Lettre de marché hebdomadaire du 20 avril 2020 - Crédit Coopératif

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Lettre de marché hebdomadaire du 20 avril 2020 - Crédit Coopératif
Lettre de marché hebdomadaire du 20 avril 2020
Niveaux actuels

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                   DOW JONES    24242.49 ↑                 EUR/USD 1.0858 1.0861 ↓                  EONIA                -0.453
                   S&P 500      2874.565                   EUR/GBP 0.8727 0.8731 ↑                  EURIBOR 3M           -0.243
                   CAC 40        4493.26 ↑                 EUR/CHF 1.0515 1.0518 ↑                  EURIBOR 6M           -0.195
                   EUROSTOXX 50   2889.8                   EUR/JPY  117.1 117.12 ↑                  EURIBOR 12M          -0.105
                                                                                                    OAT 10 ANS            0.035B↓

Commentaire

Zone Euro

La Banque centrale européenne (BCE) prendra des mesures supplémentaires pour faire en sorte que l'inflation dans la zone euro soit conforme à
son mandat, a declaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans un entretien publié samedi par le Journal du Dimanche.
"Pour l'avenir, l'inflation restant au-dessous de notre cible de 2%, nous devrions maintenir des taux très bas et des liquidités très abondantes", a
déclaré celui qui est également membre du conseil des gouverneurs de la BCE. "Et s'il fallait faire plus pour remplir le mandat de stabilité des prix que
nous ont confié les traités, en toute indépendance, alors nous ferons plus."
 L'Union européenne aura besoin d'au moins 500 milliards d'euros supplémentaires provenant de ses différentes institutions pour se remettre des
conséquences du nouveau coronavirus, somme qui viendrait en plus d'un montant équivalent convenu il y a 10 jours, a déclaré Klaus Regling, le
président du MES. "Je dirais que, pour la deuxième phase, nous avons besoin d'encore 500 milliards d'euros de la part des institutions européennes,
mais cela pourrait être davantage", poursuit Klaus Regling. "A cet effet, nous devons discuter de nouveaux instruments avec un esprit ouvert mais il
s'agit aussi de faire appel à des institutions existantes parce que c'est plus facile, en particulier la Commission et le budget européen", ajoute-t-il.
"Repenser les fonds européens peut largement contribuer au maintien de la cohésion au sein de l'Union européenne." Le 9 avril, les ministres des
Finances de l'UE sont convenus d'un plan de soutien de 500 milliards d'euros pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire du
coronavirus, après des semaines de querelles qui ont souligné les douloureuses divisions au sein du bloc communautaire. Les dirigeants de l'Union
européenne doivent se réunir par visioconférence le 23 avril. Un compromis possible pourrait être trouvé dans le principe d'une Commission
européenne empruntant sur le marché avec la garantie du budget européen à long terme.
L'inflation dans la zone euro a nettement ralenti en mars pour tomber à 0,7%
seulement en rythme annuel contre 1,2% en février, montrent vendredi les chiffres
définitifs publiés par Eurostat, qui confirment sa première estimation. La hausse
des prix dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique s'éloigne ainsi un peu
plus de l'objectif d'un taux inférieur à mais proche de 2% que s'est fixé la Banque
centrale européenne (BCE). Le détail des statistiques fait notamment ressortir une
chute de 4,5% des prix de l'énergie en rythme annuel. Le taux d'inflation hors
énergie et produits alimentaires non-transformés, très surveillé par la BCE car
moins sujet à des variations passagères, est en hausse de 1,2% sur un an après
1,3% en février, précise Eurostat. Une mesure encore plus étroite de l'évolution des
prix à la consommation, qui exclut aussi les produits du tabac et les boissons
alcoolisées, ressort en hausse de 1,0% par rapport à mars 2019 après +1,2% le
mois précédent.

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Lettre de marché hebdomadaire du 20 avril 2020 - Crédit Coopératif
Point Coronavirus

                                                                        Les Etats-Unis continuent de payer un lourd tribut à l'épidémie, et ont franchi la
                                                                         barre des 40.000 morts. L'Etat de New York, le plus touché du pays, observe
                                                                         toutefois un ralentissement. Les USA font face à un nouveau phénomène ; environ
                                                                         2.500 personnes, selon la police, se sont rassemblées dimanche devant le
                                                                         capitole de l'Etat de Washington pour protester contre les mesures de confinement
                                                                         instaurées par le gouverneur démocrate Jay Inslee. Parmi ces restrictions figure
                                                                         l'interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes. D'autres
                                                                         manifestations ont éclaté dans plusieurs Etats américains, alors que Donald
                                                                         Trump a déclaré que les gouverneurs disposaient de capacités suffisantes de
                                                                         dépistage du coronavirus pour procéder à un déconfinement progressif.
                                                                         Où en sont les Etats ayant commencé le déconfinement. Premier et seul exemple
                                                                         aussi avancé de déconfinement : celui de la Chine et plus particulièrement de la
                                                                        province du Hubei, épicentre de la pandémie. La ville de Wuhan, dans laquelle est
                                                                        apparu le Covid-19, était placée en quarantaine stricte depuis le 23 janvier. Les
                                          Source Reuters                 mesures de restrictions ont dans un premier temps été assouplies dans la province
                                                                         du Hubei le 25 mars pour s'étendre progressivement. Depuis le 8 avril, les
                                                                         habitants de Wuhan peuvent notamment quitter la ville. Seulement, ce
déconfinement est loin d'être total. Il est toujours recommandé à la population de rester chez elle et de ne sortir qu'en cas de nécessité. Par ailleurs,
pour quitter Wuhan ou le Hubei les voyageurs doivent disposer d'une attestation médicale ou présenter sur leur téléphone portable un code QR vert,
attestant qu'ils n'ont pas été infectés par le virus. De plus, les écoles restent fermées dans la province. Un retour au confinement n'est par ailleurs pas
à exclure si le nombre de cas repart à la hausse. La mairie de Wuhan a ainsi replacé en confinement 70 quartiers résidentiels sur 7.000, après la
découverte de porteurs « asymptomatiques ».
En confinement depuis le 16 mars, l'Autriche est le premier pays de l'Union européenne à lever les mesures de restrictions en organisant notamment
la réouverture de ses commerces. Depuis mardi, et alors que le pays ne recense que 410 décès pour une population de 9 millions d'habitants, les
Autrichiens sont autorisés à retrouver le chemin des parcs et jardins publics. Les petits commerces de moins de 400 m2, mais aussi les magasins de
bricolage et de jardinage, ont par ailleurs été autorisés à rouvrir. Des mesures sanitaires subsistent toutefois. Les clients sont ainsi tenus de porter un
masque et de respecter les distances de sécurité dans ces commerces et dans les transports en communs. Le reste des magasins devrait par ailleurs
rouvrir début mai, puis les restaurants mi-mai.
La stratégie est sensiblement différente au Danemark. Dans le royaume, l'épidémie de coronavirus a fait 321 morts et le nombre d'hospitalisations est
en baisse depuis le début du mois d'avril.Après un mois de confinement, les crèches mais aussi les écoles maternelles et primaires ont rouvert
mercredi dans le pays. Les cours ont toutefois repris dans seulement la moitié des communes danoises et dans 35 % des établissements à
Copenhague, les autres ayant demandé plus de temps pour s'adapter aux règles de sécurité sanitaire encore en vigueur. Tous les établissements
devraient être ouverts d'ici le 20 avril. Les collégiens et lycéens patienteront, eux, jusqu'au 10 mai.Les bars, restaurants, centres commerciaux,
coiffeurs et salons de massages resteront clos et les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits. Les salons de coiffeurs, les instituts de
beauté ou encore les auto-écoles, seront en revanche autorisés à rouvrir à partir de lundi.

USA

Les indices américains ont très bien fini vendredi, mais les technologiques, après plusieurs séances de surperformance, ont un peu ralenti le rythme.
Le S&P 500 gagne 2,7% à la clôture et le Nasdaq Composite engrange 1,4%. Les marchés américains ont bénéficié de la feuille de route dévoilée
par Donald Trump la veille au soir à propos de la mise en œuvre du déconfinement, mais aussi des données positives sur le redemsivir de Gilead
dans le traitement du coronavirus (qui restent encore largement à confirmer car les données viennent d'un seul hôpital, à l'occasion d'un essai réalisé
sans groupe de contrôle). Toutefois, si un argument doit réellement expliquer la hausse de la Bourse aux Etats-Unis, c'est davantage le syndrome
«FOMO» : les marchés américains, dopés aux liquidités, bénéficient à plein de la hausse du bilan de la FED, qui s'envole de plusieurs centaines de
milliards de dollars… par semaine actuellement (presque 6400 mrds $ au dernier pointage).

Les marchés ont donc ignoré vendredi la chute du PIB chinois, pour ne retenir que la perspective du déconfinement à venir. Toutefois, la situation est
assez préoccupante aux Etats-Unis car la levée des restrictions est hautement politisée. Donald Trump a excité ses supporters en les invitant à se
rebeller contre le confinement mis en place dans certains Etats. Le Président américain est en guerre avec les gouverneurs des Etats, dont plusieurs
d'entre eux qui ne sont pas pressés de déconfiner, en particulier dans les zones les plus touchées par l'épidémie. Le gouverneur de Virginie a qualifié
de «délirantes» et «d'irresponsables» les déclarations de l'exécutif sur la disponibilité des tests. En effet, les Etats-Unis ont des difficultés à augmenter
leur capacité à tester quotidiennement, même si Mike Pence assure que le pays pourrait doubler du jour au lendemain ses capacités si les Etats
faisaient plus d'efforts… Plus de 750k personnes contaminées ont été recensées depuis le début de l'épidémie aux Etats-Unis, pour un total de plus
de 40k morts, qui progresse encore au rythme de près de 2k par jour.

Côté change

Le dollar s’est renforcé lundi face à ses rivaux, car les inquiétudes concernant la croissance mondiale ont renforcé l'attrait du billet vert pour le refuge
et ont pesé sur les devises axées sur le risque comme le dollar australien. Il y avait moins d’appétit pour le risque lors de la session asiatique, les
données ont montré que les exportations japonaises avaient subi leur plus forte chute en près de quatre ans et que les prix du pétrole avaient fléchi
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(à un plus bas de 21 ans), reflétant une évaporation croissante de la demande mondiale. Contre un panier de devises, le billet vert a progressé de
0,2% à 99,90 et s'est rapproché d'un sommet de près de 103 ans atteint le mois dernier. Le dollar a gagné environ 0,1% sur l'euro et la livre et 0,2%
sur le yen japonais. Il s'est échangé à 1,2478 $ par livre et 1,0870 $ par euro. Les gains du dollar sont survenus à un moment où les dernières données
de positionnement ont révélé que les investisseurs ont augmenté leurs positions short sur le billet vert. Ailleurs, le dollar néo-zélandais a été le seul à
tenir tête au billet vert, en hausse de 0,3% à 0,6044 $ après que la nation a annoncé qu'elle abaisserait son niveau d'alerte d'un cran lundi prochain -
permettant à certaines entreprises de reprendre leurs activités. L'impact économique du confinement forcé se reflètera dans les données PMI Flash
qui seront publiées plus tard dans la semaine. Les PMI composites de la zone euro, comprenant les services et l'industrie manufacturière, ont chuté
le mois dernier pour atteindre un niveau record de 29,7 contre 51,6 en février - la plus forte baisse mensuelle depuis le début de l'enquête en juillet
1998.

Pétrole

                                                                    Le pétrole poursuit sa dégringolade. Lundi matin, le brut américain a fortement
                                                                    dévissé en Asie, passant sous les 15 dollars pour atteindre son plus bas niveau
                                                                    depuis plus de deux décennies, face à une chute vertigineuse de la demande et
                                                                    des réserves américaines qui pourraient parvenir bientôt à saturation.
                                                                    Vers 6 heures du matin, heure de Paris, le baril de West Texas Intermediate perdait
                                                                    plus de 19 %, à 14,47 dollars l'unité. Il faut remonter à 1999 pour retrouver un tel
                                                                    niveau. Mercredi dernier, il était déjà tombé à son plus bas depuis 2002.
                                                                    Après un léger rebond, à 15,28 dollars, il est de nouveau reparti à la baisse : à
                                                                    7 heures, il perdait toujours 19,04 % à 14,67 dollars. Le baril de Brent de la mer du
                                                                    Nord a quant à lui mieux résisté. La référence européenne, moins affectée, cédait
                                                                    1,25 % à 27,73 dollars à 6 heures.
                                                                    Les marchés du pétrole ont plongé ces dernières semaines, alors que les
                                                                    restrictions de voyages dans le monde entier et la paralysie de nombreuses
                                                                    économies, à cause de la crise du Covid-19, ont fait fondre la demande. Côté offre,
                                           Source Reuters           le marché a été inondé par la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie.
                                                                    Un accord portant sur une réduction de production de 10 millions de barils par jour a
                                                                    été trouvé et signé le 12 avril par l'Opep et ses partenaires. Mais celui-ci n'entrera
en vigueur que le 1er mai et n'a semble-t-il pas convaincu les marchés, qui considèrent que les réductions promises ne suffiront pas à compenser la
chute massive de la demande provoquée par la pandémie.
Selon une note de la banque ANZ, « les prix du pétrole brut sont restés sous pression, car les prévisions de baisse de la demande pèsent sur le
sentiment général ». « Bien que l'Opep ait accepté une réduction sans précédent de la production, le marché est inondé de pétrole », a-t-elle ajouté.
Et « on craint toujours que les installations de stockage aux Etats-Unis ne soient à court de capacité ».
L'administration américaine de l'information sur l'énergie a indiqué que les stocks de brut de la plus grande économie mondiale ont augmenté de
19,25 millions de barils la semaine dernière, ajoutant aux malheurs d'un marché mondial sur-approvisionné. Et le contrat sur le baril de WTI pour
livraison en mai va bientôt expirer, signifiant que ceux qui en détiennent doivent trouver des acheteurs physiques et sont contraints de brader leurs
prix.
L'indice de référence américain est maintenant « découplé » de celui de Brent, référence du pétrole européen, et « l'écart entre les deux a atteint son
plus haut niveau en une décennie », indique dans une note Michael McCarthy, responsable stratégie pour CMC Markets.

Calendrier – Statistiques

         Date                                       Indicateur                                        Période                Pays        Consensus
      20/04/2020                         Prix à la production (Mensuel)                                 Mars                 ALL             -0.7%
      21/04/2020                              Taux de chômage ILO                                      Février                UK              3.9%
      21/04/2020                     Indice ZEW – Sentiment économique                                  Avril                ALL              -41.7
      21/04/2020                        Ventes de logements existants                                   Mars                 USA             5.30M
      22/04/2020                        Confiance des consommateurs                                     Avril                 ZE              -19.0
      23/04/2020            PMI Markit Flash (Manufacturier / Services / Composite)                     Avril                 ZE         39.6 / 25 / 26
      23/04/2020                 Nouvelles demandes d’allocations chômage                          Sem du 13/04/20           USA             4000k
      23/04/2020                 PMI Markit Flash (Manufacturier / Services)                            Avril                USA          38.5 / 32.5
      24/04/2020                             IFO Climat des affaires                                    Avril                ALL              80.0
      24/04/2020                        Commandes de biens durables                                     Mars                 USA            -11.8%
      24/04/2020              Indice Michigan de confiance des consommateurs                            Avril                USA              68.0

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                       Ismaïl Chekour                                          +33 1 47 24 82 78                              ismail.chekour@credit-cooperatif.coop
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