)
varient selon l’espèce, l’heure du jour, la saison, les conditions météorologiques, etc. (Cairns
1979; Ewins 1985; Rail et Chapdelaine 2002). Donc les dénombrements d’Alcidés procurent
assurément des estimations de populations moins précises, mais il n’existe pas vraiment
d’alternative lorsque l’on effectue un inventaire simultané de toutes les espèces à des sites souvent
difficiles d’accès. Néanmoins, l’expérience nous laisse croire que les décomptes d’individus
constituent une façon fiable de détecter les tendances générales des populations. Par exemple, nos
estimations des populations du Petit Pingouin ont augmenté de façon constante et similaire partout
dans les différentes régions du golfe Saint-Laurent, depuis les années 1970.

Pour évaluer plus précisément les populations d’Alcidés en terme de nombre de couple nicheurs,
nous avons multiplié les nombres d’individus observés par un facteur de correction (K = nb de
couple nicheur par individu observé) pour chaque espèce. Tel qu’indiqué plus haut, ce facteur
peut aussi varier selon l’heure du jour, les conditions météo, la phase de nidification, ou même
l’habitat (Cairns 1979; Ewins 1985; Rail et Chapdelaine 2002). Cependant, afin d’avoir des
estimations comparables et pour faciliter l’analyse des tendances des populations, nous avons
utilisé les mêmes facteurs de correction que lors de l’inventaire précédent aux Îles-de-la-
Madeleine. Les facteurs utilisés sont les suivants : K = 1,0 (couple nicheur par individu observé)
pour le Guillemot à miroir et le Macareux moine, et K = 0,7 pour le Petit Pingouin, le Guillemot
marmette et le Guillemot de Brünnich. Ces valeurs sont approximatives et demanderaient d’être
validées sur le terrain; mais leur utilisation ici a pour unique objectif d’obtenir des estimations de
population un peu plus réalistes que le simple nombre d’individus observés, pour les Alcidés.

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Toutes les estimations sont rapportées en terme de nombre d’individus (nombre de couples X 2
individus par couple) dans le tableau 1. Les noms français, anglais et scientifiques de toutes les
espèces d’oiseaux nommées dans ce rapport sont listés à l’annexe 2.

INVENTAIRE AÉRIEN

Date : 9 juin 2007 (entre 13 h 15 et 14 h 30)

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, François Shaffer

Pilote : Louis Normand

Méthode : Le lendemain de notre arrivée aux Îles-de-la-Madeleine, à bord d’un avion Islander
(9 passagers) d’Air Montmagny venu nous prendre à l’aéroport de Cap-aux-Meules, nous avons
survolé plusieurs sites abritant des colonies d’oiseaux marins. Cette méthode d’inventaire était
nécessaire pour certains sites inaccessibles à pied (pour des raisons de sécurité, ou à cause du
dérangement que cela aurait causé aux colonies), et dont la topographie rend une partie de la
colonie difficile à recenser à partir d’un bateau. C’est particulièrement le cas pour les colonies de
cormorans de l’île aux Goélands, de l’île Shag, du Corps Mort, et des îles Rouges (des lagunes
de Havre-aux-Maisons et de Grande-Entrée). D’autre part, nous avions pensé qu’il serait plus
efficace d’évaluer la taille des trois colonies de Grands Hérons (présumées actives) à l’aide de
photos aériennes également. Ainsi nous avons survolé les héronnières de Fatima, de l’île du
Havre-Aubert (pointe des Canots), et de pointe Rockhill. Nous avions aussi jugé que certaines
grosses colonies de goélands seraient couvertes plus efficacement (avec beaucoup moins
d’efforts) en faisant des décomptes sur photos plutôt qu’en effectuant un inventaire systématique
au sol. C’est ici le cas de l’îlot B et de l’île du Chenal (de la lagune de Grande-Entrée), de l’îlot
de la baie du Portage (lagune de Havre-aux-Basques) et de l’île Paquet. D’ailleurs en 2002, les
populations de Goélands argentés et marins avaient été évaluées de cette façon à l’îlot B.
Finalement, nous voulions nous assurer au passage que l’île aux Loups Marins était toujours
inoccupée (tel que constaté en 2002).

En s’approchant de l’île aux Goélands, nous avons remarqué du haut des airs la présence de nids
de goélands sur l’épave de bateau à proximité (près du Cap à Savage). Nous avons donc profité
de l’occasion pour aller survoler et photographier l’épave afin de pouvoir compter ces nids.

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L’appareil photo utilisé lors de cet inventaire était un Canon 10D avec une lentille Canon 28-135
mm avec stabilisateur d’image intégré. Un autre appareil photo était utilisé simultanément, au
cas où le premier n’aurait pas donné de bons résultats, mais ce ne fut pas le cas. Les photos
furent analysées à l’écran avec le logiciel Adobe Photoshop Elements 2.0. Lors de décomptes de
nids, un point de couleur était placé sur chaque nid, sur un calque par-dessus la photographie,
jusqu’à ce que tous les nids aient été visiblement notés. Ensuite, la fonction « histogramme » du
logiciel permettait de déterminer le nombre de pixels de cette couleur sur le calque, et on pouvait
ainsi compter automatiquement le nombre de nids (points) sur la photographie, en autant que
l’on sache combien de pixels composent chaque point (selon la taille de point choisie).

Résultats :
•   Îlots de la baie du Portage (annexe 3a) : Nous avons préféré utiliser les résultats de
    l’inventaire au sol plutôt que l’analyse des photos aériennes.
•   Héronnière de pointe des Canots (île du Havre-Aubert) : Inactive.
•   Le Corps Mort (annexe 3b) : 76 nids de cormorans, répartis en 7 nids de Cormorans à
    aigrettes et 69 nids de Grands Cormorans d’après les répartitions spécifiques notées en
    bateau; 12 nids de Goélands argentés; 7 nids de Goélands marins.
•   Île aux Goélands (annexe 4a) : 671 nids de cormorans, répartis en 454 nids de Cormorans à
    aigrettes et 217 nids de Grands Cormorans d’après les répartitions spécifiques notées lors de
    l’inventaire en bateau (voir section 2.8).
•   Épave de l’Étang-du-Nord (annexe 4b) : 54 nids de Goélands argentés; 1 nid de Goélands
    marins.
•   Héronnière de Fatima (île du Cap-aux-Meules) : 56 nids actifs de Grands Hérons.
•   Île aux Cochons (ou île Paquet, annexe 5a) : Inoccupée.
•   Île Rouge (lagune de Havre-aux-Maisons, annexe 5b) : Inoccupée.
•   Île Shag (annexe 6a) : 870 nids de cormorans, répartis en 750 nids de Cormorans à aigrettes
    et 120 nids de Grands Cormorans d’après les ratios spécifiques calculés lors de l’inventaire
    en bateau; 18 nids de goélands, répartis en 4 nids de Goélands argentés et 14 nids de
    Goélands marins d’après le ratio spécifique déterminé en bateau.
•   Île du Chenal (lagune de Grande-Entrée, annexe 6b) : Les photos n’ont pas été analysées,
    voir plutôt résultats de l’inventaire au sol.

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•     Îlot B (lagune de Grande-Entrée, annexe 7a) : 833 nids de Cormorans à aigrettes; 9 nids
      de Goélands marins.
•     Île Rouge (lagune de Grande-Entrée, annexe 7b) : Inoccupée.
•     Héronnière de pointe Rockhill : 1 nid actif de Grands Hérons.
•     Île aux Loups Marins (annexe 8a) : Inoccupée.
•     Îlets des Étroits (annexe 8b) : Inoccupés.

INVENTAIRE AU SOL ET EN BATEAU

À l’exception des visites à l’île Brion et aux rochers aux Oiseaux (alors que nous étions à bord
d’un Zodiac d’Excursions en mer Inc.), le bateau que nous avons utilisé pour nos déplacements
était un Boston Whaler mesurant 5 mètres de long, équipé d’un moteur Johnson 90 hp, propriété
d’Environnement Canada. Certains îlots plus difficiles d’accès ont été atteints avec un petit
bateau pneumatique à rame, tandis que d’autres entourés d’eau peu profonde ont été rejoints en
bottes pantalon, ou simplement en empruntant des passages à gué.

2.1    L’ île Rouge de la lagune de Havre-aux-Maisons

Date : 8 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, François Shaffer

Méthode : Le soir même de notre arrivée aux Îles, nous avons pu vérifier à l’aide de jumelles (à
partir de la terre ferme) que l’île Rouge de la lagune de Havre-aux-Maisons (annexe 5b) était
abandonnée par les oiseaux. Cette situation ne changea pas lors de notre séjour.

Résultat : Aucun oiseau marin nicheur.

2.2    L’île Paquet

Date : 8 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, François Shaffer

Méthode : Une observation à l’aide de jumelles, à partir de la terre ferme. Même résultat. Le
lendemain, un passage en avion au-dessus de l’île confirma cette observation (annexe 5a).

Résultat : Aucun oiseau marin nicheur.
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2.3     La pointe Nelson

Date : 8 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, François Shaffer

Méthode : Ce site ayant déjà été utilisé par des sternes dans le passé, nous avons vérifié au
passage (à partir de la terre ferme) s’il y avait de l’activité à ce site en 2007.

Résultat : Aucun oiseau marin nicheur.

2.4     L’île du Havre-aux-Maisons

Date : 10 et 19 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr et Isabelle Turbide

Méthode : Le 10 juin, en partant de la Petite Baie, nous (J.-F. Rail et R. Cotter) nous sommes
dirigés en bateau directement jusqu’au cap Noir (juste au sud de la plage de la Dune du Sud),
puis entre 10 h 52 et 11 h 46 nous avons longé (en direction sud-ouest) les falaises à basse
vitesse jusqu’à la plage à l’ouest de pointe Basse. L’objectif était de compter les Guillemots à
miroir associés à ces falaises, mais quelques goélands couvant leur nid ont aussi été observés.
Nous avions aussi remarqué au passage que des goélands semblaient nicher dans les environs de
la plage à l’extrémité sud-ouest de l’île du Havre-aux-Maisons (annexe 9a). Le 19 juin à 10 h 00
nous sommes retournés à pied (accompagnés de D. Cyr et I. Turbide), pour dénombrer tous les
nids de goélands, noter leur contenu, et déterminer la proportion de chaque espèce. L’opération
dura 30 minutes.

Résultats :
•     95 Guillemots à miroir associés aux falaises du côté du large (donc 95 couples si K = 1,0
      couple par individu observé).
•     2 nids (couples) de Goélands argentés dans ces mêmes falaises.
•     2 nids (couples) de Goélands marins dans les falaises.
•     156 nids de goélands (tous vides; nous avons d’ailleurs trouvé une tanière de renard au beau milieu
      du site occupé), que l’on a répartis selon le ratio des adultes observés (23 Goélands argentés contre
      8 Goélands marins) en 116 nids de Goélands argentés et 40 nids de Goélands marins.

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•     3 autres nids de Goélands marins ont été trouvés sur l’île, dispersés dans les environs de la
      Petite Baie. Donc au total 118 nids de Goélands argentés et 45 nids de Goélands marins.
•     Autres espèces observées : 20 Grands Cormorans non-nicheurs, 1 mâle d’Eider à duvet,
      2 Arlequins plongeurs, 1 nid de Grands Corbeaux avec (au moins deux) jeunes.

2.5     L’île du Cap-aux-Meules

Date : 10, 11 et 22 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

Méthode : Le 10 juin (entre 13 h 36 et 14 h 32), après avoir mis à l’eau notre bateau à la Petite
Baie, nous (J.-F. Rail et R. Cotter) avons longé vers le sud les falaises du côté est de l’île du Cap-
aux-Meules, jusqu’à l’anse aux Étangs (après Le Gros-Cap). Les Guillemots à miroir associés
aux falaises ont été comptés, et quelques nids de Goélands argentés ont aussi été aperçus sur des
corniches. L’après-midi suivant (le 11 juin), accompagnés de D. Cyr et I. Turbide, nous avons
effectué le même type d’inventaire mais cette fois-ci le long des caps du côté ouest de l’île du
Cap-aux-Meules, soit à partir de l’anse des Baleiniers, au nord, jusqu’à notre point de départ à la
marina de l’Étang-du-Nord (retour à 15 h 35). Outre le décompte d’individus de Guillemots à
miroir, un nid de Goélands argentés fut trouvé dans les falaises. Finalement, le 22 juin, après avoir
entendu parler du fait que des goélands nichaient sur le toit de l’hôpital, nous avons pu vérifier
cette mention au télescope à partir d’un point de vue surélevé de l’île du Cap-aux-Meules.

Résultats :
•     80 Guillemots à miroir vus du côté est de l’île du Cap-aux-Meules, et 85 du côté ouest, pour
      un total de 165 individus observés (et une estimation de la population de 165 couples si K =
      1,0 couple par individu observé).
•     4 nids de Goélands argentés : 2 dans les falaises du côté est de l’île du Cap-aux-Meules, 1 nid
      du côté ouest, et un nid sur le toit de l’hôpital.

2.6     La marina de Cap-aux-Meules

Date : 11 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

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Méthode : Inventaire systématique de la colonie de goélands sur la digue de la marina de Cap-
aux-Meules (annexe 9b). En moins d’une heure (de 10 h 52 à 11 h 45), tous les nids de goélands
ont été comptés ainsi que leur contenu noté. Un décompte visuel (aux jumelles) des Goélands
marins et argentés sur le site fut utilisé pour évaluer la proportion des nids pour chaque espèce.

Résultats :
•     136 nids de goélands, répartis en 99 nids de Goélands argentés et 37 nids de Goélands marins
      d’après le ratio spécifique des adultes (66 Goélands argentés contre 25 Goélands marins, ou
      73 % G. argentés contre 27 % G. marins).

2.7    L’épave de l’Étang-du-Nord

Date : 11 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

Méthode : En allant faire le tour de l’île aux Goélands en bateau, nous sommes passés à proximité de
la partie de l’épave de bateau échouée près de Cap à Savage. Nous avons noté au passage deux
Guillemots à miroir sortant au vol de l’épave; du côté exposé au large, la structure brisée présente des
cachettes bien abritées (annexe 4b). Manifestement, l’épave sert de site de nidification à cette espèce,
et il est possible que notre brève observation sous-estime le nombre de guillemots qui l’utilisent.

Résultats :
•     2 Guillemots à miroir, correspondant à deux sites différents. Donc un minimum deux couples
      nichent probablement dans l’épave.

2.8    L’île aux Goélands

Date : 11 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr et Isabelle Turbide

Méthode : Les nids de goélands et de Mouettes tridactyles ont été comptés à l’aide de jumelles
alors que nous faisions lentement le tour de cette petite île (annexe 4a). Les nids de mouettes
étaient comptés par deux observateurs, par secteur, et l’estimation finale de la population
nicheuse représente la somme des moyennes pour chaque secteur. Pour le Guillemot à miroir et

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le Petit Pingouin, on a plutôt dénombré les adultes dans les falaises ou tout près (volant en
cercles autour de l’île ou nageant dans les eaux à proximité). On a aussi noté une femelle d’Eider
à duvet fuyant l’île à notre approche; nous avons présumé qu’il s’agissait d’un individu quittant
le nid parce qu’effrayé. Il s’agit de l’unique « couple nicheur » décelé aux Îles-de-la-Madeleine
en 2007. Les nids de cormorans ont été comptés sur les photos aériennes prises le 9 juin, mais
c’est lors de nos observations en bateau que nous avons noté la répartition des deux espèces sur
l’île, laquelle nous a permis de départager les nids sur les photos.

Résultats :
•     Répartition des cormorans sur l’île : le Cormoran à aigrettes ne se retrouve que sur le plateau de la
      pointe est et au bas des pentes; ailleurs sur l’île les nids appartiennent au Grand Cormoran.
•     1 femelle Eider à duvet quittant l’île (très probablement au nid; 1 couple nicheur).
•     3 nids de Goélands marins.
•     8 nids de Goélands argentés.
•     167 nids de Mouettes tridactyles.
•     34 Petits Pingouins (soit 24 couples nicheurs si K = 0,7 couple par individu observé).
•     17 Guillemots à miroir (soit 17 couples si K = 1,0 couple par individu observé).

2.9     Le Cap du Sud

Date : 12 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

Méthode : Après avoir mouillé notre bateau à la marina de l’Anse à la Cabane (départ 13 h 30),
nous avons compté les Guillemots à miroir associés aux falaises à partir de la dune du Bassin,
poursuivant vers l’ouest jusqu’à la fin du Cap du Sud. Les nids de goélands et mouettes ont aussi
été notés au passage, à l’aide de jumelles.

Retour à 14 h 40.

Résultats :
•     2 nids de Goélands marins.
•     12 nids de Goélands argentés.

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•   42 nids de Mouettes tridactyles.
•   91 Guillemots à miroir (soit 91 couples si K = 1,0 couple par individu observé).

2.10 Les îlots de la lagune de Havre-aux-Basques

Date : 13, 17, 18 et 24 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

Méthode : Les nombreux sites propices à la nidification des sternes dans la lagune de Havre-aux-
Basques (annexe 10) ont été visités à pied, et on a procédé à l’inventaire systématique des nids de
sternes (et autres) tout en notant le contenu des nids. Le 13 juin, une courte distance franchie à
bord d’un pneumatique nous permettait d’atteindre les îlots de l’étang de la Martinique en matinée
(inventaire entre 9 h 42 et 10 h 40). Puis ce fut le tour des îlots de la pointe des Canots en après-
midi (entre 15 h 00 et 15 h 07). À partir du premier îlot rejoint (celui le plus au sud), on a
déterminé à l’aide de jumelles que le second n’abritait pas de colonie de sternes. Plus loin vers le
nord, il ne semblait y avoir aucune activité du côté du goulet du Nord, où des sternes ont déjà
niché dans le passé. Quatre jours plus tard, nous avons marché dans l’eau parfois jusqu’à la
poitrine pour rejoindre les îlots de la baie du Portage (annexe 3a et 10). Ceci, car les photos
aériennes prises le 9 juin ne semblaient pas permettre d’évaluer le nombre de goélands nicheurs à
cet endroit, puisque les nids étaient difficilement visibles. Les résultats de l’inventaire
systématique des nids lors de cette visite à pied ont donc été préférés aux résultats de l’analyse des
photos aériennes. Les nids de goélands furent attribués aux Goélands argentés et marins selon la
proportion observée sur place de ces deux espèces. Nous avons recompté les nids de Cormorans à
aigrettes par la même occasion. Le site fut couvert en près d’une heure (entre 14 h 33 et 15 h 26).

Dans l’avant-midi du 18 juin, nous (J.-F. Rail et R. Cotter) avons inspecté à pied les îles de
Travers (annexe 10). Bien que quelques sternes furent observées, un seul nid de sternes fut
trouvé. La présence d’une tanière de renard laissait peu d’espoir pour la nidification des sternes à
cet endroit. Durant l’après-midi (début 16 h 12), toujours en bottes pantalon, nous avons atteint
les îlots de la colonie du Nord-Ouest. Après avoir compilé les contenus des nids de sternes sur
trois îlots, la pluie nous a contraints à prendre la décision de revenir un autre jour (arrêt à 17 h
05). Ce n’est que le 24 juin que nous sommes retournés, cette fois l’équipe au complet (J.-F.
Rail, R. Cotter, D. Cyr et I. Turbide), pour inventorier systématiquement les nids de sternes sur
                                                  11
les deux autres îlots occupés à cet endroit. Nous avons découvert lors de cette seconde visite des
signes évidents de prédation par un coyote sur tous les (cinq) îlots; empreintes fraîches, sternes
adultes mortes dont certaines partiellement enterrées, nids prédatés. Les sternes trouvées mortes
ont été identifiées à l’espèce, et ce ratio Sterne arctique/Sterne pierregarin fut par la suite utilisé
pour évaluer la proportion des nids de sternes pour chaque espèce sur ces îlots. Enfin, pour
conclure le sujet des îlots de la lagune de Havre-aux-Basques; le petit îlot connu sous le nom de
« colonie de la Planche à Voile » (nommé ainsi parce que le site à proximité est fortement utilisé
comme point de départ par les adeptes de ce sport) n’était pas fréquenté par les sternes durant la
majeure partie de notre séjour aux Îles. Peu avant notre départ, quelques sternes semblaient
vouloir s’y installer. Cependant, puisqu’il pouvait s’agir de sternes ayant raté leur nidification
ailleurs (par exemple à la colonie du Nord-Ouest ou aux îles de Travers), nous avons trouvé plus
juste de ne pas prendre la chance de compter deux fois les mêmes individus. Cette dernière
observation n’est donc pas incluse dans les résultats du présent inventaire.

Résultats :
•   561 nids de Cormorans à aigrettes à la baie du Portage.
•   121 nids de goélands aux îlot de la baie du Portage, répartis selon la proportion des adultes
    observés sur place (23 Goélands argentés contre 110 Goélands marins, ou 17 % G. argentés
    contre 83 % G. marins) en 21 nids de Goélands argentés et 100 nids de Goélands marins.
•   2 nids de Goélands marins à l’îlot sud de la pointe des Canots.
•   82 nids de Sternes pierregarins à l’îlot sud de la pointe des Canots.
•   1 nid de Sternes pierregarins aux îles de Travers (12 sternes observées mais apparemment
    non-nicheuses, dont 3 Sternes arctiques).
•   429 nids de sternes sur les îlots de la colonie du Nord-Ouest, répartis selon le ratio
    spécifiques des sternes trouvées mortes sur place (1 Sterne arctique contre 38 Sternes
    pierregarins) en 418 nids de S. pierregarins et 11 nids de S. arctiques.
•   137 nids de Sternes pierregarins aux îlots de l’étang de la Martinique.

2.11 Le Cap du Sud-Ouest et le Cap Noir

Date : 13 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr et Isabelle Turbide

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Méthode : À partir de la marina de l’Anse à la Cabane, nous avons tranquillement suivi les
contours des falaises en nous dirigeant vers l’ouest, jusqu’à la fin de celles-ci, à la plage de la
dune de l’Ouest. À partir du bateau, on a effectué à l’aide de jumelles le décompte des adultes de
pingouins et de guillemots, et des quelques nids de goélands. Pour ce qui est des nids de
Mouettes tridactyles et de Grands Cormorans, les estimations visuelles ont en quelques occasions
été complétées avec des décomptes sur photos (prises en bateau) pour les secteurs présentant de
fortes densités de nids. L’inventaire s’est déroulé entre 12 h 37 et 13 h 58.

Résultats :
•   16 nids de Grands Cormorans au Cap du Sud-Ouest, et 57 nids au Cap Noir.
•   2 nids de Goélands marins au Cap du Sud-Ouest.
•   8 nids de Goélands argentés au Cap du Sud-Ouest, et 3 nids au Cap Noir.
•   511 nids de Mouettes tridactyles au Cap du Sud-Ouest, et 11 nids au Cap Noir.
•   27 Petits Pingouins au Cap du Sud-Ouest (soit 19 couples avec K = 0,7 couple par individu
    observé).
•   24 Guillemots à miroir au Cap du Sud-Ouest, et 116 au Cap Noir (soit des estimations
    respectives de 24 et 116 couples nicheurs avec K = 1,0 couple par individu observé).

2.12 Les rochers aux Oiseaux

Date : 14 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide, Olivier
Barden (SCF), Alain Desrosiers (ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec:
MRNF) et Luc Miousse (Parcs Canada)

Méthode : L’estimation des populations d’oiseaux nicheurs s’est faite en longeant lentement le
contour des falaises (annexe 11), en comptant les oiseaux à l’aide de jumelles à partir du Zodiac
de la compagnie Excursions en mer Inc. (encore une fois piloté par M. Gaston Arseneau). À
noter que les Fous de Bassan n’ont pas été inclus dans cet inventaire, puisqu’ils font déjà l’objet
un inventaire quinquennal à partir de photos aériennes (le prochain étant prévu en 2009). De
plus, les oiseaux nichant sur le plateau du rocher principal (soit exclusivement des Fous de
Bassan) auraient été en bonne partie invisibles à partir du bateau (annexe 11a). Dans le cas des

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Alcidés, les oiseaux en position d’incubation dans les falaises étaient comptés secteur par secteur
par deux observateurs différents, et on a ensuite fait la somme des moyennes des deux
estimations pour chaque secteur. Les observateurs pour chaque espèce étaient les suivants :
D. Cyr et I. Turbide pour le Petit Pingouin; J.-F. Rail et R. Cotter pour le Guillemot marmette;
O. Barden et A. Desrosiers pour le Guillemot de Brünnich; aucun Macareux moine ni Guillemot
à miroir ne fut observé. Pour les Laridés, l’estimation de la population provient du décompte des
adultes observés en position d’incubation. Dans les falaises du rocher principal, les Mouettes
tridactyles ont été dénombrées de la même façon mais sur des photos numériques prises à partir
du bateau. L’inventaire a eu lieu entre 9 h 15 et 11 h 15 du matin.

Résultats :
•   2 couples de Goélands marins observés sur le plateau du rocher principal (il s’agit donc d’un
    minimum puisque le plateau est en bonne partie invisible du bateau).
•   1889 nids de Mouettes tridactyles (1873 sur le rocher principal et 16 sur les rochers aux Margaux).
•   567 Guillemots de Brünnich sur le rocher principal (soit 397 couples si K = 0,7 couple par
    individu observé).
•   4987 Guillemots marmettes (soit 3491 couples si K = 0,7 couple par individu observé); 4340
    sur le rocher principal et 647 sur les rochers aux Margaux.
•   1357 Petits Pingouins (soit 950 couples si K = 0,7 couple par individu observé); 1340 sur le
    rocher principal et 17 sur les rochers aux Margaux.
•   Aucun Guillemot à miroir.
•   Aucun Macareux moine.

2.13 Cap du Dauphin

Date : 14 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr, Isabelle Turbide

Méthode : Nous avons longé lentement en bateau les petites falaises des environs du Cap du
Dauphin (annexe 12a), comptant tous les Guillemots à miroir visiblement associés à ce site,
c.-à-d. les individus posés dans la falaise, nageant dans l’eau à proximité, ou faisant le va-et-

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vient entre la falaise et l’océan. Un Petit Pingouin fut aussi observé dans ce secteur relativement
restreint (couvert en 15 minutes, soit entre 14 h et 14 h 15).

Résultats :
•   15 Guillemots à miroir (ou 15 couples si K = 1,0 couple par individu observé).
•   1 Petit Pingouin (on présume qu’il y a 1 couple nicheur).

2.14 La pointe de l’Est

Date : Juin 2007

Observateurs : François Shaffer, Stéphanie Gagnon et Olivier Barden (du SCF); ainsi que
Sylvain St-Onge, Alain Desrosiers, Alain Lehoux, Renée Faubert (du MRNF)

Méthode : Dans le cadre du Programme d’inventaires fauniques et floristiques dans les aires
protégées du Québec méridional, une équipe constituée de biologistes et techniciens du Service
canadien de la faune et du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (Québec) a réalisé
plusieurs inventaires de la faune vertébrée dans la Réserve nationale de faune (RNF) de la pointe
de l’Est et dans le Refuge faunique de Pointe-de-l’Est (entre juin et septembre 2007). De plus,
François Shaffer, biologiste aux espèces en péril pour le Service canadien de la faune, a aussi
patrouillé ce territoire en juin pour documenter la nidification du Grèbe esclavon, de la Sterne de
Dougall et du Pluvier siffleur. Étant donné la présence de cette importante main-d’œuvre sur
place, la logique voulait que nous leur « déléguions » l’inventaire des oiseaux marins nicheurs de
la pointe de l’Est (annexe 12b); ce qu’ils ont gracieusement accepté. Les espèces habituellement
présentes étant des Laridés, les méthodes d’inventaire proposées étaient des décomptes
systématiques des nids (avec prise de note des contenus de nids), et des décomptes d’individus.

Résultats :
•   Deux nids (couples) de Goélands marins.
•   17 nids (couples) de Mouettes rieuses (et 35 individus observés).
•   351 nids (couples) de Sternes pierregarins.
•   Présence d’un petit nombre (indéterminé) de Sternes arctiques.
•   Une Sterne de Dougall observée.

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2.15 L’île Brion

Date : 15 et 16 juin 2007

Observateurs : Jean-François Rail, Richard Cotter, Dominic Cyr; et (d’Attention Frag’Îles)
Alain Richard et Catherine Turbide

Méthode : Entre 8 h 31 et 11 h 36, observation des falaises à l’aide de jumelles, à partir du
Zodiac de la compagnie Excursions en mer Inc. piloté par M. Gaston Arseneau. Nous avons
compté le nombre d’adultes chez les Alcidés; chez les autres espèces on comptait plutôt les nids.
Des décomptes sur photos numériques (prises du bateau) ont également été utilisés pour
dénombrer les nids de Mouettes tridactyles dans les secteurs les plus densément utilisés.
L’appareil photo était le Canon 10D avec une lentille Canon 28-135 mm dotée d’un stabilisateur
d’image intégré. En après-midi (13 h 35 à 14 h 12), un petit secteur au sud-ouest de l’île, dont
les falaises sont situées à une certaine distance en retrait du rivage et donc difficiles à inventorier
en bateau, a été visité à pied afin d’évaluer son utilisation par le Macareux moine. Finalement, la
présence de l’Océanite cul-blanc a été vérifiée au cours de la nuit suivante (entre minuit et 2 h 30
du matin). Le secteur du phare, le sentier forestier menant du phare jusqu’à l’aire d’accueil (où
était l’ancien quai), les environs de l’aire d’accueil, et le sentier longeant le côté nord de l’île
vers l’est (sur une distance d’environ 1,2 km à partir de l’aire d’accueil), ont été inventoriés.
L’équipe (J.-F. Rail, R. Cotter et D. Cyr) a parcouru lentement ces secteurs à pied à l’écoute des
vocalises des océanites, en faisant de fréquents points d’écoutes durant lesquels on a aussi
diffusé (à l’aide d’un petit lecteur MP3 et de mini-caisses de son) des enregistrements de
vocalises d’océanites pour stimuler la réponse de ces oiseaux. La position des points d’écoute où
il y avait présence d’océanites a été notée avec un GPS (annexe 13).

Résultats :
•   52 nids de Grands Cormorans.
•   82 nids de Cormorans à aigrettes.
•   1 nid de Goélands marins.
•   1890 nids de Mouettes tridactyles.
•   1619 Guillemots marmettes (1133 couples avec K = 0,7 couple par individu observé).
•   427 Petits Pingouins (c.-à-d. 299 couples si K = 0,7 couple par individu observé).

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