LUC LAPRAYE Note de candidature et de projet - LAURE ROYNETTE - Embellir Paris
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MOTIVATIONS À PARTICIPER À L’APPEL À PROJET PERCEPTION DU SITE CHOISI L’appel à projet « embellir Paris » nous est apparu comme une formidable La structure métallique du pont de l’Europe, sur lequel est située l’ac- opportunité de participer à l’amélioration du cadre de vie des parisiens, à tuelle place de l’Europe, a inspiré Luc Lapraye. Dandelion est en effet une la démocratisation de l’art contemporain et au rayonnement culturel de oeuvre sculpturale qui s’inscrit dans l’histoire industrielle avec l’utilisa- Paris. tion des roues de bicyclettes. Nous avions déjà engagé cette démarche lors de la YIA Paris 2016 avec L’oeuvre permet un double message à la fois en cohérence avec l’histoire la mairie du 3eme arrondissement en présentant avec Luc Lapraye une industrielle du lieu, l’utilisation du métal mais aussi avec la politique d’ave- version de l’oeuvre Dandelion. nir de la ville aujourd’hui en mettant en avant l’écologie, les transports verts. L’oeuvre peut aussi être perçue comme un globe, une représentation Grâce à sa carrière d’ingénieur, Luc Lapraye peut imaginer de grandes du monde et du mouvement donc des échanges entre les peuples. sculptures et installations tout en répondant aux contraintes techniques induites par l’espace public. Par sa légereté structurelle et visuelle l’oeuvre Dandelion permettra en outre de garder la transparence nécessaire pour assurer en sécurité la cir- Laure Roynette & Luc Lapraye culation autour du rond point. Laure Roynette & Luc Lapraye
DANDELION une écologie de la vie Si l’œuvre Dandelion semble rejouer le ready-made Bicycle Wheel de Marcel Duchamp ou l’installation Forever Bi- cycles de Ai Weiwei, la demi-sphère en jantes de bicyclettes de Luc Lapraye, non contente de « recycler » l’histoire de l’art, la déploie jusqu’à son éclatement. Tel le « dent de Lion », ce pissenlit dont les capitules s’envolent et sèment au gré du vent, l’œuvre semble animée d’une écologie particulière fondée tant sur un biomimétisme qu’un complexe ingénérial empruntant aux dômes géodésiques ses caractéristiques mathématiques et autoportantes. Propice à l’imaginaire, la géode, avant d’être un monument architectural, signifie « comme la terre », provenant du grec γη̃ (guê) « terre » et de ει̃δος (eïdos) « forme, aspect », la géode se réfère à la rotondité du globe. Elle évoque sur un plan macroscopique les sphères d’influence ayant façonné nos civilisations, du Cosmos à la Globalisation, des voûtes célestes à la matrice utérine. Elle suscite, sur un plan microscopique, une réflexion multifocale, multi-perspectiviste et non-mé- taphysique qui, des formes fractales aux divers réseaux et embranchements, en passant par les serres climatiques, trouve le terrain fertile d’une cohabitation des règnes du vivant et du non-vivant. À l’image d’un parapluie symbolique où se projette le ciel de nos fantasmes, elle semble abriter un monde miniature, dont les lois anthropotechniques conditionnent une biosphère autonome. Inspiré de formes et de fonction relevant du vivant, la géode se rapproche d’une intelligence de la vie. Artefact de la modernité, elle n’en est pas moins un médiateur rêvé du langage de la nature ; elle relie, en des boucles de plus en plus serrées, la science et l’imaginaire, la nature et la culture, l’homme, son environnement et la vie non humaine. Dandelion se présente alors comme l’allégorie d’une écologie contemporaine qui emprunte à la théorie des Sphères de Peter Sloterdijk, ses caractéristiques « cosmopolitiques » et « biosophiques». Atmosphère métaphysique et atmosphère physique, elle pose les conditions biologiques d’un agir technique qui se veut tout autant politique, et rappelle que l’ave- nir demeure un enjeu écologique, où le recyclage offre toujours une vie à ce qui n’en avait plus. Marion Zilio ID «Dandelion», Georges Blanc, Vonnas, 2017, 5 m x 5 m x 4 m
5m 4m embellir.paris Projet Dandelion Poids : 150 kg (150 roues x 1kg) Luc Lapraye / Galerie Laure Roynet Dimentions - encombrement maxima Date : 15/01/2019 Edition : 1
YIA TEXTE POUR LA PROPOSITION DE MÉDIATION SUR LE SITE PARIS C’est dans le cadre de l’appel à projet «Embellir Paris» que Luc Lapraye a imaginé la sculpture «Dande- lion». 2016 Propice à l’imaginaire, la géode, avant d’être un monument architectural, signifie « comme la terre », prove- nant du grec γη̃ (guê) « terre » et de ει̃δος (eïdos) « forme, aspect », la géode se réfère à la rotondité du globe. Elle évoque sur un plan macroscopique les sphères d’influence ayant façonné nos civilisations, du Cosmos à la Globalisation, des voûtes célestes à la matrice utérine. Elle suscite, sur un plan microscopique, une ré- Hors les murs - Mairie du 3ème flexion multifocale, multi-perspectiviste et non-métaphysique qui, des formes fractales aux divers réseaux et embranchements, en passant par les serres climatiques, trouve le terrain fertile d’une cohabitation des règnes du vivant et du non-vivant. À l’image d’un parapluie symbolique où se projette le ciel de nos fantasmes, elle semble abriter un monde miniature, dont les lois anthropotechniques conditionnent une biosphère autonome. C’est dans le cadre de la Yia Art Fair au Carreau Du Temple à Paris que l’œuvre de Luc Lapraye est visible à la mairie du Inspiré de formes et de fonction relevant du vivant, la géode se rapproche d’une intelligence de la vie. Ar- troisième arrondissement. Le «Dent de Lion», ce pissenlit dont les capitules s’envolent et sèment au gré du vent, donne tefact de la modernité, elle n’en est pas moins un médiateur rêvé du langage de la nature ; elle relie, en des son titre à l’installation composée de jantes de bicyclettes agencées en forme de géode. boucles de plus en plus serrées, la science et l’imaginaire, la nature et la culture, l’homme, son environne- ment et la vie non humaine. Sans atteindre la démesure du « Forever Bicycles » de Ai Weiwei, dont une variante installée l’an passé au Cent quatre à Paris mobilisait six cent soixante dix vélos horizontaux, le clin d’œil à Duchamp est toujours sous-jacent de même que Dandelion se présente alors comme l’allégorie d’une écologie contemporaine qui emprunte à la théorie des la forme géodésique de la pièce se prête à toutes les interprétations autour du Cosmos, de l’espace infini ou microsco- Sphères de Peter Sloterdijk, ses caractéristiques « cosmopolitiques » et « biosophiques». Atmosphère méta- pique, de l’évocation de la terre pour sa symbolique protectrice quasi-utérine. Mais, en parallèle avec l’œuvre de Vincent physique et atmosphère physique, elle pose les conditions biologiques d’un agir technique qui se veut tout Mauger, c’est au pied de la lettre de ce « Dent de Lion » que l’installation peut être lue, avec cette capacité émissive autant politique, et rappelle que l’avenir demeure un enjeu écologique, où le recyclage offre toujours une vie de la plante, cette stratégie naturelle exemplaire qui la rend apte à disséminer la vie dans l’espace environnant. Entre à ce qui n’en avait plus. l’éclosion physique et mentale suggérée par Vincent Mauger et la dissémination du Dent de Lion, stratégie dont se sert Luc Lapraye, c’est tout le OFF des foires d’art contemporain qui sème à tous vents, dispersant au gré des regards non Marion Zilio avertis les questionnements sur leur présence même dans ces lieux, imposant par leur présence la redéfinition d’un art public contemporain. Extrait de l’article « Histoires d’OFF», 20 octobre 2016, Le Monde.fr (Chroniques du chapeau noir). ID «Dandelion», Marie du 3éme, 2016, 3m x 3m x 4 m
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