POUR UN ACCÈS DYNAMISÉ À LA CÔTE-NORD - Tourisme Côte-Nord
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POUR UN ACCÈS DYNAMISÉ À LA CÔTE-NORD MÉMOIRE SUR LE TRANSPORT AÉRIEN RÉGIONAL Présenté au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports Préparé conjointement par les Associations touristiques régionales de Duplessis et de Manicouagan Association touristique régionale de Manicouagan Août 2017
Tourisme Côte-Nord | Duplessis 312, avenue Brochu Sept-Îles (Québec) G4R 2W6 Tourisme Côte-Nord | Manicouagan 337, boulevard LaSalle, bureau 304 Baie-Comeau (Québec) G4Z 2Z1 Téléphone 418 962-0808 | 1 888 463-0808 Courriel info@cotenordqc.com Site Web tourismecote-nord.com Août 2017
TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION 1 ÉNONCÉS 3 1. L’accessibilité aérienne partout sur la Côte-Nord, sous les volets du prix du siège vendu, de la fréquence, de la capacité des appareils dans certains secteurs et du temps de déplacement, est un frein majeur au développement touristique 5 2. La mise en place de vols nolisés pour certaines périodes et pour certains pôles est une solution incontournable pour attirer les voyageurs internationaux et certains profils de touristes québécois et canadiens 10 3. Le coût des billets d’avion sur les vols réguliers doit être revu à la baisse afin de donner un accès véritable aux touristes d’agrément 12 4. Sept-Îles a le potentiel de devenir le 4 aéroport international au e Québec, après Montréal, Québec et Tremblant pour donner ainsi un accès facilité à l’est et au nord du Québec pour les Européens et les Américains 13 5. Baie-Comeau a le potentiel de devenir un point de départ/arrivée important pour deux grands circuits touristiques par la route ou en motoneige si l’accès aérien en est facilité 14 6. L’intermodalité de l’aérien avec le transport par autocar, l’automobile/ minibus, le train de Sept-Îles, les traversiers, le caboteur Bella-Desgagnés et la motoneige doit devenir une préoccupation 14 CONCLUSION 16 i
INTRODUCTION Dans le cadre de la démarche gouvernementale préparatoire au Sommet sur le transport aérien régional au Québec qui se tiendra en février 2018, les ATR Manicouagan et Duplessis, désignées dans ce texte sous l’appellation Tourisme Côte-Nord souhaitent contribuer positivement à cette démarche essentielle au développement économique durable par le tourisme. Tourisme Côte-Nord représente deux des 21 associations touristiques régionales du Québec regroupant 459 membres pour 682 offres touristiques répertoriées de Tadoussac à Blanc-Sablon, de l’île d’Anticosti jusqu’à Fermont. Nous avons la responsabilité de l’accueil, du soutien au développement, de la mise en marché de la destination, de l’optimisation des revenus de la taxe sur l’hébergement, d’un nouveau fonds régional en développement touristique ainsi que de la représentation auprès des différents paliers gouvernementaux. Nous prenons position aujourd’hui pour affirmer que : 1. L’accessibilité aérienne partout sur la Côte-Nord, sous les volets du prix du siège vendu, de la fréquence, de la capacité des appareils dans certains secteurs et du temps de déplacement, est un frein majeur au développement touristique; 2. La mise en place de vols nolisés pour certaines périodes et pour certains pôles est une solution incontournable pour attirer les voyageurs internationaux et certains profils de touristes québécois et canadiens; 3. Le coût des billets d’avion sur les vols réguliers doit être revu à la baisse afin de donner un accès véritable aux touristes d’agrément1; 4. Sept-Îles a le potentiel de devenir le 4e aéroport international au Québec, après Montréal, Québec et Tremblant pour donner ainsi une facilité d’accès à l’est et au nord du Québec pour les Européens et les Américains; 5. Baie-Comeau a le potentiel de devenir un point de départ/arrivée important pour deux grands circuits touristiques par la route ou en motoneige si l’accès aérien en est facilité; 6. L’intermodalité de l’aérien avec le transport par autocar, les traversiers, le train de Sept-Îles, le caboteur Bella-Desgagnés et la motoneige doit devenir une préoccupation; Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 7. Désenclaver la Basse-Côte-Nord par la route 138 complétée de Kegaska à Vieux-Fort, effectuer la mise à niveau de la route 389 reliant Baie-Comeau à Blanc-Sablon par le circuit Grand Nord ainsi que d’offrir un service de traversier saisonnier de la Minganie à la Gaspésie en passant par l’île d’Anticosti vont diminuer la dépendance à l’aérien et répondre aux attentes de certains profils de clientèles touristiques, celles voyageant par automobile, VR et motos. Nous détaillons dans ce document les six (6) premières affirmations. 1 Le terme « touriste d’agrément » ou « de loisir », par opposition à « touriste d’affaires » définit les voyageurs en déplacement personnel; bref qui paient eux-mêmes leurs services et non pas leur employeur. 1
« La situation géographique de la Côte-Nord par rapport à l’ensemble du Québec, l’immense étendue de son territoire et l’absence de liaisons terrestres entre certaines localités (Basse-Côte-Nord) de même qu’avec certains lieux de villégiature font en sorte que l’avion constitue un moyen de transport privilégié dans cette région. » — VERS UN PLAN DE TRANSPORT DE LA CÔTE-NORD, 19972 Il est convenu depuis des décennies que la Côte-Nord est dépendante d’un accès aérien efficace pour assurer sa vitalité et son développement. Dans le document d’amorce des discussions sur le Sommet sur le transport aérien régional au Québec de février 2018 préparé par Mme Isabelle Dostaler de l’Université Concordia3, on trouve l’extrait révélateur suivant qui concerne notre secteur, le tourisme : « Le prix du billet d’avion est un facteur qui avait été identifié comme crucial par les voyageurs lors d’une étude sur le transport aérien régional réalisée en 2008 par l’Université Concordia pour le compte du Ministère. Les voyageurs sondés se déplaçant pour raisons personnelles (vacances, visite familiale, rendez-vous médicaux) accordaient plus d’importance au tarif payé que ceux qui voyageaient pour des raisons professionnelles. De plus, 75 % des répondants avaient indiqué qu’ils refuseraient de payer plus cher pour une augmentation de la qualité du service (confort à bord, choix des horaires, personnel de la compagnie aérienne, etc.), signalant ainsi qu’ils jugeaient les tarifs bien assez élevés. Enfin, la quasi- absence de touristes dans l’échantillon de 2011 personnes sondées lors de cette étude suggérait que les tarifs aériens élevés étaient un frein au développement touristique des régions du Québec. » Ce constat témoigne de la quasi-absence de touristes d’agrément sur les vols réguliers en régions au Québec et a toujours été une évidence pour les observateurs et opérateurs du tourisme régional. Voici donc, à la page suivante, les arguments à l’appui de nos positions face à l’accès aérien en Côte-Nord. Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 2 Claude Gauthier, agent de recherche; Ralph Plourde, agent de recherche; Service des normes en transport maritime, aérien et ferroviaire, Transport Québec. 3 Défis, enjeux, problématiques et pistes de solution du transport aérien régional, 2017. 2
ÉNONCÉS La Côte-Nord, comme région touristique, possède deux caractéristiques la rendant unique au Québec : elle a la particularité de combiner l’absence de route en Basse-Côte-Nord comme au Nunavik tout en étant un « cul-de-sac4 » comme en Eeyou Istchee–Baie-James. En tourisme d’agrément5, le tourisme par automobile représente plus de 90 % des visiteurs actuels en Côte-Nord. Ces touristes accèdent au territoire par l’une des nombreuses portes d’accès : routes de Charlevoix et du Saguenay par Tadoussac; route du Labrador par Fermont; traversiers du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ou de Terre-Neuve par Blanc-Sablon. Mais une fois dépassé par l’est la communauté de Godbout, l’automobiliste n’a pas le choix que de revenir sur ses pas, la route s’arrêtant à Kegaska alors qu’il n’y a plus de traversée possible vers la Gaspésie. Bref, un aller-retour forcé sur la même route de 1220 km. Les touristes privilégiant faire des boucles comme en Gaspésie, ceci explique, en partie, pourquoi il est plus difficile de convaincre des touristes de se rendre à l’est de Baie-Comeau. Et s’il y a si peu de touristes d’agrément par avion (sauf pour les pourvoiries) en Côte-Nord, nous en démontrons les causes ci-après. Face à cette situation unique de notre région, éloignée des portes d’entrée internationales que sont Montréal, Gatineau et Québec, l’accès aérien est essentiel à son développement économique par le tourisme afin d’en faire une industrie, certes moins imposante aujourd’hui que les mines, par exemple, mais moins cyclique que le secteur des ressources naturelles. Actuellement, les voyageurs à la retraite ou ayant de longues vacances comme en France ou en Allemagne pourraient considérer la Côte-Nord comme destination par automobile6. Les touristes américains ou asiatiques n’ont pas le temps de venir par automobile, même avec une voiture de location au départ de Montréal, à cause de leur moyenne de jours de vacances par année. L’aérien est leur seule option. Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 4 La route 138 se termine à Kegaska et pour ce qui est de la route 389 au départ de Baie-Comeau, elle permet d’atteindre Blanc-Sablon par le Labrador, mais considérant la qualité de la chaussée (souvent en gravier et en mauvais état), on ne peut la considérer actuellement comme une route « normale », selon les visiteurs. 5 « Tourisme d’agrément/loisir » en comparaison avec « tourisme d’affaires » qui englobe les travailleurs séjournant moins de 30 nuits consécutives. 6 Si l’effet « cul-de-sac » était aboli. 3
Nombre de jours de congé annuels reçus et utilisés pour les marchés ciblés et le Canada, 2011 Jours requis Jours utilisés Note : Aucune donnée disponible pour la Belgique, la Chine et la Suisse Source : Expédia, Expedia.com 2011 Vacation Deprivation Study, Enquête menée auprès de 7 803 répondants dans 20 pays, entre le 19 septembre et le 9 octobre 2011. Ainsi, à titre d’exemple, le tourisme chinois en 2017, c’est plus de 3 000 sièges par semaine sur Montréal en vols directs de la Chine. Contrairement à la majorité des touristes chinois au Canada qui viennent visiter leur famille, ils sont à Montréal avant tout des touristes d’agrément ou d’affaires, donc plus lucratifs; les Chinois sont les touristes qui dépensent le plus par séjour et par jour après les Américains. La Côte-Nord pour bénéficier de cette manne devra compter sur un accès aérien facilité pour ses deux principaux pôles de desserte aérienne que sont Baie-Comeau et Sept-Îles. En analysant les performances exceptionnelles depuis quelques années de multiples destinations touristiques (Islande, Europe, Caraïbes, etc.), il appert que de pouvoir offrir une accessibilité aérienne à coût raisonnable (vols nolisés, transporteurs « low costs ») constitue le principal incitatif à séjourner Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord dans ces destinations. De plus, l’aérien est nécessaire pour rejoindre les voyageurs adeptes de courts séjours, fort populaires Mémoire sur le transport aérien régional parmi les grands voyageurs de la planète qui en font plusieurs par année. Plus notre région deviendra accessible, plus des touristes québécois, canadiens ou étrangers, adeptes de ces courts séjours, y viendront, générant ainsi des revenus appréciables. C’est ce qu’une étude économique7 vient de démontrer avec le nouveau train Paris-Bordeaux beaucoup plus rapide que l’ancien TGV… En tourisme, partout à travers le monde, il y a deux qualités fondamentales pour réussir : l’accessibilité et l’unicité. L’unicité, nous l’avons. Voici notre analyse et nos recommandations portant principalement sur l’accès aérien pour notre région, la Côte-Nord. 7 http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/tgv-paris-a-2-heures-une-vraie-bonne-nouvelle-pour-bordeaux_1884276.html 4
L’accessibilité s’exprime par le prix du transport, sa fréquence, le nombre de sièges disponibles et le temps de déplacement. 1 L’accessibilité aérienne partout sur la Côte-Nord, sous les volets du prix du siège vendu, de la fréquence, de la capacité des appareils dans certains secteurs et du temps de déplacement, est un frein majeur au développement touristique 1.1 Le rapport qualité/prix Plus que le simple prix, le rapport qualité/prix (valeur) est un facteur déterminant dans la sélection d’une destination touristique, comme la Côte-Nord, pour les voyageurs d’agrément par opposition aux voyageurs d’affaires. Ces derniers, ne payant pas personnellement leur déplacement et devant le faire par obligation d’affaires, voyagent alors peu importe le tarif aérien. Selon Tourism Australia8, une référence mondiale pour les données stratégiques en tourisme, voici les principaux déterminants lorsque vient le temps de sélectionner une destination de la part des touristes de ces deux marchés à fort potentiels pour la Côte-Nord que sont les Canadiens et les Français : Les Canadiens? (incluant les Québécois) Key importance Safety and securityfactors 56% for holiday destination choice Value for money 47% Friendly and open citizens 34% Good food and wine 32% Rich history and heritage 31% Les Français? (principal marché d’outre-mer du Québec) Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional Key importance Value factors for holiday destination choice for money 54% Rich history and heritage 51% Safety and security 46% World class nature 44% Friendly and open citizens 39% Un bon rapport qualité/prix est donc crucial. 8 Source: Tourism Australia, Consumer Demand Project, 2016 5
Or, le niveau de sensibilité au prix d’un billet d’avion Montréal/Québec vers Baie-Comeau, Sept-Îles ou Blanc-Sablon s’établit minimalement à ne pas être plus dispendieux qu’un vol Paris–Montréal pour un touriste français ou un billet Pittsburg–Montréal pour un touriste américain. Faisons l’exercice (aléatoire9 et non exhaustif) d’un voyage aller-retour du 5 au 12 août 2017 vers Baie-Comeau et Sept-Îles de Montréal : BAIE-COMEAU Le tarif le moins cher pour Baie-Comeau est 646,72 $ toutes taxes comprises. SEPT-ÎLES Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional Avec Provincial Airlines, le tarif est de 748,72 $ toutes taxes comprises. 9 Nous avons écarté le tarif d’Air Canada de 314,16 $ sur Sept-Îles étant donné qu’il ne reflète pas le coût moyen des sièges de l’appareil, étant essentiellement un prix promotionnel applicable sur une minorité de sièges. Recherches effectuée le 11 juin dernier. 6
Pour se rendre à Blanc-Sablon de Montréal, c’est impossible de le faire le samedi et le dimanche. Le prix du 4 au 11 août 2017 avec PAL est de 1 146,52 $. BLANC-SABLON Voici le meilleur prix trouvé sur Internet du 4 au 13 août 2017 aller-retour pour un vol Paris–Montréal avec la compagnie Wow (plus haute saison de l’année avec les Fêtes) : Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 7
Le meilleur prix trouvé sur Expédia pour les mêmes dates aller-retour pour un Pittsburg–Montréal avec Wesjet : 348,99 $ toutes taxes comprises, par personne. Évidemment, il est possible d’obtenir un meilleur tarif vers Baie-Comeau, Sept-Îles ou Wabush s’il s’agit d’une connexion avec un vol international d’Air Canada ou une compagnie affiliée. Mais il s’agit d’une minorité de voyageurs potentiels internationaux qui peuvent y accéder et la capacité des appareils limite l’accessibilité à ces tarifs. Nous comprenons tous que 1146 $ pour un vol intra-Québec, Montréal–Blanc-Sablon, ne peut s’expliquer à un Français qui vient de payer 1185 $ pour un vol Paris–Montréal et ce dans la plus haute saison touristique sur les vols France–Canada; encore moins à un Américain qui lui vient de payer 349 $. Cette « ligne tarifaire d’acceptabilité » est donc largement dépassée. Pire, une étude comparative réalisée par la firme Octant à l’initiative de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) indique que le coût du billet d’avion pour un vol régional est 55 % plus élevé au Québec que dans les autres provinces canadiennes : • Coût moyen au Québec = 1,20 $ par mille nautique • Coût moyen ailleurs au pays = 0,77 $ par mille nautique « Cette situation contribue à ce que les gens utilisent trois fois moins le transport aérien au Québec qu’ailleurs au Canada.10 » Mais notez que cette ligne peut également bouger en fonction du degré d’unicité d’une destination touristique. Plus c’est unique, plus les voyageurs fortunés sont prêts à débourser. Ainsi, le coût moyen d’un séjour de 5 jours à Churchill, au Manitoba, pour observer les ours polaires est de 7000 $. Et il y a foule sur place ! La Côte-Nord possède ce potentiel d’unicité de « calibre international » (ex : icebergs à Blanc-Sablon, écosystème d’Anticosti, pêche au saumon, pourvoiries). Mais même sur ces marchés haut de gamme, plus le coût du billet d’avion sera bas, plus les volumes de visiteurs seront élevés. Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 10 Source : communiqué UMQ, 25 mai 2017. 8
1.2 La fréquence des vols D’un point de vue touristique, la fréquence des vols vers la Côte-Nord est problématique à deux niveaux : 1. Très peu de vols les samedis et dimanches; 2. Les vols les lundis et les vendredis sont souvent complets du fait des travailleurs (tourisme d’affaires), il est donc difficile d’obtenir des tarifs raisonnables ou même de la disponibilité ces deux journées pour les touristes d’agrément. Ce simple constat traduit parfaitement le fait que les clients des vols actuels sont principalement des voyageurs d’affaires. Ne pouvoir amener ou ramener des touristes les fins de semaines sur des vols réguliers cause une limitation importante pour rendre la destination accessible. Ce qui laisse aux touristes d’agrément les mardis, mercredis et jeudis à des prix tout de même élevés tel que mentionné précédemment. À moins de faire un vol de Québec vers Sept-Îles, il y a nécessairement des escales au départ de Montréal, principale porte d’entrée internationale au Québec. Un vol Montréal–Blanc-Sablon se fait au minimum avec 4 escales, 11 heures de trajet comparativement à 0 escale Paris–Montréal et 7 heures de trajet ! Un irritant majeur. 1.3 La capacité des appareils (disponibilité des sièges) Pour la disponibilité des sièges, sur une base individuelle, tel que mentionné, les lundis et vendredis peuvent être problématiques, cela conjugué avec le faible nombre ou l’absence de vols les samedis et dimanches. Même avec les populaires appareils Dash 8-100 ou 300, la problématique se situe au niveau de l’accueil de groupes alors qu’il est impossible de transporter 40 touristes français ou américains en même temps et à tarif uniformisé. La situation est difficile en Basse-Côte-Nord avec les appareils de type Twin Otter qui combinent dans l’habitacle le cargo et les passagers. De plus, le cargo est souvent priorisé dans les horaires par rapport aux passagers ce qui est contraire à une approche clientèle. Le Beech 1900D également utilisé est plus adapté aux déplacements touristiques même avec sa capacité limitée (18 passagers). Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional 1.4 Le temps de déplacement Autre facteur limitant l’accessibilité à notre région : le temps de déplacement et le nombre d’escales pour arriver à destination. Se rendre à Blanc-Sablon en 11 heures avec 4 ou 5 escales minimum constitue un irritant majeur même pour des voyageurs en vacances. À ce chapitre, notons que pour les vols Montréal/Québec – Sept-Îles, des appareils à « moteurs à réaction » plutôt qu’à turbo-hélices tel qu’actuellement, permettraient de diminuer le temps de transport rendant ainsi plus accessible la destination sur les vols réguliers. 9
2 La mise en place de vols nolisés pour certaines périodes et pour certains pôles est une solution incontournable pour attirer les voyageurs internationaux et certains profils de touristes québécois et canadiens « Le rôle des services de vols nolisés est d’offrir à la clientèle un complément aux vols réguliers. Parce que les utilisateurs partagent généralement un but commun en affrétant un appareil, le principal avantage de ces services demeure sa flexibilité. » C’est ce qu’écrivaient deux fonctionnaires11 en décembre 1997 dans le rapport « Vers un plan de transport de la Côte-Nord ». Tout comme eux, nous croyons que des vols nolisés saisonniers ne peuvent remplacer les vols réguliers actuels. Étant donné qu’il nous apparaît impossible d’obtenir sur des vols réguliers une tarification apte à générer des volumes sensibles de touristes d’agrément; Étant donné que les vols réguliers, partout sur le territoire ne permettent pas des séjours débutant et se terminant les fins de semaine; Étant donné que la haute saison du tourisme d’agrément est actuellement essentiellement estivale, répartie sur 2 mois et sera éventuellement sur deux saisons (été-3 mois/hiver-3 mois ) et non pas sur 12 mois; Étant donné la difficulté élevée de répondre aux besoins des groupes touristiques voyageant ensemble; Il nous apparaît évident que l’utilisation de vols nolisés en saison estivale et hivernale au départ de Montréal et de Québec (et avec les touristes internationaux, on allonge cette saison car les Québécois ne voyagent en régions éloignées que de la mi-juillet à la mi-août) combinant accessoirement des travailleurs et/ou des résidents, représente une alternative réelle pour une destination éloignée à fort potentiel touristique telle que la Côte-Nord. Les coûts sont ainsi diminués sensiblement pour des vols les fins de semaine, ce que demandent les Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord touristes et les compagnies aériennes avec leurs appareils très occupés en jours de semaine. Mémoire sur le transport aérien régional À titre d’exemple, nous avons demandé, par écrit, à différentes compagnies aériennes le coût de nolisement pour un appareil Dash-8, série 100 de 37 passagers, pour une série de 10 départs les dimanches durant l’été 2018 sur deux itinéraires les plus éloignés de notre région : A. Montréal–Québec–Port-Menier–Havre-Saint-Pierre–Chevery–Blanc-Sablon B. Montréal–Québec–Sept-Îles–Chevery–Blanc-Sablon 11 Claude Gauthier, agent de recherche; Ralph Plourde, agent de recherche, Service des normes en transport maritime, aérien et ferroviaire, décembre 1997. 10
Le coût par passager, incluant tous les frais, excluant les taxes est de 792 $ comparativement à 997 $ pour un vol régulier en 11 heures de déplacement au lieu de 4 h 15 par vol nolisé sur l’itinéraire B. Des vols nolisés sur Baie-Comeau et Sept-Îles de distances moindres (3,4 heures de vol en moins sur un total de 7,2 heures par rapport aux itinéraires A et B) permettraient un coût inférieur à 500 $ + taxes aller-retour. Pour parvenir à des prix avantageux au départ de Montréal et de Québec, la capacité des appareils nolisés doit être au minimum de 30 sièges chacun et faire partie d’une série de départs consécutifs. La capacité des aéroports à recevoir des appareils réactés rapides et à grande capacité (ex : 100 sièges) se limite à l’aéroport de Sept-Îles. Le prix par siège deviendrait alors encore plus attrayant. Et des vols nolisés de connexion avec de plus petits appareils au départ de Sept-Îles à destination de Wabush (pour le secteur de Fermont), de Baie-Comeau, de Port-Menier ou de Blanc-Sablon deviennent une alternative intéressante dans la mesure où la capacité/qualité des services touristiques pour chacune de ces destinations ainsi que l’unicité des expériences offertes sont au rendez-vous. Depuis 2012, les deux Associations touristiques régionales (ATR) de la Côte-Nord unissent leurs forces pour, selon leur Mémoire sur le désenclavement annuel de l’île d’Anticosti et de la Basse-Côte-Nord (2015), « Faire en sorte que la destination touristique de la Côte-Nord connaisse une des meilleures croissances touristiques au Québec au cours des prochaines années. Dans ce contexte, en 2020, la Côte-Nord recevra près de 560 000 visiteurs pour des dépenses de 177 millions de dollars, ce qui représente un accroissement de l’ordre de 26 % des visiteurs et de 97 % des dépenses de 2010 à 2020. » Entre autres pour la structuration de l’offre, Tourisme Côte-Nord travaille avec le milieu afin de développer le renforcement des pôles touristiques. Il faut toutefois beaucoup de détermination et d’argent pour arriver à investir dans des infrastructures touristiques. Les promoteurs doivent dépenser des sommes immenses en transport de matériel par avion et par bateau. Leur marge de manœuvre financière leur permettant de rentabiliser leurs investissements se voit donc amputée significativement. Côté financement, les programmes gouvernementaux ne tiennent malheureusement pas souvent compte de ces réalités. Il est donc très difficile d’y avoir accès. Prenons l’exemple du programme d’Aide au développement au nord du 49e parallèle (ADN 49) du ministère du Tourisme. Alors qu’il est prévu spécifiquement pour le développement touristique nordique, ses règles ne s’appliquent pas aux régions en émergence Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord comme la Basse-Côte-Nord; on exige des projets de trop grande envergure par rapport à leur maturité Mémoire sur le transport aérien régional touristique. Pourtant, le développement du Nord du Québec passe par l’essor économique de ces communautés. L’île d’Anticosti, quant à elle, est exclue de ce programme pour des raisons qui ne nous ont jamais été expliquées. Le simple fait de tenter d’offrir une belle assiette composée de produits frais est un enjeu. Le trajet complet du bateau cargo qui dessert ces communautés, le Bella-Desgagnés, se déroule sur une semaine complète pour faire l’aller-retour à partir de Rimouski et couvrir 11 communautés de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord. Lorsque le bateau arrive à destination, les fruits et légumes ont déjà perdu de leur fraîcheur. 11
En matière de transport aérien, le défi avec les opérations dont il a été question plus haut, est d’obtenir rapidement des taux d’occupation élevés pour chacun des vols. Pour ce faire, le partage du risque du taux d’occupation élevé par différents intervenants touristiques et économiques dont la SÉPAQ pour l’île d’Anticosti et certaines grandes entreprises locales est à considérer. Le tourisme international, avec sa croissance soutenue et constante depuis les années 1960, une fois en place en Côte-Nord, ne subira pas les effets cycliques du secteur des ressources naturelles. Comme cela s’est fait à Québec au début des années 2000 en créant des vols nolisés directs de Paris avec l’Office de tourisme, l’aéroport Jean-Lesage et Tourisme Québec, l’autre enjeu est de pouvoir garantir, pour un minimum de 3 ans, l’offre des vols nolisés avec un partage de risque financier entre le milieu, les compagnies de transport et les gouvernements. 3 Le coût des billets d’avion sur les vols réguliers doit être revu à la baisse afin de donner un accès véritable aux touristes d’agrément12 La mise en place de vols nolisés représente une solution intéressante pour rendre accessible la Côte-Nord mais ne doit pas être considérée comme une panacée. Il faut aussi s’assurer que des visiteurs, à l’année et en dehors des quelques semaines de vols nolisés, puissent s’intéresser à notre destination. Les gouvernements doivent considérer des diminutions de taxes et de frais pour les destinations régionales. En ce moment, les taxes sont de près de 300 $ sur un total de 1145 $ pour un Montréal–Blanc-Sablon ou 247 $ sur un total de 749 $ pour Sept-Îles représentent des montants appréciables.12 Des coûts de sièges aériens avec les frais et taxes diminués afin de favoriser l’accès aux régions éloignées et des sièges en prévente plus nombreux pour certains vols réguliers (au nombre minimal plus élevé qu’actuellement) garantis à certaines agences de voyage régionales, sont des pistes, à notre avis, à considérer pour favoriser le développement économique durable et régional par le tourisme. Chaque dollar de dépenses de voyages retranché du coût du billet d’avion permettra de rendre plus accessible la Côte-Nord et se transférera directement dans la région en dépenses d’hébergement, de repas, d’activités guidées, d’attractions, de transport local, d’événements et en acquisition de bien Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord connexes tels que l’artisanat et les produits du terroir. Mémoire sur le transport aérien régional 12 Le terme « touriste d’agrément » ou de « loisir », par opposition à « touriste d’affaires » définit les voyageurs en déplacement personnel; bref qui paient eux-mêmes leurs services et non pas leur employeur. 12
4 Sept-Îles a le potentiel de devenir le 4e aéroport international au Québec, après Montréal, Québec et Tremblant pour donner ainsi un accès facilité à l’est et au nord du Québec pour les Européens et les Américains Avec le potentiel de l’aéroport de Sept-Îles de recevoir de gros porteurs; Avec la position géographique stratégique de Sept-Îles directement sur de nombreuses routes transatlantiques en provenance d’Europe en direction de Montréal, Toronto, Chicago, etc.; LHR YYZ JFK Avec la position géographique stratégique de Sept-Îles qui peut donner plus facilement accès au nord du Québec (Nunavik et Eeyou Istchee–Baie-James) et à la Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine que Montréal, Québec, Toronto ou Boston en écourtant de plusieurs heures la durée des vols et les coûts en provenance d’Europe et en éliminant la durée des vols actuels longs et coûteux pour se rendre de Montréal vers notre région et les autres du nord et de l’est du Québec; Avec la présence et le développement d’expériences touristiques de calibre international sur la Côte-Nord (Tadoussac, l’île d’Anticosti, Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, Manic-5, Jardin des glaciers, la Route blanche en Basse-Côte-Nord, icebergs à Blanc-Sablon, tourisme d’aventure dans le secteur de Fermont, les séjours culturels innus, la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles, etc.); Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Avec le comparable islandais qui accentue présentement l’arrivée de touristes internationaux dans deux aéroports régionaux éloignés de la capitale Reykjavik et de son aéroport principal, alors que Mémoire sur le transport aérien régional l’Islande n’a qu’une population de 350 000 personnes et une superficie trois fois plus petite que la Côte-Nord (103 000 km2 comparativement à 300 282 km2); La Côte-Nord, le Québec du nord et de l’est et le Québec dans son ensemble auraient tous intérêt à transformer l’aéroport de Sept-Îles en un aéroport international saisonnier avec service de douanes et vols nolisés d’Europe sur certains marchés spécifiques sensibles à l’unicité de la Côte-Nord, du nord et de l’est du Québec et même du Labrador et Terre-Neuve (ex : France, Allemagne). Sept-Îles pourrait également prétendre servir de porte d’entrée directe sur certains marchés américains du Nord-Est – Boston et New York - (pêche au saumon, chasse au chevreuil et à l’ours; motoneige, écotourisme, tourisme autochtone). Sept-Îles deviendrait ainsi une plaque tournante nordique en tourisme. 13
5 Baie-Comeau a le potentiel de devenir un point de départ/arrivée important pour deux grands circuits touristiques par la route ou en motoneige si l’accès aérien en est facilité L’attractivité par automobile, autocar ou motoneige sera élevé auprès de touristes internationaux pour deux grandes boucles offrant de vivre des expériences hors du commun. Baie-Comeau, comme aéroport d’accès, se positionnera alors comme le « camp de base » pour ces deux « classiques » en devenir : • Le Circuit Grand Nord vers le Labrador jusqu’à Blanc-Sablon et Terre-Neuve permet de vivre diverses expériences écotouristiques avec l’option de revenir sur le navire Bella-Desgagnés de Blanc-Sablon avec son véhicule ou encore par Matane après avoir fait le tour des provinces maritimes; • Un circuit en boucle de découvertes culturelles et d’aventures vers le Saguenay en passant par Forestville et les chemins forestiers et retour par la rive nord du fjord du Saguenay par Sacré-Cœur et Tadoussac, Essipit et Pessamit. 6 L’intermodalité de l’aérien avec le transport par autocar, l’automobile/minibus, le train de Sept-Îles, les traversiers, le caboteur Bella-Desgagnés et la motoneige doit devenir une préoccupation Un aspect crucial pour réussir l’accessibilité de la Côte-Nord, en conjugaison avec l’accès aérien sur vols nolisés ou réguliers, est de rendre fluide, une fois à destination, les déplacements des visiteurs. L’impact d’une plus grande accessibilité aérienne, par exemple à Baie-Comeau ou à Wabush (pour le pôle Fermont), sera très limité si la seule solution pour ces touristes individuels est soit de se joindre à un groupe organisé sur place, soit de prendre un taxi, soit obligatoirement de louer un véhicule automobile ou un petit appareil nolisé privé. Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Un voyageur qui atterrit, par exemple à Baie-Comeau, Sept-Îles, Port-Menier, Chevery ou Blanc-Sablon, doit pouvoir facilement se connecter aux autres modes de transport régionaux même si souvent très Mémoire sur le transport aérien régional limités en fréquence (autocar/minibus, traversier/caboteur) ou encore accéder à une motoneige louée sans se compliquer indument le séjour ou se voir facturer des sommes colossales. De même un voyageur qui arrive par traversier ou caboteur de Matane, Rimouski (NM Bella- Desgagnés), Baie-Sainte-Catherine ou Trois-Pistoles sans automobile doit pouvoir se déplacer facilement rendu en Côte-Nord, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. 14
Or, le secteur du transport interurbain est en péril selon la Fédération des transporteurs par autobus du Québec13 avec une desserte limitée au niveau de la fréquence : un seul parcours quotidien vers et de Tadoussac, Baie-Comeau, Sept-Îles de Montréal et du lundi au vendredi de Sept-Îles à Havre-Saint-Pierre. En Basse-Côte-Nord, un seul aller-retour par semaine possible par caboteur (Bella-Desgagnés) de Kegaska (fin de la route 138) à Blanc-Sablon limite énormément l’efficacité et l’attrait pour des voyageurs désirant découvrir les communautés de la région. Ce ne sont que des exemples qui limitent les déplacements, à destination. Ceci étant affirmé, pour augmenter l’intermodalité dans la région, surtout pour les connexions entre les différents modes de transport, nous ne croyons pas que la solution réside uniquement dans le fait de subventionner à grands frais des transporteurs privés ou publics. Nous suggérons d’innover en proposant trois solutions : 1. Modifier et/ou retirer certains règlements de la Commission des transports du Québec afin de permettre à des entreprises touristiques locales, des transporteurs locaux ou des taxis communautaires de pouvoir offrir un service de transferts pour leurs clients sans avoir à répondre à des normes rigides et protectionnistes. Ainsi, actuellement, une entreprise locale touristique ne pourrait offrir un transport récurrent de touristes sur le segment Baie-Comeau– Sept-Îles car cette liaison terrestre est déjà allouée à la compagnie Intercar, par la Commission des transports; 2. Maximiser les déplacements privés qui existent déjà en Côte-Nord par une application Web afin de permettre le lien entre les voyageurs sans véhicule et les milliers d’automobilistes qui circulent déjà dans la région quotidiennement. C’est une solution de transport collaboratif qui permettrait de créer des échanges culturellement riches. 3. Mieux vendre les transports déjà existants par des promotions, des ententes tarifaires entre les traversiers, les autocars et les transporteurs aériens en Côte-Nord. Il faut pouvoir offrir aux clientèles arrivant par avion à Montréal ou à Québec des formules flexibles et à grande valeur pour circuler à l’intra-Québec en avion, par train, par autocar, par traversier en développant une formule simple et efficace de transport intermodal en 2, 3 ou 4 semaines avec Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord les compagnies aériennes, les autocars régionaux, les traversiers et les trains. Mémoire sur le transport aérien régional 13 Fédération des transporteurs par autobus. RAPPORT D’ACTIVITÉS 2015-2016. « Le réseau de transport interurbain québécois est aujourd’hui à la croisée des chemins. Malgré des efforts soutenus des entreprises et des programmes d’aide du gouvernement, rien ne semble freiner l’érosion. D’ailleurs, ce phénomène n’est pas unique au Québec. Cette tendance est observée à l’ensemble du Canada et même ailleurs dans le monde. Le statu quo n’est donc plus possible et des solutions à plus long terme doivent être envisagées. Faits saillants : quinze entreprises détiennent des permis de transport interurbain qui relient 476 municipalités réparties dans 87 des 103 MRC. Sept d’entre elles représentent plus de 95 % des déplacements interurbains intra-Québec avec une flotte de plus de 110 véhicules. » 15
Il faut ainsi s’inspirer des meilleures pratiques commerciales de destinations comparables qui s’organisent mieux que nous avec une population aussi faible que la nôtre et avec de grandes distances à parcourir : Scandinavie, Australie, Nouvelle-Zélande. Voici quelques exemples intéressants : 1. Les forfaits par autocar (https://www.greyhound.com.au/passes/short-hop) d’Australie. Des promotions par 1000 km parcourus et en plus échangeables auprès d’attraits ou des hôtels. Les voyageurs veulent de la flexiblité; 2. Les forfaits de Qantas (http://www.qantas.com/travel/airlines/qantas-walkabout-pass/ sg/en) en Australie et en Nouvelle-Zélande divisés en 3 zones avec un coût fixe par segment. 3. Les passes en train (http://www.eurail.com/en/eurail-passes/one-country-pass/scandinavia) dans tous les pays scandinaves, par exemple 8 jours de transport pour 551 $ canadiens. CONCLUSION Les stratégies touristiques gouvernementales du Plan Nord, du Saint-Laurent, hivernale, nature/ aventure et portant sur l’événementiel – qui font l’unanimité dans notre industrie touristique – ne peuvent pleinement se déployer dans notre région car nous demeurons, en 2017, difficilement accessibles, ce qui constitue la qualité première pour réussir en tourisme. La Côte-Nord a le potentiel de se développer économiquement par la création d’une richesse collective et durable provenant « d’argent neuf » de clientèles touristiques internationales. Il existe ici, et ceci augmentera sensiblement dans les prochaines années, des produits d’appel touristiques forts, de calibre international. Mais tant que l’accessibilité aérienne ne sera pas au rendez-vous, il sera plus difficile de maximiser les retombées des attraits touristiques majeurs et le tourisme d’agrément demeurera essentiellement par automobile, limitant l’accès à de nouveaux marchés lucratifs. Nous sommes conscients qu’il y a du travail de recherche, de concertation, des plans d’affaires à réaliser pour étoffer notre position mais il est évident que pour les acteurs touristiques nord-côtiers, affirmer le réel potentiel et participer à rendre la Côte-Nord et les régions du Québec plus viables, par des actions innovantes comme celles que nous recommandons, est une démarche essentielle. Pour un accès dynamisé à la Côte-Nord Mémoire sur le transport aérien régional Ces commentaires et ces recommandations se veulent complémentaires à la position déjà affirmée par l’Alliance de l’industrie touristique du Québec en mai dernier incluant cette affirmation que nous partageons : « Au Québec, les expériences/bougies d’allumage qui nous distinguent sont présentes en région. Afin d’être plus attractifs et de convertir l’intérêt pour la destination en visites, il est impératif que les voyageurs puissent atteindre nos expériences touristiques distinctives hors des grands centres que sont Montréal et Québec, ce qui n’est actuellement pas le cas. Un accès flexible, abordable et sécuritaire à l’intérieur même de la destination est crucial pour prolonger les séjours et faire entrer des devises étrangères dans l’économie des régions du Québec. » 16
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