REGARD SUR LA VEILLE SCIENTIFIQUE L - microbiologique dans les eaux récréatives
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10 juin 2019 REGARD SUR LA VEILLE SCIENTIFIQUE L microbiologique dans les eaux récréatives Caroline Huot M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie Mise en contexte -conseil, de formation et de recherche. À ce titre, il effectue hebdomadairement une veille de la : https://www.inspq.qc.ca/qualite-de-l-eau-et-sante/groupe-scientifique-sur-l-eau. De plus, un bilan de cette veille, portant su fois par Objectif 2018. Son objectif est de décrire ces Bonadonna et La Rosa Bonadonna et La Rosa, dans leur récente revue sur les maladies virales liées aux piscines, affirment que la majorité des éclosions dans ces milieux seraient causées par des virus entériques. Ils rapportent aussi que près es serait associée aux piscines contaminée par les matières fécales ou autres fluides corporels, tels que les vomissements. Les voies séjourné. Cette revue exhaustive de la littérature effectuée dans les banques de données Scopus, PubMed et
BISE Huot, C. (2019) Google Scholar visait à identifier les organismes indicateurs et la maladie ainsi que les défis liés aux procédures de chloration et de désinfection. Cette revue a permis de recenser 31 éclosions virales liées aux piscines de 1951 à 2013, dans plusieurs pays issus de différents continents. Ces éclosions y sont brièvement décrites et les caractéristiques communes de ces événements sont exposées. Les principaux virus ayant causé des éclosions dans ces milieux sont : les adénov élevé et les enfants sont plus touchés que les adultes, tant au regard du nombre de personnes affectées que de la sévérité de la présentation clinique. Cela peut être causé par leurs comportements à risque (ex. : tendance à Toujours selon la revue de Bonadonna et La Rosa, le virus pathogène causal est généralement détecté dans les transitoire de la environnementales sont des facteurs qui peuvent expliquer le fait que la souche virale en cause soit isolée dans lement dans 21 méthodes moléculaires telles que la PCR (polymerase chain reaction laboratoire des vecteurs de maladies hydriques responsables des écl -optimales des lieux, est relevée dans une majorité des éclosions décrites. Cette revue brosse également un portrait des quelques études réalisées sur la contamination survenue dans les piscines échantillonnées sont variables. La corrélation entre les indicateurs de contamination utilisés (ici les coliformes totaux et fécaux) et les virus est faible. des piscines étant donné les grandes quantités de particules virales excrétées par les personnes infectées, leur survie diminuer ce risque : 1) respecter une densité maximale de baigneurs dans la piscine; 2) effectuer un suivi de la (1). Paranthaman et al. Des informations portant sur au moins deux éclosions de maladies virales li publiées dans la littérature scientifique en 2018. La première publication de Paranthaman et al. décrit une Des prélèvements environnementaux ectués. Une étude de cohorte rétrospective a été faite pour mieux caractériser uemment rencontrés étaient, en ordre tracée concordait avec vomisse Une analyse multivariée a constituait un comportement à risque pour la maladie. Le système de chloration automatique de la piscine avait 2
BISE Huot, C. (2019) recommandations du produit (< 1 partie par million [ppm]). La fréquentation de Une hygiène sous- nts dans les piscines. Ils rappellent aussi les mesures pour réduire le risque infectieux dans ces milieux, comme la prise de douche avant : 19 % des utilisateurs avaient pris une douche avant la baignade et 60 % après. Tout comme les auteurs précédents, ils soulignent le risque important lié aux virus dans les piscines. Li et al. La deuxième étude, publiée par Li et al. en 2018, portait sur une éclosion survenue en Chine dans une piscine - conjonctivale causée par un adénovirus. Ce dernier a été identifié par méthode PCR à partir de prélèvements oculaires chez 15 cas et de prélèvements de gorge chez 9 cas. Le même virus, avec une correspondance -uns à la suite de la transmission de personne à personne en dehors du lieu de la piscine. La surpopulation du bassin et la difficulté à assurer une bonne chloration à tous les endroits dans ce dernier ont été suspectées comme des facteurs ayant contribué à Polkowska et al. et al. en 2018, cette fois en plus élevé (39 % chez les 5-14 ans et 26 % chez les 0-4 an baignade et avoir joué dans le sable humide sur la plage ont été identifiés comme des facteurs de risque iée à la fréquentation de deux différents lacs. Un norovirus a été isolé chez 19 cas, mais pas dans les sources environnementales. Cependant, les indicateurs de contamination fécale présentaient des valeurs acceptables ropéenne pour les eaux de baignade utilisée en Finlande (moins de 400 000 UFC ou NPP de Escherichia coli par 100 mL), qui est moins sévère que celle appliquée au Québec (5). La appropriées et indicateurs de contamination fécale étaient normaux (selon les normes en vigueur en Finlande). 3
BISE Huot, C. (2019) Plutzer et al. une éclosion de cryptosporidiose dans un hôtel avec un complexe de trois piscines (principale, pour enfant, avec jets) en Hongrie (6) a aussi été publiée récemment. Plutzer et al. y ont décrit 35 cas, dont 12 confirmés en %. La majorité des cas étaient des enfants greffés qui ont présenté des symptômes sévères et pour lesquels la plupart après- ptômes. Une étude cas- : 1) le contrôle de Cryptosporidium dans les eaux récréatives présente des défis et repose sur des méthodes comme la filtration, qui nécessite un nettoyage périodique des filtres; 2) les plus petits bassins (ex. : piscine pour enfants) sont plus à diarrhées ou de vomissements dans les deux dernières semaines. ologique Wang et al. Une autre publication, cette fois sur une éclosion causée par des microsporidies à Taïwan (7), a été réalisée en 2018. Wang et al. y rapportent que 13 adolescents ont présenté des kérato-conjonctivites à Vittaforma corneae, une microsporidie identifiée par PCR, après la baignade dans une piscine à Taïwan. Centers for Disease Control and Prevention Dans une revue réalisée par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis sur les Cryptosporidium est le pathogène le plus souvent en cause (8). En effet, durant cette période, 58 % des 363 éclosions déclarées avec une étiologie connue et 89 % des 24 453 cas liés ont été causés par Cryptosporidium (tableau 1). Legionella et Pseudomonas sont les autres causes les plus fréquentes avec respectivement 16 % et 13 % des éclosions qui leur sont associées. Tableau 1 Étiologie des éclosions et des cas déclarés avec pathogène connu liés aux eaux récréatives traitées, États-Unis, 2000 à 2014 Pathogène Nombre (%) de cas Cryptosporidium 212 (58) 21 766 (89) Legionella 57 (16) 624 (3) Pseudomonas 47 (13) 920 (4) A Total 363 24453 A nes. 4
BISE Huot, C. (2019) de cas identifié de juin à août et une fréquence moins importante en mars. La majorité des éclosions en mars a une étiologie inconnue ou est causée par un pathogène autre que Cryptosporidium, Legionella ou Pseudomonas Cryptosporidium a augmenté de 25 % de 2000 à 2007. Aucune Legionella a augmenté de 13 % de 2000 à 2014, ce qui pourrait être lié à une augmentation du nombre de personnes vulnérables, de la croissance de Legionella résistants au chlore (ex. : Cryptosporidium) et ceux associés aux biofilms (ex. : Legionella, Pseudomonas) dans les eaux récréatives traitées, il faut adopter une approche globale impliquant des actions sur le design, la ce que propose le Model Aquatic Health Code brièvement exposé à la fin de cette revue. Conclusion Les éclosions de source hydrique récréative peuvent se présenter dans différents milieux (plages, piscines, etc.) et être liées à des pathogènes diversifiés. Pour ce qui est des éclosions attribuées à des virus, elles ont souvent secon contamination est souvent identifié dans les échantillons cliniques, mais pas dans les matrices plusieurs reprises. Une surpopulation dans les piscines a également été souvent rapportée. Comme le détaille Huppé et al. dans leur récent rapport sur la qualité des eaux récréatives au Québec et leurs risques à la santé, 64 éclosions liées aux eaux récréatives et touchant 511 personnes ont été déclarées au Québec de 2005 à 2016 (10). « Depuis 2005, le nombre d associées à la qualité des eaux récréatives est cependant fort probablement sous-estimé à cause de problèmes (486). « losions rapportées sont liées aux piscines (41 %), suivi des plages (31 %). Les spas ont été associés à un peu moins du quart des éclosions rapportées (22 %). » (10) Les agents de nature infectieuse ont été davantage responsables qualité des eaux récréatives et ont impliqué un plus grand nombre de personnes que les agents de nature chimique durant cette période. « Dans les plages et autres milieux naturels, la dermatite du baigneur est le problème de santé le plus fréquemment rapp des microorganismes Pseudomonas aeruginosa ainsi que Legionella spp. » (10) Bien que les symptômes associés soient généralement bénins (dont des symptômes gastro-intestinaux, respiratoires et cutanés), certaines personnes, comme les jeunes enfants, les personnes âgées ainsi que les personnes immunodéprimées, peuvent être affectées plus sévèrement. sont donc aussi une problématique importante au Québec. 5
BISE Huot, C. (2019) Huppé et al., dans leur rapport sur la qualité des eaux récréatives au Québec et les stratégies de prévention des risques à la santé, énoncent : « des risqu artificiels. Les stratégies de prévention des risques se regroupent dans divers domaines : conception et construction, sensibilisation et exigences réglementaires. A privilégier afin de mieux prévenir les risques à la santé » (11). ir joué un rôle dans la survenue des éclosions rapportées dans la présente synthèse. Huppé et al. rappellent également que « acteurs dont les professionnels du milieu de la construction, les exploitants et les opérateurs, les organismes gouvernementaux ainsi que les usagers eux-mêmes ». Dans les faits, un exploitant est responsable d'offrir une eau de qualité. Cependant, il peut difficilement y arriver sans la collaboration des usagers, qui doivent suivre les recommandations pour un usage salubre et sécuritaire des installations. Les organismes gouvernementaux ont également un rôle à jouer, notamment par la sens rnés. Références Bonadonna L, La Rosa G. A review and update on waterborne viral diseases associated with swimming pools. Int J Environ Res Public Health [En ligne]. janv 2019;16(2). Disponible : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6352248/ Paranthaman K, Pringle E, Burgess A, Macdonald N, Sedgwick J. An unusual outbreak of norovirus associated with a Halloween-themed swimming pool party in England, 2016. Euro Surveill Bull Eur Sur Mal Transm Eur Commun Dis Bull. nov 2018;23(44). Wang Q. A swimming pool-associated outbreak of pharyngoconjunctival fever caused by human adenovirus type 4 in Beijing, China. Int J Infect Dis. oct 2018;75:89‑91. Polkowska A, Räsänen S, Al-Hello H, Bojang M, Lyytikäinen O, Nuorti JP, Jalava K. An outbreak of Norovirus infections associated with recreational lake water in Western Finland, 2014. Epidemiol Infect. 2018;146(5):544‑50. Programme Environnement-Plage. Québec : Gouvernement du Québec. Disponible : http://www.environnement.gouv.qc.ca/programmes/env-plage/ Plutzer J, Kelen K, Varga E, Kucsera I, Reusz G, Szabó AJ, Fehér Á, Chalmers RM. First Cryptosporidium outbreak in Hungary, linked to a treated recreational water venue in 2015. Epidemiol Infect. déc 2018;1‑6. Wang W-Y, Chu H-S, Lin P-C, Lee T-F, Kuo K-T, Hsueh P-R, Hu FR, Wang IJ. Outbreak of Microsporidial Keratoconjunctivitis Associated With Water Contamination in Swimming Pools in Taiwan. Am J Ophthalmol. oct 2018;194:101‑9. 6
BISE Huot, C. (2019) Hlavsa MC, Cikesh BL, Roberts associated with treated recreational water - United States, 2000-2014. Am J Transplant. juill 2018;18(7):1815‑9. Centers for Disease Control and Prevention [En ligne]. The Model Aquatic Health Code. Disponible : https://www.cdc.gov/mahc/index.html Huppé V, Gauvin D, Lévesque B. La qualité des eaux récréatives au Québec et les risques à la santé [En ligne]. Institut national de santé publique du Québec; 2019. Disponible : https://www.inspq.qc.ca/publications/2501 Huppé V, Gauvin D, Lévesque B. La qualité des eaux récréatives au Québec et les stratégies de prévention des risques à la santé [En ligne]. Institut national de santé publique du Québec; 2019. Disponible : https://www.inspq.qc.ca/publications/2502 7
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