Réparation de la carrosserie - Importance du programme canadien d'accréditation pour l'industrie et le public Position de l'AIA Canada - Canadian ...
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Réparation de la carrosserie Importance du programme canadien d’accréditation pour l’industrie et le public Position de l’AIA Canada
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Introduction Au Canada, le parc automobile compte environ 22 millions de véhicules personnels dont le poids est inférieur à 4500 kg1. D’après le fil d’information de J.D. Power et les données 2017 de Statistiques Canada, ils sont en seconde position quant à l’importance des achats effectués par la plupart des consommateurs, leur coût équivalant à environ 64 % du salaire2 moyen; CAA estime de plus que, selon la marque, leurs frais d’utilisation, d’entretien et d’assurances sont en moyenne de 9000 $ par année3. En comparaison d’autres biens, les véhicules sont dans une classe à part depuis plus de 100 ans, en ce qu’ils sont aux yeux de leurs propriétaires le moyen de mobilité par excellence, tant sur le plan du travail que des services essentiels et des loisirs. Quant à leur usage, il est indissociablement associé à l’économie en matière d’infrastructures routières et d’entretien, de même qu’à l’état de l’environnement. Or, malgré tout ce qu’ils représentent au quotidien pour leurs utilisateurs, ce n’est que depuis peu que la qualité de leurs réparations est devenue un enjeu majeur. Évolution de l’automobile Toute l’histoire de l’automobile est en soi un modèle d’évolution constante. Au début du 20e siècle, réparer les véhicules était une tâche plutôt simple et sans danger. Elle était originellement le lot d’usineurs et d’artisans de la coupe et du modelage du métal, ainsi que du plombage. Vu leur faible vitesse et leur faible nombre, on ne pensait guère à la sécurité. Même s’ils ont été l’objet d’une longue et constante évolution technologique depuis l’avènement en 1908 du mythique Ford modèle T, ce n’est qu’en 1975, lors de l’imposition de normes de consommation de carburant par le Congrès des États-Unis, qu’on a pris conscience de ce fait et entrevu une période de changements radicaux. De 1982 à 2010, les véhicules ont graduellement consommé 1,5 litre de moins au 100 km, alors qu’entre 2010 et 2025 l’économie additionnelle devrait atteindre 700 % par rapport à la cible des 18 précédentes années : une décision politique qui a radicalement transformé les paramètres de leur construction quant aux matériaux, aux configurations structurelles, aux procédés de montage, de même qu’à la conception de la direction, de la suspension et des systèmes de sécurité dont l’affichage accompagne celui de l’infodivertissement. 1 Statistique Canada - Immatriculations de véhicules automobiles, par type de véhicule : https://www150. statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=2310006701&request_locale=fr 2 J.D. Power’s Power Information Network (PIN) year-end-review, 2017 (en anglais seulement) et Statistique Canada 3 Bickis I., “The invisible cost of owning a car” (en anglais seulement), The Canada Press, le 31 août 2017, consulté le 18 juin 2018.
Origine de la certification Au fil des décennies, les constructeurs de véhicules de prestige tels Mercedes-Benz et BMW ont permis à des ateliers de réparer leurs véhicules, ou les ont officiellement autorisés à le faire, à condition de satisfaire à leurs exigences en matière de procédures, de formation spécifique et d’équipement, et en fonction des attentes d’une clientèle tenant au moment de l’achat à ce que leur auto soit réparée par des carrossiers qualifiés, et que les travaux soient garantis par le manufacturier. Au début de la présente décennie, ce fut au tour des constructeurs de véhicules courants de lancer leurs propres programmes* de certification des ateliers, dont les critères touchent autant à l’équipement et à la formation des carrossiers, qu’à l’application de leurs procédures de réparation. Différence notable : étant donné l’énorme volume de réparations, ces constructeurs ne garantissent pas les travaux et ne certifient qu’un nombre limité d’ateliers. À ce propos, on doit comprendre qu’en n’offrant aucune garantie du constructeur, n’importe quel carrossier peut légalement réparer tout véhicule, qu’il fasse ou non partie d’un réseau d’ateliers certifiés. Il faut aussi savoir que les programmes de certification des constructeurs ont généralement pour but d’inciter les ateliers à installer des pièces d’origine, de même qu’à promouvoir leurs marques auprès de leurs clientèles. * Bien qu’il y ait par définition une différence de signification entre les termes « certification » et « accréditation », on les utilise indistinctement dans ce texte.
Situation au Canada et aux États-Unis : Voici ce qu’il en est au Canada et aux États-Unis des programmes de certification et d’accréditation : • dans le créneau des constructeurs de prestige tels Mercedes-Benz, BMW ou Jaguar, la plupart ont leur propre réseau d’ateliers certifiés comprenant de l’équipement très spécifique et un personnel spécialement formé afin que les exigences de la garantie de base en matière de réparation et d’entretien soient respectées. • dans le marché de masse, certains constructeurs, dont Honda, Toyota et Volkswagen, gèrent leur programme de certification en signant directement des ententes avec les ateliers, ou en faisant appel à des partenaires spécialisés en vérification. • d’autres constructeurs – Nissan, Ford, Fiat Chrysler, Hyundai, Kia – confient la gestion de leurs programmes à une compagnie appelée Assure Performance Network aux États- Unis, et Certified Collision Care au Canada. • Au Canada, la majorité des franchises, soit CARSTAR, Fix Auto, CSN, Carrossier ProColor, Assured Automotive, Boyd Autobody & Glass, Craftsman Collision, Kirmac Collision, Speedy Collision et Simplicity Car Care, dont les membres ont plus de 70 % du volume de réparation en ne représentant que 30 % des ateliers du pays, appuient le Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie de l’Association des industries de l’automobile du Canada, ou PCAAC, associé au programme Certified Collision Repair, CCR, de l’Automotive Retailers Association, située en Colombie- Britannique. • L’option PCAAC/CCR a également l’appui de la compagnie Economical Insurance. • Le marché des États-Unis appuie aussi VeriFacts Automotive ainsi que NSF International et, sans nul doute, tout nouveau joueur mettant pied dans le secteur des ateliers.
Effets sur les carrossiers L’accréditation des ateliers est forcément bénéfique aux carrossiers, puisque ceux qui sont à l’avant-garde en investissant constamment dans la formation, l’équipement et leurs installations veulent que ce qu’ils font soit reconnu et pris en compte; ce qui est déjà implicitement le cas sous l’aspect des bénéfices qu’ils retirent de leurs avantages concurrentiels marqués par leur haut niveau de rendement, comparativement aux ateliers qui ne sont pas de ce calibre sont relégués au second plan ou simplement oubliés. La grande question est cependant de savoir à qui s’adresser pour obtenir le statut le plus rentable, puisque nombreux sont ceux les représentants qui frappent à leurs portes pour leur suggérer le programme de certification d’un constructeur, sinon un tout-en-un, agences de vérification comprises, qui multiplie à la fois les options et les coûts… bien que rien à ce jour ne prouve qu’il y ait un raisonnable retour sur investissement par rapport à ce que proposent les constructeurs des marques populaires. Autre aspect critique : la diversité des normes de la multitude de programmes qui ne se limitent pas à ce qui est spécifique au type et à la configuration d’une kyrielle d’équipements, puisqu’elles touchent également aux conditions reliées à la mise à jour des données, et aux logiciels additionnels; ce qui signifie un alourdissement des coûts réclamés aux carrossiers. Pis : les normes sont si nombreuses qu’on peut conclure, au sens strict de l’expression, qu’il n’y en a carrément pas. Finalement, il semble clair que les programmes de certification des constructeurs ont l’allure d’un cheval de Troie; une fois le statut obtenu, il faut s’attendre à ce que soient ajoutées nombre d’exigences complémentaires dont ceux-ci tireront davantage profit que le carrossier. Le volet de l’information technique est un bon exemple de cette tactique à laquelle font face de façon extrême les carrossiers qui ont affaire aux réseaux des concessionnaires lorsqu’il s’agit d’obtenir les paramètres essentiels à réparer les véhicules de récentes générations; ceci est inacceptable pour deux raisons : la priorité à accorder à la sécurité, et le droit des automobilistes de faire réparer leurs véhicules selon les incontournables procédures des constructeurs. S’il est question de libre et juste concurrence, celle-ci doit se faire de façon équitable, et non par des politiques de non-accès à l’information qui tiennent volontairement les carrossiers dans l’ignorance des nouvelles configurations d’ordre structurel et informatique, et des étapes à suivre afin de remettre parfaitement à neuf ce qui est accidenté.
Une autre pratique associée aux programmes de certification propres à chaque constructeur a trait aux pièces. Il faut savoir qu’il y a sur le marché les pièces de rechange fabriquées par les équipementiers qui approvisionnent les chaînes de montage des constructeurs, dites d’origine, et celles, moins cher, mais de qualité similaire ou identique, fabriquées par d’autres manufacturiers; or, les unes et les autres doivent être accessibles aux carrossiers sans, de leur part, la moindre restriction. Effets sur les assureurs En 20164, les assureurs nord-américains ont encaissé des automobilistes des primes de 21,06 milliards de dollars. Au Canada, les réclamations au titre des dommages causés par des collisions ont été de l’ordre de 2,5 milliards, et de 2,2 milliards pour les blessures dans les régions où elles s’appliquent5, soit l’équivalent de 22 % du montant total des primes ou 34 % de l’ensemble des réclamations, dont le coût ne cesse d’augmenter. De 2012 à 2016, les réclamations en dommages ont cru de 9 % en Alberta, 30 % dans les Maritimes, 17,5 % en Ontario et 3 % au Québec6. Or, la fixation de primes au coût le plus bas correspond aussi bien au but ultime des assureurs qu’au souhait de leurs clientèles. Un programme d’accréditation des ateliers comme celui de l’AIA ne bénéficie donc pas qu’aux carrossiers. Les assureurs y trouvent également leur compte, car il se traduit par des services de qualité optimale, dont le tout premier effet est d’accroître la satisfaction de leurs clients. Il est de fait de toute première importance en ce qu’il permet à la fois d’avoir davantage d’excellents ateliers et de réduire le coût des travaux en raison d’un cycle de réparation plus court résultant d’un taux minimal de reprises. On sait que les carrossiers les plus concurrentiels ont déjà un niveau élevé de performance, mais encore faut-il qu’ils soient clairement désignés comme tels par une accréditation qui les démarque officiellement, et non par des programmes qui ne rapportent ni sur le plan professionnel, ni à leurs partenaires de l’assurance. 4 Canadian Underwriter, vol. 84, no. 6, juin 2017 5 Agence statistique d’assurance générale / Nombre de réclamations pour véhicules personnels excluant ceux des fermiers de l’Alberta, des Maritimes et de l’Ontario 2016 / Groupement des assureurs automobiles / Plan statistique automobile / Résultats généraux 2016. 6 Ibidem
Il serait par conséquent illogique et préjudiciable qu’ils optent pour quelque programme qui, comme souligné précédemment, les limite dans l’accès à la mise à jour de l’information à laquelle ils ont droit, de même qu’aux pièces identiques, similaires ou recyclées sans lesquelles les coûts de réparation ne peuvent être qu’à la hausse. Si les primes et les rabais qu’offrent certains programmes, dont ceux d’Assured Performance Network, peuvent être à première vue attrayants pour les carrossiers qui répondent aux exigences spécifiques des constructeurs auxquels ils sont associés, ils ne feront qu’accentuer l’augmentation du coût des réparations.
Effets sur les automobilistes L’apparition des programmes d’accréditation et de certification des ateliers n’est pas sans incidences positives ou négatives sur les services accordés aux automobilistes. Comme j’en ai déjà fait allusion ils ont un effet direct sur la qualité des réparations et la sécurité. En ce qui touche aux programmes de certification, l’inconvénient est que les intérêts des constructeurs passent avant ceux de leurs clients; ce qui correspond d’ailleurs au modèle d’affaires qu’ils ont toujours préconisé pour la vente de leurs véhicules, par lequel ils choisissent leurs concessionnaires, leur attribuent un territoire, et se créent ainsi des réseaux clairement définis selon leurs plans d’affaires. Si ce modèle de distribution des véhicules a fait ses preuves quant à son efficacité, il rapporte aussi par le contrôle qu’il exerce par le fait même sur l’entretien automobile, puisque les concessionnaires laissent croire à leurs clients qu’ils sont les seuls, en raison de la complexité technologique de leurs autos, à pouvoir leur offrir par leur expertise un service adéquat et fiable. Même si cette assertion ne tient pas, elle porte les automobilistes à s’en remettre à leurs services; ce qui a pour effet de hausser les coûts de réparation et de limiter la concurrence du marché secondaire en raison de politiques qui limitent son accès à l’information technique, aux pièces de rechange, aux diagnostics avancés, ainsi qu’à l’équipement et à l’outillage nécessaires à entretenir les véhicules de façon sécuritaire. Semblables pratiques restrictives justifient grandement la nécessité d’offrir aux automobilistes un marché vraiment concurrentiel. Comme il en résulte chez les automobilistes une insatisfaction quant à la qualité des travaux et du prix à payer, qui touche même les assureurs du fait que les réparations qui sont majoritairement à leur charge ont un coût plus élevé, il serait logique, par conséquent, de faire en sorte que les uns et les autres répondent à leurs attentes en ayant une politique qui, mieux adaptée au présent, renforce l’industrie de la carrosserie à tous égards. Dans cette optique, une saine concurrence entre les services des concessionnaires et ceux des ateliers de carrosserie indépendants devrait n’être sous ces aspects que positive : • Coût des réparations • Fabilité des travaux • Disponibilité et la diversité des pièces • Proximité et l’accessibilité des services
Il est indéniable que la possession d’un véhicule aille de pair avec l’obtention de services professionnels fiables en matière d’entretien et de réparation. Or, de nos jours, les automobilistes canadiens ont le choix entre s’adresser à un concessionnaire ayant un atelier de carrosserie ou offrant ce service en partenariat avec un carrossier, ou à un professionnel de la carrosserie ayant son propre atelier. Bien que certains automobilistes ont tendance à se fier aux services de leur concessionnaire, beaucoup préfèrent s’en remettre, selon leurs besoins, aux fournisseurs le plus qualifiés. Cependant, un système leur permettant à chances égales d’avoir affaire aux réseaux des constructeurs comme aux carrossiers indépendants serait l’idéal. Pour demeurer concurrentiels, les carrossiers indépendants doivent cependant avoir facilement accès à l’information technique des constructeurs, de même qu’aux pièces de rechange. Sous cet aspect, ils ne peuvent satisfaire la clientèle quant au coût et à la fiabilité des travaux, comme à la disponibilité des pièces et à leur proximité, que s’ils sont dans un marché équitable et concurrentiel ; ce qui ne pourrait être le cas si seuls les programmes de certification des constructeurs avaient cours au Canada, étant donné que ceux-ci ont pour but de valider uniquement les carrossiers qui pourront réparer leurs véhicules, obtenir l’information nécessaire et se procurer les pièces indispensables. Comme indiqué précédemment, ces réseaux identifiés aux constructeurs ont donc pour but de maximiser le contrôle de l’ensemble du marché automobile au profit des constructeurs en imposant aux carrossiers des critères de qualification et d’approvisionnement en pièces et en équipement.
Sommaire des enjeux touchant les automobilistes
Certification et aspects légaux Les lois régulant l’industrie de la carrosserie, qui se limitent à la gestion des affaires incluant les aspects de l’environnement, de la protection des consommateurs ainsi que de la santé et la sécurité entre autres, sans compter la formation minimale des techniciens, sont du siècle dernier. Ce fait est d’ailleurs carrément confirmé par les exigences grandissantes entraînées par la conception véhicules de nouvelle génération et, du coup, par les normes de plus en plus élevées auxquelles sont soumis les carrossiers. Pourtant, malgré ces avancées, la pléthore de programmes de certification des manufacturiers et leur diversité inspirée des objectifs de chacun sont incompatibles avec la notion de respect des automobilistes relatives à la sécurité, comme à l’efficacité, à la disponibilité et aux justes coûts. Il est évident que l’intérêt public exige une adaptation des règles du marché en fonction de la phénoménale évolution de la technologique automobile ; d’où les tendances gouvernementales à encadrer le secteur privé. Une dichotomie qui conduit à des formules de corégulations. Dans l’un de ses récents rapports, l’OCDE, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques, aborde justement cette question comme suit… [...] l’autoréglementation de l’industrie concerne des groupes d’entreprises d’un secteur donné ou de secteurs industriels entiers qui acceptent d’agir de manière prescrite, conformément à un ensemble de règles ou de principes. La participation d’entreprises regroupées est souvent volontaire, mais pourrait également être exigée par la loi. Les groupes peuvent être entièrement responsables de l’élaboration des mesures d’autorégulation, du contrôle de la conformité et de leur mise en oeuvre, et collaborer en ce domaine dans un cadre de corégulation avec des entités gouvernementales et d’autres parties prenantes. La corégulation peut être considérée comme partie du continuum entre l’autorégulation et la réglementation gouvernementale. Les systèmes d’autorégulation exigeant un certain niveau d’implication du gouvernement sont courants, lequel peut cependant varier considérablement d’un programme à l’autre7. 7 OCDE, Industry Self-Regulation: Role and use in Supporting Consumer Interests, 2015 (en anglais seulement)
Comme le souligne également l’OCDE, toute avancée dans les règles industrielles doit se faire de façon commune dans un esprit d’impartialité et de collaboration avec les gouvernements, en laissant de côté les anciens canons fondés sur la tradition, l’autoritarisme, et la lourdeur bureaucratique du passé. En ce sens, le Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie, PCAAC, est le seul au Canada à avoir été conçu suivant le modèle de la corégulation. Il est de type universel, sans but lucratif et accessible à tout carrossier sans restrictions. Son unique objectif est de veiller à ce que les carrossiers accrédités aient des ateliers d’excellent niveau adhérant aux mêmes normes sur le plan de la gestion, de la compétence, de la formation et de l’équipement. Le PCAAC est également un atout pour tous les automobilistes, puisque ses critères garantissent que les carrossiers accrédités ont une compétence conforme à la formation de pointe exigée par l’industrie, et essentielle à assurer leur sécurité. Les carrossiers accrédités par le PCAAC ont le grand avantage d’être qualifiés pour réparer tous les véhicules, de quelque marque, modèle ou année qu’ils soient.
L’avenir de la certification La plupart des observateurs de l’industrie ont la certitude que la certification, dont au moins une douzaine de programmes ont été lancés depuis 5 ans, n’en est qu’à ses premiers pas ; d’où le phénomène de gradation qu’on y constate. À l’instar du PCAAC, les premières normes de qualité des programmes de certification des constructeurs sont perçues par les assureurs et les gouvernements comme l’amorce d’un modèle de corégulation. Ces programmes de certification, tantôt gérés à l’interne, tantôt confiés à des tierces parties, sont essentiellement axés sur leurs marques et la mise en marché de leurs productions à grand volume, mais peuvent avoir également la forme d’inspections faites à mi-cycle ou avant livraison des véhicules, tandis qu’en parallèle ceux des marques de prestige sont réservés à leurs propres parcs. C’est ce à quoi ressemble actuellement la gamme des programmes de certification, qui devraient bientôt, dans un marché mature, atteindre un niveau de saturation en raison de leurs similitudes. On pourrait s’attendre à ce qu’il se dessine par conséquent un modèle équilibré inspiré par exemple des intérêts de tous, incluant les automobilistes et fondé sur une fusion des approches et des règles de chacun. Encore faudrait-il être vigilant afin d’éviter l’influence prédominante des programmes bénéficiant avant tout aux constructeurs, dont les règles pourraient faire radicalement augmenter les coûts et la complexité des réparations, avoir un effet proportionnel sur les prestations versées par les assureurs, et limiter les automobilistes dans le choix d’un atelier. Il est à noter que le renforcement des normes de sécurité des véhicules, combiné à un train croissant de procédures, ne fait qu’un avec l’approche des programmes de certification, comme l’illustrent à ce titre les marques de luxe dont les technologies diffèrent grandement de ce qui équipe les marques courantes. Il est donc d’une importance majeure d’en arriver à un modèle de base impartial ne privilégiant les intérêts de quiconque, mais donnant une valeur ajoutée tant aux objectifs des carrossiers, des assureurs et des constructeurs, qu’aux attentes des automobilistes. Or, en ce moment, le PCAAC est l’unique programme national sans but lucratif correspondant à ce type de modèle, puisqu’il a les mêmes critères que ceux des constructeurs quant aux normes de réparation, au type d’équipement et aux exigences en
matière de compétence et de formation, mais tout en étant indépendant de toute marque et de toute visée d’affaires tel l’approvisionnement en pièces. À la différence des constructeurs, les paramètres de son programme de vérification s’appliquent à tous les ateliers sans distinction et sans conditions d’ordre mercantile à quelque niveau que ce soit, de sorte que les intérêts de chacun ne soient nullement en jeu, à l’exemple de ce que doit être une approche de corégulation. À long terme, l’approche choisie pour le PCAAC ne pourra avoir qu’un effet positif crucial sur la vitalité et la rentabilité de tous les partenaires de l’industrie, aussi bien que sur les attentes des automobilistes sous l’aspect de la sécurité des véhicules, ainsi que sur la disponibilité et l’accessibilité des services de carrosserie. Le PCAAC est administré par l’AIA Canada : le seul organisme national à but non lucratif représentant tant les carrossiers que leurs fournisseurs, et dont les membres sont dans le marché de l’entretien et de la réparation automobile depuis plus de 75 ans ; ce qui lui permet non seulement d’être le seul au Canada à gérer le Programme de formation I-CAR, mais aussi le plus habilité, par sa transparence, sa vigilance et sa gestion non partisane, à avoir une approche à la fois universelle et nationale de l’accréditation des ateliers de carrosserie.
Diktats de la macro-économie Nouveaux matériaux Aluminium/Carbone/Fibre/ 1 4 Gestion des données Nanotechnologie Changements démographiques Concurrence 2 Facteurs 5 macro- économiques Économie collaborative/ 3 Réalité numérique 6 Consommation collaborative 7 Électrification Complexité et Connectivité/Véhicules autonomes Nouveaux matériaux L’accroissement des nouveaux matériaux et l’évolution des techniques de construction des véhicules ont un impact substantiel sur les coûts et la gravité des dommages. De quelle façon les carrossiers peuvent-ils les réparer ? Étant donné la multiplication de l’outillage et de l’équipement spécialisés, ils sont de plus en plus nombreux à y investir, ou à devoir le faire, et former du coup les techniciens afin que les travaux soient conformes aux normes de sécurité. En retour, le coût des pièces et de la main-d’œuvre s’accroît.
Démographie et main-d’oeuvre Le vieillissement et le déclin de la fertilité de la population, ainsi que les conditions prolongeant la vie, provoquent de profonds changements dans la société canadienne, dont la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Quel niveau de compétence sera requis dans 3 ou 5 ans ? Cette situation oblige les carrossiers à identifier sans tarder les nouveaux apprentissages, recruter de nouveaux talents, et créer une culture favorisant davantage la rétention de leurs équipes. Réalité numérique On ne peut également ignorer la très forte influence qu’a sur les gens l’usage croissant des supports numériques, des applications mobiles ainsi que des réseaux sociaux quant à une instantanéité et une intemporalité qui les amènent à communiquer et à s’attendre à des réponses immédiates à toute heure du jour et de la nuit, que l’avènement des chaînes de blocs qui permettent de transiger sans intermédiaires, le fulgurant développement de l’intelligence artificielle, et cet apprentissage profond qui bouleversent déjà la conduite des affaires. Gestion des données Quant au volet de la vitale information et de son traitement, impossible de ne pas s’arrêter au fait que le nombre de données recueillies ces dernières années dépassent tout ce que l’humanité a connu au cours de son histoire et que la seule chose qui demeure inchangée dans tout l’univers d’innovations créées par leur analyse, est cette tendance plus que millénaire à mesurer le succès en utilisant le profit comme étalon, lequel est maintenant évalué par des indicateurs clés de rendement, connus par l’acronyme KPI. Extrêmement révélatrices, les analyses qui en ressortent révèlent des réalités dont la nature et l’importance changent la donne à de multiples égards, dont le niveau inattendu de pertes supérieures à l’inflation qu’ont noté les actuaires, lequel, entre autres, pousse les assureurs à créer des partenariats avec les carrossiers le mieux en mesure de leur rendre un service optimal permettant de réduire les coûts des sinistres et d’accroître la satisfaction de leur clientèle. À cet égard, la juste analyse des données est fort déterminante.
Concurrence En raison de la crise financière de 2008-2009, la plupart des gouvernements ont mené des politiques monétaires expansionnistes ; ce qui a entraîné un excès de liquidité qui ne cesse de stimuler l’esprit d’entreprise, et fait éclater les cadres classiques du système. On en a pour exemples les spéculations au sujet de l’entrée dans le marché de l’assurance des Google, Overstock, Amazon et autres, et les importants investissements d’InsureTech : signe d’une perturbation peu commune. Carrossiers et assureurs ne peuvent nier que le paysage concurrentiel évolue et, surtout, qu’il passe à un autre niveau sous l’impulsion de cette nouvelle norme implicite qu’est l’innovation. Connectivité/Véhicules autonomes La tendance irréversible et exponentielle de la connectivité et de l’autonomie des véhicules, qui décuple la complexité des véhicules et des réparations, est tout simplement révolutionnaire. Elle se caractérise par une baisse du nombre d’accidents dont les assureurs doivent prendre en compte en raison de son incidence négative sur une offre et une demande les amenant à faire pression sur les carrossiers afin de réduire le coût des réparations. Grâce à la télématique, le fait que les véhicules connectés transmettront d’ailleurs directement aux assureurs un état détaillé des dommages aura un effet tangible sur leurs produits, les primes, le traitement des réclamations et le service à la clientèle. Économie collaborative Quant à l’économie collaborative, dont Uber, Lyft et Grab sont la plus manifeste démonstration, elle rompt avec le modèle traditionnel d’une industrie automobile fondée sur la propriété des véhicules. Constructeurs, carrossiers, assureurs et autres doivent par conséquent s’adapter aux nouveaux modèles de mobilité partagée dans lequel le kilométrage ne fait plus loi, en concevant des offres globales : une transformation du modèle d’affaires qui touchera la mise en marché, la fixation des prix, l’approche client, la réparation et les primes. Dans cette perspective, le succès des concepts d’accréditation ou de certification ne peut être fondé que sur une approche cohérente, et finement mesuré.
Collision Repair Facility Accreditation: Implications for the industry and the public and the role of a national accreditation program Association des industries de l’automobile (AIA) du Canada 180, rue Elgin, Bureau 1400 Ottawa (ON) K2P 2K3 Tél : 800.808.2920 | Téléx : 613.728-6021 Email: info@aiacanada.com Website: www.aiacanada.com
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