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COTITA – 23 mai 2013 La gestion des dépendances vertes à moindre impact environnemental Mise en œuvre du fauchage raisonné : expérimentation d’un matériel de coupe haute Conseil général de l’Isère - Tanguy Jestin
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Petit historique • Une prise de conscience en début de siècle… Problème émergeant des allergies à l’ambroisie Alerte sur les méfaits des pesticides • 2003-2004 : les débuts du fauchage raisonné. Un fauchage moins intensif, essentiellement pour lutter contre les espèces invasives et l’érosion des talus routiers, conséquences inattendues d’une relative « sur-qualité ».
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Petit historique • 2005-2008 : évolutions disparates par initiatives individuelles. Décentralisation, territorialisation, révolution culturelle en matière d’environnement et de développement durable, tout contribue à intensifier mais disperser les approches. • Depuis 2009 : vers une politique de gestion raisonnée. Construction et formalisation d’une politique globale, inspirée des pratiques vertueuses déjà en place et guidée par des impératifs écologiques, sociaux et économiques.
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Les acquis • Les acquis ou quasi-acquis de la gestion raisonnée : dynamique enclenchée vers une généralisation Fauchage raisonné : fréquence et largeur de coupe Lutte contre les espèces invasives Zéro-phyto : abandon progressif des herbicides en entretien routier Saler mieux, saler moins Broyage et gestion des déchets verts
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Les « succès différés » • Les succès différés de la gestion raisonnée : encore en chantier technique ou à faire accepter culturellement. Fauchage raisonné : hauteur et finesse de coupe Débroussaillage tardif : après mi-octobre en plaines Désherbage alternatif : thermique, brossage mécanique… Alternatives et acceptabilité de l’arrêt de la sur-qualité Valorisation des déchets verts Jachères fleuries et gestion différenciée de parcelles Plantations : arbres en chandelle, haies anti-congères, haies de guidage pour la faune,…
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Les freins • La crise économique qui freine les investissements en faveur du développement durable • La culture « routes », un héritage par toujours très écologique… • Des usagers et riverains qui restent à convaincre • L’absence d’alternative technique solide dans certains domaines • L’organisation : 13 territoires défendant une part d’autodétermination… (également moteur ?) • Les disparités géographiques qui appellent à une différenciation importante (également moteur ?)
La gestion raisonnée au CG de l’Isère Les moteurs • Une volonté politique marquée : agenda 21, éco-conditionnalité,… • L’organisation : des services de développement durable très actifs au sein des directions centrales, avec au surplus désormais des « gestionnaires d’espace » détachés en territoires et intégrés aux services en charge de l’entretien des routes. • Le « sens de l’histoire » : évolution culturelle en faveur d’une activité plus durable, générant une attente des usagers ainsi que la forte mobilisation de certains acteurs en internes.
La voie de l’expérimentation Pourquoi l’expérimentation ? Une démarche peu dispendieuse : moyens, coût. Une démarche par défaut : quand les instances techniques de référence n’offrent pas de réponse éprouvée. Une démarche de proximité : trouver et/ou tester les solutions AVEC les acteurs de l’entretien routier, sur le terrain. Une démarche autodidacte : Elaborer des solutions et en même temps se les approprier. Une démarche généralisable : Tester et évaluer à échelle restreinte avant de généraliser à échelle départementale
La coupe haute • Base théorique : Fauchage raisonné -> hauteur de coupe > 8 cm (jusqu’à 15cm). Note d’information SETRA (sept 2009) « Fauchez mieux, le fauchage raisonné » : fort enjeu de la coupe haute et appel à l’adaptation du matériel en ce sens. • Le matériel courant et ses limites : Réglage maxi des équipements courants : 8-10 cm. Donc changement de pratique : possible dans une certaine mesure, mais pas au-delà de 10 cm.
La coupe haute • « Aller plus haut !... » Au-delà de 10 cm, investissement incontournable sur de nouveaux matériels. Questions : pour quels bénéfices ? Ecologique ? Economique ? Ergonomique ?... Enjeu : Evaluer par une étude amont le bénéfice global de l’investissement
Le groupe Tactil Groupe tracté tiré Coupe à plus de 12cm
Coupe haute - Premiers essais Été 2009 : groupe de broyage prototype « TACTIL » de NOREMAT présenté puis essayé par le CER de Roussillon (Isère Rhodanienne). A priori, plusieurs avantages, dont : • Rendement supérieur aux groupes classiques • Puissance moindre nécessaire et baisse de consommation de carburant • Moindre usure des pièces • Retard de la repousse Mais des interrogations non levées concernant : • La véracité des nombreux atouts avancés par le constructeur (vendeur !) • La polyvalence du matériel et sa robustesse
Mise en place de l’expérimentation Avril 2011 : expérimentation avec suivi quantitatif et qualitatif, montée sur le territoire du Haut Rhône Dauphinois pour le groupe de fauchage coupe haute TACTIL de NOREMAT. Objectifs : mesurer la plus-value et vérifier les gains financiers (conso plus faible, maintenance allégée…), qualitatifs (meilleur suivi des irrégularités de terrain…) et environnementaux (contact avec le terrain évités…) annoncés par le constructeur. Participants : Territoire, direction des routes, service du parc matériel, constructeur NOREMAT, partenaire écologue AVENIR.
Mise en place de l’expérimentation Organisation : matériel acquis par le CG 38 et dédié au CER de Crémieu (THR) pour le fauchage de 6 circuits représentatifs, sur un minimum de 2 années. Machine à évaluer selon des indicateurs classés selon 3 grandes familles : • Sécurité - Confort d’utilisation • Qualitatif - Environnemental • Financier
Protocole de l’expérimentation Données récoltées, avec comparatif groupe tradi / groupe TACTIL : • Sécurité - Confort d’utilisation (selon ressenti utilisateur) : Stabilité de l’ensemble tracteur/groupe Projections Chocs et vibrations Niveau sonore en cabine Facilité d’atelage Ergonomie Fluidité d’avancement
Protocole de l’expérimentation Données récoltées, avec comparatif groupe tradi / groupe TACTIL : • Qualitatif – Environnemental : Qualité du fauchage : banquette (suivi profil en long), talus, fossé (plus-value flanc incliné) Incidence sur la faune et la flore Lutte contre l’ambroisie (présence couvert végétal et vivacité)
Protocole de l’expérimentation Données récoltées, avec comparatif groupe tradi / groupe TACTIL : • Financier : Rendement : régime moteur (tr/mn), vitesse d’avancement (km/h), linéaire fauché (km/jr), conso carburant (l/h). Fréquence de fauchage : repousse de l’herbe, hauteur à 1, 2, 3, 4… semaines et jusqu’à ce que H (tradi) = H (TACTIL) Maintenance : longévité des pièces d’usure, fréquence de remplacement des fléaux et nb de fléaux remplacés x prix unitaire
Protocole de l’expérimentation
Protocole de l’expérimentation
Recoupement de données
Recoupement de données
L’expérimentation en chiffres • Environ 1100 km d’accotement fauchés chaque année avec le groupe TACTIL pour environ 350 heures d’utilisation • Certaines RD sélectionnées pour une comparaison directe avec un groupe de fauchage traditionnel (1 côté TACTIL, 1 côté traditionnel) • 7 quadrats de 3 m² (1 x 3 m) mis en place et suivis avec Avenir • 2 placettes spécifiques pour le suivi de l’ambroisie • 3 échanges annuels minimum avec les utilisateurs (point de début de campagne, point intermédiaire en juin après la 1ère passe, bilan à l’automne)
Quelques bémols et adaptation du protocole • Evaluation écologique : besoin de temps supplémentaire Nature lente et pousses non linéaires. Paramètres météorologiques invalidant des conclusions à court terme. • Evaluation économique : besoin de toutes les chiffres possibles Difficulté à obtenir des données chiffrées régulières des agents (litrage carburant) et à maintenir la motivation. Comparaison TACTIL/tradi vite biaisée : 2 tracteurs différents (Valtra et Ergos-Renault). Tableaux de suivi simplifiés en 2012:
Quelques bémols et adaptation… de la machine Problème de fragilité du rotor mis en évidence en 2011 : impacts par couteaux et manilles. Renforcement opéré par NOREMAT en 2012- 2013. Impact financier fort si le sujet n’avait pas été identifié et solutionné (coût du rotor du TACTIL important). Autres difficultés plus mineures : •Bavettes coincées en hauteur •Enroulement ligneux, câbles…
Premiers résultats • Réduction importante des projections : en 2 ans, aucune casse de pare-brise à déplorer sur les circuits « TACTIL ». • Ergonomie améliorée : Confort d’utilisation globalement satisfaisant Pas ou peu de vibrations pour l’utilisateur • Baisse de consommation de carburant : de l’ordre de 10%, ce qui est important mais à comparer néanmoins aux 20% annoncés par le constructeur. • Rendement supérieur aux groupes classiques : oui mais non encore chiffré précisément. Vitesse d’avancement équivalente mais plus régulière. • Puissance moindre nécessaire : oui, à mettre en regard des consommations en baisse • Moindre usure des pièces : remplacement des fléaux beaucoup moins fréquent, d’où une économie globale malgré le prix unitaire des fléaux • Moindre bruit : a priori oui car moins de chocs et moins de puissance mais pas de mesures réalisées.
Les résultats encore attendus • Evaluation écologique : Etat initial de zones ciblées établi en 2011 Pas encore de résultats tangibles Suivi à long terme nécessaire pour valoriser le protocole retenu vis-à- vis de la flore : 3 à 5 ans estimés nécessaires pour analyser l’impact de la fauche sur les strates herbacées. • Vitesse de repousse : A ce jour, et contrairement au ressenti des agents, pas de preuve mesurable d’une repousse plus lente en coupe haute. Le CG 38 n’envisage pas de ramasser les produits de coupe pour réduire la vitesse de repousse…
Et la suite… Expérimentation poursuivie sur 2013, pour affiner les conclusions chiffrées et permettre l’évaluation écologique.
Merci de votre attention…
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