REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Mardi 27 novembre 2018 Outre-mer - Mayotte.gouv

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    REVUE DE PRESSE
ET DES RESEAUX SOCIAUX
    ˂˂ Outre-mer ˃˃
Mardi 27 novembre 2018

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A LA UNE
 MANIFESTATION GILETS JAUNES;
Pages, 6 à 9, 54 à 78.

La Réunion, baisse des prix des carburants dès mardi.
Appel à un blocage total pour l'arrivée d'Annick Girardin.

 CONGRES STATUT;
Pages, 10 à 12, 28 à 30.

La Guyane, les élus débattent du statut sous pression des
indépendantistes.

 DECLARATION DE BASSE-TERRE;
Pages, 23 à 24.
Guadeloupe, il y a 20 ans, quand la déclaration de Basse-Terre
voulait changer l’avenir.

 REGIONS ULTRAPERIPHERIQUES;
Pages, 80 à 81.
Saint-Martin, la Collectivité prend la présidence de la
Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques.

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Vu sur les réseaux sociaux   Mardi 27 novembre 2018

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
MÉTROPOLITAINE

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La Réunion: appel à un blocage total pour l'arrivée d'Annick Girardin

Saint-Denis de la Reunion, France | AFP | mardi 27/11/2018 - 11:22 UTC+2 | 366 mots

Un appel au blocage total de l'île de La Réunion mercredi, jour de l'arrivée de la ministre des Outre-mer Annick
Girardin pour aller à la rencontre des "gilets jaunes", circule sur les réseaux sociaux depuis mardi soir.

Alors qu'une trentaine de barrages étaient encore recensés mardi à la mi-journée par la Direction régionale des
routes, les auteurs de l'appel veulent atteindre le chiffre de 300 barrages dans toute l'île et demandent à la
population: "Restez chez vous ou venez aux barrages".

Mais le port-est, seul port marchand de l'île, est toujours paralysé. et les rayons des commerces, y compris ceux
d'alimentation, se vident.

Une quarantaine de barrages bloquaient des routes lundi, un record depuis le début de la mobilisation le 17
novembre. Aucune violence urbaine significative n'a été notée dans la nuit de lundi à mardi.

La ministre a indiqué lundi qu'elle irait à la rencontre des "gilets jaunes" sur les barrages et ferait des annonces
concernant l'emploi et le coût de la vie. Son engagement semble apprécié par les "gilets jaunes" qui ne veulent
plus du préfet pour interlocuteur.

Les revendications des "gilets jaunes" réunionnais sont très larges: de la suppression des charges sociales à une
meilleure prise en compte "des besoins des Réunionnais" en passant par la fin de l'octroi de mer.

Lundi après-midi, répondant à la demande d'Annick Girardin, le préfet a annoncé, quatre jours avant la date
habituelle, une baisse du prix des carburants.

À La Réunion comme dans tous les territoires d’outre-mer, le prix maximal de vente des carburants est fixé
tous les mois par le préfet. Indexé sur celui du baril, il est annoncé en fin de mois pour une application le
premier jour de chaque mois.

Avec 13 centimes de moins, c'est le prix du sans plomb qui diminue le plus, passant de 1,56 euro à 1,43 euro le
litre, le gazole de 1,28 euro à 1,21 euro.

Le préfet a également annoncé une série de "mesures d'accompagnement" pour les entreprises économiquement
touchées par les 11 jours de mobilisation des "gilets jaunes", notamment un échéancier pour le paiement des
cotisations sociales d’octobre, novembre et décembre.

Les banques locales se sont engagées à examiner avec "bienveillance" les dossiers présentés.

Mah/ggy/ib/shu

© Agence France-Presse

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"Gilets jaunes": baisse des prix des carburants dès mardi à La Réunion (préfet)

Paris, France | AFP | lundi 26/11/2018 - 19:48 UTC+2 | 373 mots

Les prix des carburants vont baisser dès mardi sur l'île de La Réunion, en proie à une nouvelle hausse du
nombre de barrages et recrudescence de la mobilisation des "gilets jaunes", a annoncé lundi le préfet de l'île.

Ces baisses de prix des carburants et du gaz ont été décidées "à la demande de la ministre des outre-mer"
Annick Girardin qui se rendra mercredi sur l'île pour rencontrer des "gilets jaunes", et y faire des annonces sur
le coût de la vie et l'emploi, quelques jours après des violences en marge de ce mouvement.

"Dans le département de La Réunion, le prix de vente maximal de certains hydrocarbures liquides et du gaz
domestique (...) est le suivant à compter du mardi 27 novembre 2018 à 00h00: Super 1,43 euro/litre (soit une
baisse de 13 centimes d'euro, Ndlr), gazole 1,21 €/l (-7 centimes), gaz butane 17,42 €/l (- 133 centimes), gazole
non routier 0,76 €/l (-6 centimes), pétrole lampant 0,73 €/l (-10 centimes)", selon un arrêté du préfet Amaury de
Saint-Quentin.

En outre, l'arrêté précise que "le prix de vente maximal du supercarburant et du gazole détaxés, destinés aux
professionnels de la mer" est à partir de mardi de "0,71 €/l pour le super carburant et 0,77 €/l pour le gazole".

"On nous annonce un prix du baril moins cher, mais aussi la parité euro-dollar plus favorable. Je souhaite que le
plus vite possible soit annoncée aux Réunionnais une baisse du coût du carburant", avait déclaré dans la
matinée la ministre, sans plus de précisions.

"Je me rendrai sur l'ensemble du territoire (...) j'irai à la rencontre des +gilets jaunes+, je discuterai avec tout le
monde (...) Je prendrai le temps qu'il faut", a déclaré la ministre sur la chaîne Réunion La 1ère, en soulignant
qu'elle avait "une date d'aller" mais "pas de date de retour" de l'île.

A La Réunion comme dans tous les territoires d'outre-mer, c'est le préfet qui fixe le prix maximal de vente des
carburants chaque mois, sur la base de celui du baril.

Après des violences, la situation était redevenue relativement plus calme durant le week-end avant de repartir à
la hausse lundi. A la mi-journée, la Direction régionale des routes a recensé 32 barrages, bloquants ou filtrants.

bat/ib/nm

© Agence France-Presse

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L'Insoumis Jean-Hugues Ratenon (La Réunion) brandit un gilet jaune à la tribune de l'Assemblée

Paris, France | AFP | lundi 26/11/2018 - 23:49 UTC+2 | 389 mots

Le député LFI de La Réunion Jean-Hugues Ratenon a brandi lundi soir un gilet jaune à la tribune de
l'Assemblée nationale, dénonçant des droits "bafoués" sur l'île, secouée par des manifestations émaillées de
violences, et un "comportement colonial du gouvernement français".

La séance dédiée à la nouvelle lecture du projet de budget 2019 de la sécurité sociale a été brièvement
suspendue. Mercredi dernier lors des questions au gouvernement, Jean Lassalle (non inscrit) avait revêtu un
gilet jaune, entraînant là aussi une interruption de séance.

M. Ratenon devait initialement défendre une motion préalable de rejet du projet de budget, qu'il a qualifié de
"loi d'insécurité sociale". Il a saisi l'occasion d'être à la tribune pour dresser un long réquisitoire de la politique
menée à La Réunion.

Sur l'île, "la notion de liberté, égalité et fraternité est totalement bafouée par l'arrogance du pouvoir, la
corruption des élus d'ici ou là-bas, et par votre manque d'humanité, vous les députés de la majorité", a-t-il lancé
sous les protestations des élus visés.

A La Réunion, qui traverse une "crise sociale intense", "le gros aide le gros, personne n'aide le petit", a-t-il
affirmé.

Le droit au travail, le droit de circuler, le droit à l'éducation et encore le droit à la santé, avec notamment l'eau
souvent "impropre à la consommation", ne sont pas assurés, a poursuivi le député.

Pour les Réunionnais, c'est aussi selon lui la "double peine" avec des prix qui "explosent chaque mois" et des
revenus peu élevés.

"Le peuple réagit" et "face à cela, votre réponse c'est la répression", a critiqué le député. "Je dénonce le
comportement colonial du gouvernement français", a-t-il martelé devant le ministre des Comptes publics
Gérald Darmanin.

Rappelant l'action mercredi dernier de Jean Lassalle, M. Ratenon a alors tiré de sa veste ce qu'il a appelé le
"drapeau de la résistance", un gilet jaune.

Le président de séance Marc Le Fur (LR) a alors brièvement interrompu la séance et le député a rangé le gilet
jaune. Les députés ont alors repris leurs échanges sur le budget de la sécurité sociale.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé qu'elle irait mercredi à la rencontre des "gilets jaunes" à
La Réunion, où elle fera des annonces notamment sur le coût de la vie, alors que le nombre de barrages sur l'île
est reparti nettement à la hausse.

reb/or

© Agence France-Presse

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REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Mardi 27 novembre 2018 Outre-mer - Mayotte.gouv
26/11/2018

Sur l'Île de la Réunion, l'économie est totalement
paralysée par les «gilets jaunes»
Par Guillaume Poingt

L'île de la Réunion connaît ce lundi son 10ème jour de mobilisation. La ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui a
d'ores et déjà annoncé une baisse immédiate du prix des carburants, se rendra sur place mercredi. Grandes surfaces
bloquées, rayons des commerces vides, stations-service appelées à fermer..... Le mouvement des «gilets jaunes» paralyse
totalement l'Île de la Réunion. Et la contestation ne faiblit pas en ce 10ème jour de mobilisation: une quarantaine de
barrages sont en place ce lundi, selon nos confrères de Réunion la 1ère.

 «L'Île de la Réunion est en arrêt total, toute l'économie est bloquée» explique au Figaro Nadia Ramassamy, députée LR
dans la 6ème circonscription de La Réunion. Selon la députée, «les gilets jaunes bloquent l'entrée des grandes surfaces et
font pression pour que les commerçants ferment». Résultat: les rayons sont vides car ils ne sont plus du tout
approvisionnés. Les produits de première nécessité, comme le riz ou la viande, sont concernés, détaille Nadia
Ramassamy, qui rappelle que l'Île de la Réunion «importe la plupart de ses produits». D'après la députée, «les agriculteurs
ne peuvent même plus nourrir leurs animaux ou écouler leurs viandes». Autre difficulté majeure: l'approvisionnement en
carburant. Le port de commerce est en effet bloqué et de nombreux automobilistes ont des difficultés à faire le plein.

Outre l'alimentation et le carburant, c'est toute l'activité de l'île qui est affectée puisque les écoles, collèges et lycées sont
fermés depuis une semaine. En outre, la Sécurité sociale est bloquée depuis lundi dernier. «Le RSA va être donné en
retard», explique Nadia Ramassamy.

                     «Les commerçants de l'île de la Réunion sont dans une situation catastrophique»
                      Bernard Stalter, président du réseau des chambres de métiers et de l'artisanat

Cette situation inquiète Bernard Stalter, président du réseau français des chambres de métiers et de l'artisanat. «L'île de la
Réunion est le département le plus touché par les ‘gilets jaunes'», indique-t-il. Avant de poursuivre: «J'ai eu énormément
de retours d'artisans - bouchers, charcutiers, boulangers, coiffeurs -, et ils souffrent énormément. La situation est
catastrophique». Pour rappel, l'île de la Réunion compte environ 40.000 artisans. Selon Bernard Stalter, les entreprises de
l'île connaissent déjà des difficultés en temps normal et sont fortement impactées par les blocages des «gilets jaunes».
«C'est la double peine», illustre-t-il. Avant de poursuivre: «Les commerçants sont pris à la gorge et ont des problèmes de
trésorerie». Bernard Stalter, qui doit rencontrer le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ce lundi après-midi, demande
notamment la possibilité d'un «échelonnement pour les charges à payer».

                                 «42% de la population vit sous le seuil de pauvreté»
                        Nadia Ramassamy, députée LR dans la 6ème circonscription de La Réunion

Crise économique et vie chère

Pourquoi une telle mobilisation sur l'île de la Réunion? Selon Nadia Ramassamy, deux facteurs sont en cause: la vie chère
et le manque d'emplois. «56% des jeunes sont au chômage, le taux de chômage atteint 30% pour l'ensemble de la
population et 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté», déplore-t-elle. La députée estime que la baisse des
contrats aidés sur l'île a aggravé une situation déjà précaire. «Il y avait 24.000 contrats aidés en 2016 et il n'y en a plus que
11.000 aujourd'hui. Les contrats aidés sont très importants ici, les gens ont besoin de travailler», argumente-t-elle.

Pour tenter de calmer la colère des Réunionnais, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé ce lundi qu'elle
irait mercredi à la rencontre des «gilets jaunes» à La Réunion, où elle fera des annonces notamment sur le coût de la vie.
«Je prendrai le temps qu'il faut», a souligné sur la chaîne Réunion la 1ère la ministre. Annick Girardin a d'ores et déjà
annoncé une baisse immédiate du prix des carburants. C'était l'une des revendications des manifestants.

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REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Mardi 27 novembre 2018 Outre-mer - Mayotte.gouv
Les élus débattent du statut de la Guyane sous pression des indépendantistes

Cayenne, France | AFP | lundi 26/11/2018 - 21:47 UTC+2 | 298 mots

Les élus de Guyane doivent se prononcer lors d'un congrès mardi sur un "projet d'évolution statutaire"
prévoyant plus d'autonomie pour la Guyane, sous pression de militants indépendantistes qui appellent à une
grève générale reconductible.

Ils doivent également décider s'il saississent ou pas le gouvernement pour lui demander d'organiser une
consultation populaire portant un changement de statut de cette collectivité territoriale ultramarine, qui lui
accorderait notamment plus de pouvoirs législatifs.

Cette saisine était prévue par l'"accord de Guyane" signé entre les élus, le collectif "pou Lagwiyann dékolé" et
le gouvernement à l'issue de la grande mobilisation survenue au printemps 2017 dans ce territoire de plus de
260.000 habitants.

A l'époque, les manifestants avaient surtout réclamé un "rattrapage" économique sur la France dans tous les
secteurs, la question statutaire passant après.

Depuis plusieurs jours, des syndicats et associations qui exigent cette saisine du gouvernement, ont appelé à la
mobilisation en marge du congrès des élus.

Un appel à la "grève générale reconductible" à compter de mardi est lancé par le syndicat de l'Union des
travailleurs guyanais (UTG), syndicat majoritaire et indépendantiste qui fut l'un des piliers de la mobilisation de
2017.

Le "Front guyanais pour un changement statutaire" interviendra lui, à sa demande, devant les élus mardi pour
proposer son "projet Guyane" et pour appeler à l'organisation d'une "consultation populaire" dès que possible.

Le "Front" est un nouveau collectif d'une trentaine d'associations majoritairement indépendantistes et opposants
politiques à Rodolphe Alexandre, soutien d'Emmanuel Macron à la présidentielle.

En janvier 2010, une consultation populaire avait été organisée en Guyane pour doter le territoire de
compétences législatives en matière de foncier, d'emploi, d'enseignement, comme en Polynésie ou à Saint-
Martin par exemple.

Le non l'avait emporté à plus de 70%. Rodolphe Alexandre avait été l'un des seuls élus à militer contre
l'évolution statutaire.

mb-bat/ibLor

© Agence France-Presse

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26/11/2018

[DÉCRYPTAGE] Congrès des élus de Guyane: quels enjeux pour la Guyane et les
autres collectivités des Outre-Mer ? (Exclu)

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                                                               de la Collectivité Territoriale de Guyane, le
                                                               Congrès des Élus de Guyane. A la veille de cette
                                                               journée, Outremers 360 vous propose des
                                                               éléments de décryptage sur l’organisation de
                                                               Congrès en Outre-mer et plus particulièrement
                                                               en Guyane. Éléments de réponse avec
                                                               Véronique Bertile, Maître de conférences en
                                                               Droit public à l’Université de Bordeaux.

                                                               Le congrès, c’est quoi ?

Institution spécifique à l’outre-mer qui n’existe pas dans l’Hexagone, le congrès était, historiquement, dans les
régions d’outre-mer monodépartementales, la réunion des membres du conseil général et du conseil régional à
laquelle étaient conviés les députés et les sénateurs. Les sujets traités par le congrès étaient considérés comme si
importants pour l’avenir du territoire qu’ils justifiaient la présence de tous les élus.

Cette pratique a été codifiée par la loi d’orientation pour l’outre-mer (la fameuse «LOOM») du 13 décembre
2000 et n’existe telle quelle encore aujourd’hui qu’en Guadeloupe.

La Réunion

En effet, La Réunion a toujours refusé l’institution du congrès. A l’initiative de M. Edmond Lauret, sénateur de
La Réunion, le Sénat a adopté un amendement supprimant pour La Réunion l’institution du congrès. Deux
raisons étaient invoquées :
– la première tenait à la perspective de la bi-départementalisation qui figurait dans le projet de loi. Le congrès
était prévu pour les régions monodépartementales, ce qui excluait La Réunion pour laquelle une bi-
départementalisation était envisagée. Mais cette disposition a été retirée en lecture définitive et La Réunion se
trouvait à nouveau concernée par l’instauration du congrès ;
– la seconde était l’application de l’article premier, alinéa 4, de la LOOM qui, « respectant l’attachement des
Réunionnais à ce que l’organisation de leur île s’inscrive dans le droit commun », n’accordait la capacité de
proposer des évolutions statutaires qu’aux assemblées locales des départements français d’Amérique (DFA).
De l’opinion du sénateur, il y a à La Réunion une « volonté unanime de la population et des élus de rester dans
le droit commun et de refuser toute possibilité d’évolution statutaire ».
Pour autant, de façon informelle, les conseillers généraux et régionaux réunionnais ont déjà eu l’occasion de se
réunir, comme cela a pu être le cas, par exemple, en 2009 lors des états généraux de l’outre-mer, pour formuler
une proposition commune.

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26/11/2018

Guyane et Martinique

En Guyane et en Martinique, au moment du passage à la collectivité unique, l’institution du congrès a été
redéfinie : il ne s’agit plus du « congrès des élus départementaux et régionaux » puisque le département et la
région ont disparu, mais du « congrès des élus», qui a été étendu aux maires. Ainsi, le congrès des élus de
Guyane est composé des députés et sénateurs élus en Guyane, des conseillers à l’assemblée de Guyane et des
maires des communes de Guyane. Pour sa part, le congrès des élus de Martinique est composé des députés et
sénateurs élus en Martinique, du président du conseil exécutif et des conseillers exécutifs de Martinique, des
conseillers à l’assemblée de Martinique et des maires des communes de Martinique.

Le rôle du congrès

Le congrès est une structure de concertation entre les élus du territoire, une instance de débats et de réflexion. Il
est chargé de formuler des propositions d’évolution institutionnelle ou relatives à de nouveaux transferts de
compétences de l’État vers la collectivité territoriale. C’est une formation solennelle qui a une grande autorité,
de par la légitimité de ses membres et l’importance des sujets traités mais ses propositions n’ont pas de
caractère décisionnel. Pour produire des effets, elles doivent être validées par l’assemblée de la Collectivité,
dont les délibérations seront transmises au Premier ministre. Il faut ainsi bien comprendre la nature du congrès :
ce n’est pas une assemblée délibérante. Pour reprendre les termes du Conseil constitutionnel dans sa décision
du 7 décembre 2000 relative à la LOOM, le congrès permet de faciliter les échanges de vues entre les élus et
n’est pas « un conseil élu par lequel administrerait une collectivité territoriale de la République ».

Le congrès des élus de Guyane : enjeux

Suite au mouvement social sans précédent de mars et avril 2017, l’accord de Guyane signé le 21 avril 2017
prévoit, « à court terme », que le président de la collectivité territoriale de Guyane convoquera un congrès pour
l’ouverture des travaux des états généraux du projet Guyane. Un premier congrès des élus s’est ainsi réuni le 14
octobre 2017 et a proposé le lancement des états généraux du territoire, lancement entériné par une délibération
de l’assemblée territoriale de Guyane en date du 23 octobre 2017. La proposition du congrès, comme la
délibération de l’assemblée, renvoient expressément à un prochain congrès de « bilan d’étape » pour une
première restitution des travaux. C’est dans ce contexte que par délibération en date du 8 octobre 2018,
l’assemblée territoriale de Guyane a autorisé le président de la collectivité à convoquer le congrès des élus de
Guyane le 27 novembre 2018, avec comme points à l’ordre du jour, la restitution des états généraux de Guyane
et la présentation du livre blanc. Le « livre blanc des états généraux de la Guyane » dresse, dans une première
partie, les comptes-rendus des commissions thématiques des états généraux et expose, dans une deuxième
partie, la stratégie territoriale de développement. Il comporte, enfin, une troisième partie portant proposition
d’une « loi Guyane ».

L’ensemble des élus de la Guyane sont ainsi invités à discuter des orientations de ce livre blanc et à formuler
des propositions en vue de saisir le Gouvernement d’un projet d’évolution statutaire. L’Accord de Guyane
indique que le Gouvernement devra répondre à ce projet en application de l’article 72-4, alinéa 2, de la
Constitution. Cette disposition prévoit que le Président de la République peut décider de consulter les électeurs
d’une collectivité territoriale située outre-mer sur une question relative à son organisation, à ses compétences ou
à son régime législatif. Ainsi, si le congrès des élus de Guyane se prononce en ce sens, une consultation des
Guyanaises et des Guyanais pourrait être prochainement organisée.

Véronique Bertile
Maître de conférences en Droit public à l’Université de Bordeaux

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26/11/2018

PFLSS 2019: La FEDOM dénonce «une trahison des Outre-mer par le
Gouvernement»

Alors que le projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale est examinée ce lundi 26 novembre au
Parlement, la FEDOM (Fédération des Entreprises des Outre-mer) et l’ensemble des organisations socio-
professionnelles ultramarines dénoncent dans un communiqué, l’attitude du gouvernement concernant la
révision de l’écosystème d’accompagnement économique des Outremer » avec notamment la suppression
du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) transformé en exonérations de charges. «Il (le projet de
loi de financement de la Sécurité sociale, ndlr) ne répond aucunement à nos attentes et, « in fine », en
tenant compte également de l’impact fiscal du basculement du CICE vers les charges sociales, c’est à une
augmentation totale du coût du travail à laquelle les économies des DOM vont être confrontées en 2019.»,
souligne La FEDOM. Outremers 360 vous publie ci-dessous le communiqué de la Fedom en intégralité.

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
   LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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GUADELOUPE

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GUYANE

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NOUVELLE-CALÉDONIE

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26/11/2018

Réuni en conseil politique jeudi, Calédonie Ensemble a réaffirmé sa position et son envie de dialogue pour
construire un avenir dans la paix. A quelque jours du prochain comité des signataires et alors que les positions se
radicalisent côté loyaliste comme côté indépendantiste, le parti au pouvoir se dit confiant pour les prochaines
échéances et maintient son cap, celui du dialogue.

Le prochain comité des signataires est LE rendez-vous que tous les partis attendent. Prévu mi-décembre, il fait depuis
quelques jours l’objet de toutes les surenchères et ce, dans les deux camps. Si côté indépendantiste on se dit plus serein
que jamais et on parle déjà de victoire en 2020, côté loyaliste, c’est un peu la cacophonie. Le Rassemblement-LR veut
tout simplement proposer de supprimer les deux prochains référendums et côté Républicains Calédoniens on annonce déjà
vouloir « demander que la Nouvelle-Calédonie sortent des pays à décoloniser». Des positions qui ne manqueront pas, on
s’en doute, de crisper des indépendantistes unis et de rendre les discussions très compliquées à Paris d’autant que l’Etat a
déjà clairement annoncé qu’il s’en tiendrait à l’Accord de Nouméa et que seul un consensus fort pourrait changer la
donne.

  « le 4 novembre le peuple calédonien, reconnu par le FLNKS, a démocratiquement choisi de maintenir le lien avec la
                                            France et ça, ça change tout ! »

Le dialogue comme seule issue

A Calédonie Ensemble, réuni en conseil politique jeudi dans un Amphi 400 complet, on parle déjà de « miroir aux
alouettes » et d’agitation politique en vue des élections provinciales. Pour Philippe Gomes, avec 18 535 voix d’écart entre
le « Oui » et le « Non », le résultat est « incontestable » et une nouvelle victoire du « Non » se profile en 2020 comme en
2022 d’ailleurs. Pour Philippe Dunoyer, député de la 1ere circonscription, « le 4 novembre le peuple calédonien, reconnu
par le FLNKS, a démocratiquement choisi de maintenir le lien avec la France et ça, ça change tout ! ». Pour le leader du
parti, Philippe Gomes, les équilibres sont les même depuis trente ans, le référendum l’a confirmé et les choses ne
bougeront pas contrairement à ce qu’annoncent les indépendantistes. Philippe Michel, le secrétaire général, va même
encore plus loin en décryptant les résultats : « L’écart de voix entre indépendantistes et non-indépendantistes n’a jamais
été aussi élevé que lors du référendum. C’est le premier enseignement qu’il faut retenir ».

« Le dialogue est la seule porte de sortie. C’est comme ça qu’on a construit notre pays, c’est comme ça qu’on vit en paix
                                        et c‘est comme ça que l’on doit continuer »

Mais pour le parti au pouvoir pas de surenchère. « Le dialogue est la seule porte de sortie pour notre. C’était le cas hier,
ce sera le cas demain, a martelé Philippe Gomès. Le consensus, c’est la seule manière de prendre des décisions ensemble,
c’est à dire une majorité, les 57 % qui ont voté contre l’indépendance, avec la minorité, les 43 % qui ont voté pour. C’est
comme ça qu’on a construit notre pays, c’est comme ça qu’on vit en paix et c‘est comme ça que l’on doit continuer ».

  « Parce qu’il y a le risque de retour des vieux démons, de fissure, nous avons le devoir collectivement de défendre la
                       communauté de destin promise par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou »

Calédonie Ensemble entend donc maintenir son cap comme il l’avait annoncé bien avant le référendum. Et ce sera sa
ligne de conduite pour l’avenir et les prochains rendez-vous. Car Philippe Gomes met en garde les Calédoniens. « Si
certains, au lendemain du référendum ont vu ou entendu des choses qui ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait du
vivre ensemble, à ne plus y croire, pour autant il y a beaucoup d’endroit dans notre pays où il est une réalité. Alors
attention. Parce qu’il y a le risque de retour des vieux démons, de fissure, nous avons le devoir collectivement de
défendre la communauté de destin promise par Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou ». Le député de la 2ème
circonscription se dit confiant en l’avenir « car le peuple calédonien a prouvé tout au long de l’histoire qu’il est
susceptible de faire les bons choix pour le pays qui sont synonymes de respect et de paix ».

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POLYNÉSIE

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26/11/2018

Jean-Hugues Ratenon provoque un incident à l'Assemblée nationale en brandissant
un gilet jaune

A la tribune de l'Assemblée nationale, le député LFI de La Réunion s'est livré à un long plaidoyer qui s'est
terminé par un incident. Il a sorti de sa poche un gilet jaune en clamant "Voilà la résistance". L'intervention de
Jean-Hugues Ratenon a été suivie par une interruption de séance.

© DR

Après Jean Lassalle la semaine dernière, Jean-Hugues Ratenon a provoqué un incident de séance à l'Assemblée
nationale en brandissant lundi soir un gilet jaune, tout en expliquant :"Voilà la résistance". Le président de séance a
décidé d'interrompre les débats à l'Assemblée nationale, où se déroulait la discussion sur le budget de la sécurité sociale
pour 2019.

Un long plaidoyer
Auparavant, durant quinze minutes, Jean-Hugues Ratenon s'est livré à un long plaidoyer. "Je ne suis pas un intellectuel,
je n'ai pas fait Sciences-po, ni l'ENA, je n'ai pas bac +10, mais j'aime mon île, La Réunion (...) La Réunion ce sont des
revenus beaucoup plus bas que dans l'hexagone, mais des prix beaucoup plus chers. C'est la double peine".

Dans la poche de sa veste...
A la fin de son intervention, le député LFI hausse le ton : "Ici dans et hémicycle, permettez-moi de mettre en avant le
drapeau 974 de la résistance." Il sort alors de la poche de sa veste un gilet jaune et le brandit, sous les protestations des
quelques députés présents dans l'hémicycle. Le président de séance annonce aussitôt que les débats sont suspendus et
le micro de Jean-Hugues Ratenon est coupé.

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26/11/2018

Barrages, détermination, annonces : ce qu’il faut retenir de ce 10e jour de crise
sociale à La Réunion [SYNTHESE]

Des barrages, des soutiens et de la détermination, malgré des annonces de baisse des prix des carburant ce lundi
26 novembre. La Réunion reste paralysée, alors que le mouvement des Gilets Jaunes attend la ministre des
Outre-mer, Annick Girardin, mercredi.

                                                                  © IMAZ PRESS

                                                                         Par Laura Philippon

                                                                  Près de quarante barrages étaient en place partout dans
                                                                  l’île ce lundi. Alors que les autorités espéraient un “retour
                                                                  à la vie normale”, les Gilets Jaunes ont durci le ton au
                                                                  dixième jour de la mobilisation.

Barrages et paralysie
Très tôt, les premiers barrages ont été dressés aux quatre coins de l’île. Le recteur et la préfecture annonçaient une
ouverture des établissements scolaires pour les personnels et enseignants. Face au blocage très rapide du réseau
routier par les Gilets Jaunes, de nombreux syndicats enseignants ont dénoncé “l’incompétence” du recteur fortement
critiqué. Au fil de la journée, de nombreuses communes telles que Saint-Denis, Le Port ou encore la Possession ont
décidé de fermer à nouveau leurs services municipaux. Les services de bus se sont aussi arrêtés en cours de matinée,
contraints de rentrer aux dépôts face à la multiplication des barrages sur tout le territoire. Dans l'Est, des Gilets Jaunes
ont également fait fermer des administrations.

Une baisse des prix des carburants dès mardi
Dès 6 heures du matin, la ministre des Outre-mer espérait pourtant calmer la grogne en affirmant qu'elle ferait
plusieurs annonces dans le domaine de l'emploi et sur le coût de la vie, lors de son déplacement, mercredi à La Réunion.
Elle annonçait avoir demandé au préfet de La Réunion que soit revu dès à présent à la baisse le prix du carburant. Le
prix maximal des carburants est en effet fixé chaque mois par le préfet. Il s'agit donc d'une anticipation de quelques
jours puisque ce prix devait de toute façon "évoluer" au 1er décembre.
Vers 18 heures, le préfet a d'ailleurs publié un communiqué pour annoncer que la baisse du prix des carburants et du
gaz annoncée par la ministre entrera en vigueur non pas le 1er décembre mais dès demain, mardi 27 novembre. Le
sans-plomb s'affichera à la pompe à 1,43 centimes le litre, soit 13 centimes de moins que le prix actuel. Le gazole
baissera de 7 centimes, un litre coûtera ainsi 1,21 centimes d'euros. La bouteille de gaz perd 1,33 centimes, elle passe
ainsi de 18,75 € à 17,42 €.

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26/11/2018

Les soutiens dans le bâtiment et au Port
Ces dernières annonces, calmeront-elles la contestation sociale ? Rien n’est moins sur. De plus en plus de professions se
disent solidaires du mouvement. Dans l’après-midi, l’intersyndicale du BTP a appelé à renforcer le soutien au
mouvement des Gilets Jaunes. L'intersyndicale du BTP rejoint le mouvement

Au Port-Est, la CGTR Port et Docks a réagi à cette crise qui secoue La Réunion. Les dockers expliquent qu'ils ne sont pas
dans le mouvement car les gilets jaunes ne souhaitent pas de présence syndicale. Pour autant, la CGTR Port et Docks
affirme soutenir le mouvement et se dit prête à prendre le relais des gilets jaunes, si ceux-ci sont délogés du Port Est par
les forces de l'ordre. La CGTR Port et Docks explique qu'elle pourrait prendre le relais en ne reprenant pas le travail.

Les pêcheurs ont aussi décidé de soutenir le mouvement

L’économie en souffrance : annonces et plainte
L’île est à l’arrêt depuis dix jours. Les planteurs perdent des milliers de tonnes de cannes, les agriculteurs perdent leurs
productions, les éleveurs voient mourir des bêtes. Toute l’économie de La Réunion est au point mort et les dégâts vont
se chiffrer en millions d’euros.

Ce lundi soir, le "collectif des entrepreneurs réunionnais à la reprise d’activités à la Réunion" estiment à 100 000 le
nombre de journées de travail perdues chaque jour pour les salariés et les entrepreneurs. 250 entrepreneurs ont décidé
de porter plainte contre l’Etat. Cette décision a été prise alors que cet après-midi, des acteurs économiques étaient
invités à la préfecture pour trouver des solutions.

A l’issu de ce rendez-vous, le préfet a annoncé les premières mesures d’urgence d’accompagnement de l’économie.
Parmi elles : une procédure accélérée de traitement des demandes d'activité partielle a été déployée, une fiscalité des
entreprises étudiée au cas par cas, un échéancier possible pour les cotisations d’octobre, les banques devront aussi
examiner avec bienveillance les dossiers.

Nouvelle journée morte
Ce lundi soir, les Gilets Jaunes attendent de pied ferme l’arrivée de la ministre des Outre-mer. Annick Girardin, mercredi
matin. Elle entend se rendre sur les barrages de l’île pour “écouter les revendications et dialoguer avec les Réunionnais”.
D’ici là, les écoles, établissements scolaires, et université resteront fermés demain, mardi. De nombreux services
communaux ont aussi prévenu de leur fermeture. Pour un jour encore, La Réunion sera au point mort.

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26/11/2018

Gilets jaunes à La Réunion: Le Préfet de La Réunion
applique la baisse des prix des carburants et annonce de
nouvelles mesures économiques d’urgences

© Préfet de La Réunion

Quelques heures après l’annonce de la Ministre des Outre-mer, le Préfet de la Réunion Amaury de Saint-
Quentin a publié les nouveaux prix de carburants dans le département. Il a également le préfet a
annoncé une série de mesures d’accompagnement des entreprises impactées par la mobilisation des
Gilets jaunes.

Après dix jours de mobilisation, les gilets jaunes à La Réunion obtiennent une première satisfaction avec la
baisse des prix du carburants. Le Préfet de la Réunion a appliqué la baisse des prix des carburants qui entrera en
vigueur à compter du 27 novembre 2018. Le sans-plomb s’établit ainsi à la pompe à 1,43 centimes le litre, soit
13 centimes de moins que le prix actuel. Le gazole baissera de 7 centimes pour afficher 1,21 centimes d’euros.
La bouteille de gaz perd 1,33 centimes, elle passe ainsi de 18,75 € à 17,42 €.

Le Préfet semble aussi avoir entendu le cri d’alarme des patrons réunionnais en annonçant des premières
mesures d’urgence d’accompagnement de l’économie. A l’issue d’un comité réunissant la DRFIP, la
DIECCTE, les 3 chambres consulaires, le MEDEF, la CPME, l’U2P, la CGSS, la CRR, l’IEDOM et la
fédération française des banques. Il a été acté la mise en place d’une procédure accélérée de traitement des
demandes d’activité partielle. « La direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation,
du travail et de l’emploi (DIECCTE) traite d’ores et déjà 91 demandes (1800 salariés sont concernés pour
90.000 heures de travail)» souligne la Préfecture de La Réunion.

Parmi les autres mesures d’urgence, un échéancier sera accordé aux entreprises pour les cotisations d’octobre,
novembre et décembre, ainsi qu’une remise des majorations de retard pour les périodes considérées, le fonds
d’aide d’urgence du SSI est activé, apport de cautionnement bancaire auprès la banque publique
d’investissement mis à disposition. « Les banques locales se sont engagées à examiner avec bienveillance les
dossiers qui leur seront présentés, notamment pour anticiper la prise en charge de l’activité partielle ainsi que le
financement ponctuel des besoins en trésorerie» ajoute le communiqué.

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27/11/2018

Un "black-out total" prévu pour l'arrivée de la
ministre des Outre-mer

Les gilets jaunes entendent marquer le coup ce mercredi pour l'arrivée de la ministre des Outre-mer ce
mercredi. "Black-out total. L'heure n'est plus à la rigolade, il est temps de montrer c'est quoi un blocus",
prévient un des gilets sur les réseaux sociaux.

La circulation sera bloquée pour une paralysie de La Réunion. Ne passerons que "les urgences vitales, les
infirmiers(es), don du sang, ambulances, taxis, personnel hospitalier, samu, les dialysés, pompiers, gendarmes,
police, douane, personne à mobilité réduite et les responsables gilets jaunes", alertent-ils.

"Vous êtes prévenus la population ! Il n'y saura fait aucune faveur, car les Réunionnais ont un combat à mener
dans les 4 coins de l'île. Rester chez vous ou venez aux barrages".

Le message de ce "créole toujours soif de justice" a été relayé par de nombreuses personnes.

Il mise sur 300 points de blocages pour se faire entendre, "sans violence". "Aucune administration ouverte,
aucune école ouverte, aucune société ouverte, aucun magasin ouvert, aucun passe-droit. Tout doit être fermer.
La mobilisation doit être générale mon nation, mon peuple".
N.P

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27/11/2018

[Pierrot Dupuy] Les fausses bonnes idées de la
ministre Girardin
Comme annoncé, les Gilets jaunes sont montés d’un cran hier dans la mobilisation. Ils veulent manifestement
faire monter la pression avant la venue de la ministre Annick Girardin, et ont organisé hier une véritable
opération « ile morte », avec une augmentation sensible du nombre de barrages.
La plupart des points routiers stratégiques de l’ile ont été bloqués, tandis que le port Est reste à l’arrêt. Depuis
une semaine, pratiquement aucune marchandise n’est entrée ou sortie du port et les effets commencent à se faire
sentir. La pression a été mise sur les grandes surfaces hier. Mais la plupart ont pu rester ouvertes même si les
produits de première nécessité ont rapidement été dévalisés. Impossible par exemple de trouver un œuf dans
toute l’ile hier. Et je ne vous parle pas des rayons de pâtes, de conserves ou de biscottes. Apparemment, il y en
a qui font des réserves, pour être prêts au cas où le mouvement durerait.

Quelques stations services sont ravitaillées de nuit, ce qui fait que l’on trouve de l’essence. Difficilement, mais
on en trouve. Mais ça sert à quoi puisqu’on ne peut pas rouler…

Le plus grave concerne les petites entreprises, celles qui ont déjà du mal à équilibrer leurs comptes. Ca fait une
semaine que certaines d’entre elles n’ont pratiquement plus d’activité, voire plus d’activité du tout. Il y a du
chômage technique à prévoir et probablement aussi des licenciements.

Pendant ce temps-là, on a appris hier que les allocations de la CAF et les indemnités chômage de Pôle emploi
allaient être versées. Et on en arrive au paradoxe extraordinaire que ceux qui bloquent l’économie, qui sont
souvent des sans-emplois, vont toucher normalement leurs indemnités à la fin du mois et pouvoir préparer Noël,
tandis que les salariés ou les petits patrons risquent d’être payés en retard, voire de perdre leur emploi. Elle
n’est pas belle la vie ?

Annick Girardin pour sa part va arriver mercredi matin à la Réunion. Je lui souhaite beaucoup de courage car
elle va en avoir besoin pour faire face à une situation très compliquée.
Sa stratégie est connue : quelles mesures annoncer qui à la fois calment le jeu et permettent d’espérer une sortie
de la crise, tout en faisant en sorte que ça ne coûte rien, ou en tout cas le moins possible, au gouvernement ?

Elle a commencé à déminer le terrain en demandant au préfet d’annoncer une baisse des prix des carburants de
13 centimes pour le sans plomb et de 7 centimes pour le gazole. Ça ne coûte rien au gouvernement. C’est
uniquement du à la baisse du cours du brut et la mesure serait de toutes façons entrée en vigueur au 1er
décembre. Elle n’a fait qu’avancer la date de quelques jours. Dans le même registre des mesures qui ne coûtent
rien, elle va sûrement nous faire le coup du « Je vous ai compris, les Réunionnais aspirent à être plus
autonomes, à gérer eux mêmes leur île ». Et dans ce registre, à en croire les propos avancés par Vanessa
Miranville qui a eu la ministre au téléphone, elle pourrait annoncer une assemblée unique et l’abandon de
l’amendement Virapoullé.

Sauf que le problème de la Réunion est tout sauf institutionnel et ce serait la pire des erreurs que de relancer
une guerre du statut. La Réunion n’a vraiment pas besoin de ça en ce moment. La Martinique et la Guyane ont
une assemblée unique et elles ne se portent pas mieux que nous. Au contraire…

Mais que vaut le bon sens face à la volonté d’une ministre qui veut donner l’illusion qu’elle écoute les
Réunionnais. Mais qui surtout s’attache à préserver le portefeuille de l’Etat, quitte à sacrifier la Réunion…
Pierrot Dupuy

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Le Journal de Mayotte
                                                   27/11/2018

La ministre des Outre-mer à La Réunion dès mercredi,
annonce une baisse du prix des hydrocarbures
Par Anne PERZO

                                                                                    Une véritable marée jaune a envahi
                         la ville du Port samedi, preuve d’une mobilisation qui ne faiblit pas

Cela fait dix jours que les gilets jaunes sont mobilisés à La Réunion et le mouvement ne semble pas faiblir.
Hier, lundi, on dénombrait une quarantaine de barrages sur les routes du département et les leaders l’avaient
annoncé la veille, le mouvement se durcit. Les déplacements sont de plus en plus difficiles, ce week-end les
grandes surfaces ont pu ouvrir mais les rayons se vident, un millier de conteneurs sont en souffrance au port.

Samedi, alors qu’un nouvel appel au rassemblement était lancé au niveau national, les gilets jaunes de La
Réunion se sont donné rendez-vous dans la ville du Port. Entre 3000 personnes et 8000 personnes, selon les
sources, se sont ainsi réunies, dans une ambiance festive, au son du maloya.

Après avoir annoncé sa venue à La Réunion pour le milieu de semaine, Annick Girardin a souhaité désamorcer
les tensions en annonçant avant même son arrivée, la baisse avec effet immédiat des hydrocarbures et du gaz : -
7 cts sur le gazole (1€21), -13 cts sur le sans-plomb (1€43) et -1€33 sur la bouteille de gaz (17€42). Elle a par
ailleurs fait savoir qu’elle est une femme de terrain et qu’elle se rendra sur les barrages « à la rencontre des
gilets jaunes s’ils le souhaitent ». Elle a appelé de ses vœux la réouverture des établissements scolaires et la
levée des barrages pour permettre une reprise de la vie économique. Froidement accueillie par les leaders des
gilets jaunes, qui se font désormais appelés « la coordination des gilets jaunes responsables », ont annoncé
dimanche soir sur Réunion 1ère qu’ils exigeaient la retransmission en direct radio et télé des échanges avec la
ministre des Outre-mer, comme cela s’était fait lors du mouvement des 500 frères en Guyane en 2017.
Le couvre-feu a été levé dimanche, les violences nocturnes se sont éteintes peu à peu, plus d’une centaine
d’interpellations a eu lieu, ce qui semble avoir calmé les casseurs et autres « coupeurs de route ».

Le mouvement s’inscrit donc dans la durée et la ministre devra apporter dans ses valises car les attentes sont
énormes, plus de 500 revendications ont été listées, et des mesures concernant l’emploi, le pouvoir d’achat et
des aides aux entreprises sont attendues.

M.C.

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La Réunion. Social : Une Révolution jaune et noire mais sans un leader
 Saint-Denis. Samedi 24 novembre 2018. CCN « L’île intense » vit sous-tension permanente depuis l’éruption, toujours
en cours, de la forte mobilisation, le jour, des gilets jaunes, relayée la nuit, par des émeutes urbaines. Deux
mouvements distincts nés le 17 novembre mais qui n’en demeurent pas moins deux formes d’insurrection contre
l’État français et les réformes du gouvernement.

Ils ne sont ni syndicalistes, ni militants politiques ou associatifs… Les « gilets jaunes » réunionnais, mobilisés
tous les jours depuis le 17 novembre aux quatre coins de l’île française de l’Océan Indien peuplée de 840 000
habitants, ont des profils aussi divers que leurs revendications et les raisons qui les motivent à paralyser l’île.
Sur les dizaines et dizaines de zones de barrages - plus bloquants que filtrants - érigés quotidiennement sur les
axes de circulation stratégiques de l’île vanille depuis désormais 7 jours consécutifs, se réunissent des jeunes,
des retraités, des actifs de tous horizons… Tous partagent le même ras-le-bol et s’unissent pour crier leur
colère. Celle-ci dépasse la simple hausse du prix des carburants, point de départ de la manifestation des gilets
jaunes dans l’Hexagone. La preuve, l’annonce du gel pendant trois ans de l’augmentation de la taxe spéciale sur
les carburants (TSC) par le Président de Région, Didier Robert, le 20 novembre, soit trois jours après le début
de la mobilisation, n’a pas mis un terme au mouvement des citoyens arborant sans se lasser leur textile
fluorescent. Au contraire, en ce début d’été austral, la mobilisation s’est renforcée. Elle a pris la forme d’une
révolution jaune, couleur des citoyens révoltés mais qui se disent pacifistes. Cette insurrection populaire, que
d’aucun n’avait vu venir (seules trois manifestations ont officiellement été déclarées en préfecture dont une
hors-délai) et qui n’inquiétait pas trop les autorités, est le reflet d’une crise sociale pourtant latente qui ne
demandait qu’à exploser. Car les insurgés se révoltent désormais contre l’ensemble des fléaux qui rongent la
société réunionnaise depuis lontan. Alors aujourd’hui, comme depuis 7 jours déjà, ils sont encore debout, sur
les routes et aux abords des ronds points.

Le combat de la vie chère

Ils se rebellent contre la vie chère, la baisse du pouvoir d’achat inversement proportionnelle à la hausse des
taxes en tous genres, les bas salaires et les maigres retraites, les loyers inabordables, le nombre vertigineux de
chômeurs (plus de 140 000), constitué de près de 60% de jeunes, le manque de formations locales, la pauvreté
grandissante touchant 4 réunionnais sur 10 vivant sous le seuil hexagonal, ces emplois qu’ils estiment plutôt
réservés aux « zoreilles » (autrement dit les « blanfwans »), au détriment des Réunionnais… La liste des
revendications n’est pas sans rappelée celle portée par le LKP, en 2009, en Guadeloupe. Mais la comparaison
s’arrête sur le fond. Car sur la forme, la mobilisation des gilets jaunes réunionnais est loin d’être aussi
structurée que ne l’a été in fine le mouvement guadeloupéen, qui demeure un cas d’école. À la Réunion, les
manifestants se cherchent un leader. Ou plusieurs, à défaut d’un. Et l’absence d’une figure charismatique,
porte-parole des insurgés qu’incarne encore Elie Domota en Guadeloupe, rend la révolution jaune locale
difficilement maitrisable par les autorités qui souhaitent mettre un terme à la grève généralisée, paralysant
désormais toute l’économie de l’île et provoquant la pénurie du carburant comme des produits alimentaires.
Tandis que les réservoirs et les frigos se vident, le préfet, Amaury de Saint-Quentin, se cherche toujours des
interlocuteurs, maintenant qu’il est disposé à les recevoir.

Le mépris du représentant de l’État

Car il s’est d’abord montré hautain, en début de semaine, vis-à-vis des premiers groupes épars de gilets jaunes
motivés pour le rencontrer. Il a d’emblée jugé opportun de les adresser à sa directrice de cabinet, ses proches
collaborateurs ou les sous-préfets. Comme il fallait s’y attendre, se sentant méprisés, les gilets jaunes, déçus,
ont donc coupé court à la première tentative de négociation émanant de l’Etat. De ce premier échec, il en est
aussi ressorti qu’il fallait que les manifestants se structurent et se choisissant des référents. Ils ont aussi pris
conscience qu’ils devaient établir une plateforme de revendications étayées et construites, pour obtenir du
concret.
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