Option sport 2014-2015 Les Courses de demi-fond et de fond.

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Option sport 2014-2015 Les Courses de demi-fond et de fond.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes
                      Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr

              Option sport 2014-2015
        Les Courses de demi-fond et de fond.
   I.      Historique des courses.

            « On a rien inventé, on recycle ». On remet au goût du jour des connaissances du passé.
                                                    Pierre jean Bazet, entraîneur de Christine Aaron.

   1.1. Les courses et la préhistoire.

Si l’on considère que le sport est synonyme d’effort musculaire, alors on doit considérer que les hommes
préhistoriques ont fait du sport leur mode de vie.

                       Effort physique

    Différents sens du mot "sport" d'après R. Thomas, 1999 (modifié).La notion d’effort physique est au
                              croisement des différentes définition du sport.
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Granat et Heim (Le sport aux temps préhistoriques,
mythe ou réalité ? 2002) analysent bien les types
d’efforts physiques, le sport et notamment la nécessité
des courses chez les hommes préhistoriques : « Toute
l’évolution du genre Homo s’est faite en milieu plus ou
moins découvert, à la lisière des forêts et proche des
points d’eau. Ces Hommes vivaient en petits groupes,
nomades, se déplaçant quotidiennement à la recherche de
nourriture et de matières premières. Ils épiaient en
permanence les redoutables prédateurs d’alors afin de
pouvoir se défendre ou fuir pour trouver un refuge ou
grimper aux arbres le temps de l’alerte. Pour survivre, ils
devaient être avant tout bons marcheurs, bons coureurs,
bons grimpeurs, peut-être nageurs, être capables de
ramper et de transporter de lourds fardeaux. Ils devaient
réfléchir pour trouver des parades à tous ces pièges et en
premier entretenir leur corps à faire des exercices
physiques. Cela ne pouvait pas être autrement sinon ils
n'auraient pas survécus. »
 Les hommes préhistoriques ont fait du sport par nécessité vitale : pour se nourrir ils chassaient à l’épieu, à
la massue ou à l’aide de pierres taillées, puis au javelot avec ou sans propulseur, à l’arc ensuite. Mais cette
chasse était aussi accompagnée de la course à pied. En effet lors de la traque il fallait suivre le gibier.
L’ouvrage « Né pour courir » de Christopher McDougall explique d’ailleurs bien les techniques de chasses
de certaines tribus africaines et amérindiennes (notamment les tarahumaras, une tribu de super athlètes,
qui ont fait de la course à pied leur mode de vie), qui traquait la proie jusqu’à son épuisement. Ainsi, les
techniques de chasses issues de la préhistoire ont été revisitées par certaines tribus récentes, en centrant
la traque du gibier sur l’efficacité de la course.
                                                  « Combien de temps faudrait-il vraiment pour pourchasser un
                                                  animal jusqu’à ce qu’il tombe d’épuisement ? (…)
                                                  Un jogger dans une forme correcte fait entre 3 et 4 mètres
                                                  par secondes.
                                                  Pour la plupart des chevaux, le galop le plus rapide est de 7,7
                                                  mètres par seconde. Ils sont capables de maintenir cette
                                                  allure pendant une dizaine de minutes, puis doivent revenir à
                                                  5.8 m/s. Un marathonien de niveau international tient, lui,
                                                  plusieurs heures à 6 m/s. Le cheval peut creuser l’écart au
                                                  départ, mais, avec un peu de patience et une distance
                                                  suffisante, il est possible de le rattraper lentement. (…)
                                                  Pour qu’une antilope tombe d’épuisement, il suffit de
                                                  l’effrayer pour la mettre au galop un jour de grosse chaleur.
                                                  En restant suffisamment près pour qu’elle vous voie, elle
El caballo blanco, « Né pour courir » McDougall
                                                  continuera à sprinter. Après 10 ou 15 km, elle s’écroulera,
                                                  terrassée par l’hyperthermie. (…) Quand Bambi est déjà en
dette d’oxygène, nous avons tout juste le souffle court. (…).
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Christopher McDougall explique alors : « les humains, avec leurs millions de glandes sudoripares, sont les
meilleurs moteurs à refroidissement atmosphérique que l’évolution est mis sur le marché. C’est tout l’intérêt
d’être un animal nu et suant. Nous sommes les seuls animaux qui transpirent pour abaisser leur
température. Toutes les créatures à pelage le font en premier lieu par la respiration. (…)
Une équipe de Harvard le vérifia scrupuleusement en mettant un thermomètre dans le rectum d’un guépard
et en le faisant courir sur un tapis roulant. Quand la température atteignit 40°C, le guépard s’arrêta et
refusa de courir. C’est la réaction naturelle de tous les mammifères coureurs : quand la chaleur qu’ils
accumulent est supérieure à ce qu’ils peuvent évacuer par la bouche, c’est l’arrêt ou la mort. »

    1.2. Les courses et les Jeux Olympiques de la Grèce Antique.
(Encyclopédie Larousse, Dossier Jeux Olympiques et dossier Grèce Antique).

« C’est la Grèce qui invente les jeux olympiques en 776 avant J.-C.. C’est la date à laquelle un certain
Koroïbos aurait remporté la course du stade (192,27 m, soit 600 fois la longueur du pied d'Héraclès),
épreuve à laquelle se réduisaient les Jeux à l'origine. C'est d'ailleurs à partir de cette date que les Grecs ont
compté le temps en olympiades (périodes de quatre années séparant la célébration de jeux Olympiques
consécutifs).
Avant cette date, les jeux Olympiques n'auraient été que des jeux locaux arrêtés et modifiés à maintes
reprises et sans grand impact en Grèce, semble-t-il, puisque l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, œuvres datées
de cette époque, n'y font guère référence.
Les Jeux panhelléniques – concernant l'ensemble du monde grec –se célébraient tous les quatre ans, depuis
776 avant J.-C., à Olympie, en l'honneur de Zeus et qui comprenaient non seulement des épreuves
sportives, mais aussi des concours musicaux et littéraires. Attribuée aux dieux et aux héros grecs, la
création des Jeux relève de plusieurs légendes, dont celle qui conte qu'Héraclès, après avoir détourné le
fleuve Alphée, aurait organisé avec ses quatre frères une course dont il couronna le vainqueur d'une
branche d'olivier.

Néanmoins la tradition relate qu'en 884 avant J.-C. des guerres ravagent le petit royaume d'Élide, où se
situe Olympie, le « pays des sources », située dans une plaine de l'ouest du Péloponnèse au confluent de la
rivière Kladéos et du fleuve Alphée. Iphitos, qui dirige le royaume d'Élide, est désemparé devant ces conflits
permanents et va consulter la pythie de Delphes. Celle-ci lui déclare que la colère des dieux ne pourra être
calmée qu'à la condition que des jeux Olympiques soient organisés. De retour à Olympie, Iphitos réussit à
convaincre Lycurgue, le puissant chef de l'armée de Sparte, d'autoriser la tenue des Jeux.

Olympie devient alors un territoire neutre, interdit à toute armée pendant la durée des Jeux, et dans le
même temps un territoire sacré, reconnu comme tel par toutes les cités grecques. C'est ainsi que les jeux
Olympiques prennent vie, par la création d'une institution sportive avec ses lois et ses règles.

    1.2.1.   Olympie.
Pour accueillir les jeux Olympiques, les Grecs édifient un véritable « village olympique » associant les
cérémonies religieuses aux foires commerciales et aux compétitions sportives.
Autour de l'Altis, s'élèvent d'un côté le gymnase, la palestre, le prytanée, le léonidaïon, le théokolion et le
bouleutêrion, et de l'autre l'hippodrome et le stade :
– Le gymnase sert à la fois à l'entraînement des athlètes et aux conférences des philosophes ;
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– dans la palestre se déroulent les épreuves de lutte ;
– le prytanée est l'hôtel où sont hébergés les athlètes ;
– Le léonidaïon accueille les hôtes de marque ;
– le théokolion est réservé aux prêtres ;
– le bouleutêrion est l'endroit où siègent des juges-arbitres, appelés « hellanodices », qui président au bon
déroulement des Jeux ;
– les compétitions de courses de chevaux et de chars ont lieu dans l'hippodrome, long de 125 mètres et
large de 30 ;
– sur le stade (nom qui désigne alors non pas la piste mais sa longueur, égale à 196 mètres), toujours visible
aujourd'hui sur le site, les athlètes s'affrontent dans trois sortes de courses à pied : le dromos (un stade), le
diaulique (deux stades) et le dalique (course de fond de 24 stades).

    1.2.2. Le déroulement des Jeux Olympiques
Un Grec ne devait pas mourir, disait-on alors, sans avoir assisté au moins une fois dans sa vie aux jeux
Olympiques. Quand l'annonce solennelle des Jeux se propage, toutes les cités s'affairent donc en
préparatifs afin de pouvoir compter sur des supporters parmi les 45 000 spectateurs qui pourront
contempler ceux qui prendront part aux épreuves athlétiques ou aux concours d'art (en littérature, en
sculpture, en musique et en architecture), en hommage à Zeus.
Toutes les cités grecques ou colonisées par les Grecs participent à ces compétitions qui symbolisent l'unité
de la nation hellénique. La trêve olympique fait déposer les armes aux combattants, qui se retrouvent dans
l'hippodrome et le stade.
Seuls les citoyens grecs sont admis à concourir ; en revanche les esclaves, les « barbares » (étrangers) et les
condamnés sont exclus de la compétition. Les athlètes, inscrits un an avant leur participation aux Jeux,
viennent s'entraîner dans le gymnase dès l'automne qui précède leur ouverture. Au même moment, les dix
juges, les hellanodices, prennent leur quartier à Olympie. À la fin du printemps, ils accueillent officiellement
les concurrents sélectionnés.

Les Jeux débutent avec le sacrifice de bœufs aux cornes dorés au temple
de Zeus. Leurs entrailles sont brûlées à l'encens sur l'autel. Les
hellanodices ouvrent la procession devant les athlètes, suivis des
cochers, des entraîneurs, des représentants des cités grecques en tenue
d'apparat. Arrivés devant la statue de Zeus, les athlètes se prosternent
et prêtent serment de lutter loyalement.
Le soir, un nouveau sacrifice est offert à Pélops, autre fondateur
légendaire des jeux Olympiques dont le nom a donné celui de
Péloponnèse (île de Pélops) à la péninsule. La flamme, allumée par des
jeunes filles vierges, va brûler durant les cinq journées que durent les
Jeux. Dès le lendemain, les hellanodices tirent au sort les séries des
épreuves éliminatoires de la course de vitesse, classent les lutteurs par
paires et remettent aux chars leurs couleurs. Les juges contrôlent
l'entrée dans le stade afin d'en interdire l'accès aux femmes. Seule la
prêtresse de Déméter, déesse de la Fécondité, est admise aux Jeux et
siège sur son autel face aux juges.
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Du souterrain qui les conduit au stade, les concurrents apparaissent dans l'égalité de leur nudité. Le héraut
fait l'appel des coureurs. Les Jeux vont commencer.
Après le premier jour consacré à la cérémonie d'ouverture, le programme est le suivant :
– le deuxième jour comprend les épreuves réservées aux enfants et aux adolescents, qui s'affrontent à la
course à pied, à la lutte et au pugilat ;
– le troisième jour ont lieu les épreuves réservées aux adultes (courses à pied [dromos, diaulique, dalique],
lutte, pugilat, pancrace ou ceste [lutte et pugilat]) ;
– le quatrième jour ont lieu les courses de chars (à quatre chevaux, à deux chevaux, à deux mulets), les
courses à cheval, le pentathlon (course, saut, lutte, javelot, disque) et la course en armes ;
– le cinquième jour est consacré à la cérémonie de clôture.
Le discobole.
La clôture des Jeux donne lieu à la remise des couronnes de feuilles d'olivier coupées avec une faucille d'or
dans le bois sacré, l'Altis, qui aurait été planté, selon la légende, par Héraclès lui-même. Les athlètes primés
reçoivent en outre un bandeau en laine rouge pour les cheveux. Une palme, symbole de la victoire, sera
plus tard ajoutée à ces attributs.
Les cérémonies s'achèvent par un sacrifice à Zeus. Un grand festin avec musiciens réunit les athlètes
victorieux, leur famille et leurs amis. Les héros repartent vers leur patrie sur un char tiré par quatre chevaux
blancs Le champion est reçu en triomphe ; il reçoit une pension exempte d'impôts et on élève dans sa ville
une statue à son effigie dans un lieu public.

    1.2.3. Apogée, dérives et fin des Jeux Olympiques de la Grèce Antique.
Le succès des Jeux dans la Grèce antique s'est traduit non seulement par un engouement pour les sports
athlétiques dans l'éducation physique imaginée par les Grecs, mais également dans la philosophie et les
arts.
L'intérêt pour l'hygiène, la santé, la beauté du corps autant que la formation du caractère va pénétrer les
contrées éloignées conquises par la civilisation hellénique : l'Asie Mineure, l'Égypte, la Crimée, où sont
implantés des gymnases et des stades jusque dans les plus petits villages. Néanmoins, les jeux Olympiques
de l'Antiquité grecque n'ont été ni le « paradis perdu » que l'on évoque souvent en parlant des choses du
passé, ni l'objet d'un culte incontesté par les Grecs eux-mêmes. Il y a eu des tricheurs ; des mécènes n'ont
pas craint d'acheter des écuries avant les épreuves et de prendre des étrangers dans les équipes de leurs
cités ; des athlètes ont tenté de se « doper », notamment en mangeant à l'excès de la viande ou en buvant
des philtres.
La vision du sport en Grèce ne fit d'ailleurs pas l'objet d'un consensus et celle des Jeux, enthousiaste et
idéaliste, qu'en donne le poète Pindare dans ses odes élogieuses aux vainqueurs n'est pas celle des
penseurs comme Xénophon et Platon, qui développent des points de vue plus prosaïques, hygiénistes et
militaristes.
La      fameuse      trêve     olympique,      elle-même,    n'a     pas    été      toujours    respectée :
– en 420 avant J.-C., les Éléens interdisent aux Lacédémoniens de participer aux Jeux et tentent d'exercer
un chantage politique, si bien que l'on craint une intervention armée pendant les Jeux ;
– en 364 avant J.-C., les Arcadiens s'emparent d'Olympie et prennent la place des Éléens pour organiser les
Jeux. Ces derniers se présentent alors en armes pendant la célébration des Jeux ;
– enfin, en 332 avant J.-C., Caloppos achète ses adversaires du pentathlon mais se trouve démasqué ; les
Athéniens refusent de payer l'amende qu'on inflige à leur athlète, suspendent leur participation aux Jeux
mais sont obligés d'interrompre leur boycott car la pythie de Delphes leur refuse tout service tant qu'ils ne
se seront pas acquittés de l'amende.
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La décadence des jeux Olympiques a donc commencé avec des affaires de corruption. Plus tard, la
civilisation grecque subit les influences de ses colonisateurs macédoniens puis romains jusque dans le
programme olympique : les combats de gladiateurs, la lutte contre les fauves apparaissent, et la durée des
Jeux s'allonge, allant jusqu'à six mois. L'idéal grec de l'excellence se pervertit de même que le panem et
circenses des jeux du cirque.
Dédiés aux dieux multiples de la religion grecque, les Jeux ne résisteront pas au dieu unique des chrétiens.
Nés de la religion, ils mourront ainsi par la religion. C'est l'empereur Théodose Ier, converti au christianisme
et fortement influencé par saint Ambroise, évêque de Milan, qui décidera de les interdire purement et
simplement en l'an 394.

    1.3.    Une histoire du marathon
Pierre LAGRUE, « Marathon, sport », Encyclopædia Universalis , 2014.

« Le marathon naît d'une idée du philologue et helléniste français Michel Bréal. L'histoire atteste que la
bataille de Marathon eut bien lieu en 490 avant J.-C., mais la chevauchée du messager Philippidès est moins
                                                  er
avérée... La flotte du roi de Perse Darius I , commandée par Datis, forte de vingt mille hommes, débarque
dans la plaine de Marathon, à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Athènes, en septembre
490 avant J.-C. : la stratégie du Grand Roi est sans doute d'attirer l'armée loin d'Athènes pour permettre à
ses partisans de prendre la cité. De fait, le stratège Miltiade, avec neuf mille hommes et mille Platéens alliés,
se met en route. Alors qu'une partie des troupes perses rembarque pour se diriger vers le Phalère, Miltiade
décide de passer à l'offensive et d'attaquer l'arrière-garde qui couvre l'opération ; les Perses ripostent et
portent une attaque au centre de la plaine, mais les Athéniens répliquent, les encerclent par les ailes, les
mettent en déroute et poursuivent les fuyards jusqu'aux navires où ils tentaient de se réfugier. La victoire
athénienne est totale : six mille quatre cents soldats perses sont tués, alors que les pertes athéniennes se
limitent à moins de deux cents hommes. C'est ici qu'intervient Philippidès. Ce jeune soldat, chargé par
Miltiade d'annoncer la nouvelle du triomphe, part en courant de la plaine de Marathon pour rejoindre
Athènes. Arrivé, il annonce la victoire aux édiles et s'écroule, mort d'épuisement. »

Mais la distance de 42,195 km retenue pour les compétitions officielles de marathon ne correspond pas à
celle qui sépare Marathon et Athènes, mais à l'espace qui, entre le château royal de Windsor et le stade de
White City, servit de cadre aux compétitions d'athlétisme lors des Jeux de Londres en 1908.
Cette discipline est devenue extrêmement populaire : de grandes villes dans le monde (New York, Rio de
Janeiro, Paris…) organisent des marathons ou de grandes courses sur route, qui rassemblent parfois de
20 000 à 30 000 concurrents. Cet engouement a permis un développement important des sociétés
d'équipements sportifs, qui rivalisent d'ingéniosité pour fabriquer des chaussures légères, souples,
parfaitement adaptées à la course sur le macadam.

    1.4. Les courses et la naissance du sport moderne en Angleterre.
Si l’on admet que le sport repose sur la notion de performance et de compétition alors nous devons
considérer que le sport, et donc les courses, sont nées en Angleterre, à partir du XVIIe siècle. En effet, dans
les anciens J.O. les notions de performance et de record n’existaient pas et la finalité même était plus
religieuse que la course vers le progrès. D’ailleurs, l’absence de chronomètre rendait impossible la
comparaison.
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 « L'athlétisme moderne est issu des sports pratiqués dans l'Antiquité, notamment aux jeux Olympiques. Le
roi Henry II d'Angleterre (1154/1189) fut très probablement l'un des premiers athlètes des Temps
modernes. Dès le XIIe siècle, on trouve en effet, en Angleterre, des descriptions de jeux athlétiques
pratiqués par les Londoniens ; on sait aussi que le roi Henry II s'était fait installer, aux abords de la capitale,
des terrains de sport où il se rendait souvent. Mais l'athlétisme comme discipline sportive s'est formé
progressivement en Grande-Bretagne, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, puis pendant les
premières décennies du XIXe siècle. » (Encyclopédie Bordas).

En revanche, en 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi-
totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires (Liponski, L'encyclopédie
des sports, 2005). Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits. Mais les concours
persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les
courses à pied à Londres en 1510.
Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est
celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive
annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes
concourent à la grecque, c'est-à-dire nus (Liponski, L'encyclopédie des sports, 2005).
L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris.
L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette
compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne
la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois
également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées à l’aide de deux montres marines
(Arvin-Bérod, Les Enfants d’Olympie, 1996).

Naissance des courses et débat amateurisme/ professionnalisme.
Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près
de Londres. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel.

En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut
d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen. En effet,
les courses à pied, sont issus des courses de chevaux, mises en place d’abord part les gentlemen qui parient
sur les laquais coureurs, en tenu de jockey. Lors des courses sur les hippodromes les grands eurent l'idée de
faire concourir leur "running-footmen". Ces courses longues font apparaître de fortes mises d'argent.
L’origine des courses en Angleterre explique ainsi pourquoi les premières courses s’appelaient steeple,
courses pendant lesquelles il fallait franchir des obstacles (que l’on a ensuite appelé haies).

Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent
un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic
Association est créée en 1886.
Les professionnels les plus connus furent :
     Deerfoot (Pied de Daim) vers 1863 (Lewis Bennets, photo)
     Powell (1734-1793)
     Allardice (1779-1854)
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Cependant, l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, fondée le 20 novembre 1887, met
particulièrement en avant sa volonté de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est à
l'origine de la rénovation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle
organise les premiers championnats de France d'athlétisme en 1888 avec quatre épreuves au
programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies.

                            Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux
                            olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont
                            l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres,
                            mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans
                            l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée
                            en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le
                            principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international
                            olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur
                            les courses professionnelles.
                            L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir
                            enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres
                            olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer
                            ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe

 Jim Thorpe, en 1912.       de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le
                            Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération
française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans
l'Hexagone (Gourdon, Lassus, « L'affaire Ladoumègue. Le débat amateurisme / professionnalisme dans
les années trente » , sur persee.fr, 2002).

En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du
temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont
destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes.
Aujourd'hui, les revenus des athlètes proviennent en partie des cachets attribués lors des différents
meetings en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçus grâce à des
sponsors ou des mécènes.

    1.5.    Histoire culturelle du demi-fond
Encyclopédie Larousse.
Les grandes vedettes du demi-fond, tels l'Anglais Sebastian Coe ou le Marocain Saïd Aouita, ont marqué les
années 1980 avec des performances qui quelques années auparavant semblaient impossibles à atteindre.

Les distances classiques sont le 800 m et le 1 500 m. Le demi-fond court est souvent spectaculaire, car il
met en jeu une stratégie en vue de la séquence finale, généralement la plus rapide, qui se déroule dans les
250 derniers mètres. Pour s'imposer dans cette discipline, l'athlète doit allier vitesse et endurance, comme
l'ont montré des spécialistes du 400 m qui sont passés au 800 m avec succès, tel le Cubain Alberto
Juantorena, qui à l'occasion des jeux Olympiques qui se déroulèrent à Montréal en 1976 remporta – pour la
première fois dans l'histoire de l'olympisme – la médaille d'or dans ces deux spécialités. Le
Marocain Hicham el-Guerrouj a dominé le demi-fond court ; il est détenteur des records mondiaux du
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1 500 m (3 min 26 s 00 en 1998), du 2 000 m (4 min 44 s 79 en 1999) et du mile (3 min 43 s 13 en 1999). Le
record du 3 000 m est détenu par le Kenyan Daniel Komen (7 min 20 s 67 en 1996).
On distingue deux grands types de coureurs. Le « finisseur », qui pousse sa pointe de vitesse dans la
dernière phase de la course, et le « coureur de train ». Ce dernier, qui s'impose surtout dans le 1 500 m,
aime partir de loin, parfois dès les premiers mètres de la ligne de départ, ce qui lui évite les aléas tactiques
d'un dénouement indécis lors du sprint final, disputé entre plusieurs concurrents dans le dernier virage et
la ligne droite.

Les distances longues du demi-fond comprennent le 5 000 m et le 10 000 m. Initialement réservées aux
coureurs très endurants, ces disciplines ont subi une véritable révolution depuis quelques années sous
l'impulsion de champions d'exception qui ont abattu, dans la conquête des records, des barrières
psychologiques. Les compétitions sont devenues beaucoup plus spectaculaires, car plus rapides et avec de
superbes retournements de situation, souvent créés par les coureurs de l'Afrique de l'Est, éthiopiens et
surtout kenyans. L'amélioration des techniques, l'intensification de l'entraînement (les distances courues
chaque jour par les spécialistes se sont allongées, parfois jusqu'à 50 km) et la minutie de son organisation,
ainsi qu'une motivation supérieure ont permis une progression fulgurante des records : en 1987, un
coureur comme Saïd Aouita franchissait la limite des 13 min au 5 000 m, en 1987, courant à une allure de
2 min 36 s environ au kilomètre. Le record détenu depuis 1998 par l'Éthiopien Hailé
Gébrésélassié (12 min 39 s 36) a été battu, en 2004, par Kénénisa Bekele, son jeune compatriote, avec
12 min 37 sec 35.
Dans l'épreuve du 10 000 m, plusieurs coureurs, comme le Mexicain Arturo Arrios (en 1989, record du
monde de 27 min 8 s 23), ont démontré, à l'approche des années 1990, que l'objectif des 27 min pourrait
être atteint. En 1994, le Kenyan William Sigei réalisait ce record mémorable avec un temps de
26 min 52 s 23, que Hailé Gébrésélassié portait à 26 min 22 s 75 en 1998. En 2005, la meilleure
performance mondiale est détenue par l'Éthiopien Kénénisa Bekele (26 min 17 sec 53). De telles
perspectives semblaient inimaginables dans les années 1960, peu après les exploits d'Emil Zátopek, la
« locomotive tchécoslovaque », aux Jeux d'Helsinki, jusqu'à ce que l'Australien Ron Clarke porte le record
du monde du 10 000 m de 28 min 18 s 2 à 27 min 39 s 4.

1.6. Les Records
1.6.1. Records du monde Femmes
Distance           Temps     Athlète                                             Date                         Lieu
800m               1’53’’28  Kratochvolova Jarmila (Tch)                         26/07/1983                   Munich (GER)
1500m              3’50’’46  Masterkova Svetlana (Rus)                           23/08/1996                   Bruxelles (BEL)
3000m              8’06’’11  Junxia Wang (Chn)                                   13/09/1993                   Pékin (CHN)
5000m              14’11’’15 Dibaba Tirunesh (Eth)                               06/06/2008                   Oslo (NOR)
10000m             29’31’’78 Junxia Wang (Chn)                                   08/09/1993                   Pékin (CHN)

1.6.2. Records du monde Hommes
Distance           Temps     Athlète                                             Date                         Lieu
800m               1’40’’91  Lekuta Rudisha David (Ken)                          09/08/2012                   Londres (ENG)
1500m              3’26’00   El Guerrouj Hicham (Mar)                            14/07/1998                   Rome (ITA)
3000m              7’20’67   Komen Daniel (Ken)                                  01/09/1996                   Rieti (ITA)
5000m              12’37’’35 Bekele Kenenisa (Eth)                               31/05/2004                   Hengelo (NED)
10000m             26’17’’53 Bekele Kenenisa (Eth)                               28/08/2005                   Bruxelles (BEL)
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1.7. Emergence de la course libre : une approche sociologique.
Cette vogue de la course de fond a donné naissance à une pratique individuelle, sans véritable objectif de
compétition, le jogging, phénomène dont l'ampleur est devenue étonnante. Il correspond à un besoin
d'évasion de l'homme moderne, de recherche d'une certaine forme d'équilibre face aux contraintes et aux
nuisances de la vie citadine.

Lipovestky (L’ère du vide, 1983). Depuis plus d’un siècle, notre société est déchirée par une crise culturelle
importante : le modernisme. Il correspond à la négation, au culte de la nouveauté et du changement. L’ère
post-moderne apparue à la fin des années 60 a entraîné la prégnance de valeurs telles que l’hédonisme, le
plaisir ou encore l’individualisme. Les années 80 marquent aussi le passage de l’épanouissement de soi à
l’obsession de soi (crainte de la maladie, de l’âge…). En parallèle, Pociello, sociologue du sport, montre que
le monde des sports dans la société, avec le succès des pratiques sportives d’aventure, de rue et
d’entretien (parmi elles, le footing) met en avant sa diversification progressive à partir des années 1960
(Pociello, Les cultures sportives, 1995).

Cet article du journal Libération montre la place qu’occupe la course à pied aujourd’hui en France. (Giulia
Fois, Libération, 28 Juin 2007) :

« Un président adepte de la petite foulée, et qui le fait savoir. Une Scarlett Johansson styliste pour Reebok,
quand Nike s'offre Stella McCartney. On serait benoîtement tenté de se demander : «Tiens, le jogging serait-
il donc à nouveau à la mode ?» On aurait tort sur un seul point : on dit «running», maintenant. C'est plus
classe. Marathoniens ascétiques et coureurs du dimanche confondus, ils seraient 8 millions aujourd'hui en
France, selon la dernière étude menée par Adidas. Juste derrière la marche, la natation et le vélo, la course à
pied est devenue, en moins de trente ans, l'un des sports les plus populaires chez nous. Pourquoi un tel
engouement ? Plus qu'une simple façon de marcher, c'est aussi une façon de penser.
« Plus qu'une mode, c'est un vrai mode de vie aujourd'hui», souligne Patrick Mignon, sociologue du sport à
l'Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique). Le marathon de Paris en est la preuve :
100 participants pour sa première édition, 30 000 trente ans plus tard. Et 250 000 personnes venues
regarder cette course désormais médiatique.
«Le jogging est apparu en France dans les années 80, explique Patrick Mignon. On copiait le modèle
américain, toujours précédé d'une aura de modernité et de liberté. Par ailleurs, il entrait en résonance avec
des valeurs nouvelles : culte de la performance, valorisation du corps, importance de l'apparence
physique.» C’est à cette époque que, de façon générale, le sport connaît son plus fort développement. Selon
l'Insee, 28 % des Français pratiquaient une activité sportive en 1967. En 2000, ils étaient 83 %. Entre les
deux, «on a étendu la définition du sport à toute activité physique, et démocratisé ainsi sa
pratique» poursuit le sociologue.
«Les gens ont voulu sortir des stades et des fédérations, explique Odile Baudrier, rédactrice en chef de VO2,
magazine spécialisé. Aux clubs, matchs, et championnats, ils préféraient une pratique moins réglementée,
plus ludique, et surtout plus accessible.» A portée de main, de foulée, et de porte-monnaie, le jogging
s'impose tout naturellement. Il connaît un second pic dans les années 2000, avec ces nouvelles plages de
loisirs libérées par les 35 heures. «Aujourd'hui, cela dit, on court moins après le résultat, précise-t-elle, le
culte de la performance a fait place à un souci de bien-être, de développement personnel, autre grande
tendance de notre société.»
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    2. L’étendue des courses de demi-fond
HUBICHE et PRADET, Comprendre l’athlétisme, sa pratique et son enseignement, 1993.

    2.1.    Qu’appelle-t-on courses de demi-fond
Le demi-fond concerne       l'ensemble    des    courses   d'athlétisme comprises     entre      le sprint et
le fond (de 800 m à 3 000 m) et qui se déroulent dans une enceinte sportive ou extérieur. Seuls le 800 m et
le 1 500 m sont au programme des Jeux olympiques.
Le 1 500 mètres est une course qui comprend 3 tours 3/4 autour d'une piste d'athlétisme de 400 mètres.
Elle fait partie du programme des Jeux olympiques, depuis 1896 pour les hommes et depuis 1972 pour les
femmes. Les records actuels ont été réalisés par le marocain Hicham El Guerrouj chez les hommes
le 14 juillet 1998 à Rome (avec un temps de 3 min 26 s 00) et par la chinoise Qu
Yunxia le 11 septembre 1993 (avec un temps de 3 min 50 s 46).

    2.2.    Règlement pour le demi-fond
   2.2.1. La piste
Anneau de 400 m : 8 couloirs de 1,22 m de large (distance entre le bord intérieur de la ligne intérieure et le
bord extérieur de la ligne extérieure. La ligne gauche n’est donc pas comprise dans la largeur du couloir).

Conséquence : pas le droit de poser le pied sur la ligne qui est à gauche (sinon disqualification) mais droit de
le poser sur la ligne qui est à droite.
Distance de course = distance entre le bord de la ligne de départ (côté coureur) et le bord de la ligne
d’arrivée (côté coureur). Conséquence : obligation d’être strictement derrière la ligne au départ.

Le départ debout
                     Possible seulement pour des distances supérieures à 400 m. 2 commandements:
                     1/« A vos marques » : les coureurs alors debout derrière la ligne viennent se placer
                     juste derrière celle-ci.
                     2/ Coup de feu (Claquoir, « partez ! ») : tiré quand tout le monde est immobile.

Le faux départ
A la position « prêts », si un concurrent fait quoi que ce soit pouvant gêner les autres (partir avant le
signal, produire des bruits, etc.). Le faux départ est directement éliminatoire.

Rappel des règlements passés :
Avant 2003 : un faux départ autorisé par athlète.
Entre 2003 et 2009 : un seul faux départ autorisé pour l’ensemble des coureurs, le 2ème est
éliminatoire pour tout le monde.
Depuis 2010 :1er faux départ éliminatoire pour tout le monde.
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     2.2.2. Le chronométrage

 Les signaux à prendre en compte pour la limitation du temps:
 Au départ : la fumée qui sort du pistolet (et non pas le son perçu par le chronométreur, qui vient
 bien après)
 A l’arrivée : franchissement de la ligne d’arrivée par la poitrine du coureur.
 Historique
                1895 : chrono au 1/5° manuel
                1912 chrono manuel au 1/10° (reconnu en 1930)
                1932 : Los Angeles enregistrement au 100° mais arrondis au 10°,
                Jusqu’en 1952, il fallait encore 3 chronos pour homologuer une perf.
                1960 : l’automatique devient l’officiel et JO de 64 opérationnalise
                1972 : électrique au 100°
                1976 : seul record au 1/100° de sec
                2006 : le record du monde se joue au 1/100° de sec.

     2.2.3. Organisation du jury
 -Une règle impérative : le temps du vainqueur doit être mesuré par 3 chronomètres différents.
 -On ne chronomètre pas par couloir mais par ordre d’arrivée.
 -Un exemple pour un jury de 8 chronométreurs pour 8 concurrents :

chronométreurs           A            B            C             D            E            F            G          H
athlètes                 1            1            1             2            2            3            4          5
                         3            4            5             6            6            7            7          8

 -Pour 3 temps relevés :
         Si les 3 temps sont identiques => prendre le temps indiqué.
         Si les 3 temps sont différents => prendre le temps intermédiaire.
         Si 1 temps est différents des 2 autres => prendre le temps des chronomètres en accords.
 -Pour 2 temps relevés :
         Si les 2 temps sont identiques => prendre le temps indiqué.
         Si les deux temps sont différents => prendre le temps le plus défavorable.

     2.2.4. Cas particuliers
 Le départ du 800 m s'effectue en couloir avec un rabat des athlètes au bout de 100 m de course
 (matérialisé par une ligne et un drapeau). Si le nombre de participants est supérieur au nombre de couloirs,
 le départ peut être donné en ligne.
 Pour les épreuves supérieures au 800 m, le départ s'effectue en ligne (incurvée).
 Pour le 1000, 2000, 3000, 5000 si le nombre de concurrents est supérieur à 12, le départ peut être donné
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sur 2 lignes: 65 % des concurrents sur la ligne incurvée du départ et le restant sur une ligne située devant
sur les couloirs extérieurs. Ces derniers devront courir dans ces couloirs jusqu'à la fin du premier virage.
Le dernier tour de toutes les courses (du 800 au 10000 m) est signalé par le son d'une cloche actionnée par
un juge.

    3. Approche biomécanique de la course
Hubiche et Pradet, Comprendre l’athlétisme, sa pratique et son enseignement, 1993.

Une foulée est un bond compris entre deux contacts successifs avec le sol. Elle comprend une phase
d’appui et une phase de suspension.

    3.1.    LA PHASE d’appui.

Durant cette phase, le pied est en contact avec le sol. il existe 3 actions possibles durant cette phase :
conserver, freiner ou renforcer le mouvement et 3 moments successifs : amortissement, soutien et
poussée.
A noter que différentes terminologies existent selon les approches
        Analyse fonctionnelle : mise en tension/renvoi
        Analyse descriptive : amortissement/poussée.
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      3.1.1. Mise en tension/ amortissement.
Analyse purement mécanique
La phase de mise en tension débute lors du contact pied/sol et la
phase se termine lorsque la position du centre de gravité (CG)
coïncide avec la verticale de l’appui.
Si l’on s’attache à regarder le sens des forces exercées sur le coureur,
on se rend compte que l’une d’elles est orientée dans le sens inverse
du mouvement ce qui permet de dire que cette phase a un caractère
freinateur du mouvement (mais qui n’est pas nécessairement
néfaste pour une foulée efficace !).
Analyse fonctionnelle de l’amortissement
Caractère indispensable de l’amortissement qui doit cependant être
le plus bref possible.
Cette phase a pour objet d’étirer les masses musculaires postérieures
de la cuisse (fessiers, ischios-jambiers, mollets). Dans cette phase
l’athlète a pour but de ramener sa jambe libre vite vers l’avant et de
descendre rapidement le talon vers le sol (d’avant en arrière : action de griffé). Le pied de la jambe de mise
en tension est en flexion dorsale afin d’augmenter la tension de la chaîne musculaire postérieure et de
placer le pied en situation favorable pour libérer l’énergie élastique qui s’emmagasine ou s’accentue au
contact                                                     au                                              sol.
L’intention est de vouloir faire glisser son talon vers le fond de la chaussure. Le bassin en rétroversion.

     3.1.2. Le soutien.
C’est le moment où le CG passe à l’aplomb de l’appui au sol. Il y a alors un
équilibre entre force à l’origine de la descente et force qui lutte contre
l’écrasement.
C’est un moment neutre en terme de possibilité d’action mécanique : toute la
force est dévouée à soutenir le CG.
Le soutien est un repère particulièrement intéressant dans l’analyse du geste (on
doit observer une attitude haute, c’est-à-dire une flexion peu prononcée des
membres inférieurs ; et non pas une attitude basse, c’est-à-dire une flexion
prononcée des membres inférieurs lorsque le CG passe au-dessus de l’appui).
La rétroversion du bassin est plus importante. La flexion du genou est un peu
plus forte et le talon reste haut et décollé du sol. La jambe libre est fléchie, talon
aux fesses et pointe de pied en flexion dorsale. Les intentions sont de se grandir et
de dominer la piste.

    3.1.3. La poussée/renvoi.
Analyse mécanique (analyse traditionnelle)
Le début de la phase correspond au moment du soutien et la fin de la phase au
contact pied/sol.
Les forces s’exercent dans le sens du déplacement, ce que l’on peut traduire en
force propulsive (accélération positive).
La totalité des parties hautes du corps reste comme dans la phase précédente. Les
bras ont un balancement antéro - postérieur fléchis à 90° environ. Le genou libre
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monte près de l’horizontale et le pied est en flexion dorsale caché par le genou.
Le temps de contact au sol du pied doit permettre au bassin de parcourir une distance équivalente à la
longueur de jambe, tout en cherchant à avoir une trajectoire la plus horizontale possible.

Analyse fonctionnelle.
Cette phase correspond à la période où le CG remonte et reprend de la vitesse. Selon Piasenta, Il faut
privilégier cette phase qui est assimilée au « secteur d’impulsion efficace »

    3.2.   La phase de suspension.
Analyse mécanique
Cette phase commence à la perte du contact pied/sol et se termine au nouveau contact pied/sol.

La phase de suspensions présente 2 fonctions principales :
    1. Elle est le résultat des efforts produits lors de la phase de poussée. On parle d’efficacité différée de
       la suspension.
    2. Elle permet les ajustements segmentaires favorisant le maintien de l’équilibre d’une part et la
       préparation de la phase d’appui suivante.

Analyse mécanique
Durant cette phase, aucune action mécanique n’est possible : autrement dit, la trajectoire du CG n’est plus
modifiable.

Cette trajectoire dépend :
    1. des forces exercées au sol pendant la phase d’appui précédente et se répercutant sur le CG.
    2. des placements segmentaires (alignements, etc.).

La trajectoire du CG présente différentes caractéristiques :
        La portée (distance parcourue)
        La flèche (hauteur maximale atteinte)

Quels sont les déterminants de la trajectoire ?
        Vitesse d’envol
        Angle d’envol1
        Hauteur d’envol du CG

La durée de la phase de suspension dépend de la hauteur atteinte, ce
qui induit les conséquences suivantes :
        Il faut privilégier la vitesse horizontale plutôt que la vitesse
        verticale car cette dernière entraîne une perte de temps en l’air.
        Il faut rechercher une amplitude optimale afin de parcourir le
        plus de distance possible en suspension, autrement dit, créer
        une vitesse d’envol importante lors de l’impulsion.

1
    PS : possibilité max. d’angulation verticale inférieur à 45°.
Université de Rennes 1 - SIUAPS - Gymnase Universitaire - Campus de Beaulieu - 35700 Rennes
                       Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr

    3.3.    Particularités biomécaniques des courses de sprint
    3.3.1. La course : Le cycle de jambe du coureur de fond et de demi-fond.
Analyse de Volodalen.
Les coureurs peuvent être classés en catégories selon leur style de course.
Ci-dessous, nous avons représenté et analysé les deux grandes façons de courir à la lumière des principes
que nous venons d'étudier. A gauche la foulée en cycle arrière, à droite la foulée en cycle avant.
Une couleur différente est donnée aux deux segments inférieurs. L'étude porte en premier sur le membre
blanc. Les flèches bleues indiquent le sens de mouvement du segment blanc). Petit rappel, la cuisse est la
partie du membre inférieur qui va de la hanche au genou alors que la jambe va du genou à la cheville.

     3.3.1.1.   Phase de prise de contact avec le sol
Le pied entre en contact avec le sol souvent en talon. Il a un mouvement d'arrière en avant et de haut en
bas. Le pied vient se "planter" dans le sol. Un marteau-piqueur vient frapper l'asphalte de haut en bas, le
pied du coureur "arrière" fait de même.
Le membre inférieur est fléchi
Le bassin est en antéversion c'est à dire que le haut du bassin basculé en avant, le bas du bassin fuit vers
l'arrière

            Cycle arrière (coureur de demi-fond et fond)                             Cycle avant (sprinter)

    3.3.1.2.      Phase d’appui
Le pied s'aplati au sol. L'angle pied-tibia se ferme. Le pied est passif.
Le membre porteur est en flexion. L'angle cuisse-jambe se ferme. L'athlète a tendance à s'affaisser. Il ne
résiste pas à la déformation.
Le membre libre est en arrière du membre porteur.
La fuite en arrière du bassin s'accentue. Le bassin est en antéversion.

                Cycle arrière (coureur de demi-fond et fond)                         Cycle avant (sprinter)
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                        Tel. : 02.23.23.63.87 - Fax : 02.23.23.69.08 - e-mail : adrien.guilloret@univ-rennes2.fr

    3.3.1.3.    La phase de poussée
La poussée est complète. L'angle entre le segment inférieur et le sol est réduit ce qui signifie que le
membre inférieur est penché en avant comme l'est la face avant du bassin. Le membre libre n'a pas encore
atteint son niveau le plus haut.

                Cycle arrière (coureur de demi-fond et fond)                          Cycle avant (sprinter)

     3.3.1.4. Le mouvement de la jambe libre
Première phase : la jambe remonte, la cuisse s'élève vers l'arrière, la cuisse s'engage rapidement vers
l'avant.
Deuxième phase : le retour vers l'avant.

                Cycle arrière (coureur de demi-fond et fond)                          Cycle avant (sprinter)

L'important : repérer le genou du membre devenu libre ; va-t-il vers l'arrière ou revient-t-il vers l'avant.
Vers l'avant il prépare déjà son appui suivant, vers l'arrière il va charger l'appui sur l'autre segment.
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