Matériaux pour le MSFR Molten Salt Fast Reactor ou R2SF Réacteur Rapide
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PCR-ANSF Matériaux pour le MSFR (Molten Salt Fast Reactor) ou R2SF (Réacteur Rapide à Sels Fondus) T. Augera, T. Baudinb, J.P. Chevalierc, I. Drouelleb , * A Ecole centrale de Paris, MSSMat, CNRS UMR 8579, 92290 Châtenay Malabry b Université Paris-Sud, ICMMO-LPCES, CNRS UMR 8182, 91405 Orsay C CNAM, Paris * Remerciements à Ngoc Do, Ary Justmann, Euloge Guépi, Jérémie Legrand et Julien Thébault 1
Motivation pour la substitution du Mo par le W Développement d’un matériau pour les sels fondus Etape 1 : sélection d’une gamme de composition Etape 2 : élaboration et contrôle de la microstructure Etape 3 : caractérisation des propriétés (stabilité structurale, fluage, tenue à la corrosion, résistance à l’irradiation) Etape 4 : … Points à creuser : NiWCr comme matériaux modèles pour plusieurs domaines scientifiques (plasticité, recristallisation, thermo) 2
Défis matériaux Propriétés requises :! T (C°) 800 M R2SF S 600 R E Réacteur rapide caloporteur métal liquide 400 REP 200 dpa 50 100 150
Différentes applications La tendance à l’augmentation des températures requiert des développements matériaux
La corrosion du Cr en R2SF fluorure: importance pour les matériaux Corrosion par transfert de masse : a) le Cr est particulièrement oxydable et passe en solution En boucle, sans contrôle, le potentiel 2HF + M MF2+H2 (M=Ni, Cr, Fe) redox U4+/U3+ se fixe à une valeur XF2 + Cr CrF2 + X (X=Ni, Fe) stationnaire fonction du matériau (MSRE : 100 à 350) 2Cr + 2UF4 CrF2 + 2UF3 F-/F2 Composition en Cr < 10% Au delà, dissolution trop Ni/Ni2+ importante du Cr… Fe/Fe2+ Cr/Cr2+ b) Le transfert de masse est également régulé par la diffusion U3+/U4+ du Cr jusqu’à la surface de l’alliage U/U3+ Be/Be2+ Li/Li+ J.H.DeVan, AIP 1995
Hastelloy N : revue et évolution. (in %wt) Ni Mo Cr Fe Si Mn C Nb+Ti Hast. N Bal. 17,2 7,4 4,5 0,6 0,54 0,05 0 Hast. N modifié Bal. 12 7 0,5 0,1 0,2 0,05
Hastelloy N : revue et évolution. • Fragilisation par l’He formé par capture neutronique (10B(n,α)7Li ,58Ni(n, γ)→59Ni(n,α) Bulles d’He se formant aux joints de grains • He capté à l’interface TiC ou NbC/matrice T700°C => libération de l’He => Fragilisation • Fragilisation par le produit de fissionTellure : Diffusion du Te aux joints de grains
Diffusion et fluage Ni-Mo / Ni-W La diffusion et le fluage sont ralentis dans le système Ni-W versus Ni-Mo
Stabilité de phase pour l’Hastelloy N « A possible δ-NiMo brittle phase formed during high temperature annealing » (R.E. Gehlbach and H. E. McCoy, Jr.)
Sélection d’une gamme de composition
Intérêt du système Ni-W-Cr • Diagramme de phase sans intermétalliques pour les compositions intéressantes pour les applications HT • Diffusion et Fluage diminués/ Ni-Mo-Cr • Moins d’activation à long terme sous irradiation • Possibilité d’avoir une résistance au fluage améliorée par la précipitation non fragilisante de α-W (renforcement à HT des joints de grains, impossible avec Ni-Mo-Cr où l’on utilise plutôt des carbures). Ni20Cr15W Ni20Cr20W Fluage à 20 Mpa/1000°C. Tanaka et al.
Estimation de la résistance au fluage en solution solide -1 Fluage contrôlé par la montée des [Tiearney et al., 1982] ! dislocations! 3 n • DmGb γ SF σ Un facteur 10 / aux alliages Ni-Mo- εm = A Cr attendue grâce au coefficient de kT Gb G diffusion. !
Estimation de la résistance au fluage en solution solide-I1 Ni-8%W! Ni-8%Mo! γ SF ≅ 0.060mJ.m−2 γ SF ≅ 0.140mJ.m−2 Un facteur 10 additionnel attendue grâce à la réduction de γ SFpour les alliages concentrés! € € € Ni-W 8,2 – Cr 17,8 ! Gb 2 (2 − υ − 2υ cos2φ ) Thèse R.Cury (Univ. P12) γ SF = ≅ 0.013mJ.m−2 8πΔ(1− υ )
Micro-dureté f(T) Ni-W-Cr High temperature Vickers microhardness variation 280 Ternary Alloys and Haynes 230 Haynes 230 230 Ni-W11,4 Cr 5 Ni-W10 Cr10 Vickers Microhardness Ni-W8,2 Cr17,8 180 Ni-W12 Cr17 130 80 30 0 100 200 300 400 500 600 700 800 Temperature (oC)
Carbure de W et α-W dans Ni-8Cr-1OW (%at.) Evolution de la précipitation à T = 800 °C, Ni-8Cr-10W (%at.) 360 h • Importance du carbone sur la précipitation (induit un C Ni W retard pour la précipitation du α-W) α-W (RX) • premières coulées d’A&D sans C + carbure 17 17C - 44,16 Ni - 18,52 W - 37,33 Total (% at.) = 100,00
Élaboration et contrôle de la microstructure
Du lingot au produit… La mise en forme… Laminage Tréfilage/ Extrusion Forgeage/ Tréfilage Déformation plastique et recristallisation à haute température à toutes les étapes… Besoin de maitriser les conditions pour une recristallisation homogène + Soudure
Rôle de la précipitation sur la croissance des grains après déformation Laminage à froid 40% (allongement des grains dans le sens de laminage = accumulation de défauts) Traitements thermiques T (°C) à T = 1100°C, t = 2 à 60 min. Ni-12W (%at.) ei = 5 mm 1100 20 t (minutes) 20 (contrôle de la microstructure)
Influence de la précipitation sur la croissance des grains Ni-12W %at. Taille (µm) t (min.) 21
Schéma de contrôle de la microstructure des NiWCr Deux types de précipités : les carbures et α-W. Les précipités de carbures de W se forment aux joints de grains : ils bloquent la croissance des grains. L’alliage après traitement thermique conserve la « mémoire » des grains colonnaires ou de l’ancienne microstructure. Cr Découplage recristallisation et précipitation • Donc, faible teneur des alliages en C • Recristallisation à haute température • Précipitation à basse température Ni W 22
Elaboration des alliages : à l’échelle du laboratoire … Métallurgie des poudres (mélange Ni-W et compactage) Frittage des poudres sous H2 Fusion par induction pour obtenir un alliage mère Fusion par induction pour l’ajout du Cr Fusion par induction pour la mise en forme Traitement d’homogénéisation sous vide secondaire (T = 1250 -1300 °C, 48 h) 23 Coulée réalisée au Feu-CECM (Vitry), de pureté 99,99 %
Contrôle de la microstructure : à l’échelle du laboratoire • Optimisation du laminage à froid et du recuit pour le contrôle de la taille de grain 20% de taux de laminage + 40% de taux de laminage + recuit à 1100°C recuit à 1100°C • Recuit d’homogénéisation à 1300°C (1 à 2h)! • Laminage (taux compris entre 10 et 20%) • Recuit à 1100°C (1h) • Recuit à 850-900°C pour précipitation α-W (±24h)
Elaboration des alliages : … à l’échelle industrielle Etude de faisabilité d’élaboration à l’échelle industrielle (pas de « cliquage », i.e. pas de fissures à cœur du lingot) pas de problème de principe pour 7 kg => élaboration de coulées plus importantes (200 kg) Les études des matériaux modèles du CECM = définition des compositions des coulées industrielles (% pds) C Ni Cr Mo W Sels fondus
Microstructure de départ Forgeage : moyen industriel de déformation pour obtenir des plaques Galet forgé à chaud – 50 % (2,5 cm d’épaisseur, 5 cm diamètre, coulée de 7 kg) Gros grains (500µm) + petits grains recristallisés en collier contrôle de la microstructure par des recuits 26 La force motrice est la déformation plastique
Microstructure après recuit de 2h à 1050°C Gros grains (500µm) + grains recristallisés en collier 27
Microstructure après recuit de 16h à 1050°C 28 Bonne recristallisation homogène
Microstructure après recuit de 47h à 1050°C 29 Début du grossissement activé thermiquement des grains
Microstructure après recuit de 2h à 1200°C La faisabilité d’une élaboration industrielle est démontrée! • Pas de problème d’élaboration malgré la forte teneur en W • Contrôle de la µstructure relativement aisé à obtenir par traitements conventionnels thermo-mécaniques Reste à démontrer sur l’alliage industriel Traitement de précipitation Passage des traitements thermomécaniques aux produits semi-forgés (barre plate ≈ 200kg) 30
Caractérisation des propriétés Alliages industriels (VHTR, sels fondus) 1. Métallurgie 2. Contrôle de la microstructure 3. Caractérisation des propriétés mécaniques et de la tenue au fluage (en température) Etude du soudage-diffusion : VHTR Etude de la corrosion par le Tellure (C. (haut Cr) Cabet, CEA) : sels fondus (bas Cr) pds) 31
Points à creuser : NiWCr comme matériaux modèles pour plusieurs domaines scientifiques (plasticité, recristallisation, thermo) « comportements multi-échelles. »
Données thermodynamiques : modélisation Diagramme de phases ternaire : détermination de la limite de solubilité du coté à bas Cr Détermination des coefficients de diffusion : détermination des cinétiques de précipitation Cr Ni W Optimisation du système NiCrW (Thermocalc / Dictra) en cours 33
Ordre à Courte Distance dans les Ni-W • {1 ½ 0} diffusion diffuse OCD statistique homogène (pas de microdomaines)! • Durcissement corrélé avec l’OCD! ([1,0,0] Orientation) NiW 15at% NiW 12,5at% NiW 10at% NiW 8at% OCD corrélé avec la localisation de la déformation plastique
Recristallisation • Premiers stades de la recristallisation • Lien avec la localisation de la déformation • Prise en compte du maclage
Conclusion Nécessité de mettre au point un matériau pour des T° >700°C. Le remplacement du Mo par le W est faisable industriellement (élaboration, microstructure) Les caractérisations (prop. Méca., corrosion, etc…) vont pouvoir débuter Ces matériaux servent d’alliages modèles pour d’autres domaines. 36
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