Séquence 1 Glycémie et diabète
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Séquence 1 Glycémie et diabète Sommaire 1. Prérequis 2. La régulation de la glycémie 3. Le diabète 4. Synthè se 5. Glossaire 6. Exercices – Exercices d’apprentissage du chapitre 2 – Exercices d’apprentissage du chapitre 3 Séquence 1 – SN03 1 © Cned - Académie en ligne
1 Prérequis L es exercices proposés dans les chapitres nommés Prérequis mobi- lisent du vocabulaire, des connaissances et des notions scientifiques étudiés en classe de seconde ou de première. Leur maîtrise est néces- saire à la compréhension de la séquence. Si, après correction des exer- cices, certains points demeurent mal compris et certains termes scien- tifiques imparfaitement maîtrisés, il est conseillé de se reporter aux séquences correspondantes des classes antérieures. Exercice 1 Préciser le rôle du glucose dans la cellule Exercice 2 Réaliser un schéma d’expérience Exercice 3 Préciser le rôle de l’eau iodée et de la liqueur de Fehling Exercice 4 Préciser la notion de boucle nerveuse de régulation Tester ses connaissances à propos de la relation entre la Exercice 5 mutation d’un gène, la structure et la fonction d’une protéine Exercice 1 Préciser le rôle du glucose dans la cellule Un chercheur prépare deux tubes contenant chacun une solution contenant de l’eau et du glucose à 1g.L–1. Il met en culture 1 g de levures dans chaque tube. Il place un agitateur dans un des deux tubes pour bien oxygéner l’eau, l’autre tube n’a pas d’agitateur. Il mesure la production et la consommation de substances dans les deux tubes au bout de 120 minutes. Milieu oxygéné Milieu non oxygéné O2 consommé 1,07 g 0,1 g CO2 dégagé 1,47 g 0,44 g Glucose consommé 1g 1g Éthanol produit 0g 0,46 g Il observe au cours de l’expérience l’évolution de la population de levures dans chacun des tubes. Séquence 1 – SN03 3 © Cned - Académie en ligne
Schéma de l’observation microscopique des deux cultures Mettre en relation les conditions de culture, les mesures des diffé- rentes substances, les résultats de l’observation microscopique et des comptages. Expliquer la différence observée en indiquant les phénomènes mis en évidence dans les deux cultures. Exercice 2 Réaliser un schéma d’expérience Une expérience simple permet de montrer que des échanges de dioxyde de carbone s’effectuent très facilement entre l’air et l’eau. On remplit à peu près au quart de son volume un erlenmeyer avec de l’eau bouillie (l’eau bouillie ne contient plus de gaz dissous). On place dans cette eau une sonde électronique qui nous permet de suivre au cours du temps l’évolution de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans les conditions expérimentales suivantes : – À t0 : on enrichit l’air de l’erlenmeyer en y expirant plusieurs fois puis on rebouche le récipient. – À t1 : on suspend sous le bouchon un sac de gaze contenant des pas- tilles de potasse dont le rôle est d’absorber le CO2 de l’air du récipient. Schématiser le montage à t0 et à t1. 4 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Exercice 3 Préciser la notion de boucle nerveuse de régulation La pression artérielle est la pression du sang dans les artères, elle va- rie rythmiquement entre un maximal (pression systolique) et un mini- mal (pression diastolique). Une trop forte tension (hypertension) et une trop faible tension (hypotension) sont dangereuses pour l’organisme. La régulation des variations de la pression artérielle est assurée par une boucle nerveuse réflexe. « Tentons de nous souvenir de la boucle nerveuse de régulation de la pression artérielle vue en seconde. La pression artérielle dépend de différents paramètres dont la fréquence cardiaque. Le cœur est un organe qui possède des éléments qui déclenchent ses propres contractions : c’est l’automatisme cardiaque. Dans l’organisme, la fréquence cardiaque n’est pas constante, elle peut être modulée par voie nerveuse. Le cœur est relié par voies nerveuses au bulbe rachidien par deux nerfs : le nerf parasympathique et le nerf sympathique. (Voir schéma ci-dessous.) Bulbe rachidien Nerf sympathique Nerf parasympathique Cœur On active l’un ou l’autre des deux nerfs, les variations de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle sont résumées dans le tableau du document 1. Document 1 Résultats des différentes expériences réalisées sur les nerfs sympathiques et parasympathiques Activité des nerfs Fréquence cardiaque Pression artérielle Nerf parasympathique m n n Nerf sympathique n Nerf parasympathique n m m Nerf sympathique m m Augmentation nDiminution Séquence 1 – SN03 5 © Cned - Académie en ligne
Après analyse des résultats, indiquer quel nerf est appelé « nerf car- dioaccélérateur » et quel nerf est appelé « nerf modérateur » et dire com- ment varie la pression artérielle par rapport à la fréquence cardiaque. Les barorécepteurs sont sensibles à la pression artérielle, ils sont lo- calisés au niveau de la crosse aortique et des sinus carotidiens. Ces barorécepteurs sont reliés au bulbe rachidien par les nerfs de Héring et de Cyon. (Voir document 2.) Document 2 Schéma du trajet des nerfs de Héring et de Cyon Sens de circulation du message nerveux En ligaturant au-dessus ou en dessous des sinus carotidiens, on aug- mente ou on diminue la pression au niveau des barorécepteurs. On réalise ces deux types d’expériences et on mesure la fréquence car- diaque. (Voir document 3.) Document 3 Modification locale de la pression sanguine dans les sinus carotidiens pour chaque niveau de ligature 6 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Modification de la fréquence cardiaque de l’animal dans chaque cas Fréquence Fréquence cardiaque cardiaque A : pose de la ligature B : suppression de la ligature Temps Temps A B A B Après analyse des résultats, indiquer l’effet d’une augmentation de pression au niveau du sinus carotidien sur la fréquence cardiaque et l’effet d’une diminution de pression au niveau du sinus carotidien sur la fréquence cardiaque. À partir des réponses aux questions et et des vos connaissances, compléter le schéma fonctionnel ci-dessous (document 4) de façon à voir la conséquence du stimulus de départ qui est ici une augmenta- tion de pression artérielle au niveau des barorécepteurs en utilisant les termes suivants : activité nerveuse intense (2 fois), diminution de la fréquence cardiaque, récepteurs stimulés, activité nerveuse faible, diminution de la pression artérielle. Document 4 Schéma fonctionnel de la boucle nerveuse de la régulation de la pression artérielle barorécepteur nerfs de aortiques Cyon AUGMENTATION de la valeur de la pression artérielle barorécepteur sinusiens nerfs de Héring bulbe rachidien nerfs sympathiques COEUR nerfs parasympathiques Séquence 1 – SN03 7 © Cned - Académie en ligne
Construire le même type de schéma fonctionnel pour une diminution de pression artérielle comme stimulus. Bilan La boucle nerveuse de régulation de la pression artérielle, comme toutes les boucles de régulation, fait intervenir différents organes que l’on peut classer : ce sont les capteurs, le centre nerveux intégrateur, les effecteurs et des voies nerveuses reliant ces trois éléments. Indiquer en face de chaque catégorie le nom de (ou des) l’organe(s) mis en jeu dans cette boucle nerveuse de régulation : Capteurs Voies nerveuses sensitives Centre nerveux intégrateur Voies nerveuses motrices Effecteurs Exercice 4 Tester ses connaissances à propos de la relation entre la mutation d’un gène, la structure et la fonction d’une protéine La mucoviscidose est une maladie génétique autosomique récessive, c’est-à-dire que l’allèle responsable de cette maladie est récessif. À l’aide des documents 1, 2 et 3 ci-après, montrer la relation que l’on peut établir entre la mutation d’un gène, la structure et la fonction de la protéine CFTR. Document 1 Le gène CFTR et la protéine CFTR Chez une personne saine : Séquence partielle de nucléotides (position 1516 à 1530) ATC ATC TTT GGT GTT Séquence partielle d’acides aminés (position 506 à 510) isoleucine - isoleucine - phénylalanine - glycine - valine Chez une personne malade : Séquence partielle de nucléotides (position 1516 à 1527) Gène CFTR ATC ATC GGT GTT Séquence partielle d’acides aminés (position 506 à 509) isoleucine - isoleucine - glycine - valine Chromosome 7 8 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Document 2 L’organisation de l’épithélium pulmonaire et le rôle de la protéine CFTR L’épithélium pulmonaire est constitué de cellules épithéliales et de cel- lules glandulaires sécrétant un mucus fluide dont le rôle est de protéger les voies respiratoires. La protéine CFTR est une protéine membranaire localisée au niveau des cellules épithéliales. Elle est responsable d’un flux d’ions Chlorure (Cl-) permettant la fluidité du mucus. cellule épithéliales milieu intracellulaire membrane cellulaire tissus conjonctif flux d’ions Chlorure protéine glande CFTR sécrétant le mucus mucus fluide contenant quelques particules aériennes Les protéines CFTR sont synthétisées dans le cytoplasme des cellules épithéliales, migrent vers la membrane et s’intègrent à celle-ci. Chez un sujet atteint de mucoviscidose, les protéines CFTR synthétisées sont reconnues comme anormales et sont rapidement détruites. Elles ne par- ticipent pas à la formation de canaux d’ions chlorures. Document 3 Les symptômes respiratoires de la mucoviscidose Les bronches et les bronchioles sont encombrées d’un épais mucus diffi- cile à évacuer. Les capacités respiratoires sont fortement diminuées. Les infections bactériennes sont fréquentes et les réactions immunitaires se mettent en place pour détruire les bactéries qui se développent dans le mucus. Ces réactions provoquent la destruction du tissu pulmonaire. cellule épithéliales tissus conjonctif air PAS DE PROTÉINE CFTR cellule du système immunitaire glande mucus épais avec débris cellulaires sécrétant le mucus nombreuses bactéries Séquence 1 – SN03 9 © Cned - Académie en ligne
2 La régulation de la glycémie A Pour débuter L’analyse de sang est un examen fréquemment demandé par les méde- cins. Selon les troubles observés, il sera effectué une numération glo- bulaire, c’est-à-dire un comptage des différentes cellules sanguines, ou bien un dosage de certaines substances dans le plasma (partie liquide du sang). Parmi de nombreuses substances, le glucose est une molécule glucidique dont le dosage est souvent demandé. On appelle « glycémie » la concentration de glucose dans le plasma en g.L–1 ou en mmol.mL–1. Analysons un résultat de prise de sang (Recenser, extraire et organiser des informations) Quelle est la glycémie chez cette personne ? Quelles sont les valeurs de référence ? À votre avis, que signifient ces valeurs ? Expliquer l’équivalence entre 1,16 g.L–1 et 6,44 mmol.L–1. Au vu des symptômes cliniques en cas d’hypoglycémie ou d’hypergly- cémie, justifier l’affirmation : « La glycémie est un paramètre qui doit être régulé par notre organisme. » 10 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Les symptômes cliniques pour des cas d’hypoglycémie (glycémie infé- rieure à 0,7g.L–1) et d’hyperglycémie (glycémie supérieure à 1,2g.L–1) (Raisonner) Hypoglycémie Hyperglycémie Définition Glycémie inférieure Glycémie supérieure à 0,7 g.L-1 à 1,2 g.L-1 Symptômes À court terme : À court terme : cliniques Maux de tête Soif intense Faim Fatigue Irritabilité Miction importante Tremblements des membres À long terme*: Sueurs Athérosclérose Fatigue Microlésions des vaisseaux Troubles visuels sanguins de la rétine, Coma des reins et des nerfs Mort * Voir les remarques dans la correction. Les objectifs Au cours de cette étude, nous tenterons de répondre aux probléma- tiques : Comment l’organisme s’approvisionne-t-il en glucose ? Comment la glycémie d’une personne est-t-elle régulée ? Séquence 1 – SN03 11 © Cned - Académie en ligne
B Cours 1. L’approvisionnement de l’organisme en glucose Rappel de 5e Extrait du Bulletin officiel : « Les organes utilisent en permanence les nutriments qui proviennent de la digestion des aliments. La transformation de la plupart des aliments consommés en nutriments s’effectue dans le tube digestif sous l’action d’enzymes digestives. Les nutriments passent dans le sang au niveau de l’intestin grêle. » Exemple : l’amidon (C H O ) 6 10 5 n +nH O 2 +nH O 2 nC H O 6 12 6 glucose « Approfondissons nos connaissances sur la digestion et intéressons- nous aux caractéristiques de la simplification moléculaire au cours de la digestion par les enzymes. a) Les caractéristiques de l’activité enzymatique Activité 1 Comprendre l’action d’une enzyme digestive sur un aliment (Recenser, extraire des informations, pratiquer une démarche scienti- fique, raisonner) Chez de nombreux individus, un morceau de pain longuement mastiqué laisse, au bout de quelques minutes, un goût sucré dans la bouche. Une transformation chimique a lieu : les molécules d’amidon du pain ont été digérées (transformées) en molécules plus petites, le maltose, à l’origine du goût sucré. Cette transformation est une hydrolyse (hydro = eau ; lyse = destruction), c’est-à-dire une décomposition de la molécule d’amidon avec apport d’eau. La salive est le suc digestif qui permet cette digestion. 12 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Pourtant, chez d’autres individus, le goût sucré n’apparaît pas. L’hydro- lyse de l’amidon en maltose ne se fait pas. Pour comprendre cette différence, l’analyse de la salive des deux groupes d’individus est réalisée : Document 1a Composition chimique de la salive de différentes personnes Individus chez lesquels Individus chez lesquels le goût sucré apparaît le goût sucré n’apparaît pas Eau 97 à 99,5 % 97 à 99,5 % Sodium, chlorures, Sodium, chlorures, Ions phosphate, bicarbo- phosphate, bicarbo- nates, potassium nates, potassium Amylase, mucine, Mucine, lysozyme, Substances lysozyme, immunoglobu- immunoglobulines, organiques lines, autres protéines autres protéines Proposer le nom de la substance responsable de l’hydrolyse de l’ami- don dans la bouche. Sachant que l’hydrolyse de l’amidon peut se faire aussi sous l’action de l’acide chlorhydrique, imaginer un protocole expérimental permettant de mettre en évidence les caractéristiques des deux types d’hydrolyse. Aide 1 Penser aux expériences témoins. Aide 2 Penser à préciser les conditions de l’expérience. Les deux types d’hydrolyses ont été réalisées (documents 1b et 1c). Après avoir schématisé chacune des expériences et interprété les résultats, déterminer les caractéristiques de l’activité enzymatique. Document 1b Expérience de l’hydrolyse acide de l’amidon Protocole Étape 1 : 20 tubes à essai (numérotés de 1 à 20) contiennent chacun 5 mL d’empois d’amidon (amidon en solution) à 5 ‰ et 1 mL d’HCl N/2. Deux tubes appelés T1 et T2 sont les tubes témoins qui contiennent cha- cun 5 mL d’empois d’amidon. Étape 2 : Ces tubes sont placés au bain-marie à 85 °C. Étape 3 : Toutes les dix minutes, on fait deux prélèvements : un test testé à l’eau iodée (tubes 1 à 10) et l’autre à la liqueur de Fehling (tubes 11 à 20). T1 et T2 sont testés respectivement à l’eau iodée et à la liqueur de Fehling à la fin de l’expérience au bout de 100 minutes. Séquence 1 – SN03 13 © Cned - Académie en ligne
Document 1c Expérience de l’hydrolyse de l’amidon par l’amylase Deux séries de tests sont réalisées : tPremière série de tests Protocole Étape 1 : Trois tubes à essais T1, T2 et T3 contenant chacun 10mL d’em- pois d’amidon sont placés au bain-marie à 37 °C. Étape 2 : Dans T1, on ajoute 1 mL d’eau distillée, c’est le tube témoin ; dans T2, on ajoute 1 mL d’amylase bouillie et dans T3, on ajoute 1 mL d’amylase « fraîche ». Étape 3 : Immédiatement, puis toutes les 3 minutes, on effectue un pré- lèvement avec une pipette d’une à deux gouttes de solution dans chacun des tubes et on le place dans un puits d’un plateau de coloration puis on ajoute 2 gouttes d’eau iodée. tDeuxième série de tests Protocole Étape 1 : Dans le tube 3, on place à nouveau 5 mL d’empois d’amidon. Un prélèvement du tube 3 est de suite testé à l’eau iodée. Étape 2 : On réalise 5 minutes plus tard un test à l’eau iodée et un test à la liqueur de Fehling. Aide 1 Le schéma d’une expérience doit être réalisé à la règle. Les différentes parties du schéma sont correctement et précisément annotées. Les flèches d’annotation sont tirées à la règle allant du mot vers l’objet ciblé. Aide 2 Interpréter les résultats signifie expliquer les résultats, c’est-à-dire indi- quer pourquoi la coloration d’un réactif a changé ou n’a pas changé. Aide 3 Pour pouvoir déterminer les caractéristiques de l’activité enzymatique, il faut comparer les résultats des deux expériences et faire un bilan. Résumer les caractéristiques des enzymes digestives mises en évi- dence en généralisant celles de l’amylase et vérifier que ces caracté- ristiques correspondent bien avec celles d’un biocatalyseur en lisant la définition dans le glossaire. À retenir Les enzymes sont des molécules qui accélèrent la vitesse des réactions biologiques sans être modifiées à une température de 37 °C. On parle de « biocatalyseurs ». L’amidon est ainsi progressivement transformé en glucose sous l’action de l’amylase à 37 °C. 14 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
b) La spécificité enzymatique et les conditions d’action des enzymes Activité 2 Découvrir la spécificité enzymatique et les conditions d’action des enzymes (Pratiquer une démarche scientifique, utiliser les modes de représenta- tion des sciences expérimentales, extraire des informations, pratiquer une démarche scientifique, raisonner) L’hydrolyse de l’amidon commence dans la bouche au moment de la mastication sous l’action de l’amylase salivaire. La mastication est rapide, l’hydrolyse est partielle. Cettehydrolyse se poursuit-elle dans l’estomac, où le pH est très acide ? Le suc gastrique de l’estomac contient une autre enzyme appelée la pepsine. La pepsine hydrolyse-t-elle l’amidon dans les conditions qui règnent dans l’estomac ? Imaginer et schématiser le protocole expérimental qui permettrait de voir si la pepsine agit sur l’amidon. On réalise alors l’expérience suivante, dont le tableau ci-dessous pré- sente le protocole et les résultats : Document 2a Protocole et résultats Résultat du test Contenu du tube au début de Température à l’eau Tube pH l’expérience en °C iodée au bout de 10 minutes 1 Empois d’amidon 37 7 positif 2 Empois d’amidon + amylase 37 7 négatif 3 Empois d’amidon + pepsine 37 2 positif 4 Empois d’amidon + pepsine 37 7 positif 5 Empois d’amidon + amylase 37 2 positif Indiquer ce que signifie un résultat positif à l’eau iodée et un résultat négatif. Séquence 1 – SN03 15 © Cned - Académie en ligne
Àpartir de l’analyse des résultats, répondre aux deux questions de la problématique. Justifier la réponse. Aide 1 Comparer les expériences 2 et 5 pour répondre à la question : « L’hydro- lyse de l’amidon par l’amylase se poursuit-elle dans l’estomac où le pH est très acide ? » Aide 2 Les résultats de l’expérience 3 permettent de répondre à la question : « La pepsine hydrolyse-t-elle l’amidon dans les conditions qui règnent dans l’estomac ? » On mesure l’activité enzymatique en fonction du pH pour plusieurs enzymes : la pepsine (E1), l’amylase salivaire (E2) et la trypsine (E3). Le graphique ci-dessous présente les résultats : Document 2b Pourcentage d’activité enzymatique en fonction du pH Pourcentage d’activité enzymatique 120 100 80 60 E1 E2 40 E3 20 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 pH Indiquer ce que nous apprend cette étude à propos de l’influence du pH sur l’activité enzymatique. Bilan Définir la notion de spécificité enzymatique et de conditions optimales des biocatalyseurs. À retenir Les enzymes sont des biocatalyseurs qui présentent une spécificité de substrat : elles agissent sur une seule molécule appelée « substrat » et dans des conditions très précises de pH (et de température). Les enzymes présentent également une spécificité d’action c’est-à-dire qu’elles ne réalisent qu’un type de réaction chimique. c) Cinétique et aspect moléculaire de la spécificité enzymatique. Le schéma ci-après (document 2c) illustre le devenir des molécules de glucose issues de la digestion des aliments glucidiques. Dans l’intes- 16 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
tin grêle, les aliments glucidiques appelés « sucres lents » comme l’amidon sont entièrement hydrolysés en glucose (1). Les molécules de glucose en contact avec des replis intestinaux tapissés de villosités (2) traversent la paroi intestinale (3). C’est l’absorption intestinale. Le glu- cose se retrouve dans le sang des capillaires sanguins quittant l’intestin qui se rejoignent en formant la veine porte hépatique. Document 2c Devenir des molécules de glucose issues de la digestion Sang “quittant” l’intestin 1 Sang “arrivant” à l’intestin Repli intestinal 2 Nombreux capillaires 3 sanguins Une villosité Nombreux capillaires sanguins Sang “arrivant” Sang à l’intestin “quittant” l’intestin Observation d’un repli intestinal Chaque repli intestinal est tapissé Observation d’une villosité intestinale de très nombreuses villosités. Trajet du glucose issu de la digestion des aliments glucidiques En période de digestion, l’apport de glucose est important ; en période de jeun, il est inexistant. L’hypoglycémie et l’hyperglycémie peuvent conduire à la mort. Comment l’organisme gère-t-il sa glycémie ? 2. La glycémie, un paramètre qui doit être régulé Activité 3 Mettre en évidence la régulation de la glycémie (Extraire des informations, pratiquer une démarche scientifique, formu- ler une hypothèse) On mesure la glycémie chez une personne en bonne santé au cours d’une journée. Le graphique ci-dessous indique les résultats obtenus. Séquence 1 – SN03 17 © Cned - Académie en ligne
Document 3a Mesure de la glycémie d’une personne au cours d’une journée 1,3 1,2 Glycémie en g.L–1 1,1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Temps en heures Repas Activité physique Indiquer comment varie la glycémie à chaque repas. À partir de vos connaissances, expliquer cette variation. Indiquer comment varie la glycémie au cours d’une activité sportive. Émettre une hypothèse permettant d’expliquer cette variation. Aide 1 On mesure la glycémie à l’entrée et à la sortie d’un muscle chez un chien au repos et en activité. Document 3b Glycémie chez un chien 1 0,9 0,8 0,7 Glycémie en g.L–1 0,6 sang entrant dans 0,5 le muscle 0,4 sang 0,3 sortant du 0,2 muscle 0,1 0 muscle au repos muscle en activité 18 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Aide 2 Rappel du cours de seconde. Document 3c Bilan de la respiration et de la fermentation cellulaire Présence d’O2 dans le milieu extracellulaire Cytoplasme Membrane plasmique Synthèse Respiration Noyau Fermentation Synthèse Absence d’O2 dans le milieu extracellulaire CO2 Glucose O2 éthanol énergie Au cours de la journée, qu’observe-t-on après chaque augmentation de la glycémie ? Et après chaque diminution ? Que suggèrent ces faibles variations de la glycémie ? Pour cet individu, la « valeur de consigne » de la glycémie est de 0,9 g/L. Indiquer la définition qui peut être donnée au terme « valeur de consigne » ? À retenir La glycémie est maintenue autour d’une valeur de consigne dont la valeur est comprise entre 0,9 et 1,1 g.L–1 grâce à un système de régulation qui, à chaque augmentation de la glycémie, tend à diminuer la glycémie et qui, à chaque diminution de la glycémie, tend à augmenter la glycémie. Ainsi, la glycémie varie peu. Séquence 1 – SN03 19 © Cned - Académie en ligne
« Tentons de répondre à présent aux questions suivantes : Quels organes participent au système de régulation de la glycémie ? Comment ces organes communiquent-ils pour réagir à chaque aug- mentation ou à chaque diminution de la glycémie ? a) Les organes effecteurs de la régulation de la glycémie Activité 4 Découvrir les organes effecteurs de la régulation de la glycémie et leur rôle respectif (Extraire des informations, pratiquer une démarche scientifique, raisonner) Un ensemble de techniques, dont l’utilisation de marquage radio- actif (au carbone 14 et au tritium 3), permet de préciser le devenir d’une quantité de glucose ingérée. Document 4a Radioactivité mesurée dans différents organes Sang et lymphe* 5% Foie 55% Tissu adipeux 11% Le document ci-contre indique la radioactivité mesurée dans diffé- rents organes deux heures après ingestion de glucose radioactif en pourcentage de la quantité ingé- rée. Muscles 18% * La radioactivité dans le sang et la lymphe correspond au glucose qui circule à une concen- tration voisine de la valeur de consigne. Indiquer le nom des organes qui semblent jouer un rôle dans la régu- lation de la glycémie. Le foie et son rôle dans la régulation de la glycémie Organe volumineux, le foie pèse 1,5 kg chez l’homme adulte. C’est la plus grosse glande de l’organisme. De forme ovoïde, il se situe sous le 20 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
diaphragme. Le foie assure un certain nombre de fonctions essentielles de l’organisme. Pour bien localiser cet organe, on peut pratiquer la dissection d’une souris. Document 4b Dissection d’une souris (Vue générale) Diaphragme Foie Intestin Document 4c Dissection d’une souris (Vue plus précise de la cavité abdominale) Foie Intestin Il est très richement vascularisé, ce qui lui confère cette couleur rouge foncé. Pas moins d’un litre et demi de sang traverse cet organe chaque minute chez l’Homme. Sa vascularisation est mixte, c’est-à-dire qu’il reçoit du sang qui provient de la circulation générale par l’artère hépatique (sang oxygéné) et du sang qui provient de l’intestin par la veine porte hépatique. Séquence 1 – SN03 21 © Cned - Académie en ligne
Document 4d La vascularisation mixte du foie veine sus-hépatique artère aorte foie artère hépatique réseau de capillaires sanguins veine porte-hépatique intestin artère mésentérique Quel est le rôle du foie dans la régulation de la glycémie ? Expérience historique de Claude Bernard Considéré comme le créateur de la médecine expérimentale, Claude Bernard (1813-1878) est aussi l’un des physiologistes les plus remar- quables du XIXe siècle. Il est un grand théoricien de la médecine car il l’établira sur des bases scientifiques. Claude Bernard travaille sur la digestion des aliments. Il écrit : « Pour suivre les transformations des matières sucrées alimentaires dans l’organisme, je pris des chiens qui, étant omnivores, se prêtent plus facilement à un régime déterminé. Je les divisai en deux catégories, donnant aux uns et aux autres la même alimentation, sauf une substance, le sucre : – Les uns recevaient de la viande cuite seule, – les autres de la viande additionnée de sucre. J’ouvris l’un des chiens soumis au régime avec addition de sucre : je trou- vai du sucre dans l’intestin, j’en trouvai dans le sang*. (Remarque : Ce résultat n’avait rien que de prévu puisque l’animal avait mangé du sucre). Je fis la même épreuve sur un chien soumis au régime exclusif de la viande cuite. Je ne fus pas médiocrement étonné de rencontrer chez lui, comme chez le premier, du sucre en abondance dans le sang, quoique je n’en pusse déceler aucune trace dans l’intestin (il n’a donc effectivement pas ingéré de sucre). Je répétai l’expérience de toutes les manières ; toujours le résultat se présenta le même : du sucre en aval du foie, dans les vaisseaux sus- hépatiques, […] D’où provenait ce sucre ? * Le sucre ainsi appelé par Claude Bernard présent dans le sang est le glucose. 22 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Claude Bernard poursuit son étude et essaie de trouver d’où vient le glu- cose présent dans les veines sus-hépatiques du chien alors que celui-ci n’a pas avalé de « sucre ». Il réalise alors la célèbre expérience du foie lavé en 1855 : « J’ai choisi un chien adulte, vigoureux et bien portant, qui, depuis plu- sieurs jours, était nourri de viande ; je le sacrifiai 7 heures après un repas copieux de tripes. Aussitôt, le foie fut enlevé, et cet organe fut soumis à un lavage continu par la veine porte. J’abandonnai dans un vase ce foie à température ambiante et, revenu 24 heures après, je constatai que cet organe que j’avais laissé la veille complètement vide de sucre s’en trouvait pourvu abondamment. » Mise en évidence d’un autre rôle du foie Après avoir étudié les documents 4e et 4f suivants, indiquer quel est le second rôle du foie. La digestion des aliments glucidiques sucres lents produit du glucose qui pénètre dans le sang au niveau intestinal. L’intestin reçoit du sang par l’artère mésentérique. Le sang issu de l’intestin arrive au foie par la veine porte hépatique, traverse le foie puis rejoint la circulation géné- rale. (Voir schéma de la vascularisation du foie.) Document 4e Des mesures de glycémie sont réalisées à l’entrée et à la sortie de l’in- testin et du foie en période de jeûne d’une part et après un repas d’autre part. En période de jeûne Après un repas Lieu du dosage Entrée Sortie Entrée Sortie Intestin 0,8* 0,8** 1,1* 2,5** Foie 0,8** 1,1*** 2,5** 1,3*** * Le dosage est effectué dans l’artère mésentérique. ** Le dosage est effectué dans la veine porte hépatique. *** Le dosage est effectué dans la veine sus-hépatique. Document 4f Observation microscopique d’hépatocytes (cellules du foie) de lapin colorés à l’eau iodée après un repas Aide L’eau iodée colore en brun le glycogène (polymère du glucose). Séquence 1 – SN03 23 © Cned - Académie en ligne
À retenir Le foie est un organe capable de libérer du glucose à partir d’une molécule de réserve appelée glycogène ((C6H10O5)n). Cette fonction appelée la gly- cogénolyse peut s’écrire globalement : (C6H10O5)n + n H2O n C6H12O6 Glycogénolyse + H2O À retenir Le foie est aussi capable de stocker le glucose sous forme de glycogène. Cette fonction, appelée la glycogénogenèse, peut s’écrire globalement : n C6H12O6 (C6H10O5)n + n H2O Glycogénogenèse + H2O Glycogène + eau Rôle des muscles et du tissu adipeux Après ingestion de glucose radioactif, le pourcentage de radioactivité est aussi assez élevé dans les muscles et le tissu adipeux. Y a-t-il du glycogène dans les muscles et dans le tissu adipeux ? Ces organes sont-ils capables de glycogénolyse ? Recherche de la présence du glycogène dans les muscles et le tissu adipeux Protocole expérimental – On broie finement du foie (référence), du muscle et du tissu adipeux avec du sable et 50 mL d’eau. – On verse le broyat dans un bécher et on complète à 100 mL. – On fait bouillir la solution. – On filtre la solution et on ajoute au filtrat une pointe de scalpel de Na2SO4. – Pour chaque organe, on ajoute goutte à goutte 2 mL d’éthanol à 96 % à 2 mL de filtrat. La présence de glycogène est caractérisée par un précipité blanc. 24 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Document 4g Résultats de la recherche de la présence du glycogène dans le foie, les muscles et le tissu adipeux Exprimer les résultats et répondre à la question posée : « Y a-t-il du glycogène dans les muscles ? Dans le tissu adipeux ? » La glycogénolyse existe-t-elle au niveau du muscle ? Les cellules hépatiques comme les cellules musculaires sont capables de stocker le glucose sous forme de glycogène. En cas de besoin, ces réserves de glucose peuvent être de nouveau mobilisées après hydro- lyse du glycogène dans les cellules hépatiques. À partir des documents 4h et 4i ci-dessous, indiquer si les cellules musculaires peuvent, elles aussi, libérer du glucose dans le sang (milieu extracellulaire). Justifier la réponse. Document 4h Hydrolyse du glycogène et exportation du glucose dans le sang au niveau d’un hépatocyte Le glucose 6-phosphate(G6P), contrairement au glucose, ne peut pas traverser la membrane plasmique des cellules. Membrane cellulaire noyau Groupement phosphate glycogène + E1 E2 Glucose 6-phosphate cytoplasme glucose E 1 et E 2 sont des enzymes Séquence 1 – SN03 25 © Cned - Académie en ligne
Document 4i Quelques enzymes et leur fonction dans les cellules hépatiques et mus- culaires Présence de l’enzyme Nom de Fonction Dans les cellules Dans les cellules l’enzyme musculaires hépatiques Transforme le glucose en glucose Glucokinase non oui 6-phosphate Participe à la polymérisation Glycogène du glucose 6-phosphate oui oui synthétase en glycogène Participe à la dépolymérisation Glycogène du glycogène en glucose oui oui phosphorylase 6-phosphate Glucose 6 Transforme le glucose non oui phosphatase 6-phosphate en glucose Transforme le glucose en Hexokinase oui oui glucose 6-phosphate À retenir Les cellules du foie ou hépatocytes sont capables de stocker du glucose sous forme de glycogène (polymère du glucose). C’est la glycogénogenèse. Elles sont aussi capables de reformer du glucose à partir du glycogène et de le libérer dans le sang. C’est la glycogénolyse. Les cellules musculaires sont capables de glycogénogenèse mais ne peuvent pas libérer du glucose dans le sang car elles ne possèdent pas l’équipement enzymatique nécessaire. Les cellules adipeuses ou adipocytes sont capables de stocker le glucose mais sous forme de triglycérides de formule générale indiquée ci-après : c’est la lipogenèse. La glycogénolyse n’existe pas dans les cellules adipeuses car il n’y a pas de glycogène. Par contre, les triglycérides sont hydrolysables, des acides gras et du glycérol peuvent donc être libérés. Ceux-ci pourront être transfor- més en glucose par les hépatocytes. C’est la néoglucogenèse. Ils sont donc source de glucose mais les voies métaboliques sont longues. Chez un homme de 70 kg, il y a 11 kg de triglycérides, ce qui équivaut à 55 kg de glycogène. Le foie, les muscles et le tissu adipeux forment les organes effecteurs de la régulation de la glycémie. 26 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
On peut alors se poser la question suivante : Comment les organes effecteurs sont-ils mis en jeu afin de modifier la glycémie selon les circonstances ? b) Le système de contrôle de la glycémie Activité 5 Découvrir le système de régulation de la glycémie (Extraire des informations, pratiquer une démarche scientifique, raison- ner) Deux expériences historiques Expérience de Minkowski et Von Mering en 1889 : Minkowski et Von Mering étudient une glande digestive, le pancréas, qui joue un rôle important dans la digestion des graisses. Ils décident de ten- ter sur un chien bien portant l’ablation chirurgicale totale du pancréas. L’animal présente comme attendu des troubles digestifs importants : les graisses ne sont plus digérées. En outre, d’autres troubles imprévus, non liés aux précédents, se manifestent : l’animal produit une urine si abon- dante qu’il ne peut se retenir d’uriner sur le plancher. L’analyse de l’urine révèle la présence anormale de sucre : c’est une glycosurie. L’animal pré- sente une hyperglycémie. Sur un autre chien, les deux chercheurs au lieu d’enlever le pancréas ligaturent le canal pancréatique reliant le pancréas à l’intestin. Le chien présente des troubles digestifs mais sa glycémie ne s’élève pas et les troubles urinaires sont absents. À partir de ces deux expériences, indiquer quel organe semble jouer un rôle dans la régulation de la glycémie. Expérience de Hedon en 1871 1. ablation du pancréas Pancréas 3. implantation du fragment sous la peau du chien 2. prélèvement d’un fragment du pancréas Résultat après implantation du fragment sous la peau : – le fragment greffé est relié à l’organisme par des capillaires sanguins. – La glycémie est normale. – Il n’y a pas de glycosurie. – L’animal survit. Séquence 1 – SN03 27 © Cned - Académie en ligne
Si le fragment est retiré, la glycémie s’élève, la glycosurie devient impor- tante et l’animal meurt en quelques jours. Indiquer si cette expérience confirme ou non la réponse à la ques- tion . Justifier la réponse. Indiquer l’information apportée par cette expérience quant au mode d’action du pancréas sur la glycémie. Aide Il est important d’avoir compris que le greffon n’est en communication avec l’organisme que par l’intermédiaire de capillaires sanguins. Le pancréas Document 5a Localisation du pancréas Le pancréas est un organe abdomi- nal situé sous l’estomac de forme allongée. Chez l’Homme, le pan- créas avoisine les 15 cm de long pour une masse allant de 70 à 100 g. Document 5b Observation d’une coupe de pancréas selon AB au microscope optique (x40) 28 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Document 5c Schéma d’interprétation de l’observation de la coupe de pancréas selon AB au microscope optique du document 5b (x40) Le pancréas est un organe constitué de deux types de tissus spécialisés : le tissu sécréteur de suc pancréatique et les îlots de Langerhans. Le tissu sécréteur du suc pancréatique impliqué dans la digestion est formé d’acini pancréatiques. Le schéma ci-dessous explique la sécrétion du suc pancréatique à partir des cellules des acini pancréatiques. Document 5d Les acini pancréatiques et leur sécrétion Agrandissement d’un acinus pancréatique Cellule sécrétrice Chaque acinus pancréatique est Estomac Canal constitué de cellules collecteur sécrétrices de suc pancréatique déversé dans des canaux collecteurs jusqu’à l’intestin Intestin îlots de Langerhans Pancréas Sécrétion du suc pancréatique et cheminement dans les canaux collecteurs jusque dans l’intestin À partir d’extraits d’îlots de Langerhans, on a pu isoler deux substances appelées « insuline » et « glucagon ». L’insuline est sécrétée par les cel- lules localisées au centre des îlots alors que le glucagon est sécrété par les cellules localisées en périphérie. Quel est l’effet de l’insuline et du glucagon sur la glycémie ? On injecte à un individu sain de l’insuline 30 minutes après le début de l’expérience et on perfuse un autre individu par du glucagon entre Séquence 1 – SN03 29 © Cned - Académie en ligne
1 heure et 4 heures après le début de l’expérience. On mesure la glycé- mie de chacun pendant 5 heures et demie. Voici les résultats : Document 5e Action de l’insuline et du glucagon sur la glycémie 2,5 2 Glycémie en g.L–1 1,5 injection d’insuline à 30mn 1 perfusion 0,5 de glucagon entre 1 et 4h 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 Temps en heures À partir de l’étude des résultats graphiques, indiquer quelle substance peut être qualifiée d’hypoglycémiante et quelle substance peut être qualifiée d’hyperglycémiante ? Justifier la réponse. Insuline et glucagon agissent par injection, donc par voie sanguine. Ce sont des hormones, c’est-à-dire des substances sécrétées par les cel- lules d’un organe, ici les cellules F et ß des îlots de Langerhans, trans- portées par le sang dans tout l’organisme mais n’agissant que sur cer- taines cellules appelées « cellules cibles ». Trois questions se posent alors : Quellessont les cellules cibles de l’insuline et du glucagon ? Comment l’insuline et le glucagon agissent-ils sur ces cellules ? Pourquoi ces effets ne sont-ils pas durables ? Après avoir exploité les documents 5f, 5g et 5h, indiquer quelles sont les cellules cibles à l’insuline et au glucagon et pourquoi ces cellules sont qualifiées de cellules cibles. Document 5f Le système de communication hormonal : un système « public » mais spécifique Une voie de communication hormonale est constituée de trois éléments : l’émetteur, le transmetteur et le récepteur. L’émetteur est constitué par l’en- semble des cellules qui synthétisent et sécrètent l’hormone, ces cellules sont dites endocrines. Le transmetteur est constitué par le plasma sanguin. Le message hormonal peut ainsi atteindre l’ensemble des cellules de l’or- ganisme : la voie hormonale est donc « publique ». Cependant, seules les cellules qui forment le récepteur sont capables de décoder le message hor- monal car elles seules expriment un récepteur spécifique susceptible de se lier à l’hormone et sont capables de mettre en route la réponse biologique adaptée, une fois réalisée la liaison hormone-récepteur. 30 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
Document 5g Représentation schématique de l’effet de la liaison insuline-récepteur sur la cellule cible Capillaire sanguin Insuline Circulation sanguine* 1. Passage de insuline dans le milieu intérieur Milieu intérieur* 2. Fixation de insuline sur le récepteur Récepteur de l’insuline Membrane plasmique Milieu intracellulaire* 3. Réponse de la cellule * Le sang circule dans un milieu clos formé de vaisseaux sanguins comme les capillaires sanguins, les artères et les veines. Le milieu intracellulaire est le milieu correspondant à l’intérieur de la cellule. Entre les vaisseaux sanguins et les cellules existe un milieu appelé milieu intérieur dans lequel « baignent » les cellules de l’organisme. Document 5h Localisation de la radioactivité sur la membrane plasmique de divers types cellulaires après incubation avec de l’insuline ou du glucagon radioactif Cellules Cellules Cellules hépatiques musculaires adipeuses Insuline + + + radioactive Glucagon + – – radioactif Rechercher le mode d’action de l’insuline et du glucagon à partir de l’étude des documents 5i et 5j : Aide Le « mode d’action » signifie la façon dont va agir l’hormone sur la cel- lule, ce qu’elle va modifier dans le fonctionnement de la cellule. Document 5i Du tissu musculaire est prélevé puis mis en culture dans des milieux avec ou sans insuline. Des mesures sont réalisées pour connaître leur comportement vis-à-vis du glucose et du glycogène. Glucose prélevé Teneur en glycogène ( mg.g–1.min–1) (mg.g–1) Milieu sans insuline 0,143 2,450 Milieu avec insuline 0,188 2,850 Séquence 1 – SN03 31 © Cned - Académie en ligne
Un effet similaire est constaté au niveau des hépatocytes. Par contre, au niveau des adipocytes, on observe le même effet au niveau du glucose prélevé mais une augmentation de la teneur en triglycérides. Document 5j Pendant 4 heures, on injecte en continu du glucagon à des chiens en bonne santé, à jeun depuis 12 heures. On suit la teneur du foie en une enzyme intervenant dans la dégradation du glycogène : Perfusion de glucagon dégradation du glycogène en µmolg–1 800 700 600 Teneur du foie en enzyme de 500 400 300 200 100 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Temps en heures Les effets de l’insuline et du glucagon ne sont pas durables car ces molé- cules sont très rapidement dégradées par le foie et les reins. Elles ont une demi-vie d’environ 5 minutes. À retenir Le pancréas est composé de deux types de cellules : les cellules acineuses formant les acini pancréatiques sécrétrices du suc pancréatique digestif et les cellules F et ß des îlots de Langerhans sécrétrices, respectivement, du glucagon et de l’insuline. L’insuline est une hormone hypoglycémiante. Elle agit sur les cellules cibles c’est-à-dire les cellules qui possèdent des récepteurs spécifiques à l’insuline. La plupart des cellules de l’organisme expriment ces récepteurs à la surface de leur membrane plasmique. La fixation de l’insuline sur ces récepteurs modifie l’activité d’enzymes et les principaux effets sont : – une augmentation plus importante de glucose dans toutes les cellules par augmentation du nombre de transporteurs de glucose et synthèse d’une enzyme, la glucokinase ; – stimulation de la lipogenèse dans les adipocytes ; – stimulation de la glycogénèse dans les cellules hépatiques et musculaires et inhibition de la glycogénolyse. Ces actions ont pour conséquence une diminution du taux de glucose cir- culant. Le glucagon est une hormone hyperglycémiante. Il agit sur les cellules hépatiques en stimulant la glycogénolyse et la libération du glucose dans le sang. Il inhibe la glycogénogenèse. Remarque : Le glucagon agit sur d’autres cellules mais cette étude ne fait pas partie du programme de terminale. 32 Séquence 1 – SN03 © Cned - Académie en ligne
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