Partager les réseaux, stimuler la croissance - itunews
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(Editorial) Partager les réseaux, stimuler la croissance Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT A lors que le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) connaît de profondes transformations, l’utilisation en partage des infrastructures et services de réseau n’a jamais été aussi importante. Un nombre croissant d’entreprises partagent les réseaux afin de réduire les coûts, de maintenir leurs marges bénéficiaires et de se concentrer sur des services innovants pour faire face à l’évolution des demandes des clients. Cette dynamique appelle une collaboration sans précédent. De plus en plus souvent, les opérateurs mobiles historiques travaillent avec les opérateurs et les facilitateurs de réseaux virtuels mobiles (MVNO/ MVNE), les sociétés spécialisées dans les pylônes, les entreprises Internet, mais aussi avec des acteurs des secteurs public et privé de plus en plus divers. Le recours plus fréquent au partage des infrastructures de télécommuni- cation permet de déployer plus efficacement les réseaux de prochaine génération. Le partage des pylônes et autres équipements passifs se tra- Un nombre duit en outre par le partage des compétences et des bonnes pratiques. croissant Comme vous le verrez dans ce numéro des Nouvelles de l’UIT, l’essor d’entreprises des sociétés spécialisées dans les pylônes (“towercos”) – qui détiennent partagent les aujourd’hui plus de deux tiers des 4,3 millions de pylônes et emplace- réseaux afin de réduire les coûts, ments sur des toits disponibles pour l’investissement dans le monde – démontre qu’il est possible, avec des compétences spécialisées, de 1 de maintenir leurs transformer une infrastructure passive considérée comme un actif qui perd de la valeur en source potentielle de recettes régulières à long marges bénéficiaires terme. Preuve de cette évolution de l’environnement du partage des et de se concentrer infrastructures et de la nécessité pour tous les acteurs de travailler sur des services ITU News MAGAZINE 06/2017 ensemble, deux des plus grandes sociétés spécialisées dans les pylônes, innovants pour faire à savoir American Tower et China Tower, ont rejoint l’UIT en 2017. face à l’évolution Vous pourrez en outre profiter de l’expérience précieuse de plusieurs des demandes régulateurs qui vous expliqueront comment le partage des infrastruc- des clients. tures a permis de stimuler la concurrence et d’accroître les économies d’échelle dans leur pays, afin d’accélérer le développement de notre économie numérique.
(Sommaire) Partager les réseaux, stimuler la croissance (Editorial) Photos de couverture: Shutterstock 1 Partager les réseaux, stimuler la croissance Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT (Partage des infrastructures au service du développement) 4 Le partage des infrastructures de télécommunication en bref 5 Vos lignes directrices relatives au partage de l’infrastructure ISSN 1020–4148 TIC et de radiodiffusion dans les pays de la Communauté de itunews.itu.int développement de l’Afrique australe (SADC) 6 numéros par an Copyright: © UIT 2017 6 Un appel au partage des infrastructures en Afrique Funke Opeke, PDG, MainOne Rédacteur en Chef: Matthew Clark Concepteur artistique: Christine Vanoli (Un point de vue réglementaire) Assistante d’édition: Angela Smith Rédaction/Publicité: 9 Politiques de réglementation du partage d’infrastructure de Tél.: +41 22 730 5234/6303 télécommunication au Brésil Fax: +41 22 730 5935 Juarez Quadros E‑mail: itunews@itu.int Président, ANATEL, Brésil Adresse postale: 12 Partage d’infrastructures, trouver le juste équilibre – Union internationale des télécommunications l’expérience danoise Place des Nations Morten Bæk CH–1211 Genève 20 (Suisse) 2 Directeur général, Agence danoise de l’énergie Déni de responsabilité: les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs des articles 16 Partage des infrastructures de réseau passives: l’expérience et n’engagent pas l’UIT. Les appellations employées indienne dans la présente publication et la présentation des R.S. Sharma données, cartes comprises, qui y figurent n’impliquent de la part de l’UIT aucune prise de position quant au Président, Autorité de régulation des ITU News MAGAZINE 06/2017 statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou télécommunications de l’Inde (TRAI), Inde de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les références faites à des sociétés ou à 19 Soutenir le partage des infrastructures au Koweït des produits spécifiques n’impliquent pas que l’UIT Eng. Salim Muthib Al-Ozainah approuve ou recommande ces sociétés ou ces produits, Président et Directeur général de l’Autorité de de préférence à d’autres, de nature similaire, mais dont réglementation des technologies de la communication il n’est pas fait mention. et de l’information (CITRA), Koweït Sauf indication contraire, toutes les photos sont des photos UIT.
(Sommaire) 23 Partage d’infrastructures et concurrence entre réseaux en Espagne − Réglementer pour assurer la concurrence entre les réseaux José María Marín Quemada Président, Commission nationale des marchés et de la concurrence, (CNMC) (Towercos – un marché en expansion) 27 Les towercos indépendantes ouvrent une ère de partage des infrastructures 34 Réseaux et connectivité: partager pour améliorer la vie de chacun Tobias Martínez Directeur général, Cellnex Telecom (Identifier les tendances futures) 37 Cinq tendances dans l’utilisation en partage des infrastructures mobiles Jennifer D. Bosavage 3 ITU News MAGAZINE 06/2017
(Partage des infrastructures au service du développement) Le partage des infrastructures de télécommunication en bref 2 Partage passif Partage des infrastructures non électroniques comme les emplacements, les poteaux, les pylônes, les conduites, les chemins de câbles, les abris, les locaux techniques, les alimentations, le système de chauffage, de princi- ventilation et de climatisation, la sécurité, etc.. 5 Partage actif paux Partage des infrastructures actives (électroniques) dans le réseau d’accès ou types dans le réseau central, comme les fréquences, dimensions les commutateurs et les antennes. Technologie Géographie Architecture Partenaires Acquisition Par exemple: 2G, Où, dans le pays, Les ressources Peuvent être Solutions possibles 3G, 4G, WiFi, xDSL, aura lieu le partage. (passives et actives) partenaires, dans le pour l’acquisition DOCSIS, etc. et activités connexes cadre d’un accord de des infrastructures qui sont partagées. partage, toutes les utilisées en partage: entités (opérateurs de unilatérales, réseaux fixes et bilatérales ou dans mobiles, etc. le cadre de coentreprises. Plusieurs Et quelques risques avantages considérables Pour les entités partageant l’infrastructure • Conflit entre partenaires. • Réduction nette des dépenses • Incompatibilités techniques. d’équipement (CapEx) et des dépenses d’exploitation (OpEx). • Défaillance de la gestion de l’expérience client de bout en bout. 4 • Services nouveaux/améliorés. • Déploiement géographique plus Pour les autorités de régulation/de la concurrence rapide. • Qualité de service améliorée. • Retards. • Prix élevés. ITU News MAGAZINE 06/2017 • Baisse des prix. • Différends. • Augmentation des recettes fiscales perçues par l’Etat. Source: Lignes directrices relatives au partage des infrasructures TIC et de radiodiffusion de la SADC
(Partage des infrastructures au service du développement) Vos lignes directrices relatives au partage de l’infrastructure TIC et de radiodiffusion dans les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) Politiques et Plans Lignes directrices relatives au partage de l’infrastructure Régime de licences Cadre réglementaire L’initiative régionale pour Permettre l’harmonisation régionale dans les domaines suivants: l’Afrique 2 adoptée par Instaurer un cadre politique et réglementaire propice permettant la Conférence mondiale le partage des infrastructures. de développement des Identifier les plates-formes existantes (réseaux de transmission et télécommunications de contribution) adaptées au partage des infrastructures dans les (CMDT) de l’UIT vise à pays de la SADC. renforcer et à harmoniser Permettre la concurrence dans le domaine des réseaux d’accès et les cadres politiques assurer des retombées positives sur le plan de l’environnement. et réglementaires en Proposer des mesures d’incitation concrètes pour encourager le vue de l’intégration des déploiement dans les zones mal desservies. Améliorer la qualité de service, en particulier dans les marchés africains des télécommunications/TIC. 5 zones rurales. Garantir des effets positifs sur les tarifs de gros et de détail des Dans le cadre de cette services des technologies de l’information et de la communication initiative, l’Association (TIC) et de radiodiffusion. des régulateurs des ITU News MAGAZINE 06/2017 communications d’Afrique australe (CRASA), en collaboration avec l’UIT, Téléchargez vos lignes directrices ici. a lancé un projet visant à élaborer ces lignes directrices.
(Partage des infrastructures au service du développement) Shutterstock Un appel au partage des infrastructures en Afrique Funke Opeke PDG, MainOne le partage de L es sept systèmes à câbles sous-marins disponibles réseau apparaît en Afrique subsaharienne depuis 2009 et leur capacité combinée, estimée à 40+ Tbps, ont trans- de plus en plus formé l’offre de bande passante dans les régions incontournable côtières de l’Afrique. La plupart des pays africains disposent si l’on veut que 6 aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre, d’une connectivité par fibre optique à une ou plusieurs stations d’atterrisse- survivent ment de câbles sous-marins. Parallèlement, sous l’effet de la les opérateurs concurrence, le prix de gros du mégabit-par-seconde s’est africains. effondré de 80%. Les gains sont importants. Funke Opeke ITU News MAGAZINE 06/2017 Pourtant, fait très étonnant, l’Afrique affiche toujours des taux très bas de pénétration du large bande. Avec 29%, elle détient le taux de pénétration internet le plus bas du monde en comparaison des autres continents: Europe occidentale (84%), Moyen-Orient (60%) et Amérique du Nord (88%).
(Partage des infrastructures au service du développement) De plus, les grandes villes continuent de recevoir Les pays africains devront franchir cette première la plus grande partie des investissements dans étape, car sur les marchés les plus avancés, on les télécommunications tandis que les zones en constate que les infrastructures sont partagées et développement sont délaissées au motif qu’elles ne que toute une série d’acteurs non traditionnels constituent pas un marché prometteur. travaillent avec de grands opérateurs pour fournir des services plus étendus qui contribuent à amélio- Pour résoudre ces problèmes, il est de plus en plus rer la qualité de vie des citoyens bien au-delà de la manifeste que les différents acteurs des technolo- simple connectivité. gies de l’information et de la communication (TIC) doivent travailler plus étroitement afin de partager Il est surprenant de voir, par exemple, à quel point les infrastructures réseau et les services. En effet, les services bancaires ont évolué, passant des avec l’érosion continue des marges bénéficiaires, échanges en espèces à des services bancaires sans la contraction des revenus moyens par utilisateur numéraire. Cette transition n’aurait pas été pos- chaque année et les atteintes portées aux services sible sans un degré élevé de collaboration et une “freemium”, le partage de réseau apparaît de plus incitation forte des régulateurs bancaires. Peut-être en plus incontournable si l’on veut que survivent les les régulateurs africains des télécommunications opérateurs africains. pourraient-ils s’inspirer de ce modèle. Travailler ensemble, ça marche Le partage d’infrastructures au Nigéria Selon des sources de l’industrie, les opérateurs Fort heureusement, l’Afrique détient la réponse à la téléphoniques africains peuvent potentiellement plupart de ses problèmes et elle dispose déjà des réaliser des économies de coût globales com- modules élémentaires nécessaires à la construction prises entre 15% et 30% et réduire leurs dépenses du puzzle. d’investissement d’une valeur pouvant aller jusqu’à 60% en combinant les ressources et en réduisant les Le continent est déjà le siège de plusieurs opéra- besoins d’infrastructure individuels. Cette stratégie teurs de Terre par fibre optique, notamment des permettrait de réduire les délais de récupération du opérateurs de réseau mobile, des fournisseurs de capital investi et de déployer les nouvelles techno- services internet et des grossistes de bande pas- logies plus rapidement. sante, qui ont beaucoup investi dans l’infrastructure réseau. Selon l’Union internationale des télécom- 7 La collaboration en matière d’infrastructure réseau munications (UIT), rien qu’au Nigéria, ces investis- et de services est un modèle mondial qui a fait sements s’élevaient au total à 68 milliards USD en ses preuves. En suivant ce modèle, les opérateurs juillet 2016. historiques africains devront peut-être envisager d’ouvrir leurs réseaux pour générer de nouveaux Cela étant, ces investissements masquent le déficit ITU News MAGAZINE 06/2017 revenus, quitte à se contenter d’”une plus petite part infrastructurel du Nigéria. La plus grande partie des du gâteau”. fibres de Terre est implantée à Lagos, à Abuja et dans quelques autres villes et le long des grandes autoroutes qui les relient. La couverture est donc irrégulière.
(Partage des infrastructures au service du développement) Par ailleurs, le partage d’infrastructures est limité, structurelle. Au Royaume-Uni, par exemple, BT et par conséquent différentes sociétés exploitent OpenReach veille à ce que, face à l’opérateur de multiples réseaux de transport par fibre qui traditionnel BT, d’autres opérateurs puissent être desservent les mêmes zones de fort trafic. De compétitifs pour la fourniture de services. nombreux Nigérians, en particulier ceux qui vivent dans des régions isolées, doivent compter sur Mais en Afrique, la séparation structurelle ne s’est d’autres technologies (satellite et hyperfréquences concrétisée que dans la vente de pylônes par des par exemple) pour accéder aux stations de base opérateurs de réseau mobile à des sociétés spéciali- mobiles et ces services coûtent cher. sées dans les tours (ou “towercos”). Depuis 2010, en Afrique subsaharienne, les opérateurs de réseau Si quelques opérateurs sont véritablement à accès mobile ont vendu près de 40 000 tours à des ouvert, il est problématique que d’autres, présents towercos indépendants, pour un total de 28 tran- sur les segments de gros et de détail des marchés sactions. Ces dernières années, au Nigéria, IHS a par africains, usent de leur influence pour comprimer exemple acquis la plupart des tours appartenant à les marges des petits acteurs, qui sont aussi leurs MTN, Airtel et 9Mobile, entre autres. clients, en adoptant une pratique de prix d’éviction, ou en refusant de fournir une capacité de gros sur certaines voies d’acheminement ou d’offrir des lon- MainOne joue le rôle d’infraco gueurs d’onde de haute capacité et un accès à des pour Lagos fibres de réserve ou à des services de location de conduites. Dans une étude de 2013 visant à déter- L’exemple des towercos a permis de valider le miner les acteurs dominants, le régulateur nigérian modèle reposant sur la fourniture, par des sociétés NCC (Commission des communications du Nigéria) d’infrastructure ou “infracos” spécialisées dans la corrobore cette analyse lorsqu’il explique que fibre, de services de connectivité par fibre parta- deux des plus grands acteurs du pays dominent les gée. Ce modèle a été adopté par la Commission services de transmission, avec un contrôle cumulé des communications du Nigéria. MainOne, l’un des de 62% de l’infrastructure de transmission de Terre chefs de file dans l’investissement en infrastructure du pays. au Nigéria, dispose de câbles sousmarins capables de fournir jusqu’à 19,2 téraoctets par seconde. Le continent dispose donc déjà de la capacité MainOne est l’infraco par fibre de la région de nécessaire à la construction des réseaux, mais pour améliorer l’accès, il faudra à l’avenir redéfinir le Lagos exploité sous licence. Mais le manque d’in- frastructure de distribution au niveau national, régio- 8 lieu et les modalités de construction des nouveaux nal et pour le dernier kilomètre est un obstacle à la réseaux. réduction des coûts et à une adoption plus large d’internet dans les huit pays que la société dessert. Du côté des towercos en Afrique MainOne est un partisan majeur de la stratégie du ITU News MAGAZINE 06/2017 large bande et d’un réseau dorsal national à accès Sur les marchés avancés, les régulateurs ont cher- ouvert au Nigéria. L’entreprise est en passe de ché à lever les obstacles dus aux “goulets d’étran- combler les lacunes en infrastructures essentielles glement” qui se produisent lorsqu’une infrastructure et d’ouvrir la voie aux services à large bande dans la est contrôlée par un ou plusieurs opérateurs plus grande mégapole de l’Afrique subsaharienne. dominants. Ils ont pour cela appliqué la séparation
(Un point de vue réglementaire) GettyImages Politiques de réglementation du partage d’infrastructure de télécommunication au Brésil Juarez Quadros Président, ANATEL, Brésil Le partage des D ans le domaine des télécommunications, la réseaux d’accès question du partage d’infrastructure est radioélectrique extrêmement importante pour la réglemen- est de plus en plus tation. Les ressources utilisées pour fournir le service étant limitées, aussi bien les infrastructures utilisé, car, de façon 9 passives que les infrastructures actives, le partage d’in- évidente, il favorise frastructure est essentiel pour promouvoir la concurrence le développement parmi les acteurs du marché, moyennant une valeur d’investissement raisonnable et un juste prix à facturer du secteur. au consommateur. Juarez Quadros ITU News MAGAZINE 06/2017 Au Brésil, pays aux proportions continentales, la concur- rence en matière d’infrastructure doit être viable, et il est essentiel de tenir compte de cet aspect lors de l’élaboration des politiques publiques qui visent à promouvoir l’expan- sion des télécommunications dans le pays.
(Un point de vue réglementaire) Les politiques de partage d’infrastructure Le partage d’une ressource finie dans le but de qui sortent du lot fournir un service de télécommunication est un moyen de réduire les coûts d’investissement dans Parmi les politiques publiques qui préconisent le les réseaux, d’accroître la valeur de l’activité com- partage des infrastructures et des réseaux, certaines merciale, d’optimiser l’attribution et l’utilisation des sortent du lot: infrastructures lorsque la redondance est impos- sible, et de garantir la conformité avec les obliga- d’une part, les décrets du Plan général des tions réglementaires. Enfin, le partage de ressources objectifs d’universalisation (PGOU) du réseau permet d’améliorer les conditions de service téléphonique public commuté, qui ont offertes aux usagers. encouragé l’accès au service de téléphonie fixe et, plus tard, au service à large bande, de Au Brésil, certains partages d’infrastructure sont façon universelle et égale pour la majorité de la pleinement opérationnels. Il s’agit notamment du population du pays. Pour appliquer ces décrets partage des stations de base radioélectriques, du et fournir le service requis, il a été nécessaire partage des réseaux d’accès radioélectrique, de l’iti- d’utiliser les pylônes du réseau électrique; nérance nationale, des opérateurs de réseau virtuel mobile, et du partage des poteaux électriques. d’autre part, les dossiers d’appel d’offres relatifs aux radiofréquences du service mobile Le partage d’infrastructure à l’appui des réseaux de personnel, qui imposaient aux acteurs intéressés télécommunication – après l’adoption de la loi sur d’acheter les radiofréquences non seulement les antennes (Loi N° 13.116/2015), suivie de la révi- dans les régions où ils pouvaient générer des sion de l’ancienne Résolution N° 274/2001 d’Anatel gains économiques, mais aussi sur l’ensemble qui a abouti à la Résolution N° 683/2017 – est obli- du territoire brésilien, avec une obligation de gatoire en cas de surplus de capacité, sauf si des rai- service pour toutes les communes brésiliennes. sons techniques dûment justifiées s’y opposent. Par Pour fournir ce service, il a été nécessaire de ailleurs, l’obligation en vigueur prévoit la préserva- partager les stations de base mobiles. tion des éléments du patrimoine urbain, historique, culturel, touristique et paysager. Au Brésil, l’amé- Le Gouvernement fédéral brésilien, représenté nagement des communes a été pensé de façon à essentiellement par l’Agence nationale des télé- éviter les redondances d’infrastructures. communications, Anatel, préconise et met sur pied depuis longtemps des mécanismes de 10 réglementation destinés à promouvoir le par- Le recours accru au partage des réseaux tage d’infrastructure. d’accès radioélectriques favorise le développement du secteur des TIC Ce principe réglementaire est né avec la loi générale sur les télécommunications et a évolué Le partage des réseaux d’accès radioélectriques ITU News MAGAZINE 06/2017 au fil des ans sous la forme de réglementations est de plus en plus utilisé, car, de façon évidente, spécifiques pour chacun des aspects du par- il favorise le développement du secteur en opti- tage d’infrastructure. misant l’utilisation de la ressource la plus rare: les radiofréquences. Le partage des fréquences radioé- lectriques sur l’ensemble du spectre est l’un des objectifs d’Anatel en matière de gestion du spectre.
(Un point de vue réglementaire) Le partage du spectre radioélectrique est régi par aussi un rôle très important dans la construction des la réglementation sur l’utilisation du spectre des fré- réseaux. C’est pourquoi Anatel et l’Agence nationale quences radioélectriques et par la réglementation de l’énergie électrique (ANEEL) ont adopté trois sur les conditions d’utilisation des radiofréquences. réglementations conjointes, approuvées par les Il vise à garantir l’utilisation efficace, rationnelle et Résolutions N° 001/1999, 002/2001 et 004/2014, adéquate de la ressource en vertu de la loi LGT (loi pour répondre aux principales questions relatives générale sur les télécommunications du Brésil), aux relations intersectorielles et aux aspects tech- dans la limite de la faisabilité technique. Le partage niques et commerciaux. du spectre est conforme à l’intérêt général et à l’ordre économique. L’infrastructure électrique étant essentielle à la construction des réseaux, les montants demandés L’itinérance nationale est une obligation inscrite par les distributeurs d’électricité aux fournisseurs de dans les dossiers d’appel d’offres relatifs au partage services de télécommunication pour l’utilisation de d’infrastructure, et la concurrence est garantie au chaque point d’attache sur les poteaux électriques sein des communes lorsque l’opérateur en place ne ont une incidence directe sur les tarifs appliqués dispose d’aucun avantage économique et financier aux usagers des services de télécommunication qui sur les nouveaux entrants. Le consommateur peut dépendent de cette infrastructure. ainsi choisir un opérateur différent de celui qui est physiquement présent là où il se trouve. Ce point fait l’objet d’incessants débats entre les différents acteurs. Il importe que le prix soit juste La promulgation d’une réglementation spéciale, et équitable pour les deux parties: le montant de approuvée par la Résolution N° 550/2010, a permis la location de l’infrastructure doit être suffisant l’exploitation du service mobile personnel (SMP) pour les distributeurs, mais non prohibitif pour par des fournisseurs SMP (opérateurs de réseau les fournisseurs. virtuel mobile) via un réseau virtuel. Le marché des fournisseurs de service mobile personnel s’est diver- Toutes les formes de partage d’infrastructure au sifié, avec des solutions innovantes en termes de Brésil sont donc régies par une réglementation, services, de conditions et de relation avec les usa- qui rend obligatoire ou souhaitable telle ou telle gers SMP. La multiplication des fournisseurs favorise forme de partage. Cela étant, le régulateur s’efforce la concurrence dans le secteur, ce qui permet de de définir les bases nécessaires pour le partage réduire les coûts pour l’utilisateur final. d’infrastructure dans l’intérêt de toutes les parties prenantes. 11 Réglementations conjointes pour le Plus important encore, il est toujours souhaitable de partage des poteaux électriques promouvoir la concurrence dans le secteur, car cela bénéficie au consommateur final, qui peut espérer L’utilisation des poteaux électriques par les fournis- une amélioration de la qualité de service ou une ITU News MAGAZINE 06/2017 seurs de services de télécommunication a toujours éventuelle réduction des tarifs. été une question sensible, car cette infrastructure, qui est essentielle au secteur de l’énergie, joue
(Un point de vue réglementaire) Shutterstock Partage d’infrastructures, trouver le juste équilibre – l’expérience danoise Morten Bæk Directeur général, Agence danoise de l’énergie A ce jour, l’expérience danoise C ’est en 1999 que le Danemark a promulgué la a conduit à une loi sur la construction et l’utilisation en partage des tours de télécommunication. L’objectif augmentation de la principal de cette loi était de protéger l’envi- couverture et à une 12 ronnement contre les nuisances visuelles et physiques réduction des prix, causées par les tours et les pylônes. En 2004, la base de données publique sur les antennes a été créée dans le but et il ne semble pas de fournir au public des informations sur l’emplacement que la concurrence ait des antennes mobiles au vu des préoccupations crois- souffert du partage ITU News MAGAZINE 06/2017 santes de la population face aux risques pour la santé liés aux rayonnements électromagnétiques. d’infrastructures. Morten Bæk
(Un point de vue réglementaire) La loi de 1999 et la base de données de 2004 ont Au fil des ans, les autorités locales chargées d’oc- été déterminantes dans l’utilisation en partage de troyer les permis de construction ont entretenu un l’infrastructure par les opérateurs mobiles. Ces outils dialogue approfondi avec les opérateurs afin de se sont révélés très utiles pour accéder rapide- trouver les emplacements les plus adaptés pour les ment aux sites existants et ont permis de réaliser nouveaux pylônes et les nouvelles tours. L’objectif des économies alors que les réseaux mobiles se est double: d’une part, répondre au besoin d’amé- développaient à un rythme rapide pour se densifier lioration de la couverture et, d’autre part, réduire au et offrir une meilleure couverture et une plus grande minimum l’impact environnemental. Cela étant, les capacité. Lorsque la technologie 4G a été introduite règles strictes édictées par les autorités danoises sur le marché danois, en 2010, la demande de don- qui régissent l’accès au paysage urbain libre et la nées a commencé à croître au rythme de 60% par préservation du littoral dégagé comptent parmi les an (voir la figure cidessous). Le premier choix des principales difficultés auxquelles sont confrontés opérateurs et des pouvoirs publics danois a été de les opérateurs qui souhaitent offrir une couverture réutiliser les infrastructures existantes plutôt que de totale. Malgré le besoin exprimé par la société les dupliquer. Les opérateurs de télécommunication d’une infrastructure numérique couvrant l’ensemble pour leur part ont appliqué, sur la base du volonta- du pays, ces obstacles sont bien réels. Depuis riat, les lignes directrices pour le partage des coûts l’entrée en vigueur de la loi en 1999, les pouvoirs et des installations ainsi que les contrats standards publics n’ont eu qu’une seule fois à faire appliquer correspondants. Au cours de ce processus, les auto- une expropriation afin d’assurer une couverture rités sont intervenues a minima. mobile dans une région. Volumes de données mobiles, 2011-2017, Agence danoise de l’énergie (DEA) 1000 TB 260 240 220 200 13 180 160 140 120 100 ITU News MAGAZINE 06/2017 80 60 40 20 0 1. H. 2. H. 1. H. 2. H. 1. H. 2. H. 1. H. 2. H. 1. H. 2. H. 1. H. 2. H. 1. H. 2011 2011 2012 2012 2013 2013 2014 2014 2015 2015 2016 2016 2017
(Un point de vue réglementaire) En 2012, l’Autorité danoise de la concurrence a Ou pourquoi disposer de plusieurs réseaux mobiles autorisé l’accord de partage de réseaux d’accès concurrents plutôt que d’un seul en partage? La radioélectrique entre les filiales danoises de Telia et réponse est simple. Sans une concurrence d’in- de Telenor. L’accord posait entre autres conditions frastructure, il n’y a pas de concurrence efficace. que les tours et les sites redondants devaient être La capacité, la vitesse et la couverture sont des rendus disponibles à d’autres acteurs du marché. paramètres compétitifs qui influencent le choix des Cet accord de partage de réseau entre Telia et consommateurs et qui incitent clairement les opéra- Telenor a permis de réaliser des économies subs- teurs à investir dans leurs réseaux. tantielles et a donné naissance à un réseau commun qui offre une meilleure couverture que les deux Pour que la concurrence soit efficace, il faut d’une réseaux indépendants. part avoir le choix entre différents opérateurs de réseau et, d’autre part, disposer d’un surplus d’in- Le principe de base des réglementations euro- frastructure du côté de la demande. Si le partage péennes et danoises du secteur des télécommu- d’infrastructures permet de réduire les coûts, il nications est de veiller à ce que la concurrence risque aussi de limiter les choix du consommateur. s’exerce tant au niveau des infrastructures qu’au A ce jour, l’expérience danoise a conduit à une niveau des services. Ce principe comporte un augmentation de la couverture et à une réduction dilemme, que l’on peut résumer en une question des prix, et il ne semble pas que la concurrence ait rhétorique: qu’est-ce qui justifie d’avoir plusieurs souffert du partage d’infrastructures. autoroutes parallèles plutôt qu’une seule, commune et financièrement avantageuse? Prix minimal d’un abonnement au large bande mobile (3 Mb/s/384 kb/s), 2009-2017, Agence danoise de l’énergie (DEA) Dkr. 300 250 14 200 156 156 150 104 99 ITU News MAGAZINE 06/2017 100 77 66 59 49 49 50 0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Ar
(Un point de vue réglementaire) Pour ce qui est du partage des infrastructures Le partage des infrastructures peut se traduire par souterraines, l’expérience danoise n’est pas aussi une réduction des coûts d’infrastructure dont béné- claire. Le creusement en commun et la coordination ficient à la fois les opérateurs et les consommateurs. du câblage sont bien acceptés dans le secteur. Les Dans l’expérience danoise, la couverture s’est élar- pouvoirs locaux et les opérateurs sont, dans une gie, les prix ont continué de chuter et les investisse- large mesure, désireux de partager le coût de mise ments dans de nouvelles infrastructures n’ont pas en place des nouvelles infrastructures de câbles. été impactés. Et rien n’indique que la concurrence Mais pour ce qui est du partage des infrastructures ait pâti de cette situation. La concurrence en matière existantes telles que les tubes et les conduites, les d’infrastructures est essentielle au maintien d’une motivations semblent manquer. Il apparaît que les concurrence efficace. opérateurs préfèrent conserver le contrôle total sur leurs câbles et qu’ils sont peu disposés à poser Une clé de voûte de l’approche réglementaire des câbles dans des infrastructures souterraines adoptée par le Danemark est de garantir un choix passives d’autres opérateurs comme des conduites suffisant entre opérateurs de réseau ainsi qu’un ou des tubes. Ce comportement a surpris les surplus de capacité qui puisse être utilisé. Compte régulateurs. De manière générale, 80% des coûts tenu des futurs investissements attendus dans la de déploiement des câbles à fibre optique sont liés technologie 5G et le déploiement massif d’antennes au coût de creusement en milieu urbain et 50% en et de petites cellules, ces questions prennent une milieu rural. importance nouvelle. Cette situation soulève la question du degré acceptable de partage de réseau En 2016, une disposition légale faisant obligation et d’infrastructure. En effet, les économies possibles de fournir un accès à l’infrastructure passive exis- peuvent d’un côté accélérer le déploiement et don- tante est entrée en vigueur, mais aucun effet ne s’est ner au Danemark un avantage concurrentiel. D’un fait ressentir sur les acteurs du marché à ce jour. autre côté, à plus long terme, elles peuvent entraver Aucune plainte concernant une demande d’accès la concurrence durable entre opérateurs de réseau. n’a été déposée auprès de l’Agence danoise de l’électricité. Les règles mises en place ont donc eu peu voire aucun effet. 15 ITU News MAGAZINE 06/2017
(Un point de vue réglementaire) GettyImages Partage des infrastructures de réseau passives: l’expérience indienne R.S. Sharma Président, Autorité de régulation des télécommunications de l’Inde (TRAI), Inde Notre expérience Le Président R.S. Sharma répond à nos questions conduit à penser sur le partage d’infrastructures de télécommuni- que le partage cation en Inde, actuellement le plus grand mar- ché des télécommunications au monde. des infrastructures 16 passives contribue à la Qu’est-ce qui a décidé l’Inde en 2007 à faire croissance rapide et au ce bond en avant et à devenir le premier lancement de services pays à autoriser le partage d’infrastructures de télécommunication, ITU News MAGAZINE 06/2017 de réseau passives? tout particulièrement R.S. Sharma En 1994, la télédensité en Inde affichait 0,89; elle était donc très faible. Pour doper la croissance dans les pays en des services de télécommunication dans le pays, des développement. investissements colossaux étaient nécessaires. R.S. Sharma
(Un point de vue réglementaire) Les questions d’efficacité étaient tout aussi critiques. En voici les points essentiels: En partant du principe que l’ouverture du secteur Encourager le partage d’infrastructures attire les investissements, stimule l’efficacité et se passives entre prestataires de services de traduit finalement par une augmentation de la télé- télécommunication sous licence sur la base d’un densité, le secteur indien des télécommunications accord mutuel. a été ouvert à la concurrence en 1994. Le résultat a Faire preuve de transparence et de mesure et été prodigieux. définir un calendrier pour faciliter le partage des infrastructures. Après des débuts timides, le secteur des services de Prévoir des mécanismes clairement définis pour télécommunication a amorcé, au début du millé- faciliter le partage d’infrastructures dans les naire, un cercle vertueux de croissance grâce à de zones critiques (là où la possibilité d’ériger des nombreuses initiatives prises par le Département tours est limitée). des télécommunications (DoT) et le régulateur des Faciliter le partage d’infrastructures actives télécommunications (TRAI). en modifiant les clauses restrictives des licences existantes. Reconnaissant que la construction d’une infrastruc- Instaurer un mécanisme visant à soutenir ture de télécommunication exige des capitaux financièrement la création d’infrastructures dans importants, le DoT a autorisé les fournisseurs de les zones rurales et les régions reculées. services de télécommunication sous licence à Encourager l’utilisation de sources d’énergie partager leurs infrastructures passives avec d’autres non conventionnelles dans les régions où la fournisseurs de services de télécommunication sous fourniture d’électricité est fluctuante. licence. En l’an 2000, le DoT a créé une nouvelle classe de prestataires de services appelée “caté- Dans ces recommandations, TRAI notait expressé- gorie de fournisseurs d’infrastructure – I” (ou “IP-I”). ment que “... à ce stade, le partage d’infrastructures Les prestataires relevant de cette catégorie étaient passives n’est pas obligatoire”. Après avoir reçu les autorisés à fournir des infrastructures passives recommandations du régulateur, le DoT a élaboré telles que des fibres en réserve, des droits de en 2008 des lignes directrices pour le partage de passage, des espaces à l’intérieur des conduites, l’infrastructure active, la simplification des procé- des tours, etc., à des prestataires de services de dures d’attribution des fréquences et l’élargissement télécommunication sous licence. Cependant, dans du programme de soutien et de subvention relatif à un premier temps, les prestataires sous licence ont été réticents à partager leurs tours, craignant qu’ils l’obligation de service universel. Une fois ces lignes directrices entrées en vigueur, le partage des tours a 17 y perdent de nombreux abonnés étant donné que été adopté avec enthousiasme par les fournisseurs le prestataire partageant leur infrastructure propo- de services de télécommunication. serait quasiment la même zone de couverture et la même qualité de service (QoS). Dans ce contexte, De nombreux fournisseurs historiques ont confié le Gouvernement indien a chargé le régulateur des leurs segments de tours à des sociétés d’infrastruc- ITU News MAGAZINE 06/2017 télécommunications TRAI de formuler des recom- tures de télécommunication. Un consortium de mandations sur la façon d’assurer le partage efficace prestataires de services de télécommunication s’est des tours de télécommunication par les prestataires regroupé pour former une coentreprise spécialisée de services mobiles. A l’issue d’un processus de dans le partage d’infrastructures. consultation approfondi, TRAI a présenté ses recom- mandations au gouvernement en 2007.
(Un point de vue réglementaire) Quels avantages la population en a-t- Le graphique ci-dessous illustre l’expansion du parc elle retirés en termes de connectivité et d’abonnés aux services de télécommunication ainsi de baisse des prix? que la baisse des tarifs entre 2008 et 2017. R.S. Sharma L’impulsion politique et réglementaire De nombreux facteurs ont contribué à l’explosion en faveur du partage des infrastructures de réseau du secteur des services de télécommunication dans passives s’est traduite par une amélioration percep- le pays, parmi lesquels le partage des infrastructures tible du rythme de déploiement et de fournitures passives, qui a joué un rôle majeur. des services de télécommunication tant dans les villes qu’en milieu rural. Lorsqu’un fournisseur par- Quelles leçons avez-vous tirées tage une tour avec un autre fournisseur, on estime à de ces dix années de partage des environ 20% la réduction du coût de l’espace et de infrastructures en Inde? l’énergie pour les deux parties. Les prestataires de services de télécommunication ont manifestement R.S. Sharma Notre expérience conduit à penser répercuté sur les consommateurs les avantages de que le partage des infrastructures passives contri- la réduction des coûts, comme le montre la ten- bue à la croissance rapide et au lancement de ser- dance à la baisse des tarifs pratiqués. Les services vices de télécommunication, tout particulièrement de télécommunication sont donc devenus plus dans les pays en développement. De plus, cette abordables. Aujourd’hui, les services de télécom- approche permet de réduire les dépenses d’in- munication sont omniprésents et utilisés aussi bien vestissement et les frais d’exploitation des réseaux. dans les rues trépidantes des métropoles que dans Les gouvernements et les régulateurs doivent être les villages de l’arrière-pays. La télédensité, qui était proactifs et créer les conditions favorables au déve- de 22,78 en mars 2008, a bondi pour atteindre loppement du partage des infrastructures passives 91,08 en mars 2017. Le tarif mobile moyen pour des afin de doper la croissance du secteur des télécom- appels vocaux sortants est passé de 0,92 INR par munications. minute en mars 2008 à 0,31 INR par minute en mars 2017 (au cours actuel, 1 USD = 64,84 INR). 18 1400 1.00 Parc d’abonnés au service hertzien (en millions) 1200 0.80 1000 800 0.60 ITU News MAGAZINE 06/2017 600 0.40 400 0.20 200 Tarif moyen de la minute sortante (en INR par minute) 0 0.00 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
(Un point de vue réglementaire) GettyImages Soutenir le partage des infrastructures au Koweït Eng. Salim Muthib Al-Ozainah Président et Directeur général de l’Autorité de réglementation des technologies de la communication et de l’information (CITRA), Koweït Les infrastructures 19 de télécommunication ITU News se sont entretenues du partage des sont un élément infrastructures de télécommunication au Koweït essentiel d’une avec Salim Muthib Al-Ozainah, Président et économie ITU News MAGAZINE 06/2017 Directeur général. numérique. Eng. Salim Muthib Al-Ozainah
(Un point de vue réglementaire) Comment l’Autorité de réglementation de sites de réseau mobile et en encourageant le des télécommunications du Koweït partage de l’infrastructure mobile en délivrant des envisage-t-elle le partage des licences à des sociétés spécialisées dans le partage infrastructures de télécommunication? de l’infrastructure mobile en tant qu’activité com- merciale autonome. Salim Muthib Al-Ozainah Les infrastructures de télécommunication sont un élément essentiel Le partage de l’infrastructure de télécommunication d’une économie numérique. Une infrastructure de mobile évolue en permanence, pour des motifs télécommunication solide ne peut plus être limitée financiers ou autres. Avec l’intensification de la aux communications vocales et de données. Elle est concurrence et la baisse des prix, les opérateurs devenue une composante cruciale des chaînes de de réseaux mobiles font face à une pression sur fourniture de services pour un nombre croissant de leurs marges et doivent systématiquement réduire secteurs. Les services «OverThe-Top» proposés sur leurs coûts. Les opérateurs adoptent de multiples l’infrastructure de télécommunication ont une valeur stratégies et le partage de l’infrastructure apparaît considérable et deviennent une partie indispen- comme un mécanisme permettant de réduire de sable de l’expérience utilisateur. façon substantielle et durable les coûts de réseau. La difficulté pour les opérateurs et les régulateurs Sur le réseau fixe, la CITRA aborde le partage de est de trouver l’équilibre délicat entre la promotion l’infrastructure par des règlements d’interconnexion des services numériques et la garantie que les qui empêchent les opérateurs d’exploiter leur posi- investissements que font les opérateurs pour déve- tion dominante sur le marché. Bien que les méca- lopper l’infrastructure de télécommunication sont à nismes de partage de l’infrastructure du réseau fixe la fois rentables et durables. soient complexes, la CITRA estime que faciliter des structures de marché qui permettent le partage L’Autorité de réglementation des technologies de transparent et efficace de l’infrastructure de réseau la communication et de l’information du Koweït passive contribuera à établir un marché du service (CITRA) considère l’infrastructure comme un service de réseau fixe solide et durable dont tous les inté- collectif et l’Internet comme une plate-forme per- ressés bénéficieront. mettant la croissance d’une économie numérique. De l’avis de la CITRA, le partage de l’infrastructure Quelles sont certaines des possibilités et des difficultés que vous constatez est une des bases permettant d’atteindre cet équi- libre, et elle appuie le partage de l’infrastructure, à dans le domaine du partage 20 la fois pour les réseaux de communication fixe et des infrastructures? mobile. Selon la législation, le mandat de la CITRA est notamment de permettre l’accès à des instal- Salim Muthib Al-Ozainah Les tendances récentes lations ou services d’un autre opérateur détenteur du secteur montrent une connaissance et une d’une licence. préparation accrues dans le domaine du partage ITU News MAGAZINE 06/2017 de réseau, y compris parmi les opérateurs qui La méthode de la CITRA consiste à appuyer le cherchent à optimiser leurs coûts et mettre leur partage de l’infrastructure en créant des conditions technologie à jour, en améliorant la transmission sur propices à un partage volontaire et fondé sur le le réseau d’accès par le partage de lignes louées et marché en prenant des mesures d’incitation comme de liaison hyperfréquences. des taxes de concession réduites pour les licences
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