PRENDRE SOIN HORS LES MURS : PRATIQUES DE PRISES EN CHARGE, CARE ET INEGALITES DE SANTÉ DANS UN MONDE DESHOSPITALISE.

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PRENDRE SOIN HORS LES MURS :
PRATIQUES DE PRISES EN CHARGE, CARE ET INEGALITES
     DE SANTÉ DANS UN MONDE DESHOSPITALISE.
                        Colloque de l’atelier santé de l’EHESS
Organisé par le Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé mentale –
                                 CERMES3 ;
   et par l’Institut interdisciplinaire de recherche sur les enjeux sociaux – IRIS
                             Paris, 29 et 30 novembre 2012.

Hospitalisation à domicile, unités mobiles de soins palliatifs, appartements
thérapeutiques, formation des « aidants », allocations dépendances…Depuis une
vingtaine d’années, la prise en charge des questions de santé est caractérisée par la
multiplication et la diversification des dispositifs et structures de soin hors hôpital dont
l’objectif affiché est le maintien à domicile, la prise en compte de la vie quotidienne,
l’autonomie des personnes malades, handicapées ou dépendantes.
Ce mouvement est porté par la volonté de réduire les coûts de la médecine hospitalière
et d’en optimiser les pratiques mais il est loin de s’y réduire. L’extension des pratiques
de soin aux frontières de l’institution hospitalière renvoie tout autant au vieillissement
des populations et à la chronicité des pathologies qu’aux nouveaux rôles revendiqués
et attribués aux personnes et à leurs proches. Elle s’appuie sur de nouveaux dispositifs
de mise en réseau des acteurs qui reposent sur la créatoin de métiers autant que de
modes originaux de collaboration entre professionnels issus de disciplines variées. Ce
mouvement est aussi paradoxal en ce qu’il fait fond sur un effacement des dispositifs
qui ont historiquement incarné les prises en charge médico-sociale, que ce soit la
médecine du travail, la médecine scolaire ou la protection maternelle et infantile.
L’objectif de ce colloque est d’examiner ces nouvelles pratiques et dispositifs à partir de
quatre enjeux :
   -   la relation entre soin et care, que ce soit du point de vue de la nature du travail
       mis en œuvre, que des intervenants impliqués. Dans quelle mesure ces
       nouveaux dispositifs sont-ils porteurs d’une nouvelle division du travail entre
professionnels et aidants familiaux ou proches ? Jusqu’à quel point conduisent-
    ils à de nouveaux équilibres entre travail formel et informel, travail visible et
    invisible ?
-   les circulations entre ces dispositifs et ceux de la médecine, hospitalière en
    particulier. On pourra en particulier s’interroger sur le rôle des professionnels
    hospitaliers dans la mise en œuvre des pratiques à domicile mais aussi sur les
    organisations associant hôpital et soins de ville. Marquent-elles de fait le déclin
    de l’hôpital ou sont-elles au contraire le signe d’une nouvelle extension de
    l’hôpital dans la ville ? L’un des points de tension est la continuité des soins et la
    coordination du travail accompli par les professionnels hospitaliers et de ville.
    Jusqu’à quel point ces organisations apportent-elles une réponse satisfaisante à
    cette question ?
-   le lien entre ces prises en charge et les inégalités de santé dans la mesure où
    nombre de ces dispositifs prennent pour cible des populations et des personnes
    en situation de « dépendance ». Ces dispositifs permettent-ils de prévenir
    efficacement le déclassement des populations qu’ils desservent en permettant le
    maintien de leurs attaches sociales ou bien conduisent-ils au contraire à
    renforcer les inégalités de santé dans la mesure où ils supposent pour
    fonctionner efficacement un capital social et économique par nature inégalement
    distribué ?
-   la nouveauté relative de ces nouvelles approches médico-sociales et leurs
    relations aux formes plus anciennes du gouvernement sanitaire et de la
    protection sociale. Certains de ces dispositifs sont en effet en filiation directe
    avec des dispositifs développés dans l’entre deux guerres par l’hygiène sociale,
    comme dans le cas de la psychiatrie de secteur, tandis que d’autres paraissent
    répondre à des transformations plus récentes à la fois scientifiques médicales et
    sociales, comme dans le cas des réseaux de soins palliatifs. On pourra ainsi
    s’interroger sur ces filiations et déplacements sur une période de moyenne
    durée. Le cas de la médecine du travail paraît ici un terrain privilégié dans la
    mesure où cette discipline est depuis son origine en tension entre les impératifs
    de protection des populations au travail et ceux de la production économique.
CARING OUTSIDE THE HOSPITAL
        MEDICAL WORK, CARE PRACTICES AND HEALTH
         INEQUALITIES IN A DEHOSPITALIZED WORLD
 Conference of the atelier santé, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales,
                                       Paris
Organized by the Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé mentale
 – CERMES3 ; and by the Institut interdisciplinaire de recherche sur les enjeux
                                sociaux – IRIS
                              Paris, 29 & 30 november 2012.
Home hospitalization, mobile palliative care units, therapeutic apartments, training
programs for informal carers… Over the last 20 years, the answer given in most
western countries by governments to an increasing number of health issues is
characterized by the multiplication and diversification of institutions and organizations
extending outside the hospital, with the goal of maintaining people at home, of
preserving their daily life as well as their autonomy.
This movement is driven by a will to reduce the cost of hospital medicine and to
optimize its practices. However it is far from being its only justification. The extension of
care practices at the fringes of hospitals is linked to the growth of ageing population, to
the rise of chronic diseases as well as to the new responsibilities claimed by patients
and their families in the organization of their own welfare. These practices rely on new
networks of actors which themselves reflect the creation of new professions as well as
the emergence of new collaborative practices between actors from various disciplines.
A paradox of this movement is that it is predicated upon the decline of institutions
which, historically, were at the core of medico-social care practices, such as
occupational medicine, school medicine or perinatal health centers.
The goal of this workshop is to examine this changing landscape of practices and
organizations. The contribution may address one or several of the following issues:
. what is the relationship between medical care and informal care in these new
organization and practices. This question may be asked at the level of both the nature
of the work involved and that of the actors concerned. To what extent do these new
organizations rely to new divisions of work between professionals and families or
friends? In which ways do they involve new arrangements between formal and informal
work, visible and invisible work?
. what are the circulations between these organization and other medical and in
particular hospital organization. Participants to the conference may address the role of
hospital professionals in delivering home care but also the new organization that have
been creating to coordinate hospital and general practitioners. Do these organizations
reflect a decline of the hospital or are they on the contrary the landmark of a new
extension of the hospital within community? Do they give a satisfying answer to the
much contested issue of continuity of care? And what is the role of information
technologies in these new organization?
. what is the link between these organizations and practices and health inequalities
given the fact a number of them target disabled people. Do they manage to help people
maintaining their social capital and thus prevent them from losing their social position?
Or do they add to health inequalities as they assume that individuals possess a social
and economic capital to function efficiently?
. To what extent are these organizations and practices really new and what is their
relationship to older forms of organizing healthcare outside the hospital? Some of these
organizations derive from institutions created during the first half of the twentieth
century by movements such as social hygiene as is the case in psychiatry; but other are
answers to more recent scientific, medical and social transformations, as for instance
palliative care mobile unit. Participants may address these genealogies and
transformations over a middle range period. Occupational medicine seems to be a
particularly interesting case here as this discipline is caught from its beginning between
contradictory imperatives of protecting the workforce at the same time at maintaining it
at work.
The workshop will be organized in four sessions:
Jeudi 29 novembre
             Foyer des Professeurs, Université Paris Descartes
                  12 rue de l’Ecole de Médecine 75006 Paris
                                       Matin
   9h15-9h30. Introduction générale
1. Dans et hors les murs : les infirmières/ In and outside the hospital : nurses
   9h30-10h15. Yolande Cohen (Université du Québec à Montreal) : le genre du
   soin: transformations du "care" en France et au Québec
   10h15-11h00. Evelyne Diébolt : Les soignantes à domicile. Repères pour une
   histoire longue.
   11h00-11h15. Café
   11h15-12h00. Françoise Acker (EHESS-CERMES3) : Comment le travail hors
   hôpital redessine le travail à l’hôpital

   12h00-12h30. Discussion générale introduite par Isabelle Feroni (Université de
   Nice Sophia-Antipolis)

                                       Après-midi
2. Prendre soin au travail/Caring at work
   14h-14h45. Pascal Marichalar (SAGE et CMH) : Ce que fait la médecine du
   travail. Transformations du métier et de l'institution depuis les années 1980.
   14h45-15h30. Nicolas Hatzfeld (Université d’Evry val d’Essonne) : De quoi
   prend-on soin quand on débat en CHSCT ? Le cas des chaînes de montage à
   Peugeot-Sochaux (1995-2011).

   15h30-15h45. Café
   15h45-16h30. Elaine Draper (California State University - Law and Society) :
   Health and Corporate Power in the Workplace and Beyond.
   16h30-17h Discussion générale introduite par Maurice Cassier (CERMES3)
Vendredi 30 Novembre
                   Salle Louis Leduc, Université Paris Descartes
                        45 rue des Saint-Pères 75006 Paris
                                         Matin
   3. Prendre soin à domicile/Caring at home
      9h30-10h15. Judith Wolf (CERMES3) : Articulating community and hospital at
      the end of life
      10h15-11h. Christine Milligan (Lancaster University - C4AR, Faculty of Health
      and Medicine) :There’s no place like home? Technology and the shifting topology
      of care
      11h-11h15. Café
      11h15-12h. Benoît Majerus (Université du Luxembourg) : Sortir de l'asile, sortir
      de la psychiatrie ?
      12h-12h30. Discussion générale introduite par Marc Bessin (CNRS – IRIS)

                                         Après-midi
   4. Autonomie, soin et dépendance / Autonomy, care and assistance
      14h-14h45. Antoine Hennion (Mines Paris Tech - CSI) et Pierre Vidal-Naquet :
      De la ruse à la fiction : relation d’aide, protection et autonomie.
      14h45-15h30. Benoît Eyraud (Université Lyon II - Centre Max Weber) et Nicolas
      Henckes (CNRS-CERMES3) : Entre psychiatrie, travail social et droit civil, les
      régulations de la protection de la personne au tournant des années 1968
      15h30-15h45. Café
      15h45-16h30. Catherine Le Galès (INSERM - CERMES3) et Martine Bungener
      (CNRS - CERMES3) : Accompagner une personne atteinte de la maladie
      d’Alzheimer. Entre liberté et responsabilité.
      16h30-17h. Discussion générale introduite par Alice Le Goff (CERSES –
      Université Paris Descartes)

Comité scientifique :
M. Bessin, M. Cassier, J-P Gaudillière, N. Henckes, R. Rechtman
Information et inscription :
cermes3@vjf.cnrs.fr
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