Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l'assurance de dommages

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Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l'assurance de dommages
Perspectives 2014 dans
le secteur canadien de
l’assurance de dommages

Survol du marché
En 2014, le marché canadien de l’assurance de dommages connaîtra encore bon nombre des mêmes
enjeux que nous avons observés en 2013, auxquels s’ajoutera l’incidence des modifications de
la réglementation.
Les regroupements des grandes sociétés d’assurance amorcés en 2013 devraient se poursuivre
en 2014, obligeant alors encore plus tous les assureurs à améliorer leur résultat net au moyen
d’investissements internes dans les technologies et l’exploitation pour mieux soutenir la concurrence.
Assureurs et réassureurs, en plein effort pour accroître leurs capacités de souscription et gérer leurs
coûts pour stimuler la croissance de leur résultat net, ont été durement touchés par des catastrophes
en 2013, dont les inondations en Alberta et en Ontario, le déraillement tragique et l’explosion
dévastatrice qui s’en est suivie au Québec, et des tempêtes de verglas de l’Ontario aux Maritimes.
Pareils événements ont fait de 2013 une année record pour les sinistres, présentant des défis pour
certains, mais des possibilités pour d’autres.
Les assureurs recherchent encore des possibilités de croissance au moyen de fusions et d’acquisitions,
et nous avons constaté des changements considérables chez les plus importants assureurs ces
dernières années. Les assureurs cherchent à développer de nouveaux produits qui ciblent des risques
assurables en constante mutation. Ces produits vont de la cyberassurance, en réponse à la croissance
des médias sociaux, à la technologie des capteurs, susceptible de transformer le paysage de l’assurance
automobile. La télématique automobile, que nous avons abordée dans notre numéro de 2013, soulève
une vague d’intérêt, et de nombreux assureurs ont commencé à tester leurs produits télématiques.
Même les courtiers examinent de près la télématique, car elle pourrait changer leur façon d’aborder
leurs clients.
Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l'assurance de dommages
Les données volumineuses sont là pour rester, tout comme l’impératif de mieux
                                      comprendre l’information, et bien des assureurs ont fait des progrès remarquables dans
                                      la création de meilleurs modèles prévisionnels pour les assister dans la tarification.
                                      Grâce à leurs investissements dans le remplacement des systèmes patrimoniaux par des
                                      plateformes intégrées de pointe, les assureurs ont amélioré la tarification des produits et
                                      l’expérience client.
                                      En même temps cependant, les assureurs ont du retard sur d’autres secteurs, comme les
                                      banques et le commerce de détail, pour ce qui est de la mise en œuvre d’une stratégie
                                      numérique, comme nous le signalions dans notre rapport sur un sondage auprès de cadres
                                      supérieurs de l’assurance du monde entier, Insurance in a digital world: The time is now.
                                      L’assurance contre les inondations a occupé le devant de la scène en 2013, et les assureurs
                                      doivent continuer à travailler avec les gouvernements à définir les zones à risque plus
                                      élevé et à déterminer comment les assurer. Un grand nombre d’assureurs utilisent déjà une
                                      technologie avancée pour comprendre les zones à risque d’inondations et en tenir compte
    Les données volumineuses          dans leurs décisions sur les polices. Les assureurs doivent également attirer l’attention des
                                      titulaires de police sur les exclusions de leurs contrats pour s’assurer qu’ils comprennent
    sont là pour rester, tout
                                      leur garantie.
    comme l’impératif de mieux
                                      L’assurance automobile en Ontario a été un sujet d’une brûlante actualité pour les assureurs
    comprendre l’information, et      au fil des ans, à la fois en raison de ses coûts élevés et de ses primes élevées. Tandis
    bien des assureurs ont fait des   que la lutte contre la fraude continue de réduire les coûts, il reste à voir comment les
                                      assureurs feront pour appliquer la réduction des tarifs d’assurance de 15 % imposée par le
    progrès remarquables dans la
                                      gouvernement provincial. Jusqu’à présent, la réduction des tarifs a été lente, et les titulaires
    création de meilleurs modèles     de police ne s’y retrouvent plus au moment de renouveler leur contrat, car leurs primes
    prévisionnels pour les assister   augmentent au lieu de diminuer.
    dans la tarification.             Des assureurs ont proposé des réductions dans leurs dépôts de tarifs auprès de la
                                      Commission des services financiers de l’Ontario, et les titulaires de police constateront
                                      peut-être des diminutions de tarifs de plus de 10 % chez certains assureurs, mais pas tous,
                                      en 2014. Les réductions de tarifs ne seront pas équivalentes dans l’ensemble du secteur,
                                      ce qui mettra certains assureurs au défi de conserver leur part du marché et de préserver
                                      leur rentabilité. Il leur sera donc essentiel de mettre en place une stratégie appropriée et des
                                      communications avec les titulaires de police au cours de cette période pour conserver leur
                                      part de marché.
                                      Les nouveautés réglementaires et comptables continuent d’apporter leur lot de nouveaux
                                      enjeux. Les assureurs devront investir dans les gens, les processus, les méthodes et les
                                      technologies s’ils veulent satisfaire aux nouvelles exigences concernant l’analyse des
                                      risques, la surveillance de la distribution et la transparence de l’information. Certaines de
                                      ces nouveautés étant introduites en même temps — comme on l’a vu avec les exigences du
                                      dispositif ORSA (pour Own Risk and Solvency Assessment) et la nouvelle ligne directrice
                                      sur le test du capital minimal (TCM) —, les assureurs doivent veiller à utiliser tout le temps
                                      disponible en 2014 pour s’y préparer. Les entreprises qui réussissent sauront être à
                                      l’avant‑garde de ces changements et développer des capacités en gestion et en information
                                      pour minimiser l’incidence de la réglementation et maximiser l’occasion de se distinguer
                                      aux yeux de toutes les parties prenantes.

2                                     Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l’assurance de dommages
Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l'assurance de dommages
Afin de bien se positionner pour la croissance, les assureurs devront comprendre et
cibler principalement les objectifs suivants en 2014 :
                                                                                                                     Les assureurs qui exploitent
•   le développement et l’innovation de produits, tout en surveillant de près les coûts;
                                                                                                                     le mieux la technologie et
•   la technologie numérique et les données volumineuses;
                                                                                                                     les processus centrés sur le
•   les conditions météorologiques imprévisibles et les catastrophes;
                                                                                                                     client améliorés prendront
•   les nouveautés réglementaires et comptables.
                                                                                                                     de l’avance sur les autres.

Développement et innovation de produits
L’évolution rapide de l’amélioration et de l’innovation technologiques à l’échelle mondiale
est en train de changer le secteur de l’assurance. Avec des technologies nouvelles et des
produits sans cesse renouvelés, de nouveaux risques et de nouveaux besoins d’assurance
émergent continuellement. Les assureurs doivent savoir concevoir et développer
rapidement et efficacement de nouveaux produits d’assurance et agir dès maintenant pour
tirer parti du contexte actuel de faibles taux d’intérêt. Les assureurs qui exploitent le mieux
la technologie et les processus centrés sur le client améliorés prendront de l’avance sur
les autres.
Risques qui demandent des solutions rentables plus générales de la part du secteur
de l’assurance
• Cyberassurance. Par suite de l’évolution de l’Internet et de l’intérêt soutenu pour les
  médias sociaux, le risque de cyberpiratage a considérablement augmenté. Les incidents
  de cyberpiratage et les violations de la confidentialité des données se produisent
  fréquemment de nos jours, car les entreprises ne sont pas en mesure de maintenir
  une longueur d’avance en se protégeant adéquatement. À cet égard, les sociétés
  d’assurance peuvent offrir une garantie accrue et des services d’atténuation des pertes
  en appliquant l’analyse de données et d’autres technologies pour aider leurs clients.
•   A
     ssurance contre les catastrophes. Les catastrophes naturelles ont frappé durement
     les assureurs canadiens en 2013. Étant donné l’incertitude grandissante et l’inconstance
     des catastrophes, la demande d’une protection d’assurance a augmenté. L’attention
     accordée récemment à l’assurance contre les inondations a amené de nombreux clients
     à évaluer leur garantie et à déterminer s’ils étaient protégés adéquatement, y compris
     contre l’interruption des activités. Les assureurs doivent examiner attentivement
     la garantie des polices pour qu’elle soit expliquée clairement de manière à ne pas
     embrouiller leurs titulaires, comme cela s’est produit lors des inondations en Alberta
     en 2013.
    Les assureurs doivent également appliquer les progrès technologiques en cartographie
    par satellite pour évaluer les zones inondables pour qu’assureurs et titulaires de police
    comprennent les risques de certaines zones. Les réassureurs devront également prêter
    une grande attention aux conditions des contrats et aux limites de protection en vue
    des renouvellements imminents en 2014. Qui plus est, comme nous l’avons mentionné
    plus haut, le secteur de l’assurance doit mieux sensibiliser les titulaires de police au coût
    des inondations de 2013 et à la nécessité de mieux calculer les primes pour le bon profil
    de risque.

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•   N
                                         anotechnologies. Les applications émergentes des nanotechnologies dans la
                                         fabrication de médicaments et de cosmétiques, l’administration de médicaments, la
                                         robotique, la science des matériaux et autres produits et systèmes créent un risque de
                                         responsabilité éventuelle. En voici des exemples : des dommages corporels (analogues
                                         à une exposition à l’amiante) et une atteinte à l’environnement causés par des
                                         nanoparticules qui s’échappent hors de contrôle dans l’approvisionnement en air ou en
                                         eau. L’absence de passé révélateur sur l’utilisation de ces technologies, et des matériaux
                                         en cause, indique que les risques éventuels ne peuvent être évalués facilement.
                                    •   T
                                         echnologie des capteurs. Étant donné l’utilisation accrue de capteurs en télématique,
                                         le secteur de l’assurance automobile fera face à divers problèmes d’assurance. Cette
                                         technologie procurera certes aux clients une protection plus économique et mieux
                                         ciblée, mais elle fournira aux assureurs des données intégrées sur les risques. Il
                                         faudra examiner attentivement les lignes directrices et les applications en matière de
                                         souscription pour harmoniser toutes les données recueillies et établir le prix d’un produit
                                         pour qu’il soit attrayant pour le client.
                                        Alors que de nombreux assureurs mettent à l’essai leurs programmes télématiques, la
    Les services de recherche           question demeure de savoir si un modèle de tarification fondé sur l’usage est la voie de
                                        l’avenir. Bien des conducteurs seront frustrés par les seuils d’accélération et de freinage
    et de développement des             fixés au moyen de la télématique et pourraient refuser de les adopter. Mais il y a la
    sociétés d’assurance et de          promesse que le modèle favorise un changement des comportements au volant à long
    réassurance doivent étudier         terme, ce dont toute la société bénéficierait.

    de nouvelles façons de              L’intégration de la télématique et les voitures sans conducteur de l’avenir créeront une
                                        dynamique intéressante à surveiller pour les assureurs. L’évaluation des risques devra
    mesurer et d’atténuer les
                                        être entièrement revue, puisque les risques d’erreur humaine seront réduits. Ce n’est
    risques associés aux produits       cependant pas pour demain.
    émergents et aux nouvelles      Les services de recherche et de développement des sociétés d’assurance et de réassurance
    technologies.                   doivent étudier de nouvelles façons de mesurer et d’atténuer les risques associés aux
                                    produits émergents et aux nouvelles technologies. Les sociétés d’assurance chercheront
                                    de plus en plus à l’extérieur de leur organisation les meilleurs talents pour favoriser ces
                                    nouvelles initiatives et technologies.
                                    Les sociétés d’assurance devront comprendre leur portefeuille de produits pour soutenir
                                    efficacement la concurrence dans cet environnement. Les clients rechercheront des
                                    assureurs qui emploient les technologies pour simplifier la livraison et le traitement de leurs
                                    polices et accélérer le service.
                                    Il faudra s’attaquer à toutes ces questions, tout en surveillant de près les coûts. Les activités
                                    internes et les coûts de l’entreprise font l’objet d’un examen plus rigoureux depuis que
                                    les grandes sociétés d’assurance deviennent encore plus grandes et abaissent ainsi leur
                                    ratio de frais grâce aux économies d’échelle qu’elles peuvent réaliser. L’examen des actifs
                                    essentiels et des actifs non essentiels pourrait aboutir à la réorientation stratégique et au
                                    désinvestissement des actifs et des activités non essentiels.

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Technologie numérique et données volumineuses
Profitant des faibles taux d’intérêt des dernières années, les assureurs ont tenté de                            Une solution complète
concentrer leurs investissements en interne dans les technologies et l’amélioration de leurs
                                                                                                                 qui inclurait des systèmes
capacités d’exploitation. Grâce à ces investissements tant attendus, ils peuvent transformer
leurs applications en un moteur entièrement intégré à toutes leurs activités principales,                        infonuagiques pour la
car les systèmes patrimoniaux n’étaient pas assez souples pour fournir le type de données                        distribution, la souscription,
requises sur les affaires et la réglementation aux fins de la stratégie, de l’exploitation et de
                                                                                                                 le développement de
la conformité.
                                                                                                                 produits et la gestion du
Une solution complète qui inclurait des systèmes infonuagiques pour la distribution,
la souscription, le développement de produits et la gestion du règlement des sinistres                           règlement des sinistres
contribuerait grandement à mettre les assureurs sur la bonne voie. Pareils investissements                       contribuerait grandement à
permettraient de réduire les coûts d’exploitation et d’accroître l’accès aux données et à
                                                                                                                 mettre les assureurs sur la
l’information dans toute l’organisation, au lieu de laisser les divers services fonctionner
en vase clos.                                                                                                    bonne voie.
Pour tirer le maximum de ces investissements, les assureurs devront adopter un modèle
orienté clients pour remplacer le modèle orienté produits traditionnel. La technologie
numérique est l’une des meilleures possibilités qui s’offrent aux assureurs aujourd’hui, car
elle peut aider à améliorer l’expérience client. Les technologies mobiles, dont les téléphones
intelligents et les tablettes qui ne cessent de s’améliorer, permettent des interfaces souples
capables de renforcer la proposition de valeur auprès des clients et des agents.
Un récent sondage mondial mené par EY auprès de cadres supérieurs du secteur de
l’assurance, Insurance and digital: The time is now, a révélé à la fois les progrès et les
enjeux continus auxquels les assureurs ont fait face dans le monde numérique. Tous les
assureurs reconnaissent un manque de sophistication numérique et la nécessité de prendre
des mesures : 57 % des répondants ont exprimé leur intention de préparer un dossier de
décision en vue de transformer leur structure organisationnelle pour appuyer des stratégies
numériques, et 78 % ont indiqué prévoir le faire au cours des trois prochaines années.
Bien que les répondants aient des attentes élevées vis-à-vis d’un changement rapide, ils
ont fait remarquer que la technologie patrimoniale et les contraintes culturelles nuiraient
à la transformation. Il n’est pas étonnant de voir que 79 % ont reconnu qu’ils affectaient
moins de 10 % de leurs budgets de développement commercial et de développement
des TI à des initiatives numériques. Néanmoins, près de 40 % ont déclaré avoir l’appui de
leur haute direction pour transformer leurs technologies et compter un promoteur du
numérique parmi les hauts dirigeants. Cependant, il ne suffit pas d’avoir un promoteur et
une intention — les assureurs doivent s’engager à faire avancer les choses.
La nécessité d’améliorer l’expérience client et l’importance grandissante des intermédiaires
et des agents ont fondamentalement changé le paysage de l’assurance. Les moyens de
communication doivent être constamment revus, car l’expérience client change avec
l’arrivée des appareils mobiles et des médias sociaux. Une fois que le client est devenu
le centre de l’attention, l’harmonisation de la bonne technologie et de l’analyse avancée
permettra aux assureurs de faire des pas de géant vers l’amélioration de la satisfaction de
la clientèle et même de la rentabilité de la clientèle.
Le numérique est là pour rester. D’autres secteurs ont vite fait de s’adapter et soutiennent
maintenant la concurrence à un niveau différent. Les assureurs au Canada accusent du
retard, et beaucoup ne sont pas prêts à agir pour se rattraper. Ceux qui effectuent les
investissements nécessaires et y donnent suite devanceront les autres dans un proche
avenir et au-delà.

                                             Perspectives 2014 dans le secteur canadien de l’assurance de dommages                                5
Conditions météorologiques et catastrophes
    Le secteur canadien de        Le secteur canadien de l’assurance a été chamboulé par les catastrophes en 2013. Les
                                  inondations survenues en Alberta en juin ont détruit des maisons, perturbé les activités
    l’assurance a été chamboulé   commerciales et gêné les efforts des experts en sinistres pour évaluer les dommages.
    par les catastrophes          Ces catastrophes ont été bientôt suivies par des inondations à Toronto et un déraillement
    en 2013.                      meurtrier provoquant une explosion dévastatrice à Lac-Mégantic, au Québec. L’année a
                                  pris fin sur une tempête de verglas dans le sud de l’Ontario et l’Est du Canada qui a porté
                                  à un sommet historique les sinistres causés par les intempéries au pays. Les estimations
                                  des demandes d’indemnités à la suite d’une catastrophe en 2013 se situent entre
                                  3 milliards $ CA et 4 milliards $ CA.
                                  Pour les titulaires de police touchés, les inondations en Alberta ont mis en lumière la
                                  différence entre inondation de surface et refoulement des égouts. Bien que cette question
                                  ait été un problème par le passé, elle a été amplifiée par l’ampleur de la catastrophe et
                                  le nombre de clients sinistrés. Des demandes d’indemnité étaient refusées parce que les
                                  sinistres avaient été causés par une inondation de surface, qui n’est pas une garantie
                                  implicite, mais une protection à ajouter moyennant un supplément.
                                  Par conséquent, la réputation des assureurs ayant refusé les demandes d’indemnité a
                                  été remise en question. Beaucoup ont fini par indemniser ces sinistres, même si ceux-ci
                                  n’étaient pas couverts, simplement pour ne pas porter atteinte à leur réputation.
                                  Les assureurs doivent éviter ces situations en expliquant mieux à leurs titulaires de police
                                  les différences entre les diverses garanties des polices. Grâce aux progrès de la cartographie
                                  par satellite, les assureurs pourront faire un meilleur usage de la modélisation prédictive et
                                  des cartes pour informer leurs titulaires de police et assurer les zones comportant un risque
                                  d’inondation plus élevé.
                                  Il est question de risque de tremblements de terre au Canada depuis de nombreuses
                                  années, mais il semble que les clients d’assurance ne prennent pas ce risque au sérieux,
                                  comme le révèle le faible pourcentage de personnes et d’entreprises actuellement couverts
                                  en cas de tremblement de terre important. Le Bureau du surintendant des institutions
                                  financières (BSIF) dans sa nouvelle directive et le Bureau d’assurance du Canada ne
                                  cessent de marteler l’importance de se préparer aux tremblements de terre, de sorte
                                  que les assureurs doivent accorder une attention particulière à ce risque normalement
                                  négligé. Un tremblement de terre dévastateur dans l’une des régions sensibles du
                                  Canada paralyserait le secteur de l’assurance. Puisque la plupart des Canadiens n’ont pas
                                  d’assurance contre les tremblements de terre, comment le secteur et le gouvernement
                                  réagiraient s’il s’en produisait un?
                                  Les Canadiens subissent des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes, allant
                                  de pluies plus fortes au vortex polaire. Les événements météorologiques ont pesé sur
                                  l’infrastructure actuelle en détruisant des routes, des lignes de transmission et des arbres
                                  et en créant divers problèmes pour les ménages et les entreprises. Les assureurs qui
                                  peuvent s’adapter à ces nouvelles réalités et qui comprennent les points vulnérables de
                                  l’infrastructure tout en assurant adéquatement leurs clients et en réglant les sinistres se
                                  hisseront en tête de peloton dans les années à venir.

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Nouveautés réglementaires et comptables
Les nouveautés réglementaires et comptables se sont succédé à vive allure ces dernières
années. L’organisme de réglementation fédéral qu’est le BSIF a proposé et publié
de nouvelles règles concernant la gouvernance d’entreprise, le dispositif ORSA, la
cybersécurité, la solvabilité et le capital. Ces nouvelles règles et lignes directrices exigent
des assureurs qu’ils investissent des talents et du temps pour assumer le fardeau de la
réglementation. La récente tendance va vers plus de réglementation plutôt que moins,
accompagnée d’une importance plus grande accordée à l’autoévaluation et à la surveillance
de la part du conseil d’administration, et les assureurs ne doivent pas s’attendre à ce que
les choses changent.
Au début de 2013, le BSIF a publié la version définitive de sa ligne directrice Gouvernance
d’entreprise, qui s’applique à toutes les institutions financières fédérales (IFF), exception
faite des succursales de banques et de sociétés d’assurances étrangères. La ligne directrice
a pour but d’améliorer l’efficacité des conseils d’administration en clarifiant leurs devoirs
et leur efficacité; de renforcer la gouvernance des risques des IFF en exigeant l’élaboration
d’un cadre de gestion de la propension à prendre des risques qui les oriente dans leurs
activités comportant des risques; et d’améliorer le cadre de contrôle interne dans son
ensemble des IFF en clarifiant les rôles de l’agent principal de gestion des risques et du
comité d’audit. Les IFF ont procédé à leur autoévaluation et l’ont soumise au BSIF en                               Les nouveautés
mai 2013. La mise en œuvre intégrale de la ligne directrice devrait être terminée au début                          réglementaires et
de 2014.                                                                                                            comptables se sont
Après la publication par le BSIF en décembre 2012 de la version préliminaire de sa ligne                            succédé à vive allure
directrice Évaluation interne des risques et de la solvabilité (dispositif ORSA), dont la
version définitive a été publiée en novembre 2013, les assureurs canadiens ont examiné
                                                                                                                    ces dernières années.
les incidences de cette nouvelle ligne directrice, de même que les efforts à déployer et
les documents à produire pour s’y conformer. Les exigences sont semblables à celles
de Solvabilité II dans l’Union européenne et à l’initiative de la National Association of
Insurance Commissioners aux États-Unis, l’une des différences étant que les exigences
du dispositif ORSA doivent être mises en œuvre en 2014. Le dispositif ORSA ne permet
pas aux entreprises de diminuer leurs efforts en fonction de la taille et de la complexité
de l’organisation.
En décembre 2013, le BSIF a publié la version préliminaire de sa ligne directrice sur le test
du capital minimal, TCM 2015 – Version à l’étude, à des fins de consultation publique. La
ligne directrice TCM a évolué au cours des dernières années, et les assureurs ont dû affecter
des ressources pour s’y conformer. Les commentaires sur le projet de ligne directrice seront
acceptés jusqu’au 15 mars 2014, et la version définitive est attendue en septembre 2014
en vue d’une prise d’effet le 1er janvier 2015. La version préliminaire de la ligne directrice
comprend de nombreuses nouvelles composantes du capital, comme le risque opérationnel,
le crédit pour diversification à l’intérieur du risque d’assurance et le risque de change. Les
assureurs doivent sans tarder examiner attentivement les modifications proposées pour
pouvoir gérer leur capital de manière optimale et prendre les bonnes décisions à l’avance.

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En octobre 2013, le BSIF a publié une note d’information intitulée              L’accroissement des exigences par suite du dispositif ORSA et des
Conseils sur l’autoévaluation en matière de cybersécurité, qui                  modifications du TCM et des IFRS obligeront les assureurs à se
s’applique à toutes les institutions financières au Canada. Les                 concentrer sur la qualité des données, la gouvernance des données
cyberattaques étant de plus en plus fréquentes et complexes,                    et le degré de détail fourni par les systèmes d’information. Les
elles ont pour effet de relever le profil de risque d’organismes clés,          assureurs devront analyser l’incidence de ces modifications en
de sorte que le grand public et les autres parties prenantes leur               s’assurant que leurs systèmes, leurs gens et leurs données sont à
accordent beaucoup plus d’attention. Par conséquent, le BSIF oblige             même de satisfaire aux nouvelles exigences. Ils devront également
les IFF à procéder à des autoévaluations.                                       veiller à ce que les membres de leur conseil d’administration
L’International Accounting Standards Board (IASB) et le Financial               comprennent suffisamment les nouvelles lignes directrices et
Accounting Standards Board ont tous deux publié en 2013 des                     leurs rôles.
exposés-sondages sur les normes comptables révisées applicables
aux contrats d’assurance. Chaque exposé-sondage propose de
nouveaux modes de présentation des garanties d’assurance et
des garanties semblables à des garanties d’assurance à l’état de la
                                                                                Personne-ressource
situation financière et au compte de résultat en vertu des Normes
internationales d’information financière (IFRS) et des principes                Michel Bergeron
comptables généralement reconnus (PCGR) des États-Unis.                         +1 514 874 4475
Pour les assureurs de dommages canadiens, le modèle proposé en                  michel.bergeron@ca.ey.com
vertu des IFRS présente des similarités avec la pratique actuelle.
Cependant, il reste à voir si les ressources et systèmes actuariels des
assureurs pourront être adaptés aux nouvelles exigences. La norme
définitive est prévue pour la fin de 2014 ou le début de 2015, et la
date de prise d’effet sera probablement fixée au 1er janvier 2018.

    EY | Certification | Fiscalité | Services transactionnels | Services consultatifs

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