Option sport 2014-2015 Les Courses de demi-fond et de fond.
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Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr Option sport 2014-2015 Les Courses de demi-fond et de fond. I. Historique des courses. « On a rien inventé, on recycle ». On remet au goût du jour des connaissances du passé. Pierre jean Bazet, entraîneur de Christine Aaron. 1.1. Les courses et la préhistoire. Si l’on considère que le sport est synonyme d’effort musculaire, alors on doit considérer que les hommes préhistoriques ont fait du sport leur mode de vie. Effort physique Différents sens du mot "sport" d'après R. Thomas, 1999 (modifié).La notion d’effort physique est au croisement des différentes définition du sport.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr Granat et Heim (Le sport aux temps préhistoriques, mythe ou réalité ? 2002) analysent bien les types d’efforts physiques, le sport et notamment la nécessité des courses chez les hommes préhistoriques : « Toute l’évolution du genre Homo s’est faite en milieu plus ou moins découvert, à la lisière des forêts et proche des points d’eau. Ces Hommes vivaient en petits groupes, nomades, se déplaçant quotidiennement à la recherche de nourriture et de matières premières. Ils épiaient en permanence les redoutables prédateurs d’alors afin de pouvoir se défendre ou fuir pour trouver un refuge ou grimper aux arbres le temps de l’alerte. Pour survivre, ils devaient être avant tout bons marcheurs, bons coureurs, bons grimpeurs, peut-être nageurs, être capables de ramper et de transporter de lourds fardeaux. Ils devaient réfléchir pour trouver des parades à tous ces pièges et en premier entretenir leur corps à faire des exercices physiques. Cela ne pouvait pas être autrement sinon ils n'auraient pas survécus. » Les hommes préhistoriques ont fait du sport par nécessité vitale : pour se nourrir ils chassaient à l’épieu, à la massue ou à l’aide de pierres taillées, puis au javelot avec ou sans propulseur, à l’arc ensuite. Mais cette chasse était aussi accompagnée de la course à pied. En effet lors de la traque il fallait suivre le gibier. L’ouvrage « Né pour courir » de Christopher McDougall explique d’ailleurs bien les techniques de chasses de certaines tribus africaines et amérindiennes (notamment les tarahumaras, une tribu de super athlètes, qui ont fait de la course à pied leur mode de vie), qui traquait la proie jusqu’à son épuisement. Ainsi, les techniques de chasses issues de la préhistoire ont été revisitées par certaines tribus récentes, en centrant la traque du gibier sur l’efficacité de la course. « Combien de temps faudrait-il vraiment pour pourchasser un animal jusqu’à ce qu’il tombe d’épuisement ? (…) Un jogger dans une forme correcte fait entre 3 et 4 mètres par secondes. Pour la plupart des chevaux, le galop le plus rapide est de 7,7 mètres par seconde. Ils sont capables de maintenir cette allure pendant une dizaine de minutes, puis doivent revenir à 5.8 m/s. Un marathonien de niveau international tient, lui, plusieurs heures à 6 m/s. Le cheval peut creuser l’écart au départ, mais, avec un peu de patience et une distance suffisante, il est possible de le rattraper lentement. (…) Pour qu’une antilope tombe d’épuisement, il suffit de l’effrayer pour la mettre au galop un jour de grosse chaleur. En restant suffisamment près pour qu’elle vous voie, elle El caballo blanco, « Né pour courir » McDougall continuera à sprinter. Après 10 ou 15 km, elle s’écroulera, terrassée par l’hyperthermie. (…) Quand Bambi est déjà en dette d’oxygène, nous avons tout juste le souffle court. (…).
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr Christopher McDougall explique alors : « les humains, avec leurs millions de glandes sudoripares, sont les meilleurs moteurs à refroidissement atmosphérique que l’évolution est mis sur le marché. C’est tout l’intérêt d’être un animal nu et suant. Nous sommes les seuls animaux qui transpirent pour abaisser leur température. Toutes les créatures à pelage le font en premier lieu par la respiration. (…) Une équipe de Harvard le vérifia scrupuleusement en mettant un thermomètre dans le rectum d’un guépard et en le faisant courir sur un tapis roulant. Quand la température atteignit 40°C, le guépard s’arrêta et refusa de courir. C’est la réaction naturelle de tous les mammifères coureurs : quand la chaleur qu’ils accumulent est supérieure à ce qu’ils peuvent évacuer par la bouche, c’est l’arrêt ou la mort. » 1.2. Les courses et les Jeux Olympiques de la Grèce Antique. (Encyclopédie Larousse, Dossier Jeux Olympiques et dossier Grèce Antique). « C’est la Grèce qui invente les jeux olympiques en 776 avant J.-C.. C’est la date à laquelle un certain Koroïbos aurait remporté la course du stade (192,27 m, soit 600 fois la longueur du pied d'Héraclès), épreuve à laquelle se réduisaient les Jeux à l'origine. C'est d'ailleurs à partir de cette date que les Grecs ont compté le temps en olympiades (périodes de quatre années séparant la célébration de jeux Olympiques consécutifs). Avant cette date, les jeux Olympiques n'auraient été que des jeux locaux arrêtés et modifiés à maintes reprises et sans grand impact en Grèce, semble-t-il, puisque l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, œuvres datées de cette époque, n'y font guère référence. Les Jeux panhelléniques – concernant l'ensemble du monde grec –se célébraient tous les quatre ans, depuis 776 avant J.-C., à Olympie, en l'honneur de Zeus et qui comprenaient non seulement des épreuves sportives, mais aussi des concours musicaux et littéraires. Attribuée aux dieux et aux héros grecs, la création des Jeux relève de plusieurs légendes, dont celle qui conte qu'Héraclès, après avoir détourné le fleuve Alphée, aurait organisé avec ses quatre frères une course dont il couronna le vainqueur d'une branche d'olivier. Néanmoins la tradition relate qu'en 884 avant J.-C. des guerres ravagent le petit royaume d'Élide, où se situe Olympie, le « pays des sources », située dans une plaine de l'ouest du Péloponnèse au confluent de la rivière Kladéos et du fleuve Alphée. Iphitos, qui dirige le royaume d'Élide, est désemparé devant ces conflits permanents et va consulter la pythie de Delphes. Celle-ci lui déclare que la colère des dieux ne pourra être calmée qu'à la condition que des jeux Olympiques soient organisés. De retour à Olympie, Iphitos réussit à convaincre Lycurgue, le puissant chef de l'armée de Sparte, d'autoriser la tenue des Jeux. Olympie devient alors un territoire neutre, interdit à toute armée pendant la durée des Jeux, et dans le même temps un territoire sacré, reconnu comme tel par toutes les cités grecques. C'est ainsi que les jeux Olympiques prennent vie, par la création d'une institution sportive avec ses lois et ses règles. 1.2.1. Olympie. Pour accueillir les jeux Olympiques, les Grecs édifient un véritable « village olympique » associant les cérémonies religieuses aux foires commerciales et aux compétitions sportives. Autour de l'Altis, s'élèvent d'un côté le gymnase, la palestre, le prytanée, le léonidaïon, le théokolion et le bouleutêrion, et de l'autre l'hippodrome et le stade : – Le gymnase sert à la fois à l'entraînement des athlètes et aux conférences des philosophes ;
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr – dans la palestre se déroulent les épreuves de lutte ; – le prytanée est l'hôtel où sont hébergés les athlètes ; – Le léonidaïon accueille les hôtes de marque ; – le théokolion est réservé aux prêtres ; – le bouleutêrion est l'endroit où siègent des juges-arbitres, appelés « hellanodices », qui président au bon déroulement des Jeux ; – les compétitions de courses de chevaux et de chars ont lieu dans l'hippodrome, long de 125 mètres et large de 30 ; – sur le stade (nom qui désigne alors non pas la piste mais sa longueur, égale à 196 mètres), toujours visible aujourd'hui sur le site, les athlètes s'affrontent dans trois sortes de courses à pied : le dromos (un stade), le diaulique (deux stades) et le dalique (course de fond de 24 stades). 1.2.2. Le déroulement des Jeux Olympiques Un Grec ne devait pas mourir, disait-on alors, sans avoir assisté au moins une fois dans sa vie aux jeux Olympiques. Quand l'annonce solennelle des Jeux se propage, toutes les cités s'affairent donc en préparatifs afin de pouvoir compter sur des supporters parmi les 45 000 spectateurs qui pourront contempler ceux qui prendront part aux épreuves athlétiques ou aux concours d'art (en littérature, en sculpture, en musique et en architecture), en hommage à Zeus. Toutes les cités grecques ou colonisées par les Grecs participent à ces compétitions qui symbolisent l'unité de la nation hellénique. La trêve olympique fait déposer les armes aux combattants, qui se retrouvent dans l'hippodrome et le stade. Seuls les citoyens grecs sont admis à concourir ; en revanche les esclaves, les « barbares » (étrangers) et les condamnés sont exclus de la compétition. Les athlètes, inscrits un an avant leur participation aux Jeux, viennent s'entraîner dans le gymnase dès l'automne qui précède leur ouverture. Au même moment, les dix juges, les hellanodices, prennent leur quartier à Olympie. À la fin du printemps, ils accueillent officiellement les concurrents sélectionnés. Les Jeux débutent avec le sacrifice de bœufs aux cornes dorés au temple de Zeus. Leurs entrailles sont brûlées à l'encens sur l'autel. Les hellanodices ouvrent la procession devant les athlètes, suivis des cochers, des entraîneurs, des représentants des cités grecques en tenue d'apparat. Arrivés devant la statue de Zeus, les athlètes se prosternent et prêtent serment de lutter loyalement. Le soir, un nouveau sacrifice est offert à Pélops, autre fondateur légendaire des jeux Olympiques dont le nom a donné celui de Péloponnèse (île de Pélops) à la péninsule. La flamme, allumée par des jeunes filles vierges, va brûler durant les cinq journées que durent les Jeux. Dès le lendemain, les hellanodices tirent au sort les séries des épreuves éliminatoires de la course de vitesse, classent les lutteurs par paires et remettent aux chars leurs couleurs. Les juges contrôlent l'entrée dans le stade afin d'en interdire l'accès aux femmes. Seule la prêtresse de Déméter, déesse de la Fécondité, est admise aux Jeux et siège sur son autel face aux juges.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr Du souterrain qui les conduit au stade, les concurrents apparaissent dans l'égalité de leur nudité. Le héraut fait l'appel des coureurs. Les Jeux vont commencer. Après le premier jour consacré à la cérémonie d'ouverture, le programme est le suivant : – le deuxième jour comprend les épreuves réservées aux enfants et aux adolescents, qui s'affrontent à la course à pied, à la lutte et au pugilat ; – le troisième jour ont lieu les épreuves réservées aux adultes (courses à pied [dromos, diaulique, dalique], lutte, pugilat, pancrace ou ceste [lutte et pugilat]) ; – le quatrième jour ont lieu les courses de chars (à quatre chevaux, à deux chevaux, à deux mulets), les courses à cheval, le pentathlon (course, saut, lutte, javelot, disque) et la course en armes ; – le cinquième jour est consacré à la cérémonie de clôture. Le discobole. La clôture des Jeux donne lieu à la remise des couronnes de feuilles d'olivier coupées avec une faucille d'or dans le bois sacré, l'Altis, qui aurait été planté, selon la légende, par Héraclès lui-même. Les athlètes primés reçoivent en outre un bandeau en laine rouge pour les cheveux. Une palme, symbole de la victoire, sera plus tard ajoutée à ces attributs. Les cérémonies s'achèvent par un sacrifice à Zeus. Un grand festin avec musiciens réunit les athlètes victorieux, leur famille et leurs amis. Les héros repartent vers leur patrie sur un char tiré par quatre chevaux blancs Le champion est reçu en triomphe ; il reçoit une pension exempte d'impôts et on élève dans sa ville une statue à son effigie dans un lieu public. 1.2.3. Apogée, dérives et fin des Jeux Olympiques de la Grèce Antique. Le succès des Jeux dans la Grèce antique s'est traduit non seulement par un engouement pour les sports athlétiques dans l'éducation physique imaginée par les Grecs, mais également dans la philosophie et les arts. L'intérêt pour l'hygiène, la santé, la beauté du corps autant que la formation du caractère va pénétrer les contrées éloignées conquises par la civilisation hellénique : l'Asie Mineure, l'Égypte, la Crimée, où sont implantés des gymnases et des stades jusque dans les plus petits villages. Néanmoins, les jeux Olympiques de l'Antiquité grecque n'ont été ni le « paradis perdu » que l'on évoque souvent en parlant des choses du passé, ni l'objet d'un culte incontesté par les Grecs eux-mêmes. Il y a eu des tricheurs ; des mécènes n'ont pas craint d'acheter des écuries avant les épreuves et de prendre des étrangers dans les équipes de leurs cités ; des athlètes ont tenté de se « doper », notamment en mangeant à l'excès de la viande ou en buvant des philtres. La vision du sport en Grèce ne fit d'ailleurs pas l'objet d'un consensus et celle des Jeux, enthousiaste et idéaliste, qu'en donne le poète Pindare dans ses odes élogieuses aux vainqueurs n'est pas celle des penseurs comme Xénophon et Platon, qui développent des points de vue plus prosaïques, hygiénistes et militaristes. La fameuse trêve olympique, elle-même, n'a pas été toujours respectée : – en 420 avant J.-C., les Éléens interdisent aux Lacédémoniens de participer aux Jeux et tentent d'exercer un chantage politique, si bien que l'on craint une intervention armée pendant les Jeux ; – en 364 avant J.-C., les Arcadiens s'emparent d'Olympie et prennent la place des Éléens pour organiser les Jeux. Ces derniers se présentent alors en armes pendant la célébration des Jeux ; – enfin, en 332 avant J.-C., Caloppos achète ses adversaires du pentathlon mais se trouve démasqué ; les Athéniens refusent de payer l'amende qu'on inflige à leur athlète, suspendent leur participation aux Jeux mais sont obligés d'interrompre leur boycott car la pythie de Delphes leur refuse tout service tant qu'ils ne se seront pas acquittés de l'amende.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr La décadence des jeux Olympiques a donc commencé avec des affaires de corruption. Plus tard, la civilisation grecque subit les influences de ses colonisateurs macédoniens puis romains jusque dans le programme olympique : les combats de gladiateurs, la lutte contre les fauves apparaissent, et la durée des Jeux s'allonge, allant jusqu'à six mois. L'idéal grec de l'excellence se pervertit de même que le panem et circenses des jeux du cirque. Dédiés aux dieux multiples de la religion grecque, les Jeux ne résisteront pas au dieu unique des chrétiens. Nés de la religion, ils mourront ainsi par la religion. C'est l'empereur Théodose Ier, converti au christianisme et fortement influencé par saint Ambroise, évêque de Milan, qui décidera de les interdire purement et simplement en l'an 394. 1.3. Une histoire du marathon Pierre LAGRUE, « Marathon, sport », Encyclopædia Universalis , 2014. « Le marathon naît d'une idée du philologue et helléniste français Michel Bréal. L'histoire atteste que la bataille de Marathon eut bien lieu en 490 avant J.-C., mais la chevauchée du messager Philippidès est moins er avérée... La flotte du roi de Perse Darius I , commandée par Datis, forte de vingt mille hommes, débarque dans la plaine de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes, en septembre 490 avant J.-C. : la stratégie du Grand Roi est sans doute d'attirer l'armée loin d'Athènes pour permettre à ses partisans de prendre la cité. De fait, le stratège Miltiade, avec neuf mille hommes et mille Platéens alliés, se met en route. Alors qu'une partie des troupes perses rembarque pour se diriger vers le Phalère, Miltiade décide de passer à l'offensive et d'attaquer l'arrière-garde qui couvre l'opération ; les Perses ripostent et portent une attaque au centre de la plaine, mais les Athéniens répliquent, les encerclent par les ailes, les mettent en déroute et poursuivent les fuyards jusqu'aux navires où ils tentaient de se réfugier. La victoire athénienne est totale : six mille quatre cents soldats perses sont tués, alors que les pertes athéniennes se limitent à moins de deux cents hommes. C'est ici qu'intervient Philippidès. Ce jeune soldat, chargé par Miltiade d'annoncer la nouvelle du triomphe, part en courant de la plaine de Marathon pour rejoindre Athènes. Arrivé, il annonce la victoire aux édiles et s'écroule, mort d'épuisement. » Mais la distance de 42,195 km retenue pour les compétitions officielles de marathon ne correspond pas à celle qui sépare Marathon et Athènes, mais à l'espace qui, entre le château royal de Windsor et le stade de White City, servit de cadre aux compétitions d'athlétisme lors des Jeux de Londres en 1908. Cette discipline est devenue extrêmement populaire : de grandes villes dans le monde (New York, Rio de Janeiro, Paris…) organisent des marathons ou de grandes courses sur route, qui rassemblent parfois de 20 000 à 30 000 concurrents. Cet engouement a permis un développement important des sociétés d'équipements sportifs, qui rivalisent d'ingéniosité pour fabriquer des chaussures légères, souples, parfaitement adaptées à la course sur le macadam. 1.4. Les courses et la naissance du sport moderne en Angleterre. Si l’on admet que le sport repose sur la notion de performance et de compétition alors nous devons considérer que le sport, et donc les courses, sont nées en Angleterre, à partir du XVIIe siècle. En effet, dans les anciens J.O. les notions de performance et de record n’existaient pas et la finalité même était plus religieuse que la course vers le progrès. D’ailleurs, l’absence de chronomètre rendait impossible la comparaison.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr « L'athlétisme moderne est issu des sports pratiqués dans l'Antiquité, notamment aux jeux Olympiques. Le roi Henry II d'Angleterre (1154/1189) fut très probablement l'un des premiers athlètes des Temps modernes. Dès le XIIe siècle, on trouve en effet, en Angleterre, des descriptions de jeux athlétiques pratiqués par les Londoniens ; on sait aussi que le roi Henry II s'était fait installer, aux abords de la capitale, des terrains de sport où il se rendait souvent. Mais l'athlétisme comme discipline sportive s'est formé progressivement en Grande-Bretagne, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, puis pendant les premières décennies du XIXe siècle. » (Encyclopédie Bordas). En revanche, en 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi- totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires (Liponski, L'encyclopédie des sports, 2005). Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits. Mais les concours persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les courses à pied à Londres en 1510. Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes concourent à la grecque, c'est-à-dire nus (Liponski, L'encyclopédie des sports, 2005). L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris. L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées à l’aide de deux montres marines (Arvin-Bérod, Les Enfants d’Olympie, 1996). Naissance des courses et débat amateurisme/ professionnalisme. Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près de Londres. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel. En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen. En effet, les courses à pied, sont issus des courses de chevaux, mises en place d’abord part les gentlemen qui parient sur les laquais coureurs, en tenu de jockey. Lors des courses sur les hippodromes les grands eurent l'idée de faire concourir leur "running-footmen". Ces courses longues font apparaître de fortes mises d'argent. L’origine des courses en Angleterre explique ainsi pourquoi les premières courses s’appelaient steeple, courses pendant lesquelles il fallait franchir des obstacles (que l’on a ensuite appelé haies). Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic Association est créée en 1886. Les professionnels les plus connus furent : Deerfoot (Pied de Daim) vers 1863 (Lewis Bennets, photo) Powell (1734-1793) Allardice (1779-1854)
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr Cependant, l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, fondée le 20 novembre 1887, met particulièrement en avant sa volonté de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est à l'origine de la rénovation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle organise les premiers championnats de France d'athlétisme en 1888 avec quatre épreuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies. Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles. L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe Jim Thorpe, en 1912. de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans l'Hexagone (Gourdon, Lassus, « L'affaire Ladoumègue. Le débat amateurisme / professionnalisme dans les années trente » , sur persee.fr, 2002). En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes. Aujourd'hui, les revenus des athlètes proviennent en partie des cachets attribués lors des différents meetings en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçus grâce à des sponsors ou des mécènes. 1.5. Histoire culturelle du demi-fond Encyclopédie Larousse. Les grandes vedettes du demi-fond, tels l'Anglais Sebastian Coe ou le Marocain Saïd Aouita, ont marqué les années 1980 avec des performances qui quelques années auparavant semblaient impossibles à atteindre. Les distances classiques sont le 800 m et le 1 500 m. Le demi-fond court est souvent spectaculaire, car il met en jeu une stratégie en vue de la séquence finale, généralement la plus rapide, qui se déroule dans les 250 derniers mètres. Pour s'imposer dans cette discipline, l'athlète doit allier vitesse et endurance, comme l'ont montré des spécialistes du 400 m qui sont passés au 800 m avec succès, tel le Cubain Alberto Juantorena, qui à l'occasion des jeux Olympiques qui se déroulèrent à Montréal en 1976 remporta – pour la première fois dans l'histoire de l'olympisme – la médaille d'or dans ces deux spécialités. Le Marocain Hicham el-Guerrouj a dominé le demi-fond court ; il est détenteur des records mondiaux du
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr 1 500 m (3 min 26 s 00 en 1998), du 2 000 m (4 min 44 s 79 en 1999) et du mile (3 min 43 s 13 en 1999). Le record du 3 000 m est détenu par le Kenyan Daniel Komen (7 min 20 s 67 en 1996). On distingue deux grands types de coureurs. Le « finisseur », qui pousse sa pointe de vitesse dans la dernière phase de la course, et le « coureur de train ». Ce dernier, qui s'impose surtout dans le 1 500 m, aime partir de loin, parfois dès les premiers mètres de la ligne de départ, ce qui lui évite les aléas tactiques d'un dénouement indécis lors du sprint final, disputé entre plusieurs concurrents dans le dernier virage et la ligne droite. Les distances longues du demi-fond comprennent le 5 000 m et le 10 000 m. Initialement réservées aux coureurs très endurants, ces disciplines ont subi une véritable révolution depuis quelques années sous l'impulsion de champions d'exception qui ont abattu, dans la conquête des records, des barrières psychologiques. Les compétitions sont devenues beaucoup plus spectaculaires, car plus rapides et avec de superbes retournements de situation, souvent créés par les coureurs de l'Afrique de l'Est, éthiopiens et surtout kenyans. L'amélioration des techniques, l'intensification de l'entraînement (les distances courues chaque jour par les spécialistes se sont allongées, parfois jusqu'à 50 km) et la minutie de son organisation, ainsi qu'une motivation supérieure ont permis une progression fulgurante des records : en 1987, un coureur comme Saïd Aouita franchissait la limite des 13 min au 5 000 m, en 1987, courant à une allure de 2 min 36 s environ au kilomètre. Le record détenu depuis 1998 par l'Éthiopien Hailé Gébrésélassié (12 min 39 s 36) a été battu, en 2004, par Kénénisa Bekele, son jeune compatriote, avec 12 min 37 sec 35. Dans l'épreuve du 10 000 m, plusieurs coureurs, comme le Mexicain Arturo Arrios (en 1989, record du monde de 27 min 8 s 23), ont démontré, à l'approche des années 1990, que l'objectif des 27 min pourrait être atteint. En 1994, le Kenyan William Sigei réalisait ce record mémorable avec un temps de 26 min 52 s 23, que Hailé Gébrésélassié portait à 26 min 22 s 75 en 1998. En 2005, la meilleure performance mondiale est détenue par l'Éthiopien Kénénisa Bekele (26 min 17 sec 53). De telles perspectives semblaient inimaginables dans les années 1960, peu après les exploits d'Emil Zátopek, la « locomotive tchécoslovaque », aux Jeux d'Helsinki, jusqu'à ce que l'Australien Ron Clarke porte le record du monde du 10 000 m de 28 min 18 s 2 à 27 min 39 s 4. 1.6. Les Records 1.6.1. Records du monde Femmes Distance Temps Athlète Date Lieu 800m 1’53’’28 Kratochvolova Jarmila (Tch) 26/07/1983 Munich (GER) 1500m 3’50’’46 Masterkova Svetlana (Rus) 23/08/1996 Bruxelles (BEL) 3000m 8’06’’11 Junxia Wang (Chn) 13/09/1993 Pékin (CHN) 5000m 14’11’’15 Dibaba Tirunesh (Eth) 06/06/2008 Oslo (NOR) 10000m 29’31’’78 Junxia Wang (Chn) 08/09/1993 Pékin (CHN) 1.6.2. Records du monde Hommes Distance Temps Athlète Date Lieu 800m 1’40’’91 Lekuta Rudisha David (Ken) 09/08/2012 Londres (ENG) 1500m 3’26’00 El Guerrouj Hicham (Mar) 14/07/1998 Rome (ITA) 3000m 7’20’67 Komen Daniel (Ken) 01/09/1996 Rieti (ITA) 5000m 12’37’’35 Bekele Kenenisa (Eth) 31/05/2004 Hengelo (NED) 10000m 26’17’’53 Bekele Kenenisa (Eth) 28/08/2005 Bruxelles (BEL)
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