Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e

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Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Exposition
"1925, quand l'Art Déco séduit le monde"

               Cité de l'architecture et du patrimoine
    Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

EXPOSITION DU 16 OCTOBRE 2013 AU 17 FÉVRIER 2014

CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE
GALERIE DES EXPOSITIONS TEMPORAIRES
1 PLACE DU TROCADÉRO PARIS 16 E

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Contacts presse
                                                   Portrait de Suzy Solidor, par Tamara de Lempicka, 1933, Château-musée de Cagnes-sur-Mer

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Cité
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Agostina Pinon
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              01 58 51 52 85
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              06 03 59 55 26
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              apinon@citechaillot.fr
                                                                                                                                             © 2013 Tamara Art Heritage/Licensed by Museum Masters NYC

                                                                                                                                                                                                                                                     © Editions Internationales du Patrimoine / Marc Walter
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Caroline Loizel
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              01 58 51 52 82
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              06 86 75 11 29
                                                                                                                                                                                                         Salon de l’Ambassade de France à Belgrade

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              cloizel@citechaillot.fr

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Agence Hexagramm
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Ingrid Cadoret
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              09 51 51 14 71
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              06 88 89 17 72
                                                                                                                                                                                                                                                                                                              ingrid.cadoret@hexagramm.fr

Formes géométriques, pures et dynamiques, le style Art Déco (1919-1940) se caractérise par son
attractivité et sa vivacité. Né de l’impulsion des créateurs français tels que les architectes Henri
Sauvage, Robert Mallet-Stevens, Roger-Henri Expert, Pierre Patout, les décorateurs André Véra,
Louis Süe, André Mare et Jacques-Émile Ruhlmann, les couturiers Paul Poiret et Jean Patou
ou encore les sculpteurs Martel, Janniot, Sarrabezolles…, il est le fruit d’une vision commune
émanant de champs artistiques variés.

La Cité de l’architecture & du patrimoine, installée dans le Palais de Chaillot, dernier chef-d’œuvre
de l’architecture Art Déco, présente la première grande rétrospective française rendant hommage
à une esthétique qui a su unir des créateurs du monde entier et acquérir une popularité pérenne et
dont l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels de 1925 à Paris a signé l’apogée.
Les singularités du style Art Déco seront mises en lumière au travers de mobilier, maquettes et dessins
d’architecture mais aussi sculptures, peintures et objets d’art, et présentées sur une étendue de 1100 m².

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Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
L’EXPOSITION

                                                                                  L’exposition s’organise selon une suite de séquences thématiques qui s’attachent à
                                                                                  démontrer les clés du succès international du style Art Déco et ses influences dans les
                                                                                  différents domaines artistiques.
                                                                                  Après la comparaison et distinction avec l’Art Nouveau, notamment au travers des plans,
                                                                                  maquettes et photographies de la Villa Majorelle de Henri Sauvage à Nancy et de la
                                                                                  Villa Cavrois par Robert Mallet-Stevens, l’exposition présente les grandes figures de la
                                                                                  création française dont les réalisations des années 1910 portent, déjà, les caractéristiques
                                                                                  de l’Art Déco : les architectes Henri Sauvage et Auguste Perret, le décorateur André
                                                                                  Véra, le couturier Paul Poiret ou le créateur Jacques-Emile Ruhlmann.

                                                                                  À partir des années 1920, le style Art Déco se développe dans un contexte marqué
                                                                                  par les avancées technologiques et la modernité (aviation, automobile, radio, cinéma
                                                                                  muet). Mouvement et vitesse inspirent artistes et architectes : les premiers cinémas Art
                                                                                  Déco voient le jour comme le Louxor en 1921 (Henri Zipcy) ou le Grand Rex en 1932
                                                                                  (Auguste Bluysen). Les mentalités évoluent et des personnalités comme la peintre
                                                                                  Tamara de Lempicka, Charlotte Perriand, Kiki de Montparnasse, Louise Brooks, Coco
                                                                                  Chanel, Joséphine Baker ou Habib Benglia (premier acteur africain du cinéma français)
Henri Sauvage - Exposition internationale des arts décoratifs modernes,
Paris, 1925 : Pavillon Primavera : étude en élévation pour la façade principale   contribuent à cette ouverture d’esprit et véhiculent ce style.
(1925) © Cité de l’architecture & du patrimoine

Le parcours se poursuit avec une large séquence consacrée à                                              Une dernière section importante est dédiée à la résonance
l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et Industriels                                           mondiale de ce mouvement esthétique. Après le succès
de 1925, qui fit émerger la dénomination d’«Art Déco».                                                   retentissant de l’exposition de 1925 à Paris, architectes, artistes et
Implantée sur l’esplanade des Invalides à Paris, l’exposition de                                         décorateurs français sont appelés dans les grandes villes du monde
1925 est marquée par les pavillons de l’Ambassade française et                                           pour exercer leurs talents. À New York, Alfred Janniot réalise les
de la Manufacture de Sèvres, par ceux dédiés aux enseignes des                                           portes du Rockefeller Center construit par Wallace Harrison, qui
Grands Magasins, ainsi que par le Pavillon du tourisme de Robert                                         avait fait ses études aux Beaux-Arts de Paris. À Madrid, Bruxelles,
Mallet-Stevens et le Pavillon du collectionneur de Jacques-                                              Porto, Belgrade, Rio de Janeiro, São Paulo, Shanghai, Saïgon,
Émile Ruhlmann, construit par Pierre Patout et aménagé                                                   Tokyo, Chicago, les artistes français influencent leurs homologues
en collaboration avec les sculpteurs Joseph Bernard et Alfred                                            étrangers qui déclineront ainsi le style Art Déco en lui insufflant
Janniot ou le peintre Jean Dupas.                                                                        souvent un esprit local. L’Art Déco est adopté, et devient ainsi le
Suivront la reconstruction de l’après-guerre 1914/18 et le                                               premier style vraiment international.
développement de l’architecture Art Déco en France, notamment
dans le domaine public (aéroports, gares, hôpitaux, lycées) mais                                         Commissariat de l’exposition
aussi villas privées, magasins : Samaritaine à Paris (Henri                                              Emmanuel Bréon, conservateur en chef du patrimoine, chef du
Sauvage, 1933),Bibliothèque Carnegie à Reims (Max Sainsaulieu,                                           département des peintures murales et des vitraux du musée des
1928), Hôtel Plazza à Biarritz (Louis-Hippolyte Boileau, 1928),                                          Monuments français à la Cité de l’architecture & du patrimoine.
Gare de Lens (Urbain Cassan, 1926), La Piscine à Roubaix                                                 Il est le créateur du musée des Années 30 de Boulogne-
(Albert Baert, 1932) ou la Bourse du travail à Bordeaux (Jacques                                         Billancourt, et a notamment reçu le prix de la Critique à New
D’Welles, 1938).                                                                                         York pour l’exposition Ruhlmann, Genius of Art Déco, présentée
                                                                                                         au Metropolitan Museum of Art en 2004.
Les paquebots construits dans l’entre-deux guerres, tels l’Ile-                                          Philippe Rivoirard, architecte DPLG, historien de l’architecture
de-France (1926) et le Normandie (1932), seront les véritables                                           des années 30 et enseignant à l’ENSA Paris Val-de-Seine, a
ambassadeurs du goût pour le style Art Déco. Un espace                                                   notamment publié, en 2006, Mettre en scène l’architecture, in
reconstitué d’après le Normandie cherchera de faire renaître leur                                        Tamara de Lempicka, (catalogue de l’exposition) et La modernité à
magie par des photographies, portfolios et dessins.                                                      l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris – 1925 en 2004.

              L’exposition est accompagnée d’un catalogue publié par la Cité de l’architecture & du patrimoine et les Éditions Norma

INFORMATIONS PRATIQUES                                                            Cité de l’architecture & du patrimoine         Ouvert tous les jours de 11h à 19h,
                                                                                                                                 nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
Exposition                                                                          Galerie des expositions temporaires          Fermé le mardi.
1925, quand l’Art Déco séduit le monde                                               1 place du Trocadéro, Paris 16e             Entrée 9 € / Tarif réduit 6 €
16 octobre 2013 – 17 février 2014                                                          Tél. : 01 58 51 52 00                 Les tickets d’entrée seront en vente dès
                                                                                                                                 le mois de juillet sur www.citechaillot.fr
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
ART DÉCO : LE STYLE « MADE IN FRANCE »
QUI A SÉDUIT LE MONDE
15 OCTOBRE 2013 – 17 FÉVRIER 2014
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Le Palais de Chaillot
                                                          © Nicolas Borel

La Cité de l’architecture & du patrimoine propose à ses visiteurs une
diversité culturelle exceptionnelle, sur 22.000 mètres carrés au cœur de
Paris. Du renouvellement urbain à la valorisation du patrimoine, la
question de la ville interpelle chaque jour davantage nos contemporains.
Établissement public sous tutelle du ministère de la Culture et de la
Communication, la Cité de l'architecture & du patrimoine a pour missions la
diffusion, la sensibilisation et l’enseignement de l'architecture dans sa dimension
actuelle et patrimoniale, en France et à l’international. Elle se situe ainsi au
croisement de la création, de l’innovation technologique et de la responsabilité
sociale des acteurs de la Ville.
S’adressant aussi bien au grand public qu’à des acteurs plus spécialisés, la
programmation est diversifiée : collections permanentes, grandes expositions
thématiques, éditions, colloques, débats, projections...
Aux spécialistes des domaines de l’architecture et de la ville, la Cité offre les
enseignements dispensés par l’École de Chaillot, une bibliothèque et un centre
d’archives. Un auditorium, des lieux de rencontres, l’ouverture à d’autres formes
artistiques, une politique d’échanges internationaux visant à susciter et à
alimenter des débats, permettent à la Cité de jouer pleinement son rôle de
centre culturel pluriel, dédié à la promotion de l’architecture du présent comme
du passé.
Par son objet en lien étroit avec le secteur économique, ses atouts en
termes de localisation et d'espaces privatisables au Palais de Chaillot, la
Cité est naturellement en relation avec les entreprises, qu'elle
accompagne dans leurs réflexions. Elle offre à ses partenaires et
mécènes, dans un souci constant de valorisation de leur image, une
caisse de résonance à la mission d'utilité sociale de tout entrepreneur.

                                                                                      5
Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Le monde entier s’accorde à reconnaître que le style Art Déco est né en
    France et qu’il doit son nom à l’Exposition Internationale des Arts
    Décoratifs et Industriels qui se tint à Paris en 1925.

    Ce mouvement esthétique, qui succède à l’Art Nouveau, fut célébré
    mondialement, adulé par les collectionneurs et porté aux nues par le marché de
    l’art.

    Les modernistes le décrièrent mais furent surpris de la frénésie qu’il déchaîna.
    Appelés en Amérique du Nord grâce à leur talent, les créateurs Art Déco
    exportèrent leur savoir-faire à Boston, New-York ou encore Chicago avant de
    gagner le Canada, le Brésil, puis l’Australie et l’Asie.

    Cet engouement reste intact de nos jours : depuis 1991, un World Congress of Art
    Déco se réunit tous les deux ans pour célébrer ce moment de grâce esthétique
    qui a su unir les différents peuples de la planète.

    L’Exposition Art Déco : le style « Made in France » qui a séduit le monde
    se penche sur les sources et influences de ce style né en France, ses
    réalisations dans notre pays, en Europe puis dans le monde.

    Pourquoi l’Art Déco est-il si attractif et si vivant aux yeux de tous ? C’est
    entre les murs du Palais de Chaillot, chef-d’œuvre de l’architecture Art
    Déco, que cette première grande rétrospective française* s’attache à
    souligner les clés de ce succès.

    *En 1975, le musée des Arts Décoratifs organisait le cinquantenaire de l’exposition de 1925.

                                                                       Emmanuel Bréon
                                                      Conservateur en chef du patrimoine

                                                                        Baie d’essai pour
                                                                        l’Automobile-Club, J. Simon,
                                                                        1928, Champagne-Ardenne-
                                                                        Argonne. Collection
                                                                        particulière.

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Exposition "1925, quand l'Art Déco séduit le monde" - Cité de l'architecture et du patrimoine Palais de Chaillot, Place du Trocadéro, Paris 16e
Le commissaire de l’exposition : Emmanuel Bréon

Formation

DEA Histoire de l’Art, Paris X
Mémoire sur la dynastie des peintres Dubufe (Claude-Marie : 1790-1864 ;
Edouard : 1819-1883 ; Guillaume : 1853-1909).

Parcours professionnel

Actuellement conservateur en chef du patrimoine, chef du département des
peintures murales et des vitraux du musée des Monuments français à la Cité de
l’architecture & du patrimoine.
Directeur du musée national de l’Orangerie de 2008 à 2011.
Directeur du service des musées municipaux de Boulogne-Billancourt, de 1983 à
2008 : musée des Années 30, musée-Jardin Paul Landowski, Atelier Joseph
Bernard, musée Paul Belmondo.
Créateur du musée des Années 30 (3000 m2 au sein de l’espace Landowski,
Grand Prix du Tourisme en 2002) et de sa collection ainsi que du parcours
architectural des Années 30 à Boulogne-Billancourt.
Créateur du musée Paul Belmondo et de la sculpture figurative du XXème siècle
inauguré le 15 septembre 2010.

Activités associatives et distinctions

Chevalier des Arts et des Lettres,
Membre de la COREPHAE (commission régionale du patrimoine historique,
archéologique et ethnologique) d’Ile-de-France,
Membre de la commission département des objets mobiliers, Hauts-de-Seine,
Membre de l’association des conservateurs des collections publiques de France
(Président de la section fédérée d’Ile-de-France pendant 3 ans),
Rédacteur de la revue Choisir du Centre national de documentation pédagogique,
Prix Houllevigue de l’Académie des Beaux-Arts.
Prix de la Critique à New York pour l’exposition Ruhlman, Génius of Art Déco
présentée au Metropolitan Museum of Art.

                                                                                 7
Introduction : Art Nouveau vs Art déco, faites la différence !

    Le grand public, influencé par des ouvrages et sites de recherche qui
    entretiennent souvent la confusion, mélange ces deux grands styles si proches
    dans le temps et pourtant si différents. L’Art Nouveau (1890-1914) séduit par
    sa nouveauté et sa virtuosité avant d’être décrié pour son exubérance. Un
    style industrialisé lui succède, l’Art Déco (1919-1940). Avec ses formes
    géométriques, simples et dynamiques, il est plus universel et ne tarde pas
    à conquérir le monde.

    Des exemples familiers et concrets (séries de façades photographiées, dessins et
    plans originaux, ferronneries et céramiques d’extérieur, maquettes de la Villa
    Majorelle à Nancy par Henri Sauvage, du Castel d’Orgeval par Hector Guimard
    et de la Villa Cavrois par Robert Mallet-Stevens) permettront à l’exposition de
    dévoiler les caractéristiques et éléments distinctifs de ces deux mouvement.

                                                   La Villa Cavrois,
                                                   Robert Mallet-Stevens,
                                                   1932, Croix

                                                  Le Castel d’Orgeval,
                                                  Hector Guimard, 1904

8
Séquence 1 : L’Art Déco avant l’Art Déco

Dès 1910, différents créateurs français donnent une nouvelle impulsion à
leurs champs artistiques respectifs. C’est le cas des architectes Henri
Sauvage et Auguste Perret, des décorateurs André Véra, Louis Sue et André
Mare, Paul Follot et Jacques-Emile Ruhlmann, des couturiers et illustrateurs Paul
Poiret, Paul Iribe et Georges Lepape ou encore des sculpteurs Joseph Bernard et
François Pompon avec qui la simplicité des formes fait son grand retour.

L’esprit d’association

Plutôt que de travailler en solitaire à l’œuvre total comme l’ont fait les champions
de l’Art nouveau (Hector Guimard, Jules Lavirotte), ces nouveaux créateurs
préfèrent le travail de groupe et « l’esprit d’association pour parfaire un
ensemble ». En témoigne la Compagnie des Arts Français, entreprise collective
de production artisanale active de 1919 à 1927 qui cherche à créer des ensembles
« sérieux, logiques et accueillants ». Par exemple, « La Maison Cubiste » présentée
au Salon d’automne de 1912 est le fruit de la collaboration entre André Mare,
Louis Süe, Raymond Duchamp-Villon, Richard Desvallières et Maurice Marinot.

                                              Maquette de la Maison cubiste,
                                              Raymond Duchamp-Villon,
                                              1912. Collection particulière.

Quelques figures majeures

André Véra (1881-1971), peintre
Il théorise le nouveau style dans un article célèbre, illustré par créations de Louis
Süe et André Mare, André Groult et Gustave Jaulmes. Contre l’asymétrie, il
demande le retour à la raison pour mieux saisir dans les objets leurs qualités
d’égalité et de proportion.

                                                                                        9
Paul Poiret (1879-1944), couturier
     Avec l’aide des illustrateurs Paul Iribe et Georges Lepape, il réalise des albums
     lithographiés remarquables dont les modèles incarnent une femme nouvelle libérée du
     corset de 1900, droite, à peine cambrée, le corps suggéré sous l'étoffe souple de la
     robe. Ces fameuses « robes fuseaux » répondront aux pieds fuseaux et graciles des
     meubles de Jacques-Emile Ruhlmann.

     Jacques-Emile Ruhlmann (1869-1933)
     Il s’impose dès 1913 comme le tout premier des créateurs de mobilier de luxe. Il fonde,
     en 1919, après la première guerre mondiale, les établissements Ruhlmann et Laurent qui
     lui permettaient d’éditer et de diffuser ses meubles. On le surnommera «le Riesner de
     l’Art Déco ». Selon le critique René Chavanne, il était « épris des formes pures, sveltes,
     finement rythmées, il goûtait amoureusement, presque sensuellement ces précieuses
     matières qu’il harmonisait à l’extérieur, comme à l’intérieur de ses meubles».

       Meuble « état d’angle » : Jacques-Emile             Robe du soir, Paul Poiret, vers 1925,
       Ruhlmann, vers 1920, ébène de                       velours violet et crêpe rose, plumes et
       macassar et ivoire. Collection du                   bretelles avec cabochons, Paris, Musée
       mobilier national                                   Galliera - Musée de la Mode

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Séquence 2 : le plongeon dans la modernité, le mouvement et
la vitesse

Un monde qui change, qui communique et où l’on se transporte vite, de
plus en plus vite tel est le contexte dans lequel se développe l’Art Déco.
L’effort de guerre a amené des avancées technologiques : aviation, automobile,
communication radio. Le mouvement (mis en scène par un cinéma naissant
encore muet) et la vitesse inspirent architectes et artistes.

Aviation

Le constructeur Henri Farman transforme son bombardier (Le Goliath de 1917)
en premier avion de ligne. On peut désormais aller d’une capitale à l’autre très
vite. L’hydravion Latécoère, le « Normandie » des airs, est particulièrement
attrayant. Les architectes Art Déco proposent leurs premiers aérogares
tandis que peintres, sculpteurs et affichistes s’emparent de la légende.

Farman : Goliath Paris-Bruxelles, vers 1925, affiche   Georges Villa, Aux pessimistes. Hommage aux avionneurs
en lithographie, coll. musée des Années 30,            boulonnais , 1930, affiche en lithographie, coll. musée
Boulogne-Billancourt                                   des Années 30, Boulogne-Billancourt

                                                                                                                 11
Automobile

     Après les taxis de la Marne qui ressemblaient à des boîtes à chaussures,
     Louis Renault comme André Citroën commencent à fuseler leurs
     voitures et les architectes rivalisent d’imagination pour ranger et
     « empiler » les automobiles dans de splendides garages.

                                                     Garage et magasin d’exposition, rue
     Affiche Renault, 1925, musée des Années 30      Marbeuf, A. Laprade et L.E. Bazin,
                                                     architecte, archives Ifa

     Cinéma

     Sarah Bernhard semblait un peu figée dans son rôle muet de la Reine
     Elisabeth tourné aux Studios de L’Eclipse en 1912 à Boulogne-
     Billancourt. Désormais, le cinéma a fait du chemin et Louise Brook,
     Gaby Morlay crèvent l’écran dans des films aux décors toujours plus
     élaborés qui sont diffusés dans les nouveaux cinémas Art Déco qui
     fleurissent en France, réalisés notamment par les architectes Montaut et
     Gorska.

12
     Cinéma Le Louxor, Paris, H . Zipcy,          Le Grand Rex, Paris, Auguste Bluysen,
     architecte                                   architecte
Séquence 3 : L’Art Déco : un nouvel état d’esprit

Emergence de la femme moderne

L’effort de guerre a permis aux femmes de rentrer massivement dans le
monde du travail. Elles vont désormais s’émanciper à l’image de La garçonne
de Victor Margueritte dont l’héroïne, qui fume, boit, conduit et choisit ses
partenaires comme bon lui semble, fera scandale. Cette véritable rupture
de société est symbolisée par exemple par le peintre Tamara de
Lempicka, qui s’offrit un atelier moderniste construit par Robert
Mallet-Stevens (présentée par les actualités Pathé comme « une
femme moderne dans un intérieur moderne »). Dans d’autres domaines,
Kiki de Montparnasse (modèle), Charlotte Perriand, Eileen Gray
(architectes), Louise Brooks (actrice), Hélène Boucher (aviatrice) et Coco
Chanel incarnent également ces aventurières modernes.

 Tamara de Lempicka, autoportrait à         Georges Lepape, couverture imprimée de
 la voiture verte, huile sur toile, musée   Vogue Etats-Unis, 1er mai 1928
 des Années 30                              (Bibliothèque nationale, Estampes)

                                                                                     13
Le goût des autres

     La multiplication des moyens de déplacement et de communication stimule
     la curiosité intellectuelle. Si la Belle Epoque - les années 1900 - s'était méfié
     des habitants des colonies lointaines, la période Art Déco marque une
     avancée des mentalités: au-delà de l’aspect politique des choses, l’entre-
     deux guerres a permis aux peuples de se rencontrer et d’échanger.
     L’Art Déco va se nourrir de ces influences en renouvelant formes et
     couleurs.

     Des personnalités éminentes comme Joséphine Baker, Habib Benglia (le
     premier acteur africain du cinéma français : Les Enfants du Paradis de Marcel
     Carné) et Al Brown, issus de ce que nous appelons aujourd’hui la
     « diversité », contribueront à cette ouverture des esprits.

     Loin de se résumer à un simple attrait pour l’exotisme, cette soif de
     découverte contribuera à faire reculer les préjugés. En témoignent les
     dessins empreints d’admiration d’Alexandre Iacovleff ramenés de la
     croisière noire lancée par André Citroën ou encore la mission Dakar-
     Djibouti, menée par le premier véritable ethnologue de terrain Marcel
     Griaule accompagné de Michel Leiris, qui sera à l’origine de la création du
     musée de l’Homme au Palais de Chaillot.

     Gabriel Moiselet, Le masque nègre, 1929, huile sur         Benglia, 1928, lithographie couleur,
     toile, (Vincent Lécuyer et galerie AB, rue de la Grange-   Imprimeur H. Chachoin, Paris
     Batelière)

14
Séquence 4 : L’Exposition internationale
des Arts Décoratifs et Industriels modernes de 1925

Avec le soutien du ministère du Commerce, dont l’ambition est
d’exporter le savoir-faire français, cette exposition retentit
mondialement et connait un vif succès. Implantée sur l’esplanade des
Invalides, le pont Alexandre III et aux abords des Petit et Grand Palais, elle
compte comme principaux pavillons ceux de l’Ambassade française, de la
Manufacture de Sèvres ainsi que des pavillons dédiés aux enseignes des
Grands Magasins.

Les ensembliers
L’exposition va permettre aux artistes français de se fédérer en
instaurant une nouvelle manière de travailler, moins individualiste.
Un mot nouveau apparaît, celui d’ « Ensemblier ». Il implique la prise
en charge par un maître d’œuvre, à la tête d’un groupe d’artistes et
d’artisans, du décor intérieur dans son ensemble. Le Pavillon du
collectionneur de Ruhlman, construit par Pierre Patout et aménagé en
collaboration avec les sculpteurs Charles Hairon, François Pompon et
Joseph Bernard, ainsi que les tapissiers et dessinateurs Roger Reboussin et
Emile Gaudissard, témoigne de ce travail de groupe. De même pour le
Pavillon du tourisme de Robert Mallet-Stevens au beffroi vertigineux et
audacieux réalisé avec ses amis Jan et Joël Martel pour la sculpture, Louis
Barillet et Jacques Le Chevallier pour les vitraux en verre industriel et
Francis Jourdain pour l’ameublement.

Intérieur meublé, Jacques-Emile Ruhlmann,     Projet pour le Pavillon du tourisme, R. Mallet-
vers 1925, collection privée, the Stapleton   Stevens, musée des Arts décoratifs, cabinet
collection                                    des dessins

                                                                                                15
La rue des boutiques et les Grands Magasins

     Dans son intitulé, les organisateurs de l’Exposition avaient imposé le terme
     « industriel » après art décoratif. Il existe bien une volonté de diffusion et de
     conquête des marchés. Tandis qu’une « rue des boutiques » (Lalique,
     Revillon, Luce) s’ouvre sur le pont Alexandre III, les Grands Magasins
     confient l’architecture de leur pavillon respectif à des signatures de renom et
     créent leurs lignes de décoration. C’est le cas du Printemps (Primavera), des
     Grands Magasins du Louvre (Studium), des Galeries Lafayette (La Maîtrise),
     du Bon Marché (Pomone).

                                    Étude pour le pavillon Primavera, à
                                    l’exposition des Arts Décoratifs, 1925.
                                    Institut français d’architecture, Paris

                                                      Vue du jardin de la Manufacture dessiné par
                                                      Henri Rapin situé entre les deux pavillons de
                                                      Sèvres,     réalisés     pour     l’Exposition
                                                      internationale des arts modernes et industriels
                                                      de 1925, Paris, Manufacture nationale de
                                                      Sèvres

16
Séquence 5 : l’Art Déco en France

Après la guerre, la reconstruction a favorisé l’architecture de style Art
Déco : le Nord et l’Est de la France (Reims, Saint-Quentin ) sont des terres
d’élection comme les grandes villes dynamiques (Bordeaux).
Les avancées techniques, notamment dans le transport, ont créé des besoins et
la France est sous équipée. C’est ainsi que fleurissent aéroports, gares et ports
de commerce, hôpitaux, postes, lycées, stades Les Grands magasins et les
chaînes de boutiques se développent dans les centres-villes. Le littoral n’est pas
en reste et accueille des grands hôtels et casinos modernistes (Saint-Jean-de-
Luz, Pau, Biarritz). Le besoin de logements sociaux amènera à faire appel au
nouveau style dans une version populaire somme toute réussie (la ceinture
rouge de Paris). Présent partout, le style s’adapte par régions.

                                                            La Monada, Maurice
                                                            Massins, 1933, Nice

                                                                                     17
18
                                                            Le patio de la Villa Leïhorra en direction du parc, J. Hiriart,
                                                            G. Tribout, G. Beau, 1926-1929, Ciboure (Pyrénées-

                                                                                                                                                                                              Le grand hall de la gare Trouville-Deauville, photo vers 1931
                                                            Atlantiques)

     Façade de l’immeuble des colonnes, Henry Challe, Pau

                                                                                                                              Le feu aval, Saint-Jean-de-Luz Ciboure (Pyrénées Atlantiques)
Séquence 6 : Les Paquebots, ambassadeurs de l’Art Déco

Pour séduire une clientèle américaine, les paquebots de l'entre-deux guerres
vont se mettre au goût du jour. Deux d'entre eux forcent l'admiration pour
l'envergure de leur nouveau style Art Déco : L'Ile de France et le Normandie.
Durant leur traversée, les passagers sont immergés dans un art de vivre à la
française. En ce sens, les paquebots sont, au même titre que les
expositions internationales de 1925 et de 1937, les véritables
ambassadeurs de ce nouveau goût. Les plus grands architectes et artistes
décorateurs français participeront à cette aventure transatlantique.

                                                     Anonyme, Normandie, vers
                                                     1935, Le Havre, collection
                                                     Association French Lines

                                                                                  19
Séquence 7 : l’Art Déco dans le monde

     Le public et les décideurs étrangers de tous les continents se sont pressés à
     l’exposition de 1925.
     Herbert Hoover, Secrétaire du Commerce américain avait nommé un comité de
     108 membres pour venir en France et rendre compte de l’exposition (costume,
     textile, joaillerie, orfèvrerie, éclairage, mobilier, papier peint, verre céramique)
     avec, à sa tête, Charles R. Richards, directeur de l’American Association of
     Museums. En 1926, ce dernier invite à Boston des créateurs français (Brandt,
     Ruhlmann, Dunand ) pour une exposition itinérante présentant plus de 400 de
     leurs œuvres. Toutes les villes des Etats-Unis vont bientôt se mettre à la mode
     Art Déco, faire travailler certains créateurs français mais aussi les copier.
     Au Japon, le Prince Asaka, venu en personne à l’exposition, fait décorer son
     nouveau palais à Tokyo par Henri Rapin.

     Le mouvement prend de l’ampleur, et les architectes, artistes et
     décorateurs français sont appelés de par le monde pour exercer leurs
     talents : au Portugal (Porto), en Espagne (Madrid), au Brésil (Rio et Sao
     Paulo), en Chine (Shangaï) ou au Vietnam (Hué, Dalat, Saïgon, Hanoï).

     L’Art Déco devient le premier mouvement esthétique à résonance
     mondiale.

     New-York City, Rockefeller Center, bas-    Ypiranga building, 1935, Brésil
     relief d’Alfred Janniot, 1934, Etat-Unis

20
Horloge de l’immeuble Enicar (détail),, René Audineau, 1932,
                                                                                                                place de la République, Tunis, Tunisie

Staircase of roxy movie theatre, 1934, Copacabana, Rio-de-
Janero, Brésil

                                                             Le porche d’entrée avec rampe d’accès de la Banque de
                                                             l’Indochine, Hanoï, Vietnam

                                                                                                                                                                               21
Séquence 8 : l’Art Déco aujourd’hui

     L’Art Déco est toujours présent de par le monde et influence même de
     nouvelles architectures. Pour des pays relativement neufs, il représente les
     premiers ensembles construits durablement et a donc valeur de patrimoine.
     D’ailleurs, il n’existe pas une ville des Etats-Unis qui n’ait son Art Déco society :
     New-York, Washington, Boston, Chicago, Philadelphie, Cleveland, Detroit,
     Los Angeles, San Francisco, Tulsa, Miami Elles proposent des actions pour
     la sauvegarde de l’Art Déco en essayant de maintenir la flamme de l’esprit
     inventif et festif qui l’animait.

     Un World Congress on Art Déco a lieu tous les deux ans depuis 1991. Ce congrès
     permet de réunir les spécialistes du mouvement et d’enrichir son histoire. Il
     aura lieu à Cuba en 2013, à Shanghaï en 2015 et à Cleveland en 2017.

     Portes d’ascenseur en placage de
     « metyl’-wood » William Van Alen,
     production :Tyler Company Chrysler
     building

22
ACCÈS ET TARIFS

&LWpGHO·DUFKLWHFWXUH GXSDWULPRLQH
SODFHGX7URFDGpURHWGX1RYHPEUH
3DULV
  
0ƒ7URFDGpUR OLJQHVHW 
%XV
ZZZFLWHFKDLOORWIU

+RUDLUHV
2XYHUWWRXVOHVMRXUVVDXIOHPDUGLGHKjK
1RFWXUQHOHMHXGLMXVTX·jK
)HUPpOHHUMDQYLHUHUPDLHWGpFHPEUH

7DULIV 
3OHLQWDULI½
7DULIUpGXLW½
7DULIUpGXLWSRXUOHVDQV*UDWXLWSRXUOHVPRLQVGHDQV

*URXSHV

/HVJURXSHVVRQWDGPLVWRXVOHVMRXUVGHKjKOHMHXGLMXVTX·jK

9LVLWHJXLGpH
9LVLWHGHVFROOHFWLRQVSHUPDQHQWHVHWH[SRVLWLRQVWHPSRUDLUHV
5pVHUYDWLRQREOLJDWRLUH
'XUpHK

7DULIV HQWUpHVLQFOXVHV 
jSHUVRQQHV½
jSHUVRQQHV½
jSHUVRQQHV½

9LVLWHOLEUH
9LVLWHDFFHVVLEOHVDQVGURLWGHSDUROHDX[FRQIpUHQFLHUVH[WpULHXUV
5pVHUYDWLRQREOLJDWRLUHjSDUWLUGHSHUVRQQHV

5pVHUYDWLRQ
ZZZFLWHFKDLOORWIUUXEULTXHDFWLYLWpVHQJURXSH IRUPXODLUHHQOLJQH 
2XYHUWXUHGHVUpVHUYDWLRQVOHHUDYULO

,QIRUPDWLRQV
HPDLOJURXSHV#FLWHFKDLOORWIU
WpOpSKRQHGXOXQGLDXYHQGUHGLGHKjKHWKjK


  7DULIVDXHUIpYULHU VRXVUpVHUYHGHPRGLILFDWLRQ 
Jan et Joël Martel, arbres "cubistes", 1925.
 Deux mannequins en robes Delaunay au pied des arbres cubistes des frères Martel,
dans le jardin d'hiver conçu par Robert Mallet-Stevens à l'exposition des arts décoratifs.
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