Protection des lacs Rôles et responsabilités des municipalités et des citoyens - Me Jean-François Girard - Rappel
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Protection des lacs Rôles et responsabilités des municipalités et des citoyens ! Me Jean-François Girard Saint-Camille 19 novembre 2016 samedi 19 novembre 16
Présentation du CQDE • Organisme à but non lucratif fondé en 1989 • Notre mission: —Promouvoir les outils juridiques et les pratiques environnementales responsables. Dans l’intérêt collectif, le CQDE privilégie le développement de modes de gestion de l’environnement qui placent l’action citoyenne au cœur des mécanismes de protection de la qualité de nos milieux de vie. • Depuis près de dix ans, le CQDE offre une formation en matière de protection des lacs et cours d’eau dans toutes les régions du Québec. • DUFRESNE HÉBERT COMEAU —Étude d’avocats spécialisés en droit municipal, environnement et conservation. 3 ! samedi 19 novembre 16
Une situation qui ne s’améliore pas Le fléau des algues bleues demeure entier | Le Devoir 2014-08-15 11:02 Le fléau des algues bleues demeure entier 12 juillet 2014 | Alexandre Shields | Actualités sur l'environnement Photo: Hélène Clément Chaque année, le ministère inscrit une moyenne de 142 cours d’eau sur la liste des contaminés. Même si l’épineux dossier des algues bleu-vert a disparu de l’écran radar depuis que Québec ne diffuse plus systématiquement la liste des cours d’eau affectés, leur nombre n’en demeure pas moins similaire d’une année à l’autre. De nouveaux cas sont d’ailleurs révélés chaque année. Mais le ministère de l’Environnement a décidé de réduire ses inspections sur le terrain. 8 Les données du ministère pour la période 2007-2012 consultées par Le Devoir indiquent clairement que le phénomène des algues bleu-vert, ou cyanobactéries, demeure toujours sérieux au Québec. Au ! cours de ces six années, 142 cours d’eau en moyenne ont été affectés par le phénomène. De ce samedi 19 novembre 16 nombre, 56 en moyenne étaient de nouveaux cas identifiés.
La problématique 11 ! samedi 19 novembre 16
La problématique - la diminution des valeurs foncières 12 ! samedi 19 novembre 16
La problématique - la menace économique 13 ! samedi 19 novembre 16
La problématique - la menace économique 14 Tiré de: L’information du Nord Mont-Tremblant, 23 février 2007, p. 8. ! samedi 19 novembre 16
La problématique - la perte de jouissance 15 ! samedi 19 novembre 16
Agir ou pas? (Pourquoi il est urgent d’intervenir) 16 ! samedi 19 novembre 16
Faire un choix: 17 ! samedi 19 novembre 16
Il n’est pas trop tard... 18 ! samedi 19 novembre 16
Les sources de pollution et de dégradation des lacs et cours d’eau 19 ! samedi 19 novembre 16
Le lac = un écosystème complexe! 20 ! samedi 19 novembre 16
Contrôler les sources de phosphore 21 ! samedi 19 novembre 16
Le phosphore et les installations septiques • Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées dans les résidences isolées ( Q-2, r. 22). • Ce règlement s’applique aux installations septiques des résidences de 6 chambres ou moins. • Contrairement à tous ses autres règlements, une municipalité est obligée de faire appliquer le Q-2, r. 22. 22 ! samedi 19 novembre 16
Le phosphore et les installations septiques • La règle: —Une municipalité n’est pas tenue de faire respecter ses règlements. —Discrétion municipale. • Une exception: —La Loi sur la qualité de l’environnement oblige les municipalités à faire respecter les dispositions du Règlement (délivrance de permis). 23 ! samedi 19 novembre 16
L’obligation d’agir des municipalités • Par conséquent, un citoyen peut forcer sa municipalité à agir, par mandamus, à faire appliquer le Règlement sur les fosses septiques, du moins quant aux demandes de permis. • Dans Blais c. Dubé (EYB 2012-203972 (C.S.)), la Cour supérieure a ordonné à la municipalité de Hope Town de faire respecter le Q-2, r. 22. 24 ! samedi 19 novembre 16
L’obligation d’agir des municipalités • Au demandeur qui s’était plaint à plusieurs reprises auprès du conseil municipal, le maire répond en 2008: — «Prends une chaise pis regarde passer ma crotte.» (par. 58). • En 2009, le conseil nouvellement élu considère que: • c’est une chicane de voisins qui ne concerne pas la municipalité; • la municipalité n’a pas les moyens financiers de faire face à cette situation; • elle a d’autres priorités. 25 ! samedi 19 novembre 16
L’obligation d’agir des municipalités • Le Tribunal expose: 26 ! samedi 19 novembre 16
L’obligation d’agir des municipalités • Dans l’affaire Hudon-Desjardins c. P.G.Q., la Cour supérieure confirme que la municipalité concernée doit obliger les résidants à équiper leur propriété des installations septiques requises pour que cesse la pollution de l’environnement. • Dans Fontaine c. Lapointe-Chartrand, la Cour d’appel explique la fonctionnalité du Règlement qui est conçu pour permettre l’utilisation des terrains tout en assurant une bonne protection de l’environnement. 27 ! samedi 19 novembre 16
Le phosphore et les installations septiques • Le règlement prévoit plusieurs alternatives techniques selon la situation du terrain. • Mais il est possible qu’un sol ne puisse jamais recevoir un bâtiment parce qu’aucune installation adéquate n’y serait réalisable. (Municipalité de St-Mathieu de Laprairie c. Gadoury, J.E. 91-1415 (C.S.)). • En pareil cas, les municipalités ne disposent pas du pouvoir d’autoriser des exceptions. (Fontaine c. Lapointe-Chartrand, [1996] R.D.J. 228, 233). 28 ! samedi 19 novembre 16
Le phosphore et les installations septiques • Il n’y a pas de droit acquis à une installation septique qui pollue l’environnement, même si installée avant l’entrée en vigueur du Règlement. —Hudon-Desjardins c. P.G.Q., [1989] R.D.I. 806. 29 ! samedi 19 novembre 16
Le pouvoir des municipalités de faire corriger les situations non-conformes • La mise en œuvre du Q-2, r. 22 varie selon la date de construction de la résidence: — après 1981: • toute résidence doit être absolument conforme au Q-2, r. 22; • vérifier la date de construction à partir des permis; — avant 1981: • le Q-2, r. 22 exige de faire la démonstration d’une pollution. • En présence de ces déclencheurs, une municipalité n’a pas le choix: elle doit agir. • Mais cela engendre une situation absurde où les plus vieilles résidences, soit les plus susceptibles de polluer, sont les plus difficiles à faire corriger. 30 ! samedi 19 novembre 16
Le pouvoir des municipalités de faire corriger les situations non-conformes • L’article 25.1 Loi sur les compétences municipales: l’arme nucléaire entre les mains des municipalités! 25.1. Toute municipalité locale peut, aux frais du propriétaire de l'immeuble, installer, entretenir tout système de traitement des eaux usées d'une résidence isolée au sens du Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (chapitre Q-2, r. 22) ou le rendre conforme à ce règlement. Elle peut aussi procéder à la vidange des fosses septiques de tout autre immeuble. Pour l'application du premier alinéa, les deuxième et troisième alinéas de l'article 95 s'appliquent compte tenu des adaptations nécessaires. 31 ! samedi 19 novembre 16
Le pouvoir des municipalités de faire corriger les situations non-conformes • L’article 25.1 L.C.M. permet aux municipalités d’agir: — sur simple démonstration de la non-conformité de l’installation septique aux normes du Q-2, r. 22 (c’est le déclencheur); — sans recourir aux tribunaux. — la municipalité a alors discrétion pour agir (elle «peut»). • Attention! Il est important de: — bien documenter le dossier; — aviser dûment le propriétaire avant d’agir: • Demande de procéder volontairement aux travaux correctifs; • Mise en demeure; • Avis d’exécution des travaux. 32 ! samedi 19 novembre 16
Adopter un programme de mise à niveau des installations septiques avec aide financière 33 ! samedi 19 novembre 16
Contrôler les sources d’érosion 34 ! samedi 19 novembre 16
Le contrôle des bateaux • Pourquoi parler du contrôle des bateaux dans la section portant sur le contrôle des sources d’érosion? — Notamment parce que certains types de bateaux ont un effet néfaste sur les écosystèmes lacustres: • accroissement de l’effet des vagues; • remise en circulation des sédiments dans la colonne d’eau • biodisponibilité du phosphore (à vérifier); • apport de contaminants; • bruit; • surutilisation des lacs et plans d’eau; • etc. 35 ! samedi 19 novembre 16
L’érosion des berges et le contrôle des bateaux • Le contrôle de la navigation des bateaux relève exclusivement de la compétence du gouvernement fédéral. • C’est le Règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments* qui s’applique. — Ce règlement découle de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada. • C’est au Bureau de la sécurité nautique (BSN) qu’incombe le mandat de déterminer la pertinence d’une demande de restrictions présentée par une municipalité. 36 *DORS 2008-120, Gazette du Canada II, vol. 149, no 9, p. 807. ! samedi 19 novembre 16
L’érosion des berges et le contrôle des bateaux • Historiquement, toutes les tentatives de la législature provinciale et des municipalités québécoises pour réglementer la circulation des bateaux à moteur sur les lacs(1), la vitesse de circulation(2) ou l’amarrage des bateaux(3) ont été rejetées par les tribunaux qui, à chaque fois, ont confirmé que seul le gouvernement fédéral peut réglementer toute activité qui touche, de près ou de loin, à la navigation. —(1) Saint-Denis-de-Brompton c. Filteau, [1986] R.J.Q. 240 (C.A.). —(2) McLoed c. Saint-Sauveur (Ville de), EYB 2005-86466 (C.S.). —(3) Québec (Procureure générale) c. LaRochelle, REJB 2003-51811 (C.S.). Cette décision annulait un règlement de la Municipalité de Austin. 37 ! samedi 19 novembre 16
Constats • La procédure fédérale actuelle (par le BSN) est jugée trop complexe et trop longue par les municipalités. • Les débats concernant la moindre restriction à la conduite des bateaux sont virulents et une source de discorde importante dans les collectivités locales. • La situation actuelle favorise le maintien du statu quo partout. • Pourtant, à certains endroits, la situation est sérieuse et exigerait une intervention appropriée. 38 ! samedi 19 novembre 16
Les travaux de la Coalition pour une Navigation responsable et durable 39 ! samedi 19 novembre 16
La proposition de la Coalition • Pour la Coalition, «toutes les communautés devraient pouvoir obtenir le plein contrôle des mesures nécessaires à l’établissement d’une navigation responsable et durable sur leurs plans d’eau repectifs»*. • La Coalition propose d’adopter des normes nationales basées sur la bathymétrie des lacs en fonction de l’impact réel des bateaux sur les lacs. — L’approche de la Coalition repose sur la connaissance scientifique et fait reposer la pertinence de la réglementation sur la ‘capacité de support’ des plans d’eau à supporter réellement une activité nautique. 40 *http://coalitionnavigation.ca/fr/a-propos-de-nous ! samedi 19 novembre 16
Les effets du passage des bateaux de wake board • Les études scientifiques réalisées à ce jours ont démontré que les wake boards ont un effet jusqu’à: —600 m de large à l’horizontale (300 m de chaque côté du sillage)1; —5 m de profondeur2. 1 Les impacts des wake boats sur les rives des lacs Memphrémagog et Lovering, Juin 2014 par Sara Mercier-Blais et Yves Prairie, UQAM – (http:// coalitionnavigation.ca/wp-content/uploads/2014/07/Rapport-Vagues- Wakeboard-2014.pdf) 2 Étude de la remise en suspension des sédiments de fond par les wake boats, Octobre 2015, par Sébastien Raymond, Université Laval, Québec, Québec – (http://coalitionnavigation.ca/wp-content/uploads/2015/11/Planification-U- Laval-Présentation.pdf) 41 ! samedi 19 novembre 16
Connaître nos lacs pour y favoriser la tenue d’activités respectant la capacité de support 42 ! samedi 19 novembre 16
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