Qualité d'eau des retenues et moyens de lutte expérimentés contre les cyanobactéries - Plage de Vioreau 18 mai 2008
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Qualité d’eau des retenues et moyens de lutte expérimentés contre les cyanobactéries Plage de Vioreau 18 mai 2008 Retenue de Villerest 12 aout 2009 Semaine de REV 17-19 septembre 2019 -Orléans Luc Brient - Université de Rennes I 1
La spécificité de l’unité est l’analyse et la gestion de la Biodiversité, des génomes aux écosystèmes, dans l’optique des systèmes dynamiques : les différents éléments qui la composent (diversité génétique) richesse spécifique, diversité fonctionnelle et paysagère) évoluent sous l’effet de changements globaux de l’environnement : réchauffement climatique, modifications de l’usage des sols. Luc Brient - Université de Rennes I 2
1990 Premier cas sanitaire signalé en Bretagne auprès d’enfants après une baignade dans le lac de Guerlédan en Bretagne. Les symptômes ont été démangeaisons et rougeurs. Les conséquences ont été le rapatriement du centre de vacances d’enfants anglais. C. Vezie; L. Brient, G. Bertru. Blooms de cyanobactéries hépatotoxiques dans l’Ouest de la France - Revue. Techniques Sciences Méthodes 10:39-46 1997 Luc Brient - Université de Rennes I 3
Expert dans le groupe de travail AFSSA 2004 -2006 2016/2017/2018/2019/2020 : Groupe de travail pour un guide du prélèvement, identification et comptages des cyanobactéries. Groupe de travail AFNOR Luc Brient - Université de Rennes I 4
Qualité d’eau • Usage : – Eau potable Directives européennes – Nautisme – Baignade – Pêche, pisciculture – Irrigation, maraichage, abreuvement ? – Hydro-électrique Luc Brient - Université de Rennes I 5
et aussi des odeurs les molécules odorantes sont volatiles et très perceptibles La géosmine Le 2-méthylisobornéol Ces différentes molécules non toxiques apportent une odeur de terre mouillée et de moisi à l’organisme ou à l’eau les rendant inconsommables. Luc Brient - Université de Rennes I 8
Diversité temporelle Gouet 2000 100% 80% % algues 60% 40% 20% 0% 17/4 24/4 1/5 8/5 15/5 22/5 29/5 5/6 12/6 19/6 26/6 3/7 10/7 17/7 24/7 31/7 7/8 14/8 21/8 28/8 4/9 11/9 18/9 25/9 2/10 9/10 16/10 CHLOROPHYTES ZYGOPHYTES DIATOMS CHRYSOPHYTES EUGLENOPHYTES CYANOBACTERIA Regroupées par embranchements les algues montrent une succession fonction de plusieurs paramètres, physiques, chimiques et biologiques Suivi hebdomadaire exprimé en % à partir d’ avril à octobre. Luc Brient - Université de Rennes I 10
Plus d’une vingtaine espèces d’algues représentées par une couleur se partage l’espace dans ce plan d’eau à 1 point. Leur apparition ou disparition est l’effet conjugué de plusieurs paramètres physiques, chimiques et biologiques Avec les mêmes données que le graphe précédent mais représenté par les espèces. Gouet 2000 % algues Les 26 semaines de suivi du phytoplancton montrent une grande biodiversité. Luc Brient - Université de Rennes I 11
Diversité de ressource nutritives Certains groupes (cyanobactéries) fixent L’ AZOTE l’azote atmosphérique. sous forme ammonium et nitrates Par l’activité biologique Azote gazeux 12 Luc Brient - Université de Rennes I
Diversité de ressource nutritives Le facteur limitant Le PHOSPHORE Est transporté par l’érosion du sol, Et s’accumule dans le sédiment. Les formes organiques sont minéralisées lors de la stabilité de la colonne d’eau en phase anoxique. Il y a donc au fur et à mesure un enrichissement du sédiment du phosphore dans le plan d’eau qui constitue un stock de phosphore utilisable par le phytoplancton. 13 Luc Brient - Université de Rennes I
2 étapes sont déterminantes pour le développement biologique 1 Apports des nutriments par le bassin versant par la pluie essentiellement d’octobre à mars http://www.geoforum.fr/uploads/monthly_10_2010/post-889-1287396419.jpg 14 Luc LucBrient Brient -- Université deRennes Université de RennesI I
2 étapes sont déterminantes pour le développement biologique 2 Stabilité de la colonne d’eau de mars à octobre et dynamique eau/sédiment/ et hydraulique spécifique à chaque plan d’eau 15 Luc Brient - Université de Rennes I
Dynamique des cyanobactéries A partir de mai, le niveau d’eau est maintenu pour les activités récréatives Etang au Duc - 2007 500 000 0,14 450 000 Nombre de cellules par ml 0,12 400 000 350 000 0,1 300 000 0,08 P / PO4 en mg P/l 250 000 200 000 0,06 150 000 0,04 100 000 0,02 50 000 0 0 CYANOBACTERIES P total mg P/l ortho phosphates mg P/l Prélèvements réalisés au centre du lac en 3 points sur le premier mètre de la colonne d’eau Luc Brient - Université de Rennes I 16
Diversité de répartition en profondeur Les turbulences ont un rôle déterminant dans la répartition spatio temporelle des algues 0 Variations de pH et Hypoxie d’oxygène dans la journée Profondeur en m 5 10 Anoxie température fluorescence 15 oxygène dissous 20 25 0 10 Sédiment 20 30 Phosphates Ammoium Nitrites Fe, Mn…… 17 Luc Brient - Université de Rennes I
Limnologie Rivière Un plan d’eau en fonction de sa morphologie et du temps de séjour de l’eau de 2 ans dans cet exemple et fait apparaître 3 états trophiques, Zone lacustre Faible flux Transparence > Recyclage interne des nutriments Nutriments limitant la photosynthèse Broutage des algues M.O. autochtone Etat oligotrophe mésotrophe Zone riveraine Zone transitionnelle Zone tampon Flux réduits MES élevées MES < par sédimentation peu de lumière Plus de lumière Faible profondeur Photosynthèse > A définirélevés Nutriments quels sont les paramètres Broutage pertinents des algues par zooplancton de surveillance en fonction des usages M.O allochtone Sédimentation des algues > Très eutrophe Etat eutrophe moins marqué Rivière Plan d’eau vue en coupe 18 Luc Brient - Université de Rennes I
Les particularités des cyanobactéries Elles sont dotées de vacuoles à gaz qui leurs permettent de migrer dans la colonne d’eau et de se concentrer dans certaines zones d’un étang par les vents dominants. Luc Brient - Université de Rennes I 19
Leur répartition est hétérogène dans l’espace Migration des cellules dans la journée Les cyanobactéries sont dotées de vacuoles à gaz et migrent dans la nuit pour apparaitre le matin à la surface de l’eau et disparaissent ensuite en raison du rayonnement lumineux. Le vent va favoriser leur accumulation sur les berges. Luc Brient - Université de Rennes I 20
Leur répartition est hétérogène dans l’espace Principalement des Oscillatoriales : Lyngbya, Gleterinema, Oscillatoria, Pseudanabaena Des Chroococcales : Merismopedia, Aphanothece, Aphanocapsa,etc. Certaines espèces dites benthiques sont visibles notamment proche des rives (baignade) et qui se retrouvent dans la colonne d’eau (planctoniques) par agitation de l’eau. Luc Brient - Université de Rennes I 21
10 septembre 2015 Luc Brient - Université de Rennes I 22
10 septembre 2015 Luc Brient - Université de Rennes I 23
10 septembre 2015 Luc Brient - Université de Rennes I 24
10 septembre 2015 Luc Brient - Université de Rennes I 25
Quels sont les outils, face aux cyanobactéries ? Luc Brient - Université de Rennes I 26
Physique Temps de séjour de l’eau (+) vitesse de l’eau (-) court long (-) Biomasse (+) + Bassin versant Phosphore Luc Brient - Université de Rennes I 27
Physique Temps de séjour de l’eau (+) vitesse de l’eau (-) court long (-) Biomasse (+) + Bassin versant Phosphore Anoxie du sédiment Chimique Luc Brient - Université de Rennes I 28
Physique Temps de séjour de l’eau (+) vitesse de l’eau (-) court long (-) Biomasse (+) + Bassin Mollusques versant Crustacées Vers Phytoplancton Larves Phosphore Poissons macrophytes Anoxie du Virus sédiment Zooplancton Phages oiseaux Bactéries Disponibilité du P par recyclage de la chaine alimentaire Chimique Biologique Luc Brient - Université de Rennes I 29
Outils d’actions curatives Sur les cellules (cyanobactéries) Sur le phosphore Sur les débits entrants/sortants Luc Brient - Université de Rennes I 30
Outils d’actions curatives Ponctuelle En continu Radicales A effet tardif Sur les usages A effet aléatoire Naturelles non contrôlables 31 Luc Brient - Université de Rennes I
Outils d’actions radicales Ponctuelle • Le sulfate de cuivre Sur les cellules nbre de cellules par ml 500000 100 450000 90 400000 CYANOBACTERIES 80 DIATOMOPHYCEES 350000 70 chlorophylle a µg/L ZYGOPHYCEES 300000 CHLOROPHYCEES 60 250000 chlorophylle 50 200000 40 150000 30 100000 20 50000 10 0 0 02/05/2005 09/05/2005 16/05/2005 23/05/2005 30/05/2005 06/06/2005 13/06/2005 20/06/2005 27/06/2005 04/07/2005 11/07/2005 18/07/2005 25/07/2005 01/08/2005 08/08/2005 15/08/2005 22/08/2005 29/08/2005 05/09/2005 12/09/2005 19/09/2005 26/09/2005 Efficace mais à renouveler toutes les 3 semaines Actions à proscrire par l’accumulation du Cu dans les sédiments Luc Brient - Université de Rennes I 32
Outils d’actions radicales Ponctuelle • Le peroxyde d’hydrogène (H2O2) Sur les cellules Objectif : éliminer les cyanobactéries sans laisser de traces métalliques Action qui nécessite une fermeture de la baignade Efficace dans une partie étanche du lac et à renouveler toutes les 3 semaines, voire toutes les semaines en limitant les doses, Projet ARCADIS / Université de Rennes 1/ ville de Bouguenais/ Minyvel Environnement Action sous expérimentation auprès de l’ ANSES Luc Brient - Université de Rennes I 33
Arcadis Luc Brient - Université de Rennes I 34
Expérience en 2018 dans le périmètre étanche de la baignade Un exemple 6-Activites-Pour-Tous-Sur-Ponton-Flottant-Ile-de-France
Outils d’actions à effet tardif Ponctuelle • La gestion piscicole Sur le phosphore Objectif : Limiter la charge piscicole par extraction notamment des poissons blancs Forte corrélation entre la biomasse piscicole et celle des cyanobactéries. Oiseaux poissons cyanobactéries Efficace mais à renouveler tous les 2 ans en fonction des plans d’eau. Le danger est le non renouvellement de l’eau. Pêcherie tous les 2 ans à l’étang des Landes Département de la Creuse / Université de Rennes 1 Luc Brient - Université de Rennes I 36
Limnologie Fig. 2. Conceptualised diagram of in-stream processes influencing P concentrations in flowing waters. P. J. A. Winthers and H. P. Harvie Delivring and cycling of phosphorus in rivers : A review. Science of Total Environment - 2008 37
Outils d’actions à effet tardif Ponctuelle • Mise en assec totale Sur le phosphore Objectif: minéraliser la matière organique et limiter le phosphore disponible Efficace s’il ya une minéralisation totale et à renouveler quand il y a trop de sédiments. Absence de tout usage aquatique Département Ille et Vilaine / Université de Rennes 1 - étang de Chatillon en Vendelais Luc Brient - Université de Rennes I 38
Outils d’actions à effet tardif Ponctuelle • Mise en assec partielle Sur les débits Objectif: minéraliser la matière organique dans les zones amonts du plan d’eau afin de limiter le phosphore disponible pour les algues. Efficace sur les mois d’été mais à renouveler tous les 3 ans. Département Ille et Vilaine / Université de Rennes 1 - étang de Marcillé Robert Luc Brient - Université de Rennes I 39
Outils d’actions à effet tardif En continu Sur les débits • Le marnage Objectif: minéraliser la matière organique en amont du plan d’eau et permet de favoriser les roselières. Efficace s’il y a un transfert de la masse d’eau en continu et non soudaine. Département Ille et Vilaine / Université de Rennes 1 - étang de Marcillé Robert /lac de l’Ailette Expérience réussie sur l’étang du Dordu (56) Luc Brient - Université de Rennes I 40
Outils d’actions en continu En continu • L’aération par bullage d’air, brassage ou O2 Sur les débits Université de Rennes 1 / Aquago / Vern sur Seiche Efficace pour diminuer le relargage des éléments chimiques indésirables pour la production d’eau potable et les piscicultures. Efficace pour retenir les Aucun impact sur le particules ou développement des objets flottants cyanobactéries Luc Brient - Université de Rennes I 41
Outils d’actions en continu En continu • L’aération hypolimnique Sur les débits Objectif : aérer les eaux profondes sans remettre en suspension le sédiment et le phytoplancton produit en surface. Evite les conséquences de l’anoxie = Mn, Fe, NH4, COD….etc Efficace pour les plans d’eau à usage eau potable de profondeur > à 20 m. Aucun impact sur le développement des Barrage de la Méaugon : Université de Rennes 1/ Côtes d’Armor cyanobactéries car limité au Barrage U Codole : Université de Rennes 1 / Corse point de pompage. Luc Brient - Université de Rennes I 42
Outils d’actions en continu En continu • Les ultra sons Sur les cellules Objectifs : destruction des macrophytes dans les petits plans d’eau de golf et proposé comme un moyen de contrôle de développement des cyanobactéries Efficace à faible distance des transducteurs. Recent advances in ultrasonic treatment: Challenges and field applications for controlling harmful algal blooms (HABs) Jungsu Park a, Jared Church b, Younggyu Son c, Keug-Tae Kim d, Woo Hyoung Ultrasonics Lee b, Sonochemistry 38 (2017) 326–334 Luc Brient - Université de Rennes I 43
Outils d’actions à effet aléatoire Ponctuelle Sur le phosphore • Le carbonate de calcium Objectif: Piéger le phosphore en apathite, forme moins accessible aux micro- algues Efficace pour les très petits plans d’eau fermés à très faible profondeur, lié à la charge Mynivel environnement / Rennes Métropole /Université de Rennes 1 continuelle relaguée en P Luc Brient - Université de Rennes I 44
Outils d’actions à effet aléatoire En continu Sur les cellules • La paille d’orge Objectif: Favoriser le développement du zooplancton. Etang de bourg Blanc (29) Efficace pour les très petits plans d’eau fermés à très faible profondeur. Luc Brient - Université de Rennes I 45
Outils d’actions à effet aléatoire Ponctuelles • Apports de bactéries Efficace pour les lagunes et STAEP vis-à-vis seulement de la minéralisation 2018 - Etang de Jugon les Lacs juillet (35) Luc Brient - Université de Rennes I 46
Outils d’actions naturelles contrôlables En continu • Les macrophytes / végétaux terrestres Sur les cellules Objectif : Favoriser les végétaux pour limiter les cyanobactéries par des interactions biochimiques (allélopathie). Efficace pour les petits plans d’eau à faible profondeur < à 5 m Gène importante pour les activités récréatives. Rennes Métropole/ Université de Rennes 1 / Departement Ille et Vialine - étang d’Apigné / Tremelin, Vilaine, Chatillon en Vendelais…… Développement des saules Luc Brient - Université de Rennes I 47
Actions naturelles non contrôlables • Les espèces invasives (animales, végétales) Photos Emilien Mineaud Photos Emilien Mineaud Luc Brient - Université de Rennes I 48
Actions naturelles non contrôlables • Le changement climatique Photo bretagne environnement Luc Brient - Université de Rennes I 49
Outils d’actions sur les usages En continu • La pêche Objectif : Limiter les appâts/amorces (boulettes à chien, sucres, sang séché, acides aminés, colorants, farines, etc…) et limiter le phosphore. 10 à 30 kg par pêcheur. Efficace sur les petits plans d’eau fermés et à très faible renouvellement de la masse d’eau. La pêche de loisirs implique l’absence d’extraction avec le no kill, favorisant le stock qui augmente au fur et à mesure…les seuls prédateurs étant les oiseaux. Absence de diversité poissons blancs/carnassiers, poissons fouisseurs remuant les vases (carpes, gardons tanches). Luc Brient - Université de Rennes I 50
Outils d’actions couteuses Ponctuelles Sur les débits • Extraction des sédiments Objectif : Augmenter la masse d’eau Efficace pour augmenter la masse d’eau. plan d’eau du Frémur (22), La Chéze (35), Noyalo (56) Photo G. Gruau, Luc Brient - Université de Rennes I 51
Outils • Ces outils sont spécifiques à chaque plan d’eau vis-à-vis de l’usage prioritaire de la masse d’eau (à définir par le gestionnaire). • Le multi-usages amène à une gestion des activités aquatiques par l’ensemble des acteurs. • La plupart des effets sont ponctuels de 3 à 4 semaines pour certaines (CuSO4, H2O2) et pour d’autres sur des cycles de 2 à 3 ans (mise en assec partielle, re végétalisation, etc,) Luc Brient - Université de Rennes I 52
Outils Comment le gestionnaire peut-il choisir ? Définir les enjeux et les priorités vis-à-vis des usages, Connaissance du fonctionnement du plan d’eau (physique, chimique et biologique) et de son historique. Quels suivis réaliser pour vérifier l’efficacité des actions entreprises. Intégrer à l’expérimentation le cout des suivis sur plusieurs années Avoir un avis d’expertise extérieur sur le suivi et le bilan. Luc Brient - Université de Rennes I
Pour en savoir plus 2018 Document disponible sur le site de l’ANSES Luc Brient - Université de Rennes I 54
Aquatic Ecology September 2016, Volume 50, Issue 3, pp 327–331 Cyanobacterial blooms. Ecology, prevention, mitigation and control: Editorial to a CYANOCOST Special Issue Luc Brient - Université de Rennes I 55
Photos non identifiées sont de Luc Brient Merci de votre attention Luc Brient - Université de Rennes I 56
Vous pouvez aussi lire