Réduire l'impact énergétique - de son exploitation Résultats extraits de l'étude des 150 bilans PLANETE

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Réalisé par la
Fédération Régionale
    des CIVAM
de Basse-Normandie

                       Réduire l’impact énergétique
                          de son exploitation

                       Résultats extraits de l’étude des 150 bilans PLANETE
L’énergie en Basse-
                                                                                          Basse-Normandie…                         Les acteurs locaux agissent !
                                                                                   Diminution des ressources, fluctuations du coût des matières premières et augmentation des
                                                                             intrants : l’agriculture d’aujourd’hui est dépendante du cours des énergies, qui interviennent dans
    Sommaire                                                                 chacun des achats. Pouvons-nous, aujourd’hui, diminuer ces consommations énergétiques ? Pouvons-
                                                                             nous être moins dépendants de ce phénomène d’augmentation des prix en allant vers une autonomie
Préambule - édito…………………………………….. p. 1                                       du système ?
Le bilan PLANETE………………………………….. p. 2                                         La Fédération Régionale des CIVAM de Basse Normandie s’engage
L’énergie en agriculture……………………………… p. 3                                           Depuis 2003, la FRCIVAM de Basse-Normandie réalise des bilans énergétiques. Forte de cette
Les énergies directes et indirectes…………………… p. 4                             expérience, nous avons créé un premier référentiel qui met en relation les pratiques des agriculteurs
Les achats d’aliments………………………………… p. 5
                                                                             et les consommations d’énergie sur les fermes. A ce jour, 180 bilans ont été réalisés comprenant tous
                                                                             types de productions et de conduites des systèmes.
La fertilisation………………………………………... p. 6
Les consommations électriques……………………… p. 7
Les mobilisations matérielles………………………… p. 7                                 Économiser avant de produire…
Les gaz à effets de serre……………………………… p. 8
Le coût énergétique des cultures……………………... p. 9
                                                                                   Depuis sa création en 2001 les adhérents de la FRCIVAM militent pour une agriculture
                                                                             autonome et économe en intrants qui soit socialement équitable, économiquement rentable et
Les systèmes herbagers et les enjeux énergétiques….. p. 10
                                                                             écologiquement responsable. Rien de plus facile pour prouver la viabilité de nos systèmes que
Relation entre pratiques agricoles et consommations... p. 11                 d'ouvrir les livres de comptes. Mais démontrer qu'ils sont aussi efficaces au niveau énergétique avec
L’efficacité énergétique, notion trompeuse………….. p. 12                       une moindre utilisation d'intrants était plus difficile. C'est pourquoi depuis 2003 avec le soutien de
Quels enjeux pour demain ?.......................................... p. 13   l'ADEME et du Conseil Régional nous avons réalisé des bilans PLANETE dans tous les types de
                                                                             systèmes. La synthèse de ce travail le démontre : à efficacité énergétique comparable, nos systèmes à
Évolutions en 6 ans sur 30 fermes CIVAM………….. p. 14
                                                                             base d'herbe sont moins « énergivores » et donc plus respectueux de l'environnement, en limitant les
                                                                             risques de pollution et les gaz à effet de serre.
                                                                                   Cela nous conforte dans l'idée qu'il est plus pertinent de réduire d'abord la consommation
                                                                             d'intrants, à forte dépense en équivalent fioul, avant d'envisager de produire de l'énergie sur nos
                                                                             fermes.
                                                                                                                                                                           Alain Regnault
                                                                                                                                               Administrateur de la Fédération Régionale
                                                                                                                                                        des CIVAM de Basse Normandie
                                                                                                                                                           Référent sur le dossier énergie

1
Le bilan PLANETE : outil pour mesurer les consommations énergétiques

                                                                       Emission de gaz à
                                                                        effet de serre
 Énergies directes                                                                                                                                1 litre de fioul = 1,14
 (fioul, électricité, gaz, lubrifiants)
                                                                                                Mesurer les flux : le diagnostic PLANETE          EQuivalent Fioul (EQF)
                                                                                                                                                  Soit 1 litre et 0,14 litre pour
                                                                                                L’outil utilisé pour les bilans énergétique est
                                                                                                                                                  la     production            et
         Entrées                   Matériels    Bâtiments        Énergie brute des produits     le diagnostic PLANETE. Il prend en compte
                                                                    céréales, lait, viande                                                        l’acheminement
                                                                                                les entrées et les sorties d’énergie sur
                                                                                                l’exploitation et les traduit en EQF:
                                 Aliments      Engrais, Phytos
                                                                                                équivalent litre de fioul.                        Sous        le   vocable
                                                                                                                                                  « agriculture durable », sont
 Énergies indirectes
 utilisées pour les intrants                                            Sorties                                                                   répertoriées             les
 (extraction, fabrication, transport,)                                                                                                            exploitations agricoles
                                                                                                                                                  certifiées en agriculture
                                                                      Source : Groupe PLANETE                                                     biologique ainsi que celles
                                                                                                                                                  qui répondent aux critères
                                                                                                                                                  de la MAE SFEI (Mesure
                                                                                                                                                  Agri Environnementale
                       Quels sont les grands indicateurs étudiés ?                                                                                Systèmes       Fourragers
                                                                                                                                                  Economes en Intrants). Les
                              Hormis l’EQF qui est la base de comparaison, le diagnostic PLANETE permet de mettre en
                                                                                                                                                  autres sont en agriculture
                       évidence des différences entre des systèmes semblables. Il met également en avant l’impact des                             dite      intensive      (ou
                       exploitations et des pratiques sur les gaz à effet de serre (GES) et détermine ainsi un pouvoir de                         classique).
                       réchauffement global (PRG).
                              Dans l’étude, les exploitations ont été classées selon leur système de production, qu’elles
                       soient en agriculture intensive (AI) ou agriculture durable (AD). Cette base permet de comparer les
                       besoins de chaque catégorie en reprenant les indicateurs du diagnostic PLANETE et les grands
                       postes énergivores.
                              Le fioul, les aliments achetés, la consommation électrique, les bâtiments, le matériel, et la
                       fertilisation représentent les principales consommations énergétiques.

                                                                                                                                                                               2
L’énergie et l’agriculture bas normande

                                                                                                Évolution de la production d’énergie dans le monde entre 1971 et 2006
    Des évolutions inéluctables du prix de l’énergie
           Les énergies les plus courantes actuellement consommées sont épuisables.
    Le coût de l’énergie a des variations de prix importantes, principalement dues
    aux relations entre l’offre et la demande. Avec une demande croissante, il devient
    intéressant de se démarquer des cours mondiaux qui agissent sur une grande
    partie des intrants. En effet, le prix des engrais, par exemple, évolue avec les
    inflations successives du pétrole.

    Une étude pour la Basse-Normandie                                                                                                                   Source : AIE

          Pour mieux évaluer les incidences des systèmes de production, nous avons cherché à comparer les différentes techniques pour en mesurer
    les répercussions sur la dépendance énergétique de l’agriculture bas-normande.
         Ainsi, avec le soutien financier du conseil régional et de l’ADEME, la fédération régionale des CIVAM a réalisé des bilans PLANETE
    auprès de ses adhérents et d’autres fermes de la région. Les structures ont été répertoriées par production avec une prédominance de bovin lait.

                                   Répartition géographique des                    Répartition des fermes mesurées par type de production
                                         fermes mesurées

                                                                                                        3%    2%
                                                                                                                               Productions vététales
                                                                                                             7%                Autre élevages
                                                        30                                                        8%
                           64                                                                                                  Autre élevages et PV
                                                                                                                       3%
                                                                                         49 %                                  Lait, Viande & PV
                                                                                                                               Lait & Viande
                                                                                                                               Lait
                                                                                                              28 %
                                                                                                                               Lait & PV
                                                                  57

3
Énergies directes et indirectes, en EQuivalent de Litre de Fioul

Répartition moyenne des consommations énergétiques                                             Répartition des consommations totales suivant le type d'agriculture
      L’étude montre que 71 % des exploitations ont une                        70                                       71 %
                                                                               60                                                              nb de fermes en Agriculture Intensive
consommation comprise entre 250 et 750 EQF/ha, avec une
                                                                               50                                  26                          nb de fermes en Agriculture Durable
moyenne de 595 EQF/ha. Aux extrêmes, 18 % des exploitations ont                40
une consommation supérieure à 750 EQF/ha et 11% mobilisent moins               30
                                                                                                                                    43
de 250 EQF/ha. Les plus énergivores sont toutes en agriculture plus            20                                  34
                                                                               10            16
« intensive » alors que les plus sobres sont toutes en « agriculture                                                           5
                                                                                                                                                        13                14
                                                                                0
durable ».                                                                             < 250 EQF/ha        De 250 à 500        De 500 à 750       De 750 à 1000         > 1000

           Consommation énergétique par poste en fonction du type
  EQF/ha                      d'agriculture
     800
     700
                                                            autres
                                                                                     La consommation énergétique moyenne des exploitations
     600
                                                            bâtiments          s’élève à 595 EQF/ha. La moyenne en agriculture dite intensive
     500
     400                                                    matériels          s’établit à 740 EQF/ha. Celle des fermes en agriculture durable est de
     300                                                    fertilisation      341 EQF/ha soit une économie de 42 % par rapport à la moyenne
     200                                                    électricité        globale.
     100                                                    fioul

       0                                                    achat d'aliments

                 AI              AD           Moyenne

Energie directe et indirecte : quelles proportions ?

      En moyenne, 38 % de l’énergie consommée (principalement fioul et                                 répartition de la consommation moyenne en %
                                                                                               fertilisation 15%                                        matériels 10%
électricité) correspond aux énergies directes liées aux processus de                                                                 bâtiments
                                                                                                                                        7%
production. Les 62 % restants, appelés énergies indirectes, représentent                                                                                          autres achats 5%
les énergies qui sont liées à la fabrication des outils et intrants utilisés
                                                                                                                                                                  autres produits
pour la production et donc externes à l’exploitation.                                                                      Autre 10%                               pétroliers 3%
                                                                                                                                                                 jeunes animaux
      En agriculture durable, ce rapport est de 49 % d’énergies directes et         achat d'aliments                                                                   2%
                                                                                         22%
51 % d’énergies indirectes. Cette différence est due aux consommations                                                                                            phytos 1%
                                                                                                                                                                semences 1%
d’intrants plus faibles dans ces fermes. Elles consomment donc moins                       électricité 14%                         fioul 20%                    énergie eau 0%
« d’énergie grise ».
                                                                                                                                                                                       4
Les achats d’aliments

                                            Répartition des principaux           Les achats d’aliments représentent 22 % des consommations globales
                                          intrants liés à l'élevage en t/an
                                                                                      La durabilité des systèmes passe par l’autonomie en aliments. Les systèmes durables
                                    200
                                    180                                          achètent moins d’aliments à l’extérieur par rapport à l’agriculture plus intensive, moins
                                               33
                                    160                                          64 %. Ce résultat met en évidence le niveau de dépendance des fermes vis a vis des matières
                                    140        18
                                                                        31       premières extérieures, (notamment protéiques) et soulève la question de l’achat d’aliments
                                    120
                                    100                                 20       souvent issus de pays tiers (importation de soja du Brésil par exemple).
                                     80
                                              137                                      Grâce à ces données, nous pouvons calculer la surface réellement nécessaire à la
                                     60
                                                           28
                                     40                                 93       production en évaluant des rendements des aliments produits sur des surfaces extérieures à
                                                           24
                                     20
                                                           15
                                                                                 l’exploitation.
                                      0
                                               AI          AD     Moyenne
                                            concentrés   fourrages paille
                                                                                 Impact des achats d’aliments sur la surface utilisée :

Calculs en prenant en compte                                                                                                                                              Surface agricole de
                                         En moyenne, les exploitations de l’échantillon                                                                 29 ha
des rendements de 5 t/ha pour                                                                             Moyenne             96 ha                                       l'exploitation
les concentrés, 8 t/ha pour les   utilisent 29 ha de plus que la surface qu’elles cultivent.
                                                                                                                                            13 ha                         surface utilisée pour les
fourrages, et 4 t/ha pour la      En agriculture intensive, cela s’élève à 38 ha, soit 34 %            Agri durable        71 ha                                          concentrés achetés
paille.                           de plus que la SAU. En agriculture durable, 13 ha ( soit                                                                      38 ha     surface utilisée pour les
                                  18 %) sont utilisés pour la production hors de la ferme,            Agri intensive               111 ha                                 fourages achetés

                                  principalement pour la paille.                                                                                                          surface utilisée pour la
                                                                                                                   0 ha        50 ha                100 ha          150 ha paille achetée

                                  MOYENS D’ACTIONS                                                             EFFET / ECONOMIE D’ENERGIE
                                  Réaliser un diagnostic protéines permettant de mesurer les marges
                                                                                                               Préalable à l’interrogation et la recherche de solutions vers plus
                                  de manœuvres en terme d’autonomie en protéines
                                                                                                               d’autonomie
                                  (InPACT Basse Normandie)
                                  Associer légumineuses et graminées dans les prairies                         Production d’un aliment équilibré, qui réduit les besoins de
                                  Voir page 8 : « Les légumineuses : outil anti-pollution »                    complémentation protéique
                                  Cultiver des céréales et des protéagineux pour l’autoconsommation            Réduction des achats de concentrés extérieurs
                                  Privilégier un approvisionnement local et des aliments faiblement            Diminution des consommations liées à la production et aux
                                  consommateurs d’intrants pour leur production                                transports
   5
La fertilisation
                                                                          Moyenne       Agriculture intensive Agriculture durable Variation AD / AI
Les engrais et amendements représentent 15 %                                                                                                                    100 Kg d’azote = 181 EQF
                                                             Azote         57 Kg               72 Kg                   7 Kg                     - 90 %
                                                                                                                                                                100 Kg de phosphore = 44 EQF
      La fertilisation utilisée est moins importante,        Phosphore     12 Kg               15 Kg                   5 Kg                     - 66 %          100 Kg de potassium = 34 EQF
avec 81 % d’unités fertilisantes en moins.                   Potassium     19 Kg               23 Kg                   9 Kg                     - 61 %          1 t d’ammonitrate = 606 EQF
                                                             Total         88 Kg               110 Kg                  21 Kg                    - 81 %          1 t de starter = 526 EQF

Des solutions existent pour améliorer les pratiques :                                                    Engrais minéraux épandus en Kg/ha

      La maîtrise du bilan azoté limite les achats d’engrais.                    Moyenne
                                                                                                                                                                     Azote
Une réduction d’apport azoté de 30 U/ha permet une                         Agri durable                                                                              Phosphore
économie d’énergie de 50 EQF/ha, mais aussi une                           Agri intensive                                                                             Potassium

économie de 30 €/ha (à 1 €/ U d’N). Des outils d’aides,                                    0        20         40              60          80            100   120
comme les analyses de sols et d’effluents, permettent
                                                                                                                         7,3
d’ajuster les apports, et de limiter les besoins en engrais              4,6             Rendement moyen                 tonnes        RGA pur + 250 unités d’azote /an     10,9
                                                                         tonnes                                                                                             tonnes
minéraux. Une remise en cause plus globale de l’assolement                              de prairies sur 10 ans

permet d’adapter les rotations et de limiter le lessivage.                                                       6,8                RGA +TB + 0 unités d’azote /an
                                                                                                                                                                          9,9
L’association de graminées et de légumineuses permet                       5,2

d’avoir une prairie complémentaire, la légumineuse
                                                                                                                         7,2    Fétuque + RGA + TB + 0 unités d’azote /an
apportant l’azote nécessaire à la graminée. La production
                                                                                  5,9                                                                                           10,5
d’une prairie conduite en association est équivalente à celle d’une
prairie azotée (voir ci-contre).
                                                                                                                          Source : Ferme expérimentale de Derval (44)

MOYENS D’ACTIONS                                                                  EFFET / ECONOMIE D’ENERGIE
Maîtriser son bilan azoté :                                                       Réduire excès de 30 Kg/ha représente une économie d’énergie de
analyses de sols, des effluents, …                                                50 EQF/ha soit environ 10 % de la consommation totale de la ferme
Substituer les sols nus par des couverts végétaux l’hiver (CIPAN)                 Réduction des pertes azotées et donc des apports nécessaires
Meilleure prise en compte de la valeur fertilisante des effluents
d’élevage de l’exploitation ou des « déchets » organiques du                      Diminution des achats d’engrais de synthèse
territoire local (analyses des effluents, pesées des épandeurs, … )
Associer légumineuses et graminées dans les prairies                              Les légumineuses apportent l’azote nécessaire aux graminées
                                                                                  Réductions des besoins en fertilisation minérale et en produits
Diversifier son assolement et adapter ses successions végétales
                                                                                  phytosanitaires
                                                                                                                                                                                              6
Les consommations électriques
                                  L’électricité représente 14 % des consommations moyennes
                                       Le poste électricité est celui où les économies énergétiques et, bien sûr, économiques, peuvent avoir des résultats directs
                                  et rapides. Les diminutions de ces consommations peuvent être faites grâce à des équipements spécifiques (chauffe-eau solaire,
                                  pré-refroidisseur à lait, échangeur thermique, …). Pour bien cerner l’intérêt de la mise en place de tels outils, il est nécessaire
                                  de localiser les consommations électriques et de les classer par poste. Par exemple pour un élevage laitier :
                                  ♦ Bloc de traite : tank (35 à 45 % des consommations électriques selon l’institut de l’élevage), chauffe-eau (30 à 40 %),
                                      ventilation, pompe à vide, …
                                  ♦ Bâtiments : broyeur, racleur, éclairage, DAL, DAC, … (suivant équipements)

                                    L’achat de matériel permettant de consommer moins d’électricité peut être justifié, mais on peut déjà améliorer l’existant :
Pour réduire la facture           ♦ Amélioration de la ventilation de la laiterie en créant un accès direct vers l’extérieur
d’électricité,        des         ♦ L’entretien régulier du tank permet une diminution du temps de refroidissement du lait
équipements peuvent être
installés, comme le pré-
refroidisseur à lait. Il                                Des économies d’énergie ou des productions alternatives ?…
permet de refroidir le lait
                                                              Une fois les pistes d’économies analysées, nous pouvons définir la base incompressible d’énergie
avant le tank, ce qui
diminue le temps de
                                                        nécessaire à la production. Ensuite, la réflexion de la production d’énergies renouvelables sur la ferme
refroidissement.                                        peut se poser et participer à l’autonomie de l’exploitation.

                       L’énergie mobilisée pour fabriquer les bâtiments et le matériel
                    Ces critères dépendent en partie de la politique                 Les dépenses énergétiques liées           Quelques pistes d’amélioration :
              d’investissement et de renouvellement de l’agriculteur, sauf           aux bâtiments et aux matériels en
                                                                                                 EQF/ha                        ♦   Adapter le parc matériel aux besoins,
              dans le cas des mises aux normes obligatoires.                                   matériels        bâtiments
                                                                               120                                                 éviter la sur-mécanisation en menant
                    Pour le matériel, le renouvellement est un point clé,
                                                                                                                                   une réflexion sur le mode de propriété
              car plus les achats sont réguliers, plus l’exploitation est      100

              consommatrice sur ce poste d’énergie grise.                       80
                                                                                          50                                   ♦   Passer au banc d’essai moteur (BEM)
                                                                                                                        42
                    L’utilisation de matériel en CUMA et en ETA est peu                                    28
                                                                                                                                   pour diagnostiquer les éventuels
                                                                                60
              mis en avant avec le bilan PLANETE. Seule l’intervention                                                             problèmes
                                                                                40
              du matériel et non son taux d’utilisation ou d’amortissement                62                            57     ♦   Privilégier les constructions bois moins
                                                                                20                         48
              énergétique global est pris en compte. Cela a un effet négatif                                                       gourmandes en énergie et permettant de
                                                                                 0
              lorsque les matériels sont récents et puissants même s’ils                                                           stocker durablement du carbone
                                                                                     Agri intensiveAgri durable      Moyenne
  7           interviennent peu sur l’exploitation.
Les émissions de gaz à effets de serre (GES)
       Les émissions de GES calculées par la méthode PLANETE prennent en compte :
♦ Le dioxyde de carbone (CO2), généré par la combustion d’énergies directes (moteurs et électricité) et par          L’agriculture durable rejette globalement
    la fabrication des intrants (engrais minéraux, matériels agricoles, bâtiments)                            moins de GES. Le méthane est légèrement
♦ Le méthane (CH4), émis par les fermentations ruminales et par les déjections                                supérieur du fait de la présence, en général, d’un
♦ Le protoxyde d’azote (N2O), engendré lors de la fabrication des intrants (engrais minéraux), lors de        nombre d’animaux plus important en AD.
                                                                                                              Cependant, la forte utilisation des légumineuses
    l’apport d’azote sur les sols (engrais minéraux, fixation symbiotique des légumineuses) et lors de la
                                                                                                              et l’importance de la surface en prairies,
    dégradation des déjections animales                                                                       valorisées en pâturage, limite les rejets de
       On en déduit un pouvoir de réchauffement global (PRG) qui s’exprime en équivalent CO2. Il cumule       protoxyde d’azote (moins d’achat d’engrais azotés
ces trois gaz avec un coefficient d’équivalence en CO2.                                                       et moins de temps de séjour en bâtiment).
                                                                                                                     Grâce à l’échantillon à disposition, l’étude
                                        Production de GES selon le type d'agriculture en t eq                 a permis de mettre en avant la corrélation
                                                           CO2/ha/an
•   1 kg de CO2 = 1 kg eqCO2                                                                       CO2        entre l’augmentation des GES émis avec
                                      Moyenne             1,2         2,6            1,8
•   1 kg de CH4 = 21 kg eqCO2                                                                                 celle de la consommation énergétique.
                                   Agri durable          0,8        2,7           1,4              CH4
•   1 kg de N2O = 310 kg eqCO2    Agri intensive           1,4          2,6            2,0         N2O

                                                   0,0       1,0   2,0    3,0   4,0    5,0   6,0

Des pistes d’actions pour limiter les rejets de GES
♦ Ajuster l’alimentation azotée des vaches laitières : diminuer l’apport protéique à 90 g de PDI/kg de        Les légumineuses : outil anti-pollution
  MS au lieu des 110 g recommandés. Cette baisse n’a pas d’impact sur la production laitière chez une         • Seules plantes à capter l’azote de l’air
  VL dont la production est inférieure à 7 500 L/an. Mais, ses rejets azotés passent de 92 à 76 Kg (soit      • Pas de besoins de fertilisation azotée
  une baisse de 17 %).                                                                                        • Émettent 3 à 4 fois moins de N2O qu’une culture
♦ Développer les légumineuses dans les prairies : le fait de substituer des légumineuses aux engrais            de maïs ayant reçu une fertilisation « normale »
                                                                                                              • Le pois dans une rotation de 5 ans réduit les
  permet de baisser les émissions totales d’un élevage de 3 à 7 %. Ceci permet aussi de diminuer les
                                                                                                                émissions de GES (N2O et CO2) d’environ 13 %
  consommations énergétiques sur l’un des quatre postes les plus énergivores. La diminution des engrais
                                                                                                              • Très bon bilan énergétique (bon apport en
  azotés permet de faire des économies substantielles.                                                          protéines pour les animaux) et écologique (pas
♦ Travailler sur l’équilibre fourrages-concentrés : Les émissions de méthane sont maximales quand               d’apport d’azote) des prairies enrichies en trèfle
  les concentrés représentent 30 à 40% de la ration. En augmentant la part des fourrages grossiers dans         blanc
  la ration, on diminue ces rejets.                                                                           Malgré ceci, les légumineuses couvrent seulement
                                                                                                              5 % de la surface de l’Union Européenne et cette
♦ Allongement de la durée de pâturage : un bovin émet 2 à 3 fois moins de gaz dehors que sous
                                                                                                              dernière importe 70% de ses protéines végétales
  bâtiments. Les dégagements de CH4 et de N2O issus des pissats et des bouses sont extrêmement                pour l’alimentation animale.
  faibles à l’herbe et bien moindres qu’en stabulation, avec stockage et épandage des déjections. Source :          Source : D’après le service presse de l’INRA
  Institut de l’Elevage
                                                                                                                                                                     8
Le coût énergétique des cultures
                                Pour calculer l’énergie consommée pour les cultures, on comptabilise : les
                          semences, les produits phytosanitaires, les engrais et les amendements. Les coûts                                    Intrants liés aux cultures en EQF/ha cultivé
Ici,   les   hectares
                                                                                                                                                                        semences
cultivés sont la SAU      énergétiques prennent en compte les consommations de la production de l’intrant                                               10
                                                                                                                                                                        pesticides
                                                                                                                                        250
moins les hectares en     jusqu’à son utilisation. Ces résultats ne prennent donc pas en compte le retraitement,                                        22              fertilisation
                                                                                                                                                                                                   8
prairies naturelles.                                                                                                                    200
                          dont l’eau, par exemple, peut faire l’objet en cas de pollution diffuse par excès                                                                             14
                                                                                                                                        150
                          d’intrants.                                                                                                                                   5
                                                                                                                                                       207                        2
                                                                                                                                        100                                                  165
                          ♦   La fertilisation représente une très grande partie des consommations car elle est                                                           91
                                                                                                                                          50
                              très énergivore.
                                                                                                                                          0
                          ♦   Les produits phytosanitaires sont quant à eux tellement concentrés que la                                           A. Intensive     A. durable           moyenne
                              consommation énergétique pour la production de ces intrants est moindre.
                          ♦   Les semences consomment également peu d’énergie malgré l’achat de semences sélectionnées.
                               Les résultats des exploitations dépendent en grande partie de leur assolement et de leurs rotations. La gestion de la surface et des
                          espèces implantées sont donc des éléments clés. L’adaptation au plus juste des apports, azotés notamment, permet de limiter les risques
                          de maladie et donc de limiter l’utilisation et l’impact des produits phytosanitaires et des engrais sur le milieu.

Réduction          des
intrants     apportés                                              En comparant deux types de conduite d’un blé, les élèves du lycée du Rheu ont pu
signifie baisse de la                                                      mesurer l’incidence sur l’efficacité énergétique de la culture.
densité au semis et
de l’apport d’azote,                            en EQF                                                                           en EQF
donc diminution de
                                                         Conduite classique d’un blé                                                               Conduite économe d’un blé
                           Labour                 35                                                        Labour                 35
la    pression     des
                           Préparation du sol     15                                    Blé        Paille                                                                           Blé          Paille
maladies. Une bonne                                                                    85 qx       4,5 T
                                                                                                            Préparation du sol     15                                              65 qx         4,5 T
maîtrise des intrants      Semis à 140 Kg/ha      32                                3 765 EQF   2 007 EQF                                                                       2 898 EQF     2 007 EQF
                                                          1 ha de blé                                       Semis à 120 Kg/ha      27                1 ha de blé
en conduite économe                                        classique                                                                                  économe
                           Engrais 150 U         226                                TOTAL SORTIES                                                                               TOTAL SORTIES
permet, malgré une                                                                                          Engrais 40 U           58
                           2 passages phytos      30                                  = 5 772 EQF                                                                                 = 4 905 EQF
diminution          du                                                                                      1 herbicide            18
rend e me nt ,     un e    Racourcisseur          12
                                                                                                            Récolte                25
meilleur     efficacité    Récolte                25
                                                                  Efficacité                                Presse/ramassage       25                         Efficacité
énergétique sur un
                           Presse/ramassage       25             énergétique                                                                                 énergétique
hectare de blé.                                               = sorties / entrées                           TOTAL                 203                     = sorties / entrées           Source : travaux réalisés par
                           TOTAL                 400                = 14                                                                                         = 24
                                                                                                            ENTREES              EQF/ha                                                  les élèves du lycée du Rheu
                           ENTREES              EQF/ha
                                                                                                                                                                                          accompagnés par le RAD
  9
Comment les systèmes herbagers répondent-
                               répondent-ils aux enjeux énergétiques ?

                                      Nous avons constaté que les systèmes les moins consommateurs
                                                                                                                                                               Prairie     Normes ration
                                énergétiquement sont les systèmes en agriculture durable. En                                                                  naturelle   complète (/Kg de
                                répondant aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux, ces                                                          (/Kg de MS)        MS)
                                exploitations répondent au défi énergétique d’aujourd’hui.                                             Énergie (UFL)             0,96          0,96
                                  Pour faire face à l’augmentation de la surface utilisée par les Protéines (en g PDIN)                          109                      109
exploitations, il peut être intéressant de réaliser un diagnostic protéines préalable à la recherche de             (en g PDIE)                  110                      110
solutions vers plus d’autonomie. Cultiver des céréales et des protéagineux sur son exploitation permet              (en g PDIA)                   39                       40
d’être plus indépendant vis-à-vis de l’extérieur et donc de la fluctuation du prix des matières           Calcium (en g Ca)                        7                        7
premières. Enfin, nous avons pu observer qu’un système fourrager basé sur l’herbe (graminées +
                                                                                                         Phosphore (en g P)                       4                         4
légumineuses) permet de fournir une ration équilibrée et d’avoir moins recours aux aliments achetés Source : cahier technique « construire et conduire un système herbager économe »
(voir ci-contre).

                                                                                                                            Consommation d’énergie pour la production de
Moins d’achat d’aliments …                                                                                                  fourrage en prenant en compte l’implantation et la
                                                                                                                            récolte :
Comme vu précédemment, le pâturage permet, en certaines périodes de l’année, d’apporter un
                                                                                                                            • Maïs ensilage : 205 EQF/ha + complément pour
fourrage riche et équilibré, ainsi, les achats d’aliments sont limités. Sur la période hivernale, un                            équilibrer la ration en azote …
peu de maïs avec de l’herbe stockée jeune, plus azotée, est plus facile à équilibrer.                                       • Prairie enrubannée : 180 EQF/ha
… moins de fioul…                                                                                                           • Prairie ensilée : 147 EQF/ha
                                                                                                                            • Prairie en foin : 120 EQF/ha
Les prairies, de plus longue durée que les cultures annuelles, permettent de ne travailler le sol
                                                                                                                            • Prairie pâturée : 63 EQF/ha
qu’une fois tous les 5 ans ou plus. Ceci permet d’économiser du fioul et du matériel. De plus, la
conduite en pâturage permet de ne pas consommer d’énergie pour la récolte et la distribution.                               Source : diagnostic PRAIRIE de l’ADAGE

… peu d’engrais…
Grâce aux associations d’espèces, les prairies sont assez complètes. La légumineuse est le
moteur de la prairie grâce au captage de l’azote de l’air qui est restitué à la graminée par le sol.
… donc plus d’autonomie.
Tous ces éléments permettent d’avoir une réflexion sur l’ensemble du système d’exploitation
qui devient plus autonome et plus sobre du point de vue énergétique.

                                                                                                                                                                                             10
Relations entre pratiques agricoles, consommations énergétiques et efficacité économique
                                                                                                             À partir des résultats du bilan du PLANETE, nous avons calculé les
EQF/ha             Part d'herbe dans la SAUA* et consommations énergétiques                            corrélations entre différents critères techniques et énergétiques.
               669
160                                                                       100%                               Ce graphique porte sur la production majoritairement rencontrée
                               559                                                    aliments
140
                                                                          80%
                                                                                      achetés/ha       dans l’échantillon : bovins lait avec ou sans productions végétales vendues
120                                            447
                                                                                      fioul/ha         (117 fermes). Il représente la relation entre la part d’herbe dans la SAU et
100                                                                       60%
 80                                                                                                    les principaux postes de consommations, fortement corrélées : plus la part
                                                                   289 40%            fertilisation/ha
 60                                                                                                    d’herbe augmente, plus les consommations totales par hectare diminuent
 40                                                                                                    pour les systèmes en production laitière.
                                                                          20%
 20                                                                                   total EQF
                                                                                      consommés/ha           Les besoins en fertilisants sont réduits par une part d’herbe
  0                                                                       0%
       les 29 ayant le moyenne basse moyenne haute les 29 ayant le                    Part d'herbe     plus importante dans la SAUA, à la condition que les prairies soient
       moins d'herbe         (29)           (30)         plus d'herbe                                  conduites en association, avec du trèfle, par exemple, véritable « moteur de
                                                                                                       la prairie », qui capte l’azote de l’air par ses nodosités et le restitue à la
                         * SAUA : Surface Agricole Utilisée destinée à l’Alimentation
                                                                                                        graminée.
                    Plus pérennes que des cultures fourragères annuelles, les prairies sont implantées pour plusieurs années et diminuent les consommations de
            fioul. Ceci est d’autant plus valable pour les prairies valorisées en pâturage.
                    Enfin, l’étude permet d’observer que les consommations énergétiques liées aux achats d’aliments restent maîtrisées par l’augmentation de la
            surface en herbe.

                      Réduction des consommations énergétiques,                                                       Résultats économiques issus des références du RAD et du
                                                                                                                                               RICA
                      un enjeu économique                                                                         primes   résultat courant     EBE      valeur ajoutée    produit courant

                                                                                                                                                              173 562 €
                                                                                                             160 000 €

                                                                                                                                                                                              Source : observatoire économique du RAD
                                                                                                                           135 902 €
               La réduction des consommations énergétiques est liée à la maîtrise des
                                                                                                             120 000 €
          charges pour la production. Une réduction des apports d’aliments et d’engrais
                                                                                                              80 000 €
          par exemple (les postes d’énergies indirectes les plus « gourmands ») limite les                                                 61 608 €                            61 576 €
          charges et contribue à l’amélioration de la valeur ajoutée sur les productions                      40 000 €                 56 521 €                                    57 227 €
                                                                                                                                                  30 902 €                26 973 €
          vendues. Sur les fermes des CIVAM : la valorisation du pâturage, l’autonomie                                                     20 887 €                           25 748 €
                                                                                                                   0€
          en protéines et la conduite économe des prairies permettent des économies.                                        Produit           résultat         Produit         résultat

                                                                                                                                  CIVAM B-N                     Ferme moyenne B-N
                                                                                                                    Avec 38 000 € de produit en moins, la ferme des
                                                                                                                     CIVAM dégage une valeur ajoutée équivalente
11
L’efficacité énergétique (EE)
      Cette valeur est issue d’un rapport entre l’énergie des produits sortis et l’énergie consommée sur l’exploitation. Une
                                                                                                                                          EE = Sorties en énergie
comparaison pertinente de ce critère ne peut être réalisée qu’à partir de deux fermes relativement proches (production, surface, …).           Entrées en énergie
C’est pourquoi il est difficile de comparer 150 bilans énergétiques réalisés sur l’ensemble de la Basse-Normandie avec des                Un rapport supérieur à 1
productions variées. Cependant, il peut être envisageable de comparer une exploitation sur deux années différentes pour observer          signifie que l’exploitation a
l’évolution de son efficacité énergétique.                                                                                                des sorties plus importantes
      Ce critère permet de visualiser rapidement l’efficacité de l’exploitation. Une exploitation ayant un rapport proche de 1 produit    que les entrées. En règle
autant d’énergie qu’elle n’en consomme. Mais il est difficilement analysable car les énergies « sorties » ne sont pas les mêmes que les   générale, le bilan des fermes
                                                                                                                                          en céréales est meilleur que
énergies consommées. Pour les sorties, PLANETE évalue les quantités en énergie brute plutôt qu’en énergie utilisée pour la
                                                                                                                                          celui des fermes en
production de cette sortie (voir encadré). L’étude a néanmoins permis de donner quelques tendances :                                      production de viande.
♦ Les 20 exploitations les plus énergivores ont une EE moyenne de 1,34
♦ Les 20 exploitations les moins énergivores ont une EE moyenne de 2,78                                                                   Dans le bilan PLANETE,
                                                                                                                                          l’EE est difficilement
♦ Nous avons pu observer qu’en règle générale, l’EE a tendance à s’améliorer lorsque les consommations diminuent.
                                                                                                                                          interprétable car les sorties
                                                                                                                                          sont calculées en calories
Une démarche vers l’agriculture durable                                                                                                   alimentaires. Il serait donc
                                                                                                                                          préférable de vendre ses
       Les économies d’énergies sont le fruit d’un travail entrepris avec la démarche d’agriculture durable promue par les CIVAM.         céréales pour racheter des
Ainsi, grâce à une démarche collective, et avec des groupes locaux, des agriculteurs réfléchissent à leurs consommations                  concentrés. Dans la réalité,
énergétiques. Les journées de formation sont aussi le moment d’échanger sur les techniques, les pratiques, de chacun pour produire        ceci est évidemment erroné.
en agriculture durable, agriculture qui, comme nous avons pu le démontrer est peu énergivore et moins dépendante des matières
extérieures à l’exploitation, ce qui induit une moindre dépendance aux fournisseurs extérieurs et donc un impact positif sur
l’économie de l’exploitation.
Les groupes locaux :
       Dans la Manche et dans l’Orne, des groupes se réunissent pour une réflexion sur leur mode de production avec une approche
sur l’ensemble du système. L’énergie n’est pas le facteur premier sur une ferme mais il est fortement induit dans le type de démarche
de production.
D’autres groupes en réflexion :
       Dans l’Orne, la FR CIVAM de Basse-Normandie accompagne deux groupes situés sur deux bassins versants. Grâce à une
« approche système », les éleveurs ont pu réduire leurs achats en aliments, en engrais, en pesticides, … et ont augmenté la surface
en herbe dans leur assolement. Ceci présente deux avantages spécifiques : d’une part sur la stabilité économique de l’exploitation,
grâce à la réduction des achats, et d’autre part sur les consommations énergétiques de l’exploitation. Ces changements ne peuvent
donc qu’avoir des incidences positives dans leur démarche d’agriculture durable engagée en 2005. En prenant en compte les
objectifs et les finalités des agriculteurs, un système a pu leur être proposé avec, par la suite, un accompagnement technique.
                                                                                                                                                                  12
Quels enjeux pour demain ?

            A la suite du grenelle de      Diminuer son impact énergétique, un enjeu pour demain
     l’environnement, des dispositions           Le grenelle de l’environnement fut le début du PPE, le               1                                2
     sont mises en place pour limiter                                                                           Réduire ses                       Économies
                                           Plan de Performance Énergétique, visant à rendre 30 % des
                                                                                                              consommations                   énergétiques et donc
     les pollutions et les émissions de    fermes à un faible impact énergétique, en passant par des
                                                                                                               avec l’existant                    financières
     gaz à effets de serre. Ainsi, une     investissements. Alors que cette indépendance est plutôt
     taxe carbone est proposée dans        accessible par l’économie, et l’autonomie, sur les exploitations
     une logique de « pollueur –           agricoles.                                                                                   3
     payeur ». Dans un premier temps             Le cheminement ci-contre montre qu’il est préférable                            Investissements
                                                                                                                                   basés sur les
     exonérée, l’agriculture pourrait y    d’avoir une approche globale du système, en cernant les postes
                                                                                                                                    nouvelles
     être intégrée par la suite. Par       importants et d’y travailler. Enfin, des investissements ou une                       consommations
     exemple, des taxes pourraient être    réflexion sur la production peut être envisagée.                                        énergétiques
     mises en place, au prorata des
     émissions calculées ou bien,
     prendre la forme de quota.
     Chaque hectare aurait une                                       Avec 100 litres de fioul (EQF)
     attribution en tonne d’équivalent
     CO2 d’émission.
                                                                          Je peux produire ! :
            Avec 100 EQF par exemple,
     une exploitation en lait produit en
                                                       En agriculture                              En agriculture durable
     m o y e n ne 8 5 0 l i tr e s . E n
                                                         intensive
     agriculture plus intensive, ou
     classique, une exploitation
     produit 728 litres de lait contre
     979 litres, principalement basée
     sur l’herbe. Au vu des enjeux
     énergétiques de demain, ces
     systèmes de production
                                                      728 litres                                       979 litres                 Source : 150 bilans
     autonomes peuvent donc paraître                                                                                              PLANETE         en   B a sse -
     d’autant plus intéressants.                                                  + 25 %                                          Normandie, groupe bovins
                                                                                                                                  lait stricts — FRCIVAM BN
13
Des agriculteurs analysent l’évolution de leurs consommations énergétiques

Zoom sur … 30 fermes du réseau CIVAM en Basse-                                        Equivalent Fioul des principales dépenses énergétiques des exploitations /ha/an
Normandie                                                           120
                                                                          105
                                                                                                                94
                                                                                                                     89
       Pour mesurer les évolutions faites sur des fermes du         100         86
                                                                                                   81
                                                                                                        85
                                                                     80
réseau CIVAM, trente agriculteurs se sont penchés sur                                                                        57                                    53 54
                                                                     60
leurs bilans énergétiques, l’un ayant pour référence les                                                                                                                      38 38
années 2002-2003 et un deuxième en 2007-2008.                        40                                                           26                                                        25 28
                                                                                      14 11
                                                                     20                                                                                  4
L’évolution des consommations montre que des efforts                                                                                        2    1           2
                                                                      0
ont été réalisés, principalement sur la fertilisation et sur le            fioul       autres     électricité    achats    fertilisation   pesticides   semences   matériel   bâtiments   autres achats
                                                                                     produits                   aliments
fioul.
                                                                                     pétroliers
                                                                                                                      diagnostic n°1       diagnostic n°2

14 litres de fioul de moins par                                                           est possible grâce à la gestion
                                           La      diminution          des                                                                               Un bilan intéressant
hectare                                                                                   économe des prairies, mais aussi
                                           consommations d’énergies grises                                                                                        Déjà économes sur les
      Ceci peut s’expliquer par            liées aux achats d’aliments s’est              des cultures annuelles. En
                                                                                                                                                         énergies indirectes (aliments
l’augmentation de la surface en            principalement faite par l’achat               moyenne les apports d’azote ont
                                                                                                                                                         achetés, phytos, fertilisation, …)
herbe, et particulièrement en              de concentrés simples et non plus              été réduits de moitié (de 24 à 12
                                                                                                                                                         les agriculteurs ont maintenu
prairies naturelles.                       de concentrés composés. Ceci                   U d’azote/ha). Les apports de
                                                                                                                                                         leurs systèmes pour maîtriser
      De plus, entre les deux              limite les transformations et                  P2O5 et de K2O ont quant à eux
                                                                                                                                                         leur impact énergétique. Au final,
périodes évaluées, la part en              mélanges successifs.                           été réduits de deux tiers.
                                                                                                                                                         ce sont 53 EQF économisés par
surface de céréales a diminué.                                                                  Seuls les apports de
                                           Une fertilisation divisée par                                                                                 hectare, soit 3843 EQF par
Des achats d’aliments qui se                                                              calcium sont presque maintenus
                                           deux en quatre ans                                                                                            exploitation. Basées sur un
tournent vers les concentrés                                                              (-15 %). Ceux-ci apportent une
                                                 De 57 litres de fioul utilisés                                                                          système herbager, ces fermes ont
simples                                                                                   fumure de fond pour le sol.
                                           pour la production des engrais et                                                                             une production laitière économe
                                                                                                Pâturage, valorisation des
      Le groupe étudié se situe            amendements, la moyenne du                                                                                    et autonome, qui, en plus d’avoir
                                                                                          associations pour les prairies et
dans la moyenne des 150 bilans             groupe passe à 26. la moyenne                                                                                 de bons résultats énergétiques,
                                                                                          pour les mélanges céréaliers, …
(seulement les bovins lait avec 89                                                                                                                       p r é s e n te nt de s r é s u lt a ts
                                           des 150 bilans était de 88 EQF/                Autant de pratiques favorisant la
EQF/ha).                                   ha. Cette amélioration technique                                                                              économiques intéressants.
                                                                                          maitrise des apports d’engrais.
                                                                                                                                                                                                          14
Pour aller plus loin …
         Des publications sont disponibles pour présenter des éléments permettant de produire tout en diminuant son impact énergétique.
Les CIVAM et le Réseau Agriculture Durable travaillent sur cette problématique dans le but de diminuer les consommations énergétiques en agriculture.

                                                                                                                                                    Des groupes
                                                                                                                                                    5    g r ou p es CIVAM
                                                                                                                                                    d’agriculteurs (ACBM,
                                                                                                                                                    ADAC, APAD, ARADEC,
                                                                                                                                                    AREAS) qui appliquent
                                                                                                                                                    l’agriculture durable au
                                                                                                                                                    quotidien. Des paysans
                                                                                                                                                    en       route     vers
                                                                                                                                                    l’agriculture    durable
                                                                                                                                                    (groupe de Passais,
                                                                                                                                                    groupe de la Rouvre,
                                                                                                                                                    groupe Abeilles…)

                                                                                                                                                    Nos projets
                                                                                                                                                    P r o m o u v o i r
                                                                                                                                                    l’agriculture durable en
                                                                                                                                                    Basse      Normandie
                                                                                                                                                    auprès de tous les
                                                                                                                                                    publics.
                  Les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural sont des
                 associations créées par les agriculteurs pour promouvoir une agriculture durable,                                                  Nos actions
                économiquement viable, socialement équitable et respectueuse de l’environnement.                                                    Animer des formations
                                                                                                                                                    techniques,     proposer
                                                                                                                                                    des visites de fermes,
                                                                                                                                                    intervenir     dans    les
                                                                       FRCIVAM de Basse-Normandie                                                   classes, accompagner
                                                                                                                                                    des projets de territoire,
                                                                       2, place du 8 mai                                                            réaliser des actions de
                                                                        14 500 VIRE                                                                 communication         sur
                                                                                                                                                    l’agriculture durable.
                                                                        Tél. : 02.31.68.80.58
                                                                                                                                                     Crédit photo : CIVAM
                                                                        E-mail : frcivambn@yahoo.fr

                                                                                                                              Imprimé sur papier recyclé avec de l’encre végétale
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