MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES (GUYANE) - Cour des comptes
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES (GUYANE) Exercices 2011 et suivants Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la chambre le 27 octobre 2017. Parc d’activités La Providence – Kann’Opé – Bât. D - BP 157 – 97181 LES ABYMES CEDEX Tél. 05 90 21 26 90 – Courriel : « antillesguyane@crtc.ccomptes.fr » Site internet : « www.ccomptes.fr/fr/antilles-guyane »
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE TABLE DES MATIÈRES SYNTHÈSE ............................................................................................................... 3 RECOMMANDATIONS ___ ................................................................................... 7 1 LE PORTAGE JURIDIQUE DE LA MDPH ..................................................... 11 1.1 Un groupement d’intérêt public, interlocuteur unique des personnes handicapées, prévu par la loi ........................................................................ 11 1.2 Une convention constitutive « type » ........................................................... 12 1.3 Une formalisation insuffisante des participations de l’État, de la collectivité et des organismes de solidarité nationale (CAF et CGSS) ........................... 13 1.3.1 La participation prépondérante du conseil général puis de la CTG .............. 13 1.3.2 La participation de l’État .............................................................................. 14 1.3.3 La participation limitée de la CAF ............................................................... 14 2 L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT ......................................... 15 2.1 La commission exécutive (COMEX) ........................................................... 15 2.2 La direction de la MDPH ............................................................................. 16 2.3 L’organigramme et les services.................................................................... 17 2.4 Les ressources humaines .............................................................................. 17 2.4.1 Une répartition catégorielle des agents inadaptée aux missions ................... 17 2.4.2 Des compétences qui ne correspondent pas toutes aux besoins de l’établissement .............................................................................................. 18 2.4.3 Des agents insuffisamment formés au cœur de métier de la structure.......... 18 2.4.4 Une indemnité de fonction de la directrice et du directeur-adjoint mal fondée ........................................................................................................... 19 2.4.5 Une durée du travail prévue insuffisante et dont le respect n’est pas vérifié 21 2.4.6 L’absence de projet d’établissement............................................................. 23 3 L’ACCUEIL DES PERSONNES ET LE TRAITEMENT DES DEMANDES . 24 3.1 La faible connaissance statistique de la population à soutenir ..................... 24 3.2 Une implantation géographique trop concentrée ......................................... 25 3.2.1 Une initiative encore trop timide : le partenariat avec les CCAS ................. 26 3.2.2 Une antenne improductive à Saint-Laurent du Maroni ................................ 27 3.2.3 Un accueil peu fonctionnel à Cayenne ......................................................... 28 3.3 Un traitement des dossiers peu performant .................................................. 29 3.3.1 Le faible rendement de la structure .............................................................. 29 3.3.2 Une dématérialisation partielle et peu efficace............................................. 30 3.3.3 Des délais d’instruction et de notification excessifs ..................................... 30 3.3.4 Les correctifs nécessaires ............................................................................. 31 4 LA COMMISSION DES DROITS ET DE L’AUTONOMIE DES PERSONNES HANDICAPEES ......................................................................... 32 4.1 Un fonctionnement à rendre plus efficace.................................................... 33 4.2 Des décisions dont la mise en œuvre doit être suivie................................... 34 5 LE FONDS DEPARTEMENTAL DE COMPENSATION DU HANDICAP ... 34 5.1 Une utilisation conforme très faible ............................................................. 35 5.2 Le détournement du principal des crédits du fonds...................................... 35 1
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE 6 LA SITUATION FINANCIERE ........................................................................ 37 6.1 Une qualité et une fiabilité des comptes médiocres ..................................... 37 6.1.1 Les documents comptables et financiers sont mal référencés ...................... 37 6.1.2 L’information budgétaire des membres de la COMEX n’est pas assurée .... 37 6.1.3 Les frais d’étude ne sont pas rattachés à un investissement ou amortis ....... 38 6.1.4 Les comptes d’attente ne sont pas apurés ..................................................... 38 6.1.5 Les dépenses d’investissement sont mal évaluées ........................................ 39 6.1.6 Les prévisions de dépenses et de recettes ne sont pas sincères .................... 39 6.2 Une situation financière dégradée ................................................................ 41 6.3 Des ressources en diminution....................................................................... 42 6.4 Des charges de fonctionnement en augmentation ........................................ 42 6.4.1 Des véhicules inutiles et coûteux.................................................................. 43 6.4.2 Des dépenses de téléphonie trop importantes ............................................... 43 6.4.3 Des dépenses de personnel excessives ......................................................... 44 7 LA NECESSITE D’UN CONTRAT D’OBJECTIFS ET DE MOYENS ENTRE LA MDPH ET SES TUTELLES ........................................................................ 45 ANNEXES .............................................................................................................. 48 2
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE SYNTHÈSE Présentation de la MDPH La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de Guyane, comme toutes ses homologues sur le plan national, est un groupement d’intérêt public (GIP) à la création duquel a participé le conseil général, autorité de tutelle principale avant que la collectivité territoriale de la Guyane se substitue à lui, l’État, la caisse générale de sécurité sociale, la caisse d’allocations familiales et le rectorat. Ces GIP ont été créés sur le fondement de l’article 64 de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Leur fonctionnement est encadré par le code de l’action sociale et de la famille. La mission des MDPH consiste à recevoir, à accompagner, à informer et à conseiller les personnes en situation de handicap et leurs familles, dès l’annonce du handicap et tout au long de la vie lorsque le handicap n’est pas réparable. La convention constitutive du GIP MDPH de la Guyane est conforme au cadre national mais la convention d’application pluri-annuelle entre les parties est absente. Elle est pourtant nécessaire pour que soit précisées les participations financières et en nature de celles-ci et leurs attentes vis-à-vis de la structure en fonction des diverses compétences exercées, avec une stabilité suffisante pour sa bonne administration. Organisation et fonctionnement L’organe supérieur de direction de la MDPH est sa commission exécutive (COMEX), à laquelle sont représentés tous les membres du GIP, présidée de droit par le président de la collectivité territoriale (précédemment, par le président du conseil général) qui peut déléguer cette fonction à un autre élu de la collectivité. En Guyane, la COMEX s’est réunie sous la présidence effective du président du conseil général jusqu’à la fin 2015, puis du président de la collectivité territoriale en 2016, en respectant le rythme minimal réglementaire de deux réunions par an. Le président de la COMEX est l’ordonnateur en titre de la structure. Il est secondé par un directeur, nommé par lui avec l’accord de la COMEX. Au cours de ses réunions, la COMEX a traité quasi-exclusivement des questions financières globales et des contributions des membres du GIP. Les orientations générales de la mission, les objectifs de performance dans le domaine de l’accomplissement du service public en faveur des personnes handicapées et l’organisation générale n’ont pas fait l’objet de débat et encore moins de décisions. Les résultats dans ces domaines ne sont pas présentés. Or, il appartient à cette instance de définir les objectifs stratégiques, avec un calendrier et des indicateurs de suivi, et de décider des grandes options quant à l’exécution des missions en termes de moyens, de partenariat, d’obtention de résultats. Des réunions plus fréquentes de la COMEX sont nécessaires pour qu’elle prenne des décisions dans ces domaines qu’il appartiendra à la direction de l’établissement de mettre en œuvre avec une obligation de compte rendu périodique. 3
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE Jusqu’au 30 septembre 2016, la MDPH était dirigée par une directrice assistée d’un directeur-adjoint. Ce dernier lui a succédé en qualité de directeur, le 1er octobre 2016, et le poste de directeur-adjoint n’a pas été pourvu. Ce poste devrait être supprimé, compte tenu de la taille de la structure. Le personnel est constitué de 42 personnes (37,7 équivalents temps plein), dont une partie est mise à disposition par les membres du GIP et l’autre a été recrutée par le GIP lui- même. Le personnel, réparti entre cinq « pôles fonctionnels », constitue un ensemble disparate, rassemblé non en fonction des besoins de la structure mais des disponibilités et du bon vouloir de chaque partenaire. Sa structure d’emploi est inversée par rapport aux besoins du service, avec un excès de cadres et une insuffisance de personnel d’exécution. Pour autant, la MDPH n’a pas, elle-même, formalisé de fiches de postes permettant de définir les bons profils à recruter ou à qualifier, au moins progressivement au fur et à mesure des départs volontaires ou à la retraite, en concertation avec l’administration dont ils proviennent. L’effort de formation aux métiers liés à l’accueil, à la compréhension et à l’accompagnement du handicap est notablement insuffisant alors qu’il constitue un levier de progrès essentiel pour la structure et la motivation de son personnel. Le régime de travail de la structure n’est pas conforme à la loi car il concède un écart sensible avec le minimum légal de 1 607 heures par an, et l’effectivité du temps de travail accompli n’est pas vérifiée. Une indemnité de fonction et de performance a été accordée de manière indue à la directrice de la MDPH ainsi qu’au directeur-adjoint. Outre les corrections à apporter aux points ci-dessus, l’élaboration d’un projet d’établissement est nécessaire pour orienter le travail des agents et renforcer leur cohésion au service des missions à accomplir. Ce document serait un outil de pilotage par la performance et constituerait le cadre de référence permettant d’évaluer le travail de chaque service et des agents qui le composent et de corriger les insuffisances par la formation, notamment. L’accueil des personnes et le traitement des demandes En 2015, la MDPH de Guyane déclarait administrer 24 885 personnes handicapées dont 2 107 bénéficiaires de l’allocation pour adulte handicapé et 1 432 bénéficiaires de l’allocation pour l’éducation d’enfant handicapé, versées par la caisse d’allocations familiales, pour un montant total annuel de 25,8 M€. La MDPH a enregistré 10 156 demandes, soit une progression de 5 % par rapport à l’année précédente, dont 7 395 adultes et 2 761 enfants, et a accueilli dans ses locaux 17 721 usagers. Ces données doivent cependant être considérées avec réserve, du fait des insuffisances des connaissances statistiques de la population atteinte de handicap en Guyane et du mode de décompte, peu fiable, de l’activité de la structure. Un progrès doit aussi être obtenu sur ce point. En outre, la MDPH ne procède à aucune enquête sérieuse sur les besoins de ses administrés et sur le degré de satisfaction de ceux-ci. Les points de contacts proposés à la population ressortissant aux compétences de la MDPH sont inadaptés au besoin : implantation centrale unique à Cayenne, dans un 4
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE immeuble peu pratique pour recevoir les administrés et avec des horaires limités en amplitude, implantation secondaire à Saint-Laurent du Maroni qui a fait la preuve de son inefficacité pour la population qui recourt aux associations pour transmettre les dossiers au siège. Cette antenne doit être supprimée. L’accueil téléphonique n’est pas en mesure de répondre à tous les appels dont bon nombre sont perdus. Ses plages horaires, notamment, sont trop étroites. Des conventions entre la MDPH et les centres communaux d’action sociale (CCAS) ont été conclues, ce qui est positif. Elles doivent être développées et étendues aux centres médico-sociaux (CMS) pour que ces structures contribuent à faire connaître à la population concernée, au plus près d’elle, les aides et droits auxquels elle peut prétendre. Ce partenariat doit s’accompagner d’une animation de réseau par la MDPH et l’organisation de formations à destination du personnel assurant sa représentation dans les CCAS et CMS. Les indicateurs de délai de traitement des demandes ne sont pas bons en Guyane. L’objectif recherché par toutes les MDPH est de traiter chaque demande jugée recevable dans un délai maximal de quatre mois. La MDPH de Guyane est la dernière sur le plan national en termes de délai de traitement pour ce qui concerne les dossiers des enfants (5,1 mois alors que la moyenne nationale est de trois mois et une semaine) ; pour les dossiers des adultes, le délai est aussi supérieur à la moyenne nationale puisqu’il est de 6,8 mois contre 4,5 mois au niveau national. Dans la mesure où il s’agit d’une moyenne, calculée sur 10 156 demandes déposées, le délai d’attente entre la demande et la notification de la décision de la CDAPH est encore beaucoup plus important pour certains dossiers. La MDPH doit résolument s’attacher à réduire ces délais, notamment par la mise en œuvre de procédures informatisées. Un site internet interactif, hébergé sur le site de la collectivité territoriale, devrait permettre au public de disposer de toutes les informations générales utiles, des formulaires à remplir et de faire parvenir ses demandes. Ce dispositif devrait permettre aux personnes de suivre l’avancement de leur dossier puis d’être informées des décisions prises, sans déplacement ni obligation de contact téléphonique. La commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées La commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) constitue depuis 2006, date de la suppression des anciennes COTOREP et CDES 1, la seule instance de décision pour l’ensemble des demandes présentées par, ou pour, les personnes handicapées en matière de prestations et/ou d’orientations (scolaire ou professionnelle, avec ou sans hébergement). La CDAPH ne se réunit qu’en formation plénière, avec des ordres du jour excessivement longs et non priorisés, alors qu’elle pourrait se réunir en formation restreinte pour traiter l’essentiel du flux ne présentant pas de complexité. 1 Commission technique d’orientation et de reclassement professionnel et commission départementale d’éducation spéciale. 5
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE Le fonds départemental de compensation du handicap L’article 64 de la loi de 2005 précitée a institué un fonds départemental de compensation du handicap (FDCH) afin d’aider les personnes handicapées à financer des équipements spécifiques pour leur domicile ou leur véhicule. Les ressources de ce fonds proviennent de la caisse générale de sécurité sociale (CGSS), du conseil départemental (en Guyane, de la collectivité territoriale) et de l’État. Cependant, en Guyane comme au niveau national, ce fonds est peu utilisé. De manière non conforme à son objet, le reliquat de ces crédits affectés spécialement au soutien des personnes handicapées est consommé par la structure, pour le financement de son propre fonctionnement. La MDPH doit mettre fin à cette pratique et restituer les crédits à ce fonds. Une situation financière très préoccupante La situation financière de la MDPH de Guyane est très préoccupante. Depuis plusieurs exercices, ses dépenses générales excèdent ses ressources de fonctionnement. La MDPH qui applique l’instruction comptable M 52, comme prévu, doit améliorer la qualité et la transparence de ses comptes en produisant annuellement les rapports de gestion, les états du personnel, les durées d’amortissement et les inventaires. Elle doit rectifier ses écritures comptables sur les frais d’études, les subventions reçues et les comptes d’attente, en inscrivant régulièrement le montant des amortissements, et établir des prévisions budgétaires réalistes et sincères. Des dépenses de fonctionnement supérieures à ses ressources Les ressources de fonctionnement, votées à chaque budget prévisionnel depuis 2012 et dont la réalisation apparaît au compte administratif, ont toujours été inférieures aux charges courantes, notamment aux charges de personnel. Des économies doivent en conséquence être recherchées dans les dépenses de fonctionnement, notamment les dépenses relatives au carburant et à l’entretien des véhicules et les dépenses de téléphonie. Néanmoins, ce sont surtout dans les dépenses de personnel qui représentent une part prépondérante des charges courantes, que la MDPH trouvera des gains de productivité. Etablir un contrat d’objectifs, de moyens et de performance afin de pérenniser les ressources de la MDPH La situation financière de la MDPH de Guyane n’est pas tenable en l’état. Outre la formalisation des contributions des membres du GIP à la structure, un contrat d’objectifs et de moyens, établi entre la structure et la COMEX est indispensable pour orienter les priorités, optimiser les moyens, définir des objectifs et les indicateurs permettant d’en suivre la réalisation, et ce, selon un rythme pluriannuel, le sens général d’un tel contrat étant la performance du service rendu aux administrés à soutenir. Des enquêtes de satisfaction sérieuses en constituerait un élément de suivi stratégique. 6
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE RECOMMANDATIONS ___ Recommandation n° 1 : Proposer aux partenaires du GIP une convention pluri- annuelle permettant de préciser leurs contributions et attentes à l’égard de la MDPH en application de la convention constitutive. Recommandation n° 2 : Réunir la COMEX au minimum une fois par trimestre pour qu’elle puisse exercer réellement sa fonction de pilotage de l’établissement. Recommandation n° 3 : Ajuster la structure des emplois à l’organigramme fonctionnel. Recommandation n° 4 : Former les agents de la MDPH à leur cœur de métier en leur proposant des formations médico-sociales adaptées, sans limiter le champ de celles-ci au catalogue de formations du CNFPT. Recommandation n° 5 : Supprimer l’indemnité de fonction et de performance accordée à la directrice et au directeur-adjoint et obtenir le reversement des sommes indues versées. Recommandation n° 6 : Appliquer la durée réglementaire de travail de 1 607 heures/an ; Recommandation n° 7 : Installer un système automatisé d’enregistrement du temps de travail et limiter les aménagements d’horaires aux seuls cas prévus par des textes réglementaires ; Recommandation n° 8 : Vérifier la nécessité d’un régime de compensation et, s’il est réellement indispensable, le rendre conforme aux règles régissant la fonction publique territoriale. Recommandation n° 9 : Établir un projet d’établissement pour le mobiliser et lui permettre de répondre aux objectifs fixés dans la convention pluriannuelle conclue avec les contributeurs de la MDPH. Recommandation n° 10 : Signer des conventions avec tous les CCAS et les CMS, à défaut avec les mairies, pour organiser des points d’accueil en faveur des personnes handicapées sur tout le territoire guyanais. Recommandation n° 11 : Organiser l’animation du réseau par la MDPH et la formation des agents qui lui serviront de relais. Recommandation n° 12 : Fermer l’antenne de Saint-Laurent du Maroni et développer le partenariat établi avec le CCAS. 7
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE Recommandation n° 13 : Améliorer les conditions d’accueil physique des administrés sollicitant la MDPH ; Recommandation n° 14 : Procéder régulièrement à des enquêtes sérieuses de satisfaction auprès des personnes handicapées. Recommandation n° 15 : Répartir les dossiers selon leur importance et leur urgence. Recommandation n° 16 : Créer un site internet interactif consacré à la MDPH, hébergé sur le serveur de la collectivité territoriale de Guyane. Recommandation n° 17 : Augmenter la fréquence de réunion de la formation restreinte de la CDAPH pour diminuer la durée de traitement des dossiers. Recommandation n° 18 : Collecter l’information de suivi des décisions de la CDAPH selon les préconisations de la CNSA. Recommandation n° 19 : Cesser d’utiliser les crédits du FDCH pour le fonctionnement de la MDPH et restituer à ce fonds les crédits irrégulièrement consommés. Recommandation n° 20 : Ne plus faire référence à l’instruction M 1-5-7 dans les documents comptables et financiers mais à l’instruction M 52. Recommandation n° 21 : Élaborer un rapport de gestion détaillé pour la bonne information des membres de la COMEX ; Recommandation n° 22 : Rédiger des annexes aux documents budgétaires relatives à l’état du personnel, aux amortissements des immobilisations et au suivi du FDCH. Recommandation n° 23 : Fiabiliser les comptes de la MDPH : a) en vérifiant la pertinence des écritures comptables sur les frais d’études, les subventions reçues et les comptes d’attente ; b) en inscrivant régulièrement le montant des amortissements ; c) en établissant des prévisions budgétaires sincères permettant de voter le budget en équilibre et de l’exécuter pleinement. Recommandation n° 24 : Transformer le véhicule de fonction du directeur en véhicule de service. Recommandation n° 25 : Réduire les dépenses de téléphonie. 8
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE Recommandation n° 26 : Proposer aux membres du GIP un contrat pluriannuel d’objectifs, de moyens et de performance d’une durée minimale de trois ans, en adéquation avec la trajectoire d’amélioration du fonctionnement de la MDPH résultant de l’autodiagnostic visé à l’article 1.1 de la convention triennale signée entre la CNSA et la CTG. 9
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE INTRODUCTION Ordonnateurs : - M. Alain TIEN-LONG, de l’année 2011 au 31 décembre 2015 ; - M. Rodolphe ALEXANDRE, depuis le 1er janvier 2016. Rappel de procédure La chambre a inscrit à son programme de 2016 l'examen de la gestion de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de la Guyane, à partir de l'année 2011. Par lettres en date du 15 avril 2016, le président de la chambre en a informé M. TIEN-LIONG, ancien président du conseil général de Guyane et précédent ordonnateur, ainsi que M. ALEXANDRE, président de la collectivité territoriale de Guyane et ordonnateur en fonction. L’entretien préalable prévu à l’article L. 243-1 du code des juridictions financières s’est tenu séparément le 22 décembre 2016 avec M. TIEN-LIONG, puis avec M. ALEXANDRE. Après avoir entendu le rapporteur et pris connaissance des conclusions du procureur financier, la chambre a arrêté, le 17 janvier 2016, au titre du contrôle des comptes et de la gestion, un rapport d’observations provisoires qui a été transmis : - le 6 mars 2017, à l’ordonnateur actuel qui en a accusé réception le 16 mars 2017 ; - le 6 mars 2017, à l’ordonnateur précédent qui en a accusé réception le 15 mars 2017 ; - le 7 mars 2017, à Mme FURCY et M. SEBELQUE qui en ont respectivement accusé réception les 18 et 16 mars 2017. Le rapport d’observations provisoires a aussi été notifié, le 7 mars 2017 : - au directeur de la caisse d’allocations familiales de Guyane ; - au directeur de la caisse générale de sécurité sociale de Guyane. Une réponse de l’actuel ordonnateur a été transmise à la chambre par lettre datée du 23 juin 2017, enregistrée au greffe le 12 juillet 2017. Dans sa séance du 27 octobre 2017, la chambre a arrêté les observations définitives ci- après développées. Le présent rapport, qui doit encore être considéré comme confidentiel, est communiqué à l’ordonnateur en fonction et à son prédécesseur. Ils disposent d’un délai d’un mois pour, s’ils le souhaitent, y apporter une réponse qui engagera leur seule responsabilité. 10
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE 1 LE PORTAGE JURIDIQUE DE LA MDPH 1.1 Un groupement d’intérêt public, interlocuteur unique des personnes handicapées, prévu par la loi Créées par l’article 64 de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) constituent l’interlocuteur unique des personnes en situation de handicap pour les sujets liés à celui-ci. Elles ont pour mission de recevoir, d’accompagner, d’informer et de conseiller les personnes handicapées et leurs familles, dès l’annonce du handicap et tout au long de la vie si ce handicap n’est pas réversible. Elles examinent chaque situation de manière pluridisciplinaire en s’appuyant sur les compétences de professionnels médico-sociaux (médecins, infirmiers, assistantes sociales, ergothérapeutes, psychologues) pour évaluer les besoins de la personne par rapport à son projet de vie et proposer un plan personnalisé de compensation du handicap. Les MDPH organisent enfin des actions de coordination avec les dispositifs sanitaires et médico-sociaux et désignent un référent pour l’insertion professionnelle des adultes. Elles ont la forme juridique d’un groupement d’intérêt public (GIP). Les dispositions relatives aux MDPH sont l’objet des articles L. 146-3 et suivants du code de l'action sociale et des familles qui a intégré les dispositions du décret n°2005-1587 du 19 décembre 2005 relatif aux maisons départementales des personnes handicapées. Les MDPH situées en France hexagonale sont placées sous la tutelle des conseils départementaux. Le président du conseil départemental préside la commission exécutive (COMEX), l’organe délibérant qui rassemble l'ensemble les acteurs institutionnels constituant les MDPH (conseil départemental, État, organismes de protection sociale...) ainsi que des représentants d'associations d’usagers. Elle définit la politique générale de l'institution et en assure sa gestion. Les MDPH emploient des agents et des professionnels provenant d'horizons différents (agents territoriaux, fonctionnaires de l'État venant du ministère du travail et de la formation professionnelle, des affaires sociales et de la santé, de l'éducation nationale, médecins, agents des caisses d’allocations familiales, des caisses d'assurance-maladie). Structures de simplification administrative, les MDPH assurent ainsi les missions dévolues auparavant aux COTOREP (commission technique d’orientation et de reclassement professionnel) pour les adultes de plus de 20 ans et aux CDES (commission départementale d’éducation spéciale) pour les jeunes de moins de 20 ans, ainsi qu’aux SVA (site pour la vie autonome) pour le financement des aides techniques. C’est désormais une commission unique, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), supportée par la MDPH, qui décide de l’orientation des personnes handicapées (enfant ou adulte) et de l’attribution de l’ensemble des aides et prestations, notamment de la prestation de compensation du handicap (PCH) versée par le conseil départemental. Le président de la commission des droits et de l'autonomie des 11
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE personnes handicapées (CDAPH) est désigné tous les deux ans par les membres de la commission, en son sein. 1.2 Une convention constitutive « type » La MDPH de la Guyane a été créée par une convention constitutive en date du 22 décembre 2005, signée par le préfet, le président du conseil général, le recteur d’académie, l’administrateur provisoire de la caisse générale de sécurité sociale et le directeur de la caisse d’allocations familiales. La délibération du conseil général AP/05/DGASP-DIVH-102 du 5 décembre 2005, portant constitution de la maison départementale des personnes handicapées de la Guyane, a été publiée au recueil des actes administratifs du conseil général de la Guyane de décembre 2005. La COMEX est présidée par le président de la collectivité territoriale depuis que celle-ci a succédé au conseil général, début 2016. La convention constitutive précise notamment les fonctions du président et du directeur de la MDPH, ainsi que le fonctionnement et les attributions de la commission exécutive. Elle énumère par ailleurs les statuts de son personnel, expose les modalités de gestion du fonds départemental de compensation du handicap (FDCH) par la MDPH et rappelle que le groupement est soumis aux règles de gestion financière et comptable applicables aux établissements publics à caractère administratif. La MDPH instruit les dossiers de demandes d’allocation, accordée après examen par la CDAPH, puis versée par la caisse d’allocations familiales et par la collectivité territoriale. Les allocations versées en 2015 par la CAF pour un montant total annuel supérieur à 25,8 M€ sont : - l’allocation aux adultes handicapées (AAH) attribuée à 2 107 personnes ; - l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) attribuée à 1 432 bénéficiaires. Les prestations versées au cours de la même année par la collectivité territoriale sont, principalement : - la prestation de compensation du handicap (PCH) au profit de 305 personnes pour un montant de plus de 2,5 M€ ; - l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) dont bénéficient 125 personnes pour un montant de près de 1,35 M€. La MDPH est associée au schéma médico-social 2011-2015 de la Guyane, établi par l’agence régionale de santé et l’ancien conseil général, qui prévoit notamment plusieurs dispositifs d’aides, de soutien, de structures et de recherche en faveur des personnes handicapées. 12
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE 1.3 Une formalisation insuffisante des participations de l’État, de la collectivité et des organismes de solidarité nationale (CAF et CGSS) La convention constitutive du 22 décembre 2005, acte fondateur de la MDPH de la Guyane, prévoit une participation de l’ensemble des partenaires du GIP, soit sous une forme financière, soit par la mise à disposition de personnel, soit par la mise à disposition de locaux, de matériels ou de logiciels, soit par la combinaison de ces formes de participation. Plusieurs avenants à la convention, signés entre plusieurs membres du GIP et la MDPH, précisent les modalités de leur participation au fonctionnement de la structure : - avenant du 7 octobre 2009 signé avec le rectorat et la direction départementale de la santé et du développement social (DSDS), pour les prestations de missions d’enseignants spécialisés au profit d’enfants handicapés et le versement au rectorat par la DSDS d’une somme annuelle de 11 782 €, correspondant aux dépenses de fonctionnement de la commission départementale d’éducation spéciale (CDES) 2 ; - avenant n° 3 du 1er juin 2010 signé avec le rectorat pour la mise à disposition de 2 agents et le versement d’une participation financière annuelle de 14 506 € ; - convention annexe non datée à la convention constitutive signée avec l’État et le rectorat, pour la mise à disposition de personnel 3 ; - conventions du 28 février 2011 et du 8 février 2012 signées avec l’État, le conseil général et la CGSS pour la gestion et le financement du fonds départemental de compensation du handicap. 1.3.1 La participation prépondérante du conseil général puis de la CTG La participation du conseil général (auquel s’est substituée la collectivité unique de la Guyane) n’a été formalisée que pour la mise à disposition des locaux, bien que cette collectivité soit intervenue dès l’origine au profit du fonctionnement de la structure. Actuellement, la contribution de la CTG correspond aux moyens nécessaires à l’administration de l’allocation compensatrice de tierce personne ainsi qu’aux moyens désignés dans la convention du 24 novembre 2005 conclue entre le président du conseil général et le préfet de la Guyane, c’est-à-dire au versement au département d'une subvention d'aide à l'installation et au fonctionnement de la maison départementale des personnes handicapées. En 2016, la participation de la CTG s’est concrétisée par la mise à disposition des locaux de la MDPH et de 14 agents. En outre, le conseil général a attribué à la MDPH une subvention d’équilibre en 2011, 2014 et 2015 afin qu’elle puisse faire face à ses dépenses obligatoires, notamment de personnels. En 2016, la CTG lui a de nouveau versé une 2 C’est la CDAPH qui assure depuis sa création les missions autrefois dévolues à la CDES. 3 7 ETP de la DDSDS, 2 ETP de la direction départementale du travail de l’emploi et de la formation professionnelle, 2 ETP du rectorat. 13
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE subvention de 250 000 €, afin d’assurer le paiement des salaires du quatrième trimestre des agents de la MDPH. 1.3.2 La participation de l’État Si les services de l’État ont conventionné avec la MDPH la mise à disposition du personnel nécessaire à ses missions et particulièrement de la CDAPH, en revanche, l’annexe financière de la convention constitutive relative aux moyens nécessaires à l’administration de la CDES et de la COTOREP et du dispositif pour la vie autonome, n’a pas été signée. Malgré de nombreuses réunions entre les partenaires du GIP, notamment au sein de la commission exécutive, aucun accord avec l’État n’a pu être trouvé sur le montant des charges financières correspondant aux missions transférées à compenser. L’État et la MDPH n’ont pas trouvé d’accord sur le montant des frais de structure de la COTOREP et de la CDES devant être compensés par l’État, notamment sur le montant des vacations médicales supportées antérieurement par ces deux commissions. Par une note du 10 février 2015 adressée par le président de la MDPH au préfet de région, la « dette » de l’État envers la MDPH s’élèverait à plus d’1 M€ 4. La somme alléguée correspond à la différence calculée par la MDPH entre les dotations reçues de l’État de 2006 à 2014 et la part des frais de structure, des frais de vacations médicales et des charges de personnel résultant des emplois transférés par l’Etat. Dans une autre lettre du 31 juillet 2015 adressée au préfet de région, le président du GIP a demandé à l’État de revoir sa position et d’approuver le montant total de la compensation au titre des charges de fonctionnement, soit 237 767,00 € par an, hors charge de personnel. Ce dernier montant inclut, à hauteur de 19 827,00 €, les dépenses annuelles de fonctionnement de la CDES. Cependant, la MDPH n’a pas fourni les éléments chiffrés permettant de fonder sa demande. Or, au moins une partie de ces frais, soit 11 782,00 €, ont été imputés au rectorat par l’avenant n°3 du 7 octobre 2009 précité, contresigné par la DSDS, le rectorat et la MDPH. En conséquence, le ministère des affaires sociales n’a pas validé le montant de l’arriéré demandé par la MDPH sur la période 2006-2014. La participation annuelle versé par l’État s’élevait, au mois de mai 2016, à 342 133,00 € sur un montant prévisionnel de 427 666,00 € inscrit au budget. 1.3.3 La participation limitée de la CAF La participation de la CAF au fonctionnement de la MDPH n’est pas formalisée et, en dehors de sa qualité statutaire de membre de la COMEX et de la CDAPH, elle ne contribue ni financièrement, ni par la mise à disposition de personnel ou de matériels, ni par la réalisation de prestations « intellectuelles » telle que formation au profit des personnels de la MDPH par exemple. 4 1 038 752,39 € 14
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE La CAF est favorable à la signature d’une telle convention en 2017. Cette convention pourra identifier ses contributions possibles dans les domaines de l’accompagnement du personnel, de l’amélioration des circuits de gestion et d’une éventuelle mise à disposition de matériel informatique, notamment dans le cadre de la promotion de la dématérialisation à destination des usagers/allocataires. Dans l’état actuel de la situation budgétaire, elle ne s’engage cependant pas à apporter une contribution financière versée à la MDPH. Pour autant elle se dit prête à étudier de nouveau cette question dans le cadre de la prochaine Convention d’objectifs et de gestion de la branche famille (2018-2022) et dans la limite des disponibilités budgétaires. Proposer aux partenaires du GIP une convention pluri- annuelle permettant de préciser leurs contributions et attentes à l’égard de la MDPH en application de la convention constitutive 2 L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT La MDPH est dirigée, au niveau supérieur, par la commission exécutive (COMEX) et, au niveau administratif, par la direction de l’établissement qui exerce son autorité sur les cinq services spécialisés de la structure. 2.1 La commission exécutive (COMEX) Conformément au code de l’action sociale et des familles, la COMEX est l’organe délibérant du GIP. Elle a été présidée par le président du conseil général depuis sa création jusqu’au 31 décembre 2015, puis par le président de la collectivité territoriale de la Guyane à partir du 1er janvier 2016. Le président de l’exécutif peut déléguer cette responsabilité à un élu suppléant. Par arrêté n°1341/2017 du 8 février 2017, la présidence de la commission a été déléguée à Mme Émilie VENTURA, conseillère territoriale déléguée aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Les membres de la COMEX sont désignés pour quatre ans par arrêté du président : - 50 % représentent la CTG ; - 25 % représentent l’État (Éducation nationale, DIECCTE/DJSCS) et l’ARS ; - 25 % représentent les associations de personnes handicapées proposées par le conseil départemental consultatif des personnes handicapées (CDCPH 5). Pour réguler son fonctionnement, la COMEX se référait, depuis sa création, à la convention constitutive. Un règlement intérieur a été arrêté lors de la séance du 29 mai 2017. La convention constitutive précise que la commission exécutive doit se réunir au moins deux fois par an. Au cours de la période sous revue, cette disposition minimale a été 5 Devenu conseil départemental de la citoyenneté et de l'autonomie (CDCA) avec la loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement 15
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE respectée, même si les réunions ne se sont pas tenues selon un calendrier régulier et prédéfini. Entre les réunions de la COMEX, des réunions en format plus restreint sont nécessaires pour préparer les décisions de la COMEX. Ces réunions de bureau sont très peu fréquentes. La chambre prend note de l’intention de la présidente déléguée de réunir régulièrement le bureau à l’avenir. La COMEX dispose de compétences étendues relatives, notamment, au fonctionnement et à l’organisation de la MDPH, au budget, aux relations de la MDPH avec ses partenaires et à la gestion du fonds départemental de compensation du handicap (FDCH). A la lecture des procès-verbaux et des comptes rendus de réunions, il apparait que la COMEX a surtout traité des problèmes financiers de la structure, sans se préoccuper réellement de son organisation ni de son fonctionnement, alors que ces points aussi importants que les finances relèvent de sa compétence. Il est indispensable que la COMEX joue pleinement son rôle dans le pilotage de la structure et que l’ensemble des sujets liés à l’organisation du GIP (ressources humaines, organisation territoriale, partenariat) puisse être examiné par cette commission. Il appartient en effet à la COMEX d’assigner des objectifs qualitatifs et quantitatifs à la direction de l’établissement et de définir avec elle une stratégie à court et moyen terme. A minima, une réunion par trimestre, voire tous les deux mois, sur un ordre du jour précis et restreint, arrêté par le président sur proposition du directeur de la structure, serait nécessaire pour orienter l’action de la MDPH et suivre l’avancement des dossiers en cours. Réunir la COMEX une fois par trimestre au minimum pour qu’elle puisse exercer réellement sa fonction de pilotage de l’établissement. 2.2 La direction de la MDPH Jusqu’au 30 septembre 2016, la MDPH était dirigée par une directrice assistée d’un directeur-adjoint. Ce dernier lui a succédé en qualité de directeur au 1er octobre 2016, et le poste de directeur-adjoint n’a pas été pourvu. Ce poste devrait être supprimé, compte tenu de la taille de la structure. Conformément à la convention constitutive, le directeur de la MDPH est responsable du fonctionnement de l’établissement et met en œuvre les orientations et décisions prises par la commission exécutive. Il soumet au président de la commission exécutive l’organisation de la maison départementale des personnes handicapées, de la commission des droits et de l’autonomie, de la gestion du fonds départemental de compensation du handicap. Il établit le budget prévisionnel, les décisions modificatives et le compte administratif du groupement, qu’il présente à la commission exécutive. Il assure l’exécution du budget par délégation du président. 16
MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES DE LA GUYANE 2.3 L’organigramme et les services Depuis 2012, les 42 agents de la MDPH sont répartis entre cinq « pôles » : - le pôle « Accueil, communication et réseaux », pour recevoir les différentes demandes ; - le pôle « Médico-social », pour étudier le dossier des usagers et notifier les décisions de la CDAPH ; - le pôle « Insertion », pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ; - le pôle « Accès aux droits », pour défendre les usagers et garantir le respect des règles régissant le handicap ; - le pôle « Ressources », pour gérer les finances, le personnel, l’informatique et la logistique. Cette organisation classique par rapport aux missions n’appelle pas de commentaire particulier. 2.4 Les ressources humaines 2.4.1 Une répartition catégorielle des agents inadaptée aux missions La MDPH a pour cœur de métier l’accueil et le conseil aux personnes handicapées. Aussi, au niveau national, la répartition entre les différentes catégories de personnels, privilégie- t-elle un effectif élevé d’agents de catégorie C qui assurent ce cœur de métier, soutenus par des agents de catégorie B et A pour les fonctions d’encadrement et d’expertise technique sur l’appréciation du handicap. À titre de comparaison, la MDPH de Gironde compte 56 % de son effectif en catégorie C, celle des Pyrénées-Atlantiques en emploie 46 %. Or, en Guyane, la structure pyramidale est inversée : Sur un effectif total de 42 agents au 31 décembre 2015, 14 agents relèvent de la catégorie A, soit 33 %, 15 agent de la catégorie B, soit 36 %, et seulement 13 agents de la catégorie C (31 %). Ce sont pourtant ces agents d’exécution qui procèdent concrètement à l’instruction des dossiers. Dans sa réponse, l’ordonnateur a précisé que « depuis ce constat et à la faveur de plusieurs départs (réintégrations par la CTG, […] ou départs à la retraite), le nombre d’agents de catégorie A de la MDPH a diminué, modifiant ainsi la structure d’emploi désormais proche des autres structures équivalentes ». C’est ainsi que pour un effectif total de 41 agents en 2017, la répartition catégorielle se distribue ainsi : 10 agents de catégorie A, soit 24 %, 14 agent de catégorie B, soit 34 % et 17 agents de catégorie C, soit 42 % de l’effectif. Par ailleurs, il ressort de la lecture de fiches de postes que des fonctions confiées aux agents de catégorie A ou B ne correspondent pas toujours à des missions d’encadrement ou d’expertise. Ainsi, une fiche intitulée « Responsable du pôle communication, réseau et accueil » détaille les activités attendues dont l’aide des usagers à remplir les formulaires, la vérification de la complétude du dossier, les opérations de saisie, l’accompagnement des usagers jusqu’à la salle de rendez-vous ainsi que l’accueil physique et téléphonique et le classement des dossiers. Ces missions ne relèvent pas de 17
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