Les enfants sont les maillons les plus vulnérables de notre société - et les plus innocents. Améliorer le sort des enfants particulièrement ...
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Parrainages de projets 2019 d’UNICEF Suisse et Liechtenstein «Les enfants sont les maillons les plus vulnérables de notre société – et les plus innocents. Améliorer le sort des enfants particulièrement désavantagés nous tient à cœur: celui de chacun et de tous.» Hans Künzle, Président d’UNICEF Suisse et Liechtenstein
Table des matières Instruction des filles en Inde, page 8 56 pour cent des enfants de familles pauvres ne retourneront plus jamais à l’école, tandis que la proportion atteint 27 pour cent chez les enfants de familles aisées. Instruction scolaire et protection pour les enfants brésiliens, page 15 6,5 pour cent des garçons et des filles ne sont pas scolarisés. Programmes en faveur de l’abandon de l’excision, page 4 Plus de 200 millions PHOTOS: UNICEF/UNI94738/NOORANI; INDA2013-00329/SINGH; UNI110434/NOORANI; UNI159407/PIROZZI; BRASILIEN/INGRID CRISTINA; BHUTAN/DAGMAR VYHNALKOVA; BANA2006-01297/SIDDIQU de filles et de femmes excisées. Une instruction scolaire pour les enfants vulnérables au Rwanda, page 12 98 pour cent des enfants sont scolarisés. Amélioration de la qualité de l’enseignement au Bhoutan, page 18 16 écoles de monastères ont été équipées de systèmes d’eau chaude et 37 autres ont été munies de filtres à eau. Des chances de développement égales pour tous les enfants de Bolivie, page 22 26 pour cent des moins de trois ans souffrent de malnutrition chronique. Pour un monde sans polio, page 25 Pakistan: en une journée, 11 409 enfants ont été vaccinés – un record mondial. 2
Chers amis et amies de l’UNICEF, Alisson, le jeune Brésilien de 13 ans qui ne sait ni lire ni écrire; Aisha, 12 ans, l’une des rares jeunes Soudanaises non excisées dans ce pays; Lalita, en Inde, qui devait être mariée à l’âge de dix ans; Setayesh, la fillette de 4 ans à laquelle on fait avaler le vaccin contre la polio en Afghanistan – c’est d’enfants comme eux qu’il est question aux pages suivantes. Ce sont des destins individuels emblématiques de ceux de milliers d’autres enfants. A beaucoup d’endroits, le statut des droits de l’enfant est fragile: parce que des troubles ont paralysé les systèmes de santé et le fonctionne- ment des écoles; parce que les normes sociales priment sur les lois; parce que la pauvreté sape les efforts. Chaque enfant a le droit de grandir en bonne santé et en sécurité. L’UNICEF transforme ce droit en réalité. Sur place, nous mobilisons nos connaissances les plus pointues, nos facultés d’empathie et notre énergie pour que les conditions des tout-petits s’améliorent. Qu’il s’agisse des entretiens avec les représentants des gouvernements, des conseils fournis aux autorités ou des campagnes de sensibilisation à large échelle: pour être durable, le changement doit se fonder sur un ques- tionnement des structures. C’est l’unique façon d’atteindre des générations entières. En vous engageant comme parrain ou marraine de projet, vous nous montrez que ce n’est pas seulement le sort d’enfants comme Alisson, Aisha ou Lalita qui vous tient à cœur; vous montrez aussi que vous croyez à de véritables changements et que vous faites confiance à l’UNICEF. Je vous en remercie très sincèrement. Mettons donc ensemble tout en œuvre, par la suite aussi, pour offrir aux enfants un avenir valable. UNICEF/HQ06-2398/SUSAN MARKISZ Hans Künzle, Président d’UNICEF Suisse et Liechtenstein 3
Programme gegen Mädchenbeschneidung sociales priment sur les lois. L’excision Programmes en faveur de l’abandon de l’excision est un rituel ancestral qui purifie les en- fants, les prépare à leur statut de femmes et au mariage. Excisées alors qu’elles sont des bébés Certaines petites filles sont déjà excisées Intactes et en bonne quelques jours après la naissance et de nombreuses autres au cours de la petite santé plutôt que enfance. Au Soudan, le rituel est pratiqué en majorité entre cinq et sept ans. Dans mutilées à jamais les régions rurales surtout, les enfants qui ne sont pas excisées sont stigmatisées par Blessées à vie à un endroit En ce qui concerne les mutilations génitales le qualificatif «ghalfaa». Ce terme signifie particulièrement sensible: c’est féminines, il y a souvent un profond fossé impur, inconvenant. Ces dernières années, entre les lois et la réalité. Dans de nom- l’UNICEF a introduit une autre notion qui le sort que connaissent dans le breux pays, la pratique fait fi, aujourd’hui s’est répandue entre-temps: «Saleema». monde plus de 200 millions de encore, des lois en vigueur et constitue En langue arabe, ces sept lettres signifie une grave violation des droits de l’enfant «parfait, en bonne santé, intact». La cam- filles et de femmes excisées. et des droits humains. Les entailles non pagne «Saleema» lancée en 2008 par L’Afrique est particulièrement justifiées médicalement causent des dou- l’UNICEF avec le concours du gouverne- leurs, entraînent souvent des infections, des ment soudanais conduit pas à pas vers un concernée. Au Soudan par problèmes de stérilité et d’incontinence changement de mentalité dans la société exemple, près de 87 pour cent ainsi que des complications à l’accouche- (Cf. encadré). L’analyse des données ment; elles augmentent le risque de nationales les plus récentes indique que le des femmes subissent une contracter le virus du sida et ont dans de pourcentage des filles excisées de moins mutilation génitale. Mais un nombreux cas une issue fatale. Des petites de 14 ans est de 25 pour cent inférieur à filles meurent d’hémorragie dans les celui des femmes âgées de 30 à 34 ans. changement s’est amorcé. Les mains d’exciseuses traditionnelles qui nouvelles données recueillies coupent, à l’aide de lames de rasoir ou de Des filles capables de convaincre tessons, une partie du clitoris ou la totalité L’histoire de Aisha montre l’impact que montrent que le pourcentage des petites lèvres et des grandes lèvres. peut avoir le terme «Saleema». Âgée de 12 des filles excisées jusqu’à l’âge Dans le monde, 200 millions de filles et de ans, elle vient de Um Algura dans l’Etat de de 14 ans est de 25 pour cent femmes sont mutilées. Une grande partie Gezira situé au centre du pays. C’est avec d’entre elles vivent en Afrique et dans beaucoup de motivation que Aisha se rend inférieur à celui des femmes certains pays, presque toutes les filles et chaque jour à l’école. Elle aime apprendre de 30 à 34 ans. Le travail de les femmes sont excisées: en Guinée par et est très autonome pour son âge. Aisha exemple, il s’agit de 97 pour cent des 15 à est appréciée de ses camarades et les en- sensibilisation effectué par 49 ans, à Djibouti de 93 pour cent, en seignants admirent sont sens des respon- l’UNICEF depuis des années Egypte et au Mali de 91 pour cent, en sabilités. Aisha participe régulièrement Erythrée de 89 pour cent et au Soudan de aux groupes de discussion de son école porte ses fruits. 88 pour cent. Dans ces pays, les normes mis sur pied à l’initiative de l’UNICEF. Saleema: un terme connoté positivement encourage un changement de mentalité «Saleema» signifie en arabe «en bonne «saleema» s’applique à une nouvelle géné- de l’excision. Avec succès: à l’occasion de santé, intact, parfait». L’UNICEF utilise cette ration de filles qui n’ont pas subi de muti- déclarations publiques, des centaines de notion au Soudan depuis dix ans dans le lation génitale et sont jugées parfaites dès communautés villageoises se sont pronon- PHOTOS: UNICEF/NIGER/GIACOMO PIROZZI cadre de la campagne de sensibilisation la naissance. La campagne nationale Saleema cées au Soudan et dans d’autres pays visant à lutter contre les mutilations génitales a amorcé un changement. Le logo de la contre les mutilations génitales féminines féminines. Alors que les filles et les femmes campagne est mis en évidence lors des et des représentants du gouvernement, non excisées ont été considérées longtemps mariages, dans les bureaux du planning des personnes engagées pour la cause comme souillées et étaient qualifiées de familial, dans les cafés ou dans les lieux de publique ainsi que des leaders religieux «ghalfaa» – impures et inconvenantes – pique-nique et invite à réfléchir à la question ont fait de même. 4
Avoir le droit d’être une petite fille intacte: les mentalités changent peu à peu. L’excision est souvent pratiquée sur des petites filles, à l’aide d’une simple lame de rasoir Carte de gauche: Dans les pays suivants, la grande majorité des filles a moins de cinq ans Mauritanie au moment de l’excision: 93 % Mali Yémen Carte de droite: En Afrique, la proportion des 91% Yémen Mali Erythrée Gambie 91 % 95 % mutilations génitales féminines pratiquées par 71% 75 % 98 % Guinée Djibouti des exciseuses traditionnelles et non pas par Burkina 79% 92 % UNICEF/UNI166459/NOORANI Faso 96 % du personnel médical, des sages-femmes ou Guinée-Bissau des infirmières est extrêmement élevée – et 94% Nigeria 82 % Kenya souvent, les ustensiles utilisés sont de simples 81 % lames de rasoir et des tessons: 5
geois influents ont été identifiés et ils ont Programmes en faveur de l’abandon de l’excision été formée de manière à pouvoir engager le dialogue avec leurs communautés et discuter du thème de l’excision. Par la suite, 360 collaborateurs communaux bien préparés à leur tâche ont mis sur pied 8640 séances d’échange d’information et de sensibilisation. Dans le Northern State, l’UNICEF a même réussi avec le concours d’une force d’intervention spécialement formée à amener le gouvernement à promulguer une nouvelle loi. A l’avenir, toute personne qui pratique l’excision d’une petite fille peut être punie de sept ans de prison. Au total, des groupes de discussion comme celui auquel Aisha participe ont été introduits dans 88 écoles primaires de Gezira. Plus de 43 000 filles ont eu ainsi accès à de l’information. S’entraider: les groupes de discussion sont, pour les filles, une plateforme d’information et de sensibilisation très utile. entendu dans le groupe de discussion. Mais malgré tous ses efforts, Aisha a réalisé qu’elle n’arrivait à rien avec ses argu- ments. Elle a décidé alors de chercher du renfort. Elle en a parlé à son enseignante; elles sont retournées ensemble voir la famille de la fillette. Pour la première fois, la mère a entendu le terme «Saleema». Que fait l’UNICEF? Après plusieurs visites, Aisha et son en- Les pays les plus concernés par la seignante avaient atteint leur but. La pratique des mutilations génitales fillette n’a pas subi de mutilation génitale. féminines comme la Guinée, l’Egypte ou l’Indonésie sont depuis plus de Des milliers de victimes potentielles vingt ans au cœur des programmes ont été atteintes soutenus par UNICEF Suisse et Sous la conduite d’une enseignante, les L’UNICEF a focalisé son travail au cours Liechtenstein. Le travail de sensibi- filles se réunissent, sont informées sur des des trois années écoulées sur l’Etat de lisation aborde avec précaution les thèmes comme le mariage précoce ou Gezira ainsi que sur les Etats situés au conditions dans les différents pays et l’excision et sont invitées à réfléchir sur Nord, Red Sea, Northern et Nile. Dans les questionne les normes sociales qui PHOTOS: UNICEF/UNI189439/NTABADDE; UN0125844/SHARMA ces questions et à en discuter ensemble. Etats où les normes sociales sous-jacentes conduisent à ces pratiques néfastes. Dès les premières rencontres du groupe aux mutilations génitales féminines sont Car pour que les lois aient de l’effet de discussion, Aisha a été si enthousiaste encore très vivaces, l’initiative Saleema a et que la violation grave des droits qu’elle n’a pas tardé à convaincre une attiré l’attention à grande échelle sur le de l’enfant et des droits humains grande partie de ses amies à participer sujet. Dans 180 communes sélectionnées, que constitue la mutilation génitale elles aussi. Un jour, comme elle avait des sondages ont été effectués sur les féminine soit perçue comme telle, appris qu’une fillette de sept ans du voisi- structures qui favorisent l’abandon de la un changement de mentalité doit se nage allait être excisée, elle a pris son pratique néfaste et les données ont été produire dans une large frange de courage à deux mains. Elle est allée voir analysées afin d’évaluer l’ouverture de la la population. la mère et lui a raconté ce qu’elle avait population face au changement. Les villa- 6
Instruction des filles en Inde Défendre leurs droits et combattre les injustices: c’est ce qu’apprennent, en Inde, des filles de plus en plus nombreuses.
Instruction des filles en Inde Une instruction scolaire pour les filles défavorisées En Inde, des millions de filles sont défavorisées dès la naissance. Souvent, leurs parents luttent pour survivre, ont besoin de l’aide de chaque petite main pour les travaux domestiques et ceux des champs et aspirent à marier leur fille le Les tâches qui incombaient à Lalita ont glissait hors de la maison et fréquentait plus tôt possible. Dans l’Etat du été claires très tôt. La fillette toute menue une école que l’UNICEF avait aménagée Bihar en particulier, l’UNICEF devait faucher l’herbe, ramasser du bois pour les filles particulièrement désavanta- pour le feu, nettoyer, faire la lessive et la gées. Le district de Sitamarhi où vit Lalita vise, par le biais de son cuisine – bref: exécuter, dans sa famille, se trouve dans le Bihar. Là, les deux tiers programme, à interpeller les divers travaux nécessaires. Lalita était des gens vivent au-dessous du seuil de aussi censée apprendre dès son plus jeune pauvreté. Dans l’Etat le plus pauvre de directement les parents et à les âge ce que doit savoir faire une ménagère. l’Inde, apprendre aux filles à lire et à sensibiliser à l’importance d’une Car ses parents prévoyaient de marier leur écrire ne figurait pas, pour les responsables, fille ravissante à l’âge de 10 ans. Cette sur la liste des priorités. instruction scolaire pour leurs étape une fois franchie, le fardeau écono- Un jour, on s’aperçut que Lalita fréquentait filles. Un «bus de l’apprentis- mique qui pesait sur la famille aurait été l’école en cachette. Son frère l’avait suivie sage» nouvellement conçu allégé, car il y aurait ainsi une tête de sur le chemin de l’école et l’avait prise sur moins à nourrir. Mais Lalita n’était pas le fait. «Il m’a frappée car il avait honte suscite la curiosité chez petits seulement habile de ses mains, elle était que j’aille à l’école, alors que personne et grands. aussi très vive d’esprit et ne voulait d’autre n’y allait dans notre famille», se qu’une chose: apprendre. Durant ses rares souvient encore aujourd’hui la jeune fille. moments de liberté et les pauses, elle se Sa mère avait approuvé la réaction de son Être enfant dans une caste en grande partie exclue de l’instruction scolaire L’Etat indien du Bihar a une population ex- chez les femmes – et ceci, malgré le fait que sont aussi privés de services de santé im- trêmement importante au bas de l’échelle le «Right of Children to Free and Compulsory portants ainsi que d’autres prestations de sociale. Le taux d’alphabétisation s’élève à Education Act» datant de 2010 concerne l’Etat. Beaucoup sont touchés par le travail tout juste 49 pour cent et est encore plus tous les enfants âgés de 6 à 14 ans vivant des enfants et les filles sont couramment faible parmi les femmes, atteignant 38 en Inde. Mais dans ces régions, les normes mariées très tôt. PHOTOS: UNICEF/UN0122044 pour cent. A l’échelon le plus bas – chez les sociales priment manifestement sur la légis- Musahars – le taux d’alphabétisation atteint lation. La plupart des enfants Musahars ne 9 pour cent, tandis qu’il est de 4 pour cent sont pas seulement exclus de l’école mais 8
frère. «Je ne pouvais pas comprendre alors qu’elle ne me soutienne pas», pour- suit Lalita qui avait aussi appris à l’école Un enseignement d’importance déci- à quel point il était important que les filles sive: l’instruction scolaire est la voie la et les femmes apprennent à s’affirmer et à plus efficace pour sortir de la pauvreté défendre leurs droits. et la protection la meilleure contre les mariages précoces. Des violations graves des droits de l’enfant avec des conséquences pour toute la vie L’histoire de Lalita est celle d’innombra- bles filles en Inde. Leur sexe, leur statut social, le lieu où elles grandissent les discriminent et les forcent à s’engager dans une voie qui fait d’elles des femmes privées de toute autonomie. Même si le mariage des filles de moins de 18 ans est interdit par la loi, 27 pour cent des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées en Inde avant 18 ans. Le mariage précoce est une grave violation de leurs droits et il est souvent suivi par des diffi- cultés sanitaires, psychiques et affectives et par des perspectives très réduites sur le plan de la formation et de la profession. Or c’est l’instruction qui conduit à la liberté et à l’autonomie, car la formation pouvoir mieux agir dans les régions où la est la clé pour pouvoir sortir de la pauvreté. pratique est très répandue. 2041 zones prioritaires ont été définies. Les «hotspots» des mariages Un autre volet consistait à créer des groupes précoces de filles de 13 à 18 ans: ces dernières sont L’UNICEF se mobilise activement pour que formées par l’UNICEF pour parler directe- tous les enfants aient les mêmes chances ment avec les filles de leurs communautés et les mêmes droits: en Inde, ce sont en et les sensibiliser à la thématique des priorité les filles qui vivent dans des mariages précoces. 1555 groupes ont été conditions particulièrement difficiles et constitués et comptent au total 18 946 sont désavantagées dès les premiers jours membres. Afin de susciter une prise de de leur vie. Durant l’année écoulée, les conscience parmi les jeunes hommes, 568 mesures se sont focalisées à nouveau sur groupes de garçons ont été créés; ils ré- neuf circonscriptions administratives unissent 6810 membres. Des assemblées particulièrement concernées dans trois communales ont été organisées avec la districts du Bihar. Ces régions ont été participation des leaders d’opinion locaux; cartographiées afin de faire apparaître la le sujet principal était la prise de cons- fréquence des mariages d’enfants et de cience des normes sociales qui conduisent Une grave inégalité des chances Les inégalités ne concernent pas seule- La différence est particulièrement mar- ment les sexes mais aussi les régions dans quée entre riches et pauvres: 11 pour cent Sur les 5 pour cent de garçons et de lesquelles vivent les enfants: parmi les des enfants issus de familles particulière- filles qui ne suivent pas l’école primaire enfants qui abandonnent précocement ment pauvres ne vont pas à l’école, tandis obligatoire, 33 pour cent des filles réussiront l’école et ceux qui ne sont pas scolarisés, que la proportion s’élève à un pour cent à retourner à l’école, tandis que la proportion 59 pour cent des enfants en milieu urbain chez les enfants de familles aisées; 56 UNICEF/UN0231411/BROWN; UN0122055 atteint 44 pour cent chez les garçons. réussissent une (nouvelle) insertion scolaire pour cent des enfants de familles pauvres alors qu’en région rurale, la proportion ne retourneront plus jamais à l’école, tandis n’est que de 50 pour cent. que la proportion atteint 27 pour cent chez les enfants de familles aisées. 9
Instruction des filles en Inde L’égalité des chances devient une réalité: l’écart entre les filles et les garçons scolarisés s’amenuise. aux mariages précoces. 3712 assemblées d’apprentissage et de sensibilisation. Il est ont permis de toucher plus de 152 000 équipé à l’intérieur d’un choix de livres, Que fait l’UNICEF? personnes. Une mesure s’est avérée très d’un ordinateur et de sièges. A l’extérieur, Egalité des chances et inclusion: efficace: l’inscription de slogans percu- sur la carrosserie, des dessins et des slogans c’est ce que visent les mesures de tants concernant les effets négatifs des attirent l’attention sur l’importance d’une l’UNICEF en Inde en matière d’instruc- mariages précoces sur des parois placées instruction scolaire pour tous les enfants. tion des filles. Le Fonds des Nations à des endroits stratégiques. 3600 parois Ceci éveille la curiosité des enfants et Unies pour l’enfance conseille le ministère de l’éducation et de la ont été couvertes d’inscriptions dans 17 interpelle aussi les mères et les doyens formation depuis plus de 20 ans et unités administratives. des villages. L’UNICEF s’entretient paral- apporte son soutien à l’Etat pour lèlement avec des représentants locaux du élaborer et mettre en place des Centre d’apprentissage et de gouvernement et prépare le terrain pour stratégies visant à améliorer les sensibilisation mobile des changements durables. Durant l’année chances de formation. Les investis- Le programme de l’UNICEF en cours se en cours, il est prévu d’identifier 3000 sements dans une instruction de focalise sur les enfants du Bihar particu- filles de familles d’intouchables, de parler qualité pour les filles valent la peine: PHOTOS: UNICEF/UN0122076; UNI110451/NOORANI lièrement marginalisés. Un nouveau «bus avec leurs parents et d’intégrer les enfants les filles qui vont à l’école courent d’apprentissage» se déplacera pour attein- à l’école. un risque plus faible d’être mariées dre la communauté des Musahars dans 50 trop tôt et de devenir précocement villages. Les Musahars (terme qui signifie mères, d’être exposées à la violence «mangeurs de rats») sont au bas de l’échelle et à l’exploitation et de continuer de dans le système des castes; leurs enfants transmettre la pauvreté à la généra- ne vont guère à l’école. Le bus est utilisé tion suivante. comme centre mobile de connaissances, 10
Une instruction scolaire pour les enfants vulnérables au Rwanda Regarder vers l’avenir avec confi- ance et curiosité: la qualité de l’enseignement toujours meilleure pose des bases solides pour la vie.
Une instruction scolaire pour les enfants vulnérables au Rwanda Les enseignants et enseignantes aussi doivent apprendre Ces années passées, le Rwanda a réussi à scolariser pour ainsi dire tous les enfants. Mais il apparaît aujourd’hui que garçons et filles ne progressent pas de manière satisfaisante dans de nombreuses disciplines. Avec le soutien de l’UNICEF, le ministère de l’éducation a donc mis en place une nouvelle stratégie il y a quelques années: un système de mentors répartis dans tout le Alors que le Rwanda, un pays relativement principales prestations de l’Etat sont égale- petit avec ses 12 millions d’habitants, a ment profitables aux groupes de la popula- pays permet au personnel connu en 1994 l’un des pires génocides de tion les plus vulnérables. Et dans le domaine enseignant de se perfectionner l’histoire, il est considéré aujourd’hui de l’éducation aussi, le Rwanda a accom- comme une nation modèle dans la région pli de grands progrès: aujourd’hui, 98 pour de manière continue. UNICEF subsaharienne. Au cours des deux décen- cent des enfants sont scolarisés. Suisse et Liechtenstein participe nies passées, le gouvernement a mis en En dépit de tous les efforts déployés et des au financement du programme. application des mesures qui ont conduit résultats obtenus, le retard à combler reste à des progrès importants au niveau social important. Le Rwanda fait partie des pays Car une instruction scolaire et économique. Le Rwanda est ainsi l’un les plus pauvres du monde. 19 pour cent de bonne qualité est le meilleur des rares pays à avoir atteint les Objectifs de la population sont touchés par une du Millénaire. Le sondage national tous pauvreté pluridimensionnelle, c’est-à-dire investissement pour la vie. ménages le plus récent montre que les par une pauvreté qui affecte l’instruction, Une collaboration fructueuse Le programme de mentorat au Rwanda aux enfants de contribuer plus tard au l’école ne peut pas remplir sa mission s’appuie sur la collaboration de partenaires développement socio-économique de leur première. Le mentorat individuel s’avère fiables: l’UNICEF coopère étroitement avec pays. La capacité d’avoir une réflexion particulièrement fructueux. Toutes les deux le Département rwandais de l’éducation et critique et la maîtrise de l’anglais sont jugées semaines, les mentors se réunissent pour PHOTOS: UNICEF/UNI110419/NOORANI des organisations locales à but non lucratif. essentielles. Chose nouvelle, l’accent est parler de leur expérience. Les partenaires Les partenaires travaillent main dans la main mis sur la qualité de la transmission des de la coopération ont ainsi un précieux outil pour améliorer le système de formation du connaissances. Si les enseignants et les pour observer les progrès. pays et préparer un terrain qui permettra enseignantes ont un déficit de formation, 12
Des élèves intéressés: un personnel enseignant mieux formé encourage, chez les enfants, le goût d’apprendre. ont atteint à peine la moitié des points mettre en place des stratégies qui amélio- pour la lecture et un tiers des points seule- rent la qualité de l’instruction scolaire. Le ment en calcul. Des évaluations effec- programme auquel UNICEF Suisse et tuées en 5e année ont débouché sur des Liechtenstein apporte une contribution résultats similaires. L’intérêt et le plaisir financière prépondérante s’appuie sur un des enfants à rester à l’école baissent de système de mentors répartis dans l’en- manière continue. Alors qu’en 2012, 73 semble du pays: ces derniers ont pour pour cent des garçons et des filles ache- tâche d’aider quatre ou cinq enseignants à vaient leur scolarité, la proportion n’attei- préparer leurs leçons, à améliorer la qua- gnait plus que 65 pour cent en 2016. lité de l’enseignement et à adapter et la santé et le niveau de vie. Et le domaine Le Rwanda connaît aujourd’hui encore développer en permanence le matériel de la formation dans lequel le Rwanda a une pénurie d’enseignants. En moyenne, d’enseignement. accompli quantitativement d’énormes il y a 58 enfants dans une salle de classe. progrès repose encore à maint endroit sur Mais surtout, les enseignantes et les en- «Je me sens beaucoup plus sûre» des bases fragiles. seignants ne sont pas bien formés et ils Visite à l’école Nyamiyaga dans le district ont souvent de la peine à répondre aux rwandais de Kamonyi: l’enseignante, Des retards graves en matière besoins des enfants et à s’adapter à leur Laurence Nyirakamonyo, nous accueille à d’apprentissage niveau de connaissances – une situation l’entrée et parle avec un soulagement per- Des données évaluées récemment révèlent que l’UNICEF observe avec inquiétude et ceptible de la nouveauté introduite dans des lacunes et des retards importants au à laquelle l’organisation réagit. Le Fonds l’établissement scolaire où elle enseigne niveau de la lecture, de l’écriture et du des Nations Unies pour l’enfance aide le depuis des années. Depuis quelques mois, calcul. Dans un test réalisé parmi tous les ministère de l’éducation et la commission le mentor Avith Ukurikiyeyezu montre au élèves de 2e primaire du pays, les enfants nationale pour les enfants à concevoir et à personnel enseignant de nouvelles pistes Le budget de la formation au Rwanda de la formation réservée au niveau présco- Le secteur de la formation planifie bien – laire et primaire a augmenté de 27,8 à au niveau national et au niveau des districts: Le Rwanda s’est rendu compte à quel 41,7 pour cent. le cadre budgétaire a pu être respecté ces point il était important d’investir dans une Les mesures du Rwanda en faveur de la années passées à 92 pour cent au niveau formation de bonne qualité. La part du formation sont décentralisées: plus de 50 national et à 100 pour cent au niveau des budget national dévolue à la formation a pour cent du budget de la formation sont districts. été augmentée, passant de 15,8 pour cent consacrés à des mesures au niveau régional. UNICEF/UNI110460/NOORANI en 2012/13 à 22,3 pour cent en 2017/18. Ceci offre la garantie de toucher les enfants Le gouvernement vise à permettre à tous non seulement dans les centres urbains les enfants d’avoir accès à l’école primaire. mais aussi dans les régions rurales. Entre 2012/13 et 2017/18, la part du budget 13
Une instruction scolaire pour les enfants vulnérables au Rwanda pour dispenser un enseignement axé sur Être en mesure de répondre de manière les compétences, qui «sont beaucoup plus optimale aux besoins des enfants: fortement centrées sur l’enfant», explique tel est le but des cours de formation Laurence Nyirakamonvo. «C’est une continue du personnel enseignant. chance fantastique pour moi d’apprendre de nouvelles choses.» La jeune femme ajoute encore: «Depuis lors, je me sens beaucoup plus sûre.» Les mentors comme Avith Ukurikiyeyezu travaillent à plein temps. Ils ont été spécia- lement formés par l’UNICEF en collabo- ration avec le ministère de l’éducation et diverses organisations partenaires afin d’aider en continu les enseignants à pro- gresser dans leur formation profession- nelle. Avith Ukurikiyeyezu accompagne les 25 enseignantes et enseignants de l’école Nyamiyaga. «Il y a chaque jour de petits progrès», observe-t-il en décrivant les multiples défis auxquels les enseignants sont confrontés. «Je les écoute et je fais de uniquement sur l’apprentissage de la lec- ture, du calcul, de l’écriture ainsi que des Que fait l’UNICEF? branches scientifiques et techniques mais UNICEF Suisse et Liechtenstein inclure l’anglais et le développement s’investit depuis plus de 20 ans au d’une pensée critique. Rwanda en mettant l’accent sur les mon mieux pour répondre à chacun et par- Au cours de l’année écoulée, des résultats programmes de formation. Alors tager mon expérience et mes connaissan- substantiels ont été atteints: 27 000 ensei- qu’aujourd’hui presque chaque en- ces.» gnantes et enseignants ont bénéficié fant est scolarisé, les efforts se directement du soutien de l’UNICEF; les concentrent depuis quelques années Des milliers d’enseignants et mesures introduites ont touché au total un sur l’amélioration de la qualité de d’enseignantes sont bénéficiaires cercle de 75 000 enseignantes et ensei- l’enseignement. L’UNICEF aide le Afin d’améliorer durablement la qualité gnants. L’UNICEF a aidé en outre le ministère de l’éducation à conce- de l’enseignement au Rwanda, l’UNICEF ministère de l’éducation à développer voir de nouvelles stratégies pour a remanié entièrement le plan d’études de un «Teacher Management Information améliorer dans tout le pays les mé- base du pays avec le concours du minis- System», c’est-à-dire une base de données thodes de travail des enseignantes tère de l’éducation et de la formation. La nationale concernant le personnel ensei- et des enseignants. Depuis 2012, un stratégie nationale a pour but d’assurer un gnant. Celle-ci constitue la base tech- programme de mentorat a été in- soutien permanent aux enseignants et aux nique qui permet de relever les progrès troduit de manière à permettre au PHOTOS: UNI110577/NOORANI; UNI110381/NOORANI enseignantes, d’investir dans leur forma- accomplis et réunit des données sur l’iti- personnel enseignant de recevoir le tion et de transformer progressivement néraire de formation de tous les ensei- soutien et l’accompagnement né- l’approche basée sur les connaissances, gnants et enseignantes dans le but qu’à cessaires pour améliorer de ma- encore très fréquente, en une approche l’avenir, seules enseignent au Rwanda des nière continue ses compétences axée sur les compétences. Ceci requiert de personnes qualifiées, possédant les outils pédagogiques. L’UNICEF soutient la part du personnel enseignant d’autres nécessaires pour transmettre efficacement la formation initiale et continue des capacités et savoir-faire; ils doivent s’adap- des connaissances. mentors. ter aux enfants et ne pas se focaliser 14
alors de nouveau chez l’une de ses sœurs Instruction scolaire et protection pour les enfants brésiliens et n’était plus allé à l’école pendant des mois. Le garçon aux yeux marron très vifs penche la tête de côté et raconte que la femme lui a demandé pourquoi il n’était pas à l’école. «Je lui ai dit que je n’avais aucun cahier. Et elle m’a dit qu’elle m’en procurerait.» Il sourit malicieusement: Pour qu’aucun «La vérité, c’est que je ne voulais pas aller à l’école parce que j’avais tellement enfant ne glisse honte.» Alisson est en retard dans beau- coup de matières. A ce moment-là, il ne entre les mailles Sa courte vie a été pénible jusqu’à main- savait ni lire ni écrire. Mais Lucijane tenant et jalonnée de nombreux nouveaux Neves a tenu bon. Elle a finalement Au Brésil, le droit à l’éducation départs, cassures et changements. Par mo- convaincu le garçon de donner encore une n’est pas appliqué pour tous ment, Alisson 13 ans a vécu chez son père chance à l’école. en ville, puis chez sa mère en région rurale; les enfants. 6,5 pour cent des à d’autres moments, il a logé chez l’une garçons et des filles ne sont pas de ses sœurs aînées et on l’a envoyé à plusieurs reprises chez une tante. Le garçon scolarisés. Les 2,8 millions n’a pas de véritable chez-soi. «J’ai déjà d’enfants concernés appar- vécu à beaucoup d’endroits», dit-il. En plus, il a dû travailler dur très tôt. A peine tiennent pour la plupart à des Alisson tenait-il sur ses deux jambes que familles particulièrement sa mère l’emmenait avec elle pour aider à la cueillette des haricots. Après son entrée pauvres et doivent souvent à l’école, la situation s’est compliquée. effectuer un travail rémunéré. «J’étais des mois chez ma maman et je n’allais plus à l’école.» Il revenait généra- Le programme de l’UNICEF lement après la fin de la récolte – quand «Active Search» a très bien ses camarades avaient déjà passé à l’année suivante. commencé. Une plateforme utilisable de manière très large «La vérité, c’est que je ne aide les communes à repérer voulais pas aller à l’école les enfants oubliés et à les parce que j’avais tellement Des milliers d’enfants doivent intégrer à l’école. D’ici à fin 2019, honte.» travailler Il était clair pour toutes les personnes 50 000 enfants devraient en Il y a quelques mois, sa vie a changé. impliquées que le nouveau départ ne serait profiter. Lucijane Neves, une collaboratrice du pas facile. Selon Roberto Reis, le direc- projet lancé par l’UNICEF appelé «Active teur de l’école, la biographie d’Alisson Search», est allée voir Alisson qui habitait est loin d’être un cas unique: «60 pour L’instruction scolaire est la base du développement durable Une instruction de base de bonne qualité développement durable. Le quatrième ob- D’ici à l’année 2030, il s’agit d’assurer à tous est le fondement indispensable pour pou- jectif affirme que tous les enfants devraient les garçons et les filles du monde entier UNICEF/BRASILIEN/FÁBIO CAFFÉ; UNICEF/BRASILIEN voir améliorer vraiment les conditions de avoir accès à une instruction et à une une instruction scolaire primaire et secon- vie au niveau de l’individu, de la commu- formation de qualité et pouvoir continuer daire de bonne qualité. Le programme de nauté et de la société dans son ensemble – d’apprendre tout au long de leur vie. l’UNICEF actuellement en cours au Brésil elle joue donc un rôle essentiel. C’est ce L’accent est mis sur les enfants les plus est directement rattaché à ces objectifs. qu’a reconnu et noté la communauté inter- désavantagés issus de familles particuliè- nationale dans le cadre des objectifs de rement pauvres. 15
Instruction scolaire et protection pour les enfants brésiliens Pouvoir enfin apprendre à lire et à écrire au lieu de devoir aider aux champs: Alisson, 13 ans, va maintenant à l’école. cent de nos élèves, filles et garçons, ont au ces enfants sont souvent contraints de est réinséré à l’école – un parcours semé minimum deux ans de retard à l’école en travailler. 7 pour cent des enfants du Brésil d’embûches. «Si l’on manque de doigté, raison de leur situation familiale.» Le sont concernés, bien que les lois l’interdi- les enfants ne restent pas longtemps», le directeur évoque là un problème large- sent très clairement. Le dernier sondage directeur Roberto Reis en est conscient. Il ment répandu. Au Brésil, 35 pour cent des national tous ménages, réalisé en 2016, est essentiel de prendre en compte les 15 à 17 ans sont restés au niveau de l’école indique que 412 000 enfants âgés de 5 à 13 circonstances de vie des enfants dans leur primaire, cela représente plus de 3 millions ans travaillent – 56 pour cent d’entre eux ensemble et de détecter très vite où se de garçons et de filles. Et 2,8 millions de dans l’agriculture. situent les déficits majeurs – un investis- 4 à 17 ans ne fréquentent aucune école. Ils sement qui s’avère payant chez Alisson grandissent souvent dans des milieux Un accompagnement étroit: pour au bout de peu de temps. Les premières auxquels beaucoup de choses font défaut: chaque enfant semaines, le garçon semblait souvent un chez-soi sûr, des moyens suffisants Derrière chacun de ces chiffres, il y a un accablé, commente Roberto Reiss, «la pour assurer la nourriture des enfants, des enfant. L’un d’eux est Alisson qui a passé plupart de ses anciens camarades de parents qui jugent prioritaire l’instruction une grande partie de son enfance à cueillir classe étaient beaucoup plus avancés que scolaire de leurs enfants. Au lieu de pou- des haricots; il a le niveau d’apprentissage lui». Le coordinateur pédagogique de voir apprendre à lire, à écrire et à calculer, et de connaissance d’un enfant de 8 ans et l’école et l’enseignant principal ont ac- Saisir le cœur de la problématique puis agir Un sondage réalisé en lien avec la plate- inscrits à l’école. Il est important de connaître 2018, il a été possible de toucher plus de forme numérique «Active Search» a révélé les raisons. Car c’est ce qui permettra aux 2000 spécialistes de l’éducation, assistants que le fait que les parents ne sont pas communes de savoir comment intervenir. sociaux et collaborateurs du domaine de la conscients de l’importance de l’instruction Avec le concours de ses partenaires, le santé et de les informer de cette campagne scolaire était l’une des raisons principales Fonds des Nations Unies pour l’enfance dans le cadre de trois conférences nationales. PHOTOS: UNICEF/BRASILIEN pour lesquelles les enfants n’étaient pas informe à large échelle sur la nouvelle stra- scolarisés. En outre, beaucoup d’enfants tégie visant à scolariser les enfants laissés n’ont pas les papiers nécessaires pour être de côté. Rien qu’en août et en septembre 16
compagné Alisson de très près et ont tout cation et des partenaires compétents au 2019, 50 000 enfants devraient en être fait pour qu’il n’abandonne pas. «Au- niveau technique. Le but est d’aider les bénéficiaires. Des enfants comme Alisson. jourd’hui, nous voyons qu’il va bien. Il communes à repérer les enfants qui ne «J’aimerais tout d’abord apprendre à aime apprendre et assimile ce qu’il a man- vont pas à l’école, à prendre contact avec mieux lire et écrire», dit-il, «et j’aimerais qué jusqu’à maintenant.» eux, à les scolariser et à les accompagner absolument terminer l’école». Les enfants comme Alisson sont au centre par la suite pour éviter qu’ils n’abandon- du programme réalisé actuellement par nent à nouveau l’école prématurément. A l’UNICEF. Depuis huit ans, le Fonds des cet effet, un logiciel a été conçu spéciale- Que fait l’UNICEF? Nations Unies pour l’enfance recueille ment ainsi qu’une application pour les L’accès à une instruction scolaire continuellement des données au Brésil sur téléphones portables; parallèlement, de pour les enfants les plus défavo - les garçons et les filles qui ne sont pas nouveaux outils d’entraînement sont risés du Brésil est depuis une ving- scolarisés ou qui abandonnent l’école et conçus de manière continue et des cours taine d’années une priorité des procède à une analyse de la situation. sont proposés en ligne. En l’espace d’une programmes soutenus par UNICEF C’est sur cette base que le projet «Active année, plus de 2300 communes se sont Suisse et Liechtenstein. Bien que Search» a été conçu par l’UNICEF en associées au projet lancé en 2017. Les l’école soit obligatoire pour tous les collaboration avec le ministère de l’édu- mesures portent leurs fruits. D’ici à fin 4 à 17 ans, d’innombrables enfants restent en marge de toute instruc- tion scolaire. Le travail continu de Enfants sans instruction scolaire, Brésil 2015 l’UNICEF, actuellement dans le cadre du programme «Active Search», a pour but d’empêcher l’exclusion 821 595 4 à 5 ans des garçons et des filles de familles pauvres. L’accès à l’instruction sco- 6 à 10 ans 1 593 151 laire leur permet d’apprendre, de se 11 à 14 ans développer et réduit le risque que 166 626 15 à 17 ans représente le travail des enfants. Car aujourd’hui encore, 7 pour cent 220 884 des 4 à 17 ans sont touchés par le travail des enfants. 17
Amélioration de la qualité de l’enseignement au Bhoutan Il ne faut pas oublier les jeunes moines et les jeunes nonnes Les écoles traditionnelles du Bhoutan rattachées aux monastères sont devenues ces dernières années un refuge pour les enfants particulièrement Un bagage précieux pour la vie après le monastère: les mesures de l’UNICEF vulnérables. Pourtant, beaucoup complètent le plan d’études par d’écoles ne proposent pas les des branches comme l’anglais et les matières d’enseignement mathématiques. inscrites dans la Constitution et présentent de nombreux déficits, par exemple en ce qui concerne les sanitaires, la nourriture ou le mouvement. Le programme réalisé par l’UNICEF vise à permettre aux 8000 petits moines et nonnes de ne pas rester à l’écart des mesures essentielles en matière de protection de l’enfant. Bhoutan PHOTOS: UNICEF/BHUTAN 18
Les trois garçons ont passé un bras autour de l’épaule de leurs amis et sourient. Pour la photo, ils se sont assis sur le seuil devant le monastère Jakar Rabdey où tous trois – âgés respectivement de six, sept et huit ans - vont à l’école depuis peu. Leur habit rouge foncé semble encore un peu grand sur leurs corps menus et l’un des trois est en fait trop jeune pour vivre dans l’un des 400 monastères que compte le Bhoutan. L’âge d’admission est fixé à sept ans au minimum. Mais des situations familiales désespérées poussent de nom- breux parents à confier leurs enfants à une école de monastère alors qu’ils sont très jeunes. Ici, ils ont au moins un toit et des repas réguliers. Les trois petits moines ont des familles très peu stables. Le sort de ces garçons est emblématique de celui que connaissent plus de 8000 jeunes moines et nonnes au Bhoutan. Alors que les écoles traditionnelles des monastères étaient, jusqu’au début des années soixante, les uniques institutions du pays dédiées à l’éducation, elles sont devenues de plus en plus souvent ces der- nières années un refuge pour les enfants marginalisés, à savoir des enfants dont les parents sont séparés et qui vivent au-des- sous du minimum vital, des orphelins, des garçons et des filles non enregistrés à la naissance ou des enfants handicapés. Le nouveau chapitre de leur vie qui com- mence alors pour eux peut être très dur. Un grand nombre de ces monastères vieux de plusieurs centaines d’années n’ont ni chauffage, ni installations sanitaires, ni accès à l’eau courante. L’état de santé de beaucoup de jeunes moines et nonnes est préoccupant. Les pneumonies, les cas de diabète et les affections cutanées sont courants. Mais les enfants qui fréquentent les écoles des monastères ne sont pas seu- Un manuel utile L’année dernière, l’UNICEF a conçu un nourriture équilibrée. Il sert de base aux manuel intitulé «Empowering Monks & Nuns enseignantes et aux enseignants pour to Promote Sustainable WASH Practices promouvoir une bonne hygiène et une in Bhutan» qui est distribué largement alimentation saine. Les jeunes moines et dans les écoles des monastères. Ce manuel les jeunes nonnes peuvent ainsi s’informer décrit les règles d’hygiène essentielles directement sur la manière de prendre comme par exemple le lavage régulier des soin de leur santé au quotidien. mains et explique les principes d’une 19
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