Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma

 
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Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
LE MENSUEL

             Once Upon a Time...
             in Hollywood
AOÛT 2019

             de Quentin Tarantino

             Une grande fille de Kantemir Balagov
             Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin
•

             Une fille facile de Rebecca Zlotowski
#8

             rencontre avec
             Maxime Giroux pour Le Déserteur
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
SOMMAIRE
                  FILMS DU 7 AOÛT 2019
Fast & Furious : Hobbs & Shaw de David Leitch           HH
Never Grow Old de Ivan Kavanagh                         HH
Nomades de Olivier Coussemacq                           H
Playmobil de Lino DiSalvo		                             H
Thomas Pesquet : L’Étoffe d’un héros
de Jürgen Hansen et Pierre-Emmanuel Le Goff		           HHH
Une grande fille de Kantemir Balagov                    HHH

                 FILMS DU 14 AOÛT 2019
Le Gangster, le flic & l’assassin de Lee Won-tae        HH
L’Intouchable de Ursula Macfarlane                      H
Je promets d’être sage de Ronan Le Page                 H
Le Mystère des pingouins de Hiroyasu Ishida             HH
Nuits magiques de Paolo Virzì		                         HHH
Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino   HHH
Perdrix de Erwan Le Duc		                               HHH
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
FILMS DU 21 AOÛT 2019
L’Affaire Pasolini de David Grieco                      H
Le Déserteur de Maxime Giroux                           HH
Rencontre avec Maxime Giroux
Good Boys de Gene Stupnitsky		                          H
Haut perchés de Olivier Ducastel et Jacques Martineau   HH
Late Night de Nisha Ganatra		                           HH
Ma famille et le loup de Adrià Garcia                   HH
Mes autres vies de chien de Gail Mancuso                HH
Reza de Alireza Motamedi		                              HH
Roubaix, une lumière de Arnaud Desplechin               HH
Thalasso de Guillaume Nicloux		                         HHH

                   FILMS DU 28 AOÛT 2019
Frankie de Ira Sachs			                                 HH
L’Œuf dure de Rémi Lange		                              HH
Une fille facile de Rebecca Zlotowski			                HHH
La Vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir     H
Vif-argent de Stéphane Batut		                          HHH
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
ÉDITO

                                                                 Kurtz toujours
                                                                 Une troisième version d’Apocalypse Now sort en salles le 21 août.
                                                                 La der des der a dit Francis. Le premier montage souffrait selon
                                                                 lui de la peur de faire trop long. D’où de larges coupes qu’il regretta
                                                                 plus tard. En 2001, le cinéaste rajoutait tout ce qu’il avait enlevé, ou
LES FICHES DU CINÉMA                                             presque, et nous proposait une roborative version Redux plus longue
26, rue Pradier                                                  de 50 minutes. Si le long métrage originel demeure sans conteste
75019 Paris                                                      un des plus grands films de l’Histoire, les scènes supplémentaires
Administration & Rédaction :
                                                                 avec Brando, en particulier, justifiaient pleinement cette nouvelle
01.42.36.20.70
Fax : 09.55.63.49.46                                             remontée de la Nung River. À l’occasion de la restauration de
..............................................................   ces deux premières versions de son film, Coppola a décidé de
RÉDACTEUR EN CHEF                                                procéder à un tout dernier montage, afin de présenter au public
Nicolas Marcadé
                                                                 le film enfin totalement conforme à sa vision. Plus long qu’en 1979,
redaction@fichesducinema.com
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT                                        plus court qu’en 2001, cette troisième Apocalypse a quoiqu’il
Michael Ghennam                                                  en soit une allure folle. On n’a sans doute jamais aussi bien profité
michael@fichesducinema.com                                       de l’obscurité du génial chef-op’ Vittorio Storaro. On voit tout : les
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
                                                                 nuances nocturnes de noir, de brun, de vert... Chaque image
Thomas Fouet
thomas@fichesducinema.com                                        vibre, vit, chaque détail existe. Un régal pour les yeux. Ne serait-ce
..............................................................   que pour ce prodige de photographie, ce Final Cut mérite
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO                                        le déplacement. Le nouveau montage quant à lui pourra laisser
Isabelle Boudet, Jef Costello,
                                                                 dubitatif. Coppola supprime une scène avec Brando où Kurtz parle
Thomas Fouet, Venceslas Fouineteau,
Margherita Gera, Michael Ghennam,                                d’un article du Time, mais conserve par contre la longue séquence
Roland Hélié, Simon Hoareau,                                     de la plantation française, verbeuse, explicative et pour le moins
Aude Jouanne, Amélie Leray,                                      dispensable. Bon, pas de quoi crier au scandale, le film n’en est pas
Nicolas Marcadé, Keiko Masuda,
                                                                 défiguré pour autant. Au-delà de la furieuse beauté plastique de
Marine Quinchon, Gaël Reyre, Gilles
Tourman, Valentine Verhague.                                     l’œuvre, on reste aujourd’hui encore impressionné par la profondeur
Les commentaires des «Fiches»                                    des questionnements qu’elle soulève. Le premier étant : qu’est-ce
reflètent l’avis général du comité                               qu’on reproche à Kurtz ? Et c’est bien cela qui rend absurde toute
..............................................................
                                                                 la quête de Willard. Kurtz a tué, certes, et beaucoup, mais n’est-ce
PRÉSIDENT
François Barge-Prieur                                            pas le travail qu’on lui demandait ? Les supérieurs de Willard
ADMINISTRATION                                                   évoquent ses méthodes “malsaines”... Willard lui-même se demande
administration@fichesducinema.com                                durant son voyage ce qu’elles ont de si différentes de celles
TRÉSORIER
                                                                 de l’armée américaine. Comme dans le roman de Conrad, Kurtz
Guillaume de Lagasnerie
Conception Graphique                                             représente l’aboutissement limite d’une logique. Il va au bout de
5h55                                                             l’horreur, ce qui finit par gêner ses supérieurs, à l’origine même
www.5h55.net                                                     de celle-ci. Plus le bateau de Willard avance, plus la civilisation
IMPRESSION
                                                                 s’éloigne, laissant place à une sorte d’enfer humide, putride,
Compédit Beauregard
61600 La Ferté-Macé                                              où tout sens commun a fui depuis longtemps, où la folie règne et
Tél : 02.33.37.08.33                                             où l’on rejoint les mythes premiers. Difficile de dire quelque chose
..............................................................   de nouveau à propos de ce film-monstre mille fois commenté.
«Les Fiches du Cinéma».
                                                                 On aimerait juste que les jeunes amateurs de cinéma qui n’ont
Tous droits réservés.
Toute reproduction même partielle des                            pas encore vu Apocalypse Now profitent de cette occasion pour
textes est soumise à autorisation.                               découvrir ce chef-d’œuvre dans les meilleures conditions possibles.
Photo de couverture :                                            Et s’émerveillent comme nous de la suprême intelligence de
Once Upon a Time... in Hollywood
                                                                 la mise en scène, de l’invraisemblable photo, du génie des acteurs...
(Sony Pictures)
© Andrew Cooper / CTMG                                           Si votre petit neveu ne l’a pas encore vu, c’est le moment de passer
WWW.FICHESDUCINEMA.COM                                           le flambeau.
                                                                                                                             GAËL REYRE
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Fast & Furious : Hobbs & Shaw (Fast & Furious Presents : Hobbs & Shaw)
de David Leitch

Deux ex-ennemis contractent leurs muscles et neurones                                                                                     ACTION
                                                                                                                            Adultes / Adolescents
pour (encore) sauver la planète d’un virus mortel.
Ce n’est qu’en embrassant sa crétinerie régressive                          u GÉNÉRIQUE
et son entreprise de déréalisation que ce nouveau volet                     Avec : Dwayne Johnson (Luke Palagi Hobbs), Jason Statham (Deckard
parvient à fasciner - quand il ne sidère pas.                               Shaw), Idris Elba (Brixton Lore), Vanessa Kirby (Hattie Shaw), Helen
                                                                            Mirren (Magdalene Shaw), Eiza González (Madame M), Roman Reigns
                                                                            (Mateo Hobbs), Eddie Marsan (le professeur Andreiko), Eliana Su’a
                                                                            (Sam), Cliff Curtis (Jonah), Lori Pelenise Tuisano (Sefina), John Tuisano
                                                                            (Kal), Joshua Mauga (Timo), Joe “Roman Reigns” Anoai (Mateo), Rob
                                                                            Delaney (l’agent Loeb), Alex King (le lieutenant Grapefruit), Tom Wu
                                                                            (Tsoi), John MacDonald, Joshua Coombes, Meesha Garbett.
                                                                            Scénario : Chris Morgan et Drew Pearce d’après une histoire de
                                                                            Chris Morgan Images : Jonathan Sela Scripte : Julie Brown Musique :
                                                                            Tyler Bates Son : John Casali Décors : David Scheunemann Costumes :
                                                                            Sarah Evelyn Bram Effets spéciaux : Alistair Williams et J.D. Schwalm
                                                                            Effets visuels : Dan Glass Dir. artistique : Ho Man Choi Maquillage :
                                                                            Alessandro Bertolazzi Casting : Lucy Bevan, Mary Vernieu et Marisol
                                                                            Roncali Production : Seven Bucks Productions et Chris Morgan
                                                                            Productions Pour : Universal Pictures Producteurs : Chris Morgan,
                                                                            Hiram Garcia, Dwayne Johnson et Jason Statham Producteurs
                                                             © Universal    exécutifs : Dany Garcia, Kelly McCormick, Ainsley Davies, Steven
                                                                            Chasman et Ethan Smith Producteurs associés : Viet Luu et Kathy
                                                                            Chasen-Hay Dir. de production : Cecil O’Connor et David Cain
    HH        Il y a bien longtemps que les protagonistes de
                                                                            Distributeur : Universal Pictures D’après : les personnages créés
Fast & Furious ne font plus partie du monde des humains.
                                                                            par Gary Scott Thompson.
Mettant à l’honneur deux anciens adversaires - devenus
gentils entre-temps -, ce nouveau volet ne déroge pas à                             134 minutes. États-Unis - Royaume-Uni, 2019
la règle. En témoigne une nouvelle menace mondiale visant à                                 Sortie France : 7 août 2019
ériger une race de super-hommes au détriment de la survie
                                                                            u RÉSUMÉ
des plus faibles. Si les amateurs de culasses en surchauffe
                                                                            Londres. Hattie, la sœur de Deckard, et son commando du MI6
et de pneus vrombissants risquent de rester sur leur faim,                  mettent la main sur un virus convoité par un groupe de criminels.
les autres ne pourront qu’apprécier les muscles et le jeu                   Ils sont attaqués par Brixton qui, avec ses capacités
référentiel de cette fournée. Au mieux, le long métrage est                 surhumaines, élimine tous les agents. Hattie s’injecte
la parfaite synthèse d’une saga aux prises avec ses numéros                 le virus et prend la fuite. Luke et Deckard sont respectivement
super héroïques et ses diatribes familialistes - cristallisés ici           missionnés pour retrouver la fugitive, accusée à tort d’être
par la séquence finale à Samoa. Aussi risible que désarmant                 une terroriste. Contraints de collaborer, les deux hommes
dans son premier comme dans son second degré, ce nouveau                    mènent d’abord leur enquête séparément. Luke retrouve
                                                                            la trace de Hattie et l’arrête. Au quartier général de la SIS,
volet continue surtout d’offrir un écrin de choix aux mâles
                                                                            Hattie s’apprête à fuir quand le bâtiment est attaqué par
alpha d’Hollywood dont le taux de testostérone est au bord                  Brixton et ses hommes. Deckard est surpris de voir Brixton
de l’implosion. Entre deux castagnes, Dwayne Johnson,                       qu’il avait pourtant tué lors d’une précédente mission.
l’Américain bourrin au grand cœur, et Jason Statham,
                                                                            SUITE... Parvenant à prendre la fuite, le trio apprend que Brixton
le Britannique snob et revêche, s’adonnent à des joutes verbales            œuvre pour Etreon, organisation secrète visant à créer une race
dans toute la lourdeur qu’un tel spectacle pouvait promettre.               humaine surpuissante. Le virus inoculé par Hattie a quant
Si la surenchère de punchlines provoque bien souvent                        à lui été créé pour éradiquer les plus faibles. Sur les conseils
le malaise, la présence de Vanessa Kirby, caution pseudo-                   du scientifique à l’origine de ce virus, le trio dérobe un extracteur
féministe et véritable atout du film, perturbe avec bonheur                 au sein même du quartier général d’Etreon, en Russie. Mais
ce combat de coqs. Face à eux, Idris Elba peine à s’imposer                 il est désormais recherché par les autorités internationales.
dans le rôle d’un antagoniste - ô surprise ! - à peine esquissé.            Luke protège ses compagnons en les emmenant chez lui,
                                                                            à Samoa. Malgré leur rancune envers Luke, les Samoans
Faute d’hériter des fonctions de l’agent 007, l’acteur
                                                                            aident les héros et se préparent à l’affrontement final.
se contente ici d’être le “Superman noir”. Qu’importe, attendre             Brixton et ses hommes arrivent à l’aube. Grâce au frère
plus de ce spectacle rutilant relèverait de la mauvaise foi.                de Luke, Hattie se débarrasse du virus. Deckard et Luke
À quoi bon l’exigence tant que les images continuent d’être                 éliminent Brixton. Le monde est sauvé. Mais, tapie dans
rapides et furieuses ? _S.H.                                                l’ombre, Etreon n’a pas dit son dernier mot...

           Visa d’exploitation : 151214. Format : Scope (2D / 3D) & IMAX - Couleur - Son : Dolby SRD Atmos. 700 copies (vo / vf).

                                                                      5                                                   © les Fiches du Cinéma 2019
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Never Grow Old (Never Grow Old)
de Ivan Kavanagh

Dans un village sur la route pour la Californie                                                                                                     WESTERN
                                                                                                                                         Adultes / Adolescents
pendant la ruée vers l’or, un croque-mort voit sa vie
bouleversée par l’arrivée d’une bande de hors-la-loi.                                    u GÉNÉRIQUE
Un western souvent prévisible, mais porté par la belle                                   Avec : Emile Hirsch (Patrick Tate), John Cusack (Dutch Albert), Déborah
interprétation des protagonistes.                                                        François (Audrey Tate), Molly McCann (Emma Tate), Quinn Topper
                                                                                         Marcus (Thomas Tate), Sam Louwyck (Dumb-Dumb), Danny Webb
                                                                                         (Preacher Pike), Tim Ahern (le shérif Parker), Blake Berris (Fred), Nickel
                                                                                         Bösenberg (Jim Emmett), Sean Gormley (Pete), Paul Reid (Ed), Antonia
                                                                                         Campbell Hughes (Maria Pike), Steve Karier (Schuster), Anne Cosens ,
                                                                                         Manon Capelle, Leila Schaus, Paul Ronan, Dick O’Hary, Peter
                                                                                         Newington, Liz McMullen, Eloise Kerrin-Wright.
                                                                                         Scénario : Ivan Kavanagh Images : Piers McGrail Montage :
                                                                                         Dermot Diskin et Bernard Beets Musique : Gast Waltzing Son :
                                                                                         Carlo Thoss Décors : John Leslie Costumes : Jackye Fauconnier
                                                                                         Effets visuels : Rodrigue Lenain Dir. artistique : Marc Ridremont
                                                                                         Maquillage : Véronique Dubray Casting : Emma Gunnery Production :
                                                                                         Ripple World Pictures, Iris Productions, Iris Films et Rezo Productions
                                                                                         Productions associées : Metro International Entertainment, Quickfire
                                                                                         Films et RTÉ Producteurs : Jacqueline Kerrin, Dominic Wright et
                                                                                         Nicolas Steil Producteurs exécutifs : Will Machin, Sam Parker et James
                        © Ripple World Pictures - Iris Prod. - Iris Films - Rezo Prod.   Atherton, Jan Pace, William V. Bromiley, Shanan Becker et Jonathan
                                                                                         Saba Coproducteurs : Marie-Claire Kerrin, Jean-Michel Rey et Marina
                                                                                         Festré Producteurs associés : Alice De Sousa, Philippe Logie et
     HH       Avec son sixième long métrage, l’Irlandais
                                                                                         Frédéric Fiore Dir. de production : Nadine Chaussonnière
Ivan Kavanagh nous entraîne dans un western aux teintes
                                                                                         Distributeur : Rezo Films.
sombres, qui tourne autour du thème de la cupidité,
en mélangeant l’histoire intime des protagonistes à celle                                   100 minutes. Irlande - Luxembourg - Belgique, 2019
d’une nation en quête de son identité. Le film se déroule                                               Sortie France : 7 août 2019
à Garlow, une petite ville à la frontière avec la Californie
                                                                                         u RÉSUMÉ
pendant la ruée vers l’or de 1849, et s’envisage comme le récit
                                                                                         1849. Patrick Tate, charpentier et entrepreneur de pompes
du quotidien d’un de ses habitants, Patrick Tate, croque-mort                            funèbres irlandais, vit avec son épouse Audrey et ses enfants
irlandais, qui vit à la limite de la pauvreté avec sa femme                              dans un village sur la route pour la Californie. Un jour,
Audrey et leurs enfants. Patrick souhaiterait partir pour faire                          Dutch Albert et sa bande de hors-la-loi, un homme muet et
fortune, tandis qu’Audrey imagine passer le reste de leur vie                            un Sicilien, arrivent au village pour tuer Bill Crabtree, leur
dans cet austère village où des immigrants de différentes                                ennemi, mais ils apprennent qu’il a disparu depuis un an.
nationalités sont réunis sous la dictature religieuse                                    Dans la nuit, ils débarquent chez Patrick et lui demandent
d’un prêtre protestant. Mais ce calme apparent est                                       un repas. Ensuite, ils retrouvent Bill et parviennent
                                                                                         à le tuer, puis ils obligent Patrick à les aider à l’enterrer.
interrompu par l’arrivée d’une bande de hors-la-loi menée
                                                                                         Afin de protéger sa famille, Patrick accepte de devenir
par le cruel Dutch Albert, et le sang commence à couler dans                             leur allié et les meurtres provoqués par les trois bandits
les rues, ainsi qu’entre les mains de Patrick, lequel, en vertu                          commencent à faire prospérer ses revenus.
de son métier, se retrouve à bénéficier des meurtres qui
                                                                                         SUITE... Sur le village, règne un climat de terreur. Dutch
se succèdent jour après jour. Les contradictions qui animent                             Albert s’empare du saloon où se succèdent les conflits liés
le protagoniste et son village sont peut-être le seul aspect                             aux jeux d’argent et à la prostitution. La fille de Bill, Emily,
intéressant de cette histoire d’assassinats, où les conflits                             contrainte à se prostituer à cause des conditions d’extrême
se terminent souvent de manière prévisible. Le film est                                  pauvreté de sa famille, est condamnée à mort pour avoir tué
porté par la belle interprétation du couple formé par Emile                              un client. Après l’exécution, le bandit muet se rende jusqu’à
Hirsch et Déborah François, mais si John Cusack parvient                                 la maison de Patrick et menace Audrey avec un couteau,
à convaincre dans le rôle du méchant, ce n’est pas le cas                                mais son mari arrive à temps pour la sauver. Entre-temps
                                                                                         le prêtre du village, exaspéré par le climat de violence
des antagonistes secondaires, dont les personnages
                                                                                         ambiante, met le feu au saloon. Alors que le bandit sicilien
sont souvent mal exploités. Dans Never Grow Old ,                                        cherche à assassiner Audrey, Patrick se rend chez Dutch
il y a certainement de bonnes idées, mais elles n’arrivent pas                           Albert et, après une violente fusillade, parvient à le tuer,
à sortir de la boue qui couvre le sol de Garlow, tout comme                              mais s’en sort gravement blessé. Sur le point de mourir,
ses malheureux habitants. _M.G.                                                          il parle à son fils pour la dernière fois.

                                 Visa d’exploitation : 148133. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                    6                                                   © les Fiches du Cinéma 2019
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Nomades
de Olivier Coussemacq

Entre drame familial et quête de liberté, Nomades ne                                                                                DRAME
                                                                                                                      Adultes / Adolescents
sait pas sur quel pied danser et le peu d’originalité que
propose le film, en matière d’écriture comme de mise                       u GÉNÉRIQUE
en scène, devient vite convenu. Sans surprise, le résultat,                Avec : Jamil Idrissi (Hossein), Jalila Talemsi (Naïma), Assma El
quand bien même sincère, s’avère moyen.                                    Hadrami (la tante Zahra), Mohamed Quatib (l’oncle Mokhtar), Saïd
                                                                           El Mokhtari (Farid), Rim Fethi (Najet), Pauline Discry (Delphine),
                                                                           Soufiane Loukrissi (Abdessamad), Fadwa Taleb (Karima), Hossein
                                                                           Senby (Mohamed) et Hamza Kadri (le jeune Belge).
                                                                           Scénario : Olivier Coussemacq Images : Jean-Pierre Renaudat
                                                                           Montage : Julien Cadilhac 1er assistant réal. : Amina Saadi
                                                                           Scripte : Anissa Cherfaoui Musique : Sarah Murcia Son : Nicolas
                                                                           Waschkowski Décors : Abdelmajid Aït Faqih Costumes : Anissa
                                                                           Reggab Effets spéciaux : Nicolas Baas Effets visuels : Hoël
                                                                           Sainleger Maquillage : Amina Lamar Casting : Fouad Chaari
                                                                           Producteurs : Nicolas Brevière et Colette Quesson Coproducteur :
                                                                           Mohamed Nadif Dir. de production : Rachida Saadi Distributeur :
                                                                           Local Films.

                                                          © Local Films

     H         Prenant comme point de départ le désir d’exil d’une
jeunesse marocaine attirée par l’Occident, en ayant cela d’original
d’adopter le point de vue de ceux restés au pays et non celui
des exilés, Nomades décide de confronter l’ensemble avec                                      87 minutes. France, 2018
un autre voyage - du Nord au Sud - dans les terres reculées                                  Sortie France : 7 août 2019
du Maroc. Il est donc question d’un voyage initiatique mais,
                                                                           u RÉSUMÉ
surtout, d’un choc inter-générationnel, d’autant plus fort et
                                                                           Tanger, Maroc, à quelques kilomètres des côtes espagnoles.
clivant qu’il confronte une fougueuse jeunesse urbaine, bercée             Hossein vit avec sa mère, Naïma, et son grand frère,
par les promesses de la mondialisation et avide de liberté,                Abdessamad. Il sèche les cours et rêve de partir pour
à une autre génération, rurale et bien plus conservatrice.                 l’Europe, comme son autre grand frère, Mohamed.
Si ce portrait du Maroc contemporain a probablement quelque                Une nuit, Abdessamad tente de rejoindre l’Espagne en
chose de juste - on peut cela dit regretter d’adopter trop                 bateau, mais le lendemain, il est repêché sur la côte.
souvent le point de vue de Hussein, et trop peu depuis celui               SUITE... Naïma vit dans la peur qu’il arrive la même chose
de sa mère - il n’en reste pas moins, cinématographiquement                à Hossein. Elle apprend que Mohamed est en réalité dans
parlant, classique à souhait. Trop classique à vrai dire. D’autant         une prison française. Elle décide de descendre au sud avec
plus que le film préfère suivre les déboires adolescents                   son fils, chez sa sœur. Hossein est réticent à l’idée d’aller
d’Hussein - ce qui ne serait pas une si mauvaise idée si cela              vivre à la campagne, même temporairement, mais se plie
                                                                           tout de même aux exigences de sa mère lorsqu’elle lui dit
n’était pas aussi convenu, mais se révèle insuffisant du côté
                                                                           que Mohamed viendra les rejoindre. En chemin, Hossein
du drame familial. L’amour mère-fils, pourtant évident, aurait             rencontre Delphine, une Française qui lui plaît tout de
mérité d’être davantage creusé. Toutefois, si Nomades baigne               suite. Ils discutent, puis chacun repart de son côté. Arrivé
dans une écriture conventionnelle, il parvient à frapper juste             à la ferme, Hossein se met à y travailler. Il s’éprend de
dans son épilogue, particulièrement touchant. La mise en                   sa cousine, Najet, qu’il oublie très vite lorsqu’il recroise
scène suit l’écriture : très classique, malgré quelques bonnes             Delphine. Il lui donne rendez-vous. Ils s’embrassent.
trouvailles. Seule la musique arrive à donner un semblant                  Le lendemain, il retourne à l’hôtel, mais Delphine est partie.
de personnalité au film, sans être pour autant des plus                    Hossein apprend alors que son frère est en prison. Najet
                                                                           décide de se marier à un homme plus vieux qu’elle, mais
marquantes Nomades est donc empli de bonnes intentions
                                                                           riche. Hossein la confronte, mais son oncle les surprend
mais il lui manque un éclair d’originalité pour rester dans                et le frappe. La nuit, il vole de l’argent à son oncle et plie
les mémoires. On pourra toutefois saluer la prestation des                 bagage. Naïma décide de partir elle aussi et croise son fils
acteurs (notamment ceux don c’est la première apparition                   en chemin. Ils retournent chez eux et tentent de reprendre
à l’écran), tout à fait convaincants. _V.F.                                le cours de leur vie. Un soir, Mohamed revient à la maison.

                           Visa d’exploitation : 120953. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 80 copies.

                                                                     7                                               © les Fiches du Cinéma 2019
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Playmobil Le Film (Playmobyl : The Movie)
de Lino DiSalvo

Il manque à ce road movie qui suit les pérégrinations                                                                                    AVENTURES
                                                                                                                                             Famille
d’enfants transportés dans l’univers des Playmobil
un grain de folie, du rythme et une réflexion sur l’animation                    u GÉNÉRIQUE
des jouets. Une déception, très en-dessous, dans                                 Avec les voix originales : Jim Gaffigan (Del), Daniel Radcliffe (Rex
un registre comparable, de La Grande aventure Lego.                              Dasher), Adam Lambert (Maximus), Meghan Trainor (la bonne
                                                                                 fée), Anya Taylor-Joy (Marla), Kenan Thompson (Bloodbones), Lino
                                                                                 DiSalvo (Robotiron), Wendi McLendon-Covey, Wendi McLendon-
                                                                                 Covey.
                                                                                 Et les voix françaises de : Kad Merad (Del), Franck Dubosc (Rex
                                                                                 Dasher), Jérôme Commandeur (Maximus), Jenifer (la bonne fée).
                                                                                 Scénario : Blaise Hemingway, Greg Erb et Jason Oremland
                                                                                 d’après une histoire de Lino DiSalvo Montage : Maurissa Horwitz
                                                                                 Animation : Julien Bocabeille 1ère assistante réal. : Anne Sirois
                                                                                 Musique : Heitor Pereira Son : Jon Goc Décors : Jean-André
                                                                                 Carrière et Rémi Salmon Effets spéciaux : Mario Dumont Effets
                                                                                 visuels : Étienne Salançon Dir. artistique : Julien Rossire Casting :
                                                                                 Mary Vernieu et Randi Wells Production : On Entertainment
                                                                                 Producteurs : Aton Soumache, Dimitri Rassam, Alexis Vonarb et
                                                                                 Moritz Borman Producteurs exécutifs : Lino DiSalvo, Emmanuel
                                                                                 Jacomet, Stephan Franck, Bahman Naraghi, Robert Simonds,
                                  © 2.9 Film Holding - Morgen Prod. - M6 Films   Tito Ortiz et Greg Erb Coproducteurs : Timothy Burrill et Axel Von
                                                                                 Maydell Dir. de production : Ginette Guillard Distributeur : Pathé.
    H         Après les Lego, et alors que Toy Story 4
continue sa flamboyante carrière sur le grand écran,
c’est au tour des Playmobils, concurrents directs de
la petite brique danoise, de s’offrir un long métrage, en                          100 minutes. France - Allemagne - Royaume-Uni, 2018
animation toujours. Quiconque a déjà joué avec les petites                                      Sortie France : 7 août 2019
figurines allemandes sait que les histoires qui en résultent
                                                                                 u RÉSUMÉ
sont souvent assez absurdes, puisque peuvent se croiser
                                                                                 À 17 ans, Marla rêve de voyager, mais ses parents meurent
dans la même partie pirates et pompiers, cow-boys et                             et elle doit élever seule son petit frère, Charlie. Quatre ans
campeurs, médecins, soldats romains... Il semble que                             plus tard, il échappe à sa surveillance et elle le poursuit
Lino Di Salvo, aux manettes de l’énorme succès de                                jusque dans un magasin de jouets où ils sont transformés
Disney La Reine des neiges et à qui on a confié sur le tard                      en Playmobil. Ils assistent au débarquement des vikings.
la réalisation et le scénario de cette adaptation n’ait, lui,                    Charlie est à l’honneur, mais il est catapulté très loin par
jamais vraiment joué avec. Les personnages ressemblent                           erreur et capturé par des pirates.
vaguement aux figurines, mais le film n’exploite jamais                          SUITE... Marla se lance à sa poursuite et piste la trace
le potentiel guignolesque de leur physique : ces personnages                     des pirates jusqu’à une autoroute où elle “emprunte”
se déplacent comme vous et moi, plient les bras, les jambes...                   le camion de Del, livreur de foin. Mais elle perd la trace
et sont même capables de changer de tenue. Les décors                            de Charlie, et erre seule dans le désert jusqu’à un village
                                                                                 de cow-boys. Elle promet de l’argent à qui l’aidera,
ne ressemblent pas à ceux des boîtes de jouets, c’est encore
                                                                                 mais tous veulent la voler. Elle est sauvée par Del, qui
moins le cas des animaux. Surtout, les héros passent                             la conduit auprès de Rex Dasher. Ce dernier, agent
d’un monde à l’autre mais ceux-ci ne se croisent jamais                          secret de profession, les aide à pénétrer le siège du
vraiment, si ce n’est dans l’arène du cruel empereur romain                      Crane, où sont recueillies les vidéos de surveillance.
qui a capturé les plus grands guerriers de chaque univers.                       Marla est repérée et Rex reste en arrière pour s’occuper
Et quand La Grande aventure Lego fourmillait de gags,                            des méchants, tandis que Del et Marla rejoignent la Cité
c’est loin d’être le cas ici. Le film s’ouvre carrément sur                      du futur où ils comprennent que Charlie a été capturé
la mort des parents ! On en vient à plaindre les acteurs                         par l’empereur Maximus, mais ils sont emprisonnés.
                                                                                 Marla, qui s’est disputée avec Del, rencontre une bonne fée
qui essaient tant bien que mal de défendre les personnages
                                                                                 dans la forêt, qui lui permet de rejoindre la Cité romaine.
qu’ils doublent : Kad Merad, Jenifer ou encore Frank                             Ils retrouvent Charlie dans l’arène aux prises avec
Dubosc qui reprend le personnage doublé en VO par...                             un T-Rex. Marla lui donne du foin, il se calme et
Daniel Radcliffe, l’acteur de Harry Potter. Mais ici, la magie                   ils fuient sur son dos puis rejoignent le portail vers le monde
n’opère pas. _M.Q.                                                               réel.

                     Visa d’exploitation : 150718. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 500 copies (vo / vf).

                                                                            8                                                © les Fiches du Cinéma 2019
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Thomas Pesquet : L’Étoffe d’un héros
de Jürgen Hansen et Pierre-Emmanuel Le Goff

Comment se prépare-t-on à l’exploration spatiale ?                                                                     DOCUMENTAIRE
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
Le documentaire Thomas Pesquet : L’Étoffe d’un héros
aborde cette question par le biais d’un récit au pluriel,                 u GÉNÉRIQUE
qui donne à voir des facettes plus méconnues et                           Avec : Thomas Pesquet, Guillaume Néry, Peggy Whitson, Peggy
humaines de l’entraînement des spationautes.                              Whitson.
                                                                          Images : Matthias Bolliger Montage : Emmanuelle Jay, Françoise
                                                                          Tubaud et Loïc Amiand Musique : Guillaume Perret et Emmanuel
                                                                          Guirguis Son : Géraud Bec Production : La Vingt-Cinquième Heure
                                                                          et Prospect TV Producteurs : Jürgen Hansen, Pierre-Emmanuel
                                                                          Le Goff et Natacha Delmon Casanova Distributeur : La Vingt-
                                                                          Cinquième Heure.

                                             © La Vingt-Cinquième Heure

                                                                                     72 minutes. France - Allemagne, 2018
   HHH       Long entretien de 72 minutes, Thomas Pesquet :                               Sortie France : 7 août 2019
L’Étoffe d’un héros a pour vocation initiale de clore une
série de courts épisodes documentaires réalisés en 2016.                  plongée en apnée avec le champion français Guillaume
Le spationaute y racontait, face caméra, la genèse de ses                 Néry, qui donne lieu au passage à une séquence
envies d’espace et sa vie à bord de l’ISS. Dans Thomas                    très intime et délicate, et qui apporte une dimension
Pesquet... le face-à-face a laissé place à une voix off et                humaine à un entraînement quasi-militaire. Tout est
la genèse, au récit de l’entraînement qui a précédé                       finalement affaire de transdisciplinarité, et l’exercice
le décollage de Baïkonour vers la Station Spatiale                        le plus éloigné de l’espace peut se révéler crucial pour,
Internationale, en novembre 2016. Thomas Pesquet n’en est                 d’une part, en apprendre plus sur soi, et d’autre part,
pas à son premier documentaire, et Pierre-Emmanuel                        arriver à une meilleure maîtrise de ses émotions face
Le Goff, coréalisteur de ce nouveau film, est aussi à l’origine           aux dangers d’une telle mission. Et le collectif est aussi
de 16 levers de soleil, qui se concentrait sur la vie à bord de           un levier crucial de cette maîtrise. Thomas Pesquet...
l’ISS, en tissant un dialogue entre l’expérience vécue par                insiste beaucoup sur son importance, la nécessité de
le spationaute et l’œuvre de Saint-Exupéry. On retrouve ainsi             tisser des liens étroits, de connaître intimement ceux
un certain nombre de similitudes entre ces deux versions                  avec qui on embarque vers l’immensité de l’espace, de
d’une même histoire, notamment l’art du storytelling et de                manière à ne former qu’un seul corps à trois têtes pour
la communication de l’habile Pesquet. Dès l’ouverture du                  faire face aux problèmes rencontrés dans l’ISS. Dans
documentaire, le spationaute est présenté en héritier des                 ce processus, une facette plus méconnue du héros
héros de la conquête spatiale d’hier. Une trame volontiers                français apparaît, celle de l’élève, humble et avide
nourrie d’anecdotes sur son enfance, entre autres celle de                de l’expérience de ses aînés. Plus jeune spationaute
son premier souvenir lié à l’espace, lorsqu’il jouait dans                français à être sélectionné pour une mission dans
un cockpit de fusée en carton fabriqué par son père. Le récit             l’ISS, l’“inexpérience” de Pesquet est rafraîchissante,
n’est pas nouveau, ni très spontané, mais semble être                     en comparaison des multiples documentaires et
un passage obligé vers la partie la plus stimulante de ce                 reportages qui lui ont été consacrés et qui l’ont
documentaire : l’entraînement du spationaute français et de               présenté quasiment comme un être humain infaillible.
ses camarades de cordée, Peggy Whitson et Oleg Novitskiy.                 D’ailleurs, au fil du documentaire, la personnalité
Contrairement aux images connues des tests réalisés au                    médiatique de Thomas Pesquet s’efface au profit
centre de la Nasa, Thomas Pesquet... a l’originalité de mettre            de son équipe. On découvre alors les ingénieurs et
en avant les activités “extra-scolaires” de ses candidats à               techniciens qui forment les rouages d’une énorme
l’exploration spatiale : immersion dans des grottes, cours de             machine, celle qui fabrique les héros. _A.Jo.

                              Visa d’exploitation : 150639. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SR.

                                                                     9                                            © les Fiches du Cinéma 2019
Once Upon a Time... in Hollywood - LE MENSUEL - de Quentin Tarantino - Les Fiches du Cinéma
Une grande fille (Dylda)
de Kantemir Balagov

Après le très remarqué et remarquable Tesnota,                                                                                      DRAME
                                                                                                                      Adultes / Adolescents
Kantemir Balagov, cinéaste russe de 27 ans, paraphe
avec Une grande fille une partition cruelle et trouble                     u GÉNÉRIQUE
entre celle qui voulait un enfant et celle qui n’en voulait                Avec : Viktoria Miroshnichenko (Iya), Vasilisa Perelygina (Masha),
pas. Brillant, tranchant, bouleversant.                                    Timofey Glazkov (Pashka), Andrey Bykov (Nikolay Ivanovich), Igor
                                                                           Shirokov (Sasha), Konstantin Balakirev (Stepan), Ksenia Kutepova
                                                                           (Lyubov Petrovna), Olga Dragunova (la voisine couturière).
                                                                           Scénario : Kantemir Balagov et Alexander Terekhov Images :
                                                                           Ksenia Sereda Montage : Igor Litoninskiy Musique : Evgueni
                                                                           Galperine Son : Rostislav Alimov Décors : Sergey Ivanov
                                                                           Costumes : Olga Smirnova Production : Non-Stop Production
                                                                           et AR Content Producteurs : Alexander Rodnyansky et Sergey
                                                                           Melkumov Producteurs associés : Ellen Rodnianski et Michel
                                                                           Merkt Distributeur : ARP Sélection.

                                                        © Non-Stop Prod.

   HHH        Si Une grande fille de Kantemir Balagov, pour
n’être plus tout à fait dopé de la même énergie, se montre
un peu moins percutant que l’était Tesnota, son précédent
film, il n’en est pas moins remarquable. Grande, Iya, l’une                                  137 minutes. Russie, 2019
des deux protagonistes, l’est assurément, si grande qu’à                                     Sortie France : 7 août 2019
l’hôpital où elle travaille, ses collègues l’appellent “la girafe”.
                                                                           u RÉSUMÉ
Sa tête est si haut perchée qu’on pourrait la croire dans la
                                                                           Léningrad, 1945. Infirmière, Iya souffre d’absences suite à
lune. Il n’en est rien. Sujette à des crises de catalepsie, que            une blessure de guerre. Elle s’occupe d’un soldat, Stepan,
précède le surgissement d’acouphènes - dont la bande-son                   totalement paralysé. Iya a un enfant de 3 ans : Pashka.
se fait fidèlement l’écho - elle s’absente en effet pour se                Un soir, alors qu’elle tient Pashka dans ses bras, elle est
murer temporairement dans un monde totalement étanche                      prise d’une crise et l’étouffe. Plus tard. Masha, sa meilleure
à ce qui l’entoure. Absences que ses collègues imputent au                 amie, revient du front. Iya lui ment sur la mort de Pashka, qui
siège de Leningrad qu’Iya a vécu et qui, on l’imagine, sont                était en réalité son fils. Un soir, les deux femmes sortent et
la réponse qu’a trouvée son corps aux atrocités de la guerre               rencontrent deux hommes. Masha couche avec l’un d’eux :
                                                                           le jeune Alexander, qu’Iya chasse.
et qui lui ont peut-être permis d’y survivre. Lointainement
inspiré de La Guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana                SUITE... Masha est engagée par le médecin-chef, Nicolaï
Aleksievitch, lequel compilait les témoignages de centaines                Ivanovich. Elle croise Alexander, qui est le fils d’une notable,
                                                                           Lioubov Petrovna. Masha s’évanouit et est examinée par
de résistantes soviétiques de la Seconde Guerre mondiale
                                                                           Nicolaï : elle explique sa cicatrice au bas-ventre et sa stérilité
pour mettre fin à l’omerta qui pesait sur le rôle que celles-              par un éclat d’obus. Stepan réclame à Nicolaï d’être euthanasié.
ci y avaient joué, Une grande fille s’apparente à un drame                 Masha demande à Iya de faire un enfant pour elle. Nicolaï
déchirant aussi tranchant que le fil du rasoir. Guerre dont                fournit une injection mortelle à Iya pour Stepan. Masha la voit
le cinéaste s’abstient de nous montrer la moindre image                    la lui administrer. Masha, courtisée par Alexander, fait chanter
au demeurant, l’intrigue se déployant la paix revenue.                     Nicolaï : elle le contraint à faire un enfant à Iya. Celle-ci
D’une grande beauté plastique, conçu par un merveilleux                    ne tombe pas enceinte. Un soir, elle embrasse Masha et s’enfuit.
architecte du cadre - cadre pensé comme un volume où                       Le lendemain, Alexander présente Masha à ses parents et
                                                                           leur annonce son intention de l’épouser. Petrovna la prend
l’air se raréfie peu à peu - ce deuxième film hisse Kantemir
                                                                           de haut. Masha raconte alors son quotidien d’épouse de
Balagov, qui s’est formé auprès d’Alexandre Sokourov, sinon                combattant, et comment les avortements l’ont rendue
du côté des très grands cinéastes russes, des cinéastes                    stérile. Au retour, son tramway s’arrête : une “grande fille”
auxquels il convient de se cramponner avec le fier entêtement              serait passée sous un wagon... Masha rentre et trouve Iya.
d’une tique. _R.H.                                                         Elles tombent dans les bras l’une de l’autre.

                                 Visa d’exploitation : 151250. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                     10                                              © les Fiches du Cinéma 2019
Le Gangster, le flic & l’assassin (Akinjeon)
de Lee Won-tae

Un policier incorruptible aux méthodes musclées et                                                                                  THRILLER
                                                                                                                         Adultes / Adolescents
un parrain mafieux débonnaire se découvrent
un objectif commun : coincer un redoutable                                   u GÉNÉRIQUE
serial killer. Un polar qui manque clairement de                             Avec : Lee Don (Jang Dong-su), Kim Moo-yeol (Jung Tae-seok),
subtilité, mais efficace et très divertissant.                               Kim Seong-gyu (Kang Kyung-ho), Heo Dong-won (Choi Moon-sik).
                                                                             Scénario : Lee Won-tae Images : Park Se Seung Montage : Heo
                                                                             Sun Mi et Kim Young-kyu Musique : Cho Young Wuk Décors : Cho
                                                                             Hwa Sung et Jeong Yi Jin Costumes : Nam Ji Soo Production :
                                                                             B.A. Entertainment Producteur : Jang Won-seok Distributeur :
                                                                             Metropolitan Filmexport.

                                                           © Metropolitan

     HH       Deux hommes, de chaque côté de la loi,
vont affronter un troisième, incarnation du Mal. Cette
collaboration impromptue était propice à une étude
psychologique sombre et poisseuse. Il n’en est rien :                                      110 minutes. Corée du Sud, 2019
ce deuxième long métrage de Lee Won-tae (après l’inédit                                      Sortie France : 14 août 2019
Daejang Kimchangsoo en 2017) joue la carte du thriller
                                                                             u RÉSUMÉ
urbain décomplexé, s’aventurant en terrain connu
                                                                             Un homme, Kang, tue un conducteur après avoir percuté
en toute franchise. L’ensemble est (diablement) efficace                     sa voiture. Rêvant d’être promu, Jung Tae-sok, chargé de
et divertissant, les fausses pistes succédant aux                            l’enquête, sème la pagaille dans le casino clandestin du chef
machinations des différents personnages. Mais la mise                        de gang Jang Dong-su, lequel veut convaincre son rival,
en scène de Lee Won-tae reste trop conventionnelle pour                      Hur Jong-do, de se montrer moins gourmand. Corrompu,
surprendre, et la narration faiblit dans son dernier tiers                   le supérieur de Tae-sok rejette son hypothèse, selon
- malgré quelques fulgurances réjouissantes - pour                           laquelle le meurtre serait l’œuvre d’un tueur en série. Par
devenir monotone. Le cinéaste a cependant un joli sens du                    hasard, Kang attaque Dong-su, qui s’en sort et le blesse
                                                                             avant qu’il ne s’échappe. Ses hommes récupèrent sa voiture.
casting : si Kim Sung-kyu se révèle inquiétant à souhait
                                                                             Tae-sok fait le lien entre le meurtre et l’agression, malgré
dans le rôle de l’assassin et Kim Moo-yul survolté                           le silence de Dong-su.
comme il faut dans celui du flic, c’est Ma Dong-seok
                                                                             SUITE... Jong-do jure à Dong-su n’y être pour rien et le met au
qui emporte le morceau et tire l’ensemble du film
                                                                             défi d’attraper son agresseur pour laver son honneur. Kang perd
vers le haut. Acteur ultra prolifique, vu dans Le Bon,                       son couteau lors d’un nouveau meurtre. Oh-sung, bras droit de
la Brute, le Cinglé de Kim Jee-woon (2008) et plus                           Dong-su, retrouve le couteau. Dong-su fait tuer Jong-do avec
récemment dans Dernier train pour Busan de Yeon Sang-ho                      l’arme, avant de révéler la vérité à Tae-sok. L’un et l’autre
(2016), le comédien s’approprie son rôle de parrain                          conviennent de s’entraider. Kang fait savoir à Joon-ho, ex-bras
mafieux débonnaire et charismatique avec ferveur. À tel                      droit de Jong-do, qu’il ne l’a pas tué. S’ensuivent des représailles
point qu’il cannibalise le film, et prend au dépourvu                        dont Dong-su et Tae-sok triomphent. La crim’ héritant de
le cinéaste, qui abandonne toute subtilité et néglige                        l’enquête, le duo redouble d’efforts : grâce à divers indices et à
                                                                             de l’ADN laissés par Kang, Tae-sok l’identifie et le localise. Il
le cœur de son récit : la contamination par le mal
                                                                             prévient Kang. Kang est capturé après une poursuite durant
d ’ u n p e rs o n n a g e m o n t ré i n i t i a le m e n t co m m e        laquelle Ho-sung meurt. Prudemment disparu, Dong-su
incorruptible et inflexible. Quant à la morale qui sous-tend                 témoigne au procès pour faire condamner Kang. Il a négocié sa
la conclusion certes ironique, elle se révèle inutilement                    reddition avec Tae-sok, qui a été promu, contre l’assurance
douteuse. _Mi.G.                                                             d’être incarcéré dans la même prison que Kang...

                   Visa d’exploitation : 151249. Interdit aux moins de 12 ans. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                      11                                                © les Fiches du Cinéma 2019
L’Intouchable Harvey Weinstein (Untouchable)
de Ursula Macfarlane

Tandis que le nom de Harvey Weinstein était sur toutes                                                                 DOCUMENTAIRE
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
les lèvres, les producteurs de L’Intouchable sont partis
à la recherche de témoins. À la limite de l’opportunisme,                u GÉNÉRIQUE
le film manque son objectif, tant par son absence                        Avec : Erika Rosenbaum, Ken Auletta, Ronan Farrow, Hope
d’écriture que par le classicisme de sa forme.                           d’Amore, Mickey Osterreicher, Deborah Slater, Jack Lechner,
                                                                         John Scmidt, Kathy Declesis, Mark Gill, Zelda Perkins, Dave
                                                                         Channon, A.J. Benza, Rebecca Traister, Rosanna Arquette, Caitlin
                                                                         Dulany, Nannette Klatt, Louise Godbold, Paz de la Huerta, Lauren
                                                                         O’Connor, Abby Ex, Andrew Goldman, Kim Masters, Megan
                                                                         Twohey, Jodi Kantor.
                                                                         Images : Patrick Smith et Neil Harvey Montage : Andy R. Worboys
                                                                         Musique : Anne Nikitin Son : Nicolas Dalban et Greg Gettens
                                                                         Maquillage : Mable Pang Production : Lightbox Productions
                                                                         associées : BBC, Samuel Marshall Films et Embankment Films
                                                                         Producteurs : Simon Chinn et Jonathan Chinn Producteurs
                                                                         délégués : Charles Dorfman, David Gilbery, Tom McDonald, Simon
                                                                         Young, Hugo Grumbar et Tim Haslam Productrice exécutive :
                                                                         Jessica Ross Coproductrice : Vanessa Tovell Dir. de production :
                                                                         Helena Lewis Distributeur : Le Pacte.

                                                          © Lightbox

                                                                                        99 minutes. Royaume-Uni, 2019
     H        Dès novembre 2017, autrement dit un mois                                    Sortie France : 14 août 2019
après que le raz-de-marée médiatique se soit abattu sur
Harvey Weinstein, les producteurs Simon et Jonathan                      leur empire, raflant Palmes d’or (Sexe, mensonges
Chinn réfléchirent à un documentaire qui retracerait son                 et vidéo, Pulp Fiction, Fahrenheit 9/11) et Oscars
ascension, son règne, et sa chute ; une fois que la réalisatrice         (Le Patient anglais, Shakespeare in Love, Chicago).
Ursula Macfarlane fut aux commandes, ils contactèrent pas                Et, s’il y a la volonté - légitime- de donner la parole
moins de 400 personnes liées de près ou de loin au magnat                aux victimes, de montrer les ambivalences inhérentes
hollywoodien (actrices, ex-collaborateurs, journalistes), dont           à la société américaine (comment un modèle de
vingt-neuf furent interviewées sur une période de neuf mois.             réussite et de fascination se voit frapper d’anathème,
C’est dire s’ils n’ont pas perdu de temps et, quoiqu’il s’agisse         si et seulement si les remparts de l’omerta s’effondrent
peut-être là d’une donnée anecdotique, elle mérite qu’on                 publiquement, comme en témoigne ce journaliste,
s’y arrête : d’une part, on peut se demander si ce talonnage             Ken Auletta, qui aurait pu révéler les frasques
ne serait pas dû à un désir, tout aussi compréhensible                   sexuelles du producteur américain dès 2002) et,
qu’insuffisant, de figurer parmi les premiers détenteurs de              partant, les zones troubles de la psyché humaine
témoignages filmés ; d’autre part, il semblerait justement               et de la notion de consentement, qu’est-ce que ce
que le documentaire pâtisse de ce manque de recul à l’égard              documentaire, in fine, ambitionne de nous apprendre ?
des événements, lequel aurait pourtant été nécessaire à                  Quitte à être accusés de cynisme, c’est effectivement
la construction d’un regard un tant soit peu analytique                  la principale question qui nous taraude devant
- ou tout du moins clairement orienté -, ainsi apte à                    L’Intouchable, lequel hésite entre une impartialité
se démarquer de l’avalanche d’articles déjà parus sur le sujet.          pusillanime et un sensationnalisme malséant (tandis
Aussi, bien que les interviews et les images d’archives soient           que les actrices partagent leurs témoignages,
organisées selon un souci chronologique (d’abord promoteur               on esquisse un semblant de reconstitution - caméra
de concerts à Buffalo, Weinstein monta ensuite sa société                trouble s’avançant dans un couloir d’hôtel - afin
Miramax avec son frère Robert, rachetée en 1993 par The Walt             de nous positionner maladroitement dans “leurs”
Disney Company, les différends avec cette dernière                       souvenirs) ; si ses auteurs étaient sans doute
les poussant à créer The Weinstein Company en 2005),                     convaincus du bien-fondé de leur projet, eu égard à
on soupçonne également ce dernier d’attentisme, tant                     son actualité qui, de ce fait, se suffirait à elle-même,
on nous renseigne finalement peu sur les tenants et aboutissants         ce documentaire prouve au contraire qu’une telle
de cette carrière longtemps fulgurante, si ce n’est que le flair         entreprise nécessite d’autant plus de rigueur en termes
artistique et commercial des deux frères leur permit d’asseoir           d’écriture et de dépouillement critique. _V.V.

                              Visa d’exploitation : 151295. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                 12                                              © les Fiches du Cinéma 2019
Je promets d’être sage
de Ronan Le Page

Ce premier long métrage de Ronan Le Page se                                                                        COMÉDIE ROMANTIQUE
                                                                                                                     Adultes / Adolescents
veut résolument sincère mais son sujet, desservi
par une écriture laborieuse et confuse, peine à                           u GÉNÉRIQUE
convaincre et provoque un ennui dont les acteurs                          Avec : Pio Marmaï (Franck Castang), Léa Drucker (Sibylle
ne parviennent pas à nous sauver.                                         Dermaux), Mélodie Richard (Blandine), Gilles Privat (Gigi), Florence
                                                                          Janas (Magalie), François Chattot (Monsieur Leroy), Céline Toutain
                                                                          (Émilie), Philippe Dusseau (le pharmacien), Thomas Drelon (Eddy
                                                                          Mordelet), Xavier Berlioz (Patrick Mordelet).
                                                                          Scénario : Ronan Le Page Images : Brice Pancot Montage : Loïc
                                                                          Lallemand 1er assistant réal. : Victor Baussonnie Scripte : Lou
                                                                          Rech Musique : Florent Marchet Son : Mathieu Descamps, Pierre
                                                                          Bariaud, Charlotte Butrak et Samuel Aïchoun Décors : Marion
                                                                          Burger Costumes : Sophie Bégon Fage Maquillage : Sarah
                                                                          Mescoff Casting : Pierre-François Créancier Production : Easy
                                                                          Tiger Coproduction : Apollo Films Producteur : Marc-Benoît
                                                                          Créancier Dir. de production : Anne-Claire Créancier
                                                                          Distributeur : Apollo Films.

                                                          © Easy Tiger

     H         Nouveau venu dans le cinéma français,
Ronan Le Page s’offre deux têtes d’affiche de choix pour
porter son premier long métrage, l’étoile montante Pio
Marmaï et Léa Drucker, césarisée en début d’année                                           92 minutes. France, 2019
pour son rôle dans Jusqu’à la garde. Ils incarnent Franck                                  Sortie France : 14 août 2019
et Sybille, deux agents de surveillance d’un musée qui,
                                                                          u RÉSUMÉ
d’abord opposés, vont peu à peu se rapprocher d’une curieuse
                                                                          Alors que la représentation de la pièce de théâtre
manière. Le scénario suit le schéma classique du duo                      qu’il met en scène part en vrille, Franck fait une crise
de personnages qui n’ont rien à faire ensemble mais                       de nerfs car, encore une fois, il n’obtiendra pas de
qui finiront tout de même par s’aimer... un choix peu                     bonne critique. Il fuit Paris et s’installe à Dijon où vit
audacieux qui aurait pu donner lieu à une charmante                       sa sœur, et décroche un contrat de vacation de deux mois
(et énième) comédie romantique, si le scénario n’était                    en tant qu’agent de surveillance au musée des Beaux-Arts.
pas aussi laborieux. Rien n’est jamais fluide dans l’écriture             Toute l’équipe l’accueille avec bienveillance, sauf Sybille
qui ne fait qu’enchaîner des situations improbables                       qui le prend en grippe car, les effectifs étant au complet,
                                                                          ils vont pouvoir procéder à un inventaire des collections,
sans chercher à donner une explication tangible, le tout
                                                                          une procédure obligatoire tous les dix ans. Sybille
- et c’est là le plus pénible - sans jamais être drôle. Il aurait         et Franck y travaillent en binôme et Sybille trouve
été plus intéressant d’explorer la crise de nerfs de                      différentes excuses pour ralentir l’inventaire, car elle
Franck, mais son changement de vie n’est ici que prétexte                 a vendu des objets à un pharmacien qui refuse de les lui
à une invraisemblable histoire de trafiquants amoureux                    rendre.
à laquelle on ne croit pas une seconde. On se demande                     SUITE... Elle s’introduit chez lui sans succès. Franck
comment Léa Drucker, qui s’en sort plutôt bien, et Pio                    découvre l’affaire et l’aide à récupérer le lot. Sybille
Marmaï, toujours trop linéaire dans son jeu comique,                      lui propose de l’aider à les revendre et, en échange,
ont pu se laisser embarquer dans cette galère, hormis                     lui propose son CDI. Il accepte. Ils parviennent à vendre
la perspective de s’amuser un peu. Peu étoffés,                           le lot à un brocanteur. Ils passent la nuit ensemble.
les personnages secondaires ne leur sont d’aucun secours                  De retour au musée, Sybille propose à Franck de continuer
                                                                          leur business, mais il refuse. Elle démissionne. Franck est
et sont à l’image de l’intrigue : ils ne sont pas écrits
                                                                          bientôt victime d’hallucinations, et il s’évanouit. Il se réveille
et engendrent un ennui profond chez le spectateur,                        plusieurs jours plus tard, jour de l’anniversaire de Sybille,
endormi par la plate confusion de l’ensemble. Probablement                qui lui manque. Il prend la route vers le Portugal car elle
sincère, Je promets d’être sage est malheureusement                       lui avait confié vouloir y aller ce jour-là. Ils s’y retrouvent
trop pauvre pour divertir. _A.L.                                          et partent main dans la main.

                         Visa d’exploitation : 149320. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 180 copies.

                                                                   13                                                © les Fiches du Cinéma 2019
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