Nintendo mise sur le mobile et les figurines connectées - Insight NPA
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Nintendo mise sur le mobile et les figurines connectées Nintendo vient de présenter des résultats mitigés pour l’année 2015, marqués par des ventes de consoles plus faibles qu’attendues. Pour contrebalancer son recul sur le marché des consoles, Nintendo a néanmoins dévoilé à cette occasion ses nouvelles orientations stratégiques. Le groupe de Kyoto a ainsi décidé de poursuivre sa recherche de relais de croissance dans le domaine des figurines connectées et du mobile. Une baisse des bénéfices due à la faiblesse des ventes de consoles Nintendo a publié des résultats et prévisions en baisse pour l’exercice 2015-2016. Le groupe pour la période d’avril à décembre 2015 a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires (+34%) mais une forte chute de son bénéfice (-31%) par rapport au précédent exercice. Surtout, la semaine dernière, Nintendo a revu à la baisse ses prévisions pour l’exercice complet (avril 2015 – mars 2016). En effet, le groupe anticipe désormais pour l’année complète un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, inférieur de 9% par rapport à l’exercice 2014-2015, et un bénéfice de 136 millions d’euros en baisse de 40%. Ces prévisions négatives s’appuient sur des ventes plus faibles que prévues de Nintendo 3DS. Le groupe japonais prévoit en effet une baisse de 25% des ventes de sa console portable par rapport au précédent exercice. Les ventes de la Wii U devraient demeurer stables mais sont toujours très faibles comparées à celles de ses principales concurrentes. En 2015, 3,5 millions de consoles Wii U ont été vendues contre près de 16,7 millions de PS4 et 8,5 millions de Xbox One. Ces résultats ne sont pour autant pas complétement négatifs. Nintendo, comme pour l’exercice 2014-2015, devrait continuer à dégager des bénéfices alors que le groupe affichait des résultats très négatifs entre 2012 et 2014. Ces bénéfices sont dus essentiellement à de bons chiffres de ventes de jeux mais aussi aux bons résultats des figurines connectées « Amiibo » qui apparaissent de plus en plus comme un relais de croissance solide pour le groupe. Figurines connectées et mobile, nouveaux piliers de la stratégie de Nintendo En 2015, les jouets connectés ont constitué une des plus grandes réussites de Nintendo. Le groupe a lancé plusieurs dizaines de figurines connectées Amiibo au cours de l’année (80 modèles disponibles fin 2015) ainsi qu’une nouvelle gamme de cartes à jouer connectées autour du jeu Animal Crossing. Cette profusion de jouets connectés s’est révélée payante puisque le groupe a distribué plus de 25 millions de produits Amiibo en 2015, soit plus de 2,5 Amiibo par console vendue au cours de l’exercice. Face à ces succès, le nouveau PDG de Nintendo, Tatsumi Kimishima, entend poursuivre l’expansion de la gamme de jouets connectés du groupe en 2016. En marge de la présentation de ses résultats, Nintendo a ainsi annoncé de nouvelles gammes de figurines connectées Amiibo pour les mois à venir autour notamment des franchises Smash Bros et
Zelda. En outre, le groupe va expérimenter dans les prochains mois au Japon un nouveau modèle économique pour les Amiibo en permettant l’accès gratuit à un jeu exclusif lors de l’achat de certaines figurines. Si cette expérience rencontre le succès, elle pourrait être étendue aux autres marchés. Les produits dérivés connectés devraient donc constituer un des piliers de l’activité du groupe en l’absence de nouvelle console avant la fin de l’année. Néanmoins, l’annonce la plus fracassante de Nintendo lors de la présentation de ses résultats aura été la présentation d’une gamme d’applications pour terminaux mobiles. Le mobile a longtemps constitué un tabou pour Nintendo qui sous l’impulsion de son ancien PDG, Satoru Iwata, avait toujours refusé de se lancer sur ce marché. L’arrivée d’un nouveau PDG en septembre 2015 a initié un revirement stratégique du groupe. Alors qu’une application dérivée de l’univers Pokémon est disponible depuis l’automne, au moins cinq nouvelles applications pour smartphones développées directement par Nintendo devraient être lancées d’ici à mars 2017. Miitomo, la première de ces applications ne sera pas un jeu mais une sorte de réseau social conçu autour des avatars virtuels des utilisateurs de consoles Nintendo. L’application sera lancée le 16 mars et devrait permettre des synergies entre smartphones et consoles pour les utilisateurs. Tatsumi Kimishima a cependant annoncé que les prochaines sorties seraient des applications de jeux plus traditionnelles autour de héros très populaires de l’univers Nintendo. L’enjeu du mobile est de taille pour Nintendo. Car si ce marché est désormais incontournable pour les éditeurs, Nintendo ne peut se permettre d’y distribuer trop librement ses licences célèbres qui restent les principaux facteurs d’attractivité de ses consoles. Le groupe japonais devrait sans doute développer sa nouvelle activité mobile comme un moyen d’étendre sa marque au-delà de son cœur de métier historique pour renforcer un peu plus la notoriété de ses franchises et attirer ainsi de nouveaux utilisateurs sur ses consoles. France 2 : Vers un renouvellement de la case de l’après-midi Alors que France 2 a lancé un appel d’offres pour remplacer son magazine de l’après-midi Comment ça va bien, NPA Conseil établit un bilan de ses performances et revient sur les enjeux de cette case. Si France Télévisions peut diffuser de la publicité à cet horaire, la case de l’après-midi France 2 peine actuellement à séduire les femmes responsables des achats face aux téléfilms de TF1 et de M6, et appelle au renouvellement de son offre. Recul des programmes de France 2 du début d’après-midi Source : NPA sur données Médiamétrie
A l’antenne depuis 2006, et repris par Sophie Davant en septembre 2010, Toute une histoire, stable à 14% de PdA de 2011 à 2013, est globalement en retrait sur la période. Cette saison, Toute une histoire recule d’1 pt à 11,1% de PdA. En 2014 il s’est renouvelé avec une deuxième partie à 15h, L’histoire continue, accueillant d’anciens participants, en baisse cette saison à 10,3% de PdA (vs 11,3 la saison précédente). A sa suite, Comment ça va bien, produit par Martange et diffusé depuis 2010, est également en recul constant sur la période. Le programme affiche cette saison un retrait de 1,1 pt à 9,2% de PdA, le plus fort depuis le début de sa diffusion. Un public plus féminin et plus âgé que l’ensemble TV pour Comment ça va bien Comment ça va bien ? est composé à 74% de femmes, soit 13 points au dessus de l’ensemble TV sur ses heures de diffusion. Son public est également plus âgé que le public de la télévision entre 15h40 et 17h05. Il est composé à 59% d’individus âgés de 60 ans et plus (vs 41% pour l’ensemble TV), et d’une part moindre d’individus de 35-59 ans (29% vs 35% pour l’ensemble TV). Structure du public par âge et par sexe de Comment ça va bien vs l’ensemble TV (2015-2016) Source : NPA sur données Médiamétrie France 2 en retrait sur les FRDA
Des programmes jeunesse en matinée sur les chaînes historiques Les chaînes historiques ont depuis toujours proposé des programmes jeunesse pour toucher les plus jeunes téléspectateurs. Cependant, le temps d’antenne consacré à la jeunesse sur les chaînes historiques a largement diminué, victime des stratégies des chaînes et de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. A la rentrée de septembre 2013, France 5 a ainsi décidé de supprimer sa case Zouzous du midi pour la remplacer par le magazine de consommation La Quotidienne. La réforme des rythmes scolaires qui s’est mise en place en septembre 2014 a mécaniquement entrainé une baisse de l’offre jeunesse sur les chaînes historiques. Les enfants sont désormais à l’école le mercredi matin et les chaînes n’ont donc pas d’intérêt à proposer des programmes jeunesse tout au long de la matinée. Sur TF1, le bloc TFou du mercredi qui durait près de 4h15 lors de la saison 2013-2014 a désormais la même durée que les autres jours de la semaine, aux alentours de 1h30. France 3 qui avait maintenu son Mercredi Ludo en 2014-2015 l’a supprimé en septembre. Source NPA Conseil sur données Médiamétrie Si l’offre jeunesse est très riche le matin, les programmes d’animation sont absents des grilles de programmes en journée. De plus, mis à part France 3 qui rallonge son bloc Ludo de près de 3h30 pendant les vacances, aucune autre chaîne historique ne propose systématiquement une programmation à destination des enfants pendant les vacances scolaires. Une offre riche sur la TNT Si l’animation est discrète sur les chaînes historiques, elle est très présente sur la TNT, à travers Gulli et France 4. Gulli qui est née en 2005 a longtemps été la seule chaîne 100% jeunesse du PAF. La chaîne du groupe Lagardère Active propose de nombreux blocs jeunesse censés plaire à tous les enfants. Le matin et le midi, la chaîne diffuse le bloc Gullidoo qui s’adresse avant tout aux enfants les plus jeunes tandis que le bloc Gulligood, programmé en after-school mise sur l’humour. Le week-end et les mercredis, Gulli propose le Girl Power, avec des dessins animés avant tout destinés aux petites filles et le Code Aventure axé sur l’action. Grâce à cette offre riche et variée, Gulli s’est imposée comme la chaîne la plus performante auprès des enfants en journée. Cependant, Gulli qui a longtemps été en situation de monopole sur la jeunesse a vu en mars 2014 naître une concurrente de taille, France 4. En effet, depuis sa création Gulli était détenue à 66% par Lagardère Active et à 34% par France Télévisions. Début 2014, la branche média du groupe Lagardère a racheté la totalité du capital de Gulli, permettant à France Télévisions de repositionner France 4 en chaîne jeunesse la journée. La grille de France 4 s’articule autour des marques jeunesse du groupe France Télévisions : le bloc Zouzous, diffusé à l’heure du déjeuner et Ludo, diffusé le matin et en after-school. France 4 grâce aux programmes acquis ou coproduits par France Télévisions diffuse ainsi des dessins animés à forte notoriété chez les enfants : des dessins animés de super-héros (Avengers, Ultimate Spiderman, X-Men Evolution), d’aventure (Ninjago, Star Wars Rebels) ou d’humour (Oggy et les cafards, Les As de la jungle). Si, pendant longtemps la chaîne
peinait à séduire les plus jeunes, France 4 vient de signer son record historique auprès des 4-10 ans en février et passe pour la première fois au-dessus des 10% de PdA 4-10 ans en journée. De son côté Gulli parvient à maintenir ses très bonnes performances et reste leader sur la case stratégique de l’after-school avec le Gulligood qui atteint 21,7% de PdA 4-10 ans cette saison tandis que le bloc Ludo de France 4 affiche 15,4% de PdA. C’est surtout TF1 qui pâtit du repositionnement de France 4. TF1 a longtemps été puissante auprès des enfants et profitait de sa position de leader auprès de l’ensemble public et de l’écoute conjointe parents-enfants tout au long de la journée. Cependant, le bloc TFou, en semaine comme le week-end reste le plus puissant des chaînes gratuites avec 25,1% de PdA 4-10 ans contre 13,5% pour les Zouzous de France 5 et 12,6% pour le Ludo de France 3 et 10,1% pour le Gullidoo. Source NPA Conseil sur données Médiamétrie X-Files : succès d’audience et polémique Le retour d’X-Files le 25 février 2016 a permis à M6 d’enregistrer sa meilleure audience pour un lancement de série TV depuis 2 ans. L’enthousiasme des téléspectateurs français a toutefois été terni, sur les réseaux sociaux, par une polémique autour des images censurées par la chaîne.
Une structure d’audience plutôt jeune Avec 17,7% de PdA sur les téléspectateurs de 4 ans et plus, les deux premiers épisodes de la saison 10 de X-Files ont fédéré plus de 4,6 millions de personnes. Un score 2,7 fois plus élevé que celui enregistré la semaine précédente avec la diffusion d’Once Upon A Time. En presse TV, le programme était le plus exposé de la semaine avec 14% de la visibilité presse TV accordé au programme (contre 6% pour Questions pour un Champions et 3,7% pour la Cérémonie des César), soit 15 articles dans la presse traditionnelle et 18 articles dans la presse en ligne, selon le baromètre 360 de NPA Conseil. X-Files a surperformé, en particulier, auprès des moins de 50 ans (28% de PdA) et auprès des femmes responsables des achats de moins de 50 ans (29% de PdA), deux cibles sur lesquels M6 s’est classé leader. Dans le détail, ce sont surtout les téléspectateurs de 35 à 59 ans qui ont constitué le cœur de cible du programme (57% des téléspectateurs), alors que les moins de 25 ans constituaient 10% du public, et les 25-34 ans, 17% du public. Bonne surprise pour la chaîne, la « nuit X-Files » proposant 10 épisodes cultes remasterisés de la série a attirée 1,1 million de téléspectateurs jusqu’à 3 heures du matin, et jusqu’à 2,6 millions pour la diffusion du pilote à 22h30. Un dispositif qui fait l’événement Pour faire l’événement sur le web, M6 s’est appuyée sur les réseaux sociaux, en relayant des informations sur ses comptes chaînes (4,2 millions d’abonnés cumulés à Facebook, Twitter et Instagram). L’acteur David Duchovny (327 000 abonnés) a également participé à la promotion en tweetant sur le
retour d’X-Files sur M6 depuis son compte personnel (1200 retweets et 2500 « j’aime »). Aux Etats-Unis, les deux comédiens principaux ont été très investis dans la promotion du programme sur les réseaux sociaux, par le biais de leurs comptes Twitter ou encore de chat proposés sur la page Facebook du programme. Sur 6 Play, M6 a mis en avant le programme à la Une du site, tout en proposant 5 bandes annonces ainsi que le Replay des 2 épisodes inédits et de 5 épisodes cultes. Les commentaires négatifs dominent sur les réseaux sociaux Très scruté par les médias et les fans, ce retour a généré un bruit important sur les réseaux sociaux. A elles seules, les publications de M6 le jour et le lendemain de la diffusion ont ainsi généré plus de 11 500 interactions, selon le Social TV Report de NPA Conseil (8 140 interactions Facebook et 3 400 retweets et « j’aime » Twitter). Le nombre de commentaires est, en soi, assez anecdotique : à peine 500 commentaires Facebook autour des posts de M6, c’est par exemple 3 fois moins que les commentaires rédigés dimanche 28 février autour de Zone Interdite. Toutefois, la portée de ces messages a été largement amplifiée par les blogueurs et les médias qui se sont fait échos de ce « bad buzz ». Parmi les 9 articles rédigés le lendemain de la diffusion par la presse web, seuls 2 articles étaient neutres, les autres étaient négatifs (Les Inrock, Le Parisien, Ozap, Télé Star, Télérama, Télé Loisirs et Morandini). La polémique, partie d’un compte Twitter d’influence modéré (@ILoveMarseille1, 1800 abonnés), s’est ainsi étendue dans un deuxième temps vers des blogueurs et journalistes avant de faire l’objet d’articles sur les médias généralistes comme FranceTV Info, Sud-Ouest, France Soir, Le Huffington Post, Slate et d’autres (70 médias au total, y compris en Suisse, en Belgique et au Gabon).
Si M6 a tenu, suite à la polémique, un discours clair, disant « assumer » ses coupes, on peut toutefois se demander si ce choix est payant au regard de la structure de l’audience du programme (moins de 4% des téléspectateurs ont moins de 15 ans) et des retours négatifs des journalistes qui ternissent un démarrage pourtant prometteur. C’est un signal en direction des chaînes de télévision : à l’âge des réseaux sociaux, les communautés de fans attendent que les diffuseurs respectent leurs œuvres préférées. HBO étend son service de streaming à l’international et maintient sa stratégie multilatérale Lancé exclusivement aux Etats Unis en avril 2015, le service de streaming HBO Now devait marquer l’arrivée de la chaine câblée sur le marché hyper concurrentiel de la SVoD. Dix mois plus tard, HBO Now affiche un bilan en demi- teinte mais ne s’avoue pas vaincu en prévoyant son expansion internationale. Quant aux pays où la création du service n’est pour le moment pas prévue, HBO continue d’appliquer une « stratégie multilatérale » selon les termes de son CEO, afin de diffuser ses productions à travers le monde. HBO Now aux Etats-Unis, un bilan mitigé Lors du lancement de HBO Now, Richard Plepler, CEO de la chaîne payante, prévoyait 1 à 2 millions d’abonnés sur un an. Doté d’un solide catalogue de plus de 3000 programmes tous labélisés HBO, le nouveau service n’a cependant séduit que 800.000 abonnés outre- Atlantique au cours de l’année 2015, alors que Netflix a obtenu 5,6 millions nouvelles souscriptions sur la même période rien qu’aux Etats-Unis. Du point de vue de leur communication, HBO Now ne recense que 9361 followers sur Twitter contre 1,78M pour le compte de Netflix US[1]. Le bilan est similaire pour les comptes Facebook puisque le
service de streaming de HBO ne comptabilise que 21 654 Like contre 21,1M pour Netflix[2] (sachant que ce dernier ne détient qu’une page unique sur Facebook pour l’ensemble des territoires où il est implanté). Une semi-défaite pour le groupe Time Warner détenteur de HBO, qu’il faut tout de même nuancer avec le nombre de nouvelles souscriptions à la chaîne câblée qui a augmenté de 2,7 millions en un an, pour un total de 49 millions d’abonnés rien qu’aux Etats Unis, soit 4,3 millions de plus que Netflix (44,7 millions abonnés US en janvier 2016). Idem pour la page Twitter de HBO qui, elle, recueille 1,4M de followers et 11,7M de Like sur Facebook, preuve que la marque HBO Now peine à s’imposer auprès du grand public face à la popularité de la chaîne payante. Aujourd’hui le service HBO Now est proposé aux Etats-Unis au prix de 14,99$ chez le câblo-opérateur Cablevision[3], ainsi que chez Verizon (IPTV), mais également sur les appareils, Android, Amazon et Roku. Cependant le service est toujours absent des bundles de certains câblo-opérateurs puissants comme Comcast, Time Warner Cable[4] ou Charter. Pour enrayer son retard, HBO prévoit la disponibilité de son service de streaming sur davantage de plateformes en 2016, notamment sur les consoles de salon Xbox et Playstation. HBO Now débarque en Espagne L’une des nouvelles les plus importantes à propos de la filiale de Time Warner concerne son arrivée prochaine en Espagne courant 2016. HBO Now prend ainsi son envol à l’international, après des débuts balbutiants avec HBO Nordic en 2012. Ce service de streaming proposé dans les pays scandinaves (Norvège, Suède, Finlande & Danemark) au prix de 9,95€, dispose d’un catalogue de programmes HBO, ainsi que des séries Showtime, Starz et AMC et compte aujourd’hui près de 650 000 abonnés. Le choix de l’Espagne par HBO n’est pas anodin : plus des ¾ des foyers disposent d’une connexion haut débit et la moitié d’entre eux ne dispose d’aucun abonnement à une chaîne payante. HBO vise ainsi les « Cord cutters » ou les « Cord nevers » espagnols, segment de la population disposant d’un abonnement haut débit mais préférant consommer de la vidéo via des services de streaming gratuits ou payants plutôt que de s’abonner à une chaîne TV payante. Le marché local de la SVoD est ainsi fortement concurrentiel avec aujourd’hui 8 services payants depuis l’arrivée de Netflix en octobre dernier, dont celui de Telefonica SA leader national des télécoms. En ne renouvelant pas les droits de diffusion de ses programmes auprès des chaînes payantes hispaniques (comme Canal+ Series qui diffuse actuellement en Espagne les séries de la chaîne payante américaine), HBO Now constituera alors le seul moyen légal pour visionner en première fenêtre les programmes HBO pour le consommateur espagnol. Cependant, aucune annonce n’a été faite à propos du prix de l’abonnement, ni sur le catalogue possible de programmes. L’Espagne constitue le second pays hispanophone où HBO Now sera lancé, puisque le service est déjà présent depuis fin 2015 en Colombie, précurseur d’une expansion prochaine dans toute l’Amérique Latine. La « stratégie multilatérale » de HBO En dehors des Etats-Unis, HBO a toujours procédé de 3 façons pour exploiter ses programmes : la vente de DVD et de copies numérisées, la vente des droits de diffusion dans 150 pays, ou le développement de chaines locales (aujourd’hui dans 65 pays,
principalement en Europe de l’Est, en Amérique Latine et en Asie). HBO Now constitue ainsi une nouvelle voie pour amortir l’investissement conséquent mis en œuvre pour la production de ses programmes. De plus, en développant une plateforme de streaming à l’international, HBO a l’avantage de pouvoir proposer un catalogue complet de programmes dont il contient l’exclusivité des droits, à l’inverse de Netflix qui ne détient pas l’intégralité des droits mondiaux de ses contenus, comme c’est le cas pour House of Cards en France. En conservant son catalogue entier, l’image mondiale de HBO auprès du grand public en tant que producteur-diffuseur de contenus de qualité, n’est pas écornée attirant alors de nouveaux consommateurs. Ainsi, 2/3 des 138M d’abonnés mondiaux (tous services et chaînes HBO confondus) proviennent de pays étrangers aux Etats-Unis. Dans sa stratégie de développement international, Richard Plepler avoue adopter une « stratégie multilatérale » en fonction du pays où les programmes HBO seront diffusés, mais jamais avec l’objectif de proposer un modèle mondial unique comme le fait Netflix. Ainsi, des accords de diffusion ont encore été récemment conclus avec le bouquet payant Sky pour le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche jusqu’en 2020. Au Japon, c’est la plateforme américaine de streaming Hulu (dont la branche japonaise a été rachetée par Nippon TV en 2014) qui détient l’exclusivité de diffusion des programmes HBO depuis la semaine dernière. On peut donc supposer que le développement d’une plateforme de streaming vidéo propre à HBO n’est pas à l’ordre du jour pour ces territoires. Enfin, HBO Europe, créé en 1991, propose un bouquet de chaînes payantes dans 15 pays d’Europe de l’Est ainsi qu’aux Pays Bas. Quant à la France, OCS détient la première fenêtre de diffusion pour les nouveaux programmes HBO de son choix et peut également diffuser l’intégralité des anciennes séries sur les chaînes OCS ainsi que sur son service de replay OCS Go. Ce contrat-cadre, signé en janvier 2013, devrait cependant arriver à échéance en 2017. ____________________________________________ er [1] 2 Chiffres relevés au 1 mars 2016 [3] Via son offre Internet Premium Optimum. Cf. Flash 754 du 29/04/15 « Hulu à son tour distribué directement par un câblo-opérateur américain » [4] Le câblo-opérateur Time Warner Cable et Time Warner propriétaire de HBO, sont séparés depuis 2009 Tidal se démarque grâce aux exclusivités Suite à l’arrivée d’Apple sur le marché du streaming musical, la guerre fait rage entre les différentes plateformes. Pour se démarquer, Tidal, le service racheté par le rappeur Jay-Z en 2015, mise sur des exclusivités, dont le dernier album de
Kanye West, The life of Pablo. L’échec de l’entrée de Tidal sur le marché du streaming musical Créé en 2014 en Suède (pays natal de Spotify), le service de streaming musical Tidal a été racheté il y a un an par Project Panther Ltd, société du rappeur new-yorkais Jay-Z. Ce dernier promettait de révolutionner le marché du streaming en jouant sur les failles des plateformes déjà présentes comme Spotify ou Deezer : une meilleure rémunération des artistes (jusqu’à 75% des profits leur revenant), une qualité lossless (une compression sans perte, comme le propose la plateforme française QoBuz) ainsi que des titres et clips exclusifs des plus grands artistes pop du moment tels que Rihanna, Beyoncé ou Kanye West. Ces derniers devenant eux-mêmes actionnaires de l’entreprise, à hauteur de 3% du capital chacun. Un an plus tard, Tidal n’a pas eu le succès escompté : l’entreprise a remercié plus d’une vingtaine de salariés et le nombre d’abonnés payants peine à décoller. Ce dernier s’élève ainsi à 1 million fin 2015, contre 28 millions chez Spotify et 11 millions pour Apple Music. A l’inverse de ses concurrents, Tidal ne propose pas d’option gratuite financée par la publicité, mais uniquement un mois d’essai suivi d’un abonnement, soit 9,99€ pour une qualité audio standard et 19,99€ pour une qualité haute-fidélité. Multiplier les exclusivités Pour redresser la barre et attirer de nouveaux abonnés, Tidal a surtout misé sur des exclusivités, ou plutôt des titres dévoilés en avant-première : Beyoncé y a par exemple publié son dernier single Formation la veille de sa performance live au Superbowl, créant un pic de fréquentation et de recherches Google pour la plateforme Tidal. Rihanna y a également dévoilé son dernier album ANTI, également disponible en téléchargement payant avec deux mois d’essai offerts à Tidal. Cependant, ces titres ont été par la suite disponibles sur d’autres sites de streaming musical ainsi que sur YouTube. Cette stratégie a également été adoptée pour la première web-série financée par Tidal : Money & Violence. La saison 2 a d’abord été diffusée sur Tidal avant d’être accessible sur YouTube gratuitement depuis le 19 février dernier. Dernièrement, c’est surtout le dernier album de Kanye West qui a provoqué une hausse des téléchargements de l’application Tidal sur l’AppStore américain, passant de la 259ème place ère à la 1 en 24h, le jour même de la sortie du disque. Kanye West s’est alors prononcé pour
l’interdiction de la vente de son album, que ce soit de façon dématérialisée ou physique, confirmant sa disponibilité uniquement sur Tidal. Mais cette stratégie a un revers : le téléchargement illégal. Le dernier album de Kanye West a ainsi été téléchargé plus de 500 000 fois en seulement deux jours par les fans de musique en ligne ne souhaitant pas adhérer à la plateforme Tidal. Une concurrence en quête d’abonnés Les concurrents de Tidal essaient également de se démarquer dans le but d’attirer de nouveaux abonnés : tantôt par des exclusivités, comme les « Deezer Sessions » qui constituent des versions live enregistrées lors de showcases intimistes, tantôt par l’intégration du service de streaming directement dans les téléphones, comme Apple Music au sein de l’iPhone ou Deezer dans certains téléphones Huawei. La plateforme française compte ainsi rattraper son retard à l’international puisqu’elle dénombre 6 millions d’abonnés payants. Quant au leader Spotify, il développe une stratégie d’enrichissement de son service par l’acquisition récente de deux start-ups : Cord Project qui a développé un système de messagerie instantanée audio et Soundwave qui développe un service de découvertes musicales. Fandango rachète Flixster et Rotten Tomatoes Le site spécialisé dans la vente de tickets de cinéma en ligne met la main sur Flixster, connu pour gérer le service UltraViolet de Warner Bros., et Rotten Tomatoes, site de critiques cinématographiques. Un nouveau mouvement d’envergure, quelques semaines après le rachat du service de VàD M-Go[1]. Fandango, filiale de NBCUniversal, elle-même propriété de Comcast Corp., vient de procéder au rachat de deux nouveaux services OTT, Flixster et Rotten Tomatoes, toutes deux propriétés de Warner Bros. Initialement lancé comme réseau social dédié au cinéma (actualités autour des films, bandes-annonces, séances, partage de notes et d’avis, recherche de profils aux goûts similaires…), Flixster s’est progressivement transformé en une plate-forme de distribution de contenus audiovisuels. Le service permet notamment d’obtenir les copies dématérialisées des œuvres achetées sur support DVD ou Blu-ray et protégées par le système UltraViolet. Jusqu’à l’arrivée début 2015 du service de VàD de Carrefour, Nolim Films, il s’agissait de l’unique distributeur partenaire du format UV en France. Quant à Rotten Tomatoes, lancé en 1998 et racheté en 2010 par Flixster, il s’agit d’un site web dévolu aux critiques de films qui s’est fait connaître grâce à son système de notation, le « Tomatomètre ». L’outil se base sur l’agrégat de critiques professionnelles
(jusqu’à 250 pour les films majeurs), qualifiées en pourcentages d’avis positifs et négatifs, donnant lieu à une note finale et à l’attribution d’un label associé en fonction des différents paliers atteints (« pourri » en-dessous de 60% d’avis positifs, « frais » entre 60 et 75%, « fraîcheur certifiée » au-dessus de 75%). Une note utilisateurs est également décernée : elle correspond tout simplement au pourcentage d’utilisateurs ayant évalué positivement une œuvre donnée. Rotten Tomatoes est devenu l’un des sites de référence en la matière aux États-Unis, à l’instar d’IMDB (Amazon.com, Inc.). Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé mais il devrait s’élever à plusieurs dizaines de millions de dollars, le précédent rachat de Flixster par Warner Bros. ayant été estimé à l’époque entre 60 et 90 millions de dollars. Warner Bros. se présente d’ailleurs comme l’un des partenaires stratégiques du nouvel ensemble mis en place par Fandango dont Time Warner Inc. (maison-mère de Warner Bros.) détient encore 30% des parts (NBCUniversal détenant les 70% restants). Si Fandango n’a pas encore donné d’indications quant au devenir de ces deux sociétés, ces rachats s’inscrivent indéniablement dans un plan plus global. En effet, Flixster et Rotten Tomatoes ont une audience consolidée de près de 20 millions de visiteurs uniques par mois. De plus, l’application de Flixster est installée sur plus de 50 millions d’appareils, mobiles pour l’essentiel mais aussi sur boitiers Roku et Chromecast. Des chiffres auxquels il convient d’ajouter les 40 millions de visiteurs uniques mensuels de Fandango et les 50 millions de téléchargements là-aussi de l’application dédiée. Fandango comme Rotten Tomatoes font partie des 250 sites web les plus visités aux États-Unis selon Alexa[2]. L’audience cumulée de ces trois sociétés ferait de ce nouvel ensemble un challenger sérieux du numéro un du marché, IMDB, qui totalise plus de 70 millions de visiteurs uniques par mois. Ce mouvement de concentration doit permettre de jouer à plein les synergies entre le leader américain du e-ticket et des services de référence pour la découverte de films et le partage d’avis et de notes entre utilisateurs particulièrement engagés. Flixster et Rotten Tomatoes devraient logiquement servir de leviers pour augmenter le trafic de Fandango et enrichir l’expérience globale de ses utilisateurs en créant un réseau global de solutions numériques autour du Cinéma. Fin janvier, Fandango avait déjà mis la main sur le service de vidéo à la demande M-Go, positionné sur la vente et la location et de films et séries à l’unité (notamment en 4K Ultra HD), et sur lequel l’entreprise prévoit de s’appuyer pour développer sa formule « Super Tickets » (offre combinant entrée de cinéma et achat de vidéo au format dématérialisé, que ce soit pour la même œuvre ou pour une œuvre du même univers). La multiplication des acquisitions offre à Fandango et à ses partenaires (producteurs, éditeurs, annonceurs…) un large éventail d’opportunités marketing et commerciales avec un positionnement singulier sur plusieurs fenêtres d’exploitation vidéo et des passerelles évidentes entre chacune d’elles. Rappelons que l’expansion rapide de Fandango intervient quelques semaines seulement après la clôture d’une année 2015 record pour la firme (revenus en croissance de 81% par rapport à 2014). L’entreprise a en outre atteint pour la première fois la barre symbolique du milliard
de visiteurs sur une année complète. ______________________________________________________________ [1] Se référer au Flash n°784 du 10/02/16 : « Fandango rachète M-GO pour marier cinéma et vidéo à la demande » [2] Alexa, site web appartenant au groupe Amazon fournissant des données statistiques sur le trafic Internet mondial Les magazines cinéma : une spécificité française L’offre de programmes liés au cinéma dans le paysage audiovisuel français souligne l’importance accordée à la promotion d’un genre préservé et faisant partie intégrante de l’exception culturelle. La télévision française propose ainsi, en comparaison avec les autres pays européens et les Etats-Unis, un large éventail de programmes dédiés au septième art. Cependant, ces programmes sont principalement diffusés sur les chaînes payantes et les chaînes historiques. Le genre n’a pas été réellement investi par les chaînes de la TNT malgré un énorme volume de diffusion de films. Seules HD1 (Clap), Gulli (G ciné) et NRJ12/Chérie25 (Le ticket de la semaine) proposent des formats courts multi rediffusés. En termes de programmation sur la TNT gratuite, la quasi-totalité des émissions de cinéma se concentrent le week-end, en journée (CinéSix, Clap), en pré-prime time (Le Pitch, Avis de sorties, G Ciné, Le ticket de la semaine) ou la nuit (L’actualité du cinéma, Plein2ciné, Court-circuit le magazine, Plan séance). Peu présents à l’étranger, les magazines de cinéma se concentrent sur les chaînes publiques européennes Etats-Unis Le paysage audiovisuel américain accorde peu de place aux émissions de cinéma. L’actualité cinématographique est principalement vue par le prisme promotionnel et marketing, au sein des daily-shows et des late-shows qui accueillent acteurs et réalisateurs mais laissent peu ou pas de place à la critique cinéphile. Ainsi, les magazines de cinéma sont exclusivement présents sur les chaînes thématiques (et multidiffusés sur plusieurs cases pendant la semaine). Sur les chaînes spécialisées, le cinéma est abordé au travers de sous-thématiques, au sein de magazines donnant davantage la parole aux experts et aux professionnels du cinéma (aux « insiders ») qu’aux acteurs en promotion : Making a scene et Casting session sur Fox par exemple. Il n’existe pas de magazine au positionnement critique.
Europe Au Royaume-Uni et en Espagne, les magazines de cinéma sont principalement présents sur les chaînes publiques généralistes. L’axe éditorial de ces émissions est d’abord critique. Ainsi, BBC 1 (UK) et TVE 2 (Esp.) profitent d’émissions installées depuis plusieurs décennies : Film 2016 with Claudia Winkleman, aussi appelé The Film Programme lancé en 1971 et Dìas de Ciné, lancé en 1992. L’étude de ces deux formats a permis d’établir les clefs de leur longévité : – Une incarnation au centre du programme pour Film 2016 sur BBC 1: l’émission est portée par une animatrice à forte notoriété et disposant d’une grande crédibilité puisqu’elle a démarré sa carrière comme critique de cinéma. Le titre de l’émission change chaque année et intègre le nom de l’animateur (3 animateurs en plus de 40 ans) et l’année. Une initiative qui renforce l’influence de l’animateur sur la ligne éditoriale. – Un ciblage grand public (choix des films traités et diffusion de nombreux extraits pour illustrer les critiques) et une ligne éditoriale culturelle (discours cinéphile et documenté). – Un traitement thématique des films à l’affiche pour Dias de Ciné sur TVE 2 (remise en contexte des films au travers de leur sujet, de la filmographie de leur réalisateur, etc.) ; ce qui permet de contourner une approche exclusivement critique. Un format propice à une diffusion sur Internet En comparaison avec la diffusion télé linéaire, Internet regorge d’émissions dédiées au cinéma. En effet, les contenus comme le format correspondent parfaitement à la consommation délinéarisée : formats courts, diffusions de bonus, d’interviews, critiques de films, parodies, etc. Les chaînes de la TNT n’ont pas encore franchi le pas pour proposer des magazines cinéma uniquement sur Internet. Seule Arte, avec Blow Up, offre un webmagazine ludique consacré au genre. Mais la critique de films de cinéma sur internet est finalement devenue l’apanage des internautes eux-mêmes. En effet, en octobre 2015, Karim Debbache, un internaute fan de cinéma, lance un appel sur le site de financement participatif Ulule pour son nouveau projet : Chroma, une web-série de 10 épisodes de 15/20 minutes sur le cinéma. Il demandait 20 000 € aux internautes. Il en a finalement récolté 120 000, un record pour la plateforme. Le docu-série émerge à la télévision Depuis la mise en ligne du Podcast Serial en octobre 2014 et la diffusion de The Jinx sur HBO en février 2015, les chaînes de télévision et services de SVOD anglo-
saxons proposent de plus en plus de docu-séries, un genre hybride entre le documentaire et la série télévisée. Le fait divers comme point de départ Le docu-série est un genre télévisuel qui emprunte d’abord au documentaire. Les plus populaires et les plus exposés du moment s’appuient sur un fait divers criminel et s’attachent à suivre le déroulement d’une enquête. Making a Murderer, disponible sur Netflix depuis le 18 décembre 2015, a pour sujet le combat judiciaire d’un homme, James Avery, pour être blanchi d’un crime dont il se dit innocent. Le programme est construit avec des images d’archives et sur les témoignages des différents protagonistes de l’affaire. Policiers, procureurs et témoins racontent comment l’enquête s’est déroulée et défendent chacun un point de vue différent. Si en France de nombreux programmes, et notamment Faîtes entrer l’accusé, ont pour objet de raconter des enquêtes criminelles, ils sont construits de manière bien différentes de ces docu-séries qui se développent dans le monde anglo-saxon. Des documentaires construits comme des séries L’originalité de ces nouveaux programmes réside dans leurs constructions similaires à une série policière. Ils sont feuilletonnants et ont une durée proche de celle de séries policières classiques. Making a Murderer compte ainsi 10 épisodes de 50 minutes et The Jinx est divisé en six épisodes de 30 à 50 minutes. Le traitement de l’enquête est ainsi adapté à un format de série télévisée avec des cliffhangers censés pousser le téléspectateur au binge watching, comme une série classique. En outre, ces docu-séries sont parfois réalisés par des professionnels de la télévision. Killing in the fields diffusée sur Discovery Channel a ainsi pour producteurs exécutifs Tom Fontana, showrunner de la série Oz, et Barry Levinson, oscarisé pour Rain Man et producteur de la série Borgia. Ces professionnels des séries qui investissent le champ du documentaire ont pour ambition de styliser au maximum la réalité pour lui offrir un univers proche des fictions TV. Ainsi, Killing in the fields qui suit l’enquête de deux anciens policiers dans les bayous de Louisiane, rappelle fortement l’univers de la saison 1 de True Detective. L’enquête elle- même est proche de celle de la série de HBO, puisque les deux policiers tentent d’élucider, quinze ans après, la disparition d’une jeune fille. Le traitement de l’enquête est lui aussi proche de la construction d’une série et l’accent est souvent mis sur la personnalité des enquêteurs et sur la façon dont ils conduisent l’enquête. Aux USA, la diffusion de Making a Murderer a ainsi suscité de nombreux débats entre ceux qui ont condamné une possible injustice et le système judiciaire pour qui le docu-série était uniquement construit pour démonter l’enquête. Le genre hybride du docu-série emprunte donc autant les codes du documentaire de faits divers qu’à ceux des séries TV. De plus en plus populaires, les docu- séries sont de plus en plus diffusés dans le monde anglo-saxon. Aux Etats-Unis, le succès de ce genre hybride pousse les chaînes à en produire davantage. La chaîne ShowTime a ainsi annoncé préparer un docu-série en partenariat avec Rolling Stones qui s’appuiera sur les enquêtes les plus emblématiques du magazine. Au Royaume-Uni le genre est aussi en développement avec la diffusion fin novembre de The Murder Detectives sur Channel 4. Ce programme qui suit pendant dix-huit mois l’enquête de la police pour résoudre le meurtre d’un jeune homme de 19 ans diffusé en troisième partie de soirée a été suivi en moyenne par 1,4 million de téléspectateurs.
Le Peer to peer à la recherche de ses lettres de noblesse Aujourd’hui assimilé au piratage des œuvres protégées sur Internet, le peer to peer (P2P) n’en constitue pas moins une technologie alternative pour certains usages connectés. Ainsi, depuis quelques années, l’entreprise américaine Bittorrent Inc, créatrice du protocole du même nom, investit massivement pour démocratiser l’utilisation du P2P dans différents domaines de façon strictement légale. L’arrivée du P2P sur l’Apple TV ème Disponible à la vente depuis octobre 2015, l’Apple TV 4 génération se caractérise notamment par la possibilité d’y ajouter des applications créées par des développeurs tiers, via un App Store dédié. Depuis la création de l’iPhone et de l’Apple Store, Apple a toujours refusé de valider celles qui faciliteraient le téléchargement illégal sur ses appareils, notamment via le P2P. Cependant, la marque à la pomme s’est récemment montrée moins frileuse lorsque le peer-to-peer pouvait être utilisé de façon totalement légale. L’entreprise Bittorrent Inc a ainsi pu proposer l’application OTT News, disponible sur Apple TV ainsi que sur iOS et Android. Dès sa sortie, l’application promettait de couvrir les primaires du New Hampshire par de la vidéo live transmise uniquement par le protocole P2P, et non par les canaux classiques, la stabilité du flux ne reposant que sur le nombre de pairs connectés à l’application. Une équipe d’une vingtaine de journalistes a ainsi été engagée spécialement à cette occasion afin d’assurer les prises de vue des élections, un effectif qui couvrira l’ensemble des élections américaines tout au long de l’année 2016. L’utilisation du P2P comme moyen de diffusion de contenus en direct permet ainsi à Bittorrent de prouver que ce type de transmission de données peut s’avérer extrêmement prometteur auprès des marques désireuses de créer leurs propres flux évènementiels, d’autant que la diffusion est beaucoup moins couteuse qu’une diffusion classique et ne présente aucune latence en cas de forte affluence des internautes. Le P2P comme outil de messagerie instantanée Pour rappel, l’utilisation du protocole réseau pair-à-pair, au lieu du traditionnel modèle client-serveur, permet la connexion et le transfert de données directement entre utilisateurs sans faire appel à un éventuel serveur à partir duquel les informations transmises pourraient être interceptées par un tiers. Ce mode de fonctionnement séduit ainsi les services de messagerie instantanée, notamment lorsqu’une connexion au réseau GSM ou à Internet est impossible. Ce fut par exemple le cas lors des manifestations pro- démocratie de HongKong en 2014. Au cours de celles-ci et par peur que les autorités ne coupent les réseaux mobiles et Internet, les manifestants avaient alors décidé de prévenir
cette éventuelle coupure en téléchargeant l’application Firechat. Cette dernière permet l’échange de messages sans aucune connexion par l’utilisation de l’émetteur Bluetooth et du système Wifi des appareils situés à proximité de l’émetteur du message dans un rayon de 70 mètres. Ce système s’avère également très utile dans des lieux où le réseau est saturé ou absent tel que des salles de concerts ou des festivals. De plus la messagerie via P2P permet une totale confidentialité des messages, ceux-ci ne transitant par aucun serveur externe. Dans le même but, Bittorrent Inc a développé Bittorrent Bleep, service de messagerie crypté utilisant le réseau pair-à-pair via une application mobile, ne nécessitant aucune transmission de son numéro de téléphone ou d’une adresse mail. Cette même société a également développé un service de transfert et de synchronisation de fichiers via le réseau P2P : Bittorrent Sync. Les données peuvent ainsi être transmises et synchronisées directement entre appareils (ordinateurs ou téléphones mobiles), tel un système de cloud, sauf qu’aucun transfert via un serveur n’est effectué. Le P2P comme barrage au téléchargement illégal Désireux de s’affranchir de l’image négative du piratage de fichiers protégés par le droit d’auteur, la société Bittorrent Inc a lancé en 2013 Bittorrent Bundle, un programme permettant la distribution d’œuvres (audiovisuelles, musicales, photographiques, littéraires) toujours via le P2P, gratuitement ou de façon payante. Son catalogue comprend aujourd’hui plus de 2 millions de contenus légaux téléchargeables auprès d’une communauté de 170 millions d’utilisateurs. Ce service a également séduit un grand nombre d’artistes comme Madonna, Moby ou Thom York le chanteur du groupe britannique Radiohead qui propose le téléchargement de son album « Tomorrow’s Modern Boxes » au tarif de 6 dollars. C’est également le cas pour des artistes moins connus souhaitant se faire connaitre sans emprunter les circuits traditionnels des maisons de disque : le groupe de hip hop Rantking a ainsi vu son album « 700 Fill » téléchargé par plus de 1,4 millions d’utilisateurs de la plateforme l’année dernière. Le service propose également le téléchargement payant d’un pack de 10 épisodes de la série Doctor Who, en partenariat avec la BBC, qui a été l’œuvre audiovisuelle la plus téléchargée de la plateforme en 2015 (1,9M de téléchargements). Enfin, Bittorent compte lancer sa toute première série originale « Children of the machine » qui sera disponible uniquement sur Bundle. Dernière nouveauté en date : Bittorrent vient d’annoncer sa volonté de proposer une version Pro payante de son logiciel µtorrent permettant le partage P2P, dans le but de supprimer les publicités présentes sur le service. Cette initiative s’inscrit une nouvelle fois
à l’opposé de l’idéologie pirate qui milite pour le partage des données en ligne de façon totalement gratuite.
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