Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai

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Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
Villes et Pays
                     d’art et d’histoire
                               Cambrai

    laissez-vous   conter
le jardin public
Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
Histoire du jardin public
                Le jardin public de Cambrai, couvrant près de 20 hectares en centre-ville, est constitué de trois
                entités : le jardin aux fleurs, le jardin Monstrelet et le jardin des grottes. Son aménagement s’étend
                sur une cinquantaine d’années, de 1860 à 1910, et témoigne des préoccupations hygiénistes
                qui se diffusent tandis que les villes se développent et s’industrialisent. L’histoire du jardin
                s’inscrit également dans une période de grandes transformations urbaines, notamment liées au
                démantèlement des fortifications cambrésiennes dans les années 1890. Enfin, ce jardin est l’œuvre
                du plus célèbre architecte paysagiste du XIXème siècle, Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Ce livret
                vous convie à une découverte de ce lieu incontournable du patrimoine cambrésien.

                                       À l’aube des années 1860, Cambrai                                                     Dans les années 1850, les infrastruc-    Selon les théories de l’époque, qui
                                                                                 Années 1860 : Second Empire et hygiénisme
    Promenade dans la ville fortifiée

                                       est une ville enserrée dans ses for-                                                  tures cambrésiennes évoluent.            se diffusent peu à peu en province,
                                       tifications. À la muraille médiévale,                                                  Des travaux d’envergure sont réalisés    la verdure, l’air et l’espace permettent
                                       flanquée régulièrement de tours et                                                     afin de pourvoir en eau potable les       une meilleure hygiène dans les villes
                                       de portes s’ajoutent, dès le XVIème                                                   différents quartiers de la ville.         encombrées et polluées par le déve-
                                       siècle, des ouvrages avancés (bas-                                                    Le réseau d’égouts ainsi que l’équipe-   loppement des usines. Dans le même
                                       tions, demi-lunes...) qui isolent la                                                  ment pour l’éclairage urbain, au gaz     esprit, la municipalité souhaite amé-
                                       ville de sa campagne. Au nord-est,                                                    puis électrique sont programmés.         nager un jardin pour proposer une
                                       sur le point culminant de la ville                                                    Ces changements s’inspirent des          grande «promenade publique» aux
                                       s’élève une citadelle construite au                                                   «Grands Travaux» qui transforment        Cambrésiens. Le seul espace dispo-
                                       XVIème siècle par Charles Quint.                                                      à la même époque Paris sous la direc-    nible et adapté aux dimensions d’un
                                       Entre ses ouvrages avancés et les                                                     tion de Napoléon III et du baron         tel projet est l’esplanade de la cita-
                                       premières habitations s’étend un ter-                                                 Haussmann, dans l’objectif d’aérer       delle. L’autorisation est alors deman-
                                       rain à découvert, l’esplanade et son                                                  les quartiers trop peuplés, d’enrayer    dée à l’État pour l’aménager.
                                       glacis. Les remparts plantés d’arbres                                                 les épidémies et de promouvoir une
                                       et les pelouses de l’esplanade consti-                                                nouvelle manière de vivre en ville.
                                       tuent, en dehors des temps de con-
                                       flits, les premiers lieux de promena-
                                       de des Cambrésiens. Depuis 1818,
                                       la municipalité en assure l’entretien,
                                       l’élagage et le renouvellement des
                                       plantations, en respectant l’objectif
                                       premier des sites : la protection mili-
                                       taire de la cité.

                                                                                                                                                                                           Cambrai en 1850.
                                                                                                                                                                                           Médiathèque classée
                                                                                                                                                                                           d’agglomération
                                                                                                                                                                                           de Cambrai
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Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
Création et aménagement du jardin public : 1860-1910
                                                       Le 10 décembre 1860, une déci-
                                                       sion ministérielle autorise la Vil-
                                                       le à transformer une partie de l’es-
                                                       planade militaire en jardin public.             Vingt ans plus tard, le démantèle-
                                                       Après indemnisation des fermiers                ment des fortifications libère la ville
                                                       qui louaient l’espace pour faire paître         de ses murailles séculaires et permet
                                                       leurs troupeaux, la municipalité con-           une seconde phase d’aménagement
                                                       fie la réalisation des plans à l’archi-          du jardin public. Entre 1898
                                                       tecte municipal Évrard. Ce premier              et 1910, l’architecte communal
                                                       projet est refusé par le préfet, qui            Eugène Verdez en redessine les
                                                       reproche à l’architecte de ne pas tirer         contours. De grands jeux publics
                                                       partie du terrain et des plantations            sont installés à l’arrière du jardin
                                                       existantes et qui propose de faire              Monstrelet, le jardin aux fleurs est
                                                       appel à un architecte-paysagiste                agrandi pour s’ouvrir sur les nou-
                                                       parisien renommé, Jean-Pierre                   veaux boulevards. Les derniers amé-
                                                       Barillet-Deschamps. Celui-ci                    nagements sont engagés en 1905
                                                       conçoit un plan s’articulant de part            avec la création du jardin des grottes,
                                                       et d’autre de l’ancienne allée de la            qui assure la jonction entre le centre-
                                                       citadelle, avec d’un côté un jardin             ville et les faubourgs Saint-Druon
                                                       d’agrément fermé, le jardin aux fleurs           et Saint-Ladre.
                                                       et de l’autre, un jardin à l’anglaise
                                                       où sera placé le kiosque à musique.
                                                       La promenade initiale longeant
                                                       le glacis est conservée et devient
                                                       la grande allée, qui unit les deux
                                                       jardins. Les travaux conduits par
                                                       Evrard débutent en1862 et s’achè-
                                                       vent en 1867 par la construction
                                                       du kiosque à musique.

                                                                           De haut en bas :
                                         Plan de E. Évrard présentant le premier projet de
                                                             transformation de l’esplanade.
                                                       Archives Départementales du Nord

                                                Agrandissement du jardin aux fleurs vers la gare.
                                                                             Coll. D. Despagne

                                               Vue du jardin public. Fonds René Faille
                                     Médiathèque classée d’agglomération de Cambrai

                                                                   Plan du jardin public, dressé par
                                                                      Barillet-Deschamps en 1861.
                                                               Archives Départementales du Nord
                                                                                                                                                 3
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Entre 1855 et 1869, il contribue à
                                 Jean-Pierre Barillet est né en 1824      la plupart des réalisations paysagè-
Jean-Pierre Barillet-Deschamps

                                 à Saint-Antoine-du-Rocher près           res parisiennes : bois de Boulogne        Son nom et son œuvre tombent
                                 de Tours. À 16 ans, il est embauché      et de Vincennes, Champ de Mars,           cependant rapidement dans l’oubli.
                                 dans une colonie pénitentiaire à l’ob-   parcs Monceau et des Buttes-Chau-         Alphand n’en fera aucune allusion
                                 jectif novateur pour l’époque : réé-     mont... C’est à cette époque que          dans son livre «Les Promenades de
                                 duquer des adolescents délinquants       la municipalité cambrésienne fait         Paris». De plus, Barillet-Deschamps
                                 par les travaux des champs. Après        appel à lui pour la création du jar-      ne laisse lui-même aucun écrit sur
                                 un séjour d’études d’horticulture à      din public. Il redessine également        ses créations et ses recherches. Son
                                 Paris, il devient jardinier en chef de   le square Fénelon et son célèbre jet      œuvre est redécouverte aujourd’hui
                                 la Colonie. En plus d’affirmer ses         d’eau. Dans le département du Nord,       grâce au patrimoine paysager excep-
                                 qualités humanistes, ce métier lui       il crée pendant la même période le        tionnel de ses parcs et jardins.
                                 permet d’expérimenter de nouvelles       jardin Vauban à Lille et le parc Bar-
                                 méthodes d’exploitation agricole qui     bieux à Roubaix.
                                 remportent de nombreuses récom-
                                 penses. En 1847, il épouse Marie         Peu à peu sa réputation franchit les
                                 Deschamps et s’installe à Bordeaux       frontières. Il travaille aux parcs Lae-
                                 pour reprendre l’établissement horti-    ken à Bruxelles et du Prater à Vien-
                                 cole de sa belle-famille.                ne, puis en Egypte pour les fêtes
                                                                          d’inauguration du canal de Suez.
                                 Le pépiniériste se distingue en par-     Barillet-Deschamps intervient aussi       Portrait de Jean-Pierre Barillet-Deschamps.
                                 venant à acclimater de nouvelles         en Turquie où il contracte une mala-                                     coll. L Limido
                                 plantes exotiques alors exclusive-       die pulmonaire, cause de sa mort
                                                                                                                       Monument commémoratif de Barillet-
                                 ment cultivées en serre chaude, com-     prématurée en 1873. Un monument           Deschamps au cimetière du Père Lachaise
                                 me le bambou. Il réduit également le     en l’honneur du défunt est élevé
                                 prix de ces espèces rares grâce à un     deux ans plus tard au cimetière du
                                 nouveau système de multiplication        Père Lachaise.
                                 des plantes et dispense de nombreux
                                 conseils dans l’élaboration des mas-
                                 sifs. Sa rencontre avec le préfet de
                                 Gironde, le baron Haussmann et son
                                 ingénieur en chef, Adolphe Alphand,
                                 bouleverse sa carrière.

                                 Dans les années 1850, Haussmann
                                 devenu préfet de la Seine est en
                                 charge des Grands Travaux de la
                                 capitale. Alphand prend alors la
                                 direction du «Service des Prome-
                                 nades et Plantations de la Ville de
                                 Paris», et Barillet-Deschamps est
                                 nommé jardinier en chef de la ville.

                                                                                                                                                                    4
Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
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                                                     Va   uba
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                                                                    B
                                                                    oul

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                                                                        rd
                                                                                         Le jardin aux fleurs

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                                                                          P

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                         Je
                              an   Allée de la Citadelle
Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
Le jardin aux fleurs
                   Trois parcours vous invitent à découvrir les différents espaces du jardin public de
                   Cambrai : le jardin aux fleurs, le jardin Monstrelet et le jardin des grottes. Chacun
                   a son identité propre, où essences remarquables, sculptures et fabriques participent
                   à la composition du paysage.

                              Entièrement clôturé sur près de 4 hectares, le jardin
    Histoire et aménagement

                              aux fleurs est la partie la plus ancienne du jardin public.                                                                  1
                              Jean-Pierre Barillet-Deschamps en dresse le plan en sep-
                              tembre 1861. L’essentiel des travaux d’aménagement se
                              déroule jusqu’en 1863.
                              L’architecte-paysagiste applique dans ce lieu sa nou-               Barillet-Deschamps parvient à les acclimater
                              velle conception des jardins, véritables œuvres d’art               à plus grande échelle et à moindre coût, grâce à un pas-
                              où plantes, pelouses et perspectives s’harmonisent à la             sage progressif en serres chaudes, tempérées puis froides.
                              manière de tableaux peints. Il utilise les vallonnements            Il peut ainsi planter sous nos climats des arbres appor-
                              du terrain pour valoriser les massifs et groupes d’arbres           tant un caractère décoratif tout au long des saisons.
                              et limiter le regard du promeneur sur la ville. Celui-ci
                              contribue à donner vie à ce paysage, en faisant partie              Les sculptures sont ensuite intégrées à la composition
                              intégrante du décor et en devenant l’objet du regard des            pour l’embellir. Achetées par la municipalité ou mises en
                              autres. Les formes courbes des allées larges et agréables           dépôt par l’État, elles se réfèrent à la mythologie, à l’his-
                              offrent des points de vue toujours différents. Toutes les           toire de la cité ou à ses héros. Exposées dans un espace
                              composantes de ces nouveaux jardins sont fabriquées                 ouvert à tous, ces statues ont à la fois un rôle décoratif
                              par l’homme, au contraire d’une nature laissée sauvage.             et une mission d’instruction et d’hommage publics.
                              Les jardins deviennent une sorte de «musée des paysages».
                                                                                                 Après le démantèlement des fortifications, le jardin aux
                              Les innovations horticoles de Barillet-Deschamps pren-             fleurs est agrandi dans sa partie nord. Pour l’archi-
                              nent dans ce jardin tout leur sens, la beauté des lieux            tecte municipal Eugène Verdez, les objectifs sont alors
                              résidant dans la variété d’essences exotiques. Ces espè-           bien différents de ceux de son prédécesseur. Alors que
                              ces importées d’Amérique ou d’Asie étaient jusqu’alors             Barillet-Deschamps crée un éden naturel loin des nui-
                              rares et précieuses, réservées aux jardins aristocratiques.        sances urbaines, Verdez affirme la modernité de la ville
                                                                                                 libérée du poids de son enceinte. Délibérément, il nivèle
                                                                                                 2400 m2 de terrain pour le rendre parfaitement plat et
                                                                                                 ouvrir le jardin sur le boulevard Vauban et la gare, nou-
                                                                                                 vellement créés. Les voyageurs découvrent ainsi à leur
                                                                                                 descente du train une ville verdoyante et soignée, et les
                                                                                                 nouveaux propriétaires des boulevards jouissent d’une
                                                                                                 vue imprenable sur le parc.

                                                                                            Vue actuelle du jardin aux fleurs

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Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
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                                                                                                                    6-le paulownia
                            1- le tulipier                                                                          Originaire de Chine,
Les essences remarquables

                            de Virginie                                                                             il est planté dans les
                            Cet arbre très décoratif     3-l’arbre                      4-le séquoia géant          jardins pour sa floraison
                            se reconnaît à la forme      aux 40 écus                    Cet arbre pousse na-        spectaculaire : il se cou-
                            particulière de sa feuille   Originaire d’Asie, il          turellement sur la côte     vre début avril de fleurs
                            échancrée à son extré-       est aussi connu sous le        Pacifique des États-Unis     mauves en forme de
                            mité comme une feuille       nom de ginkgo biloba.          et a été découvert puis     trompettes, disposées en
                            coupée, et doit son nom      Ce magnifique conifère          ramené en Europe par        grappe. Ses feuilles sont
                            à sa fleur dont l’appa-       d’ornement éclaire les         les immigrants lors de      en forme de cœur.
                            rence rappelle la tulipe.    paysages d’automne de          la «conquête de l’ouest»
                            Originaire de l’est du       son feuillage jaune d’or.      des années 1840. Son
                            continent américain, il      Le gingko est un fossile       nom provient d’un chef      7-le robinier
                            est introduit en France      vivant qui existait déjà       indien cherokee. Outre      faux-acacia
                            au début du XVIIIème         il y a 150 millions            sa taille, ce conifère      Ce grand arbre pos-
                            siècle.                      d’années. C’est un arbre       se caractérise par son      sède une écorce épaisse
                                                         originaire d’Asie, sacré       écorce rougeâtre et         profondément crevassée.
                                                         pour les moines boudd-         spongieuse et son excep-    Il produit au printemps
                            2-le hêtre                   histes. Il vit plus de mille   tionnelle longévité.        des fleurs blanches et
                            Le jardin conserve des       ans et résiste parfai-                                     parfumées.
                            hêtres pourpres et hêtres    tement à la pollution.
                            pleureurs (2b). Cette        Avec le mélèze, c’est          5-le cèdre de l’Atlas
                            essence se reconnaît         un des rares conifères         Cette variété de cèdre      8-le ptérocarya
                            à son tronc lisse et à       qui perd ses feuilles en       est originaire d’Afrique    Cet arbre originaire du
                            ses feuilles ovales et       hiver. Au XVIIIème siècle,     du Nord. La couleur         Caucase est particuliè-
                            brillantes. De la même       un riche français en           de ses aiguilles bleutées   rement décoratif par ses
                            famille que le chêne ou      acheta un pied pour la         et son port majestueux      fleurs mâles et femelles
                            le châtaignier, l’arbre      somme de 40 écus, d’où         lui valent d’être présent   qui se présentent sous la
                            laisse en automne sur le     son nom «d’arbre aux           dans de nombreux parcs      forme de longs chatons
                            sol un tapis de cupules      quarante écus».                urbains.                    pendants de couleur
                            épineuses renfermant les                                                                verte.
                            fruits de l’arbre.

                                                                                                                                                 7
Le jardin public laissez-vous conter - Villes et Pays d'art et d'histoire Cambrai
9                                                         10 a                       10 b                 11                   12

                                                                                                                        12-Sarpédon
                                                                                                                        Sarpédon, fils de Zeus,
                                                           10-Batiste                                                   est abattu d’un coup
                              9-l’ancien kiosque           Une première statue             11-Orphée                    de lance lors du conflit
    Fabriques et sculptures

                              rustique                     (10 a), installée en 1864       Orphée, personnage de        légendaire de la guerre
                              L’architecte municipal       par Joseph Carlier dans         la mythologie grecque,       de Troie. Cette sculpture
                              Verdez profite du nouvel      le jardin aux fleurs, est        avait le pouvoir d’en-       est également l’œuvre
                              espace libéré lors du        détruite par les bombar-        dormir les bêtes féroces     d’Henri Peinte. Détruite
                              démantèlement pour           dements en mai 1944.            grâce à sa musique. Ici,     pendant la Première
                              y établir un kiosque         Alfred Bottiau, artiste         il enjambe Cerbère pour      Guerre mondiale, elle
                              rustique, très en vogue      qui réalisa également           entrer dans le royaume       a pu être reconstituée
                              au début du XXème            la façade de la Voix du         des morts et ramener à       en 1933 grâce au plâtre
                              siècle. Plusieurs fois       Nord de Lille, est chargé       la vie Eurydice sa bien-     original.
                              incendiée, cette petite      en 1947 de créer une            aimée. Plusieurs exem-
                              construction n’existe        nouvelle statue (10 b),         plaires de la sculpture
                              plus aujourd’hui. Il en      représentant Batiste            ont été réalisés par l’ar-   13-Pomone
                              reste le socle et le point   sous les traits d’un jeune      tiste Henri Peinte, issu     Pomone est une nym-
                              de vue exceptionnel sur      homme tenant dans               d’une célèbre famille        phe romaine, déesse des
                              le jardin.                   ses mains une navette.          cambrésienne.                fruits et des jardins, œu-
                                                           Selon la tradition, ce          Un premier bronze est        vre du sculpteur parisien
                                                           personnage aurait mis           acheté en 1888 par la        Albert Pommier (1880-
                                                           au point dans les années        Ville. Envoyé à la fonte     1914). Cette sculpture
                                                           1300 grâce à ce nouvel          par l’armée allemande        (13 b) est un dépôt de
                                                           outil le tissage du lin fin,     en 1918, il est remplacé     l’Etat, elle remplace de-
                                                           qui fera la renommée du         en 1927 par une autre        puis 1946 le groupe «la
                                                           savoir-faire cambrésien.        épreuve acquise par          Fraternité» (13 a), créé
                                                                                           l’État pour le musée du      par Joseph Carlier et dé-
                                                                                           Luxembourg.                  truit pendant la Seconde
                                                                                                                        Guerre mondiale.

8
13 a                 13 b                           14                           15                           16

                                                                  16-le monument
                                                                  de la Victoire                17-le massif
14-Gilliat                    15-le monument                      Erigé en 1924 à l’entrée      du papillon
ou La pieuvre                 Louis Blériot                       du jardin aux fleurs, le       Pour relier la partie du
L’œuvre s’inspire du ro-      Ce monument célèbre                 monument de la Victoire       jardin créé autour des
man de Victor Hugo «Les       l’exploit du cambrésien             a été réalisé par Georges     années 1900 au jardin aux
travailleurs de la mer», où   Louis Blériot, premier              Verez (1877-1933). On         fleurs initial, un escalier
le héros Gilliat, pêcheur     homme à traverser la                doit aussi à cet artiste      en terre et rondins encadré
de Guernesey, s’illustre      Manche en avion en                  d’origine lilloise le décor   de rocailles et une allée
contre les forces marines     1909. Il est inauguré un            de la salle des fêtes de      sinueuse sont réalisés. Sur
par amour, en combattant      an plus tard en présence            l’hôtel de ville. Le mo-      le surplomb est installé
notamment une pieuvre.        du célèbre aviateur, au mi-         nument, réalisé en pierre     chaque année un massif
L’épreuve en bronze a été     lieu d’une foule en liesse.         de taille, représente une     en mosaïculture en forme
réalisée, comme de nom-       Les architectes et sculp-           victoire ailée qui entraîne   de papillon, point de vue
breuses statues du jardin,    teurs sont les douaisiens           d’héroïques soldats entou-    le plus photographié du
par le cambrésien Joseph      Laurent Fortier et André-           rant un tank.                 jardin public.
Carlier en 1881, selon un     Louis Laoust, le médaillon
modèle en plâtre exécuté      représentant Blériot est dû
deux ans plus tôt. Fon-       à Joseph Carlier.
due pendant la Première
Guerre mondiale, la statue
est reconstituée en 1934
par le fils du sculpteur.

                                             Le massif papillon
                                            du jardin aux fleurs
                                             Coll. D. Despagne
                                                                                                                              9
Le jardin Monstrelet
                               La création du jardin public se poursuit au-delà de l’allée
                               de la citadelle par le jardin Monstrelet. De nouveau
                               missionné, Barillet-Deschamps dresse un plan d’ensemble
                               remarquable pour son articulation entre les deux parties du
                               jardin. La conception du jardin, dont le projet est approuvé
     Histoire et aménagement

                               en 1863, s’inspire des parcs londoniens. Il n’est pas clos et
                               ne présente aucune corbeille de fleurs. De vastes pelouses
                               sont encadrées de bouquets d’arbres aux essences le plus
                               souvent indigènes, les allées périphériques sont une invita-
                               tion à la promenade en sous-bois, où le visiteur se fait plus
                                                                                                                                      1                                        2

                                                                                                    Les essences remarquables
                               discret.

                               A contrario, la grande allée, promenade commune aux deux
                               jardins, est à l’origine le lieu de rencontre favori de la bour-
                               geoisie cambrésienne qui s’y retrouve et rivalise d’élégance.
                                                                                                                                D’une entité à l’autre du jardin, l’architecte pay-
                               Elle ménageait une transition entre le centre-ville et l’espace
                                                                                                                                sagiste démontre son habileté dans la composition
                               vert. Le lieu a aujourd’hui bien changé. Les maisons côté
                                                                                                                                des espaces paysagés. Il joue d’abord sur les formes,
                               ville ont largement souffert des bombardements liés à la
                                                                                                                                entre des arbres aux branchages et feuillages
                               Seconde Guerre mondiale et les pavés ont laissé place à une
                                                                                                                                abondants, et des arbres ayant un aspect plus léger
                               zone de parking en centre-ville.
                                                                                                                                comme le bouleau. Ensuite, il marie les couleurs :
                               Disposé dans un écrin de verdure, l’élément majeur de ce
                                                                                                                                le vert-jaune de l’érable s’allie au vert foncé du
                               jardin est le kiosque à musique conçu comme un orne-
                                                                                                                                marronnier. Enfin, Barillet-Deschamps structure les
                               ment au même titre que les sculptures ou massifs d’arbres.
                                                                                                                                massifs en variant les hauteurs. Ainsi, les platanes
                               Son architecte, André de Baralle, construit également les
                                                                                                                                pouvant aller jusqu’à 30 mètres de hauteur côtoient
                               premières serres du jardin et l’escalier d’accès par la rue
                                                                                                                                des ifs deux fois moins grands.
                               Saint-Jean (actuelle rue Gambetta).

                                                                 Perspective du jardin Monstrelet                                           Allée de la citadelle. Carte postale. Coll. F. Tiry

10
3                      4                                        5a                   5b                     6                      7

    1-le platane                                                4-le bouleau
    Mis en valeur par le vallon-                                Cet arbre reconnaissa-                                     7-les bas-reliefs
    nement du terrain, les pla-                                 ble à son écorce blanche                                   du monument
    tanes sont reconnaissables                                  écaillée peut atteindre                                    des territoriaux
    à leur tronc d’une couleur                                  30 mètres de hauteur.                                      Le mur de pierre de l’es-
    jaune pâle. Leurs feuilles res-                                                          6-Alfred de Vigny             calier est orné de deux
    semblent à celles de l’érable.                                                           La sculpture d’Alfred de      bas-reliefs en bronze
    Cette essence n’est pas indi-                                                            Vigny a été réalisée par      réalisés également par
    gène et apporte par sa taille                               5-Enguerrand                 le douaisien Alexandre        Alexandre Descatoire en
                                      Sculptures et fabriques

    élancée et son port majes-                                  de Monstrelet                Descatoire en 1897. En        1931. Ils proviennent de
    tueux un caractère structu-                                 La statue d’Enguerrand       pierre de taille, elle pré-   l’ancien monument des
    rant au parc.                                               de Monstrelet (5 b) est      sente l’écrivain debout       territoriaux qui était si-
                                                                créée en 1956 par le         tenant une plume et un        tué sur l’ancienne place
                                                                sculpteur parisien Pierre    livre à la main. Sur le       au Bois et qui fut détruit
    2-le marronnier                                             Cabauzon. Commande           côté, une lyre rappel-        dans les années 1950.
    Ce marronnier séculaire est le                              de l’Etat, cette sculpture   le qu’Alfred de Vigny,        Alexandre Descatoire
    plus vieil arbre du jardin pu-                              monumentale est d’une        figure du romantisme          (1874-1949), premier
    blic, inscrit «arbre remarqua-                              grande sobriété. Elle        français, était égale-        second prix de Rome
    ble» en 2012. Ses branches                                  rappelle la mémoire du       ment poète. Alors qu’il       en 1902, a aussi réalisé
    tentaculaires et la couleur de                              célèbre chroniqueur de       était lieutenant, il a        la sculpture de Villard
    son feuillage sont à admirer                                la Guerre de Cent Ans,       séjourné pendant une          de Honnecourt, dans le
    tout au long de l’année.                                    qui fut également prévôt     dizaine d’années dans         square Fénelon.
                                                                de Cambrai dans la pre-      plusieurs garnisons, dont
                                                                mière moitié du XVème        Cambrai. Placée depuis
    3-l’if                                                      siècle, et dont cette        mars 1958 en haut du
    L’if est un conifère de forme                               partie du jardin porte       nouvel escalier donnant
    variable, avec un tronc petit                               le nom. Elle remplace        dans la rue du Maréchal
    et noueux. La multiplication                                une première statue du       de Lattre de Tassigny, la
    des troncs de cet if centenaire                             même homme (5 a), réa-       sculpture attire le regard
    se fait par «marcottage na-                                 lisée par Joseph Carlier     vers le jardin public.
    turel» : ses branches basses                                et détruite lors des bom-
    s’enracinent spontanément                                   bardements de 1944.
    dans le sol.
                                                                                                                                                        11
8                                                9                                                   10

     8-Le coin des mamans                                         10-les jeux publics            Un panneau pour le jeu
     Alors que la ville est en                                    Avant la création du           d’arbalète, une table et un
     pleine reconstruction, en      Placé au centre d’un es-      jardin public, des jeux        appui de tir, un berceau
     1927, est projetée la créa-    pace dégagé et facile d’ac-   comme le tir à l’arbalète      pour les fléchettes, un
     tion d’un endroit réservé      cès pour le rassemblement     étaient déjà installés sur     butoir pour le billon, ainsi
     aux enfants. Il s’agit alors   des auditeurs, il peut ac-    l’esplanade de la citadelle.   que des abris pour les
     de leur offrir un espace       cueillir plus de 60 musi-     Dans les années 1860, les      commissaires et pour les
     de loisirs dans une ville      ciens et permet aux plus      joueurs se retrouvent au       joueurs sont rapidement
     encore sinistrée. Celui-ci     grandes harmonies du          bout de la grande allée        aménagés en chêne et
     est aménagé à l’angle de       nord de la France de s’y      pour tirer à l’arc, jouer au   en sapin. En 1903 sont
     l’allée de la citadelle et     produire. Il connaît un       billon ou aux fléchettes.       plantés, autour des jeux,
     du boulevard du collège        succès immédiat : en plus     Les travaux de démantè-        des tilleuls et des peupliers
     (aujourd’hui Paul Bezin).      des fêtes et des célébra-     lement et le percement de      baumier. Les jeux sont
                                    tions, des concerts y sont    la voie qui prolonge la rue    toujours pratiqués au
                                    donnés chaque semaine.        des Pochonnets rendent         même emplacement par
     9-le kiosque à musi-           Son travail de ferronnerie,   nécessaire le déplacement      les sociétés cambrésien-
     que                            exécuté par l’entreprise de   des jeux publics, démon-       nes. Le billon, jeu tradi-
     Le kiosque à musique de        serrurerie cambrésienne       tés en 1897. En février        tionnel du Cambrésis et
     Cambrai, réalisé en 1867       Maniette, est particulière-   1898, le projet de recons-     du Douaisis, se rapproche
     par André de Baralle, est      ment soigné. Le lambre-       truction est adopté par la     du jeu de boules et se joue
     l’un des premiers cons-        quin aux fleurs stylisées     commission municipale          à deux équipes. Il consiste
     truits en France. En effet,    et volutes s’intègre au       qui insiste pour une mise      à lancer les billons, sorte
     les kiosques s’installent      paysage environnant.          en œuvre des jeux avant        de massues de bois, le
     d’abord dans des villes de     Entre les piliers, des bla-   la fête communale du 15        plus près possible d’une
     garnison pour abriter les      sons couronnés évoquent       août, qui attire chaque        «butte», piquet enfoncé
     formations musicales mi-       des compositeurs recon-       année plus de 1500             dans la terre, et à conser-
     litaires qui s’épanouissent    nus. Il servira de modèle     joueurs.                       ver ensuite le territoire
     au milieu du XIXème siècle.    pour d’autres villes, avant                                  gagné aux adversaires.
                                    qu’apparaissent dans les
                                    années 1890 les kiosques
                                    préfabriqués.

12
Le jardin des grottes
                          En 1905, l’architecte Eugène Verdez travaille à l’amé-
                          nagement du grand espace laissé libre le long du front
                          sud de la citadelle. L’objectif de son projet, approuvé
Histoire et aménagement

                          par le conseil municipal en 1906, est de réunir par ce
                          jardin les nouveaux quartiers au centre-ville ancien.
                          Eugène Verdez ne conçoit pas un jardin au sens propre
                          du mot, mais une promenade composée d’une voie
                          carrossable avec trottoirs, d’allées et d’une esplanade                                            Vue actuelle du jardin des grottes
                          pouvant accueillir les rencontres sportives, les foires et
                          les manifestations diverses.

                          Dans son projet, l’architecte cherche à dissimuler les               Pour donner à ce jardin un aspect forestier plus de
                          bâtiments de la citadelle qui surplombe le site par la               7000 arbres à feuilles persistantes sont plantés, 14000
                          construction d’une imposante grotte qui doit attirer                 arbres à feuilles caduques pour les massifs, 2500
                          tous les regards. Cascade, ruisseaux et pièces d’eau                 arbres pour futaies et plus d’une centaine de sujets
                          étaient également prévus. De ce projet, seuls les grot-              remarquables.
                          tes et un lac ont été réalisés, parfois tardivement (le lac
                          aux cygnes n’a été terminé qu’après 1922).                           La construction du Palais des grottes en 1972 marque
                                                                                               la fin de l’aménagement du jardin public.

                                                                 Plan du jardin des grottes. Plan de E.Verdez. 1905. Archives Départementales du Nord

                                                                                                                                                                  13
rue L
            Le jardin Monstrelet

                                                                           éon

                                                                                                               Allée de la citade lle
                                                                                                      an
                                                                         Gam

                                                                                                     -Je
                                                                                                    int
                                                                            betta

                                                                                                Sa
                                                                                               ng
                                                                                               ra
                                                                                                           9

                                                                                    allée
                                                                                 de
                                                      ries              gra
                                                                             n
                                                 Pote
                                           x   à
                                     C roi
                                   g
                                ran

                                 llé  e
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                           nd                                                                              8
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  Arc

              allée

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                                                                                 lB     ezin
       10                                                             rd     Pau
                                                                 leva
                                                             Bou
ezin
                                                                                                           r d P aul B
       Le jardin des grottes
                                                                                  re          Bou   l ev a
                                                                               u a d i v.
                                     allée                                   q
                                                                            S h           .
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                                                                       11    3 nt
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                                                                                  a
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1                                                   4                        6                       9                              10

                                    1-le sophora                                                                            7-le mélèze
                                    Arbre originaire de         Leur écorce se fissure                                       Il est apprécié dans les
     Les essences incontournables

                                                                                             5-le charme
                                    Chine, le sophora est       profondément en vieillis-    Ces trois charmes se dis-      jardins pour ses méta-
                                    introduit en Europe         sant, leurs feuilles sont    tinguent par leurs troncs      morphoses saisonnières :
                                    au XVIIIème siècle. Ses     dentées et dissymétriques    cannelés et leurs écorces      ses aiguilles prennent une
                                    feuilles ressemblent à      à la base.                   minces. Si la feuille du       teinte orange à l’autom-
                                    celles de l’acacia (même                                 charme peut être con-          ne, un vert lumineux
                                    famille), mais ses fo-                                   fondue avec celle du           l’été et tombent en hiver.
                                    lioles sont plus petites.   3-le catalpa                 hêtre, le dicton populaire
                                    Son tronc, d’une écorce     Cet arbre ressemble au       «le charme d’Adam est
                                    grise et fissurée diffère    paulownia, observé dans      d’être à poil» rappelle la     8-le châtaignier
                                    également. Ses feuilles     le jardin aux fleurs, par     différence entre les deux      Il est reconnaissable à ses
                                    tombent tardivement,        sa taille et ses feuilles    espèces : la feuille de        longues feuilles dente-
                                    conservant une belle        mais s’en différencie par    charme a des dents alors       lées, mais surtout à la
                                    teinte jaune jusqu’en       ses fleurs blanches et ses    que celle du hêtre a des       fameuse coque épineuse
                                    novembre.                   fruits en forme de gous-     poils.                         qui renferme ses fruits :
                                                                ses pendantes.                                              les châtaignes. Le châtai-
                                                                                                                            gnier peut atteindre 30
                                    2-l’orme                                                 6-l’érable pourpre             mètres de haut et se pare
                                    Les ormes, espèce très      4-le tilleul                 Ce grand arbre se re-          de chatons jaunes au
                                    répandue à la création      Le tilleul domestiqué        connaît à son écorce qui       printemps.
                                    du jardin, sont devenus     et planté un peu par-        ne s’écaille pas. L’érable
                                    très rares à cause de la    tout dans nos villes est     pourpre a des feuilles
                                    graphiose, une maladie      le tilleul de Hollande,      identiques à celles de         9-le frêne doré
                                    qui les a décimés depuis    exporté par des pépi-        l’érable plane, mais elles     Plus petit que le frêne,
                                    plusieurs décennies.        niéristes hollandais au      prennent à l’automne           il tire son nom de sa
                                    Quelques exemples,          XVIIIème siècle dans toute   une couleur rouge              couleur automnale. Son
                                    comme celui-ci, sont        l’Europe. Ses fleurs, très    flamboyante. Les éra-           tronc est droit et lisse
                                    néanmoins encore pré-       odorantes en mai et juin,    bles se caractérisent par      jusqu’au marquage de la
                                    sents sur le site.          sont utilisées en pharma-    leurs fruits secs ailés, les   greffe. Au printemps, les
                                                                copée pour leurs vertus      samares, collés par deux       jeunes branches ont une
                                                                calmantes et apaisantes.     et communément appelés         couleur jaune-orangée.
                                                                                             hélicoptères.
16
13                                                                                       14                                             15

10- le pin                                                          S’appuyant contre une                   remblais dans les années      15-le lac aux cygnes
                                L’architecture associée au jardin

Connu de tous pour ses                                              masse de terre, les roches              1540 lors de la construc-     Le conseil municipal vote
aiguilles et ses fruits en                                          sont traitées en assises                tion de la citadelle. Elle    en 1922 à l’unanimité la
forme de cône, les pins                                             horizontales comme les                  fut remise à jour en 1895     création de l’étang, pour
offrent au jardin un                                                bancs d’une carrière, et                lors du démantèlement.        combler le vide laissé à
feuillage persistant l’hiver.                                       forment une grotte mise                 Ses vestiges sont conser-     cet endroit et terminer
                                                                    en eau. Les promeneurs                  vés et restaurés lors de      ainsi l’aménagement du
                                                                    peuvent s’y introduire                  l’aménagement du jardin       jardin des grottes. En
11- le noyer                                                        en marchant sur les pas                 des grottes. Ils font alors   plus des traditionnels ca-
d’Amérique                                                          japonais ornant le bassin.              partie intégrante du          nards, des cygnes y sont
Il veille sur l’entrée du                                           Deux escaliers encadrent                décor, les ruines appor-      élevés. Après la Seconde
jardin des grottes depuis                                           la grotte et permettent                 tant un côté pittoresque      Guerre mondiale, de nou-
plus de cent ans. Malgré                                            de rejoindre un sentier                 et romantique très à la       veaux cygnes sont donnés
son nom, ses fruits ne                                              longeant l’enceinte de                  mode à cette époque.          par la municipalité de
sont pas comestibles.                                               l’ancienne citadelle.                   Aujourd’hui, seul le haut     Vevey en Suisse. L’éle-
                                                                    Interdite au public pour                des ruines est encore         vage cambrésien servira
                                                                    des raisons de sécurité                 visible, le reste a été de    alors à fournir les villes
12- le chêne                                                        depuis les années 1980,                 nouveau remblayé lors         de Douai, Valenciennes,
Les feuilles pédonculées                                            les grottes sont restaurées             des travaux de construc-      Maubeuge pour leurs
du chêne nous sont fami-                                            en 2012.                                tion du palais des grottes.   parcs et zoos.
lières. En hiver, ses bran-
ches tortueuses lui confè-
rent un port singulier.                                             14-les vestiges de la
                                                                    porte Saint-Ladre
                                                                    La porte faisait partie
13-les grottes                                                      de l’enceinte médiévale
Pour agrémenter et                                                  reconstruite en pierre à
donner vie au nouveau                                               partir de la fin du XIVème
jardin, l’architecte Eugène                                         siècle et disparut sous les
Verdez prévoit un grand
rocher factice en ci-
ment de Portland d’où
s’échappe une cascade.                                              Les grottes en cours de construction.
                                                                    Médiathèque classée d’agglomération
                                                                                             de Cambrai                                                                17
16b                                               17                                                18                       19

     16-le palais                 Prod’homme, pouvant                                    Le jardin public occupe

                                                               Le site de la citadelle
     des grottes                  contenir 4000 places                                   l’ancienne esplanade de la     18-la porte royale
     Avant la construction        assises. L’intégration du                              citadelle de Cambrai, cons-    de la citadelle
     du palais des grottes        bâtiment va à l’encontre                               truite par Charles Quint       Située en dehors du jardin
     (16 a), ce vaste espace      de l’effet d’unité recher-                             dans la première moitié du     public, elle rappelle la
     a accueilli pendant plus     ché par les architectes                                XVIème siècle et démantelée    fonction ancienne du site.
     de 50 ans des évène-         successifs du jardin, les                              à la fin du XIXème siècle. Si   L’allée de la citadelle exis-
     ments divers en plein        espaces nécessaires de                                 certains de ses bâtiments      tait bien avant l’aménage-
     air : foires aux bestiaux,   parking et de liaison                                  ont alors disparu, d’autres    ment du jardin public, elle
     matchs de football,          routière au bâtiment                                   ont été réhabilités en         permettait l’accès depuis la
     concours de gymnasti-        coupent le jardin des                                  logements, salles de sports    ville à la Porte Royale, ac-
     que (16 b), corrida...       grottes du reste du                                    ou base de loisirs. Sous la    cès principal à la citadelle.
     En 1972, la Ville décide     parc. Les travaux de                                   citadelle, un vaste réseau
     la construction d’un         revalorisation du site,                                de souterrains accessibles
     bâtiment pour abriter        à partir de 2012, ont                                  en visite guidée évoque        19-le monument
     ces grandes manifesta-       pour objectif de recréer                               l’importance stratégique et    aux régiments
     tions. Il s’agit à l’épo-    ce lien pour faire du                                  militaire de ce lieu pendant   de Cambrai
     que d’une architecture       jardin public, dans son                                plus de 300 ans.               Inauguré en 1927, le mo-
     d’avant-garde, en béton      ensemble, un espace de                                                                nument rappelle le souvenir
     armé, réalisée par la so-    promenade et de loisirs                                                               des militaires des régi-
     ciété civile Artec regrou-   en centre-ville.                                       17-les murs                    ments de Cambrai tombés
     pant les architectes Ces-                                                           de l’enceinte                  pendant la Première Guerre
     selin, Lancelle, Narcy et                                                           de la citadelle                mondiale. Œuvre du sculp-
                                                                                         De plan quadrangu-             teur Élie Ottavy, il présente
                                                                                         laire, renforcée à chaque      une figure apportant les
                                                                                         angle par des bastions         lauriers de la victoire.
     16a                                                                                 aujourd’hui disparus, la       Dans sa partie inférieure
                                                                                         citadelle abritait casernes,   un médaillon représente
                                                                                         logements des officiers, ar-    un poilu casqué entouré
                                                                                         senal, poudrière et chapel-    d’attributs guerriers.
                                                                                         le, dont les constructions
                                                                                         se sont étalées du XVIème
                                                                                         siècle au XIXème siècle.
18
La grande allée (détail) - Collection François Tiry

     Laissez-vous conter Cambrai, Ville d’art et d’histoire...                                                Cambrai appartient au réseau national des Villes
     ... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture                            et Pays d’art et d’histoire
     Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Cambrai                                       Le Ministère de la culture et de la communication, Direction générale
     et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une                                       des patrimoines, attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire
     place, le développement de la ville au fil de ses quartiers.                                              aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la
     Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.                                    compétence des guides-conférenciers et des animateurs du patrimoine
                                                                                                              et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du
     Le service de l’architecture et du patrimoine                                                            xxème siècle, les Villes et Pays mettent en scène le patrimoine dans sa
     coordonne les initiatives de Cambrai, Ville d’art et d’histoire.                                         diversité. Aujourd’hui, un réseau de 146 villes et pays vous offre son
     Il propose toute l’année des animations pour les Cambrésiens et pour                                     savoir-faire sur toute la France.
     les scolaires. Il se tient à votre disposition pour tout projet.
     Il a conçu cette brochure avec le soutien du Ministère de la culture                                     À proximité
     et de la communication - Direction régionale des affaires culturelles                                    Boulogne-sur-Mer, Saint-Omer, Lille et Roubaix bénéficient de
     du Nord - Pas-de-Calais.                                                                                 l’appellation Ville d’art et d’histoire, Lens-Liévin de l’appellation Pays
                                                                                                              d’art et d’histoire.

      © Archives Départementales du Nord - Médiathèque classée d’agglomération de Cambrai - Service Ville d’art
      et d’histoire de Cambrai - Fonds René Faille - Collections : François Tiry, Didier Despagne et Luisa Limido
19    Imprimerie Danquigny, mai 2012 - création graphique : LM communiquer - mise en page : Béatrice Duprez
“   Le jardin de l’esplanade réalise déjà toutes les promesses
      qu’il nous faisait. Les fleurs s’épanouissent au milieu
     d’un plantureux gazon et la foule commence à circuler
    dans les allées sinueuses de cette charmante promenade.
                                                                         “
                                   A. Fliniaux, Mémorial Cambrésien
                                                       12 juillet 1862

                                                                             17
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