TENDANCES PI - Smart & Biggar
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TENDANCES PI BULLETIN CANADIEN DU DROIT DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ET DE LA TECHNOLOGIE Lutter contre la contrefaçon N ove m b re / au Canada D é ce m b re 2 0 0 7 Le Canada ne sort pas indemne de la recrudescence de la contrefaçon 1 Lutter contre la durant la dernière décennie. Vigilance, diligence et persévérance sont contrefaçon au Canada de mise. Bien que le Canada soit signataire de traités sécurité, tels que les produits pharmaceutiques, 3 Un regard vif sur des prévoyant des procédures pénales et des les produits électriques, les jouets, les pièces marques atypiques sanctions dans les cas de contrefaçon de voitures et les produits de beauté, pour n’en délibérée de marque de commerce ou de nommer que quelques-uns. Récemment, des piratage du droit d’auteur à une échelle produits originaux fabriqués à l’étranger ont fait commerciale, à ce jour les efforts déployés craindre pour la santé et la sécurité des 4 L’étude en liberté pour faire respecter la loi n’ont pas eu le succès utilisateurs, mais les inquiétudes à l’égard des d’exploitation espéré. Des lois inadéquates comprenant des méthodes de production des criminels de la PI dispositions de contrôle douanier et des peines sont infiniment plus préoccupantes. Des cas pour contrefaçon de marque, à la fois rapportés de produits pharmaceutiques 5 L’a b c de la licence, dépassées et inefficaces, aggravent la situation. contrefaits fournissent des exemples frappants. Par conséquent, on trouve au Canada des partie 3 Le 28 février 2007, le pharmacien Abadir Nasr copies contrefaites de produits de grandes fut acquitté d’accusations reliées à la vente marques de même que des copies piratées d’un produit contrefait du médicament d’oeuvres protégées par droit d’auteur offertes 6 La brevetabilité : la en vente sur Internet, dans la rue et dans NORVASC, un antihypertenseur. Après enquête protection par brevet sur le décès de onze personnes parmi celles qui certains marchés et centres commerciaux. De avaient obtenu NORVASC de la pharmacie de est-elle une option ? plus, des produits contrefaits ou piratés ayant Nasr à Hamilton, le coroner de l’Ontario a l’apparence des produits originaux font surface conclu que, dans quatre cas, l’explication de la dans des marchés légitimes et sont achetés par mort demeurait « indéterminée » mais 7 Nouvelles en bref des personnes qui ne savent nullement qu’elles mentionnait la substitution de médicament achètent un faux. Les types de produits dans la cause de la mort. Nasr fut acquitté contrefaits sont sans limite. Certains présentent pour absence de preuve démontrant qu’il de sérieux risques pour la santé ou pour la
vente de tels produits est possiblement T E N DA N C E S P I savait qu’il vendait des produits pharmaceutiques contrefaits. Au procès, on faite involontairement. Toutefois, avait porté à la connaissance du juge une considérez cette activité comme un crime déclaration de Nasr aux agents de la GRC à et réagissez en conséquence. l’effet qu’il avait acheté certains de ces • Les doutes vérifiables devraient être produits d’un individu conduisant une mini- portés à l’attention : fourgonnette blanche, qui se faisait passer pour un grossiste de Vancouver vendant des • De la police (allez à : produits à rabais. En preuve aussi, des http://www.rcmp-grc.gc.ca/ témoignages de consommateurs inquiets qui fio/ipo_guide_f.htm) avaient porté à l’attention de Nasr des différences remarquables entre les produits • Du titulaire de la marque contrefaits et les originaux. Un autre fait est la • Dans le cas d’une marque de mort de Marcia Ann Bergeron de la Colombie- certification (telle que CSA ou UL), Britannique survenue en décembre 2006. de l’autorité qui décerne la Madame Bergeron est décédée d’arythmie certification, c’est-à-dire l’Association cardiaque causée par empoisonnement aigu au canadienne de normalisation et la métal. L’enquête a établi que madame Bergeron Underwriters Laboratories. avait acheté des produits pharmaceutiques sur Internet et que les comprimés contrefaits Les entreprises devraient faire respecter leurs trouvés à sa résidence contenaient des métaux. droits de PI et considérer les dommages qu’elles subissent chaque fois qu’un concurrent Comment la population et les entreprises diffuse des copies contrefaites et piratées. peuvent-elles se protéger contre les crimes de Contacter les policiers est une première étape. la PI ? Le bon sens permet d’éviter les achats Malheureusement, les ressources sont limitées faits sans précaution, et la persévérance aide à (la GRC admet que la chasse aux crimes de PI combattre les dommages subis. par vente au détail n’est pas une priorité), et Lors d’achats, quelques règles de conduite même lorsque des procédures judiciaires sont méritent d’être retenues. instituées, l’effet de dissuasion est insuffisant. On peut aussi considérer les sanctions civiles, • Si le prix semble trop bas pour être vrai, bien que les particularités de chaque cas et le attention. Les occasions incroyables rapport coût-bénéfice dépendent des devraient soulever un doute dans l’esprit circonstances. de l’acheteur et celui-ci devrait s’assurer de l’authenticité du produit avant l’achat. Le gouvernement canadien a étudié cette question et dans deux rapports de comités • Acheter d’un distributeur autorisé ou d’un parlementaires du printemps 2007, on détaillant digne de confiance est une recommande unanimement une réforme. Plus bonne façon de réduire les risques. récemment, dans le discours du trône d’octobre 2007, le gouvernement a indiqué qu’il • Vérifier le produit pour y détecter tous s’apprêtait à améliorer la protection des droits signes de contrefaçon, tels les erreurs sur culturels et de propriété intellectuelle au l’étiquette, l’empaquetage de mauvaise Canada, ajoutant, en réponse aux rapports qualité, les disques optiques gravés (et parlementaires, qu’il allait proposer des moyens non pressés), etc. Règle générale, les pour renforcer et moderniser le régime inscriptions sur les produits de grandes canadien de protection des droits de PI. Des marques sont nettes et précises et ne développements législatifs pour actualiser le contiennent aucune faute d’orthographe. droit canadien en matière de crime de la PI • Lors d’achats auprès d’une source non sont prévus mais se font attendre. Il faut autorisée (le marché gris), il faut exiger la espérer que le Canada disposera bientôt de preuve de l’authenticité du produit et bien meilleures lois offrant des moyens mieux inspecter le produit livré. adaptés pour résoudre ce problème. • Si des doutes surgissent lors de l’achat Brian P. Isaac, Toronto d’un produit d’une source autorisée, vous bpisaac@smart-biggar.ca pourriez en discuter avec le vendeur car la 2 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2007
Un regard vif sur des marques atypiques Les marques de commerce qui ne s’inscrivent pas dans la catégorie des mots et des dessins reçoivent une attention accrue de la part des entreprises et du Bureau des marques de commerce. Une marque de commerce est habituellement des croches et la dernière est une croche liée à un mot, tel ESPRIT, ou un dessin, tel le une noire. dessin DQ de Dairy Queen: Ces demandes n’ont pas été acceptées par les Toutefois, plusieurs examinateurs. sociétés commerciales Un autre exemple est fourni par la société reconnaissent l’importance Harley-Davidson souhaitant enregistrer aux de certaines marques États-Unis, à titre de marque de commerce, le étonnantes : la couleur, le son, l’odeur. Il ne fait son de sa motocyclette. Cette demande fut aucun doute qu’un son, une couleur ou une éventuellement abandonnée devant les senteur peuvent créer chez le consommateur oppositions soulevées par neuf concurrents. une association avec une entreprise. Par exemple, une personne qui entend une Les marques de couleur. Bien que la couleur musique du genre ZOOM ZOOM ZOOM peut puisse faire partie d’une marque de commerce très bien penser aux voitures de Mazda. au Canada, le Bureau des marques de L’enregistrement d’une marque aussi singulière commerce refuse toute demande peut mener à d’intéressants débats. d’enregistrement à moins que la couleur ne Les marques sonores. Le Bureau des marques soit associée à une de commerce refuse les demandes forme ou une dimension d’enregistrement des marques sonores pour le particulière. motif qu’elles ne peuvent pas être représentées physiquement. Les demandeurs et des Le refus des marques commentateurs ont répliqué qu’il est possible constituées d’une de représenter visuellement les marques couleur a contraint les sonores, et ce, de diverses façons. Par exemple, demandeurs à faire la société Metro-Goldwyn-Mayer Lion Corp. a preuve d’imagination. tenté d’enregistrer le son d’un lion rugissant Par exemple, la société que le spectateur peut entendre au début Henkel Canada d’une projection cinématographique. Le son fut Corporation vend un représenté comme suit dans la demande : ruban de masquage utilisé par les peintres. La marque Couleur verte #2 est la suivante : Une demande d’enregistrement pour la marque La demande d’enregistrement décrit la marque figurative HI SA MI TSU (pour des produits ainsi : (traduction) La marque consiste en la médicaux) comportait la représentation visuelle couleur verte appliquée à l’ensemble de la suivante : surface du ruban de masquage illustré. Bien que la marque soit limitée à une forme particulière, s’agissant d’une forme commune à tous les rubans de masquage un enregistrement de cette marque accorderait à Henkel le droit exclusif de vendre des rubans de masquage de couleur verte. Une tierce personne s’oppose à et la description suivante : (traduction) La l’enregistrement de cette marque. marque consiste en le mot « HISAMITSU » chanté au son de quatre notes musicales, mi, Les marques olfactives. Au Canada on ne la, mi et fa dièse; les trois premières notes sont semble pas s’intéresser outre mesure à la TENDANCES PI 3
T E N DA N C E S P I protection des marques olfactives malgré l’existence de recherche suggérant que la senteur serait le principal sens associé à la mémoire. Il n’existe aucune décision canadienne sur la possibilité d’enregistrer une marque olfactive; il n’existe aucune marque olfactive déposée et on ne trouve aucune demande d’enregistrement d’une marque olfactive sur la base de données du Bureau canadien des marques de commerce. Bien que la position actuelle du Bureau des marques de commerce soit que la couleur, les sons et les senteurs ne sont pas enregistrables, une réforme de la Loi sur les marques de commerce pourrait éventuellement donner lieu à une forme de protection pour ces marques atypiques. Tel qu’indiqué par l’Office de la propriété quant à la façon de choisir les marques de intellectuelle du Canada durant une commerce, les créer et les utiliser, et le présentation aux membres de la profession en moment de faire ce changement arrive à 2005, (traduction) plusieurs pensent que ces grands pas. marques non traditionnelles font partie des Heather E. Roberston, Toronto stratégies dominantes de mise en marché de herobertson@smart-biggar.ca l’avenir. Nous sommes à un tournant critique L’étude en liberté d’exploitation Pour éviter une action en contrefaçon de brevet, il faut connaître les brevets détenus par les tiers. Dans le monde des brevets on dit souvent qu’il Dans sa plus simple expression, une étude en faut respecter les brevets des autres. Par liberté d’exploitation comporte deux volets conséquent, lors du lancement d’un nouveau principaux. Le premier consiste en une produit ou service, on doit s’assurer que recherche ayant pour but d’identifier tous les l’exploitation de ce produit ou service pourra brevets appartenant à des tiers et faisant partie se faire sans violer les brevets des tiers. Les du même secteur technologique que le entreprises qui ne prennent pas cette nouveau produit ou service. Le second est précaution s’exposent à de sérieux ennuis. l’analyse de ces brevets pour déterminer si le nouveau produit ou service est couvert par les Afin de s’assurer du respect des brevets des revendications de ces brevets. tiers, plusieurs entreprises effectuent des études en liberté d’exploitation, aussi appelées L’expression liberté d’exploitation peut porter à « market clearance ». Le but d’une telle étude confusion. Elle suggère qu’une fois l’étude est triple : complétée, il n’y aura aucun risque de contrefaçon. Malheureusement, c’est peu a) Découvrir les risques de violation de souvent le cas. En effet, sauf exception, l’étude brevets que représente la en liberté d’exploitation ne peut faire mieux commercialisation d’un produit ou service, que fournir de l’information à l’entreprise pour b) Évaluer ces risques (identifier le titulaire de lui permettre de comprendre la nature du chaque brevet problématique et connaître risque et décider de la stratégie à adopter face son secteur d’activité) et à ce risque au moment de lancer ce nouveau produit ou service. c) Établir une stratégie d’entreprise prenant en compte ce risque avant que ne débute Il existe plusieurs types d’études en liberté la commercialisation. d’exploitation et le type choisi dépendra du 4 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2007
seuil de tolérance de l’entreprise face à des couvrant d’autres caractéristiques des moteurs risques inconnus. Par exemple, l’étude peut se et qui seraient passés inaperçus. limiter essentiellement à analyser les brevets L’étude la plus poussée tiendrait compte de d’un concurrent important. Une telle étude ne tous les brevets des tiers visant tous les détecterait que les brevets problématiques de aspects du nouveau produit ou service. Cette ce seul concurrent. Bien que ce type d’étude étude fournirait plus d’information que les donne une idée du risque que représente la autres et offrirait les meilleures garanties de commercialisation en cause, il n’en demeure l’absence de contrefaçon une fois le nouveau pas moins qu’il pourrait très bien exister produit ou service lancé. Cette étude est d’autres brevets problématiques détenus par toutefois souvent prohibitive en temps et en d’autres personnes. argent. Un deuxième type d’étude en liberté Quel que soit le type d’étude en liberté d’exploitation ne vise qu’un seul aspect d’un d’exploitation que l’on fait, il convient de se nouveau produit ou service. Par exemple, donner les moyens de connaître les risques et prenons un nouveau moteur de voiture les façons de les atténuer avant la capable de s’auto-diagnostiquer. L’étude commercialisation. Le type d’étude retenue pourrait ne porter que sur les brevets de tiers dépendra de plusieurs facteurs dont la concernant les moteurs ayant la capacité de tolérance de l’entreprise face aux risques s’auto-diagnostiquer. Tous les autres aspects inconnus. En cette matière, rappelons-nous que des moteurs seraient ignorés (par exemple, la la connaissance partielle vaut mieux que conception des moteurs et leurs l’ignorance. caractéristiques de fonctionnement). Ce type d’étude en liberté d’exploitation donnerait une Emma Start, Montréal idée du risque de contrefaçon des brevets emstart@smart-biggar.ca visant cet aspect particulier du nouveau moteur mais il pourrait exister d’autres brevets L’a b c de la licence, partie 3 Ce troisième article sur la licence de PI traite des clauses de sauvegarde. Laissez-moi sortir! Bien entendu, l’optimisme règne toujours au moment de signer une licence et les intentions sont nobles, mais mieux vaut prévenir que guérir. Aussi faut-il prévoir le pire. Pour cette raison, il faut clairement spécifier le terme de la licence, soit sa durée. De plus, les deux parties devraient s’interroger sur les causes possibles d’échec (surtout le concédant). Des dispositions devraient permettre à la victime de mettre fin à la licence advenant un tel échec. Il y a une infinité de dérapages possibles de la part du licencié : (a) le licencié cesse de payer les redevances ou ne verse pas les montants convenus ou le fait en retard; (b) le licencié ne rencontre pas les objectifs de performance en volume de produits licenciés vendus ou en valeur monétaire; TENDANCES PI 5
(c) le mauvais comportement du licencié dispositions offriraient au licencié un moyen T E N DA N C E S P I cause un tort à la propriété du concédant; commode de se libérer de la licence s’il et constate que l’exploitation des droits de PI ne se fait pas comme prévu. De plus, le licencié (d) le licencié est poursuivi en responsabilité peut souhaiter avoir le droit de mettre fin à la du fabricant ou en contrefaçon des droits licence si le concédant manque à ses de PI d’un tiers. obligations, par exemple, s’il n’obtient pas ou Dans chacun de ces cas, il serait souhaitable ne maintient pas en vigueur certains droits de que le concédant puisse mettre fin à la licence. PI ou s’il néglige de poursuivre des tiers contrefacteurs. De même, le licencié peut se réserver le droit de terminer la licence si certaines conditions ne Alistair G. Simpson, Toronto se réalisent pas. Par exemple, de telles agsimpson@smart-biggar.ca La brevetabilité : la protection par brevet est- elle une option ? Vous ou quelqu’un d’autre dans votre « fabrication » peut vouloir dire un produit entreprise a donc développé un nouveau fabriqué et vendu. Enfin, « composition de produit ou système, un nouveau procédé matière » veut dire un composé chimique. chimique ou une nouvelle façon d’atteindre un Il existe certaines exceptions à ce qu’il est certain résultat ou d’accomplir une tâche. On permis de breveter au Canada, que ce soit en pourrait dire une invention… Si vous souhaitez raison du texte de la loi ou à la suite de protéger cette invention, le brevet pourrait décisions des tribunaux, dont les méthodes de être une option. Le brevet confère une période traitement médical, les compétences d’exclusivité durant laquelle le breveté ou ceux professionnelles et les conceptions théoriques. qu’il autorise peuvent fabriquer, utiliser ou vendre une invention. Dans certains cas où l’invention ne semble pas faire partie de l’une de ces catégories, ou Il n’est pas toujours facile de déterminer dans semble être visée par une exclusion, il peut quel cas un brevet serait souhaitable. Des tout de même être possible d’obtenir un brevets canadiens ont été accordés pour brevet à la condition de définir avec soin la toutes sortes d’inventions, parfois pour des protection souhaitée. Par exemple, certains objets aussi indémodables qu’une machine prétendent que le logiciel n’est pas brevetable. servant à trancher le pain (voir le brevet Bien qu’un logiciel en soi ne soit pas canadien numéro 198 275 intitulé « Tranche- brevetable, les méthodes sous-jacentes de pâte à pains » daté du 16 mars 1920) ou pour de mises en oeuvre par le logiciel, les systèmes qui grandes inventions comme la motoneige (voir exécutent le logiciel et même le logiciel le brevet canadien numéro 367 104 de J. d’enregistrement du contenu média que Armand Bombardier intitulé « Auto-chenille à l’ordinateur peut lire peuvent possiblement neige » daté du 29 juin 1937 qui concerne être brevetés. Une invention dans le domaine certainement une invention remarquable). des systèmes financiers ou du commerce Devant un si vaste choix d’objets pour lesquels pourrait aussi être brevetée à la condition des brevets sont accordés, comment peut-on d’être définie convenablement dans la savoir si une invention mérite la protection par demande de brevet. brevet ? Mis à part l’objet (la matière) de l’invention, La Loi sur les brevets du Canada définit le mot il y a d’autres aspects dont il faut tenir compte invention comme signifiant « toute réalisation, pour déterminer si un brevet devrait être tout procédé, toute machine, fabrication ou accordé au Canada : la nouveauté, l’utilité et composition de matière » et tout l’activité inventive. Pour simplifier, disons perfectionnement, présentant le caractère de qu’une invention est nouvelle si elle n’est pas la nouveauté et de l’utilité. En termes plus identique à ce qui était connu antérieurement concrets, une « réalisation » serait une méthode et qu’une invention ayant une application ou façon de faire une chose. Un « procédé » industrielle ou servant à quelque chose sera est généralement considéré comme étant un normalement considérée utile. L’activité procédé chimique. Le mot « machine » reçoit inventive, aussi appelée ingéniosité, peut être une interprétation large, signifiant tout beaucoup plus difficile à mesurer. L’ingéniosité dispositif physique ou système. Une 6 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2007
dépend des différences qu’il y a entre une d’une invention à l’autre. La prise d’un brevet invention et les technologies connues. Les pour une invention pionnière visant une différences elles-mêmes, leurs effets, les nouvelle machine établissant une percée difficultés qu’elles résolvent et la question, qui technologique, comme dans le cas du brevet consiste à savoir dans quelle mesure une précité de Bombardier, peut se faire plus personne versée dans l’art aurait fait un tel simplement et exiger moins d’effort que dans changement, renseignent sur le degré le cas d’une invention en informatique où les d’ingéniosité. différences avec les techniques connues sont moindres. Bref, pour chaque invention on doit examiner son objet et les autres critères de brevetabilité, David M. Walters, Ottawa et le processus d’obtention du brevet variera dmwalters@smart-biggar.ca Nouvelles en bref Autocensure chez YouTube. Plus YouTube Que la partie commence. La Cour fédérale, le grandit, plus les studios de cinéma dont les 11 septembre 2007. La société Setana Sport qui films sont piratés se sentent floués. Lorsque la prétend détenir pour l’Amérique du Nord le société Viacom Inc. institua contre YouTube un droit d’auteur et le droit de diffuser par signaux recours judiciaire d’un milliard de dollars pour satellite encryptés les matches de soccer avoir diffusé des bandes-vidéo européen, demande à la Cour fédérale du promotionnelles, celle-ci, secouée, prit Canada d’émettre une ordonnance d’injonction certaines résolutions. Le 17 octobre 2007, le contre les propriétaires de plusieurs bars à journal Globe & Mail fit un rapport sur caractère sportif situés au Canada afin d’y l’adoption par YouTube d’un nouvel outil interdire la télédiffusion de tels matches. La d’autocensure qui reconnaît et élimine Cour, ayant refusé cette demande, indique qu’il automatiquement des bandes-vidéo la matière n’y a pas de droit d’auteur tant que l’oeuvre protégée par droit d’auteur. La technologie en n’est pas créée. En d’autres mots, même si l’on cause exige la participation du détenteur des admet que la télédiffusion d’un match de droits, lequel doit fournir le matériel protégé, soccer est protégée par le droit d’auteur, ce mais il s’agit d’un pas dans la bonne direction et droit n’existe pas et ne peut pas être invoqué cela démontre qu’il est possible de progresser avant l’existence de la télédiffusion. lorsque les détenteurs s’occupent de protéger Le système de hockey Gold n’est pas une leurs oeuvres. oeuvre protégée. Alberta Queen’s Bench, le 16 IBM tente de breveter ses brevets. Depuis août 2007. La société Gold in the Net Hockey quelques années, il est possible et de bonne School Inc. met sur pied et opère dans le guerre de breveter des méthodes de faire des monde des écoles de hockey; elle a une affaires. Des méthodes de mise en marché, des franchise en Alberta. Un ancien employé a systèmes de bureautique et des méthodes lancé Netpower, une entreprise d’Edmonton comptables sont brevetées au Canada. qui lui fait concurrence et offre des services Cependant, poussant l’idée d’un cran, IBM a d’entraînement de gardiens de but. Le déposé aux États-Unis une demande de brevet fondateur de Gold in the Net, qui avait visant un système et des méthodes pour développé le « Gold system » pour mettre à profit un portefeuille de biens, par l’entraînement des gardiens de but à l’aide d’un exemple, un portefeuille de brevets. En d’autres manuel et d’une vidéo sur la technique et les termes, cette société tente de breveter l’idée exercices des gardiens de but, demanda à la de profiter de ses propres brevets. La demande Cour une ordonnance d’injonction contre fut déposée en avril 2006 et publiée en Netpower pour violation du droit d’auteur. octobre 2007. Aujourd’hui, les méthodes de La Cour albertaine fut d’avis que malgré le droit faire des affaires sont examinées avec plus de d’auteur sur le manuel et la vidéo, le « Gold minutie par le Bureau americain des brevets des system » n’était nullement protégé par droit États-Unis vu la prolifération de ces demandes. d’auteur. Bien que le droit d’auteur puisse Il sera intéressant de suivre l’évolution de cette subsister à l’égard de matière non écrite, demande de brevet de IBM. comme la chorégraphie d’un ballet, une partie de hockey étant dynamique et imprévisible ne peut pas jouir de la protection du droit d’auteur. TENDANCES PI 7
OTTAWA Au Canada, Smart & Biggar, qui compte environ 100 professionnels 55 rue Metcalfe bureau 900 répartis dans quatre bureaux, est le plus grand cabinet pratiquant CP 2999 succursale D Ottawa ON K1P 5Y6 exclusivement le droit de la propriété intellectuelle et de la technologie. Canada Smart & Biggar est étroitement associé à Fetherstonhaugh, un cabinet Tél. 613.232.2486 d’agents de brevets et de marques de commerce; les deux ayant en Télec. 613.232.8440 commun associés, bureaux et personnel. Nous demeurons chef de file ottawa@smart-biggar.ca dans notre domaine depuis plus d’un siècle. Les professionnels du cabinet possèdent presque tous une formation en science ou en génie et TORONTO plusieurs d’entre eux sont également titulaires de diplômes d’études supérieures. Plus des deux CP 111 bureau 1500 tiers de nos professionnels, incluant la plupart des avocats, sont aussi agents de brevets. 438 avenue University Toronto ON M5G 2K8 L’excellence de nos services et l’étendue de notre savoir technologique font que les entreprises Canada canadiennes les plus novatrices et les cabinets d’avocats comptent sur Smart & Tél. 416.593.5514 Biggar/Fetherstonhaugh pour tous services en propriété intellectuelle et en droit de la Télec. 416.591.1690 technologie, notamment : toronto@smart-biggar.ca • Protection par brevets et protection des • Évaluation de la PI marques dans tous pays MONTRÉAL • Contrats pour la commercialisation de Bureau 3300 • Secrets de commerce et confidentialité technologies 1000 rue De La Gauchetière Ouest • Audits stratégiques de PI • Gestion de la PI et consultation stratégique Montréal QC H3B 4W5 Canada • Lutte à la contrefaçon • Noms de domaine Tél. 514.954.1500 • Concession de licence • Commerce électronique Télec. 514.954.1396 montreal@smart-biggar.ca • Litige VANCOUVER CP 11560 Vancouver Centre 2200-650 rue Georgia Ouest Vancouver BC V6B 4N8 Canada Tél. 604.682.7780 Pour nous transmettre vos commentaires au sujet de ce bulletin ou d’un article, veuillez Télec. 604.682.0274 communiquer avec : vancouver@smart-biggar.ca Keltie R. Sim (rédactrice en chef) Geneviève M. Prévost (rédactrice adjointe) Emma Start (rédactrice adjointe) krsim@smart-biggar.ca gmprevost@smart-biggar.ca emstart@smart-biggar.ca www.smart-biggar.ca Le présent document se veut un bulletin d’information sur le droit de la propriété intellectuelle au Canada. Pour recevoir une copie d’une décision, d’un article ou d’un document juridique, pour obtenir de plus amples renseignements ou encore pour nous faire part de vos suggestions, veuillez communiquer avec l’auteur de l’article en question ou la rédactrice en chef, Keltie R. Sim. Le contenu de notre bulletin est à titre informatif seulement et ne comporte aucun conseil d’ordre juridique ou professionnel. Pour obtenir de tels conseils, veuillez communiquer directement avec l’un ou l’autre de nos bureaux. Afin de vous inscrire sur la liste de distribution de Tendances PI ou de nous informer de tout changement d’adresse, veuillez composer le 416.593.5514, poste 318.
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