Les périls et les promesses de l'Inde - Par Angelo Katsoras - Banque Nationale
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2 mai 2019 Les périls et les promesses de l’Inde Par Angelo Katsoras Le premier ministre d’Inde, Narendra Modi, a été élu à une majorité écrasante en 2014. Cinq ans plus tard, il est maintenant en campagne pour sa réélection afin de continuer de bâtir ce qu’il appelle une Inde plus forte et plus prospère. Cependant, les perceptions du public de ce que M. Modi a réalisé sont contrastées. D’une part, il a présidé à une forte croissance économique, fait adopter une législation historique sur les faillites et remplacé un salmigondis de taxes d’affaires qui variaient d’un État à l’autre par une taxe sur les produits et services (TPS) nationale. D’autre part, le manque de bons emplois suscite des mécontentements, de même que les difficultés financières des agriculteurs (un énorme bassin d’électeurs) et l’incapacité de simplifier davantage des législations foncière et du travail. L’Inde continuera d’enregistrer une importante croissance économique et la réélection probable de M. Modi sera bien vue par les marchés, mais la réponse qu’apportera l’Inde aux défis ci-dessus déterminera si le pays est en mesure ou non d'exploiter tout son potentiel économique. Quelques-unes des réformes les plus importantes de M. Modi à ce jour L’objectif de la mise en place d’une législation sur la TPS en 2017 était d’améliorer les recettes de l’État en forçant les sociétés à sortir de l’économie parallèle, celle du marché noir. Le ratio impôt/PIB très faible de l’Inde — à peine 17.8% comparativement à une moyenne de 34% au sein de l’OCDE (données de 2017)1 — prive l’État de fonds dont il a grand besoin. Selon les premières indications, la TPS produit l’effet voulu : le nombre d’entreprises inscrites a augmenté de 6.6 millions juste avant la mise en place de la TPS à 12 millions aujourd’hui. 2 Un autre objectif était de faciliter le commerce entre les États. Avec l’ancien système, les camions attendaient pendant des heures d’acquitter les diverses taxes à des points de contrôle entre les États avant de pouvoir circuler. En vertu de la loi sur les faillites de 2016, les entreprises doivent être liquidées neuf mois après la déclaration de la faillite si elles ne trouvent aucun repreneur. Cela constitue un des transferts historiques de pouvoir au détriment de la classe bien introduite, qui gardait le contrôle de ses entreprises en rejetant les pertes sur les banques. Le taux de recouvrement des dettes en Inde a augmenté d’environ 20% en 2015 à 48% aujourd’hui. Le taux de recouvrement moyen au sein de l’OCDE est de 72%.3 Cependant, une décision récente de la Cour suprême d’Inde qui élimine certains des délais stricts prévus offrira aux débiteurs un répit temporaire et forcera la banque centrale à ajuster certains règlements. Le lancement massif de l’identification numérique pourrait changer la donne L’attribution d’un numéro d’identification à 12 chiffres devrait permettre à la plupart des Indiens de recevoir l’aide publique par le paiement direct dans leurs comptes, éliminant potentiellement les intermédiaires corrompus qui siphonnent souvent les aides telles que l’aide alimentaire avant qu’elles parviennent aux prestataires visés. Les Indiens seront en mesure d’accéder à ces comptes à l’aide de leur empreinte digitale ou d’une lecture de leur iris. Cependant, beaucoup de villages d’Inde manquent encore de succursales bancaires ou de GAB et on craint que cette technologie puisse être utilisée pour accéder aux données privées des citoyens ordinaires. Si le lancement de cette numérisation est couronné de succès, les sociétés en question offriront sans aucun doute leurs services à d’autres pays. La croissance économique d’ensemble est solide, mais les détails sont moins convaincants L’Inde traverse une phase économique gagnante. Son économie a grandi à un rythme annuel moyen de plus de 7% au cours des cinq dernières années. Le FMI projette que l’économie du pays croîtra de 7.3% en 2019 et de 7.5% en 2020. L’investissement direct étranger a atteint $45 milliards en 2018, en hausse par rapport à moins de $25 milliards en 2014. En outre, l’Inde devrait remplacer le Royaume- Uni en 2019 au cinquième rang des plus grandes économies. Ces taux de croissance combinés avec l’adoption de réformes clés ont permis à l’Inde en un an de gagner 23 rangs au classement et de se hisser au 77e rang sur 190 pays de l’indice de facilité des affaires de la Banque mondiale 2018. 1 « A case for widening the tax base », The Hindu, 30 janvier 2019 2 « India’s Modi says most goods to be hit with below 18 percent tax », Reuters, 18 décembre 2018 3 « India is no longer a defaulters' paradise », Nikkei Asian Review, 24 mars 2019
Inde : La croissance mise en perspective Taux de croissance annuel (fin d’exercice : 31 mars) 10 % 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 FBN Économie et Stratégie (données de Refinitiv) Les chiffres d’ensemble masquent une réalité plus complexe Certains économistes ont mis en doute la crédibilité des chiffres du PIB du gouvernement après d’importantes révisions des données sous-jacentes. La décision de novembre 2016 de retirer 86% des billets de banque de la circulation du jour au lendemain en un effort pour réduire la corruption et limiter l’évasion fiscale — qui a échoué — s’est soldée par d’importantes pénuries de liquidités et a, selon les estimations, rogné un point de pourcentage de la croissance du PIB au premier semestre de 2017. L’Inde importe 80% de ses carburants et combustibles, ce qui signifie que l’économie souffre généralement quand les prix de l’énergie montent. Cependant, il est important de noter que l’effet des prix élevés des carburants est en partie annulé par le fait qu’environ un tiers des importations de pétrole de l’Inde sont réexportés comme produits pétroliers.4 La croissance économique de l’Inde en perspective L’Inde a récemment dépassé la Chine pour devenir la grande économie qui croît le plus vite au monde (7.1% contre 6.6% en 2018), mais il est crucial de tenir compte de leurs niveaux de développement économique respectifs différents. Après des décennies de croissance économique annuelle de plus de dix pour cent, il est normal que la Chine ralentisse alors qu’elle atteint le statut de pays à revenu intermédiaire et que sa population prend de l’âge. En fait, étant donné son niveau de développement économique beaucoup plus faible, l’Inde devrait croître à un rythme encore beaucoup plus rapide que la Chine. 4 « India Should Beware of Saudi Aramco’s Billions », Bloomberg, 20 avril 2019 2
Monde : Comparaison du produit intérieur brut par habitant PIB par habitant, PPP (dollars constants internationaux) 28,000 $ 26,000 Malaisie 24,000 22,000 20,000 18,000 Thaïlande 16,000 14,000 Chine 12,000 10,000 Indonésie 8,000 Inde 6,000 4,000 2,000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 FBN Économie et Stratégie (données du FMI) Les difficultés de l’emploi en Inde Les statistiques de l’emploi sont difficiles à obtenir parce que le marché du travail est informel à plus de 80%; mais selon certaines indications, l’Inde a encore du mal à créer des emplois de bonne qualité. Les données provenant du Centre for Monitoring Indian Economy indépendant ont estimé le chômage à 7.2% en février dernier, soit le niveau le plus élevé en 29 mois. Cet organisme a aussi affirmé que l’Inde a perdu 11 millions d’emplois en 2018 (chiffre contesté par le gouvernement).5 Peut-être est-ce en prévision des prochaines élections, mais le gouvernement indien a annulé la publication prévue de sa plus récente enquête sur la population active en février. L’Inde a depuis longtemps un avantage concurrentiel dans le domaine des services de technologie de l’information. Les sociétés indiennes de TI offrent des services allant de la saisie et de l’analyse des données au soutien à la clientèle pour les entreprises occidentales. Malheureusement, la TI n’emploie pas beaucoup de main-d’œuvre, ce qui implique que l’Inde doit s’appuyer sur d’autres secteurs pour générer des emplois. Les postes offerts dans le secteur public suscitent régulièrement des avalanches de candidatures. L’an dernier, 19 millions de personnes ont posé leur candidature pour 63,000 postes à pourvoir dans l’autorité nationale des chemins de fer d’Inde.6 Quand la police de l’État Uttar Pradesh a annoncé 62 postes de messagers dans la même année, 4,000 PhD, 50,000 étudiants du premier cycle et 28,000 diplômés ont posé leur candidature. 7 5 « Wanted: Jobs for Indians », Fortune India, 16 avril 2019 6 « Narendra Modi’s Election Challenge: Create Jobs. Lots of Them », Atlantic Monthly, 9 avril 2019 7 « Wanted: Jobs for Indians », Fortune India, 16 avril 2019 3
Comme près de la moitié des 1.2 milliard d’habitants de l’Inde ont moins de 25 ans, le pays doit créer près de 10 millions de nouveaux emplois par an simplement pour soutenir le rythme d’expansion de sa population active potentielle. Sinon, la démographie indienne se transformera d’un avantage en importante source d’instabilité politique.8 Le secteur manufacturier en difficulté de l’Inde Malgré la politique « Made in India » de Narenda Modi dévoilée en 2014, la fabrication a dérapé de 17% du PIB en 2006 à 15% en 2017.9 Par comparaison, le secteur de la fabrication de la Chine est passé de 32.5% du PIB en 2006 à 29% en 2017 (Banque mondiale). Les sociétés de plus de 100 salariés à temps plein ne peuvent généralement pas licencier du personnel sans autorisation gouvernementale. Malgré les faibles salaires en Inde, cela encourage les entreprises de fabrication soit à rester petites soit à prendre de l’expansion par l’automatisation. Pour soulager ce problème, le gouvernement fédéral a adopté une législation en mars 2018 permettant l’embauche de certains employés pour une durée déterminée. Cependant, la généralisation de ce système en Europe a créé un fossé entre les travailleurs protégés et les travailleurs non protégés et est devenue une importante source de tensions politiques. Les sociétés ont du mal à trouver des terrains pour les investissements industriels ou d’infrastructures. Toute vente de terrain doit être autorisée par au moins 80 % des propriétaires concernés et doit respecter un critère d’impact social.10 L’indemnisation est fixée au double de la valeur marchande pour les biens en milieu urbain et à quatre fois la valeur pour les terres en milieu rural. La course contre les robots. Historiquement, la plupart des pays ont gravi l’échelle du développement économique en profitant d’une main-d’œuvre bon marché pour attirer des investissements manufacturiers. Cependant, l’automatisation croissante des processus industriels rend la main-d’œuvre bon marché petit à petit moins concurrentielle. Tout cela augmente l’urgence pour l’Inde d’adopter des réformes économiques afin de bénéficier de la fabrication tant que le secteur a encore besoin de main-d’œuvre abondante. Le secteur agricole inefficace de l’Inde Le manque relatif d’emplois dans le secteur manufacturier empêche beaucoup d’Indiens de migrer de la campagne vers des régions urbaines. Cela empêche aussi une rationalisation des exploitations agricoles en unités économiquement plus viables. En plus de cela, les paysans doivent composer avec des prix élevés des engrais, des rendements faibles, la rareté de l’eau et de faibles prix pour leurs récoltes. Une réalité en particulier illustre toute l’inefficacité du secteur : bien qu’elle emploie près de la moitié de la population, l’agriculture ne représente que 15% à 17% du PIB. 11 Pour calmer la colère des campagnes en vue de la prochaine élection, M. Modi a annoncé des paiements en espèces annuels directs de 6,000 roupies ($85) aux paysans ayant moins de deux hectares de terre. Cela représente l’équivalent d’environ un mois de salaire.12 Le Parti du Congrès, le principal parti d’opposition, a annoncé qu’il préconise la distribution annuelle de 72,000 roupies ($1,045) chacun à 20% des familles les plus pauvres d’Inde. La pénurie d’eau, un autre des grands problèmes de l’Inde. L’Inde compte 17.9% de la population mondiale, mais ne possède que 4% des réserves d’eau douce de la planète. Bien que l’Inde soit un des pays qui manque le plus d’eau au monde, ses habitants paient l’eau moins cher que presque partout ailleurs. Cela implique que, du côté de la demande, il y a peu d’incitations des consommateurs à économiser l’eau alors que du côté de l’offre, les investisseurs sont peu motivés à construire des égouts et des usines d’épuration. Autre difficulté : les niveaux des mauvaises créances On estime que plus de 10.3% des prêts bancaires de l’Inde (près de $200 milliards) ne peuvent pas être remboursés ou doivent être restructurés essentiellement en raison de prêts consacrés (souvent sous la pression politique) à des projets d’infrastructures à grande échelle sans vérification diligente préalable. Les banques d’État contrôlent environ 70% de tous les actifs bancaires en Inde et sont le plus fortement exposées aux mauvaises créances.13 8 « ‘The Youth Bulge’: India Struggles to Employ an Exploding Population », Wall Street Journal, 22 avril 2019 9 « A vote of confidence in India as nation heads to polls », Bloomberg, 7 avril 2019 10 « THE MODI GOVERNMENT'S REFORM PROGRAM: A SCORECARD », Center of for Strategic & International Studies, 2019 11 « Has Narendra Modi been good for business? » Nikkei Asian Review, 20 février 2019 12 « With India’s Election Looking Close, Modi Packs Budget With Handouts », New York Times, 1er février 2019 13 « Bad debts may still be a headache for India’s state banks », CNBC, 9 avril 2019 4
Source : « India Risks Fresh Bad-Debt Pile Up as Weak Banks Resume Lending », Bloomberg, 22 mars 2019 Les niveaux de la dette souveraine de l’Inde La dette souveraine de l’Inde en pourcentage du PIB est restée stable depuis la crise financière. De 2008 à 2018, elle a légèrement baissé, de 74.5% du PIB à 70%. À 19.8% du PIB, la dette extérieure de l’Inde se compare favorablement avec celle de beaucoup d’autres économies des marchés émergents. Quarante-huit pour cent de cette dette extérieure sont libellés en dollars américains, alors que 37% le sont en roupies. Les réserves de change de l’Inde représentent US$426 milliards.14 Cependant, la recapitalisation possible qui s’annonce de son secteur financier ferait soit monter les niveaux de la dette soit baisser les réserves de change. L’Inde appelée aux urnes Les élections en Inde pour la chambre basse (Lok Sabha) ont commencé le 11 avril et dureront jusqu’au 19 mai. Le dépouillement des suffrages aura lieu le 23 mai. Le vote est étalé sur six semaines en raison de la lourdeur logistique de l’organisation du plus grand corps électoral au monde d’environ 900 millions d’électeurs. En 2014, le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi a été le premier parti à remporter une majorité à la Chambre du Peuple du parlement depuis 1984. Il a gagné 282 des 543 sièges, soit une augmentation de 166 par rapport à l’élection précédente. En revanche, le Parti du Congrès, qui avait longtemps dominé la scène politique, n’a obtenu que 44 sièges, 112 de moins qu’aux élections précédentes. 14 FMI, août 2018 5
Lower-house seats won by BJP and CP in past general elections Source : « India airstrike on Pakistan hits Gandhi's election hopes », Nikkei Asian Review, 26 mars 2019 Quant à la chambre haute de l’Inde (Rajya Sabha), les États nomment 233 de ses 245 membres. Les 12 autres sont choisis par la présidence. Chaque année, un tiers des membres sont remplacés et un nombre similaire de membres sont désignés. Ni le BJP (73 sièges) ni le Parti du Congrès (50 sièges) n’est près de détenir une majorité dans la chambre. Or la plupart des lois doivent être adoptées par les deux chambres. L’attaque terroriste qui change la donne Il y a quelques mois à peine, la réélection de M. Modi semblait compromise. Puis il y a eu une attaque terroriste contre les militaires indiens en février. La réplique de l’aviation contre le Pakistan a détourné l’attention de l’économie et le taux d’approbation de M. Modi a grimpé en flèche. 6
Source : « India airstrike on Pakistan hits Gandhi's election hopes », Nikkei Asian Review, 26 mars 2019 Les sondages prédisent un retour à la politique des coalitions Alors que les sondages d’opinion récents indiquent maintenant que le BJP de M. Modi devrait rester au pouvoir, peu de personnes pensent que le premier ministre pourra réitérer son succès de 2014 quand le BJP a remporté une majorité absolue de sièges à la chambre basse. Cela implique que le BJP devra compter sur une coalition d’une dizaine de partenaires pour gouverner et marquerait un retour à un régime gouvernance qui a dominé l’Inde au cours des 30 dernières années. En fait, la dernière fois que le Parti du Congrès était au pouvoir (2009-2014), il dirigeait une coalition de gouvernement de 12 partis. Il est important de noter que le système politique décentralisé de l’Inde empêche le gouvernement de mener à bien son programme aussi vite que le font les dirigeants de la Chine, où le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul parti. Le gouvernement indien doit négocier avec une myriade de groupes, y compris des factions au sein même de la coalition et les États. En outre, comme l’Inde est une démocratie, elle ne peut pas engager des projets d’infrastructures ou d’investissement majeurs sans consulter la population locale. Les autorités chinoises n’ont pas cette contrainte. 7
Conclusion pour les placements Du point de vue des placements, l’Inde présente plusieurs avantages, notamment une démographie jeune, des coûts de main-d’œuvre bas et un secteur de TI concurrentiel à l’échelle mondiale. Ces avantages ont été renforcés par l’amélioration du climat des affaires grâce à une réforme du code fiscal et à la mise en application d’une nouvelle loi sur les faillites. De plus, les investisseurs ont généralement réagi positivement aux perspectives croissantes d’une victoire du BJP sous la houlette de Narenda Modi, parce qu’ils considèrent M. Modi et son parti comme plus favorable à l’entreprise privée que le Parti du Congrès, le principal parti d’opposition. Cependant, l’incapacité d’assouplir la législation du travail et foncière restrictive empêche l’Inde de réaliser tout son potentiel économique. Sans ces réformes, le secteur manufacturier de l’Inde aura du mal à acquérir des terrains pour de nouvelles usines et continuera d’éviter d’embaucher du personnel par crainte de ne pas pouvoir licencier pendant les périodes de ralentissement économique. Le retour très probable de la politique des coalitions met en doute tout progrès dans ces domaines dans un avenir prévisible. L’Inde n’atteindra probablement pas les niveaux de croissance économique qu’a connue la Chine pendant son ascension, mais nous pensons qu’elle continuera de croître au rythme d’environ 6% à 7% par an pendant plusieurs années. Cela sera renforcé par la canalisation de fonds par le gouvernement vers les infrastructures, les dépôts directs d’argent et la santé. M. Modi s’est engagé à dépenser $1,400 milliards en infrastructures pendant les cinq prochaines années s’il remporte les élections. Son gouvernement a aussi commencé à mettre en application un des programmes de santé publique les plus ambitieux de l’histoire récente. Le People’s Health Care Plan vise à fournir 500,000 roupies ($7,000) de protection hospitalière annuelle à 107 millions des familles les plus pauvres d’Inde.15 Le risque que l’automatisation complique de plus en plus la création d’emplois de bonne qualité rend ces programmes plus cruciaux que jamais pour éviter des troubles sociaux. Cependant, ces engagements financiers croissants entraînent des niveaux plus élevés de dépenses déficitaires au cours des prochaines années. 15 « The World’s Cheapest Hospital Has to Get Even Cheaper », Bloomberg, 26 mars 2019 8
Économie et Stratégie Bureau Montréal Bureau Toronto 514 879-2529 416 869-8598 Stéfane Marion Matthieu Arseneau Warren Lovely Économiste et stratège en chef Chef économiste adjoint DG RF, Chef Recherche et stratégie, stefane.marion@bnc.ca matthieu.arseneau@bnc.ca Dette publique warren.lovely@bnc.ca Krishen Rangasamy Paul-André Pinsonnault Marc Pinsonneault Économiste principal Économiste principal, Revenu fixe Économiste principal krishen.rangasamy@bnc.ca paulandre.pinsonnault@bnc.ca marc.pinsonneault@bnc.ca Kyle Dahms Jocelyn Paquet Angelo Katsoras Économiste Économiste Analyste géopolitique kyle.dahms@bnc.ca jocelyn.paquet@bnc.ca angelo.katsoras@bnc.ca Général Le présent rapport a été élaboré par Financière Banque Nationale inc. (FBN), (courtier en valeurs mobilières canadien, membre de l’OCRCVM), filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la Bourse de Toronto. 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