CANCEROGENESE ET NOTION D'EPIDEMIOLOGIE - Dr Marine Jary, Oncologie Médicale, CHU Besançon, IRFC 23/01/2019 - Oncolie
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PARTIE I CANCEROGENESE ET NOTION D’EPIDEMIOLOGIE Dr Marine Jary, Oncologie Médicale, CHU Besançon, IRFC 23/01/2019
Un rappel sur les cellules: 6 x 1013 Cellules Cellule: 10-100 microns 23 paires de chromosomes ADN: 2m par cellules
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A B B A B B Cascade de signalisation A
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A B B Cascade de signalisation FT
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A B B Cascade de signalisation FT NLS
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A B B Cascade de signalisation FT NLS FT
Comment une cellule fonctionne pour s’adapter à son environnement ? Facteurs de croissance Liaison ligand-recepteur EGF A A B B Cascade de signalisation FT NLS FT Cyclines Prolifération cellulaire
Indépendance aux facteurs de croissance ? Facteurs de croissance Altérations géniques EGF A Mutation activatrice Autonomisation B cellulaire A B Cascade de signalisation Mutation inactivatrice Délétion NLS FT Insertion Translocation FT Amplifications géniques Production autocrine Régulation épigénétique Cyclines Variations épigénétiques Prolifération cellulaire
Dysplasie de Dysplasie de bas grade haut grade QU’EST CE QU’UNE Colon CELLULE CANCÉREUSE ? Dysplasie ADK infiltrant modérée
Phénotype tumoral Polype = lésion pré-cancéreuse Transformation en cancer invasif
ACQUISITION DE NOUVELLES CAPACITÉS BIOLOGIQUES ¢ Indépendance vis-à-vis des signaux de prolifération ¢ Echappement aux inhibiteurs de la croissance cellulaire ¢ Inactivation des voies de l’apoptose ¢ Réplication illimitée Hallmarks of cancer, Hanahan 2000
TELOMERES ET IMMORTALITÉ TTAGGGTTAGGG… Bulletin du Cancer. Volume 97, Numéro 11, 1275-83, nov 2010
CANCER ET REPLICATION ILLIMITÉE ¢ Maintien de la longueur des télomères o Par recombinaison homologue: mutations particulières de ATRX ou DAXX è Sarcomes, tumeurs pancréatiques neuroendocrines, tumeurs cérébrales, plus rarement colon, prostate, sein, poumon ou pancréas. o Découverte de la mutation du promoteur de TERT. Activité è plus fréquent dans les tumeurs non épithéliales Télomérase (types sarcomes ou tumeurs cérébrales) Bulletin du Cancer. Volume 97, Numéro 11, 1275-83, nov 2010
ACQUISITION DE NOUVELLES CAPACITÉS BIOLOGIQUES ¢ Indépendance vis-à-vis des signaux de prolifération ¢ Echappement aux inhibiteurs de la croissance cellulaire ¢ Inactivation des voies de l’apoptose ¢ Réplication illimitée. ¢ Propriétés angiogéniques ¢ Capacité d’invasion tissulaire et de diffusion métastatique. Hallmarks of cancer, Hanahan 2000
ACQUISITION DE NOUVELLES CAPACITÉS BIOLOGIQUES Phase Vasculaire • Développement de nouveaux vaisseaux • Croissance tumorale locale Phase Dormante • Potentiel métastatique • Tumeur de petite taille (diamètre : ≤ 1-2 mm) SWITCH ANGIOGÉNIQUE résultant de la surexpression de facteurs pro-angiogéniques (ex : VEGF) Bergers G et al. Tumorigenesis and the angiogenic switch. Nat Rev Cancer 2003 ; 3 : 401-10.
ACQUISITION DE NOUVELLES CAPACITÉS BIOLOGIQUES è L’angiogenèse est impliquée dans la formation, la croissance et les métastases de la tumeur Stade Tumeur Croissance Invasion Micrométastases Métastase Pré-tumoral Maligne tumorale vasculaire dormantes déclarée Tumeur Switch Tumeur Intravasation Développement Angiogenèse avasculaire angiogénique vascularisée cellule tumorale aux organes secondaire distants L’angiogenèse joue un rôle dans plusieurs étapes de la progression tumorale Poon RT, et al. J Clin Oncol 2001;19:1207–25
ACQUISITION DE NOUVELLES CAPACITÉS BIOLOGIQUES è échappement aux mécanismes de contrôle et aux régulateurs du cycle cellulaire Hallmarks of cancer, Hanahan 2000
MAIS AUSSI ! ¢ Rôle du métabolisme énergétique ¢ Echappement au système immunitaire ¢ Rôle du micro-environnement. L'environnement péri- tumoral, contenant des cellules non tumorales (fibroblastes, cellules immunitaires, cellules endothéliales vasculaires…) joue un rôle actif ou inhibiteur dans l'ensemble de ce processus. Hallmarks of cancer, Hanahan 2011
RÔLE DU SYSTÈME IMMUNITAIRE Dunn et al, Immunity 2004
RÔLE DU MICROENVIRONNEMENT Marie-Alix Poul Institut de recherche en cancérologie, Montpellier
Facteurs de risque de transformation cancéreuse ?
Facteurs de risque de transformation cancéreuse L’âge !
Facteurs de risque de transformation cancéreuse L’âge ! INTRINSEQUES ¢Les facteurs génétiques: gènes de prédisposition (par exemple BRCA 1, BRCA 2 pour le cancer du sein) ou polymorphismes génétiques. Non modifiables, surveillance particulière, dépistage adapté ¢ Immunodépression : greffe, SIDA … EXTRINSEQUES ¢Les facteurs comportementaux, tabac, d’alcool, alimentation, absence d’exercice physique, obésité, vie sexuelle… ¢Les facteurs environnementaux exposition professionnelle, agents infectieux, facteurs physico-chimiques (UV, irradiations, médicaments),
Facteurs de risques génétiques • BRCA1 /BRCA2. Cancer du sein, cancer ovaire • P53. La mutation de ce gène est retrouvée chez les personnes atteintes du syndrome de Li Fraumeni – augmentation du risque de développer des leucémies, glioblastomes, cancers du pancréas, sarcomes… • Altération constitutionnelle d'un gène MMR: Syndrome de Lynch = HNPCC (hereditary non polyposis colon cancer) - Spectre tumoral étroit: - cancers colorectaux, - de l'endomètre, - de l'intestin grêle - de l'urothélium - Spectre tumoral large: - cancers de l'ovaire, - de l'estomac, - de l'épithélium des voies biliaires ou du pancréas, - tumeurs cutanées - glioblastomes Etc…
Ex de la polypose adénomateuse familiale Bull Cancer vol. 97 • N° 11 • nov 2010
Ex de la polypose adénomateuse familiale Lien entre l'adhésion cellulaire et la voie de signalisation Wnt E-cadhérine = zone d’ancrage Se lie à la beta-caténine Se lie à l’alpha-caténine Se lie aux microfilaments d’actine = cytosquelette Maintien la cohésion de l’épithélium digestif
Ex de la polypose adénomateuse familiale
Facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement Salamon. RDP 2008
Il faut retenir les facteurs de risque dont l’impact est très fort : ---tabac pour poumon, ORL, pharynx, cavité, buccale, vessie, ---alcool pour ORL, cirrhose et cancer du foie ---exposition au soleil pour cancer de la peau Salamon. RDP 2008
Les 3 niveaux de Prévention définition action exemple Campagne d'information et actes visant à réduire les campagne anti-alcool, éducation pour la santé prévention risques d'apparition de loi anti-tabac, éradication des expositions à interdiction amiante, primaire nouveaux cas de cancer des facteurs environnemenaux vaccination HPV (baisse de l'incidence) (cancérigènes, vaccination) actes destiné à s'opposer à une évolution défavorable dépistage des cancer +++ (qui prévention (baisse de la prévalence) par dépistage cancer (sein, augment l'incidence) éducation colon, col utérus) secondaire une action réalisée au tout pour la santé début de l'apparition du cancer suivi d'un patient dont actes visant à réduire les le cancer a été traité, prévention complications, invalidités, prévention risque suivi des patients tertiaire rechutes… consécutives au rechute, soutien cancer médical et psychosocial
Site INCA 2010
EPIDÉMIOLOGIE
Pourquoi faire de l’épidémiologie ? ¢ Surveillance épidémiologique = essentielle pour contribuer à la prise de décision, répartition des budgets ¢ Identifier les risques nouveaux ou suivre risques connus ¢ La politique de dépistage: augmenter l’incidence des cancers de bon pronostic et diminuer l’incidence des cancers stade IV. ¢ Analyse impact du dépistage
DEFINITION EPIDEMIOLOGIE, FACTEUR DE RISQUE EPIDEMIOLOGIE: Étude de la distribution des maladies chez l'homme et des facteurs qui en déterminent la fréquence ¢ Objectifs: Identifier l'ampleur des maladies dans une population définie Identifier les groupes d'intérêt particulier, en l'occurrence à risque élevé FACTEUR DE RISQUE (OMS) : Un facteur de risque est tout attribut, caractéristique ou exposition d’un sujet qui augmente la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un traumatisme.
Plans Cancers ¢ 2003 – J. Chirac ¢ Lutte contre le cancer – objectif meilleure PEC patients ¢ 2003-2007; 2009-2013; 2014-2017 ¢ Plan 2014 – 2019 : 4 priorités déclinées en 17 objectifs (site INCa) : Guérir plus de personnes malades Préserver la continuité et la qualité de vie Investir dans la prévention et la recherche Optimiser le pilotage et les organisations de la lutte contre les cancers
EPIDEMIOLOGIE DES CANCERS Enjeu de santé publique : 1ère cause de mortalité ¢Sources : Données issues des registres des cancers = Enregistrement exhaustif des cas de cancer concernant les personnes habitant une zone géographique déterminée ¢ 1935 : CONNECTICUT ¢ 1943 : DANEMARK ¢ 1976 : . BAS-RHIN . CÔTE-D'OR . DOUBS Registres généraux : tous les cas de cancers Registres spécialisés : localisation (ex: cancers digestifs) ou sous-groupe (enfants) ¢Echelle nationale (pays scandinaves) ¢Échelle locale (département, régions) → estimation
12 Registres des Cancers en France CALVADOS SOMME MANCHE BAS-RHIN HAUT-RHIN COTE D’OR LOIRE ATLANTIQUE DOUBS VENDEE ISERE HERAULT TARN
EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE, ou ANALYTIQUE
EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE § Epidémiologie causale indispensable à la prévention et au dépistage identifie les FdR: ¢Enquêtes cas / témoins (rétrospectives) ¢Études prospectives + fiables
EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE § Définition : étude des maladies au sein d’une population afin d’évaluer : § Incidence, taux d’incidence § Prévalence § Mortalité, survie § Analyse en sous-groupes: § Age § Sexe § Répartition géographique § Catégories socio-professionnelles….
INCIDENCE ¢ Nombre de nouveaux cas sur une période donnée dans une population donnée ¢ Taux d’incidence : nombre de nouveaux cas/nombre de personne exposées pendant la même période è En 2015: 385 000 nouveaux cas estimés de cancer en France métropolitaine (211 000 hommes et 174 000 femmes) è Âge médian au diagnostic en 2015 en France métropolitaine = 68 ans chez l'homme et 67 ans chez la femme
INCA 2015
PREVALENCE ¢ Nombre de personnes vivantes atteint d’une maladie à un instant donné ¢ Prévalence > incidence ¢ Prévalence totale : Nombre de personnes ayant été atteintes de la maladie et survivantes dans une population à un moment donné / Prévalence “réelle” : Nombre de personnes atteintes de la maladie et nécessitant des soins à un moment donné
INCA 2015
SURVIE ¢ Définition : analyse du statut vital par unité de temps ¢ Survie globale = brute ¢ Survie sans récidive, progression ¢ Survie spécifique (ne prend en compte que les décès liés au cancer) Trastuzumab + capécitabine (n = 78) Probabilité 1.0 Capécitabine (n = 78) 0.8 0.6 HR = 0.76 p = 0.26 0.4 0.2 a a 20.4 25.5 0.0 0 10 20 30 40 Mois 74 66 50 33 21 10 8 3 2 77 68 59 47 27 15 6 1 1
INCA 2015
INCA 2015 o 149 500 décès par cancer observés en 2015 (Source : INCA) • 84 100 chez les hommes • 65 400 chez les femmes ¢ Répartition géographique : . Nord > Sud . Est > Ouest ¢ Évolution de la mortalité : . Augmentation (vieillissement population, habitudes de vie = alimentation, tabac, exposition solaire) . Diminution (dépistage, progrès thérapeutiques) è 1ere cause de mortalité en France devant les maladies cardiovasculaires
1ère cause de mortalité en France et 1ère cause de mortalité prématurée ( 20000 chez ho) . Poumon (30000) (24000 ho) . VADS (17000)
Réseau Francim
Réseau RéseauFrancim Francim
EPIDÉMIOLOGIE Bull Cancer vol. 100 • N◦ 6 • juin 2013
ET DEMAIN ? JAMA Surgery January 2015 Siegel et al, CA Cancer J Clin, 2015 Rahib et al, Cancer Res, 2014
CANCER DE PROSTATE ¢ 1er cancer de l’homme en incidence, ¢ 3ème en mortalité ¢ Augmentation incidence 50% en 20 ans (vieillissement population, dépistage) ¢ Diminution mortalité grâce au dépistage (diagnostic stade plus précoce) ¢ Après 80 ans : 1H/2 ¢ Évolution lente
CANCER DU SEIN ¢ 1er cancer de la femme pour incidence et mortalité ¢ Augmentation incidence 50% en 20 ans ¢ Diminution de la mortalité grâce au dépistage (diagnostic stade plus précoce) et progrès thérapeutiques ¢ 1 femme / 11 ¢ Age médian = 65 ans ¢ Ratio H/F : 1/100 ¢ Plus fréquent pays occidentaux
CANCER COLO-RECTAL ¢ 3ème cancer homme, 2ème cancer femme en incidence ; ¢ 2ème cancer pour la mortalité chez l’homme, et 3ème chez la femme ¢ Augmentation de l’incidence, diminution de la mortalité (dépistage) ¢ Cancer digestif le plus fréquent, 40% de rectum ¢ H>F ¢ Age médian = 70 ans
CANCER DU POUMON ¢ 1ère cause de décès par cancer (3 fois plus que accidents voie publique) ¢ Incidence augmente pour la femme, stable pour l’homme (intoxication tabagique plus récente pour la femme) ¢ H/F = 5/1 ¢ Age médian = 65 ans
CANCER DES VADS ¢ Diminution de l’incidence chez l’homme, augmentation chez la femme ¢ H>F ¢ Nord>Sud ; Est>Ouest ¢ Incidence VADS 17000 mortalité 7000
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