Perspectives économiques et des marchés pour 2018 de Vanguard : hausse des risques pesant sur le statu quo
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Perspectives économiques et des marchés pour 2018 de Vanguard : hausse des risques pesant sur le statu quo Recherche de Vanguard Janvier 2018 ■ Les rendements boursiers élevés et la faible volatilité financière soulignent que les investisseurs sont convaincus que l’environnement mondial actuel de faible croissance et d’inflation modérée devrait durer. Nous sommes d’accord avec ce pronostic économique à long terme, mais nous sommes d’avis que les chances d’une reprise cyclique à court terme sont sous-estimées. Le risque est donc de confondre la tendance à long terme et le cycle de 2018. ■ Le risque le plus prononcé pesant sur le statu quo provient des États‑Unis, où le marché du travail déjà serré ne fera que se resserrer, entraînant une baisse du taux de chômage qui tombera bien en dessous des 4 %. Cette baisse, suivi d’une augmentation cyclique des salaires et de l’inflation, devrait justifier l’augmentation des taux de la Réserve fédérale à au moins 2 % d’ici la fin de 2018. Des hausses supplémentaires de taux devraient inévitablement suivre, sonnant le glas d’une période de mesures de relance monétaire extraordinaires aux États‑Unis et poussant les principaux marchés à prendre en compte des programmes de normalisation plus rapides dans d’autres pays. Aucun de ces phénomènes ne constitue un statu quo. ■ Nous prévoyons un accroissement des risques et une baisse des rendements pour 2018 et les années qui suivront. Il est peu probable que le niveau élevé des valorisations, la volatilité modérée et la faiblesse soutenue des taux obligataires favorisent de solides rendements sur les marchés des capitaux au cours des cinq prochaines années. Les risques de baisse sont plus importants sur le marché des actions que sur celui des obligations, même avec une inflation plus élevée que prévu. ■ De notre point de vue, la solution à ce défi ne se trouve pas dans de nouveaux produits dernier cri ou dans des modifications tactiques audacieuses. D’après nos perspectives, les investisseurs doivent plutôt faire preuve de rigueur, maintenir une diversification à l’échelle mondiale, nourrir des attentes réalistes en matière de rendement et adopter des stratégies à faibles coûts.
Principaux auteurs Vanguard Investment Strategy Group Équipe Global Economics and Capital Markets Outlook de Vanguard Joseph Davis, Ph. D., économiste en chef mondial Joseph Davis, Ph. D. Roger A. Aliaga-Díaz, Ph. D. Économiste en chef mondial Économiste en chef, Amériques Amériques Roger A. Aliaga-Díaz, Ph. D., économiste en chef pour les Amériques Harshdeep Ahluwalia, M. Sc. Kevin DiCiurcio, CFA Joshua M. Hirt Jonathan Lemco, Ph. D. Peter Westaway, Ph. D. Qian Wang, Ph. D. Économiste en chef, Europe Économiste en chef, Asie-Pacifique Vytautas Maciulis, CFA David Pakula, CFA Andrew J. Patterson, CFA Jonathan Petersen, M. Sc. Ashish Rajbhandari, Ph. D. Asawari Sathe, M. Sc. Adam J. Schickling, CFA Andrew J. Patterson, CFA Harshdeep Ahluwalia, M. Sc. Christos Tasopoulos, M. Sc. Stratège principal en placements Stratège principal en placements Haifeng Wang, Ph. D. Note du rédacteur Europe La présente publication est une mise à jour des Peter Westaway, Ph. D., Perspectives économiques et des marchés de Vanguard économiste en chef pour l’Europe pour 2018 couvrant les principales économies mondiales. Edoardo Cilla, M. Sc. À l’aide des simulations du Vanguard Capital Markets Ankul Daga, CFA Model® et d’autres analyses, nous prévoyons aussi le rendement futur d’un large éventail de catégories de Alexis Gray, M. Sc. titres à revenu fixe et d’actions. Eleonore Parsley Giulio Renzi-Ricci, M. Sc. Remerciements Nous remercions Kristen M. Storti et Andrew S. Clarke, Asie-Pacifique CFA, pour leur importante contribution dans la rédaction Qian Wang, Ph. D., du présent document et reconnaissons le travail de économiste en chef pour l’Asie-Pacifique l’équipe Global Economics and Capital Markets Outlook. Sarinie Yating Ning De plus, nous aimerions remercier le Vanguard Investment Strategy Group pour son travail et ses efforts soutenus qui Matthew C. Tufano ont permis de donner vie à ce document. Beatrice Yeo
Table des matières Sommaire des perspectives mondiales...................................................................................4 I. Perspectives économiques mondiales...............................................................................6 Économie mondiale – hausse des risques pesant sur le statu quo...........................................................6 Perspectives de croissance mondiale – des signes exclusifs montrent une expansion continue.............8 États‑Unis – le resserrement du marché du travail est la clé................................................................... 12 Canada – freins à la croissance................................................................................................................. 18 Chine – deux pas en avant, un en arrière................................................................................................. 19 Japon – le vent en poupe... pour le moment............................................................................................22 Europe – éclaircissement à l’horizon........................................................................................................23 Marchés émergents – perspectives variées.............................................................................................25 II. Perspectives des marchés financiers mondiaux........................................................ 26 Marchés boursiers mondiaux – risques plus élevés, rendements plus faibles........................................26 Marchés mondiaux des titres à revenu fixe – rendements positifs, mais modestes...............................29 Incidence sur le portefeuille – une orbite de rendement plus basse.......................................................30 III. Annexe................................................................................................................................................ 36 À propos du Vanguard Capital Markets Model.........................................................................................36 Simulations à partir d’indices....................................................................................................................37 Remarques concernant les distributions de rendement liées aux actifs Les distributions de rendement liées aux actifs indiquées dans le présent document représentent l’opinion de Vanguard concernant la fourchette possible des primes de risque au cours des dix prochaines années. Ces prévisions à long terme ne doivent pas être interprétées comme étant une opinion à court terme. Ces rendements à long terme possibles sont générés par le Vanguard Capital Markets Model® (VCMM) et sont conformes aux opinions collectives de notre Investment Strategy Group. Les primes de risque prévues – et l’incertitude entourant ces prévisions – comptent parmi les nombreuses données qualitatives et quantitatives utilisées dans la méthodologie de placement et le processus de constitution de portefeuille de Vanguard. IMPORTANT : Les projections et les autres données générées par le VCMM en ce qui concerne la vraisemblance des résultats de placements divers sont de nature purement hypothétique; de plus, elles ne reflètent aucunement des résultats de placement réels et ne sauraient garantir les résultats futurs. La distribution des rendements calculés par le VCMM provient de 10 000 simulations effectuées pour chaque catégorie d’actif modélisée. Les simulations sont en date du 30 septembre 2017. Les résultats du modèle peuvent varier à chaque utilisation et dans le temps. Pour en savoir plus, voir la partie de l’annexe intitulée « À propos du Vanguard Capital Markets Model ». 3
Méthode prévisionnelle propre à Vanguard Pour prévoir l’avenir avec toutes les précautions voulues, Vanguard a longtemps été d’avis que les prévisions sur les marchés devaient être envisagées dans un cadre probabiliste. Les principaux objectifs de la présente publication annuelle sont de décrire les distributions prévues des rendements à long terme pour aider à prendre des décisions en matière de répartition stratégique de l’actif et de présenter les raisons justifiant les fourchettes et les probabilités des résultats possibles. La présente analyse présente nos perspectives mondiales du point de vue d’un investisseur américain détenant un portefeuille libellé en dollars canadiens. Sommaire des perspectives mondiales Économie mondiale : les marchés du travail déjà généralisée et un possible creux des prix de produits serrés ne feront que se resserrer de base, poussera probablement l’inflation mondiale à la Nous nous attendons à enregistrer une croissance hausse par rapport à ces planchers cycliques. La relation économique modérée dans les marchés développés entre de faibles taux de chômage et des salaires plus en 2018 et un léger ralentissement de la forte croissance élevés, que certains avaient déclarée obsolète, devrait dans les marchés émergents. Pour ce qui est des commencer à réapparaître en 2018, en commençant par perspectives d’augmentation des dépenses en capital les États‑Unis. ou des pressions sur les salaires, les investisseurs devraient porter plus d’attention aux faibles taux de Politique monétaire : plus stricte et plus difficile chômage qu’à la croissance du PIB à ce stade du cycle. à partir de maintenant Nous observons que les taux de chômage déjà faibles En 2018, le risque est qu’un bond plus important dans de nombreuses économies reculent encore, parfois que prévu dans les salaires – au moment où 80 % pour atteindre des planchers jamais atteints en plusieurs des économies les plus importantes (pondérées par décennies. L’amélioration des fondamentaux aux extrants) connaissent le plein emploi – pourrait conduire États‑Unis, en Europe et au Japon devrait contrebalancer les marchés à tenir compte d’une normalisation des la faiblesse de ceux du Royaume-Uni. Les efforts que politiques monétaires plus rapide ou plus vigoureuse. fait la Chine pour passer du statut d’exportateur à Le candidat le plus probable à cet égard est les forte intensité de capital à une économie axée sur la États‑Unis, où il est de plus en plus probable que la consommation présentent toujours un risque, tout Réserve fédérale relève ses taux de 2 % d’ici la fin de comme le besoin d’ajustements de nature structurelle 2018, un rythme plus rapide que prévu par le marché dans le modèle d’affaires des économies émergentes. obligataire. La Banque centrale européenne (BCE) devrait Nous ne nous attendons pas à un « atterrissage attendre encore deux ans avant d’augmenter ses taux brutal » de la Chine en 2018, mais l’économie du pays ou ne devrait pas réduire les actifs de son bilan avant devrait ralentir. la prochaine décennie, bien qu’un rebond cyclique de l’inflation puisse surprendre le marché. Dans l’ensemble, Inflation : faible à long terme, mais pas stationnaire les chances que l’économie soit secouée par des Les prévisions précédentes de Vanguard avaient chocs inattendus en raison de la restriction monétaire très justement prévu que les forces à long terme de sont élevées, en particulier si l’on tient compte de la la mondialisation et des avancées technologiques réduction sans précédent du bilan que cela représente. rendraient l’atteinte d’une inflation de 2 % plus difficile aux États‑Unis, en Europe, au Japon et ailleurs. Notre Perspectives de placement : une orbite plus basse opinion sur la tendance demeure la même, mais le cycle Le ciel ne nous tombe pas sur la tête, mais nos peut différer. Selon nous, en 2018, les influences qui ont perspectives pour le marché se sont assombries. récemment freiné l’inflation diminueront, augmentant la Depuis les pires moments de la crise financière probabilité d’une inflation supérieure à la tendance. mondiale de 2008-2009, les perspectives à long terme de Vanguard pour les marchés boursiers et obligataires Plus spécifiquement, l’impact grandissant des facteurs sont progressivement devenues plus prudentes – cycliques comme le resserrement des marchés de passant d’optimistes en 2010, à favorables en 2012 et l’emploi, une croissance mondiale stable et plus à prudentes en 2017 –, car les rendements du marché 4
ont augmenté (voire dépassé) l’amélioration des Malgré le risque d’une accélération à court terme du fondamentaux. Même si nous avons du mal à trouver rythme de normalisation des politiques monétaires, le des preuves convaincantes de bulles financières, risque d’une hausse importante des taux d’intérêt à long les primes de risque de nombreuses catégories terme reste limité. Par exemple, notre évaluation de d’actif semblent minces. La frontière d’efficience des la juste valeur de l’indice de référence des obligations rendements attendus par unité de risque pour un du Trésor américain à dix ans avoisine 2,5 % en 2018, portefeuille est maintenant sur une orbite plus basse. partiellement parce nous pensons que les chances de voir le taux des fonds fédéraux revenir à zéro ou D’après nos mesures d’évaluation de la juste valeur atteindre son niveau neutre à long terme dans les boursière, les perspectives à dix ans pour les actions années à venir sont équilibrées. En règle générale, le mondiales se sont un peu assombries et s’établissent risque d’une correction pour les actions et les autres dans une fourchette de 4 % à 6 %. Les rendements actifs à bêta élevé devrait être considérablement plus attendus pour le marché boursier américain sont élevé que pour les portefeuilles de titres à revenu fixe inférieurs à ceux des marchés internationaux, ce qui de grande qualité; dont les rendements prévus seront met en évidence les avantages des stratégies d’actions uniquement positifs en valeur nominale au cours des mondiales face à la baisse des rendements prévus. Les cinq prochaines années. probabilités d’une correction du marché américain sont plus élevées que ce qu’elles étaient par le passé. Indices utilisés dans nos calculs historiques Les rendements à long terme de nos portefeuilles hypothétiques sont établis à partir de données sur des indices de marché appropriés allant jusqu’en septembre 2017. Nous avons choisi ces indices de référence afin de disposer des meilleures données historiques possible et avons choisi des répartitions globales qui correspondent aux directives de Vanguard concernant la construction de portefeuilles diversifiés. Obligations canadiennes : Bloomberg Barclays Canadian Aggregate Bond Index depuis 2002. Obligations mondiales hors Canada : Citigroup High Grade Index (CAD Hedged) de 1971 à 1972; Lehman Brothers US Long Credit AA Index (CAD Hedged) de 1973 à 1975; Bloomberg Barclays U.S. Aggregate Bond Index (CAD Hedged) de 1976 à 1989; Bloomberg Barclays Global Aggregate Bond Index (CAD Hedged) de 1990 à août 2000; et Bloomberg Barclays Global Aggregate ex Canada Bond Index (CAD Hedged) par la suite. Obligations mondiales : de 1971 à 2002, obligations mondiales hors Canada comme défini ci-dessus. Après 2002, 60 % obligations canadiennes et 40 % obligations mondiales hors Canada, avec rééquilibrages mensuels. Actions canadiennes : MSCI Canada Index depuis 1970. Actions mondiales hors Canada : MSCI World Index de 1971 à 1988 et MSCI All Country World Index par la suite. Actions mondiales : de 1970 à 1971, 100 % actions canadiennes comme défini ci-dessus. Après 1971, 30 % actions canadiennes et 70 % actions mondiales hors Canada, avec rééquilibrages mensuels. Inflation canadienne : Indice des prix à la consommation du Canada depuis 1970. 5
I. Perspectives économiques mondiales Économie mondiale – hausse des risques pesant Les marchés des capitaux se sont finalement rendu sur le statu quo compte de cette réalité et ont anticipé une petite Pendant des années, Vanguard s’est appuyée sur les déviation par rapport à cette perspective à long terme facteurs à long terme de la mondialisation, de l’évolution en 2018. Autrement dit, le statu quo est un scénario de démographique et des technologies perturbatrices pour base consensuel pour les principales économies, qui établir des perspectives de croissance économique justifie la trinité composée par les faibles taux d’intérêt mondiale modérée à long terme, d’inflation faible et réels à l’échelle mondiale, les valorisations boursières d’emploi pourtant plein dans la majorité des économies élevées et les conditions financières accommodantes. développées (Davis et coll., 2014, 2015, et 2016). La faible volatilité souligne la forte conviction du marché Les marchés et les décideurs ont mis du temps à à l’égard du statu quo et une fourchette plus étroite reconnaître ces tendances, car la majorité s’attendait des attentes concernant les fondamentaux du marché, à une reprise lente, mais complète permettant de y compris l’inflation (voir la figure I-2). Cependant, nous revenir aux niveaux d’avant 2008. Au cours des craignons que les marchés ne confondent la tendance à dernières années, les économistes et les investisseurs long terme avec le cycle, car une déviation à court terme ont commencé chaque année avec de grands espoirs par rapport à cette tendance est tout à fait plausible. d’observer une reprise cyclique pour ensuite revoir leurs prévisions à la baisse quelques mois plus tard afin de Même si l’inflation tarde à augmenter, les marchés du les faire correspondre aux tendances résolument faibles travail continuent de se resserrer au-delà des attentes. (voir la figure I-1). Presque toutes les principales économies se situent au niveau ou en dessous de leur chiffre de plein emploi (voir la figure I-3). Dans nos prévisions pour 2018, Figure I-1. L’opinion consensuelle du marché a fini le risque le plus important est un resserrement plus par s’aligner sur les faibles tendances à long terme prononcé des marchés de l’emploi mondiaux déjà tendus qui conduirait à des planchers des taux de chômage jamais atteints depuis longtemps, Prévisions consensuelles pour 2018 des cinq dernières années prévisionnelles pour 2018 des pays du G7 2,5% Croissance du PIB Taux d’inflation Figure I-2. Une fourchette de l’inflation prévisionnelle Croissance du PIB et inflation trop étroite 2 1,5 Densité de probabilité 1 2013 2014 2015 2016 2017 2013 2014 2015 2016 2017 Remarque : Le Groupe des sept (G7) pays est constitué des démocraties industrialisées suivantes : Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États‑Unis. Source : Vanguard, d’après les données du Fonds monétaire international. 0,3 0,8 1,3 1,8 2,3 2,8 3,3 3,8 % Fourchette des DPC prévisionnelles Actuel Habituel Remarque : Les distributions sont représentées sous la forme de courbes en cloche établies en se fondant sur l’écart-type des prévisions données par les personnes sondées au sujet des dépenses personnelles de consommation (DPC) de base aux États‑Unis, en supposant des conditions de distribution normale. Source : Vanguard, d’après les données d’un sondage réalisé auprès de prévisionnistes par la Banque fédérale de réserve de Philadelphie. 6
en dépit d’une croissance encore modérée. Dans Figure I-3. Employés recherchés : 80 % des principales un environnement où la croissance à long terme ne économies affichent le plein emploi devrait pas revenir à ces moyennes avant la crise, une accélération à court terme combinée avec un faible taux 100 % affichant une situation de plein emploi de chômage pourrait finalement entraîner un décollage 80 % des principales économies % des pays de l’OCDE et de la Chine affichent le plein emploi cyclique de la faible inflation. (pondéré en fonction du PIB) 80 Juste au moment où le consensus s’accorde sur un 60 scénario d’inflation maîtrisée, toute hausse pourrait surprendre les marchés (voir la figure I-4). De plus, 40 même si l’inflation ne devrait pas dépasser la cible de 2 % des banques centrales en 2018, dans des régions 20 comme les États‑Unis, la zone euro et le Japon, le mouvement vers cette cible pourrait être plus rapide 0 2006 2008 2010 2012 2014 2016 et plus prononcé que la tendance récente l’indique. Source : Vanguard, d’après des données de l’Organisation de coopération et de D’après les tendances historiques, les périodes de développement économiques et le Fonds monétaire international. resserrement des marchés du travail mondiaux comme celle que l’on observe actuellement peuvent aboutir à trois résultats : • Une accélération de la croissance des salaires et Figure I-4. Le lien entre inflation et chômage pourrait des pressions inflationnistes (non prises en compte surprendre les marchés en 2018 actuellement par les marchés). • Une hausse soudaine des dépenses d’investissement Supérieur Zone euro États-Unis Chine des entreprises et une croissance de la productivité Taux d’inflation prévisionnel (non prévues actuellement). Légèrement supérieur • Aucun impact sur l’inflation, les salaires ou la Japon Tendance productivité (statu quo, improbable selon nous). actuelle Légèrement Même si elles sont à des stades très différents de inférieur Australie leurs cycles de hausse des taux, la Fed et la Banque Royaume-Uni Canada d’Angleterre ont accéléré leurs mesures de normalisation Inférieur bien au-delà du rythme prévu par les marchés au début de 2017. La BCE fait pression avec des achats d’actifs, Inférieur Légèrement Tendance Légèrement Supérieur à un rythme ralenti néanmoins. Une reprise cyclique de inférieur actuelle supérieur l’inflation pourrait finalement avoir lieu juste au moment Taux directeur prévisionnel où les banques centrales entrent dans la phase de normalisation de leur cycle d’assouplissement. La taille des cercles représente le PIB en dollars américains Source : Vanguard. Autant la réaction à la crise financière a été inédite, autant la stratégie de normalisation des banques est floue. Le chemin est tracé en territoire inconnu et le risque de chocs inattendus des marchés est élevé. 7
Perspectives de croissance mondiale – des signes exclusifs montrent une expansion continue Nous prévoyons que la croissance de l’économie En 2018, nous prévoyons que la croissance de américaine dépassera encore une fois son potentiel l’économie canadienne restera dans la récente fourchette à long terme d’environ 2 % en 2018, en dépit des enregistrée et qui va d’environ 1,5 % à 3,5 % tout en défis structurels à long terme, notamment du étant soutenue par l’accroissement des exportations ralentissement de la croissance de la productivité et et l’augmentation des prix des produits de base. des obstacles démographiques. Notre tableau de bord La croissance pourrait néanmoins être ralentie par exclusif des principaux indicateurs américains est un l’endettement élevé des ménages et l’incertitude relative modèle statistique fondé sur plus de 80 principaux aux accords commerciaux. indicateurs économiques des grands secteurs de Notre tableau de bord exclusif des principaux indicateurs l’économie des États‑Unis. Comme le montre la figure canadiens, fondé sur plus de 30 principaux indicateurs I-5a, la progression des indicateurs verts (données économiques des grands secteurs de l’économie supérieures aux moyennes tendancielles) indique que la canadienne indique une croissance modérée continue, probabilité d’un redressement cyclique de la croissance comme le montre la figure I-5c. Les indicateurs verts est plus élevée que celle d’un ralentissement. Les sont ceux associés à un marché du travail serré, une indicateurs les plus positifs (verts) sont ceux associés solide activité manufacturière et une confiance des à une confiance accrue des entreprises et des consommateurs élevée. Les indicateurs rouges sont consommateurs, à un resserrement du marché du travail associés aux exportations et à la construction. Les et à un renforcement du secteur manufacturier. Les demandes d’indemnités de chômage et les prix des indicateurs négatifs (rouges) sont associés à la balance importations demeurent inférieurs aux moyennes commerciale et aux salaires. Les indicateurs relatifs au historiques, mais montrent des signes de progression marché de l’habitation et au crédit à la consommation (indicateurs jaunes). demeurent inférieurs aux tendances tout en montrant une évolution positive. Les préoccupations géopolitiques Malgré la récente reprise cyclique, les questions de et l’incertitude politique, y compris les négociations durabilité des prix des produits de base ainsi que les des accords commerciaux, font partie des risques les incertitudes politiques – notamment celles entourant plus importants menaçant nos perspectives de forte les négociations commerciales de l’ALENA – pourraient croissance cyclique. miner la confiance et ralentir les investissements. Les prix des logements restent problématiques à À l’aide d’une analyse de régression simple, nous Vancouver et à Toronto. Tout comme dans le passé, avons établi une distribution des scénarios possibles l’Ontario et le Québec resteront des moteurs importants pour la croissance de l’économie américaine en 2018 de croissance. à partir de nos indicateurs exclusifs (figure I-5b). La probabilité que la croissance dépasse 3 % en 2018 La figure I-5d montre les probabilités des scénarios de (47 %) est nettement plus forte que l’année dernière croissance possibles au Canada en 2018. La tendance et dépasse la probabilité qu’elle stagne et descende centrale correspond à la prévision consensuelle de 2,1 % en dessous de 1,5 % (32 %). Selon notre scénario de du Fonds monétaire international (FMI). La probabilité base, la croissance devrait se situer autour de 2,5 % que la croissance se situe en deçà de la tendance en 2018, soit près de la limite supérieure de la fourchette centrale est supérieure à celle qu’elle rebondisse pour de 1,5 % à 2,5 % enregistrée au cours des trois se maintenir au-dessus de 3,5 %. dernières années. 8
Figure I-5. Tableaux de bord des principaux indicateurs économiques de Vanguard et croissance économique implicite pour 2018 États‑Unis – légèrement au-dessus du consensus a. Indicateurs économiques b. Distribution estimative des probabilités de croissance de l’économie américaine en 2018 Probabilité d’un Croissance Probabilité d’une 100 % 8% 50 % ralentissement tendancielle accélération Croissance du PIB réel (sur 12 mois) Indicateurs supérieurs/inférieurs 6 32 % 21 % 47 % 40 75 4 à la tendance Probabilité 30 50 2 20 0 25 –2 10 0 –4 0 2000 2004 2008 2012 2016 Croissance supérieure à la tendance : confiance des entreprises Récession : Moins de -0,5 % et des consommateurs, activité manufacturière et demandes Faible récession : de -0,5 % à 0,5 % d’indemnités de chômage Indicateurs inférieurs à la tendance, mais momentum positif : Ralentissement : de 0,5 % à 1,5 % mises en chantier de maisons et crédit à la consommation Tendance : de 1,5 % à 2,5 % Indicateurs inférieurs à la tendance et momentum négatif : Accélération : de 2,5 % à 3,5 % revenu individuel et balance commerciale Accélération vers la tendance avant la crise : de 3,5 % à 4,5 % Croissance du PIB réel sur 12 mois (droite) Surchauffe : plus de 4,5 % Remarques : La distribution de la croissance a été obtenue au moyen d’un autoamorçage appliqué aux résidus d’une régression effectuée à partir d’un ensemble exclusif d’indicateurs économiques avancés et de données historiques; elle a été estimée de 1960 à 2017 et corrigée en fonction du taux de croissance tendancielle variable dans le temps. La croissance tendancielle correspond à l’évolution de la croissance estimative future. Source : Calculs de Vanguard, d’après des données de Moody’s Analytics Data Buffet et de Thomson Reuters Datastream. Canada – légèrement en dessous du consensus c. Indicateurs économiques d. Distribution estimative des probabilités de croissance de l’économie canadienne en 2018 Probabilité d’un Croissance Probabilité d’une ralentissement tendancielle accélération 100 % 8% 50 % 40 % 40 % 20 % Croissance du PIB réel (sur 12 mois) Indicateurs supérieurs/inférieurs 6 40 75 4 à la tendance Probabilité 2 30 50 0 20 –2 25 10 –4 0 –6 0 2000 2004 2008 2012 2016 Croissance supérieure à la tendance : marché du travail, Stagnation/récession : moins de 0 % activité manufacturière et confiance des consommateurs Ralentissement : de 0 % à 1,5 % Indicateurs inférieurs à la tendance, mais momentum positif : Tendance : de 1,5 % à 3,5 % demandes d’indemnités de chômage et prix des importations Accélération : de 3,5 % à 4,5 % Indicateurs inférieurs à la tendance et momentum négatif : Surchauffe : plus de 4,5 % exportations et construction Croissance du PIB réel sur 12 mois (droite) Remarques : La distribution de la croissance a été obtenue au moyen d’un autoamorçage appliqué aux résidus d’une régression effectuée à partir d’un ensemble exclusif d’indicateurs économiques avancés et de données historiques; elle a été estimée de 1990 à 2015 et corrigée en fonction du taux de croissance tendancielle variable dans le temps. Source : Calculs de Vanguard, d’après des données du FMI et de Thomson Reuters Datastream. 9
La zone euro devrait encore une fois obtenir d’excellents L’économie chinoise devrait continuer de ralentir à une résultats en 2018, avec une croissance du PIB de allure modérée en 2018, même si les risques pesant près de 2 %. Nous fondons cette opinion sur le sur ce scénario ont augmenté d’après notre tableau de grand dynamisme de l’économie, indiqué dans notre bord exclusif des principaux indicateurs chinois (voir la tableau de bord des principaux indicateurs de la zone figure I-5g). En particulier, même si les efforts politiques euro (voir la figure I-5e). Au cours des dernières continus visant à exploiter et réduire la surcapacité années, les indicateurs verts qui représentent l’activité devaient peser sur la croissance (comme le montre manufacturière, les échanges commerciaux, les marchés le nombre d’indicateurs jaunes et rouges associés du travail, les marchés des capitaux et l’humeur des à un affaiblissement de la production industrielle et investisseurs ont affiché une forte augmentation. au ralentissement du crédit), les progrès constants Plusieurs facteurs expliquent ce dynamisme. Tout réalisés dans la transformation du modèle de croissance d’abord, l’austérité budgétaire imposée par les chinois (comme le suggèrent le regain de confiance gouvernements dans les premières années qui ont suivi des consommateurs et la tension sur le marché du la crise financière et qui a lourdement freiné l’économie travail) pourraient atténuer les pressions à la baisse d’un au début de la décennie a été abandonnée. De plus, la ralentissement dans le secteur industriel très endetté. BCE a mis en place un vaste programme de mesures Dans ce contexte, l’économie chinoise devrait de relance qui a contribué à relancer les prêts bancaires progresser d’environ 6 % à 6,5 % l’année prochaine et la consommation et a fait baisser les taux de change; (voir la figure I-5h). Les probabilités d’un redressement ce qui en retour a stimulé les exportations nettes. surprise seront plus élevées que celles d’un Enfin, le risque politique et la menace d’un éclatement ralentissement prononcé. de la zone euro se sont éloignés. Le redressement des indicateurs verts se traduit par une augmentation importante des probabilités que la croissance soit supérieure au taux potentiel de 1,2 % en 2018 (voir la figure I-5f). 10
Figure I-5. Tableaux de bord des principaux indicateurs économiques de Vanguard et croissance économique implicite pour 2018 (suite) Zone euro – au-dessus du consensus e. Indicateurs économiques f. Distribution estimative de la croissance de la zone euro en 2018 Probabilité d’un Croissance Probabilité d’une ralentissement tendancielle accélération 100 % 6% 50 % 22 % 45 % 33 % Croissance du PIB réel (sur 12 mois) Indicateurs supérieurs/inférieurs 4 40 75 2 à la tendance Probabilité 30 50 0 20 –2 25 10 –4 0 –6 0 2000 2004 2008 2012 2016 Croissance supérieure à la tendance : production manufacturière, Récession : moins de 0 % marché du travail, marchés des capitaux et confiance Croissance lente : de 0 % à 1 % Indicateurs inférieurs à la tendance, mais momentum positif : Tendance : de 1 % à 2 % logements Accélération : de 2 % à 3 % Indicateurs inférieurs à la tendance et momentum négatif : Ventes au détail Croissance élevée : plus de 3 % Croissance du PIB réel sur 12 mois (droite) Remarques : La distribution de la croissance a été obtenue au moyen d’un autoamorçage appliqué aux résidus d’une régression effectuée à partir d’un ensemble exclusif d’indicateurs économiques avancés et de données historiques; elle a été estimée de 1960 à 2017 et corrigée en fonction du taux de croissance tendancielle variable dans le temps. La croissance tendancielle correspond à l’évolution de la croissance estimative future. Source : Calculs de Vanguard fondés sur des données de Thomson Reuters Datastream. Chine – légèrement au-dessus du consensus g. Indicateurs économiques h. Distribution estimative de la croissance de l’économie chinoise en 2018 100 % 16 % 50 % Probabilité d’un Croissance Probabilité d’une Croissance du PIB réel (sur 12 mois) Indicateurs supérieurs/inférieurs ralentissement tendancielle accélération 14 40 25 % 38 % 37 % 75 12 à la tendance 10 Probabilité 30 50 8 6 20 25 4 10 2 0 0 0 1996 2000 2004 2008 2012 2016 Croissance supérieure à la tendance : rentabilité des Atterrissage brutal : moins de 5,5 % entreprises, échanges commerciaux, confiance des Ralentissement : de 5,5 % à 6 % consommateurs et marché du travail Indicateurs inférieurs à la tendance, mais momentum positif : Tendance : de 6 % à 6,5 % marché du logement, extension de crédit et produits de base Accélération : de 6,5 % à 7 % Indicateurs inférieurs à la tendance et momentum négatif : Accélération vers la tendance avant la crise : plus de 7 % production industrielle et dépenses publiques Croissance du PIB réel sur 12 mois (droite) Remarques : La distribution de la croissance a été obtenue au moyen d’un autoamorçage appliqué aux résidus d’une régression effectuée à partir d’un ensemble exclusif d’indicateurs économiques avancés et de données historiques; elle a été estimée de 1960 à 2017 et corrigée en fonction du taux de croissance tendancielle variable dans le temps. La croissance tendancielle correspond à l’évolution de la croissance estimative future. Source : Calculs de Vanguard, d’après des données de Thomson Reuters Datastream et de CEIC. 11
États‑Unis – le resserrement du marché du de l’économie américaine (et de la majorité des autres travail est la clé marchés développés) à court terme. Non seulement ces L’année 2017 est la première, en trois ans, pendant forces structurelles offrent une explication cohérente laquelle la croissance économique aux États‑Unis est du ralentissement de la croissance tendancielle et du sur le point de surpasser sa tendance à long terme recul des taux d’intérêt, mais elles concilient également de 2 %. Les solides fondamentaux économiques du des paradoxes apparents, comme la faible croissance pays ont propulsé la confiance des consommateurs économique et le plein emploi ainsi que les marchés et l’optimisme des entreprises à des niveaux jamais du travail tendus et la faible croissance des salaires. observés depuis avant la crise financière (voir la figure I-6). La puissance combinaison de marchés du Alors que dans le passé nous étions concentrés sur travail extrêmement tendus, de solides rendements la modération des attentes des investisseurs, le risque des marchés des capitaux, d’une hausse de la valeur aujourd’hui est que les investisseurs confondent cette des maisons, d’un accès au crédit plus facile et de la fin perspective structurelle à long terme avec une prévision du cycle de désendettement des ménages soutiennent à court terme de l’économie et des marchés en 2018. les moteurs de la croissance économique que sont la La mesure clé que les investisseurs devraient surveiller consommation et les investissements des entreprises. en 2018 est le faible taux de chômage plutôt que la L’optimisme du secteur privé n’a pas été refroidi par croissance modérée du PIB. les incertitudes des débats politiques intérieurs et des événements géopolitiques étrangers. Les marchés du travail devraient continuer de se resserrer, même si le rythme de création d’emplois Comme dans les éditions précédentes des perspectives continue de ralentir. Comme nous le prévoyions au économiques et de placement de Vanguard (Davis et coll., début de 2017, la création d’emplois a progressivement 2014, 2015 et 2016), nous pensons qu’il est important diminué pour atteindre 150 000 nouveaux emplois par de séparer la baisse structurelle de la croissance mois et ce ralentissement devrait se poursuivre en tendancielle de 2 % (comparativement à la croissance 2018. La baisse des nouveaux emplois créés n’est pas moyenne de 3,25 % depuis 1950) de ces événements anormale à ce stade du cycle économique et ne devrait cycliques à plus court terme. Les facteurs structurels de pas être confondue avec un ralentissement économique. croissance, à savoir la faible croissance de la productivité Cependant, tant que la création d’emplois continue et l’évolution démographique défavorable, se sont mis de dépasser le nombre de nouveaux participants au en mouvement avant la crise financière de 2008-2009 marché du travail (de 80 000 à 100 000 par mois), il y a et ils continueront de réduire le potentiel de croissance de fortes chances que le taux de chômage entre dans la Figure I-6. Des perspectives plus optimistes Optimisme aux 0,6 plus hauts niveaux depuis 2005 0,4 Vanguard Leading Economic Indicators Sentiment Index 0,2 0,0 –0,2 –0,4 –0,6 –0,8 –1,0 –1,2 2000 2005 2010 2015 Récessions VLEI Sentiment Index Remarques : Le graphique présente les indicateurs de la consommation et de la confiance des entreprises du Vanguard Leading Economic Indicators Index, ensemble exclusif des principaux indicateurs économiques filtré de façon plus approfondie pour n’inclure que la confiance des entreprises et les mesures de l’étude. Source : Calculs de Vanguard, d’après des données de Data Buffet de Moody’s. 12
fourchette des 3 % à 4 %; au moment de la rédaction investissements des entreprises ont été l’élément du présent document, le taux était de 4,1 %. Le manquant de ce cycle de reprise, nos prévisions pour ralentissement de la croissance de la population et son 2018, qui s’appuient sur les tendances du chômage vieillissement continueront d’exercer des pressions à la ainsi que les mesures élevées de l’optimisme des baisse sur les taux de participation dans la population entreprises, correspondent à une accélération à peu près active et freineront sa croissance. équivalente à celle des cycles économiques précédents. Les niveaux de chômage étant inférieurs à 4 %, La relation entre la baisse des taux de chômage et la probabilité d’une hausse surprise des dépenses la hausse des salaires (représentée par la courbe d’investissement des entreprises ou les pressions à la de Phillips illustrant l’inflation des salaires) – que hausse sur les salaires est de plus en plus élevée. Par certains qualifient d’obsolète – devrait également le passé, les périodes de resserrement du marché du commencer à refaire surface en 2018 (voir la figure I-8). travail ont entraîné des pénuries de travailleurs dans De nombreuses explications ont été avancées pour certains secteurs, faisant augmenter les coûts unitaires expliquer la faiblesse persistante de l’inflation, y compris du travail dans d’autres ou une combinaison des deux. des forces structurelles comme la démographie, la En général, les entreprises considèrent le resserrement technologie et la mondialisation. Bien que les décideurs du marché du travail comme le signe précurseur d’une auront du mal à atteindre leurs cibles d’inflation à moyen forte demande, mais aussi d’une augmentation du coût terme, nous pensons qu’en 2018, l’incidence croissante du travail, et elles réagissent en investissant plus dans des facteurs cycliques, comme le resserrement des les nouvelles technologies qui requièrent moins de marchés du travail et la croissance mondiale stable et main‑d’œuvre, lorsqu’elles le peuvent. De ce fait, c’est plus généralisée, pourrait entraîner une hausse des à ce stade du cycle que l’on observe l’augmentation salaires et une inflation plus fortes que celles anticipées la plus rapide des dépenses en immobilisations par les marchés des capitaux. des entreprises (voir la figure I-7). Même si les Figure I-7. Recul des taux de chômage = hausse des Figure I-8. Sortie d’hibernation : les taux de chômage dépenses d’investissement des entreprises inférieurs à 4 % devraient stimuler la croissance des salaires 10 % 6% 8 5 Croissance des investissements Octobre des entreprises sur 12 mois de la Fed d’Atlanta (t+9) 2017 Wage Growth Tracker 6 4 4 3 2 2 0 Les moyennes historiques estimatives du plein 1 emploi sont de ~5 % –2 –4 0 Moins de Entre Plus de 3 5 7 9 11 % 5% 5 % et 8 % 8% Taux de chômage Taux de chômage Remarques : L’axe des ordonnées représente le Wage Growth Tracker de la Fed Croissance moyenne des investissements pendant certains d’Atlanta neuf mois après la date d’un taux de chômage spécifique. Il enregistre le trimestres avec des fourchettes de taux de chômage choisies, retard potentiel de réaction des salaires à des variations du taux de chômage. depuis 1949 Source : Calculs de Vanguard, d’après des données de la Banque fédérale de Depuis 2009 réserve d’Atlanta. Fourchette de probabilité des scénarios possibles en 2018 si les indicateurs de confiance de la figure I-6 restent élevés ou reviennent au niveau de la tendance Source : Vanguard, d’après des données de Moody’s Data Buffet, du Bureau of Economic Analysis des États‑Unis et du Bureau of Labour Statistics des États‑Unis. 13
Le risque en 2018 est qu’un redressement plus élevé de la Fed. Autant la réaction à la crise a été inédite en que prévu des salaires incite les marchés à réévaluer termes d’expansion de bilan, autant la stratégie de à la hausse les effets d’une normalisation plus rapide normalisation est floue. Le chemin est tracé en territoire que prévu de la politique monétaire. La Fed projette inconnu et les effets des décisions politiques sur le notamment d’augmenter ses taux à 2 % avant la fin marché restent imprévisibles. Paradoxalement, étant de 2018, ce qui est plus rapide que le rythme anticipé donné cette incertitude, la volatilité du marché reste par le marché obligataire. Une « inflation surprise » résolument faible. (Voir l’encadré de la page 16, intitulé encouragerait la Fed à imposer le programme de « Fin de l’assouplissement : Y a-t-il quelque chose normalisation de sa politique pendant que le marché d’anormal à cette normalisation? ») obligataire réévalue en toute hâte ses prévisions de taux d’intérêt et de point mort de l’inflation. Si tel est le Les marchés ont peu réagi au début du processus cas, les probabilités d’une correction mouvementée des d’assainissement, mais celui-ci ne fait que commencer marchés des capitaux seront beaucoup plus élevées, (voir la figure I-10). Les études sur les effets potentiels étant donné la faible volatilité actuelle des actifs et des politiques liées au bilan de la Fed sur les prix des les valorisations élevées dans diverses catégories actifs s’opposent. Certaines ont dégagé une symétrie d’actifs risqués. entre les augmentations et les réductions de la taille du bilan et les prix des actifs. Par exemple, selon ces En même temps, une telle réponse de la Fed à études, les taux d’intérêt à long terme enregistrent une « inflation surprise » éviterait une progression une augmentation de 40 à 100 points de base pendant encore plus importante et durable de l’inflation dans l’assainissement (bien que la majeure partie de cet l’économie. En fait, nos perspectives d’inflation à effet se soit déjà fait sentir lors de l’annonce des long terme restent identiques à celles de 2017. Pour plans de normalisation plus tôt en 2017). D’autres 2019 et après, les effets des forces structurelles à analyses défendent ardemment l’asymétrie, selon long terme du développement technologique et de la laquelle les cours répondent uniquement aux achats mondialisation sur les prix à la consommation devraient d’assouplissement quantitatif et non à une réduction reprendre le contrôle et contenir l’inflation en dépit du bilan de la Fed. Selon ces études, l’expansion du des mesures continues de reflation mises en place bilan de la Fed n’influerait sur les marchés que dans par la Fed et d’autres grandes banques centrales. la mesure où elle indiquerait les intentions de la Fed Dans notre analyse, nous avons estimé que la baisse concernant l’évolution des taux d’intérêt (à savoir des prix des intrants technologiques dans l’économie l’engagement de maintenir de faibles taux pendant américaine avait diminué le total de l’inflation de base une longue période)2. de 50 points de base pendant les 20 dernières années1. Ce frein s’apparente à l’écart entre l’inflation actuelle et Bien que nous privilégions légèrement les dernières les niveaux cibles. Comme l’indique la figure I-9, ces études citées, personne ne pourrait dégager un forces pourraient être entrées en jeu bien avant la crise lien étroit entre les mesures de normalisation de la financière, car l’inflation est systématiquement restée Fed en 2018 et l’évolution des taux à long terme. inférieure à la cible de 2 % de la Fed, même pendant En conséquence, le risque de chocs inattendus à les périodes de forte croissance et de plein emploi. l’économie pendant cette période de normalisation sans précédent est élevé. Outre les incertitudes au sujet du nombre de relèvements des taux d’intérêt en 2018, certaines incertitudes entourent l’assainissement du bilan 1 Voir Événements macroéconomiques – Pourquoi l’inflation est-elle si faible? L’effet déflationniste de plus en plus marqué de la loi de Moore (The Vanguard Group, 2017), document disponible à l’adresse : https://www.vanguardcanada.ca/individual/articles/education-commentary/markets-and-economy/gmm-why-is-inflation-so-low.htm?lang=fr. 14 2 Pour obtenir une étude sur les diverses écoles de pensée, voir Borio et Zabai (2016) et Haldane et coll. (2016).
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