Quand la voix trahit la solitude - INITIATIVE - vie@home
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HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA INITIATIVE Quand la voix trahit la solitude Depuis août, le CPAS de Knok- ke-Heist mène un projet pilote de détection de ses concitoyens âgés qui ne vont pas bien. Bapti- sé « Mi.Babbel », il repose sur une analyse vocale informatisée s’opé- rant à la faveur d’un coup de fil. En marge de ce test au parfum hi tech, le téléphone est un canal prisé des services sociaux pour (re)créer du lien. Par ailleurs, Bruxelles Ville possède depuis peu une ligne « Allo ? Allo ! », qui joue les dispatchings. @ J.M. Le CPAS de Knokke-Heist a approché 50 habitants de plus Studies de la VUB, la Vrije Universiteit Brussels), portant de 65 ans et vivant seuls, pour leur proposer de rece- sur leurs besoins et les éléments qui conditionnent leur voir des appels réguliers d’un call center régional. Des qualité de vie. D’après l’un des auteurs, le gérontologue appels de courtoisie, visant à prendre de leurs nouvelles - Nico De Witte, cité par De Standaard (1), en parlant avec mais pas seulement. La petite parlotte est l’occasion de un aîné de sa maison, ses loisirs, ses problèmes de voisi- procéder à une analyse informatisée du lexique employé nage, sa santé, du nombre de proches de confiance…, on par le senior et de son timbre de voix, reposant sur des peut le situer sur une échelle du sentiment d’isolement. algorithmes spécifiques. Le système décèle, en temps Selon le score, le téléphoniste voit comment orienter la réel, si l’aîné est en proie à un sentiment de solitude ou suite de la discussion. d’abandon - ce qui permet d’activer le cas échéant le ré- seau social ou sanitaire local. D’après les instigateurs de Dans le même temps, l’ordinateur analyse la voix. Selon l’expérience, les besoins en aide et en soins ne sont pas Kris Demuynck, toujours dans De Standaard (1), il est im- forcément détectés, même par des professionnels. Une possible de tricher, de maquiller le timbre de sa voix. Pour personne âgée peut très bien soutenir que tout va bien, ce professeur du département Electronique et systèmes et penser précisément le contraire. d’information de l’UGent spécialisé dans le traitement de la parole et du son et à la base du système, on peut aussi Impossible de tricher inférer avec un haut degré de certitude la présence de Les algorithmes testés sont conçus pour détecter la soli- stress ou de sentiments négatifs à partir du débit, du vo- tude implicite ou relativisée. L’opérateur téléphonique suit lume sonore, des pauses… un schéma de conversation prédéfini. Il a été nourri des conclusions d’une décennie de recherche académique A l’issue du coup de fil, un rapport sort, résumé par un ayant mobilisé jusque 80.000 seniors (les Belgian Ageing feu vert, orange ou rouge - cette dernière hypothèse si- n°54 - octobre 2017 9
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA gnifie qu’une aide est requise illico. L’évaluation de l’ex- Il existe un registre du plan Grand froid, où sont identi- périence est prévue pour fin 2017, indique le CPAS de fiés des citoyens plus vulnérables, dont des aînés, auprès Knokke, qui ne souhaitait pas ébruiter celle-ci mais a été desquels on s’informe régulièrement que tout va bien. pris de court par la presse. « Nous nous efforçons d’actualiser au mieux cette base de données. Des familles peuvent y contribuer aussi, en ins- L’expérimentation est dupliquée à Alost, comme compo- crivant des parents qui réclament de l’attention. Certains sante de l’initiative locale Ageing in Place Aalst. La phi- seniors préfèrent recevoir des visites régulières, d’autres losophie est identique : rassembler au fil d’échanges de ne souhaitent que des appels téléphoniques », indique- courtoisie des indices sur le bien-être et la santé des plus t-on du côté des Maisons de quartier. Si un problème de 65 ans, pour détecter des questions ou des besoins est décelé, leurs collaborateurs jouent les relais vers les non explicites, et connecter le senior avec les profession- structures adéquates. nels compétents. Selon divers médias flamands, elle intéresse d’autres CPAS. « Le plus dur, et c’est classique, c’est d’atteindre ces publics repliés sur eux-mêmes, peu au courant Coup (de fil) double des aides potentielles alors que, précisément, Indéniablement, avec son ana- ils sont ceux qui en auraient le plus be- lyse vocale instantanée, le pro- soin… », admettent les Maisons. Le plan jet pilote a un petit côté hi Isolement dispose en tout cas d’un nu- tech qu’on ne retrouve pas méro gratuit, le 0800 /35 550, mis à ailleurs. Mais le repérage disposition des habitants de la ville de d’aînés en souffrance via de Bruxelles pour signaler toute situation « bonnes vieilles méthodes » d’isolement, de fragilité, etc. @ - en l’occurrence le contact et le sens de l’écoute hu- (1) “Big brother is helping you” - Computer kan eenzame bejaarden opsporen, De Standaard, mains, fussent-ils moins spec- 5/10/17 taculaires - n’est pas inédit. Des initiatives d’appels de courtoisie, servant concomitamment à la dé- tection de la solitude si pas de l’état dépressif, ont fleuri dans nombre de mu- nicipalités françaises, souvent via leur CCAS [leur centre d’action sociale]. Pour ne citer que quelques exemples, il y a le service Téléphon’âge de N ancy, le Papot’âge de Sens « Allo ? Allo ! » ou la ligne « Seniors en contact » de Dijon. Les employés municipaux, dans ces expériences, sont généralement se- Autre numéro à composer, initié par la ville de condés par des bénévoles ; les publics ciblés par leurs Bruxelles pas plus tard que début octobre : le appels, souvent hebdomadaires, et qui en deviennent les 02 474 03 00 de la ligne « Allo ? Allo ! ». Des ‘abonnés’ (gratuits), sont des veufs et veuves, ne sortant standardistes de Télé-Secours réorientent les plus, ne parlant plus à personne. appelants vers l’interlocuteur le plus indiqué en fonction de la nature de leur souci, y com- Bruxelles contre l’isolement En Belgique, les Maisons de Quartier de la ville de pris médical. L’asbl bruxelloise Soins chez Bruxelles contribuent au « plan Isolement » du CPAS. S’il soi, qui coordonne l’intervention de presta- court à l’année, il possède deux grandes composantes taires de soins indépendants, fait ainsi partie saisonnières, un plan Canicule et un plan Grand froid, de l’aventure, entre autres partenaires. L’ex- dont bénéficient à ce jour plus de 500 personnes. Lors périence est à ce jour circonscrite au Penta- des contacts pris dans ce cadre, les assistants sociaux gone, mais pourrait essaimer vers les autres s’enquièrent bien évidemment de la situation des plus communes. âgés. n°54 - octobre 2017 10
Value through Innovation Même riches d’un siècle d’expérience, nous restons fondamentalement curieux. Pour le bien des générations futures. Boehringer Ingelheim est toujours restée fidèle à elle-même en tant qu’entreprise familiale, aujourd’hui encore, avec des activités à l’échelle mondiale. La recherche est notre force vive, et nous estimons que le succès d’une entreprise pharmaceutique va de pair avec l’introduction régulière de médicaments réellement innovants. Avec nos quelques 47.400 employés dans le monde et plus de 125 ans d’histoire, nous nous consacrons corps et âme à l’amélioration des perspectives d’une vie plus saine. www.boehringer-ingelheim.be
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA e-learning PSPA : 90 minutes pour y voir clair vie@home vous a plus d’une fois parlé du PSPA, le projet de soins personnalisé et anticipé. Amorcé à titre expérimental dans des MRS du Brabant wallon il y 2 ou 3 ans, il a ensuite essaimé dans d’autres provinces puis est devenu « tout terrain » : après tout, exprimer par avance ce à quoi on aspire pour la fin de son existence a également tout son sens dans d’autres environnements de vie et/ou de soins, comme le domicile ou l’hôpital. Très brièvement résumé, le PSPA est une démarche pour ouvrir le dialogue avec un patient âgé (quoique, pas exclusivement) et l’amener à clarifier ses souhaits et volontés pour sa dernière ligne droite. Il peut être initié par différents soignants, dont le médecin de fa- mille qui suit dans la durée la personne concernée. Pour vous familiariser au concept, faites un saut sur Cet e-learning ouvre des points d’accréditation le site de la SSMG (la Société scientifique de méde- aux médecins généralistes qui s’identifient pour cine générale, ’éditeur de vie@home). Il héberge un le suivre. Mais il n’est pas destiné qu’à ces derniers. e-learning réalisé avec l’appui de la Fondation Roi Les autres métiers de soins, et notamment ceux Baudouin et placé sous la coordination de la Fédéra- qui entourent les personnes âgées, peuvent tion des CPAS. très bien y accéder via une connexion en mode anonyme. @ Ce module de 90 minutes fait entre autres intervenir différentes expertes de la matière, interrogées par le médecin généraliste bruxellois Vincent Momin : - Myriam Leleu, sociologue et gérontologue, qui dé- crit le concept du PSPA, sa philosophie, son cadre, son évolution ; - Dominique Cambron, directrice de la Plate-forme de concertation en soins palliatifs du Brabant wallon, qui expose les différents outils (des « carnets » à LES CARNETS compléter (voir cadre)) à la disposition des profes- Les documents servant de support à la sionnels, qui servent de support à la démarche ; démarche PSPA sont disponibles en ligne : - Marie de Saint-Hubert, gériatre aux cliniques univer- Introduction pour les soignants - Introduction sitaires de Mont-Godinne, qui développe l’emploi pour les patients - Carnet de vie - Déclara- concret du PSPA dans la pratique, en illustrant avec l’une ou l’autre vignette clinique. tions de volonté - Conditions d’utilisation n°54 - octobre 2017 12
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA A table ! Premiers frimas, feuilles qui tombent … Il fait bon se mettre au chaud et, pourquoi pas, devant un repas fumant qui réconforte les papilles. Pour son concours d’octobre, vie@home met en jeu un cof- fret cadeau Wonderbox « Tables gourmandes ». Une sélection de 190 adresses où l’on travaille avec doigté les produits du terroir… La question Vous connaissez le principe du concours : pour prendre part au ti- rage au sort qui conduira l’un(e) d’entre vous à cette pause gustative, il faut d’abord cocher la réponse correcte à une question à choix multiples. La réponse se cache (sans excès de zèle…) dans l’un des articles du mois : L’étude « Choix de vie des 60 ans et plus » indique que pas mal d’aînés seraient disposés à aider au- trui. 14% des répondants jouent déjà, actuellement, le rôle d’aidant proche. Quelle proportion totale de sondés s’y mettront probablement et certainement en cas de besoin ? La gagnante de septembre Pour mémoire, la gagnante du A/ 44% B/ 48% C/ 52% mois dernier est Madame Kathy Costabeber, infirmière en chef au Centre d’accueil de Bouges, qui rem- La suite porte un coffret cadeau « Moments en Une main innocente « cliquera au duo » ! D’après l’Iweps, ce sont 49,3% de l’emploi wallon recensé en 2015 qui sort » l’heureux gagnant le 25/10. seraient menacés par la robotisation, Son nom sera annoncé dans la d’ici une à deux décennies (réponse B). première édition de novembre. Concours vie@home (abonnement gratuit) • Un seul prix par gagnant. Une même adresse e-mail ne peut être utilisée qu’une seule fois par concours. • Les lots sont précisés dans la présentation du concours du mois, dans la newsletter vie@home et sur son site. En aucun cas, ils ne pourront être échangés contre d’autres prix, ni contre des espèces. • Les frais de port sont à la charge de vie@home. La revue ne peut être tenue pour responsable en cas de dommages aux cadeaux durant leur acheminement ou de non-réception, imputables à des problèmes dans le chef de La Poste ou d’un autre prestataire d’expédition. • Le simple fait de participer à ce jeu implique l’acceptation pleine et entière de son règlement ainsi que l’inscription à notre newsletter. Vous organisez un événement? AGENDA Remplissez le formulaire avec toutes les infos nécessaires… VIE@HOME Cliquez ici n°54 - octobre 2017 13
Le média des professionnels de l’accompagnement de la personne âgée vie@home vours arrive à un rythme bimensuel, toujours en format compacté. Plus léger, certes, mais plus fréquent. Et toujours aussi réactif à l’actu sectorielle. nouveau site vie@home bientôt online Contenus rédactionnels Johanne Mathy, rédactrice en chef Publication digitale bimensuelle vh.johanne.mathy@gmail.com Consultable sur www.vie-at-home.be Abonnement gratuit sur inscription Secrétariat et agenda Cristina Garcia vh.cristina.garcia@gmail.com 02/533.09.84 Mise en page, infographies, production et expédition Société Scientifique de Médecine Générale Isabelle André Editeur responsable fotozaza@gmail.com Dr Thomas Orban, SSMG, Images - fotolia rue de Suisse 8, 1060 Bruxelles 02/533.09.84 Régie publicitaire Sébastien Thiébault, public relations SSMG Toute reproduction des textes et des photos sebastien.thiebaut@ssmg.be est interdite, sauf autorisation écrite de l’éditeur. 1
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA HAD Tous domiciles confondus ? Dans le discours de Maggie De Block, l’hos- pitalisation « à domicile » (HAD) n’exclut pas les patients qui vivent en institution. On pourrait imaginer que des soins com- plexes habituellement dispensés à l’hôpi- tal interviennent en maison de repos. L’HAD n’en est toutefois qu’au stade expérimental en Belgique. Beaucoup de questions organisa- tionnelles, juridiques, de financement… restent à trancher mais certains sont persuadés que la formule mérite de prendre corps. @ J.M. Sophie Vermeulen en fait partie. Elle tient les manettes de la résidence Les Tamaris, une MRS de quasi 150 lits implan- tée à Evere. A ce titre, elle est associée à la réflexion HAD des cliniques universitaires Saint-Luc, à un kilomètre de là UN RÉSIDENT QUI NE DOIT PAS (lire page 3). Celles-ci, il y a 2 ou 3 ans, ont analysé le ré- SE RENDRE X FOIS PAR SEMAINE seau de MRS avoisinantes, dans l’optique d’intensifier leurs liens fonctionnels avec certaines (dont in fine Les Tamaris) À L’HÔPITAL EST MOINS FATIGUÉ, et d’assurer un réel suivi des patients-résidents, se remé- NE PREND PAS SES REPAS SEUL EN more la directrice. Elle-même était d’autant plus réceptive CHAMBRE À SON RETOUR, NE SE COUPE à l’idée de phosphorer sur le concept d’HAD qu’elle avait PAS DU PROJET D’ANIMATION… « justement à l’époque un résident en dialyse péritonéale, ce qui lui épargnait des déplacements incessants à l’hôpi- tal. En somme, c’était déjà de l’HAD, même si on n’em- ployait pas encore l’expression. » Des promesses et des limites micile et en institution, ce ne sera jamais la même chose, Bien ancrée en France (lire page 5), l’HAD ne perce encore commente-t-elle. « Une antibiothérapie à domicile, passe chez nous que sous forme de projets pilotes, sélectionnés encore. Une chimiothérapie, c’est déjà plus délicat. Et c’est par l’Etat (qui parfois ne font que formaliser des initiatives souvent un proche, un conjoint, qui doit se muer en infir- amorcées antérieurement par l’un ou l’autre hôpital). En mière, de jour, de nuit, et gérer les effets secondaires… A mars 2017, le cabinet De Block a retenu 12 expérimen- l’hôpital, il y a du personnel. Le patient serait encadré. Se tations - 5 wallonnes, 2 bruxelloises, 5 flamandes - quasi charger de tout à la maison, bien sûr, c’est moins cher pour essentiellement axées sur l’antibiothérapie en IV et l’admi- Maggie De Block. Mais il faudra voir si c’est tenable pour nistration de traitements oncologiques. Elles sont toujours l’aidant. On risque d’avoir des gens totalement épuisés. en cours. En MRS, c’est différent. On s’approche davantage d’un environnement hospitalier, avec la présence de profession- Sophie Vermeulen voit dans l’HAD à la fois des promesses nels. L’HAD y a du sens, même si ça lève des questions, par et des limites - et, assurément, des questions à régler pour exemple en termes de capacité et d’habilitation à poser un lui permettre de décoller. Evidemment, une HAD au do- acte de soins. » n°54 - octobre 2017 2
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA La Belgique commence petit L’HAD s’inscrit dans la tendance actuelle à raccourcir voire éviter les séjours à l’hôpital, concluait le KCE en 2015. De plus, elle répond aux préférences de pas mal de gens qui aspirent à recevoir des soins, même spécialisés, dans leur environnement familier. Le KCE plaidait pour l’organisation d’un cadre de référence clair, avec définition de qui fait quoi avec quelles responsabilités. Il préconisait de commencer par des projets pilotes plutôt que de déployer immédiatement un modèle unique d’HAD à grande échelle. Saint-Luc dans les éclaireurs Les cliniques universitaires Saint-Luc sont « hôpital coordinateur » dans l’un des 12 projets sélectionnés par Maggie De Block. Mais elles avaient devancé KCE et cabinet en jouant les pion- nières : plusieurs de leurs services médicaux pratiquaient déjà, depuis octobre 2013, l’antibio- thérapie intraveineuse à domicile, en cheville avec des centres de coordinations de soins et de l’aide à domicile et la FAMGB (la fédération des cercles de médecins généralistes de Bruxelles). Les avantages ? La pratique replace les patients dans leur cadre de vie, ne mobilise pas un lit et diminue les risques d’infection nosocomiale. Le service social de Saint-Luc joue un rôle moteur dans la mise en place, la supervision puis le remboursement d’une HAD. Son public cible : les patients atteints d’une infection à germes résistants réclamant une perfusion d’antibiotiques régulière. En accord avec leur médecin spé- cialiste référent à Saint-Luc et leur médecin traitant, ils poursuivent ce traitement chez eux. Il est préparé par la pharmacie de l’hôpital et administré, à raison de 1 à 3 fois/jour maximum durant 7 jours minimum à 90 maximum (toute prolongation doit être rediscutée en équipe pluri- disciplinaire), par des prestataires relevant des centres de coordinations partenaires. Ces centres s’assurent que tout se déroule bien et en tiennent Saint-Luc informé. A noter que, pour être éligible, le patient doit être suffisamment autonome ou pouvoir compter sur un aidant, et que son cadre de vie doit se prêter à une HAD. Les frais encourus ne sont pas supposés être supérieurs à ceux d’une hospitalisation classique. Les éventuelles prestations en lien avec l’HAD qui ont été honorées par le patient peuvent, sous certaines conditions, être remboursées par l’hôpital. 206 patients ont à ce jour déjà bénéficié du dispositif. n°54 - octobre 2017 3
UNE BONNE PRISE EN CHARGE L’allongement de l’espérance de vie entraîne une augmentation du nombre de personnes âgées ayant besoin de soins spécifiques. Pourtant, la qualité de vie ne doit pas dépendre de l’âge de la personne. C’est pourquoi nous avons conçu Qualitree, une offre alimentaire globale dont chaque concept répond aux besoins et attentes spécifiques des résidents. Notre menu Home Made est la garantie de repas et de plats Par ailleurs, le nombre de personnes âgées qui doivent régionaux équilibrés et traditionnels, avec des produits frais faire face à une forme de démence augmente. Nous avons comme ingrédients de base.Un « ordinaire » débordant de goûts créé notre concept Dignicare spécialement pour eux. En reconnaissables, qui varie au fil des saisons. Dans ce cadre, collaboration avec Paradox, le Centre d’expertise régional nous accordons une attention particulière à la polyvalence des sur la démence, nous avons élaboré une offre unique, qui menus, qui changent chaque semaine et au gré des saisons. non seulement cible l’alimentation, mais propose aussi des Les jours de fête, pour Pâques, Noël ou d’autres festivités, des trucs et astuces afin d’augmenter la qualité de l’ensemble menus spéciaux égayent les tables. de l’expérience des repas.Nous accordons ainsi une grande importance aux stimuli qui éveillent l’appétit. Il s’agit par Avec les années, des maux liés à la vieillesse font aussi leur exemple de plats et de saveurs reconnaissables, mais aussi apparition.Toutefois, ce ne devrait pas être une raison pour d’aliments et de boissons qui améliorent l’autonomie durant moins profiter de ses repas. Nous avons ainsi conçu Home Made les repas. Soft pour les personnes qui ont des problèmes de mastication ou de déglutition : il s’agit de repas dont la texture peut être adaptée individuellement en fonction des limitations de chaque Et nous ne nous arrêtons pas là. À côté des repas adaptés aux résident. Grâce à l’alimentation Fingerfood, nous facilitons la besoins de vos résidents, vous pouvez toujours compter sur prise des repas pour les personnes âgées qui éprouvent des notre expertise. Un(e) diététicien(ne) est ainsi présent(e) pour difficultés à manger avec des couverts.Les plats sont préparés vous assister dans l’élaboration des menus de vos résidents. de manière à être faciles à saisir et à manger avec les doigts. Ces Vous pouvez aussi vous adresser à cette personne pour une offre deux concepts accroissent l’autonomie individuelle, favorisent de diverses formations qui répondent aux besoins des soins aux la consommation d’aliments et améliorent la dignité des personnes âgées. personnes âgées. SODEXO SENIORS BELGIUM - Bd de la Plaine 15 - 1050 Bruxelles I 02 679 13 16 - nutrition.be@sodexo.com - www.sodexo.be
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA Adrénaline Des questions pas insurmontables, du reste. Les soins Made in France HAD sont certes plus lourds et plus techniques que ceux habituellement dispensés en maison de repos. Outre-Quiévrain, l’HAD a obtenu sa reconnais- On parle d’intraveineuses, de manipulations sur port- sance légale en 1970. En 1991, elle a été officiel- à-cath, de nutrition entérale ou parentérale, de mise lement reconnue comme une alternative à l’hos- en place de sonde vésicale, de soins sur trachéoto- pitalisation traditionnelle, puis, en 2009, comme mie… Sophie Vermeulen ne doute pas que une hospitalisation à part entière. Elle se dé- ‘ses’ infirmières ont le bagage nécessaire roule au domicile du patient ou, depuis pour maîtriser un geste dont leur choix de carrière les a éloignées, 2007, dans les Ehpad (l’équivalent le cas échéant en s’y exerçant à de nos MRS), avec continuité des nouveau. « Aux Tamaris, au- soins 24 heures/24. Elle n’est cune ne dirait non à l’idée pas un maintien à domicile, de se remettre en main une ni une forme de services technique. Ça leur manque de soins infirmiers à domi- même parfois, cette ‘adré- cile. Les actes HAD ont une naline’ des soins moins cou- rants. » complexité et une fréquence différente. L’HAD est assurée C’est le médecin hospitalier par des structures d’hospi- qui a prescrit l’HAD qui est talisation à domicile agréées. responsable des actes infirmiers En 2015, on en dénombrait 308. que vont exécuter une infirmière Quelque 105.000 patients ont bé- indépendante - ou une infirmière de néficié cette année-là d’une prise en la MRS, si la pratique s’y répand, pour- suit notre interlocutrice « Même si cela se dé- charge HAD. Plus de 4,5 millions de journées roule en lien avec le médecin traitant, cela se passe d’HAD ont été réalisées, pour un coût global de donc sous la responsabilité d’un médecin qu’elles ne 914 millions, 1% des dépenses d’hospitalisation. connaissent pas. » Cela dit, la directrice est confiante Chaque établissement d’HAD reçoit un finan- sur ce point-là aussi : les médecins qui initient une cement des caisses d’assurance maladie (via le HAD, c’est parce qu’ils croient dans les vertus du pro- paiement d’un forfait journalier par patient). 25% jet. « Ils seront ouverts aux contacts. » des prises en charge sont des pansements com- On sent donc Sophie Vermeulen enthousiaste à ce plexes et des soins spécifiques (stomies compli- que se poursuive l’exploration de la formule, « qui quées) ; 24% relèvent des soins palliatifs. Si on a bien des atouts. Un résident qui doit être conduit approche l’activité par le prisme des diagnostics, à l’hôpital trois fois par semaine se désolidarise du un tiers des journées d’HAD concernent une pa- projet d’animation. Il prend ses repas en chambre à thologie cancéreuse. son retour et donc perd des contacts avec la commu- nauté. Il est souvent fatigué non seulement par les Source : Fédération nationale des établissements d’HAD traitements mais aussi par les déplacements répétés, il en perd l’appétit … Comme directrice je suis donc clairement pour, mais il faut donner un cadre à tout ceci. » @ n°54 - octobre 2017 5
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA POLYMÉDICATION Un pharmacien attitré qui gère le schéma de médication Depuis début octobre, il existe des pharmaciens dits « de référence ». Le concept est construit par analogie avec celui du médecin traitant, qui connait et suit son patient. Certains citoyens peuvent désormais signer avec leur pharmacien une convention le désignant comme leur référent. A la clef, pour le pharmacien, 32 €/an/patient enregis- tré. Et pour le patient, un suivi (plus) personnalisé. A lire les critères pour entrer dans le système, nombre de personnes âgées sont dans le groupe ciblé. @ J.M. En effet, peut prétendre à se choisir un pharmacien de référence tout patient (ambulant) qui, sur les 12 mois écoulés, s’est vu délivrer par la même officine au moins cinq médicaments remboursés, dont un médicament A TERME, LE SCHÉMA DE MÉDICATION chronique. Nul doute que pas mal de seniors rempliront cette condition. Voyons comment le dispositif est conçu, DOIT DEVENIR ACCESSIBLE ÉGALEMENT et ce que ‘contracter’ avec un pharmacien traitant va À L’ÉQUIPE DE SOINS DU PATIENT, DONT amener au patient et aux autres dispensateurs de soins SON MÉDECIN TRAITANT. qui le prennent en charge. En se choisissant un pharmacien de référence, le patient chronique s’assure d’un suivi personnalisé. C’était déjà un peu le cas, mais le rôle est officialisé et accentué. Le cation » actualisé. Il s’agit d’un document récapitulatif pharmacien va veiller à la bonne compréhension et à la pratique offrant une vue d’ensemble de tous les médi- bonne adhésion aux traitements, rendant le patient poly- caments consommés avec des instructions sur la façon médiqué plus autonome. Il cherchera une solution adap- de les prendre (posologie, moments de prise…) et le cas tée à des besoins spécifiques. échéant de les conserver. Un pense-bête utile, on le sait, chez les patients âgés à l’armoire à pharmacie bien rem- Une vue d’ensemble plie. Surtout remplie de spécialités qui ont pu être pres- Un pharmacien de référence sera supposé pouvoir en crites par des médecins différents, chacun peu au fait du tout temps fournir à son patient un « schéma de médi- reste des traitements. n°54 - octobre 2017 6
HAD, TOUS DOMICILES PHARMACIEN DE TÉLÉPHONE UNE VIDÉO- AGENDA CONFONDUS ? RÉFÉRENCE ANTI-SOLITUDE CONFÉRENCE PSPA Bon usage du médicament = autonomie prolongée Quelque 70 à 80% des patients atteints de maladie chronique vivent encore chez eux et peuvent (avec plus ou moins d’aide) se débrouiller, fait observer l’APB, l’union professionnelle des pharmaciens. « L’accompagnement proactif d’un pharmacien de référence, au sein d’un cadre interdisciplinaire, doit permettre au plus grand nombre de patients chroniques possible de rester auto- nomes le plus longtemps possible. » Car l’objectif est que le pharmacien de référence soit l’in- terlocuteur pivot, à contacter dès qu’il s’agit de la mé- dication d’un patient. L’idée est de rendre le schéma de médication accessible également à l’équipe de soins de Bien outillés pour celui-ci, à commencer par le médecin de famille. Il est conseiller prévu que, dans un premier temps, cette mise à dispo- sition se fasse sur papier (les logiciels des pharmaciens Des unions professionnelles de pharmaciens permettent d’éditer et d’imprimer un schéma type), puis, signalent à leurs membres, pour les éclairer au fur et à mesure des avancées techniques, par voie élec- dans la gestion de la polymédication des pa- tronique (via des canaux sécurisés d’eHealth). tients âgés, des outils tels le GheOP³S-tool (Ghent Older People’s Prescriptions Commu- Ce suivi intensifié ne coûtera pas un euro aux patients : le forfait annuel (31,8 €) ira de l’Inami à l’officine. Un nity Pharmacy Screening-Tool), soit un instru- budget de 2 millions d’euros a été dégagé, pour 2017, ment de dépistage en officine publique mis pour soutenir cette fonction nouvelle. A noter : avoir dé- au point par l’université de Gand, ou encore signé un pharmacien attitré n’interdit pas d’en changer les nouveaux critères Stopp/Start pour déce- en cours de route. Ce n’est pas non plus une inscription ler la prescription médicamenteuse inappro- exclusive qui empêcherait de s’approvisionner chez un priée au grand âge, mis à jour fin 2015. autre. Consentements Sur le plan formel, la convention à signer à l’officine inclut le fait d’avoir donné son consentement d’une part pour un « suivi des soins pharmaceutiques » et d’autre part Le second consentement renvoie à toute la dynamique de pour le partage électronique de ses données de santé. l’e-santé qui se déploie dans notre pays. Le récent scan- La première de ces deux autorisations réfère au fait que dale de vente de données médicales, par certains hôpi- le pharmacien devient LE prestataire de référence pour taux, à une multinationale US les revendant à son tour le suivi du traitement médicamenteux. Il tient pour son à des fins de marketing peut avoir écorné la confiance patient un dossier où il consigne tous les médicaments du Belge ou généré des amalgames. Mais la logique, ici, (et produits de santé) délivrés à celui-ci. Il peut proposer est bien celle d’un échange sécurisé, entre professionnels sur cette base un entretien d’accompagnement pour leur unis par une relation thérapeutique à un même patient, bon usage. de données pertinentes pour sa prise en charge. @ n°54 - octobre 2017 7
Protégez les données à caractère personnel de vos patients ! Dès 2018, toute entreprise devra se conformer aux nouvelles règles sur la protection des données à caractère personnel. Quelles sont les implications pour vous, maisons de santé et professionnels de la santé ? Concrètement, que devez-vous faire ? Participez à une de nos formations et repensez sans tarder l’approche de vos patients et de vos pensionnaires. Faites de cette contrainte une opportunité ! Infos et inscription sur ucmacademy.be Secrétariat social UCM asbl - Secrétariat social agréé d’employeurs n° 200 Chaussée de Marche 637 – 5100 Wierde - A.M. du 04/07/1946 - TVA BE 0407.571.23
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