Livres, publications Inter Art actuel - Érudit
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Document generated on 03/05/2022 4:14 p.m. Inter Art actuel Livres, publications Number 89, Winter 2005 URI: https://id.erudit.org/iderudit/45841ac See table of contents Publisher(s) Les Éditions Intervention ISSN 0825-8708 (print) 1923-2764 (digital) Explore this journal Cite this review (2005). Review of [Livres, publications]. Inter, (89), 63–66. Tous droits réservés © Les Éditions Intervention, 2005 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
reçuslieu CONJONCTURES n°38 Guy DEBORD Lorsqu'une revue québécoise traite d'un être tel que Guy DEBORD, on doit quand même le souligner, d'autant plus qu'une antenne si- tuationniste, avec la présence de Patrick STRARAM - alias le Bison Ravi - s'activait à Montréal au cours des années cinquante et soixante. Un numéro spécial qui explique, qui com- mente et qui prend position. Pourquoi un nu- méro sur DEBORD ? « Au fond, on fait un numéro sur DEBORD parce que la majorité de nos lecteurs ne le connaît pas et parce que, n'étant ni des experts de DEBORD ni des mili- tants situs, nous avons cru être dans la con- ^OLAND n° 2 (5 dition idéale pour donner envie de le lire », Comrrft?lt% prsroKseiller cette revue po- commente Ivan MAFFEZZINI dans la présenta- lonaise qui traite de l'art actuel avec une tra- tion de ce dossier. duction des textes en anglais ? Elle est ainsi Véronique DASSAS situe les situationnistes assez accessible et se veut une très bonne in- avec les informations et la documentation formation sur l'art et les artistes de la Polo- bibliographique récente au sujet de Guy gne. DEBORD. Avec des éléments biographiques Plus particulièrement dans ce numéro essentiels, des repères historiques des lettris- trouve un article sur LIBERA, cet artiste i tes en passant par Potlatch et l'Internationale noclaste qui avait fait un camp de concentra Situationniste, on y traite des complicités : tion en blocs Lego et s'était vu censuré à CONSTANT, JORN, LEBOVICI, LEFEBVRE... Vienne en 1997. Aussi, on y commente les principales notions, Exit est une revue qui traite des pratiques, les détournements, les dérives, les exclusions, donc des artistes, mais particulièrement à par- le cinéma et mai 68. I l y a de même les sour- tir d'axes thématiques. Dans ce numéro par ces et les héritiers. exemple : Sculptors Take Photographs et From Un autre article de Giorgio AGAMBEN com- Conceptualism to the Staged Photography. FORT S Z T U K I n " 0 1 mente la Société du spectacle (texte déjà paru Aussi, il s'y trouve des critiques d'expositions On doit mentionner l'arrivée de nouvelles en 1995). S'y trouvent également une sorte de de toutes sortes mais surtout, dans ce numéro, revues, surtout si c'est destiné à l'art actuel texte-collage photo à partir de citations de la présence de photographies s'impose. et aux diverses manifestations de l'art-en- DEBORD, des fragments avec photos de DASSAS On doit conseiller cette revue pour une train-de-se-faire ! L'organisme Fort Sztuki, de et IKETNUK, et un graphisme d'esprit situ. Mais connaissance de l'art polonais actuel. Et avec, Cracovie, Pologne, existe depuis fort long- chose intéressante pour qui ne connaît pas en couverture de ce numéro, LIBERA en car- temps ; ils ont organisé toutes sortes d'acti- STRARAM, il y a une évocation « sommaire » dinal avec des bas féminins, ça attire ! vités en installation, performance, in situ, du passage de cet intellectuel - en contact RM selon les contextes et les espaces à investir. avec les lettristes à l'époque - au Québec. Exit Artur TAJBER m'avait parlé de leur intention STRARAM arrive en fait en 1954 au Canada. En Rynek Starego Miesta 2 00272 Warszawa d'initier une revue, pour diffuser le travail 1960, il publie Cahier pour un paysage à inven- qu'ils accomplissent et aussi pour discuter, Pologne ter, seul numéro, avec des textes de JORN, de analyser et critiquer. C'est donc sorti. Mais vfww.exit.art.pl DEBORD et d'IVAIN. On dira ceci de ce cahier, c'est en polonais seulement, ce qui rend la dans une lettre de DEBORD à STRARAM datant tâche difficile pour en réaliser un commen- du 25 août 1960 : « Le cahier se définit par taire. son programme d'expression radicalement li- bre de chacun. C'est le point central de ce ras- D'un format de 30 x 43 cm, un peu comme semblement ; qui en mesure aussi les limites. • assll un journal, et sur un papier s'en approchant, En effet, la liberté d'expression totale de soi- lÉforf SZIIIK î c'est une source importante d'informations, semble-t-il ? La rédaction est formée de Ro- même, pour tous, est un mot d'ordre d'une vérité profonde [...]. Mais c'est un mot d'or- man LEWANDOWSKI, Artur TAJBER, Malgorzata dre insuffisant pour une «avant-garde», vivant BUTTERWICK et Barbara MARON. Quarante pa- concrètement dans les conditions sociales ac- ges avec beaucoup de textes, l'art polonais tuellement dominées [...]. » ayant toujours comme volonté de pousser à la réflexion. L'article sur STRARAM de Véronique Je ne ferai donc pas de compte rendu des DASSAS témoigne, mais sommairement, des textes, en polonais seulement, mais je remar- traces et des gestes que que Katherine LIBEROVSKAYA de Montréal de STRARAM à Mon- y participe avec un texte traitant du multi- tréal principale- média. ment. Et d'autres RM articles sont de Fort Sztuki cette livraison dans c/o d'Artur TAJBER ce numéro spécial Ul. Krolewska 44/9 I sur DEBORD de Con- 31-112 Krakow I jonctures. Pologne www.spam.art.pl/fortsztuki RM zetajber@cyf-kr.edu.pl Conjonctures 4076, rue Saint-Hubert Montréal, Québec H2L 4A8 Tous les documents commentés dans cette lubrique nous sont fournis en service de presse et http://Trempet. sont par la suite disponibles pour consultation à notre centre de documentation. uqam.ca/conjonctures 14 $ CAN le numéro INFOS DOCUMENTATION : Geneviève FORTIN 418.529.9680 documentation@inter-lelieu.org Tous les visuels de cette rubrigue reprennent les couvertures originales ou des illustrations tirées des ouvrages recensés.
OLIVIER LUSSAC Il y a des redites, mais aussi beaucoup d'in- Happening & Fluxus formations inédites. Par exemple, la pièce de Polyexpressîvité et pratique Gerhard RUHM : « Cette soirée, poursuit concrète des arts RUHM, où j'ai fait cette musique avec une On dira : « Encore un autre livre sur seule note, et cette démonstration de silence. Fluxus ! » Mais celui-ci a quand même un trai- J'ai fait une pièce avec seulement, pendant tement particulier. C'est qu'on envisage plutôt deux minutes, rien [sic] que le silence. C'était d'expliquer « les origines », si l'on peut dire, dans le cadre de l'exposition d'Arnulf RAINER, du happening et aussi celles de Fluxus. En ce en 1952 » (p. 124). Donc CAGE n'est pas tout sens, ce livre est fort intéressant pour les in- seul ! Mais l'action la plus radicale de RUHM formations qu'il contient. reste la destruction d'un piano (le 15 avril LUSSAC puise dans les avant-gardes du 1959). « L'artiste a également utilisé des pia- NAVINKI2003 M 5th International parformancafestivalIn Mm»k M a n début du XXe siècle surtout, du futurisme au nos pour sa pièce intitulée Piano-Strip. Une strip-teaseuse s'est déshabillée et couchée sur dadaïsme, illustrant les grandes innovations, surtout en ce qui a trait à la « disposition » deux pianos en parallèle » (p. 128). du « spectateur ». I l parle de « polyma- LUSSAC touche au musical et au poétique, térialité » et son propos puise surtout dans à la poésie visuelle, concrète... « En privilé- l'univers du « son », du « musical ». Citant MA- giant l'action et l'élargissement de l'univers RINETTI : « [...] un continuel effort pour dé- sonore, le rôle de l'artiste a changé. I l est passer les lois de l'art et l'art lui-même à passé de celui de créateur de sens à celui de travers quelque chose d'imprévu qu'on pour- témoin des phénomènes. » (p. 142) rait appeler - vie-art - éphémère » (p. 38). LUSSAC parle également de l'importance de L'art et la vie, ce n'est donc pas nouveau, ça SATIE, surtout pour CAGE, et après CAGE ! Le fait partie d'une « attitude » ! Et le brouillage happening de 1952 de CAGE semble être le fait des catégories, ça aussi, ce n'est pas nouveau, historique important et il affirme que « [l]a NAVINKI 2003 The 5 t h de RUSS0L0 à M0H0LY-NAGY, avec d'abord les démarche de CAGE est donc bel et bien à l'ori- International performance dadaïstes de BAADER, par exemple : « Un da- gine et du happening et de Fluxus » (p. 163). festival in Minsk, Biélorussie daïste est un homme qui aime la vie dans l'im- « L'expérience du spectateur constitue la na- C'est le catalogue qui agit comme un mensité de toutes ses formes et qui sait et dit : ture de l'œuvre. » (p. 173) I l cite Daniel CAUX compte rendu de ce qui s'est passé en septem- pas seulement ici, mais aussi là, là, là est la qui dit que « La Monte Young nous paraît de- bre 2004 à Minsk, Biélorussie, pour la cin- vie. » (p. 56) LUSSAC relate bien des moments, voir être considéré comme le père du courant quième édition du festival de performance bien des faits, dont « la Course exécutée par «répétitif» » (p. 176). L'auteur analyse les pro- organisé déjà depuis quelques années. Victor MEHRING à la machine à écrire et par GR0ZY ductions en processus. « Le happening n'est PETROV et Denis ROMANOVSKI sont les deux à la machine à coudre » (p. 64). donc pas une représentation plastique ou organisateurs de cet événement dans l'an- De SCHWITTERS, l'auteur nous rappelle que théâtrale, au sens conventionnel du terme. cienne « Russie blanche ». « [cjoncept, matériau et œuvre d'art sont une C'est davantage un jeu sur la nature réelle de Les textes sont en anglais et - j'imagine - même chose » (p. 67). L'art se fera « concret » l'art et de la vie, de leur rapport naturel, un en russe ou biélorusse... ? I l y a eu 16 perfor- et le matériau confirme sa valeur essentielle. théâtre élargi qui prend sens dans une relation meurs d'ailleurs et 12 de la Biélorussie. On nous Chose importante, on le savait, on s'en dou- entre l'art et l'environnement. C'est donc le dit, en introduction, que le festival a eu une très tait, c'est la sortie du livre de MOTHERWELL, contexte qui influe fortement sur sa mise en bonne couverture médiatique, ayant même The Dada Painters and Pacts : an Anthology en œuvre. » (p. 182) Clin d'oeil à SWIDZINSKI et obtenu un reportage à la télévision ainsi que 1951, ce qui aura une influence sur les artis- à l'art contextuel ! KAPROW, père et théoricien des articles de journaux et de la presse spécia- tes américains qui feront Fluxus. Mais l'in- du happening, « distingue cinq modèles d'ex- lisée. I l y a eu des performances dans l'espace fluence de cette publication sera presque périence susceptibles de devenir des actions. du musée et à l'extérieur, à la campagne. inexistante en France ! ? Ces différents modèles ont déjà été pratiqués au début des années cinquante. Le premier PETROV, toujours dans l'introduction, men- L'auteur rappelle aussi que « [pjlusieurs modèle est situationnel » (p. 187). Tiens, tionne que Navinki, comme festival et lieu de expositions de DUCHAMP et de SCHWITTERS tiens, on n'est pas loin de DEBORD ?... rassemblement, reste une occasion impor- ont été montées dans la galerie de Janis, en- tante, dans cette région du globe, pour le dé- tre 1952 et 1959 » (p. 90). Et LUSSAC d'ajouter : « En passant aussi de veloppement de l'art nouveau - « Modem Puis, c'est la nomenclature des groupes : l'environnement au happening et du happe- Art », écrit-il ! Gutai, Mavo, le nouveau réalisme, le Wiener ning à l'activité, KAPROW s'est senti très pro- Chaque performance reçoit une sorte de Gruppe, etc. Mais partout on trouve DUCHAMP che de l'Internationale Situationniste, et tout description critique et des informations sur les et, à partir des années soixante, c'est CAGE qui particulièrement, de DEBORD. » (p. 191) auteurs. Une documentation photo, en noir et semble déterminant. Les exemples de rapports LUSSAC parle finalement de LEBEL, de blanc, accompagne ces descriptions. Je me de l'art à la vie sont nombreux et diversifiés. KNIZAK, de l'actionnisme viennois, du Judson souviens, j'y étais, d'un bon public, d'une or- En mars 1963, SP0ERRI convertit la galerie J Dance Group, du Buto, de EAT, d'USCO, de ZAJ, ganisation correcte, des performances de tou- en restaurant. etc. I l nous rappelle qu'« avec CAGE, la musi- tes catégories, comme ce jeune Biélorusse que n'est pas seulement une organisation so- - AleksandrZAYTSEV - qui a fabriqué une mini- nore, mais aussi un processus, une musique fontaine en se transperçant la main avec une comme processus » (p. 280). L'art semble de- aiguille médicale ! venu une « attitude » ! I l y a eu quelques conférences, dont la C'est donc une bonne publication, surtout mienne sur Les tissus du performatif- dont le parce que le tout envisage l'usage du sonore, texte en anglais est reproduit dans ce catalo- de la musique principalement dans l'évolution gue - et celle aussi de Marten FRITZ sur l'art des formes qui amèneront le happening et action et l'art d'intervention en Autriche. Fluxus. C'est un bon festival, dans une ville à l'ar- RM chitecture et à l'urbanisme reflétant « l'esthé- L'Harmattan tique de Moscou », Minsk. [collection Arts et Sciences de l'Art] RM 5-7 rue de l'École Polytechnique Navinki festival 75005 Paris St. K. Marks 34-10 220030 Minsk happening & fluxus France pot>«xpressMté et pratique concrète des arts www.editions-harmattan.fr Biélorussie 25,50 euros navinki@fastmail.fm ISBN 2-7475-6215-8
JOHN K. GRANDE Appuyé d'images de plusieurs sculptures En ce sens, les entrevues avec les Patrick Art Nature Dialogues environnementales œuvrant dans la nature DOUGHERTY, créateur de la sculpture Yardwork Interviews with Environmental (ou d'une certaine conception d'elle), GRANDE au symposium Cime et Racines (parc La Gabelle, Artists applique de manière serrée dans son livre le 2000), Gilles BRUNI et Marc BARBARIT cons- Depuis plus d'un quart de siècle, John mode de l'entrevue - questions et réponses - truisant The Lean-To : Building a Temporary K. GRANDE réfléchit, piste et affiche sur l'art pour délivrer non seulement la pensée des Shelter f o r Peace and Protection in Any et la société un constant parti pris écologique créateurs, mais encore leur interprétation des Season lors de l'événement Art et Nature contre la domination néotechnologique. Qui- contextes de création. (Bic, 1995) et Nils UDO avec son œuvre Pre- conque manie bien la langue de SHAKESPEARE L'influent historien de l'art Edward LUCIE- Cambrian Sanctuary (près du mont Tremblant, retrouvera donc avec Art Nature. Dialogues un SMITH, qui en signe la préface, appelle cepen- 2003) deviennent significatives. Bill VAZAN, intérêt identique à celui engendré par Ba- dant à une lecture vigilante quand il écrit : évoquant quelques-unes de ses sculptures lance : Art and Nature (Black Rose Book, 1994 ; « No significant movement in art remains environnementales comme Pression/Présence et pour la traduction française : Art, nature et independent of social and historical forces. Nor sur les plaines d'Abraham à Québec en 1979, société, Éditions Écosociété, 1997), apprécié cans it remain independent of surrounding, Outlickan Meskina au Symposium de sculpture d'une plus large cohorte de lecteurs anglopho- related artistic impulses, which may not be environnementale de Chicoutimi en 1980 et nes. pursuing the same ends. These are things that Prédateur à l'îlot Fleurie de Québec en 1996, emerge clearly from John GRANDE's fascinating est un incontournable. Il en va de même des Son premier livre rassemblait des écrits series of interviews with artists working in this propos de Reinhard REITZENSTEIN, dont l'im- critiques principalement à partir d'œuvres ou field... The reader should be alert for paradoxes pressionnante œuvre Transformer a dominé le d'événements. Plusieurs chapitres cependant of this type in this highly enjoyable and infor- symposium Cime et Racines du parc La Gabelle laissaient déjà poindre un regard aiguisé porté mative book. » en 2000, et de ceux de Mike MACDONALD avec sur l'artiste individu-citoyen comme Andy ses jardins pour papillons, comme Lac St.Jean GOLDWORSTHY, Carl BEAM, Anish KAPOOR, Ce nombre substantiel d'entrevues nous Butterfly Garden lors de l'événement Pays Ages, Armand VAILLANCOURT, Bill READ ou Anthony entraîne en Grande-Bretagne et en d'autres sur les rives de la rivière Métabetchouan, et GORMLEY, pour n'en nommer que quelques- pays d'Europe, aux États-Unis et en Asie avec Garden at La Gabelle Hydro Dam dans le cadre uns. Dans Art Nature. Dialogues, John une légère incursion au Sri Lanka - où GRANDE du symposium Cime et Racines 2, lui aussi au K. GRANDE entame le dialogue avec pas moins a séjourné jeune - mais aussi sur le territoire parc La Gabelle en 2001. de 21 de ces sculpteurs environnementaux qu'il québécois. Cet aspect est d'importance. I l a rencontrés et interviewés. En introduction, confère à l'essai un ancrage identitaire dans la Ce sous-groupe d'entrevues, à mon sens, l'auteur précise son choix : « These dialogues territorialité singulière de l'Amérique du Nord- crée dans l'essai de John K. GRANDE la proxi- wilt provide the reader with a variety of artist's Est. On sait qu'au Québec, à travers l'aventure mité géographique et culturelle - moins la own views on the process of their artmaking and des symposiums de sculptures de même que traduction en français - propre à un débat viewpoints on the place of nature in art. With celle de la création ponctuelle de zones évé- planétaire, il va sans dire. a better understanding of how the art-nature nementielles et de résidences de création Guy SIOUI DURAND phenomenon is occurring simultaneously in propices aux œuvres in situ, une réelle critique many places, among a great variety of artists, de la domination du « couple » urbanisation- State University of New York Press in many countries, and how this synchronicity industrialisation se poursuit comme art public 90 State Street, Suite 700 Albany, NY 12207 is no accident, readers will be provided with a et social. Le paradigme du rapport imaginaire USA broader worldview. I t evidences the urgent need avec la nature réelle perdure, malgré l'engoue- www.sunypress.edu for contemporary art to embrace the nature ment que la nouvelle culture numérique a en- ISBN 0-7914-6194-7 phenomenon as an on going part of the dialo- gendré pour les « réalifictions » et autres gue on humanity's place in nature. » paysages construits en images. Irmeline LEBEER s'acharne depuis fort Robert FILLIOU longtemps à éditer FILLIOU en français, en Toi par Lui et Moi Belgique. Actuellement une édition sur Le Siège des idées FILLIOU en théâtre et en vidéo est en prépa- Longs poèmes courts à terminer chez ration. soi RM Merci aux éditions Lebeer Hossmann de Éditions Lebeer Hossmann 124, avenue de Boetendael nous avoir envoyé ces trois publications de 1180 Bruxelles Robert FILLIOU disponibles pour consultation Belgique pour enrichir le centre de documentation du Lieu. E, c uoumATr.M»' ' / ROBERT HUJOU LESEGEDESDEES onjyse bgqje de ECWIGE REGENVvîTTB!
I 2 0 0 3 : SCRAMBLED BITES. ART'S BIRTHDAY Artists residency and telematic experiments from the Western Front C'est une publication du projet d'artistes en résidences se terminant par une activité reliée à ['Anniversaire de l'art. On sait que ['Anniver- saire de l'art était une idée de l'artiste Robert munication en réseau se résume à 12 endroits, sélectionnés pour leur apport à l'art médiati- que, ce qui semble l'explication. On ne se sou- vient pas, après avoir célébré depuis 1989 ['Anniversaire de l'art, que le Studio XX de Mon- tréal s'y soit impliqué auparavant d'une ma- nière régulière. De même, le fait de réserver ['Anniversaire de l'art à un regroupement de FILLIOU, que ce dernier a réalisé la majorité femmes semble quelque peu restrictif et, même de ses vidéos au Western Front de Vancouver ici, c'est contradictoire avec l'idée de FILLIOU et que c'est aussi de cet endroit qu'est géné- qui visait le rassemblement. rée l'idée de célébrer ['Anniversaire de l'art. En Est-ce là une lente mise en application de Colombie-Britannique, en 1989, plusieurs vil- cet « esprit du protestantisme », qui vise la les proclamaient cet Anniversaire de l'art. Chez pratique sectaire, contre la célébration en nous, au Québec, en 1984, on aura sollicité 44 groupe, ici encore le postulat de ['Anniversaire villes pour qu'elles le proclament. Le 10 jan- de l'art ? Dans le texte du Studio XX, il est vier 1994, le Conseil municipal de la ville de écrit : « Enfin, dans l'esprit du Fluxus et de Québec acceptait, à l'invitation du Lieu - qui l'éternel réseau de Robert FILLIOU, Tagny DUFF a milité pour cet événement et l'a organisé sur (à Studio XX) et Margaret DRAGU (au Western des bases régulières - , de retenir par résolu- Front) ont communiqué en direct par vidéo en tion la date du 17 janvier à cet effet. ligne [etc., etc.] ». Ouf ! Dans l'esprit DU En fait, pour faire suite à l'initiative du Fluxus... Déjà, il faut le faire : DU (?) et l'éter- Lieu, depuis 1989, nous organisons à Québec, nel réseau, deux femmes, donc, qui communi- quent entre elles. Belle fête, belle utopie, belle complicité en réseau (à deux) ! ? Une telle récupération de ['Anniversaire de « [...] événement auquel i l réfère encore l'art, et de l'utopie de Robert FILLIOU, nous comme au spectacle de sa vie, le qualifiant fait réfléchir... d'«orgie avec la matière» ». SCRAMBLED BITES L'art vise à créer des liens et non, le plus Un autre texte de Guy SIOUI DURAND com- mente l'art action et ['amérindianité chez ART'S BIRTHDAY possible, une sectarisation entre 12 lieux. VAILLANCOURT. Ici, on a un point de vue sur L'utopie est plus large que ça, espérons-le ! Oui, c'est vraiment « l'esprit du protestan- le protagoniste de l'art en actes et des princi- tisme » (Max WEBER) qui oriente « la ma- pales actions en processus qui ont toujours été nière » et les réalisations qui en découlent ! la marque de fabrique de VAILLANCOURT. Que L'idée de FILLIOU visait la solidarité, la ce soit avec U2 ou dans des contextes très fête, la communion ; pas l'exclusion, la spé- spécifiques, l'activité de VAILLANCOURT cialisation, voire ici la ghettorisation. La mé- s'avère une création des liens et son position- moire semble se perdre au profit de la nement face aux notions autochtones comme et en réseau, des célébrations de cet événe- nécessité d'opérer des machines dans l'espoir sa prise de position pour l'art en activité doit ment : en 1989 avec Western Front, en 1991 d'établir un contact : attention de ne pas tou- être mentionné. avec les centres d'artistes de Québec, en 1993 cher. Glenn HARPER dans son texte Art et action en bouffe collective avec Western Front sur la Quelle récupération ! Et nous qui éditons parle de VAILLANCOURT comme « intervenant côte Ouest et à Paris avec GIBERTIE et Ma- l'essentiel de la pensée de FILLIOU, en fran- à la fois dans le champ matériel et culturel de rianne FILLIOU. En 1994, nous réalisons par un çais et espagnol, dans une publication qui sort l'acte de fabrication artistique ». Tout en com- froid sibérien six heures d'émission à la radio quand même trois mois avant ['Anniversaire de mentant certaines œuvres et activités, HARPER avec liens en réseau. l'art 2004, ça nous laisse à réfléchir, et ce, fait des comparaisons, non sans intérêt, avec Nous célébrons donc toutes les années ['An- même sur la notion de réseau ! ? des artistes « contemporains » de sa produc- niversaire de l'art, « festivement » et de diver- RM tion, des références avec POLLOCK (pour l'ac- ses manières. Western Front tion), REINHARDT et GOLUB (pour l'engagement Alors, c'est une surprise que de voir cette 303, East 8lh avenue politique) ainsi que les minimalistes et post- Vancouver, Colombie-Britannique, V5T 1SÏ minimalistes comme SERRA, HESS et RAUS- publication, éditée par Western Front, sur ['An- Canada CHENBERG. niversaire de l'art de 2004. C'est là le propos http://front.bc.ca de cette publication. En janvier 2004, Western ISBN 0-920974-03-1 Mais tous les auteurs sont unanimes à con- Front aura concocté une manifestation en ré- sidérer VAILLANCOURT comme multidi- seau avec 12 centres dans quelques pays : ARMAND VAILLANCOURT mensionnel et multidisciplinaire : la sculpture Canada, États-Unis, Finlande, Australie, Alle- Sculpture de masse comme processus d'une matière qui se fusionne magne, Japon. Ce sont des lieux à vocations C'est le catalogue de la rétrospective iti- tel un lien social et politique. Cette publication médiatiques puisque c'est Avatar de Québec et nérante organisée par le Musée du Bas-Saint- contient aussi des reproductions couleur des Studio XX de Montréal qui ont participé à cet Laurent à Rivière-du-Loup, du 11 juillet au 24 œuvres exposées et des notes bibliographiques. événement. Sans doute une sorte de volonté octobre 2004. C'est en quatre langues : fran- I l y a 81 mentions de « performances » depuis de « faire la secte », comme c'est souvent le çais, anglais, espagnol et mandarin ! C'est une 1953-55. C'est donc dire à quel point la dimen- cas dans les pays où domine l'esprit protestant, validation de VAILLANCOURT au plan interna- sion d'action est importante pour cet artiste justement basé sur la secte. tional, car cet artiste très présent sur la scène principalement associé à l'univers sculptural. Nous sommes un peu surpris que l'idée nationale est un artiste d'abord d'ici, et tout RM son itinéraire en témoigne, tout comme son Les Publications du Québec utopique de la fraternité festive et ouverte de 1500 D, Jean-Talon Nord, 1" étage FILLIOU soit à ce point refermée et sectarisée. implication politique et sociale le vérifie. Sainte-Foy, Québec, J4P 1M8, Canada L'idée de FILLIOU et du Réseau éternel puise C'est à partir d'un corpus de 45 œuvres www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca dans la solidarité et, donc, de manière plurielle qu'on prend connaissance de l'œuvre, protéi- ISBN 2-920224-36-0 pour célébrer. En fait, lorsque nous avions forme, de VAILLANCOURT. Plusieurs auteurs sollicité les villes - et les administrations commentent la trajectoire de l'artiste. D'abord, municipales - ici au Québec, c'était notre John K. GRANDE, grand spécialiste de motivation, c'était d'abord pour que les mai- VAILLANCOURT qui a publié, il y a quelques res et élites municipales se prononcent « of- années, un livre sur l'artiste édité en anglais ficiellement » pour la cause de l'art, donc des puis en français. GRANDE traite de son apport artistes. Et lentement, nous postulions que, d'une manière généraliste en apportant des par la suite, ils pouvaient donc s'impliquer informations pertinentes sur VAILLANCOURT. « réellement » pour la reconnaissance de l'art De sa performance au Festival de musique nou- et des artistes. En 2004, en janvier, la com- velle de Montréal en 1961, GRANDE souligne :
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