ENFANTS Rapport des parrainages - À vos marques, prêt, école !
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Mars 2018 ENFANTS Rapport des parrainages Enfants à l’école Enfants des rues Force de vie À vos marques, Revenir Respirer prêt, école ! à la vie enfin ! Page 8 Page 10 Page 16
« Les cœurs s’ouvrent pour les en Page 8 Bosnie-Herzégovine À vos marques, Page 19 prêt, école ! Cuba Sur la voie d’une vie presque normale Page 6 Haïti « L’école fait face à des défis majeurs » Page 19 Colombie Respect ! Page 12 Brésil Luiza se bat pour son fils Page 13 Rwanda «Aider les autres comme on m’a aidée» Pages 10/18 Bolivie Un port d’attache pour Keila À la maison
nfants en détresse » Chère marraine, cher parrain, Vous souvenez-vous de votre premier jour d’école ? L’impatience, l’excitation, l’estomac serré ? Admir, un petit garçon rom de 6 ans de Bosnie-Herzégovine, vient de vivre ce bonheur. Et avec lui, nous en sommes fiers. En effet, dans sa région, tout comme dans un grand nom- bre de régions du monde, l’éducation est encore l’exception. 264 millions d’enfants dans le monde ne vont pas à l’école. Trop souvent, s’ils l’ont commencée, les enfants de milieux pauvres ne terminent pas leur scolarité. Car même les plus jeunes doivent alors Page 7 participer à la survie de la famille. Cela ne Bangladesh laisse pas beaucoup de temps pour aller Le meilleur départ à l’école. dans la vie La pauvreté a de multiples visages. Partout dans le monde, des enfants se Page 16 battent quotidiennement contre ses Cambodge conséquences. Comme Keila, enfant des Mendier du matin rues en Bolivie, ou Sebastián, cherchant au soir à ne pas sombrer dans la drogue en Co- lombie, ou encore Shrey Mon, au Cam- bodge, qui mendie pour sa famille et qui n’a échappé que par chance aux filets des trafiquants d’êtres humains. Page 18 Chère marraine, cher parrain, c’est Palestine grâce à vous que nous avons pu aider Apprendre à apprendre Admir, Keila, Sebastián, Shrey Mon et beaucoup d’autres enfants en détresse, Page 4 et leur donner un peu de confiance en Éthiopie eux pour qu’ils trouvent le courage d’aller « Les écoles bleues » de l’avant, de réaliser leurs rêves et de pour un avenir vert devenir peut-être médecins, journalistes ou enseignants. Ces enfants savent que vous êtes à leurs côtés. Votre soutien compte. Page 7 Ouganda Merci à vous d’être là pour ces enfants. Redonner courage aux jeunes mères Interview Page 14 Federica de Cesco « Les histoires font du bien à l’âme » Jörg Arnold Parrainages d’enfants de Caritas Page 20 Questions des marraines – Réponses des enfants Illustration de couverture : Hosam Salem ; rédaction : Sabine Schaller, Jörg Arnold ; traduction : Nicolas Couchepin ; graphisme : Evelyne Bieri ; papier : Carisma Silk, 100 % recyclé 3
Enfants à l’école Éthiopie Le savoir, une protection « Les écoles bleues » pour un avenir vert contre les maladies Dans beaucoup de régions d’Éthio- pie, l’approche est encore novatrice : Jardins scolaires, légumes frais, eau potable, savoir se laver les mains, « les écoles bleues » transmettent aux Bokayo Dube, de Raro, étudie toutes ces matières qui sont au programme élèves un enseignement classique, de la cinquième. La fillette fréquente une école en Éthiopie gérée selon le mais aussi des cours de base concept « d’école bleue » que Caritas soutient. Bokayo y apprend à lire, d’hygiène. Les risques de maladies écrire et calculer, mais aussi à cultiver en économisant l’eau et à prendre diarrhéiques et de parasitoses soin de son hygiène pour éviter les maladies. baissent nettement. Les enfants sont en meilleure santé, ils peuvent mieux intégrer les cours. Caritas soutient dix Bokayo vit avec ses parents, sa sœur et L’accès à l’eau, l’alpha et l’oméga établissements scolaires dans leurs ses trois frères dans une petite exploita- Les élèves bénéficient directement de efforts d’introduire « l’école bleue ». tion agricole. Sa famille cultive du maïs, leurs cultures puisqu’ils mangent les lé- des céréales, des pois et du sorgho. Elle gumes qu’ils cultivent eux-mêmes. « Mais Bon à savoir : consomme une partie de ses produits et nous ne mangeons pas tout, il nous en –– 1,75 kilo de semences de fruits vend le reste sur les marchés. La vente de reste pour les vendre au marché », ex- et légumes pour deux périodes café et de thé représente également une plique Bokayo avec fierté. Son enthou de récoltes coûte 80 francs. siasme devant la possibilité d’employer –– 1500 francs couvrent les coûts « À l’école, nous employons l’eau d’un l’eau à la demande grâce au système de matériel d’un jardin potager système d’irrigation relié à une conduite d’irrigation et son plaisir de cultiver des scolaire. légumes font des émules. Ses parents d’eau. On peut ouvrir ou fermer le tuyau réfléchissent à l’idée de cultiver des légu- –– L’introduction du concept des « écoles bleues », matériel inclus, de plastique comme on veut. » mes, en plus des céréales, et à installer coûte 5556 francs par école. eux aussi un système d’irrigation. www.caritas.ch/enfants/ source appréciable de revenus. Quand ethiopie Bokayo revient de l’école, elle doit aider ses parents aux travaux de la ferme. En dépit du changement climatique Dans son « école bleue », Bokayo a appris comment on prépare les semences, com- ment on les plante et comment on irrigue correctement les jeunes pousses. Pour elle, la culture maraîchère irriguée pré- sente de nombreux avantages, comme elle l’explique, avec déjà toute son expé rience : « À l’école, nous employons l’eau d’un système d’irrigation relié à une con- duite. On peut ouvrir ou fermer le tuyau de plastique comme on veut, alors que mes parents dépendent de la pluie, et de la volonté de Dieu. » Et elle constate aussi que les surfaces cultivées de ses parents, bien que plus grandes que le jardin scolaire et exigeant plus de travail, sont moins productives. Texte : Stefanie Egli ; photos : Maheder Haileselassie Tadese 5
Enfants à l’école Haïti Pour une école de qualité « L’école fait face à des défis majeurs » La qualité de la formation scolaire est primordiale pour Caritas Suisse. Ainsi l’école de Trou Sable aux Gonaïves Stanley Zamor, responsable des projets d’éducation de Caritas en dispose d’une bibliothèque, d’une Haïti, dresse un bilan du système scolaire dans son pays et esquisse salle d’informatique et d’une cantine. des solutions pour l’avenir. Caritas veille aussi à la formation conti- nue des enseignants. Dans les écoles Stanley Zamor, du budget national entre 1995 et 2010 de Port-au-Prince, Petit Goâve, quelle est la ont été alloués à l’éducation. Carrefour, Gressier et Léogâne, des réalité éducative instruments de gestion efficaces sont en Haïti ? L’éducation est gratuite dans les mis en place, dans les domaines C’est un paysage écoles publiques, et pourtant cer- administratif et pédagogique. scolaire contrasté et taines familles ne peuvent pas y hétéroclite : les éco- envoyer leurs enfants. Pourquoi ? Bon à savoir : les publiques représentent à peine 12 % Même si la Constitution affirme la gratuité –– Avec 38 francs, un enfant de l’offre scolaire. L’enseignement fon- de l’éducation primaire, scolariser un en- reçoit chaque jour durant un damental et secondaire est donc assuré fant représente une lourde charge pour les mois un repas nourrissant. principalement par des écoles confes- parents, à cause par exemple de l’uniforme –– 28,50 francs permettent de sionnelles et privées. Par ailleurs, Haïti et du matériel. Et dans une école privée, couvrir les coûts du matériel connaît une réalité éducative formelle et c’est encore plus cher. scolaire de base d’un enfant informelle. La partie formelle est com- pendant un an. posée de l’enseignement du préscolaire Quelles sont donc les priorités de –– Deux heures de rattrapage au supérieur. La partie informelle est une Caritas Suisse ? coûtent 4,70 francs. combinaison de programmes d’alphabé- Caritas Suisse a deux grandes priorités : www.caritas.ch/enfants/haiti tisation des adultes et des enfants désco- elle veut promouvoir l’accès à l’école des larisés ou non scolarisés. enfants des familles pauvres et elle vise à améliorer la qualité de l’enseignement Quels sont les principaux défis à et de l’environnement scolaire dans les relever ? écoles défavorisées. Ces mesures aide- Il faut lutter contre l’échec et l’abandon ront, peu à peu, à convaincre les familles scolaires. Aujourd’hui, de plus en plus d’envoyer leurs enfants à l’école. d’enfants entrent à l’école primaire, mais très peu persévèrent jusqu’à la 5e année, et la majorité de ceux qui restent sort du primaire avec une faible maîtrise des compétences de base. Les classes sont par ailleurs surchargées : elles accueillent le double, voire le triple du nombre d’élè- ves prévu. Il faut aussi revaloriser le mé- tier d’enseignant et contrôler ce qui se fait dans les écoles. Mais il manque au plus haut niveau de l’État une volonté politique d’agir dans le secteur de l’éducation. Pourquoi y a-t-il si peu d’écoles publiques ? C’est une conséquence de la vague des mesures néolibérales des années 80-90 prises par les dirigeants haïtiens sous la pression de certaines institutions interna- tionales. Le paradigme en matière de ges tion publique était alors la libéralisation et le retrait de l’État. En outre moins de 5 % 6 Texte : Vérène Morisod ; photos : Fredy Franzoni, DR
Enfants à l’école Bon à savoir : Bangladesh Le meilleur –– Chacune des quatre garderies de départ dans la vie Projabati accueille 20 enfants. –– Les enfants sont pris en charge dans un « Dans les garderies de Projabati, les environnement sûr, enfants ne regardent pas beaucoup la leurs parents peu- télé », explique Afroza Akter. Cette jeune vent aller travailler. maman de jour de 29 ans sait que la pe- –– Avec 132 francs, un tite enfance est une période importante enfant peut recevoir pour poser les jalons de l’avenir. « Loin de une année entière seulement garder les enfants, nous les ses repas du matin encourageons », dit-elle. et de midi ainsi La prise en charge s’oriente sur les qu’un en-cas. directives pédagogiques pour un en- –– 73 francs, c’est le couragement précoce de Caritas. « Tout salaire mensuel ce que nous avons appris aide les enfants d’une maman de à grandir, mentalement, physiquement et jour. socialement », explique Afroza Akter. Elle www.caritas.ch/ offre ainsi aux enfants défavorisés ce qui enfants/bangladesh manque trop souvent au Bangladesh : de l’espoir et un solide bagage pour un bon départ dans la vie. Ouganda Bon à savoir : Redonner courage –– En Ouganda, 25 % des jeunes filles aux jeunes mères entre 15 et 19 ans sont enceintes ou ont déjà des enfants. « Je m’appelle Anyee Evaline. J’ai 17 ans. –– La Nwoya Girls Je viens du village d’Aparanga. Il y a trois Academy permet à ans, j’ai été agressée. Je suis tombée de jeunes mères de enceinte et mon violeur est en prison. suivre une formation Malgré ma grossesse, j’ai réussi à passer scolaire et profes les examens de fin d’école primaire et j’ai sionnelle. Leurs eu la chance d’être acceptée à la “Nwoya enfants sont pris en Girls Academy”. L’académie accueille charge à la crèche de de jeunes mères pour les former et les l’Academy. préparer à exercer une profession. –– Une jeune fille paie Je voudrais devenir enseignante et 84 francs par trimes j’espère gagner suffisamment bien ma vie tre pour elle-même et pour offrir à mon enfant une vie correcte 14,50 francs pour et une bonne éducation. Mais j’ai parfois son enfant. peur que mes parents n’arrivent plus à –– Le salaire mensuel payer les taxes de l’école. Si je devais des enseignants renoncer à l’école, mon fils et moi, nous s’élève à 150 francs. perdrions toute perspective d’avenir. » www.caritas.ch/ enfants/ouganda Texte : Sabine Schaller, Stefanie Egli ; photos : Zihad Al Azad, Christian Counseling Fellowship 7
Enfants à l’école Bosnie-Herzé q u e s , govine p rêt , é c ole ! À vo s m a r les autres. es t pa s un jour comme e n’ fants r jour d’écol aucoup d’en nt, le premie soi — pour be Pour un enfa ne va pa s de vivre, ce qui Admir a pu le tr op chère. e qui l’at- est bi en qu’à la journé roms, l’école Ad mir ne pense nou- lle de Za vi - ertes et ses un qu ar tie r rom de la vi n, te nd , av ec ses découv bo nn e im- Dan s confusio aite faire ći , en B os ni e : nervosité, e. ve au x vi sages. Il souh un so u ne uf. dovi patienc mme u de pe ur , beaucoup d’im pr es si on . Il est propre co de so n sa c. un pe bien où il en le contenu ir B aj rić ne sait plus très m Il ne ce sse de vérifier eu r, ca hi er s, Adm oires l’e de coul le s ém ot io ns contradict t C ra yo n noir, crayons ? Éc ol e ! est, onnant, c’ es es, prêt a n’a rien d’ét . À vos marqu brouillent. Cel S es pa re nt s, tout est là jour d’école. son premier plus jeunes frè re de 8 an s et ses deux son chances pour Les mêmes ms : les enfants ro go- d e bo n h e u r Bosnie-Herzé rr a it d a n se r La m inorité rom de « Il pou té gr ée son inée et mal in ’h u i, e n fi n , co mme Elvedin, vine est discrim itas soutient le s aujourd va à l’é co le . » da ns la société. Car ion n héros, il in té gr at urs efforts d’ grand frère, so écoles dans le ses régulière s de s moins excité s, tout dans les clas ciale- so nt pa s des enfants so sœurs ne l’a pp ar te m ent, on en fants roms et ille s reçoi- urt dans . Les fam le monde co ss e co m m ent il se m ent défavorisés de s lui demande sans ce iel scolaire et , si tout va bi en. vent du matér com- rie n ou bl ié ires et sont ac sent, s’il n’ a s, il ho ch e la tête, de nrées alimenta ts so ci aux Admir ne répo nd pa s assistan ns er de bo nheur : pa gnées par de urrait da teurs roms. il sourit. Il po va pouvoir en fin et des média ur d’ hu i qu ’il c’est aujo d frère, son vedin, son gran faire comme El cole. : me lui aller à l’é Bon à savoir héros, et com s ca nt ons de Sarajev o –– Dans le 15 éc ol es sion ob oj , ail de persua et de Zenica-D Un grand trav s fa m ille s ro ms de es da ns leurs effort s upart de sont ai dé Comme la pl les Bajrić vi ve nt ation des en fa nt s ro m s er zé go vi ne , d’ in té gr Bosnie-H d’Admir est e d’éducation. arité. Le père dans le systèm dans la préc à co uv rir fants suivent des cours — et ar riv e à peine – – C es en ferrailleur jamais uvoir rattra- in s fa m ilia ux . L’école n’a pa rt ic uliers pour po les beso t qu’après de . rité. Ce n’es per leur retard été une prio av ec M el in a Čah , 26 5 enfants ont am é x en tr et ie ns – – En 20 17 ou nombreu de Caritas, et ation de base ante sociale lioré leur éduc tarević, assist , qu e le s e à l’école. B ur da lić , m édiateur rom on t ré ussi leur entré Renato é de croire .ch/enfants/ ir ont accept www.caritas parents d’Adm m oy en de govine n était le seul bosnie-herze que l’éducatio uvreté. sortir de la pa rs de leur hui, ils sont fie Mais aujourd’ famille en lui s soutient la Admir. Carita taires et des denrées alimen donnant des aide permet ménage. Cette ustensiles de le au lieu de rendre à l’éco à Admir de se mille. faire vivre la fa travailler pour
pe rspectives ir se crée des C’est ici qu’Adm et parrai ns les marraines d’avenir. Pour son prem ie r dessiné lo rs de de Ca ritas , il a snie - drap eau de Bo jour d’écol e un un de Su isse. He rzégovine et Texte : Sabine Schaller ; photos : Haris Čalkić 9
Enfants des rues Bolivie Une bouée de sauvetage Un port d’attache pour Keila À El Alto, 80 % des enfants et jeunes sont victimes de violence. Caritas soutient les centres « Fraternidad » et D’aussi loin qu’elle se souvienne, Keila a vécu dans la violence. Son père « Minka » situés dans les bidonvilles explosait sans cesse, lorsque sa mère n’arrivait pas à nourrir la famille d’El Alto, qui aident les jeunes filles ou qu’il n’aimait pas ce qu’elle avait cuisiné. Keila ne compte plus les fois de la rue ou de familles en difficulté à où le père les a frappées. stabiliser leur situation et leur offrent un environnement sécurisé. Les Lorsqu’elle a eu 8 ans, ses parents se cool, une très mauvaise estime de soi, et structures sont gérées par l’organi sont séparés. Ça n’a pas amélioré sa si- elle a également constaté que Keila ne sation sociale ENDA, spécialisée tuation ni celle de ses quatre frères et supportait pas la moindre frustration. Elle dans le travail avec les enfants et les sœurs. Désormais, c’était leur mère qui a préconisé un traitement psychiatrique. jeunes. les grondait sans cesse et qui explosait Avec la mère de Keila, pas à pas, elle a à la moindre occasion. À 11 ans, Keila, réussi à restaurer la confiance dans la Bon à savoir : qui n’en pouvait plus, a rejoint une bande famille. Keila a fait des progrès et après –– Un livre scolaire d’encourage- de jeunes et pour la première fois, elle a un temps, elle a pu retourner à la maison. ment à la lecture coûte 7 francs. découvert une forme de sécurité. Mais Mais aujourd’hui encore, Keila travaille –– Avec 50 francs, on couvre les c’était trompeur. Keila a cessé de fré- tous les jours à l’atelier du centre Caritas coûts mensuels de l’eau potable quenter l’école, elle a commencé à boire et elle participe à différentes thérapies. de l’un des centres. Les cours de rattrapage en maths et en –– Avec 100 francs par mois, on « À 11 ans, Keila a rejoint une bande langues sont particulièrement impor couvre les coûts de 3 repas par de jeunes et pour la première fois, tants, c’est grâce à ces cours qu’elle a jour pour une adolescente. pu réintégrer l’école régulière. elle a découvert une forme de sécurité. –– Avec 10 francs, on peut acheter des crayons de couleur et du Mais c’était trompeur. » matériel de peinture. www.caritas.ch/enfants/ et à crier sur sa mère. Elle restait souvent bolivie-rue des semaines entières loin de la maison. « Ma mère et moi, on n’avait plus rien à se dire. Je vivais chez mon ami qui me pro- tégeait, ou bien chez une amie. » La pauvreté détruit l’âme Malgré tous ces problèmes, la mère de Keila se faisait du souci pour sa fille ; en- core et encore, elle allait la chercher dans les rues. Mais elle n’arrivait plus à poser des limites à l’adolescente. « Je me sen- tais si seule, triste et épuisée », racon- te-t-elle. « Je devais travailler pour gagner notre vie. Peut-être que je ne faisais pas assez attention à Keila. Mais j’avais peur chaque fois qu’elle disparaissait. » À la dernière disparition de Keila, sa mère est allée voir la police pour lancer un avis de disparition. Le tournant Lorsque la police l’a retrouvée, Keila a été amenée au centre Caritas « Frater nidad », où la jeune fille a commencé par se montrer peu coopérative. La psycho- logue a diagnostiqué une addiction à l’al- 10 Texte : Stefanie Egli ; photos : Alexandra Wey
Keila tient à nouveau les rênes de sa vie, elle va même à l’école.
Enfants des rues Brésil elle-même. « Lorsque l’animateur a ap- Luiza se bat pour son fils pelé mon nom, j’ai pleuré. Je n’arrivais pas à croire que j’avais gagné. Lorsque j’allais à l’école, ce n’était jamais arrivé. » Depuis qu’elle a 9 ans, Luiza vit dans les rues de Rio de Janeiro. À 15 ans, Cette victoire a permis à la jeune femme elle est tombée enceinte. Elle est désespérée et craint que les autorités ne de prendre confiance en elle. Elle vou- lui enlèvent son enfant. Grâce à l’aide de l’organisation São Martinho, drait maintenant retourner à l’école et partenaire de Caritas, sa vie prend enfin un nouveau départ. São Martinho la soutient activement dans cette démarche. « C’est très dur d’être enceinte quand on Pas d’adoption forcée vit dans la rue. Il y a des moments où tu Antônio est désespéré. Il demande l’aide es si fatiguée que tu voudrais juste t’allon- de São Martinho, partenaire de Caritas, Justice pour les mères mineures ger et dormir. Mais ce n’est pas possible. qui prend la situation de la jeune famille Fin 2016, São Martinho prenait en Tout te fait mal, tu n’arrives plus à mar- en main : elle fait tout pour empêcher charge 2058 enfants et jeunes de Rio cher. C’est dur », raconte Luiza. Quand que le nouveau-né ne soit séparé de sa de Janeiro, parmi lesquels quelques les contractions commencent, son petit mère ; elle arrive à prouver que Luiza ne mères mineures dont les enfants sont ami Antônio l’emmène à l’hôpital. Cepen- se drogue pas ; enfin, elle accueille la fa- menacés d’adoption forcée. Ces dant, Luiza est seule pour la naissance, mille pour un séjour temporaire et aide jeunes femmes sont accompagnées Antônio n’a pas de papiers et doit at- Luiza, Antônio et le bébé à remplir tous par des assistants sociaux, on leur tendre dehors. Luiza ne correspond pas à les documents nécessaires. Et Luiza peut fournit une aide juridique et elles certaines exigences du service social de respirer. Son fils restera avec elle. peuvent fréquenter des ateliers et l’État. Alors, on veut lui enlever son fils. des cours sur le sujet. São Martinho Beaucoup de mères pauvres et mineures La confiance en soi ouvre des organise également un travail de du Brésil connaissent la même situation, perspectives sensibilisation et de mise en réseau car il y a une forte demande pour l’adop- Récemment, Luiza a gagné un concours au plan local, régional et national. tion de jeunes enfants. local avec une vidéo qu’elle avait tournée Bon à savoir : –– Avec 4 francs, on peut financer le repas de midi d’une partici- pante à un atelier. –– Le matériel pédagogique d’une personne pour un atelier coûte 6 francs. –– Un avocat du service juridique coûte 50 francs par jour, un psychologue 40. –– Avec 85 francs, on finance un colis de ménage ou de denrées alimentaires pour toute une jeune famille. –– Un paquet de langes coûte 6 francs. www.caritas.ch/enfants/brésil 12 Texte : Stefanie Egli ; photos : Ricardo Gama
Enfants des rues Étudier, et croire en l’avenir À Kigali, capitale du Rwanda, le nombre d’enfants des rues est en constante augmentation. Certains y sont poussés par la pauvreté, d’au tres par la violence à la maison. Ces enfants trouvent un abri dans les centres de Caritas Kigali, notre organisation sœur. On leur donne des repas chauds et des soins médicaux. Et on les prépare à un retour dans leur famille et à l’école. Caritas Kigali fait aussi un travail de prévention avec les communes et les paroisses. Bon à savoir : –– Aujourd’hui, le projet « Abadaco- gora-Intwari » soutient 530 enfants de l’école primaire et secondaire et de centres de formation professionnelle. –– Depuis février 2017, 52 garçons et 39 filles ont été intégrés dans le projet. –– 102 enfants ont pu retourner à l’école. –– Durant le premier semestre de Rwanda 2017, 190 mères et pères « Aider les autres comme on m’a aidée » d’enfants des rues ont réussi à développer un projet leur per- mettant de gagner un revenu. Privations dans l’enfance, fuite de la maison à cause d’un beau-père www.caritas.ch/enfants/ violent, vie dans la rue : le passé de Nadia ne présageait rien de bon pour rwanda son avenir. La jeune fille de 15 ans raconte comment elle a retrouvé l’espoir et le goût de vivre. « Ma mère était très jeune quand je suis Un nouveau départ Tout n’est pas parfait. Ma relation reste née, et mon père ne voulait rien savoir Je n’oublierai jamais le jour où j’ai été difficile avec mon beau-père, mais je crois de moi. Nous avons déménagé chez ma abordée par un travailleur social du projet en un avenir. Chaque matin, je marche grand-mère. Mais ma mère est tombée ‹Abadacogora-Intwari›. Il m’a emmenée les quatre kilomètres jusqu’à l’école, amoureuse d’un autre homme et elle au centre, j’y ai reçu de la nourriture et j’apprends mes leçons, car plus tard, je nous a quittées. Quand j’avais 9 ans, ma des soins médicaux. Les gens du centre veux venir en aide à des enfants qui vivent grand-mère est morte. J’étais tellement m’ont aidée à me sevrer de la drogue et ce que j’ai vécu. » triste ! J’ai cessé d’aller à l’école pour aller grâce à eux, j’ai pu retrouver ma famille vivre avec ma mère et mon beau-père. et retourner à la maison. J’ai longtemps Ce dernier m’a frappée. Ma mère s’est pensé que ma mère et tout le monde me interposée une fois. Et elle a écopé des détestaient. Maintenant, je sais qu’elle coups à ma place. m’aime autant que ses autres enfants. Je ne voulais pas que ma mère se dis- Les gens du projet ‹Abadacogora-In- pute avec son mari à cause de moi. Je twari› m’ont aidée à retourner à l’école. m’en allais de plus en plus souvent, et L’uniforme, les chaussures et les taxes un jour j’ai cessé de rentrer à la maison. scolaires ont été payés pour moi — Dans la rue, j’étais seule, et je n’avais rien ma mère n’aurait pas pu endosser ces à manger. coûts. Texte : Sabine Schaller ; photo : Nadia Manizabayo nous a permis d’utiliser l’un de ses selfies. 13
« Les histoires font du bien à l’âme » L’écrivaine Federica de Cesco s’engage pour les droits des filles dans le monde.
Interview Les enfants connaissent les aventures contées par Federica de Cesco. Vous avez affirmé que les jeunes Cette auteure de best-sellers pour enfants et adultes explique pourquoi les filles représentaient la part la plus histoires font du bien à l’âme et pourquoi il faut inciter les jeunes filles, importante de l’humanité. surtout, à se révolter. Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? Les filles ont une bonté innée. Elles veu- Federica de Cesco, est-il plus Qu’est-ce que ces livres vous ont lent devenir médecins ou juristes, elles difficile d’écrire pour les adultes ou apporté ? veulent aider leur pays ou leurs semblab- pour les enfants ? Ils m’ont ouvert la porte de l’imagination. les. Leur bonté innée est exploitée. Elles Pour les enfants. Le vocabulaire des en- Ils m’ont fait rêver, ils m’ont donné envie sont maltraitées, elles souffrent tous les fants est encore limité. Il faut réfléchir à la de connaître le monde. Et ensuite, ils maux, elles sont habituées depuis tou- manière de dire les choses simplement, m’ont donné envie d’écrire. Je me de- jours à obéir. Cela doit changer. Nous d’éviter les complications. C’est un vrai mandais pourquoi c’étaient toujours des devons inciter les jeunes à la révolte, par défi. garçons qui vivaient de grandes aven- les livres, la culture, l’éducation. Nous tures. Et j’ai donc eu envie d’écrire mon devons dire aux enfants, garçons et filles Vous avez publié plus de 80 ouvra- premier roman, une histoire de fille. que l’inégalité sociale n’est pas une fata- ges. Êtes-vous droguée à l’écriture ? lité, même si leurs parents disent le con- On peut penser que j’écris à la chaîne, ou Caritas a constaté que le fait de traire. Et nous devons semer les graines bien que j’écris parce que j’ai beaucoup raconter des histoires aide les en- de la révolte surtout chez les filles pour d’idées. fants qui ont subi des traumatismes. qu’elles apprennent à se libérer. C’est vrai que je suis bien quand Les histoires font du bien à l’âme. Je crois j’écris, on pourrait presque dire que c’est qu’elles mettent les enfants en confiance Qu’est-ce que c’est, la liberté, une dépendance, comme d’aller nager et leur permettent de se raconter lorsqu’ils pour vous ? ou d’aimer le chocolat noir. ont vécu des choses semblables. Elles C’est le fait de pouvoir exploiter son po- peuvent aider à mettre en ordre sa pro- tentiel. Chacun de nous, qu’on soit une « Je rêve d’un monde dans lequel les pre histoire. Je le vois moi-même avec les jeune fille pauvre au Népal ou voilée au nostalgiques qui m’écrivent et me disent Yémen, ou un enfant soldat enrôlé de enfants ont la possibilité de déployer leur qu’elles se sont senties comprises en li- force en Afrique, chacun a un potentiel. potentiel pour le bien de l’humanité » sant mon premier roman. Je rêve d’un monde dans lequel les en- fants ont la possibilité de déployer leur Vous recevez des lettres de fans ? potentiel pour le bien de l’humanité. Les enfants qui font un exposé sur l’un de mes livres m’écrivent. Je réponds tou- jours : je pense que les enfants qui aiment lire doivent être encouragés à continuer. Je reçois aussi des lettres de lectrices nostalgiques qui me disent que mes livres les ont aidées à s’émanciper quand elles étaient adolescentes. Vous-même, enfant, vous aimiez les livres ? Beaucoup. J’étais fille unique et je m’en- nuyais après l’école. C’était après la guerre, nous vivions en Belgique et nous n’avions pas d’argent. Nous devions compter chaque sou et je ne partais pas en vacances comme les autres enfants. Alors, j’allais à la bibliothèque et j’em- pruntais des livres. Texte : Sabine Schaller ; photo : Lucian Hunziker/Ex-Press 15
Force de vie Cambodge Les enfants doivent être protégés Mendier du matin au soir Au Cambodge, les enfants souffrent de la pauvreté. Ils sont exploités, vendus à des maisons closes ou Shrey Mon mendie chaque jour dans les rues de Poipet, l’une des villes comme esclaves ou obligés de les plus dangereuses du Cambodge. Mais, grâce à l’organisation Damnok mendier. Caritas collabore avec Toek, partenaire de Caritas, cette petite fille de 8 ans a confiance en l’avenir. Damnok Toek, sa partenaire sur place. L’organisation protège et Poipet — lieu d’espoir et antichambre « Au début, Shrey était effrayée », encourage les enfants. Elle fait aussi de l’enfer. Cette ville à la frontière de la raconte le travailleur social. Mais elle a un travail de prévention. L’objectif est Thaïlande attire des personnes de tout pris confiance. « Elle participe régulière- de ramener les enfants dans leur le Cambodge. Pauvres, sans travail, ment aux activités, elle chante, danse et famille chaque fois que c’est pos- on vient chercher fortune ici. Certains plaisante avec ses amies. » Shrey veut sible, de les réintégrer à l’école et de pendulent, d’autres, comme la mère de apprendre et elle fait tout pour cela. « Par- leur donner enfin quelques perspec Shrey Mon et son beau-père, émigrent. fois, je sors à quatre heures du matin pour tives d’avenir. trouver des restes dans les poubelles, L’espoir étouffé par la réalité comme ça je peux ensuite me rendre au Bon à savoir : Tous deux survivent en faisant des pe- centre », explique-t-elle. Et Shrey Mon –– Un repas pour 28 enfants coûte tits boulots. Mais, même en Thaïlande, prend part au programme d’éducation. 10 francs. ils restent pauvres. Ils ont quand même Et se rapproche ainsi un peu de son rêve, –– Avec 100 francs, on permet à emmené la petite Shrey Mon avec eux. devenir enseignante. 30 enfants de fréquenter le jardin Pour l’enfant de 8 ans commence alors d’enfants pendant un mois. une vie de souffrance. Son beau-père –– Avec 1000 francs, on finance la frappe, et sa mère, qui ne supporte le matériel pédagogique, plus cela, la ramène à Poipet, chez sa crayons et cahiers compris, de grand-mère. Là, elle ne subit plus de vio 150 enfants durant une année lence, mais la pauvreté et la faim. La scolaire. grand-mère, la mère et trois frères et www.caritas.ch/enfants/ sœurs vivent dans dix mètres carrés. Il cambodge n’y a pas de travail. Elles mendient, font les poubelles à la recherche de restes. Souvent, Shrey Mon mendie jusque tard dans la nuit. « Avec ma grand-mère, je suis souvent dans la rue jusqu’à 1 heure « Parfois, je sors à quatre heures du matin pour trouver des restes dans les poubelles » du matin. » L’enfant ne se souvient plus de la dernière fois où elle n’a pas eu faim. Shrey Mon trouve enfin de l’aide Shrey Mon vit dans un environnement précaire. À Poipet, les trafiquants d’êtres humains font de bonnes affaires. Ils con- tactent des parents désespérés qui leur confient leurs enfants, souvent sans sa- voir ce qui les attend réellement. Shrey Mon a eu de la chance. Un travailleur social de Damnok Toek l’a emmenée de la rue vers l’un des points de contact où les enfants peuvent se reposer pendant quelques heures. 16 Texte : Sabine Schaller ; photos : Nicolas Honoré
La petite Shrey Mon, 8 ans, rêve de devenir enseignante.
Force de vie Bon à savoir : Bolivie À la maison –– En Bolivie, 20 000 enfants vivent dans des homes. –– Infante a redonné à Dans le cadre du projet « Infante » sou- quelque 870 enfants tenu par Caritas, des enfants des rues la possibilité de vivre ou défavorisés sont intégrés dans des dans une famille. familles d’accueil où ils peuvent vivre en –– 14 comités d’enfants sécurité et retrouver confiance. Le mo- et de jeunes expli- dèle fait école. Il est même partiellement quent leurs droits repris au plan national. aux enfants con- Le projet va désormais pouvoir fonc- cernés et leur tionner de façon autonome, sans l’aide apprennent à mieux de Caritas. se protéger. www.caritas.ch/ enfants/bolivie-force Palestine Bon à savoir : Apprendre –– Avec 200 francs, vous permettez à un à apprendre enfant de participer au programme « Essence of Violence, blocus, occupation : à Gaza, Learning ». vivre constamment dans la peur réduit la –– 17 francs couvrent capacité des enfants à apprendre. Ils pei- les frais de repas nent à se concentrer et à retenir ce qu’ils sains et d’eau pota- ont appris, parce que leurs nuits sont peu- ble pour un enfant, plées de cauchemars. pour toute la durée Les enfants sains apprennent avec d’un cours. tous leurs sens. Les enfants des zones de –– Les coûts de maté- guerre se ferment aux bruits et aux odeurs riel pour écrire et de pour éviter leurs souvenirs traumatisants. matériel de jeu pour Pour aider ces enfants, Caritas a dé- un enfant s’élèvent à veloppé un programme d’apprentissage, 2 francs. Les enfants « Essence of Learning » (l’essence de utilisent des maté l’apprentissage), qui a été récompensé riaux recyclés ou par un prix décerné aux projets de for- naturels, p. ex. des mation innovants en région de guerre : cailloux, pour fabri les enfants apprennent à surmonter les quer leur matériel frustrations et réactivent et renforcent pédagogique. leurs sens en se livrant à des jeux créa- www.caritas.ch/ tifs — p. ex. ils fabriquent du matériel enfants/palestine pédagogique avec du matériel recyclé. Grâce au soutien des parrainages de Ca- ritas, près de 4500 enfants de Gaza ont pu suivre le programme avec succès et recommencer à apprendre et à se con- centrer sans stress. 18 Texte : Stefanie Egli, Sabine Schaller ; photos : Banesa Morales, Hosam Salem
Force de vie Bon à savoir : Colombie Respect ! –– Depuis 1985, quel- que 7,7 millions de personnes en Colom- bie ont été déplacées L’organisation Combos met l’accent sur et plus de 220 000 la transmission des valeurs aux enfants ont été tuées. et adolescents et les aide à gérer leurs –– Combos organise sentiments. C’est absolument nécessaire régulièrement des à Medellín, comme l’explique Sebastián, manifestations avec 14 ans : « Les drogues, les armes et les 1000 enfants et combats font des ravages dans mon jeunes de Medellín. quartier. Ce sont des conflits entre ban- –– Le coût d’impression des criminelles, mais on peut se trouver du cahier « Album au mauvais endroit au mauvais moment. » des sorcières, des Auparavant, Sebastián s’est lui-même lutins et des fées » souvent trouvé mêlé à des combats de est de 2 francs. rue. Son frère était en contact avec des Grâce à ce cahier, trafiquants de drogue et s’est retrouvé les enfants appren- en prison, son père était tout le temps nent à exprimer leurs absent et sa jeune mère ne s’occupait sentiments et à pas de ses enfants. Grâce à Combos, surmonter leurs Sebastián a appris à contrôler sa colère expériences. et à éviter les situations dangereuses. www.caritas.ch/ enfants/colombie Cuba Bon à savoir : Sur la voie –– Un miroir pour le travail de logopédie d’une vie presque coûte 15 francs. –– Les coûts de trans- normale port pour 5 familles participant au programme d’en- Jorgito, 10 ans, est autiste. Il n’arrive pas couragement pré- à rester assis tranquillement, à s’expri- coce coûtent 15 mer clairement et à contrôler ses émo- francs par transport. tions. Il reçoit le soutien dont il a besoin –– Avec 40 francs, on grâce au projet de Caritas « Aprendiendo peut acheter entre a Crecer ». Sa responsable l’accompa- 5 et 8 jeux didac- gne et l’encourage : elle s’appuie sur son tiques, puzzles ou enthousiasme pour les téléphones por- balles. tables pour lui apprendre à lire et écrire, www.caritas.ch/ ou son jeu préféré, son circuit de billes, enfants/cuba pour lui apprendre à compter. Jorgito fait d’énormes progrès : il parle déjà beau- coup mieux et est désormais capable de suivre les cours de son école spécia lisée. Et sa mère est heureuse que des professionnels puissent répondre à ses questions. Texte : Stefanie Egli ; photos : Paul Smith, Caritas Suisse 19
Questions des marraines – Réponses des enfants Helena Baumann, 59 ans : « Que souhaites-tu pour ton avenir ? » Bukenya Alaphate, 13 ans, Rwanda Sadia Afrin Shorna, « Je voudrais que ma 7 ans, Bangladesh famille se porte bien et n’ait plus de soucis. J’espère « Je voudrais posséder assez devenir un célèbre comé- d’argent pour acheter dien de théâtre. » une bicyclette. » Tala Hisham, 8 ans, Palestine Que souhaitez-vous savoir au sujet des enfants des projets de parrainage « J’aimerais devenir médecin, me marier de Caritas ? et fonder une famille. » Posez vos questions par courriel à parrainages@caritas.ch ou envoyez- nous une carte postale. Caritas Suisse, Parrainages Adligenswilerstrasse 15 Téléphone : +41 41 419 22 22 Internet : www.caritas.ch Case postale Téléfax : +41 41 419 24 24 Compte postal : 60-7000-4 CH-6002 Lucerne Courriel : parrainages@caritas.ch IBAN : CH69 0900 0000 6000 7000 4 Agir, tout simplement
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