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REPLACE TRANS FAT : PROGRAMME D’ACTION POUR ÉLIMINER LES ACIDES GRAS TRANS PRODUITS INDUSTRIELLEMENT MODULE 6 : ENFORCE (VEILLER) Guide des politiques sur les acides gras trans et de l’application des réglementations
REPLACE trans fat : programme d’action pour éliminer les acides gras trans produits industriellement. Module 6 : Enforce (Veiller). Guide des politiques sur les acides gras trans et de l’application des réglementations [REPLACE trans fat: an action package to eliminate industrially produced trans-fatty acids. Module 6: Enforce. How-to guide for trans fat policies and enforcement of regulations] ISBN 978-92-4-001331-5 (version électronique) ISBN 978-92-4-001332-2 (version imprimée) © Organisation mondiale de la Santé 2020 Certains droits réservés. La présente publication est disponible sous la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation commerciale – Partage dans les mêmes conditions 3.0 IGO (CC BYNC-SA 3.0 IGO ; https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/igo/deed.fr). Aux termes de cette licence, vous pouvez copier, distribuer et adapter l’oeuvre à des fins non commerciales, pour autant que l’oeuvre soit citée de manière appropriée, comme il est indiqué cidessous. Dans l’utilisation qui sera faite de l’oeuvre, quelle qu’elle soit, il ne devra pas être suggéré que l’OMS approuve une organisation, des produits ou des services particuliers. L’utilisation de l’emblème de l’OMS est interdite. Si vous adaptez cette oeuvre, vous êtes tenu de diffuser toute nouvelle oeuvre sous la même licence Creative Commons ou sous une licence équivalente. Si vous traduisez cette oeuvre, il vous est demandé d’ajouter la clause de non responsabilité suivante à la citation suggérée : « La présente traduction n’a pas été établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’OMS ne saurait être tenue pour responsable du contenu ou de l’exactitude de la présente traduction. L’édition originale anglaise est l’édition authentique qui fait foi ». Toute médiation relative à un différend survenu dans le cadre de la licence sera menée conformément au Règlement de médiation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (http://www.wipo.int/amc/en/mediation/rules/). Citation suggérée. REPLACE trans fat : programme d’action pour éliminer les acides gras trans produits industriellement. Module 6 : Enforce (Veiller). Guide des politiques sur les acides gras trans et de l’application des réglementations [REPLACE trans fat: an action package to eliminate industrially produced trans-fatty acids. Module 6: Enforce. How-to guide for trans fat policies and enforcement of regulations]. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2020. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO. Catalogage à la source. Disponible à l’adresse http://apps.who.int/iris. Ventes, droits et licences. Pour acheter les publications de l’OMS, voir http://apps.who.int/bookorders. Pour soumettre une demande en vue d’un usage commercial ou une demande concernant les droits et licences, voir http://www.who.int/about/licensing. Matériel attribué à des tiers. Si vous souhaitez réutiliser du matériel figurant dans la présente oeuvre qui est attribué à un tiers, tel que des tableaux, figures ou images, il vous appartient de déterminer si une permission doit être obtenue pour un tel usage et d’obtenir cette permission du titulaire du droit d’auteur. L’utilisateur s’expose seul au risque de plaintes résultant d’une infraction au droit d’auteur dont est titulaire un tiers sur un élément de la présente oeuvre. Clause générale de non responsabilité. Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’OMS aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les traits discontinus formés d’une succession de points ou de tirets sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif. La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’OMS, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé. L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l’OMS ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation. 2 | RE P L ACE acti on pac k age
TABLE DES MATIÈRES Remerciements 3 Programme d’action REPLACE 4 1. Contexte général 6 2. Élaborer une stratégie d’application 7 3. Lancer une stratégie d’application 12 4. Mettre en œuvre une stratégie d’application 16 Références bibliographiques 22 ANNEXE 1. Suggestions de pratiques d’inspection 24 ANNEXE 2. Exemples de délais à respecter et sanctions spécifiques aux AGT 28 ANNEXE 3. Éléments d’une infraction 36 ANNEXE 4. Exemples de publications régulières sur les conformités et l’application amples 37 RESSOURCES EN LIGNE › Enforcement Checklist REMERCIEMENTS Les modules REPLACE ont bénéficié du dévouement, du soutien et des contributions de plusieurs experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ; Resolve to Save Lives (une initiative de Vital Strategies) ; Vital Strategies ; Global Health Advocacy Incubator (un programme de Campaign for Tobacco-Free Kids); et des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique. L’OMS remercie les organisations et les personnes pour leur contribution technique à l’élaboration de tout ou partie des modules du programme d’action REPLACE. Elle remercie également les nombreux experts internationaux qui ont consacré leur temps précieux et leurs vastes connaissances à l’élaboration de ces modules. Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 3
PROGRAMME D’ACTION REPLACE Éliminer de l’alimentation les acides gras trans (AGT) industriels d’ici à 2023 partout dans le monde est l’une des cibles prioritaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le programme d’action REPLACE offre une approche stratégique pour éliminer des aliments les AGT produits industriellement, au niveau national, le but étant une élimination au niveau mondial d’ici à 2023. Le programme comprend : › un document technique général donnant la justification et le cadre de cette approche intégrée pour éliminer les AGT ; › six modules ; et › des ressources supplémentaires en ligne pour faciliter la mise en œuvre. Les modules REPLACE donnent des informations pratiques, étape par étape, sur la mise en œuvre, afin d’aider les gouvernements à éliminer de leur alimentation les AGT produits industriellement au niveau national. Pour ce faire, les gouvernements doivent mettre en œuvre des mesures juridiques sur les meilleures pratiques (décrites dans les modules 3 et 6). Les mesures stratégiques décrites dans les autres modules visent à soutenir cet objectif, cependant il n’est pas forcément nécessaire de mettre en œuvre chaque module. Les modules seront très utiles aux gouvernements nationaux, y compris les responsables politiques, les autorités de contrôle des aliments ou de sécurité alimentaire et les autorités infranationales qui préconisent et appliquent les politiques relatives à la nutrition ou à la sécurité alimentaire. Les modules ainsi que les documents en ligne peuvent également intéresser d’autres publics, notamment les organisations de la société civile, les instituts universitaires et de recherche, les nutritionnistes et les laboratoires, ainsi que les associations de l’industrie alimentaire et les entreprises alimentaires. 4 | RE P L ACE acti on pac k age
MODULES DU PROGRAMME D’ACTION REPLACE SIX DOMAINES D’ACTION STRATÉGIQUES OBJECTIF Présenter le programme d’action REPLACE et donner des conseils sur les activités initiales de définition de RE la portée et sur l’élaboration d’une feuille de route Review – EXAMINER les pour l’élimination des AGT. Les activités initiales de sources alimentaires d’AGT définition de la portée reposent sur des informations industriels et les changements déjà connues ou pouvant être obtenues en consultant de politiques nécessaires des documents ou en discutant avec les principales parties prenantes, en se référant aux autres modules si nécessaire P Décrire les profils des huiles et des acides gras, Promote – PROMOUVOIR ainsi que les huiles et graisses de remplacement le remplacement des AGT disponibles, avec notamment les critères de faisabilité industriels par des huiles et et les interventions possibles pour promouvoir le des graisses plus saines remplacement par des produits plus sains Décrire les options politiques et le cadre réglementaire L actuel pour éliminer les AGT industriels. Donner des Legislate – ADOPTER DES orientations sur les étapes d’évaluation pour orienter LOIS, ou prendre des mesures l’élaboration de politiques et de réglementations réglementaires, pour éliminer adaptées au contexte national ou la mise à jour du les AGT industriels cadre juridique existant afin de s’aligner sur l’approche recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé A Assess – ÉVALUER et Décrire les buts et méthodes pour l’évaluation des suivre la teneur en AGT dans AGT. Donner des orientations sur la conception et la l’alimentation et l’évolution de réalisation d’une étude sur les AGT dans les aliments la consommation d’AGT dans et les échantillons humains la population C Create – SENSIBILISER Décrire des approches pour les campagnes de les décideurs politiques, les sensibilisation et de communication en vue de soutenir producteurs, les fournisseurs l’action politique. Donner des orientations sur les et le grand public aux principales étapes pour concevoir et mettre en œuvre conséquences sanitaires des des campagnes de sensibilisation et de communication acides gras trans efficaces, et évaluer les progrès E Décrire les approches pour l’application des politiques Enforce – VEILLER en matière d’AGT, les infractions et les rôles. Donner à la bonne application des orientations sur le recensement des pouvoirs des politiques et des et mécanismes d’application existants et nouveaux, réglementations les communications publiques, les sanctions, le financement et les délais Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 5
1. CONTEXTE GÉNÉRAL Les pays peuvent atteindre la cible d’élimination des AGT produits industriellement dans les aliments en mettant en œuvre et en appliquant les politiques, lois et réglementations relatives à ces produits. Il est important de noter que les lois et réglementations sur les AGT sont relativement faciles à mettre en œuvre et que les pays peuvent obtenir rapidement des taux de conformité élevés. La mise en œuvre et l’application des lois et réglementations sur les AGT impliquent diverses activités, notamment communiquer les informations sur les nouvelles législations aux parties prenantes, recueillir les plaintes du public, inspecter et tester les produits et les installations, vérifier les étiquettes nutritionnelles pour les ingrédients interdits et prévenir et sanctionner les contrevenants afin de renforcer le respect des règles. Une stratégie d’application bien adaptée peut garantir un niveau de respect élevé de la part de toutes les parties prenantes uniquement avec de modestes investissements en ressources humaines et financières, en particulier lorsqu’elle est intégrée dans des structures existantes et prise en compte tout au long du processus d’élaboration des politiques. Le présent module décrit les principales étapes, stratégies et autres points à prendre en considération pour les pays lors de la conception et de la mise en œuvre d’un système d’application. Pour les pays, la meilleure pratique à adopter consiste soit à fixer une limite obligatoire sur la quantité d’AGT produits industriellement dans tous les aliments soit à interdire la production et l’utilisation des huiles partiellement hydrogénées comme ingrédient dans tous les aliments (voir le module 3 pour de plus amples informations). Étant donné que ces politiques permettent de réduire de façon significative la consommation d’AGT, la stratégie d’application générale sera la même pour les deux, à quelques différences près. Quelle que soit l’option choisie, les pays peuvent adapter la stratégie d’application au contexte local en suivant ces étapes tout au long de l’élaboration, du lancement et de la mise en œuvre. › Phase d’élaboration Étape 1 : Analyser le pouvoir réglementaire d’appliquer la politique sur les AGT. Étape 2 : Faire l’inventaire des ressources d’application disponibles. Étape 3 : Concevoir une stratégie d’inspection appropriée pour évaluer le respect des règles. › Phase de lancement Étape 4 : Établir un calendrier précis pour la mise en œuvre. Étape 5 : Informer les parties prenantes des obligations légales. Étape 6 : Mobiliser les ressources pour les activités d’application. › Phase de mise en œuvre Étape 7 : Surveiller la conformité juridique dans la chaîne d’approvisionnement et détecter les infractions. Étape 8 : Tenir les contrevenants responsables tout au long des systèmes juridiques. Étape 9 : Communiquer les résultats de l’application aux responsables politiques et au public. Le moyen le plus efficace de mettre en œuvre et d’appliquer la politique en matière d’AGT consiste à intégrer les dispositions sur les AGT dans des structures administratives existantes. En procédant de la sorte, les pays peuvent éviter d’élaborer une législation impossible à appliquer, même si elle est techniquement bien conçue. Les pays peuvent intégrer dans leur système de réglementation de l’alimentation et de la nutrition des mécanismes de mise en œuvre et d’application axés sur les AGT. Les pays qui ne disposent pas encore de mécanismes opérationnels pour appliquer les politiques sur l’alimentation et la nutrition doivent remédier plus largement à cette grave lacune. 6 | RE P L ACE acti on pac k age
Lorsque les gouvernements élaborent des stratégies d’application, ils doivent aborder les phases et étapes de manière itérative et globale ; il n’est pas nécessaire de terminer une étape pour passer à la suivante. Les sujets abordés dans ce module doivent être examinés tôt dans le processus de rédaction législative lorsque les responsables de l’élaboration des politiques prévoient l’autorité chargée de l’application, l’élaboration des réglementations et d’autres mécanismes pour la lutte contre les AGT. Au fur et à mesure que l’application révèle de nouveaux défis, les gouvernements doivent réviser les politiques et procédures en conséquence. 2. ÉLABORER UNE STRATÉGIE D’APPLICATION Les stratégies d’application pour les AGT doivent faire partie des activités réglementaires globales entreprises par le gouvernement pour garantir la sécurité, la qualité et l’intégrité des aliments. Elles doivent correspondre aux mesures juridiques spécifiques relatives aux AGT qui sont en vigueur, aux capacités de mise en œuvre du pays et au contexte local. Pour concevoir la stratégie d’application la mieux adaptée au contexte local, il convient de prendre les mesures suivantes : 1. Analyser le pouvoir réglementaire pour l’application de la politique en matière d’AGT. 2. Faire l’inventaire des ressources d’application disponibles. 3. Élaborer une stratégie d’inspection appropriée pour évaluer le respect des règles. 2.1 ÉTAPE 1 : ANALYSER LE POUVOIR RÉGLEMENTAIRE POUR L’APPLICATION DE LA POLITIQUE EN MATIÈRE D’AGT Lorsque des restrictions sur les AGT ont déjà été appliquées, la législation existante doit définir clairement les autorités administratives1 qui ont le pouvoir de faire appliquer la loi. Les lois décrivent généralement les pouvoirs d’application des autorités administratives compétentes et autres institutions. Les rôles et responsabilités des fonctionnaires (inspecteur sanitaire ou technicien de laboratoire) peuvent être expliqués plus en détail dans les règles ou réglementations relatives à la mise en œuvre des lois. Bien qu’un organisme puisse avoir les pouvoirs principaux en matière de mise en œuvre et d’application, d’autres organismes peuvent être chargés de l’application au sein de la juridiction. Par exemple, le ministère de la santé peut procéder aux inspections dans les restaurants, tandis que le ministère du commerce se charge d’inspecter les raffineries et l’autorité douanière les produits importés. Dans ce cas, la responsabilité principale incombe au ministère de la santé, mais d’autres ministères ont un pouvoir d’application partagé ou pouvant être délégué. 1 Les autorités administratives sont chargées de mettre en œuvre et d’appliquer les législations. En fonction du pays et de la juridiction, les autorités administratives peuvent prendre la forme d’organismes publics (comme un organisme de contrôle des aliments et des médicaments), de ministères, de départements, de divisions, d’organisations, de commissions, d’unité voire de bureaux spécifiques. Ces termes peuvent être utilisés de façon interchangeable pour refléter la grande variété des organismes publics qui appliquent la loi dans le monde, mais toutes les utilisations ont généralement le sens d’autorité administrative. Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 7
Si la législation n’établit pas clairement les pouvoirs d’application, les responsables politiques doivent examiner des lois connexes pour obtenir des informations sur les mécanismes d’application. Il est possible de les trouver dans une loi générale sur l’alimentation et la nutrition, les lois qui ont créé les institutions respectives, des dispositions constitutionnelles ou d’autres décrets gouvernementaux. Une ordonnance administrative peut être nécessaire pour permettre une application efficace. PRINCIPALE STRATÉGIE D’APPLICATION : DONNER LES MOYENS D’AGIR À UN GROUPE DE TRAVAIL REGROUPANT PLUSIEURS ORGANISMES Lorsque plusieurs organismes interviennent dans l’application, les pays peuvent constituer un groupe de travail pour orienter la mise en œuvre et coordonner les activités relatives aux AGT. S’il existe déjà un groupe multipartite chargé de coordonner la mise en œuvre des questions d’alimentation et de nutrition, il peut être habilité à gérer les questions d’AGT. Ce groupe doit être chargé de conseiller et de soutenir les autorités compétentes pour l’application. Il peut également avoir d’autres fonctions, notamment : › proposer de nouvelles législations ou réglementations ou conseiller à ce propos ; › formuler des recommandations sur la délivrance ou l’annulation de licences ; › donner des orientations sur les recours contre les mesures d’application ; › suggérer une utilisation plus rationnelle des ressources pour renforcer l’application ; › servir de point de contact pour les autres pays et organismes travaillant sur les questions d’AGT ; › soutenir les activités d’informations publiques, et y contribuer, pour éduquer la population sur les AGT. Le groupe de travail doit comprendre des représentants de chaque organisme public intervenant dans la lutte contre les AGT, notamment l’agriculture, la santé, les normes, la justice, le commerce et l’industrie, ainsi que des responsables municipaux et provinciaux, le cas échéant. Il peut également inclure des universitaires et d’autres experts, en particulier des nutritionnistes et des experts juridiques qui peuvent compléter les capacités gouvernementales. À moins que la loi ne l’exige, les représentants de l’industrie alimentaire ou leurs agents ne doivent pas faire partie de ce genre de groupe de travail. 2.2 ÉTAPE 2 : FAIRE L’INVENTAIRE DES RESSOURCES D’APPLICATION DISPONIBLES Les lois et réglementations sur les AGT peuvent être mises en œuvre avec un minimum de dépenses et d’efforts supplémentaires, en particulier si les pays tirent profit des ressources existantes. Avant d’élaborer une stratégie d’application, les pays doivent faire l’inventaire des ressources d’application dont ils disposent, notamment les ressources humaines, matérielles et financières. Un inventaire réaliste peut aider les pays à définir la meilleure approche d’application en mettant en évidence les points forts et les points faibles de leurs mécanismes. Cet inventaire doit s’appuyer sur les exercices de définition de portée et de cartographie des modules 1, 3 et 4. L’inventaire doit comprendre une évaluation des ressources humaines disponibles, y compris le nombre d’inspecteurs qualifiés et d’agents chargés de l’application, comme des agents d’inspection pour la santé et l’assainissement et des techniciens de laboratoire des aliments. L’évaluation doit examiner la situation géographique de ces agents par rapport aux centres de production alimentaire et de restauration. Elle doit enregistrer et quantifier les 8 | RE P L ACE acti on pac k age
activités d’inspection, de sensibilisation et d’éducation, et d’application déjà en cours dans les installations qui produisent des AGT afin de déterminer s’il est possible de compléter efficacement les programmes existants plutôt que d’en développer de nouveaux. Si les installations ont besoin d’inspecteurs avec des qualifications différentes, l’évaluation doit en tenir compte. L’inventaire doit déterminer si d’autres personnes peuvent être facilement formées pour assumer les rôles souhaités. Avec seulement quelques modestes améliorations, les installations et équipements existants peuvent être utilisés pour favoriser l’application. L’inventaire doit inclure une liste des installations, dont les laboratoires, et d’autres équipements disponibles pour soutenir la collecte et l’analyse des AGT. Ils peuvent appartenir au gouvernement ou être mis à sa disposition à un prix raisonnable. Par exemple, une université peut déjà diriger un laboratoire équipé pour tester les niveaux d’AGT dans les aliments. Les laboratoires disposant de certains équipements ou utilisant certaines méthodes appropriées peuvent être équipés pour adopter rapidement des méthodes d’évaluation des AGT. Cela inclut la spectroscopie infrarouge, la chromatographie en phase gazeuse, la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, la chromatographie liquide à haute performance en phase inverse à l’ion argent et la chromatographie sur couche mince au nitrate d’argent. L’évaluation doit porter sur la qualité des installations et de leur équipement ainsi que sur le coût d’éventuelles améliorations nécessaires. Outre l’équipement de base et les installations nécessaires, le gouvernement doit vérifier si les ressources sont suffisantes pour financer un entretien permanent, ainsi que les fournitures de bureau, les transports et d’autres coûts. Pour de plus amples informations sur les techniques d’évaluation, voir le module 4. PRINCIPALE STRATÉGIE D’APPLICATION : UTILISER LES LABORATOIRES AGRÉÉS AU NIVEAU RÉGIONAL Les pays n’ayant pas la capacité de tester les échantillons d’aliments pour les AGT peuvent prévoir de faire appel aux laboratoires agréés au niveau régional. Les gouvernements peuvent avoir des procédures différentes pour agréer les laboratoires ou approuver les résultats des tests des laboratoires non gouvernementaux. Pour les gouvernements ayant peu ou pas de capacités pour tester les AGT, il peut être important de chercher des procédures d’agrément ou d’approbation pour les laboratoires au début du processus d’élaboration de politiques et de stratégies d’application, en particulier si ces processus risquent d’être longs. En outre, les informations sur l’agrément permettent de mieux comprendre les capacités de tests potentielles d’un pays et peuvent être utilisées pour décider de la stratégie d’inspection la plus adaptée. Les budgets des organismes doivent inclure le financement de la mise en œuvre et de l’application des nouvelles politiques ; cependant, les budgets sont généralement déjà établis lors de la mise en place d’une nouvelle législation, c’est pourquoi les organismes peuvent être contraints dans un premier temps de réaffecter les ressources existantes. L’inventaire doit permettre de déterminer si le budget actuel peut supporter des coûts supplémentaires pour de nouveaux personnels et installations. Si ce n’est pas le cas, les responsables politiques doivent vérifier s’il est possible d’allouer des fonds supplémentaires lors du prochain cycle budgétaire. Dans les environnements réglementaires où la production de recettes fondée sur les amendes ou les services tarifés est possible administrativement, ces ressources doivent être envisagées, si nécessaire. Une fois l’inventaire des ressources d’application effectué, les gouvernements doivent évaluer les points forts et les points faibles des exigences en matière de suivi et d’évaluation pour mettre en œuvre les lois et réglementations sur les AGT. Par exemple, si les capacités de laboratoire dans un pays sont limitées, mais que l’analyse du budget met en évidence des ressources disponibles pour l’achat de matériel, les responsables politiques doivent décider si Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 9
les ressources humaines sont suffisantes pour utiliser et entretenir du matériel nouvellement acquis, ou s’il est possible de former le personnel existant à son utilisation. Si c’est le cas, ces décisions doivent figurer dans le processus d’allocation budgétaire. 2.3 ÉTAPE 3 : ÉLABORER UNE STRATÉGIE D’INSPECTION APPROPRIÉE POUR ÉVALUER LE RESPECT DES RÈGLES Sur la base de l’évaluation des autorités et ressources publiques, les pays doivent élaborer une stratégie pour inspecter les produits et installations afin de déterminer s’ils respectent les lois et réglementations en matière d’AGT. La stratégie doit tenir compte des diverses techniques d’inspection, comme les tests de laboratoire, l’analyse des étiquettes et l’investigation dans les installations. Les stratégies d’inspection peuvent différer, en fonction de la façon dont les mesures juridiques réglementent les AGT, par exemple si elles interdisent toutes les huiles partiellement hydrogénées ou imposent une limite sur le pourcentage d’AGT autorisé. Les techniques d’inspection pour évaluer le respect des règles sont notamment les suivantes : › Tests de laboratoire : Un laboratoire certifié procède à des tests scientifiques sur les échantillons d’aliments pour déterminer les niveaux précis d’AGT. Ces tests permettent aux inspecteurs d’évaluer précisément les niveaux d’AGT dans les aliments et de garantir qu’ils ne dépassent pas la limite légale. Les analyses de laboratoire peuvent nécessiter du matériel spécialisé et des installations de tests, ainsi qu’une grande expertise et une formation pour bien réaliser les tests. Cela constitue souvent un problème pour les pays à faibles ressources ayant peu ou pas de laboratoires. En outre, les tests de laboratoire ne peuvent identifier de façon fiable les huiles partiellement hydrogénées (distinctes des autres AGT), par conséquent cette option ne doit pas être utilisée pour appliquer une interdiction de ces huiles sans validation supplémentaire. Des niveaux excessifs d’AGT indiquent généralement la présence d’huiles partiellement hydrogénées (bien que ce ne soit pas concluant), car ces dernières sont la principale source d’AGT et ont tendance à augmenter de façon significative le niveau d’AGT dans tous les aliments. Voir le module 4 pour de plus amples explications sur les méthodes d’évaluation et les critères pour la sélection des laboratoires. › Analyse des étiquettes : Les inspecteurs peuvent examiner les étiquettes sur les aliments emballés afin de déterminer si le produit respecte les limites. Il devrait être obligatoire d’indiquer les quantités d’AGT sur les étiquettes nutritionnelles et de mentionner les huiles partiellement hydrogénées (ou équivalents) sur la liste des autres ingrédients. Cette tactique d’inspection peut être utilisée pour appliquer rapidement une limite sur les AGT ou une interdiction des huiles partiellement hydrogénées, en particulier lorsque les tests scientifiques ne sont pas largement disponibles. Cependant, cette approche a ses limites : certains pays n’ont pas imposé l’affichage des AGT dans la déclaration nutritionnelle, notamment sur les étiquettes au dos du paquet ou les tableaux nutritionnels, ou des huiles partiellement hydrogénées sur la liste des ingrédients ; les étiquettes sont rarement disponibles sur les aliments en vrac ou préparés ; et les inspecteurs doivent compter sur la véracité de l’étiquette sans validation supplémentaire, qui peut nécessiter des tests scientifiques. En outre, les huiles partiellement hydrogénées peuvent apparaître sur la liste des ingrédients sous différentes formes – par exemple, « huile végétale partiellement hydrogénée », « shortening » ou « margarine » – et donc les inspecteurs doivent connaître les dénominations courantes de ces huiles. › Investigation des structures : Les inspecteurs peuvent enquêter afin de déterminer si les usines, les usines de transformation, et autres raffineries d’huiles et de graisses pratiquent l’hydrogénation partielle – une source majeure d’AGT. La législation doit donner aux inspecteurs le pouvoir d’inspecter les établissements susceptibles d’effectuer une hydrogénation partielle et de vérifier dans les locaux industriels en cas de suspicion 1 0 | RE P L ACE acti on pac k age
d’infraction. Cette tactique est particulièrement efficace quand une grande quantité d’AGT dans les aliments peut être imputée à quelques producteurs nationaux, réduisant ainsi la nécessité de tests à grande échelle plus en aval. Dans la plupart des cas, les inspecteurs surveillent déjà ces structures, c’est pourquoi il suffira de mettre à jour les sites et protocoles d’inspection pour inclure les exigences de conformités spécifiques aux AGT. › Examen des documents et des registres : Les inspecteurs publics peuvent examiner les dossiers clients et fiches d’expédition, les contrats de fournitures, les connaissements et autres documents qui permettent de définir toute la chaîne d’approvisionnement. La législation doit donner aux inspecteurs le pouvoir de demander les documents nécessaires, en particulier s’il y a de bonnes raisons de soupçonner une violation de la loi. Les documents peuvent révéler des informations importantes sur les diverses sociétés tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Voir l’annexe 1 pour des approches axées sur les solutions pour les inspections. PRINCIPALE STRATÉGIE D’APPLICATION : ENVISAGER D’INTÉGRER UN SYSTÈME DE LICENCE, D’ENREGISTREMENT OU DE PERMIS Des systèmes de licence, d’enregistrement et de permis peuvent constituer un ancrage efficace et puissant pour les mesures d’application relatives aux AGT. De nombreux pays exigent déjà des entreprises qui fabriquent, transforment, emballent ou manipulent des aliments de s’enregistrer et de maintenir la validité de leur licence pour exercer leurs activités dans la juridiction. Des exigences similaires peuvent être mises en place pour les importateurs. La suspension ou l’annulation d’une licence pouvant représenter une catastrophe financière, les entreprises sont très motivées pour respecter toutes les exigences en matière de licence. Par exemple, il peut être demandé à une entreprise de raffinage d’huiles de déclarer qu’aucune huile végétale n’est partiellement hydrogénée dans ses locaux. Si l’entreprise fait une fausse déclaration, elle enfreint la loi et risque de perdre sa licence. Il peut également être demandé à un restaurant de déclarer qu’aucun produit du menu ne contient plus d’AGT produits industriellement que la limite autorisée pour conserver son permis d’exploitation. En intégrant les restrictions sur les AGT dans les systèmes existants d’enregistrement et de licence avant commercialisation, les gouvernements peuvent communiquer de nouvelles normes à une large gamme de parties prenantes et veiller à ce qu’elles les respectent avec un minimum d’effort ou de frais. En l’absence de système d’enregistrement ou de licence avant commercialisation, les pays peuvent envisager de mettre en place un système limité pour les parties prenantes qui sont les plus susceptibles de manipuler des AGT, comme les producteurs et importateurs d’huiles hydrogénées. Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 11
3. LANCER UNE STRATÉGIE D’APPLICATION Après avoir élaboré une stratégie d’application adaptée au contexte national, les pays doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que la loi puisse être appliquée à la date d’effet prévue. Une préparation structurée et rigoureuse facilitera l’adoption de la politique sur les AGT dans les secteurs concernés. Cette préparation doit se faire en consultation avec les parties prenantes afin de garantir une bonne diffusion des informations et des ressources. Pour lancer une stratégie d’application, il convient de suivre les étapes suivantes : 4. Établir un calendrier précis pour la mise en œuvre. 5. Informer les parties prenantes des obligations légales. 6. Mobiliser les ressources pour les activités d’application. 3.1 ÉTAPE 4: ÉTABLIR UN CALENDRIER PRÉCIS POUR LA MISE EN ŒUVRE Les mesures juridiques doivent inclure une période de mise en œuvre raisonnable pour éliminer progressivement les AGT produits industriellement. Cette période de lancement donne aux parties prenantes le temps suffisant pour reformuler les produits et écouler leurs stocks. Elle permet également aux responsables gouvernementaux de concevoir une stratégie d’application, de former leurs responsables et de fournir l’équipement. Dix-huit mois peuvent suffire aux parties prenantes pour respecter totalement les lois et réglementations. Quelle que soit la façon dont le calendrier de mise en œuvre est conçu, tous les calendriers doivent faire en sorte que les mesures juridiques soient totalement appliquées pour l’ensemble des produits avant la cible de 2023 de l’OMS. Il existe différents moyens de concevoir une période de mise en œuvre, et notamment fixer : › une seule date d’entrée en vigueur, généralement 6 à 18 mois après la publication de la loi ; › une période de transition structurée en réduisant progressivement le seuil maximal pour les AGT dans tous les aliments sur une période donnée – par exemple, fixer dans un premier temps une limite de 5 % d’AGT pour les six premiers mois suivant l’adoption de la loi, puis passer à 2 % après 12 mois ; › des échéances différentes pour des catégories d’aliments spécifiques (par exemple, aliments frits, produits de boulangerie-pâtisserie, margarines), avec des calendriers en fonction de la complexité de la reformulation ; ou › des calendriers en fonction des processus, pour les phases de la chaîne d’approvisionnement – par exemple, reformuler les recettes, adapter le processus de fabrication, revoir la conception des les étiquettes et du matériel marketing et retirer les produits non conformes des commerces de détail. Voir l’annexe 2 pour des exemples de calendrier de mise en conformité, ainsi que des exemples d’amendes spécifiques aux AGT. 1 2 | RE P L ACE acti on pac k age
3.2 ÉTAPE 5 : INFORMER LES PARTIES PRENANTES DES OBLIGATIONS LÉGALES Pour garantir la conformité, le gouvernement doit informer les parties prenantes de toute nouvelle obligation légale. Idéalement, toutes les parties prenantes doivent être informées de la législation avant son adoption. Une simple publication des nouvelles mesures juridiques par le biais d’organismes officiels (ou d’un lien sur un site Web d’une agence) suffit rarement pour s’assurer que toutes les parties prenantes prennent connaissance des nouvelles obligations et les respectent. Il convient de mettre en place une stratégie de communication globale. Une stratégie de communication globale définit la loi comme une mesure de santé publique nécessaire qui sauvera des vies (voir le module 5 pour de plus amples informations). Cela permet de mieux faire connaître la loi, d’obtenir plus de soutien et de réduire considérablement la charge sur les organismes chargés de son application. Dans le cadre d’une sensibilisation et d’une communication globales, les gouvernements doivent : › permettre aux parties prenantes d’examiner et de commenter les projets et lois et/ou réglementations avant leur adoption ; des règles claires doivent garantir la transparence et à défaut limiter l’ingérence de l’industrie dans le processus d’élaboration des politiques ; › publier et diffuser largement les obligations légales finales ; › fournir à toutes les parties prenantes concernées des orientations détaillées et individualisées sur les obligations légales ; › suggérer des techniques pour aider les acheteurs à exercer la diligence requise à l’égard de leurs fournisseurs ; › former les inspecteurs et autres responsables ; › faire appel aux médias et à la société civile pour contribuer à mobiliser le soutien public pour la loi et le respect de la loi par l’industrie ; › informer à l’avance de l’application à l’approche de la date de la mise en conformité ; et › aviser les contrevenants et prendre les mesures réglementaires appropriées (par exemple, amendes, fermeture). Avant et pendant le processus d’application de la politique, les gouvernements doivent également communiquer avec les entreprises et leur apporter un appui technique pour garantir le respect des règles et faciliter la transition vers des huiles de remplacement plus saines (voir le module 2 pour plus de détails.) 3.3 ÉTAPE 6 : MOBILISER LES RESSOURCES POUR LES ACTIVITÉS D’APPLICATION DES RÈGLES Les pays sont encouragés à allouer les ressources minimales nécessaires pour une bonne application de la législation sur les AGT. Les gouvernements doivent prendre des mesures visant à garantir que les fonds nécessaires peuvent être utilisés pour lancer les activités d’application des règles et les maintenir sur le long terme. Cela peut être fait de façon efficace et à moindre coût en adoptant les stratégies suivantes : › Allouer un budget durable pour les activités de mise en œuvre et d’application : Les organismes administratifs doivent utiliser les fonds existants pour soutenir les activités d’application, pour autant que la loi l’autorise. Ces organismes doivent également appeler des fonds – par des budgets, autres dotations budgétaires ou procédures génératrices de revenus – visant à soutenir les activités supplémentaires requises pour appliquer les nouvelles politiques publiques. Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 13
› Intégrer l’application des règles sur les AGT dans les systèmes existants : Pour réduire les coûts, les organismes chargés de faire respecter la loi doivent faire appel aux ressources humaines et au matériel déjà consacrés à l’alimentation et à la nutrition (recensés dans l’étape 2 ci-dessus). Les inspections des AGT peuvent être intégrées dans les procédures d’inspection des aliments existantes, notamment celles utilisées pour l’assainissement et l’hygiène. En formant les inspecteurs sur l’application des dispositions relatives aux AGT, et en leur donnant les moyens de le faire, les pays peuvent éviter d’avoir à mettre en place une nouvelle unité ou un personnel spécial chargé(e) uniquement de faire appliquer les lois et réglementations sur les AGT. Les organismes peuvent mettre en commun les ressources supplémentaires, permettant à chacun de collaborer avec l’organisme principal pour partager l’équipement (matériel de laboratoire, bureaux, véhicules) et les ressources humaines (inspecteurs, employés) nécessaires à l’application de la loi. Bien que les tests spécifiques puissent être différents, il est possible d’avoir recours aux mêmes inspecteurs et matériels pour collecter, sceller et transporter les échantillons d’aliments à des fins d’analyses et autres tests. Voir l’étude de cas dans l’encadré 1 pour de plus amples informations. › Prévoir de facturer les inspections aux entreprises, si possible : Les systèmes de licence et de permis impliquent souvent le paiement d’une redevance pour la délivrance et le renouvellement. Envisager de modifier cette redevance pour intégrer les dépenses supplémentaires prévues pour vérifier le respect des règles sur les AGT. Dans certains pays, les organismes peuvent facturer aux entreprises une redevance pour chaque inspection et/ou analyse de laboratoire exigée par la loi. Cette redevance peut être réinjectée dans le système pour financer les activités de mise en œuvre et d’application. Même dans les pays où les redevances versées au gouvernement sont regroupées dans un fond général, informer que ces redevances vont augmenter peut contribuer à expliquer que les ressources d’inspection supplémentaires sont justifiées au niveau de l’organisme. › Infliger des sanctions financières pour financer l’application : Dans certains pays, les amendes administratives payées par les contrevenants peuvent être consacrées à un organisme public ou une activité spécifique. Les entreprises qui ne respectent pas les obligations légales peuvent, si la loi l’autorise, se voir infliger une amende pour financer l’application future. Dans les pays où les prévenus ont le droit de se défendre eux-mêmes devant un tribunal, certains gouvernements proposent de réduire la redevance si le prévenu accepte de plaider coupable du délit et de renoncer à un procès. Dans certains cas, ces redevances peuvent être consacrées à l’application permanente des dispositions sur les aliments et la nutrition (comme les AGT), ou leur collecte peut se justifier pour compléter le budget d’un organisme. 1 4 | RE P L ACE acti on pac k age
ENCADRÉ 1. ÉTUDE DE CAS : NEW YORK LIMITE LES AGT DANS LES RESTAURANTS, PAR UN SYSTÈME DE LICENCE (PERMIS) En 2007, la ville de New York a ouvert la voie aux États-Unis en limitant les AGT dans les restaurants. Un amendement au Code de la santé de la ville éliminait progressivement l’utilisation des AGT produits industriellement dans tous les établissements de restauration nécessitant un permis du Département de santé de la ville, notamment les restaurants, les traiteurs et les vendeurs ambulants. En septembre 2006, le Conseil de la santé a publié un avis d’intention d’interdire les AGT ; le Conseil a tenu une audience publique en octobre 2006. L’interdiction a bénéficié d’un important soutien et le Conseil de la santé a adopté une résolution pour éliminer les AGT produits industriellement. La réglementation a été mise en œuvre en deux phases : › Au 1er juillet 2007 (six mois après l’adoption de la réglementation, suite à la publication d’un projet de réglementation et la réception et le traitement des commentaires des industries concernées), les établissements de restauration à New York n’étaient plus autorisés à utiliser les huiles partiellement hydrogénées, les shortenings ou les margarines pour frire, sauter ou griller, ou comme produit à tartiner, sauf si les étiquettes de leurs produits ou autres documents du fabricant indiquaient que ces ingrédients contenaient moins de 0,5 g d’AGT par portion. Les établissements alimentaires pouvaient continuer à utiliser des huiles et shortenings contenant des AGT pour la friture profonde pour la pâte à gâteaux et la pâte levée jusqu’à ce que la réglementation prenne pleinement effet le 1er juillet 2008. › Au 1er juillet 2008, plus aucun aliment contenant des huiles partiellement hydrogénées, des shortenings ou des margarines avec 0,5 g ou plus d’AGT par portion ne pouvait être stocké, utilisé ou servi par des établissements de restauration. Pour appliquer ces nouvelles règles, après une couverture médiatique importante et des informations réglementaires précises envoyées à chaque établissement titulaire d’une licence, les inspecteurs du Département de santé de New York ont intégré la réglementation sur les AGT dans leurs inspections régulières des restaurants. Selon les réglementations américaines sur les étiquettes, les aliments contenant plus de 0,5 g d’AGT par portion doivent indiquer la quantité d’AGT dans le produit. Lors de leurs inspections régulièrement programmées, les inspecteurs des restaurants examinent la liste des ingrédients des aliments emballés stockés par le restaurant. Si les huiles partiellement hydrogénées sont mentionnées, ils se réfèrent au tableau nutritionnel pour déterminer si le niveau d’AGT présent dans l’aliment est supérieur au seuil autorisé. En outre, le Conseil de la santé se réserve le droit d’effectuer des tests de laboratoire pour vérifier la conformité. Finalement, la ville de New York fait appel aux conseillers-auditeurs du Tribunal administratif pour estimer les amendes oscillant entre US $200 et US $2000 pour chaque infraction, avec majoration pour récidives. Le Département de Santé de la ville de New York analyse régulièrement les infractions et les récidivistes, utilisant ces données lors de rencontres avec l’industrie des restaurants pour inciter au respect des règles. En outre, il publie régulièrement les résultats de ses inspections ainsi que les taux d’infraction. Module 6 : Enf orce (VEILLER) | 15
4. METTRE EN ŒUVRE UNE STRATÉGIE D’APPLICATION Une fois qu’une loi sur les AGT entre en vigueur, le gouvernement doit détecter et empêcher les infractions, et informer le public de l’avancement de la mise en œuvre. Pour faire en sorte de maintenir les objectifs de la politique en matière d’AGT, il convient de mettre en place les mesures générales suivantes : 7. Surveiller la conformité juridique dans toute la chaîne d’approvisionnement et détecter les infractions. 8. Tenir les contrevenants responsables par des systèmes juridiques. 9. Communiquer les résultats de l’application aux responsables politiques et au public. 4.1 ÉTAPE 7 : SURVEILLER LA CONFORMITÉ JURIDIQUE DANS TOUTE LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT ET DÉTECTER LES INFRACTIONS Pour une bonne application de la loi, il faut surveiller la conformité dans toute la chaîne d’approvisionnement – importation, exportation, fabrication, stockage, distribution, vente et utilisation des produits avec des AGT – et identifier toute la gamme des infractions pouvant être commises. Les gouvernements doivent observer les principes suivants : › Identifier les principaux points critiques de maîtrise : Cela nécessite d’identifier les acteurs, les lieux et les cas tout au long de la chaîne d’approvisionnement les plus sujets aux infractions, notamment les installations qui sont particulièrement susceptibles de manipuler des AGT (par exemple les raffineurs d’huiles avec des locaux d’hydrogénation partielle), les catégories d’aliments et les produits pouvant contenir des niveaux élevés d’AGT (par exemple, les produits frits et de boulangerie, la margarine, le shortening) et les installations accueillant une population particulièrement vulnérable (par exemple les cafétérias des écoles). Voir l’étude de cas dans l’Encadré 2 pour plus de détail. › Établir des procédures de surveillance qui ciblent les points critiques de maîtrise : Les gouvernements doivent procéder à des inspections aux points critiques de maîtrise cibles, en particulier dans les premières phases de l’application des règles sur les AGT. Les inspecteurs doivent cibler les principales sources d’AGT fournis à la population, que la forte consommation soit due au niveau d’AGT par portion ou à la popularité du produit. La priorité doit aller aux plus gros fabricants, qui sont les plus faciles à inspecter, et à moindre coût, tout en étant les plus exposés à l’examen du public. Les inspections ciblées enverront aux entreprises le message immédiat selon lequel le gouvernement a l’intention d’appliquer strictement les lois et réglementations. › Inclure les vérifications des AGT dans les inspections générales de santé et de sécurité : Suite à l’effort initial de lancement et d’application, la plupart des pays doivent avoir des niveaux de conformité élevés tout au long de la chaîne d’approvisionnement, y compris aux points critiques de maîtrise. Les inspections des AGT peuvent ensuite être intégrées aux inspections générales sur la santé et la sécurité. En poursuivant la vérification régulière des AGT après le ralentissement de l’élan initial, les gouvernements dissuadent les entreprises de réintroduire ces substances. Ces procédures de surveillance et d’enquête peuvent être intégrées à une stratégie de surveillance plus large pour évaluer les AGT restant dans l’alimentation (voir module 4 pour une discussion plus approfondie.) 1 6 | RE P L ACE acti on pac k age
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