Mucoviscidose et Diabète : activité physique - CHRU LILLE - Mucoviscidose et Diabète : activité physique

 
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Mucoviscidose et Diabète : activité physique

Mucoviscidose et Diabète :
   activité physique

                      Dr Claire Douillard
    Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme
                         CHRU LILLE
Mucoviscidose et Diabète : activité physique

Diabète et Mucoviscidose :

 - Aggravation morbidité et mortalité

 - Diabète = indicateur d’un stade plus grave de la maladie
           = effet délétère propre sur l’état nutritionnel et fonction respiratoire

 - Effets favorable de l’insulinothérapie (poids/situation respiratoire)

Physiopathologie :

Destruction des îlots :
- ARN protéine CFTR dans cellules centro-acinaires et canaux pancréatiques mais pas dans les îlots.
Bouchon muqueux dans les canaux, dégénérescence graisseuse du pancréas exocrine:
donc insuffisance pancréatique chez 85% des patients mais îlots épargnés très longtemps
- puis installation du diabète sucré : foyers îolts diminués par la fibrose et la dégénérescence graisseuse :
Destructions de 50% des cellules β (au centre de l’îlots) par des phénomènes ischémique par la fibrose
(cellules périphériques (α et δ) non atteintes).

     Sécrétion d’insuline : amplitude pic à l’HPO : retardée et diminuée.
                                                                                       Lanngs S, Eur J Pediatr 1992
                                                                                       Lanngs S, Acta Paediatr 1994
Mucoviscidose et Diabète : activité physique

Prévalence :

- 1,5% à 10 ans, 50% à 30 ans
- 2006 : 46% des patients ont un diabète

Phénotype :

- Toujours après une insuffisance pancréatique externe
- Maigreur
- Acidocétose rare
- Microangiopathie possible, pas de macroangiopathie
- Aggravation respiratoire, générale et pondérale 2 ans avant le diagnostic du diabète.

- Insulinosensibilité normale (diminuée si infection, corticothérapie…)
- Pas d’auto-immunité, mais possible association DT1=>toujours chercher des AC GAD au
diagnostic

Recommandation dépistage (SF Pneumologie) :

HPO tous les ans à partir de 15 ans (ou tous les 2 ans à partir de 10 ans/pédiatrie)
HPO 75g (1,75 g/kg, max 75g), mesure glycémie à jeun et 2H (diabète si >2g/L)
Alternatives : holter glycémique
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Principe de prise en charge :

Maintient statut nutritionnel normal
        Pas de restriction glucides (même rapides?) mais canaliser dans repas
        Pas de restriction calorique
        Collations pour augmenter apports énergétiques

Obtenir et maintenir équilibre métabolique
        Prévention complication diabète
        Prévention hypoglycémies
        Prévention hyperglycémies :
        gérer les apports irréguliers d’aliments à index glycémique élevé.

Consensus actuel :
       Traiter le diabète diagnostiqué à HPO même si GAJ normale et HbA1c normale
       (situation très fréquente) / (effet anabolique de l’insuline pour poids)
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 Modalités de traitement

- Répaglinide (NOVONORM®) restaure équilibre glycémique et poids après 6 mois mais rechute
  à 12 mois => pas un traitement définitif mais intéressant pour « préparer » le patient au
  diabète et à l’insulinothérapie

- Insulinothérapie :
  Analogue rapide : 1 à 4 injection/jour
  +
  Basale (1 injection/jour) selon si glycémie élevée au lever

    Stylo pédiatriques : paliers de 0,5 U d’insuline, aiguilles 4 mm
    (attention : injection souvent douloureuse+++ vérifier technique car risque IM vu morphotype)

    ASG à jeun : objectif < 1,10g/l
    ASG postprandiales : objectif à 2H : < 1,4 g/L
    HbA1c : marqueur imparfait des variations glycémiques mais reflet de la moyenne
     glycémique/ 3 mois : objectif :
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           HYPOGLYCEMIE et ACTIVITE PHYSIQUE :
l’Insuline exogène n’est pas adaptable physiologiquement !
4-absorption insuline
   accélérée                                  HYPOGLYCEMIE et EXERCICE :
                               l’Insuline exogène n’est pas adaptable physiologiquement !

                              insuline

                                                          1- Augmentation de la sensibilité à l’insuline
                                               line
                               teur   à l’insu
                         Récep

                                                                                      muscle

                                                                                      2- production de glucose
                                                                                        limitée
3- Contraction musculaire

                                                      translocation
                                                                            Glucose
                                                                                                      insuline

 CHEZ le patient non diabétique : baisse physiologique de l’insuline, dès 50 à 75%VO2 max :
 limitant l’absorption du glucose par le muscle
 favorisant la production hépatique de glucose.
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Réserves en glucides de l’organisme :

Réserves totales en glucides    1200 à 1400 kcal
Glycogène musculaire            79 %
Glycogène hépatique             14 %
Glucose circulant               7%
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Pour éviter l’hypoglycémie :

1- TOUJOURS connaître la glycémie avant la pratique

2- Conduite à tenir : cf dia suivante

3- VERIFIER sur 5 entrainements la glycémie après 45 minutes
  afin d’optimiser la prise de glucides pendant la pratique.

4- EVITER injection d’insuline près du site de contraction (éviter cuisse si course, etc…)
   EVITER injection en IM (longueur aiguille courte (5 ou 6 mm le plus souvent suffisant)
   EVITER les lipodystrophies

5- Plutôt collation régulière que baisse des doses d’insuline
…..mais parfois cette option s’avère nécessaire :
     - 20% dose si intensité modérée et > 60 minutes, - 30% si intensité forte > 20 minutes.
     En général : baisse de 2 à 3 unités de la rapide (ou pas de répaglinide)
     avant repas suivi dans les 2 heures postprandiales du sport
     ou baisse de 4 unités de la lente (basale du matin) si sport après midi
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HYPOGLYCEMIE PENDANT ACTIVITE PHYSIQUE
  EXERCICE D’INTENSITE FAIBLE ET COURT (ex : vélo, marche < 30 minutes)
  Si Glycémie < 0,7 g/l : Sucrage 15 g et Collation 15 g, puis attendre que glycémie > 1, 50
  Si 0,7 g/l < Glycémie < 1,5 g/l : Collation 15 g
  Si Glycémie > 1,5 g/l : faire l’exercice sans collation

  EXERCICE D’INTENSITE ET DE DUREE MODEREES (ex : jogging de 30-60 minutes)
  Si Glycémie < 0,7 g/l : Sucrage 15 g et Collation 30-40 g, puis attendre que glycémie > 1, 50
  Si 0,7 g/l < Glycémie < 1,5 g/l : Collation 30-40 g
  Si Glycémie > 1,5 g/l : collation 15 g

   EXERCICE D’INTENSITE MODEREE ET DE LONGUE DUREE (ex : plus d’1h de vélo)
   Si Glycémie < 0,7 g/l : Sucrage 15 g et Collation 50 g, puis attendre que glycémie > 1, 50
   Si 0,7 g/l < Glycémie < 1,5 g/l : Collation 50 g
   Si Glycémie > 1,5 g/l : collation 30 g

   Puis 20-30 g de glucides toutes les 30 à 45 minutes.
   ATTENTION : recommandations générales à adapter aux cas particuliers
   si > 2,5 g/l sans cétose : faire l’exercice,
   si > 2,5 g/l avec cétose (0,6 mmol/l), ne pas faire l’exercice, suivre consignes dans cette situation
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COMMENT JUGER L’EFFORT

            % de la VO2 max   % de la FC max   Intensité de l’effort
            < 50 %            < 60 %           faible
            50 à 75 %         60 à 75 %        modérée
            > 75 %            > 75 %           forte
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HYPOGLYCEMIE APRES ACTIVITE PHYSIQUE

                                 Survenue du malaise à la récupération

            Jusqu’à 4h après l’effort                               Jusqu’à 24h après l’effort

                       Sensibilité des récepteurs à l’insuline par l’exercice (24h à 72h après)

                       Réserves de glycogène (déplétées : au bout de 10h dans le muscle)
                       ….risque élevé d’hypoglycémies nocturnes !!!!

Circonstance :
Souvent exercice d’intensité modérée à élevée > 30 minutes :
blocage de la réponse autonomique et contre-régulatrice aux hypoglycémies le jour suivant
(hypoglycémie non percue)
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        ANTICIPER LES HYPOGLYCEMIES APRES L’ACTIVITE PHYSIQUE

1- Alimentation riche en glucides à index glycémique lent au repas d’après séance

2- Diminuer les insulines rapides du soir voir des repas du lendemain

3- Adapter la fin de séance pour modifier la cinétique de glycémie :

     ajout d’un sprint maximal en fin de séance : effet hyperglycémiant

                                                              Busseau et al. Diabetes Care 2006
                                                              Guelfi et al. Am J Physiol Endocrinol Metab 2007
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                      GESTION DU MALAISE HYPOGLYCEMIQUE :

Définition d’une hypoglycémie : < 0,60 g/l

Conscience normale :
Ingestion 15 à 20g de sucre
Attendre 20 minutes , contrôler : si nécessaire reprendre 15 g de glucides.
Reprise activité si glycémie > 1,50 g/l

Trouble de conscience :
Injection 1mg IM de glucagon
 (souvent peu efficace si hypoglycémie liée à l’activité physique, ne pas réinjecter)

Coma hypoglycémique :
2 ampoules G 30% IV
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Teneur en glucides                          sucrage

       15 g                  Un petit verre de jus de fruit (raisin)

       15 g                     3 sucres dans un verre d’eau

Teneur en glucides                          Collation
    10 à 20gr        - 2 gâteaux secs (petits beurres)
                     - 1 gâteau fourré au chocolat
                     - 1 tranche de pain de mie + 2 carré de chocolat
                     - 1 tranche de pain d’épices
                     - 1 barre de céréales
                     - 2 à 3 abricots secs, ou autres fruits secs (dattes,
                     pruneaux, bananes ou figues séchées)
                     - 100 ml de jus de fruit
    20 à 30gr        - 1 banane
                     - 1 mini croissant
                     - 4 gâteaux secs
                     - 1 pomme et 2 gâteaux secs
                     - 1 yaourt à boire 200ml
                     - 1 brique de jus de fruit 200ml
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Index glycémique   Glucides complexes              Glucides simples

Élevé (>74)        Glucides, maltose               Pomme de terre au four,
                   Miel                            purée, frites
                   Jus de fruit sans pulpe, soda   Céréales de petit déjeuner
                   Pastèque, figue, datte          Baguette, pain blanc
                   Sorbet, confiserie              Riz cuisson rapide, riz
                   Carotte, betterave              « gluant »
                   Gaufre, crèpe                   Semoule de couscous

Moyen (50 à 74)    Saccharose                      Spaghetti, nouilles,
                   Kiwi, banane, mangue, raisin,   vermicelles,
                   ananas, cerise                  Riz basmati, riz thaï, riz brun
                   Jus de fruit avec pulpe         ou complet
                   Crème glacée, chocolat,         Pain de seigle, pain complet
                   Raisin sec                      Porridge, muesli, flocons
                   Tarte aux pommes,               d’avoine
                   Biscuit type petit beurre       Pommes de terre chips
                                                   Galette au blé complet
Bas (
Mucoviscidose et Diabète : activité physique

       …..ET LES HYPERGLYCEMIES APRES L’ACTIVITE PHYSIQUE ?

 Souvent en début de récupération d’un exercice intense

 Causes : stress, compétition :
hormones de contre-régulation élevées pendant 1 à 2h suivant l’effort

 ATTENTION : une hypoglycémie peut survenir dans les heures qui suivent
donc on garde la même attitude (cf rubrique hypoglycémie après activité physique)
malgré l’hyperglycémie de récupération.
Mucoviscidose et Diabète : activité physique

Merci pour votre attention…..
HYPOGLYCEMIE METABOLIQUE

 Utilisation
 du glucose
                I (h)            II (h)                    III (h)              IV (jours)

       40      Insuline
                                Glucagon               Glucagon
                                Catecholamines         Catecholamines
                                                       Cortisol
       30

       20
                                          CETOGENESE

       10                                                                 //

          0                                                               //
                          4       8         12 16      20       24 28 32     2       8       24
Source
glucose
               Exogène
                              Glycogénolyse       Néoglucogénèse (hépatique) Néoglucogénèse
                              Néoglucogénèse      Glycogénolyse              Hépatique, rénale
L’isoforme CYP3A4 du cytochrome P450 est responsable de 50% du métabolisme des médicaments. L’administration de
substances métabolisées par cette enzyme en association à d’autres substances qui l’inhibent entraîne leur accumulation
plasmatique.
Les effets secondaires systémiques des corticoïdes inhalés sont très rares. Plusieurs cas de syndrome de Cushing après leur
mise en route ont pourtant été rapportés.[1]
 Ils résultaient toujours d ’ une association avec de puissants inhibiteurs enzymatiques dont l ’ itraconazole,le et
l ’ azythromycine,, associations retrouvées fréquemment dans les insuffisances respiratoires chroniques dont la
mucoviscidose.[2]
Les corticoïdes inhalés principalement incriminés sont le busésonide et la fluticasone, s’expliquant par le fait qu’ils sont
presque exclusivement métabolisés par la voie du CYP3A4.[3]
Cliniquement, ,le syndrome de Cushing s’installe dans un délai de 1 à 16 mois, avec en particulier une modification très
rapide de la répartition adipeuse et l’apparition d’une amyotrophie des membres;[2][4][5][6][9]
Biologiquement, on découvre une insuffisance corticotrope nécessitant une supplémentation par hydrocortisone, avec
apparition de désordres métaboliques.[9]
A l’arrêt de l’association thérapeutique,les anomalies cliniques et biologiques régressent progressivement jusqu’à disparaître
totalement.[4][7][8]
Par ailleurs,chez notre patient,l’étiologie du diabète semble être lié finalement davantage lié à l’hypercorticisme et qu’ à la
mucoviscidCet effet secondaire des inhibiteurs du cytochrome P450
( Itraconazole, azythromycine chez les mucoviscidosiques,
antirétroviraux dans le cadre des infections à VIH) doit
être évoqué devant une insuffisance corticotrope ou un diabète de décompensation rapide.

Si coup de pompe important : y penser.

Les syndromes de pseudo Cushing liés à l’ accumulation de glucocorticoïdes inhalés par inhibition enzymatique du
cytochrome CYP3A4 sont rares mais faciles à diagnostiquer.
devant une polymédication.
La prise en charge consiste en la mise en route d’une hormonothérapie substitutive par hydrocortisone et surtout en
l’arrêt de l’association thérapeutique.
Ceci permet la régression des anomalies cliniques et biologiques nécessitant ainsi une adaptation thérapeutique.
Cet effet secondaire des inhibiteurs du cytochrome P450 ( Itraconazole, azythromycine chez les mucoviscidosiques,
antirétroviraux dans le cadre des infections à VIH) doit
être évoqué devant une insuffisance corticotrope ou un diabète de décompensation rapide.
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